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00:00 Oui, c'est une information que nous délivre ce rapport publié par un institut britannique d'études militaires.
00:05 La profondeur des champs de mines russes avait été doctrinalement fixée à 120 mètres,
00:10 mais lors des premiers affrontements, il a été constaté que cette profondeur pouvait être franchie par les Ukrainiens.
00:15 L'objectif a donc été de l'augmenter pour aller jusqu'à 500 mètres, peut-on lire dans ce rapport.
00:20 Si je résume en un schéma, eh bien voilà ce que ça fait.
00:24 120 mètres de profondeur, c'est la doctrine, auquel on veut ajouter 380 mètres de profondeur supplémentaire pour aller jusqu'à 500.
00:31 Sauf que les Russes n'avaient pas assez de mines pour en poser autant sur la deuxième partie que sur la première.
00:37 Alors, ils se sont une nouvelle fois écartés de leur doctrine en utilisant des engins explosifs improvisés,
00:44 en variant le type de mine utilisée, vous voyez, et surtout en les espaçant les unes des autres.
00:49 On voit que c'est plus espacé sur la deuxième partie que sur la première. Le risque ? Une perte d'efficacité,
00:54 compensée par une autre adaptation, la pose de deux mines anti-chars ensemble, l'une sur l'autre,
01:01 de façon à immobiliser en un seul coup les tanks qui voudraient s'avancer.
01:05 Avant, qu'il écrit dans le rapport, il n'était pas inhabituel qu'un char équipé d'une lame de bulldozer
01:10 puisse survivre à trois impacts de mine avant d'être immobilisé par le quatrième.
01:15 Bien que la consistance des champs de mine soit désormais diminuée, cela a considérablement compliqué la reconnaissance ukrainienne.
01:22 Mais Laura, tous les experts le disent, les mines c'est bien mais ça ne suffit pas.
01:25 Un obstacle n'est intéressant que battu par les feux.
01:31 Voici l'adage militaire que me rappelait tout à l'heure votre invité Michel Goya,
01:34 manière élégante de dire que les champs de mine ne peuvent vraiment être efficaces
01:38 que si les soldats se font en même temps tirer dessus.
01:41 Et là aussi, les Russes ont fait des adaptations d'après cet institut britannique
01:45 qui note que l'une des principales méthodes adoptées est désormais le placement d'équipes
01:49 dotées de missiles anti-chars sur les flancs de leur position,
01:53 des troupes, je cite, "mieux entraînées et destinées à mener des embuscades".
01:57 Les forces russes s'useraient aussi plus volontiers de frappes précises que de frappes massives,
02:02 notamment car elles manquent de munitions pour soutenir les tirs d'artillerie prescrits par la doctrine,
02:07 toujours cette fameuse doctrine, une doctrine dont les forces russes se sont souvent éloignées
02:12 ces derniers mois en fonction de leurs erreurs passées ou de leur faiblesse,
02:15 ce qui fait dire aux auteurs de ce rapport qu'ils ont su eux aussi tirer des leçons du conflit.