• il y a 17 heures
Les Etats-Unis sont le cœur du capitalisme libéral ! Mais la réélection de Donald Trump signe-t-elle la restauration du modèle économique américain ? En tout cas, son impérialisme (vis à vis du Groenland) a le mérite de poser la question...

Quoi qu'il en soit, l'objectif du président des Etats-Unis va être de favoriser la création de richesses. L'écart de croissance avec la France va-t-il se creuser ? Le modèle étatiste français avec 46% de taux de prélèvements obligatoires, le plus lourd des pays de l'OCDE, risque encore de faire des dégâts... Les élites françaises doivent-elles changer leur idéologie ?

Concernant la dette des Etats-Unis, les autorités monétaires américaines affichent un montant de plus de 36 000 milliards $. Est-elle hors de contrôle comme on peut le penser ? Rien n'est moins sûr.

Enfin, le versement de 6 000 milliards $ fait aux Américains lors de l'épisode covid a engendré une situation qui ne s'est jamais produite depuis l'après-guerre avec la création d'une hypertrophie monétaire. Combien de temps cette bulle va-t-elle tenir ? C'est là le point faible des Etats-Unis...

Jean-Pierre Chevallier (https://chevallier.biz/), business économiste, analyse la croissance, la dette et l'économie monétaire des Etats-Unis pour en tirer les conclusions au plus près de la réalité. Il dévoile aussi une information inédite sur un rapport d'audit de la BNP qui révèle la fébrilité du milieu bancaire français... Tous aux abris !


A la suite de "Politique & Eco", retrouvez la chronique financière de Philippe Béchade intitulée : "La saison des 49.3 est ouverte".

Philippe Béchade est rédacteur en chef de La Chronique Agora et La Lettre des Affranchis aux @Publications Agora (https://www.youtube.com/channel/UCGEU07FoKKAqLSg4PpMj0kQ).

Pour télécharger gratuitement le dernier rapport de Philippe Béchade : https://signups.lachroniqueagora.com/X9904645

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00:00:00♫ Générique de fin ♫
00:00:17Bonjour à tous. Ravis de vous retrouver pour Politique et Éco. Bonjour à vous, Olivier.
00:00:23Bonjour, mon cher Pierre. Heureux de vous retrouver, ainsi que de retrouver nos téléspectateurs.
00:00:27Heureux également est avec nous cette semaine un invité de marque, Jean-Pierre Chevalier. Bonjour.
00:00:33Bonjour.
00:00:35Jean-Pierre Chevalier, business économiste et analyste financier indépendant.
00:00:40Votre blog s'appelle chevalier.biz. Avant de commencer notre entretien, pour soutenir TV Liberté, évidemment,
00:00:47cliquez sur le pouce en l'air. N'hésitez pas à vous abonner à notre chaîne et à commenter et partager cet entretien.
00:00:54Commençons donc cet entretien avec vous, Jean-Pierre Chevalier. Déjà, business économique, économiste, excusez-moi,
00:01:03vous vous définissez ainsi. Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:01:06Ça veut dire que je ne suis pas un économiste théoricien. Je ne vais pas sortir des grandes théories.
00:01:11Mais je parle de l'analyse de ce que l'on peut observer, d'abord au niveau des entreprises, etc., au niveau de chaque nation.
00:01:21Donc les business économistes, qui sont reconnus aux États-Unis, la principale association de business économistes,
00:01:30joue un rôle très important aux États-Unis, alors qu'en France, on ne connaît pas véritablement ce genre de concept,
00:01:40puisqu'on a des économistes qui vont développer des idées, mais qui ne vont pas partir de l'observation de ce qui se passe
00:01:48dans les entreprises et jusqu'au niveau de l'État, en utilisant des concepts comme le PIB, etc.,
00:01:56et de réfléchir sur les variations de phénomènes économiques qui se manifestent toujours par des chiffres,
00:02:04des chiffres sur des séries longues statistiques.
