• il y a 2 ans
Pour cette nouvelle édition, "Cette année-là" remonte à 1993 et au numéro spécial qu’Eléments a entièrement consacré à l’immigration, histoire et perspectives. Le moins qu’on puisse dire, c’est que lesdites perspectives sont toujours plus sombres. Elles ne l’étaient pas autant en 1983. Retour sur 30 ans de politique migratoire avec Patrick Lusinchi, directeur artistique, François Bousquet, rédacteur en chef, Olivier François, Christophe A. Maxime et Rodolphe Cart.
Au menu du jour : la chronologie d’un désastre annoncé. Hier, les immigrés s’intégraient tant bien que mal. Aujourd’hui, c’est la France qui se désintègre, comme sous le coup d’un bing bang démographique.
Pour commander Eléments : https://www.revue-elements.com/

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 [Générique]
00:16 Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau numéro de "Cette année-là".
00:20 Alors toujours la même équipe, l'équipe qui gagne.
00:23 On a Christophe avec nous. Bonjour Christophe.
00:25 Bonjour.
00:26 Olivier François.
00:27 Bonjour cher Patrick.
00:28 Responsable de l'émission "Le Plus d'Eléments".
00:31 Notre rédacteur en chef, bien aimé, François Bousquet.
00:34 Bonjour.
00:35 Et Rodolphe Carte.
00:36 Et on va revenir pour "Cette année-là".
00:39 Voyez, on va faire un bond de 20 ans.
00:41 On avait fait un numéro qui était paru en...
00:44 De 30 ans.
00:45 De 30 ans !
00:46 30 ans !
00:47 30 ans, c'est incroyable.
00:49 30, c'est les 20 ans d'éléments.
00:51 C'était les 20 ans d'éléments.
00:52 C'est pour ça que je me suis...
00:53 Oui, c'est ça.
00:54 C'était les 20 ans d'éléments.
00:55 Puis les 20 ans d'éléments, on s'est dit, on va faire un sujet qui peut-être...
00:58 Va être un peu d'actualité.
01:00 C'était sur l'immigration.
01:01 Vous voyez, les choses n'ont pas beaucoup bougé.
01:04 Alors cette année, 93, c'est 30 ans.
01:06 Mon cher Christophe, qu'est-ce qui s'est passé en 93 ?
01:09 Alors, j'aime bien faire un petit panorama.
01:12 Panorama.
01:13 Panorama, voilà.
01:14 Notre émission s'appelle "Cette année-là".
01:16 Donc en fait, on parle d'une année précise.
01:18 Et on s'appuie effectivement sur la sortie d'un numéro spécifique.
01:22 Donc nous sommes en 1993.
01:25 C'est le numéro, je crois, 77.
01:27 Exact.
01:28 Qui est un assez beau numéro, d'ailleurs, même graphiquement.
01:30 On en reparlera.
01:31 Alors en 93, il se passe beaucoup de choses.
01:33 C'est un peu le début de nos ennuis, même sur la politique internationale et intérieure.
01:36 93, on est dans du Clinton qui arrive.
01:39 Du Clinton qui d'ailleurs doit faire les accords d'Oslo avec les Israéliens.
01:43 Avec, je crois, Arafat et Rabin.
01:48 Alors en internationale, Mandela est pris Nobel avec, je crois, De Klerk aussi.
01:52 En France, on est à la fin de Mitterrand est déjà momifié.
01:56 C'est déjà une momie.
01:57 Baladur arrive au pouvoir.
01:59 Il y a le pauvre, malheureux Bérégovoy qui est un grand dépressif.
02:04 Et un grand dépressif, il met fin à ses jours.
02:06 L'homme des berges en ukrainien.
02:08 Il faut rappeler que Bérégovoy, l'homme des berges, il s'est suicidé sur les berges.
02:11 Il s'est suicidé sur les berges avec son garde du corps militaire qui avait malencontreusement oublié son flingue.
02:16 Et toute l'armée française autour qui sécurisait le terrain.
02:18 C'est vraiment malheureux comme grosse ouvre.
02:20 Qu'est-ce qu'on a comme choses ?
02:21 Alors les débuts nous ennuient parce que c'est le début de l'Union Européenne.
02:23 C'est le début de Maastricht.
02:25 L'ouverture du tunnel sous la Manche.
02:27 Alors c'est peut-être pas des ennuis.
02:29 Qu'est-ce qu'on a comme choses un peu drôles ?
02:30 On a les 50 ans de Johnny Hallyday au Parc des Princes.
02:33 Nous avons l'affaire Jean-Claude Romand.
02:35 D'ailleurs dont on parle dans le numéro actuel dans les kiosques de la Revue Elements.
02:39 Puisqu'on parle de Romand dans les 501.
02:42 En tant qu'imposteur absolu.
02:44 En tant qu'imposteur absolu.
02:46 Oui c'est ce médecin qui s'invente une vie de médecin.
02:48 Un faux médecin.
02:50 Et qui tue toute sa famille.
02:52 Alors nous avons aussi la mort de Bousquet.
02:55 Il y a un problème Bousquet.
02:56 Alors pas François Bousquet.