00:02:07Alors, on va évidemment, avec vous Jean-Pierre, parler de l'économie américaine, de la croissance, de la dette,
00:02:14de son économie monétaire, de son modèle monétaire.
00:02:16Est-ce que, dans un premier temps, vous pouvez nous dire si l'élection de Trump marque le retour au modèle économique des États-Unis,
00:02:27au modèle économique américain ?
00:02:29Alors, le modèle américain, c'est difficile à définir.
00:02:33Pour moi, les États-Unis, c'est d'abord l'exemple même du capitalisme libéral,
00:02:39c'est-à-dire cette théorie économique qui a été développée d'abord par Adam Smith, fin XVIIIe siècle,
00:02:48qui consiste à baser l'économie sur la liberté, liberté de l'entrepreneur, du consommateur.
00:02:54Et l'État ne doit jouer qu'un rôle minimal de façon à laisser se manifester le jeu économique.
00:03:04Et l'État doit assurer la paix intérieure, paix extérieure.
00:03:08Et, point final, c'est-à-dire qu'il doit interférer le moins possible au niveau des entreprises et au niveau des consommateurs qui doivent rester libres.
00:03:18Donc, par contre, les dirigeants des États-Unis ne sont pas toujours des partisans du capitalisme libéral.
00:03:26Et en particulier, donc, Donald Trump, puisque c'est lui qui est actuellement président des États-Unis,
00:03:33ne défend pas véritablement, comme Ronald Reagan l'a fait à son époque,
00:03:40il ne défend pas véritablement les intérêts du capitalisme libéral, mais des États-Unis, ce qui est différent parce que...
00:03:50Parce que, justement, ce qu'on reproche le reste du monde, en quelque sorte, face aux États-Unis, c'est un impérialisme.
00:04:00Cet impérialisme est contraire, en fait, au capitalisme libéral, puisque les nations doivent être libres de faire ce qu'elles veulent.
00:04:08Il ne doit pas y avoir l'imposition d'une nation dominante sur le reste du monde.
00:04:16Alors, Jean-Pierre Chevalier, vous avez répondu en partie à la question que j'allais vous poser,
00:04:20à savoir qu'en fait de capitalisme libéral, avec Trump, nous avons d'abord une contradiction vis-à-vis du libéralisme,
00:04:26c'est-à-dire le protectionnisme. Vous nous répondrez sur cette question du protectionnisme.
00:04:30Et vous avez parlé de l'impérialisme. Vous avez raison. Il y a l'affirmation aussi, le retour de la souveraineté américaine,
00:04:37de façon très appuyée, très forte, contrairement à ce qui se passe, évidemment, en Europe,
00:04:43où on court après une souveraineté chimérique qui serait celle de l'Europe, mais on a abandonné la souveraineté française.
00:04:51Donc le protectionnisme annoncé par Trump, ce n'est pas du libéralisme, ça.
00:04:59– Attention, parce que dans le libéralisme, le concept de base, c'est la nation.
00:05:05Donc il est normal qu'une nation se défende vis-à-vis des autres nations,
00:05:10éventuellement en imposant des droits de douane. C'est tout à fait possible, c'est normal.
00:05:16C'est ce que fait la Suisse, par exemple. La Suisse protège ses paysans en imposant des droits de douane
00:05:24de 25 francs par kilo de viande importée. Donc ça rentre dans le cadre du libéralisme,
00:05:31puisque ça permet aux agriculteurs suisses de pouvoir vivre, travailler et vivre normalement,
00:05:37et aux consommateurs suisses de pouvoir choisir entre de la viande suisse, en quelque sorte, et de la viande étrangère.
00:05:45– Oui, mais alors, justement, le Mercosur, les accords du Mercosur qui ont été signés par Mme Merkel
00:05:52et par l'Union européenne, sont des accords de Libération, précisément sur la viande,
00:05:58qui a fait concurrence à nos éleveurs français. Alors, est-ce que c'est du libéralisme ?