02:58 Alors je vais faire un peu par métier une petite incise.
03:00 Rigoureusement c'est un patronyme assez répandu.
03:04 Moi je suis à Rouerga.
03:05 Nous sommes très nombreux.
03:06 Il y a trois villages dans le Rouer qui s'appellent Bousquet.
03:08 Et le René Bousquet en question c'est un ratsoc et un franmac.
03:11 Vraiment il est aux antipodes.
03:13 Il était maqué avec les baillelés.
03:15 Qui sont les gros propriétaires du Midi Libre.
03:18 De la dépêche du Midi etc.
03:20 Donc c'est l'horreur absolue.
03:21 Rien à voir avec la famille.
03:23 Alors là il s'agit de René Bousquet.
03:24 L'ancien je crois chef de la police de Vichy.
03:26 Et puis des problèmes de l'LDF.
03:28 Il se fait donc flinguer par un activiste bizarre.
03:30 J'ai oublié le nom.
03:31 Un personnage étonnant.
03:32 Nous avons ça.
03:34 C'est aussi la mort d'Escobar.
03:35 De Pablo Escobar.
03:37 Qui n'a rien à voir avec François Bousquet.
03:39 Il n'a rien à voir avec la famille Escobar.
03:41 Sur des choses un peu plus légères.
03:43 Nous avons beaucoup de grandes réussites.
03:45 De Bachung et de Véronique Sanson.
03:47 Pour les bretons imaginaires.
03:50 Ou pas du plateau.
03:52 On a une très belle chanson des innocents.
03:54 Qui s'appelle "Un autre Finistère".
03:55 Que j'aime beaucoup.
03:56 Que j'aime beaucoup aussi.
03:57 Il y a Rio Grandet, du Merveilleux et du Michel.
03:59 Sur les arts, la culture, le cinéma.
04:01 Je crois qu'il y a Jurassic Park de Spielberg.
04:04 Qui est très drôle comme film.
04:05 Sinon c'est un peu le sacre des Nuits Fauves.
04:07 Ce navet de collard qui meurt aussi.
04:09 Et puis des gens qu'on aime bien.
04:11 Je crois que sur les récompenses.
04:13 Notamment au César.
04:14 Il y a Claude Rich et je crois Molinaro.
04:16 Récompensés pour "Le Soupé".
04:18 Claude Rich qui joue en talerron.
04:20 Et je crois que de neuf il y a aussi un César.
04:22 Pour le Indochine de Régis Varnier.
04:24 Qui est un joli film.
04:25 Et quelqu'un qu'on aime beaucoup aussi.
04:26 C'est Jean-Pierre Mariel.
04:27 Qui doit avoir un truc de télé.
04:29 Dans ce qui fait la controverse de Valladolid.
04:32 Pour finir sur une note.
04:34 Un petit peu sport, loisir.
04:36 Et c'est là qu'on se rend compte.
04:37 Qu'on n'est pas tout jeune.
04:39 Parce que là on va plonger dans une espèce de nostalgie.
04:42 Stéphie Graf.
04:43 Légende de Stéphie Graf.
04:45 Guy Roland-Garros.
04:46 Ça c'est très émouvant.
04:47 Alain Prost est champion du monde de formule 1.
04:49 Alors vous vous rendez compte.
04:50 Quelle émotion.
04:51 Voilà c'est à peu près tout.
04:53 Le Tour de France vient de finir.
04:54 C'est Indurain.
04:55 Miguel Indurain à la fin qui gagne.
04:57 Et en football en 1993.
04:59 Rien à signaler.
05:00 C'est pas la finale perdue ?
05:02 La finale perdue.
05:03 Ah bon.
05:04 Marseille et Toulouse.
05:05 Ah vous croyez ?
05:06 J'ai dit que le PSG a gagné la Coupe de France.
05:08 Il y a une autre actualité ?
05:09 Bernard Tapie ?
05:10 Non.
05:11 Non.
05:12 Bon très bien.
05:13 Donc 1993.
05:14 Le numéro 77 d'Eléments.
05:15 Merci Christophe.
05:16 Qu'on peut retrouver d'ailleurs.
05:17 Qu'on peut se procurer sur le site je pense.
05:18 Qu'on peut se trouver sur le site.
05:19 Alors ce numéro en plus il est exceptionnel.
05:22 Parce que c'est un gros numéro de plus de 80 pages.
05:26 Et il n'est que sur l'immigration.
05:28 François à l'époque en 93 c'est la nouvelle droite.
05:32 C'est le droit à la différence.
05:34 C'est le mot d'ordre de la nouvelle droite.
05:36 Et les mouvements antiracistes de l'époque,
05:38 que ce soit l'Édicrat, le MRAP, l'SES Raciste,
05:40 à l'époque ils sont tous sudénimes.
05:42 Harlem Désir prenait à l'époque le partage des valeurs communes
05:45 et non le tribalisme identitaire,
05:47 l'intégration républicaine autour de principes universels.
05:50 Et non la constitution de lobby communautaire.
05:53 A l'époque le mouvement est uni sur ce racisme-là
05:57 qu'il dénonce alors que de notre côté nous on dit
06:00 "il y a quand même des différences chez ces fameuses personnes
06:04 qui sont là depuis maintenant 20-30 ans".
06:06 On a été rejoint par une partie de la gauche
06:08 parce qu'il y a une scission au sein de la gauche.
06:10 Là on est encore dans une gauche qui procède des Lumières,
06:12 une gauche universaliste, une gauche assimilationniste
06:15 qui s'imagine que les immigrés ont vocation à s'intégrer,
06:18 à se fusionner, à devenir des Français,
06:20 les Français à l'univers des Européens,
06:21 les Européens des citoyens du monde.
06:23 Nous à la ND non.
06:25 La ND nous on est sous l'opposition qui est celle de Claude Édrich Strauss,
06:28 qui est celle de l'anthropologie et de l'ethnologie,
06:30 qui est celle de la différence,
06:32 de l'éloge de ce qu'on appelle, d'un mot un peu pompeux,
06:36 l'ethno-différentialisme.
06:37 C'est-à-dire que nous sommes différents,
06:39 nous sommes différents culturellement,
06:40 nous sommes différents civilisationnellement,
06:42 religieusement mais aussi ethniquement.
06:44 Et à l'époque on est vraiment en desseule
06:47 si on écarte des gens comme Lévi-Strauss
06:49 qui est à la fois sacralisé mais qui n'est pas lu,
06:51 qui n'est pas écouté.
06:52 Le dernier Lévi-Strauss pour mémoire
06:54 c'est celui de "Racier Histoire" et non pas "Racier Culture"
06:57 qui repense et qui revient sur sa fameuse conférence à l'UNESCO
07:00 où il fait un éloge de la différence,
07:02 il fait un éloge de la protection,
07:03 il fait un éloge de la frontière.
07:05 Donc nous on est dans une position assez isolée
07:07 et à l'époque on est stigmatisé,
07:09 ethno-différentialiste en réalité vous n'êtes que des racistes,
07:11 ce que nous ne sommes pas,
07:12 ce que nous avons toujours refusé d'être,
07:14 parce qu'ici qualifié c'est disqualifié.
07:17 Et cette position-là aujourd'hui
07:19 c'est un peu celle de la gauche
07:20 parce que la gauche s'est fracturée,
07:21 s'est complètement fracturée.
07:22 Il y a une gauche aujourd'hui indigéniste,
07:24 anti-universaliste,
07:25 ça n'est pas du tout ma chapelle, loin de là,
07:29 mais vous pensez à Auréa ou à Boutelja,
07:31 elle a raison de défendre sa différence, son islam,
07:35 mais simplement il faut qu'elle le défende,
07:37 à Alger, dans la Casbah,
07:38 et non pas à Belleville,
07:40 non pas à Ménilmontant,
07:41 non pas à La Goutte d'Or,
07:42 ce qu'elle fait.
07:43 Et la gauche est complètement coupée en deux.
07:45 Cette gauche anti-raciste est perdue,
07:47 c'est Cazeneuve,
07:48 essayons de situer sur l'échiquier politique
07:51 un Cazeneuve ou un Manel Valls par exemple.
07:53 Ils sont insituables,
07:54 ils sont perdus.
07:55 Forcément, il devrait désormais,
07:56 Manuel Valls fait la une de Valeurs Actuelles,
07:59 parce qu'il est perdu.
08:00 La gauche a été vampirisée
08:02 par un autre haineau à différentialisme,
08:04 sauf que c'est un haineau à différentialisme de conquête.
08:07 Voilà.
08:08 – Parce qu'à l'époque,
08:09 et c'est ça qui était assez troublant,
08:11 c'est que même un Pierre-André Taguiaf
08:13 assimile la Nouvelle Droite et son différentialisme
08:16 à une sorte de néo-racisme.
08:18 – Il est en train de basculer, Taguiaf,
08:20 parce qu'on commence à lui faire le procès
08:22 du syndrome de Stockholm.
08:24 Pierre-André Taguiaf, à l'époque,
08:26 qui est le grand spécialiste du racisme,
08:28 qui va produire des études assez sérieuses
08:30 – C'est un gros livre, "La force du préjugé".
08:32 – "La force du préjugé".
08:34 C'est un élève de Polyakov,
08:35 Polyakov qui est également,
08:37 lui c'est sur la question juive,
08:38 la question allemande et la question nazie,
08:40 sur ce qu'il appelle la causalité diabolique,
08:42 c'est qu'il faut un bouc émissaire,
08:44 le bouc émissaire c'est l'étranger, le juif aujourd'hui.
08:46 Donc lui, il a la croisée des chemins,
08:48 il est fasciné par l'AMD,
08:49 on va lui faire le procès en syndrome de Stockholm,
08:52 il est fasciné par son sujet d'études,
08:54 en l'occurrence Alain de Benoît,
08:56 et il est en train d'évoluer, Taguiaf,
08:58 il passe de la gauche à la droite,
09:00 je ne suis pas sûr qu'il accepterait cette simplification,
09:03 mais de fait, il a préfacé à la nouvelle librairie,
09:07 Pierre-André Taguiaf,
09:09 mais Rodolphe pourrait nous en parler,
09:11 parce que c'est son sujet,
09:12 les réflexions sur la violence de Sorel,
09:14 de Georges Sorel.