00:06:03Est-ce que c'est du protectionnisme que de refuser cet accord ? Voilà, je vous pose la question.
00:06:11– En Europe, c'est difficile d'avoir des idées claires, parce que c'est un tel désordre
00:06:17que l'on ne peut pas rentrer trop dans ces détails-là. Et ce ne sont pas des détails,
00:06:22c'est quelque chose qui est très important. C'est un mélange à la fois de capitalisme
00:06:26et de socialisme et d'impérialisme. C'est quelque chose d'absolument épouvantable
00:06:33qui donne des résultats absolument catastrophiques. Et il faut revenir à l'observation
00:06:38des statistiques, et purement économiques, sur une longue période.
00:06:44Et là, on voit la différence qu'il y a entre la France et les États-Unis.
00:06:49– Justement, cette longue période, Jean-Pierre, vous avez réalisé une étude comparative
00:06:53de la croissance française et de la croissance des États-Unis entre 1949 et 2024.
00:07:01Qu'est-ce que vous avez découvert, alors ?
00:07:03– Alors, justement, l'intérêt des business économistes est que nous travaillons
00:07:08à partir de l'observation de séries statistiques longues.
00:07:12Et dans le premier document que l'on va présenter, donc au montage,
00:07:17vous allez voir l'évolution du PIB sur la longue période de 1949,
00:07:23c'est-à-dire juste après-guerre, jusqu'à nos jours, c'est-à-dire
00:07:27aux derniers chiffres publiés fin 2024.
00:07:31Donc, on observe qu'en fait, la France a eu d'excellentes performances
00:07:36sur la longue période, puisque jusqu'en 2016, la France était plus performante
00:07:42que les États-Unis, donc sur la très longue période.
00:07:45Et en 2016, les États-Unis ont progressé davantage. Pourquoi ?
00:07:50Parce qu'à partir de 2008, il y a eu une rupture, une rupture qui a fait
00:07:56que la croissance française stague pratiquement,
00:08:00alors que la croissance américaine augmente plus rapidement.
00:08:04Et dans le deuxième document que je vous présente, c'est un zoom sur cette période
00:08:10qui va de 2008 jusqu'à fin 2014, donc actuellement.
00:08:16– Fin 2024.
00:08:18– 2024, donc la croissance est quasiment nulle pour la France,
00:08:23puisqu'il y a une augmentation de 15% seulement du PIB,
00:08:28c'est-à-dire de la création de richesses, alors qu'aux États-Unis,
00:08:32l'augmentation est de 40%.
00:08:35Donc on a deux fois plus de création de richesses supplémentaires aux États-Unis
00:08:41qu'en France sur cette période de 2008 à 2024.
00:08:45– Alors comment vous l'expliquez ?
00:08:46– Oui, c'est ça l'explication.
00:08:47– Qu'est-ce qui s'est passé en 2008 et qu'est-ce qui s'est passé en 2016 ?
00:08:52– Et puis surtout aussi, comment expliquer les performances de l'économie
00:08:56avant 2008, à partir de 49 jusqu'à…
00:09:02– Alors il y a deux périodes, donc il y a plusieurs périodes
00:09:05qu'il faudrait distinguer.
00:09:07D'abord les 30 glorieuses, comme on dit, qui vont du début de l'après-guerre
00:09:13jusqu'à 1980 et la France a eu une croissance très importante.
00:09:21Donc c'est jusqu'en 1980 que la croissance a été très importante en France,
00:09:27beaucoup plus importante qu'aux États-Unis.
00:09:29La France était très performante à cette époque-là, pourquoi ?
00:09:33Parce que l'État avait un rôle très faible à cette époque-là,
00:09:37très faible par rapport à la situation actuelle.
00:09:41– Non, je ne serais pas d'accord avec vous.