09:16 – Vous avez eu l'entretien récemment.
09:17 – Oui, il est en train de changer,
09:19 et il montre qu'au sein de l'antiracisme,
09:21 il y a un non-dit raciste.
09:23 – Olivier François, c'est quand même une période
09:26 où la moindre différence,
09:29 vous êtes soupçonné de vouloir faire du racialisme.
09:35 – Je pense que 93, c'est le moment aussi où la gauche pascule,
09:38 parce qu'il a quand même fait affaire des foulards de Creil,
09:41 quelques années avant,
09:42 et à ce moment-là, il y a une pétition qui réunit
09:44 l'ensemble de ce qu'on appellera plus tard
09:47 les "nationaux républicains" ou les "néo-réactionnaires".
09:50 J'ai repris récemment, pour préparer cette émission-là,
09:53 la pétition de Creil, contre le port du foulard à Creil,
09:57 l'affaire de Creil, il y a Régis Debray,
09:59 je crois même Elisabeth Ballinter,
10:01 – Finkielkraut.
10:02 – Finkielkraut évidemment, Elisabeth de Fontenay, etc.
10:05 Donc toute cette mouvance qui aujourd'hui continue
10:07 d'ailleurs à être sur une ligne assez universaliste.
10:10 Il y a aussi une autre chose,
10:12 93 c'est aussi le début,
10:14 et ça c'est une date importante,
10:16 parce que ça aura des conséquences sur la jeunesse immigrée,
10:19 c'est le début de la guerre civile,
10:21 de la deuxième guerre civile en Algérie.
10:23 Le FIS, le GIA, et évidemment,
10:25 puisqu'on a des liens avec l'Algérie,
10:27 hélas, l'effet que ça a dans les banlieues,
10:30 avec une ré-islamisation,
10:33 mais une ré-islamistisation, si je puis dire, des banlieues.
10:36 Regardez par exemple les photos de la marche des Beurs.
10:39 Quand on regarde les photos de la marche des Beurs,
10:41 83-84, il n'y a quasiment aucune femme voilée.
10:45 Les filles de la marche des Beurs, on en voit,
10:47 elles sont au premier rang,
10:49 elles ont parfois des keffiers palestiniens,
10:51 mais des jolis cheveux, c'est la beurette.
10:53 La beurette est assez émancipée d'ailleurs.
10:55 Le garçon pareil.
10:57 93 c'est le basculement, donc c'est intéressant.
10:59 Et c'est aussi le basculement vers une identité islamique
11:03 ou maghrébine fantasmée, ou reconstruite.
11:05 Vous parliez tout à l'heure d'Houria Bouteja,
11:07 Houria Bouteja, j'ai lu un article récemment
11:11 sur la manière dont, à un moment donné,
11:13 on a essayé de l'intégrer dans les milieux musulmans.
11:15 Les milieux islamiques sérieux
11:17 la prennent pour une guignole.
11:19 Elle ne sait pas porter son foulard,
11:21 c'est une américaine pour eux.
11:23 C'est d'ailleurs la manière,
11:25 connaissant un petit peu certains maghrébins,
11:29 quand on voit les femmes immigrées
11:31 qui portent leur foulard, les vieilles notamment,
11:33 elles le portent de manière pas provocatrice.
11:35 Moi ça m'embête parfois d'en croiser trop souvent,
11:37 mais elles le portent de manière comme au pays, décente.
11:40 Houria Bouteja ne porte pas son foulard
11:42 ou son turban de manière islamique,
11:45 c'est un foulard qui est en fait un bras d'honneur.
11:48 On vous emmerde, on vous déteste.
11:50 C'est ça en fait le message qu'elle veut nous donner.
11:52 Mais Houria Bouteja n'a rien d'une femme enracinée.
11:55 Elle s'est reconstruite une identité
11:57 qui est une identité de combat,
11:59 et une identité en fait de revendication.
12:02 – On trouve dans ce numéro, il y a un entretien de Farid Ismail,
12:06 qui était un proche du Front National,
12:10 qui à l'époque est le président d'une association
12:12 "Arabisme et Francité".
12:13 L'entretien est assez intéressant,
12:15 il critique pas mal l'antiracisme.
12:17 Mais ce qui est assez étrange, c'est que de sa part,
12:19 il n'y a pas le mot "islam" une seule fois qui est prononcé.
12:22 – Oui, Olivier l'a dit, il y a un retour de la question religieuse.
12:28 Il y a 20 à 30 ans, tout le nationalisme arabe
12:31 avait mis d'écarter, turc puis arabe,
12:33 avait écarté le parti basse, des chrétiens,
12:36 chrétiens libanais, chrétiens syriens,
12:38 qui avaient brandi l'étendard du nationalisme arabe.
12:41 C'était un nationalisme laïque, universaliste et français.
12:44 Or, tout ce monde-là est fini,
12:47 on a l'impression que ça a été renvoyé au fin fond du 19ème siècle,
12:49 ou du 20ème siècle.