00:09:43L'État a joué un rôle très important dans les 30 glorieuses.
00:09:45Jean Faurestier le montre très bien, vous avez des grands commis de l'État
00:09:50qui sont sur des plans de développement, l'EDF, le nucléaire,
00:09:55le fameux discours de Pierre Messmer en décembre 1973,
00:09:59c'est une initiative publique de développement du nucléaire,
00:10:02à telle enseigne que d'ailleurs cette année,
00:10:04nous avons exporté 5 pour 5 milliards d'euros de kilowattheures.
00:10:09Il me semble que le modèle de croissance des 30 glorieuses
00:10:13est tout sauf libéral, cher Jean-Pierre.
00:10:15– Pourquoi ? Il était libéral, très libéral, plus libéral qu'actuellement,
00:10:21puisque la part de l'État, l'ensemble des prélèvements obligatoires
00:10:28était beaucoup plus faible et tout le monde était beaucoup plus libre.
00:10:33Il était possible de construire des autoroutes, de construire des usines, etc.
00:10:38Il y avait plein de banques, un grand nombre de banques indépendantes,
00:10:43de petites banques qui ont été reprises par la suite.
00:10:46Il y avait un capitalisme libéral très important,
00:10:50beaucoup plus important qu'actuellement.
00:10:53Donc il y a eu une aggravation par rapport à ce qui se passait avant 1914,
00:10:58avant la première guerre mondiale, mais pendant les 30 glorieuses,
00:11:04donc après 1949, après la guerre, jusqu'en 1980,
00:11:09la situation de l'État en France avait une importance bien inférieure
00:11:15avec un taux de prélèvements obligatoires beaucoup plus faible.
00:11:19– Oui, c'est la raison.
00:11:21– Donc peu importe que ce soit l'EDF ou l'État qui ait pris des décisions,
00:11:26ce que je vois c'est la liberté d'entreprise.
00:11:29Donc il était possible de créer des entreprises.
00:11:32La sécurité sociale existait encore, mais il y avait beaucoup de gens
00:11:37qui travaillaient sans faire de comptabilité.
00:11:41Les agriculteurs étaient libres de faire ce qu'ils voulaient, etc.
00:11:44Il était possible de créer, de développer des entreprises
00:11:48en payant peu d'impôts, peu de taxes, peu de cotisations sociales.
00:11:52Et ça a commencé à dégénérer en 1980.
00:11:55Par contre, par la suite…
00:11:57– Avec l'arrivée du socialisme.
00:11:59– Oui.
00:12:00– C'est signé.
00:12:01Prélèvements obligatoires en augmentation.
00:12:04– Donc c'était déjà un petit peu sous Giscard d'Estaing,
00:12:07mais Mitterrand a introduit une dose de socialisme,
00:12:12c'est-à-dire de prélèvements obligatoires supérieurs,
00:12:15qui a fait ralentir la croissance économique.
00:12:18Et paradoxalement, par la suite, aux alentours de l'an 2000,
00:12:25début des années 2000, la croissance est repartie
00:12:30d'une façon importante en France.
00:12:32– Oui, sous Jospin.
00:12:33– Comment l'expliquez-vous ?
00:12:34– Je n'ai pas d'explication particulière là-dessus.
00:12:37– C'est l'économie mondiale qui marchait bien,
00:12:39et les socialistes en ont profité.
00:12:40– Oui, c'est ça.
00:12:41– C'est le moment où la France exportait plus qu'elle importait.
00:12:43– Oui.
00:12:44– Elle n'avait pas de déficit commercial.
00:12:46– Très peu.
00:12:47Mais de toute façon, à cette époque-là, fin 20e siècle, début 21e,
00:12:53donc toute la croissance américaine était très forte,
00:12:56et elle a été, je pense, que la croissance française
00:13:00a commencé à être, dépendait, était très étroitement dépendante des États-Unis.
00:13:10On le reverra par la suite sur le PIB, c'est dans les documents suivants.