12:50 Que le religieux, c'est normal,
12:52 que l'emprise religieuse, je n'en déplaise à Karl Marx,
12:55 l'opium du peuple, c'est ce qu'il y a de plus fort.
12:57 L'opium du peuple, c'est la religion.
12:59 La religion est un étendard beaucoup plus mobilisateur,
13:02 surtout l'islam.
13:04 L'islam aujourd'hui a tout recouvert, tout submergé.
13:07 L'islam nous pose un problème.
13:09 La question de l'assimilation,
13:13 on ne peut pas assimiler une religion.
13:15 Il y a des effets de seuil,
13:17 on peut assimiler à la marge des populations,
13:20 ce qu'on a toujours fait.
13:21 Une fois qu'on dépasse ces effets de seuil,
13:24 c'est les seuils de tolérance de François Mitterrand,
13:26 de Michel Rocard, on ne peut plus assimiler.
13:28 Mais comment assimiler un corpus religieux,
13:31 qui est là depuis 1300 ans,
13:33 qui s'appuie sur la force du désert,
13:35 qui est aussi fort que le destin,
13:37 qui est une parole incréée ?
13:38 Je ne vois pas comment.
13:40 – Justement, Roloff, cet islam,
13:42 il y a Jacques Barlot dans un des articles
13:44 qui lui pointe déjà le doigt sur le grand divorce
13:49 entre la laïcité à la française et la société post-migratoire.
13:53 Il parle de l'échec de l'idéologie catholique,
13:56 laïque, en fin de compte, cette idéologie laïque,
14:00 elle va droit dans le mur vis-à-vis d'une religion comme l'islam.
14:04 C'est incompréhensible.
14:05 – En fait, quand j'ai lu le numéro, ça m'a fait penser,
14:07 c'est une phrase de Jospin qui disait
14:09 "qu'importe le nombre, ils achèteront des baskets Nike comme tout le monde".
14:13 – C'est des Madeleines.
14:14 – Des Madeleines ? D'accord.
14:15 – C'est possible.
14:16 – En tout cas, on a bien vu avec les dernières émeutes
14:19 de ces dernières semaines,
14:20 que oui, ils achètent des Nike,
14:21 mais aussi ils ont remis le keffier, le foulard,
14:24 ce genre de choses.
14:25 Donc en plus d'avoir entre guillemets la sous-culture américaine…
14:27 – Là ils vont plutôt voler les laïques.
14:29 – Oui mais bon, comment dire, on a la peste et le choléra
14:32 en même temps si je puis dire là-dessus.
14:33 Puis moi, comme vous l'avez dit, c'est un numéro qui date de 1993,
14:37 c'est un numéro, enfin c'est mon année de naissance.
14:39 Et c'est vrai que je l'ai lu avec un sentiment un peu d'amertume
14:42 parce que dedans on retrouve déjà toutes les questions
14:45 qu'on se pose aujourd'hui, il y a déjà tout.
14:47 Ce que j'ai trouvé aussi intéressant,
14:49 c'est que la nouvelle droite à l'époque, et Ellément,
14:51 n'était pas tombée dans l'affrontement du choc des cultures
14:55 comme on pourrait le retrouver chez Huntington.
14:58 Il y avait une voie tierce entre guillemets,
15:00 c'est qu'on essayait toujours d'avoir ce dialogue,
15:02 tout en stigmatisant, comme vous l'avez très bien dit,
15:05 l'importation d'une masse qui de fait ne se mélangera pas aux peuples français.
15:10 Déjà on démasquait l'arnaque de l'universalisme de gauche
15:17 qu'on pouvait retrouver, ou même plutôt dans l'arc républicain.
15:19 Donc c'est ça que j'ai trouvé intéressant,
15:21 c'est que déjà à l'époque, la nouvelle droite proposait une voie tierce,
15:24 qui à mon avis est la bonne, c'est celle de la non-fermeture
15:27 au dialogue des cultures et ce genre de choses,
15:30 mais qui est aussi par exemple l'affirmation et la défense
15:33 de la question démographique et ce genre de choses.
15:36 – Alors ça va même plus loin, parce qu'il y a un article
15:39 qui à l'époque va choquer pas mal de monde,
15:41 qui est un article d'Alain Debenois, sur l'identité,
15:45 c'est l'un de ses premiers articles sur l'identité.
15:48 Et Alain Debenois il dit "la perte de l'identité n'est pas due à l'immigration,
15:51 le jeune français de l'époque n'a plus d'identité,
15:53 comment pourrait-il la défendre alors qu'il vit déjà dans une société
15:56 mondialisée et individualiste, qu'il ne défend déjà plus le collectif ?
16:01 La société libérale est mondialisée et passée par là.
16:04 L'immigration en fait ce n'est qu'une conséquence
16:06 de cette mondialisation qui arrive.
16:09 Quand l'immigré arrive, il n'y a déjà plus d'identité française.
16:12 – Alors moi j'apporte néanmoins une nuance,
16:15 je crains que cette troisième voie soit désormais une impasse,
16:20 qui n'y ait qu'une seule alternative,
16:23 puisque c'est la question de l'ami et de l'ennemi,
16:25 c'est difficile de sortir de la dialectique de l'ami et de l'ennemi.
16:28 Oui il y a un phénomène d'acculturation massif, général,
16:32 sociologie des prénoms de la France périphérique,
16:34 qui sont que des consonances anglo-saxonnes,
16:38 la série télévisée qui est américaine,
16:41 donc il y a une colonisation mentale par l'imaginaire américain,
16:44 des phénomènes d'obésité, de magnetisation, mais il n'empêche.
16:49 Moi j'ai toujours en tête le bouquin génialissime d'Olivier Roy
16:51 qui s'appelle "La Sainte Ignorance", qui est un islamologue
16:53 qui est à mauvaise presse aujourd'hui,
16:54 mais "La Sainte Ignorance" est quand même un livre fascinant,
16:57 qui montre que le religieux a muté.
16:58 Chez les évangéliques, chez les protestants,
17:00 le protestantisme, ce qu'on appelle les dénominations traditionnelles
17:03 du protestantisme, c'est-à-dire le lutherianisme, etc.,
17:06 toutes les églises traditionnelles,
17:08 ont été marginalisées par le phénomène évangélique.
17:12 Le phénomène évangélique, c'est du "happy clacky",
17:14 on applaudit et on danse, voilà, c'est la joie.
17:17 Et l'Esprit Saint nous descend,
17:19 l'Esprit Saint descend dans les corps des individus.
17:23 Et on retrouve la même chose dans l'islam,
17:25 il y a un processus de salafisation.
17:27 Le salafisme, c'est un retour aux pires ancêtres,
17:30 or c'est une reconstruction totalement imaginaire,
17:32 totalement fantasmée, moi j'appelle ça un "Jurassic Park" islamique,
17:37 parce qu'ils fantasment un islam des premiers siècles,
17:41 des 7 premiers imams, je crois,
17:43 ou des 3 premières générations après Mahomet,
17:45 qui est pur, donc ils veulent retrouver cette pureté.
17:47 Mais c'est une pureté qui est recrée à partir d'un ADN fossile,
17:51 de ce qu'ils croyaient être l'ADN fossile de l'islam originel.
17:54 Donc on a partout une reconfiguration du religieux,
17:56 donc on a affaire à de la post-identité.
17:58 Mais il faut qu'on en fasse le deuil des identités anciennes,
18:03 elles sont mortes, on ne va pas les recréer.
18:05 Moi j'adorerais que les gens lisent Peggy,
18:07 j'adorerais qu'ils lisent Bernanos,
18:09 mais en fait on a une poignée à lire,
18:11 donc on doit reconstruire une identité,
18:13 la question de l'ami et l'ennemi nous oblige,
18:16 nous sommes, de reconstruire des phénomènes identitaires,
18:19 quitte à ce que ce soit des identités parfois un peu parodiques,
18:22 avec des éléments empruntés à la culture américaine,
18:25 à la culture hollywoodienne,
18:27 le film "300" est caractéristique de ça.
18:29 Mais comment vous voulez vous adresser à une génération
18:31 qui a 18 ans ou 20 ans, qui a été frappée de la culturation,
18:33 c'est-à-dire que la transmission ne s'est pas opérée.
18:36 – Et d'avoir un travail aussi,
18:38 puisque on est la revue du combat culturel aussi,
18:41 d'avoir un travail pour recréer des mythes,
18:43 pour être mobilisateur.
18:44 Vous connaissez la phrase terrible de Caraco,
18:48 d'Albert Carapo, que nous aimons beaucoup,
18:50 qui est "la seule chose qui reste quand on a tout perdu,
18:54 c'est le racisme".
18:56 Ce qui est normal, enfin ce qui est normal,
18:58 moi je le regrette,
19:00 parce qu'une identité ce n'est pas simplement
19:02 le sang qui coule dans nos veines, mais c'est aussi cela.
19:04 – Tu permets de surprendre.
19:05 Les gens ne connaissent pas Caraco.
19:06 Caraco c'est un grand auteur, aussi grand que Cioran,
19:09 qui est un juif levantin, qui a écrivé un français parfait,
19:12 un espagnol parfait, un allemand parfait, un anglais parfait,
19:15 qui a vécu et qui est mort en France.
19:17 Mais Caraco était un juif,
19:19 et il insiste beaucoup sur cette question juive.
19:21 Et lui il revient en permanence à l'élément racial.
19:24 Évidemment c'est un interdit majeur aujourd'hui,
19:26 mais c'est un interdit que tout le monde sent.
19:28 Dans les émeutes dont on parlait,
19:30 Jérôme Fourquet nous a montré qu'il y avait une géographie de l'émeute,
19:32 c'est une géographie de l'immigration.
19:34 Elle est singulièrement subsaharienne.
19:36 C'est les travaux d'Hugues Lagrange qu'on a oubliés.
19:38 En 2010, il sort un bouquin sur les émeutes de 2005,
19:41 c'est un sociologue, et il dit que dans les émeutes de 2005,
19:44 il y a une sur-représentation de l'Afrique subsaharienne,
19:47 c'est-à-dire Mali, c'est-à-dire Mauritanie, c'est-à-dire Sénégal, etc.