00:13:15Le PIB français était de plus en plus dépendant de la croissance américaine.
00:13:23– Et donc, qu'est-ce qui s'est passé, Jean-Pierre, à partir de 2008,
00:13:26comme vous le disiez tout à l'heure, et 2016,
00:13:28où la croissance française va commencer à baisser à partir de 2008,
00:13:32et l'inversion de croissance se fait en 2016 entre les États-Unis et la France.
00:13:36Mais à partir de 2008, la croissance du PIB réel, donc déflatée,
00:13:42est pratiquement nulle, donc 15% sur une quinzaine d'années.
00:13:49Donc c'est-à-dire 1%, à peine 1%, d'augmentation de création de richesse.
00:13:57Comme la population a augmenté de 0,5% sur cette période,
00:14:02c'est-à-dire que l'augmentation était très faible de 0,5% globalement.
00:14:07Et comme les riches se sont enrichis et que les pauvres ne se sont pas beaucoup enrichis,
00:14:12finalement, les gilets jaunes ont perdu de pouvoir d'achat depuis 2008.
00:14:17Alors pourquoi, vous m'avez posé cette question, pourquoi ?
00:14:21Donc il y a une explication, c'est l'influence pernicieuse des dirigeants économiques,
00:14:29des dirigeants politiques américains qui ont voulu flinguer l'Europe.
00:14:34Et la France en particulier.
00:14:36Et vassaliser, donc c'est tout le thème.
00:14:39Bon, je ne vais pas trop rentrer dans ces détails-là,
00:14:42mais à mon avis, c'est la seule explication.
00:14:44Donc à partir du moment où Sarkozy a été élu président de la République...
00:14:51– En 2007.
00:14:53– Oui, donc en 2008, le taux de croissance a commencé à baisser.
00:14:59Donc il y a toujours eu une croissance du PIB,
00:15:03comme le montre le document numéro 2,
00:15:05il y a toujours eu une croissance du PIB réel, mais elle est très très très très faible.
00:15:11– Cette crise des subprimes a pu avoir une influence sur la baisse de la croissance française ?
00:15:16– Ce n'est pas la crise des subprimes qui est intervenue,
00:15:19puisque la France était complètement en dehors de l'affaire, ça n'a rien à voir.
00:15:23Mais donc ce ralentissement de la crise, et la suite de la crise,
00:15:30s'est résorbée aux États-Unis très rapidement,
00:15:36alors qu'en France, il n'y a pas eu d'effet positif.
00:15:40En particulier grâce, à cause de Sarkozy et des suivants,
00:15:45qui ont été, à mon avis, supplantés, qui ont dû subir,
00:15:51ou qui ont collaboré avec l'impérialisme, ce qu'on appelle l'impérialisme américain.
00:15:56– Oui mais Jean-Pierre, il y a une chose que personne n'a encore fait remarquer,
00:16:00c'est que nous étions à cette époque, au moment où la croissance s'affaiblit jusqu'à tendre vers zéro,
00:16:06nous étions dans l'euro et dans l'Union Européenne,
00:16:09et on nous avait vendu, à Maastricht, l'euro et l'Union Européenne comme un pacte de croissance,
00:16:17et c'est justement dans ce contexte que nous n'avons pas de croissance.
00:16:20Est-ce qu'on peut mettre en cause l'euro et l'Union Européenne ?
00:16:23– Évidemment, l'Union Européenne, et surtout la zone euro,
00:16:30l'abandon de la monnaie nationale, c'est quelque chose d'épouvantable,
00:16:35c'est invivable, c'est une cause fondamentale de non-croissance,
00:16:41c'est un handicap absolument considérable,
00:16:44et il est impensable qu'une nation indépendante et souveraine n'ait plus de monnaie nationale.
00:16:52Donc ça a accentué effectivement la faible croissance et les problèmes qui se posent en France.