19:52 Comment se fait-il que cette question-là ressurgisse ?
19:54 Mais c'est un interdit, on n'a pas le droit d'en parler.
19:56 Mais on est des animaux, moi je suis convaincu que nous sommes des animaux.
19:59 Quand nous sommes dans le métro, nous sentons d'instinct qu'il y a des lions, des renards, des gnous.
20:04 – Nous ne sommes pas que des animaux justement, François, il faudra…
20:07 – Je suis d'accord. – Je ne rejette pas,
20:09 pour moi la question raciale n'est pas du tout un tabou.
20:11 – On n'est pas que de la viande, on est aussi de l'esprit.
20:13 Mais la question de la viande, on l'a évacuée.
20:15 – Ah oui, ça je suis d'accord. – Et à un moment donné, elle ressurgit.
20:18 – Alors il y a quelque chose qui surgit aussi, peut-être différent par rapport à 1993,
20:21 moi ce qui me marque, il suffit de regarder ce qu'ils appellent
20:23 les faits divers depuis quelques années,
20:25 c'est le surgissement d'une ultra-violence d'origine immigrée,
20:29 qui est dû d'ailleurs au fait que, je pense que l'immigration,
20:33 elle était déjà une catastrophe dans les années 90, un vrai problème,
20:36 mais ça restait encore massivement, peut-être une immigration encore de travail.
20:40 Aujourd'hui nous avons une immigration de masse,
20:43 qui est d'importation de masse, comme ça,
20:45 qui arrive parfois de territoires de guerre.
20:47 C'est-à-dire, sans même parler de la question raciale,
20:50 comment voulez-vous qu'un homme qui vient de Syrie ou d'Afghanistan
20:54 se comporte normalement, si je puis dire, ou de manière civilisée ?
20:58 Le cas récent par exemple de ce qui se passe en Allemagne,
21:01 et ça existe d'ailleurs en France aussi, dans les piscines municipales,
21:05 c'est ailleurs récent, c'est incroyable.
21:07 Et là on a vraiment quelque chose d'inédit,
21:09 qui n'existait pas me semble-t-il dans les années 90.
21:11 – Alors sur les émeutes, il y a quelqu'un, mais là encore il n'a pas le droit de parler,
21:15 il intervient dans Causeur, c'est Maurice Berger, c'est un ethno…
21:20 – Un pédopsychiatre ?
21:22 – Un pédopsychiatre, c'est un pédopsychiatre,
21:24 qui a travaillé sur le phénomène de la bande,
21:26 et le phénomène de la violence dans l'adolescence immigrée.
21:30 Il intervient des fois sur Causeur,
21:32 mais il a publié un bouquin à l'artilleur sur la violence,
21:35 sur la montée de la violence, vous voyez, il confirme ce que vous dites,
21:38 à ce moment-là il n'a pas le droit de le dire.
21:40 Il a même fait lui un papier dans Causeur,
21:42 et Causeur a dû publier un droit de réponse,
21:44 c'est invraisemblable, sur l'idée qu'il y avait un problème aussi de consanguinité.
21:48 Il fallait prendre au sérieux la théorie du déséquilibré.
21:50 C'est qu'il y a un problème de consanguinité
21:52 qui court du Maroc jusqu'au Pakistan.
21:54 Au Pakistan, les chiffres on ne les a pas,
21:56 mais dans l'islam tribal pakistanais,
21:58 on a des taux de consanguinité, donc de mariage,
22:00 entre cousins germains de 60%, voire même de 70%.
22:04 Le Maroc a 20 à 25% de mariage consanguin,
22:07 au Maroc, mais à Bruxelles c'est 50%.
22:09 Donc de fait, là c'est tabou en France.
22:12 – En Algérie on ne parle pas du Maroc.
22:14 – Mais ce n'est pas tabou au Maghreb, au Maghreb les médecins en parlent.
22:16 Ils se disent que ça nous fait un problème,
22:18 parce que ça crée des maladies génétiques très lourdes,
22:20 mais des maladies psychiatriques très très lourdes aussi.
22:22 Tout ça concourt et contribue également
22:24 à rendre ce phénomène migratoire…
22:28 – Il est explosif et j'ai l'impression,
22:31 pendant des années, après 1993,
22:34 on a commencé à voir cette montée de l'islam,
22:37 de voir cette culture arriver dans ces banlieues.
22:40 Pourtant, je n'ai pas l'impression que dans ces émeutes de 2023,
22:43 que l'islam a été si présent que ça.
22:45 Et en tout cas, on a dit qu'à l'époque de 2005,
22:49 les imams avaient été intervenus,
22:51 je n'ai pas l'impression qu'ils sont intervenus,
22:53 et qu'on est plus dans les trafiquants, on l'a dit,
22:56 qui auraient arrêté tout.
22:58 Il y a un fait divers, enfin pas un fait divers,
23:02 une actualité il y a un mois à Nice,
23:04 qui pour moi explique beaucoup de choses,
23:06 c'est de voir dans des cités de Nice,
23:09 on a vu arriver un camion dans une cité de la ville de Nice,
23:11 où ils ont installé trois énormes structures gonflables,
23:14 vous savez pour les enfants,
23:15 à plusieurs milliers d'euros pour les enfants,
23:17 ils avaient installé un énorme barbecue géant, des merguez,
23:20 c'était pour la fête de l'Aïd el-Kébir, c'est ça ?
23:25 On dit que c'est comme ça.
23:26 On s'est aperçu que c'était les dealers qui avaient installé ça
23:29 pour la fête religieuse.
23:30 – Moi je crois que ça ne durera pas, je ne veux pas monopoliser,
23:32 Christophe tu ne dis rien,
23:34 moi je pense que là, la Caïra prend le dessus,
23:39 après ce sera la charia de la Caïra,
23:41 – Sur la mafia italienne, les titres religieux aussi.
23:44 – Oui mais ça ne durera pas.
23:45 – Vous savez que…
23:46 – Enfin bon, à la fin, je reviens à la phrase de Marx sur l'opium du peuple,
23:49 l'opium du peuple, on pense qu'on veut la phrase de Marx,
23:52 l'opium du peuple c'est la religion en l'occurrence,
23:54 c'est plus fort que l'opium tout court,
23:56 c'est qu'à un moment donné, les molas, les religieux, ne mettront pas.
23:59 Ça s'est produit en Algérie, ça s'est produit partout,
24:02 les révolutions arabes se sont finies par les frères ou les salafistes,
24:07 à un moment donné, ça va échouer,
24:09 c'est ce que Olivier Roir ne veut pas comprendre entre autres,
24:11 c'est que l'islam politique échoue, mais ce n'est pas grave, il recommence.
24:14 Les barbus seront plus forts que les vendeurs de shit,
24:19 à la fin, parce qu'ils coupent les mains.
24:21 C'est genre, je ne veux pas…
24:23 – Juste pour revenir sur le numéro de 93,
24:26 moi je suis frappé, c'est un numéro qui est passionnant, qui est très beau.
24:29 – La couverture est très belle d'ailleurs aussi.
24:31 – Oui c'est magnifique, sur le contenu, il y a beaucoup de textes d'Alain Benoît notamment,
24:35 je suis frappé par la mesure et l'esprit d'ouverture absolue des textes,
24:39 on est dans des propos qui sont très mesurés,
24:41 qui sont des appels authentiques à la différence,
24:44 il y a un très bon article autour du cosmopolitisme, l'opposition Barès.
24:49 – Le cosmotiste de droite.
24:51 – Très intéressant, un petit papier,
24:53 et puis aussi sur l'aspect de nationalisation générale,
24:57 ne pas oublier aussi que la nationalisation, entre guillemets,
25:01 elle se fait pour tout le monde, y compris les régions françaises.
25:05 Donc en fait c'est ce jacobinisme aussi intégrateur, un peu fou,
25:08 et que ça pose des questions au-delà de l'immigration aussi.
25:12 – Mais si tu permets, je ne veux pas…
25:14 – Attends, attends, allez-y.
25:15 – À un moment donné, la question de l'assimilation,
25:17 à un moment donné, il faut presque raisonner la théorie de l'agent économique rationnel,
25:20 c'est la théorie du capital humain.
25:22 Le coût-bénéfice, à un moment donné, j'y peux rien,
25:25 ça me dérange en tant que Nouvelle-Droite,
25:27 mais c'est intéressant pour un gouérica de devenir français,
25:29 parce que quand tu devenais français, tu avais beaucoup d'avantages,
25:32 tu avais le culte du drapeau, tu avais l'éducation nationale.
25:35 Donc quand tu fais le calcul coût-bénéfice, c'est intéressant de devenir français.
25:38 – C'est peut-être intéressant pour un roi Arga, mais pas pour un Alsace.
25:41 – Non mais simplement, c'est là où je veux en venir,
25:43 c'est qu'aujourd'hui, ça n'est pas intéressant de devenir français.
25:46 – Oui, l'armée, l'église, l'école ne jouent plus le rôle.
25:48 – On est des ploucs, on n'est pas de bouffe fragile, on se déteste.
25:52 Donc il est normal qu'ils nous détestent, le calcul est vite fait,
25:55 je veux dire, ils viennent ici pour nous piller,
25:57 ou pour, j'en sais rien, ou pour être une armée de réserve,
26:00 même pas du capital, puisqu'il y a du chômage,
26:03 armée de réserve des minima sociaux.
26:05 Mais ils n'ont aucun intérêt à devenir français,
26:07 parce que ce n'est pas valorisant d'être français.
26:09 – Voilà, écoutez, on termine sur…
26:11 – C'est un truc de tueur.
26:13 – C'était il y a 30 ans, c'était ce numéro, vous pouvez le trouver,
26:17 il fait plus de 80 pages, vous le trouvez en version PDF,
26:20 et autrement, dans les kiosques, vous trouvez les émeutes,
26:23 il y a déjà aussi un article sur ces fameuses émeutes de 2023.
26:28 Et on se retrouve nous dans deux mois.
26:30 – Bonjour chez vous.
26:32 [Générique]

Recommandations