00:17:00– Et vous pensez, Jean-Pierre, que l'écart de croissance entre la France et les États-Unis
00:17:05va encore se creuser dans les années à venir ?
00:17:08Pourquoi Trump n'arriverait-il pas ?
00:17:11Enfin, justement, quel va être l'effet de la politique de Trump
00:17:15sur la croissance des États-Unis par rapport à celle de l'Europe et de la France ?
00:17:20– Trump a été élu par les Américains pour favoriser, pour rendre l'Amérique grande.
00:17:28Mais à ce moment-là, comment renforcer l'Amérique ?
00:17:35Eh bien en enfonçant en quelque sorte ses concurrents,
00:17:39et en particulier les Européens et les Français.
00:17:42Les principaux concurrents sur le plan international des entreprises américaines
00:17:50et des produits américains, ce sont les produits européens.
00:17:54Pourquoi ? Parce que l'Europe s'est développée depuis beaucoup plus longtemps que les États-Unis.
00:18:00Il y a toute une culture financière, technique, industrielle, intellectuelle, technique, scientifique
00:18:12qui est largement supérieure à celle des États-Unis.
00:18:16Donc avec les ingénieurs français qui ont été toujours à la pointe de l'activité économique,
00:18:22des sciences et des techniques économiques.
00:18:24– Maintenant, le problème c'est l'Allemagne par exemple,
00:18:27qui exporte beaucoup plus aux États-Unis, notamment ses automobiles,
00:18:30va se trouver pénalisée par les droits de douane américains quand ils arriveront.
00:18:37Mais la France sera moins pénalisée,
00:18:40elle ressentira moins les effets du protectionnisme américain.
00:18:44Ceci démontre, à l'appui de ce qu'on disait tout à l'heure sur l'Europe,
00:18:48qu'il n'y a pas de souveraineté européenne, qu'il n'y a pas d'Europe de ce point de vue-là.
00:18:51Puisque les intérêts sont divergents.
00:18:53– Bien sûr, mais il est impossible de toute façon de rétablir une croissance économique,
00:18:59c'est-à-dire de façon à ce que les Européens et les Français aient davantage de richesses,
00:19:07dans le cadre d'une monnaie unique européenne, dans le cadre d'une union européenne.
00:19:17Il faut revenir aux fondamentaux du capitalisme libéral,
00:19:21c'est-à-dire une nation indépendante, libre et souveraine, avec un État minimal.
00:19:29Et on peut le voir aussi à partir de l'évolution du PIB calculée d'une année sur l'autre.
00:19:39Et à ce moment-là, on voit très nettement, c'est le document numéro 3,
00:19:44et on voit très nettement que jusqu'en 1987,
00:19:49la croissance française était totalement indépendante de l'économie américaine.
00:19:55Donc on le voit sur ce document numéro 3,
00:19:59on voit que la croissance française pouvait être très importante à certaines années,
00:20:05alors qu'il y avait une crise aux États-Unis.
00:20:09Et inversement, il pouvait y avoir une crise, enfin une faible croissance en France
00:20:15et une forte croissance aux États-Unis.
00:20:18Et à partir de 1987, ça s'est inversé.
00:20:21Pourquoi ? Je n'en sais rien exactement.
00:20:24Mais la croissance française, maintenant, est adossée obligatoirement à celle des États-Unis.
00:20:31C'est-à-dire que, quoi qu'il arrive, même si en France,
00:20:35les prélèvements obligatoires sont plus élevés qu'aux États-Unis,
00:20:41ou même s'il y avait eu un président de la République
00:20:45qui a voulu, comme Trump le fait maintenant, défendre les intérêts de la France,
00:20:50de toute façon, l'économie française est très largement dépendante de l'économie américaine depuis 1987.
00:20:58Et on le voit encore mieux sur le document numéro 4,
00:21:02où l'on voit, j'ai représenté sur ce document numéro 4,
00:21:07l'évolution avec la courbe de tendance polynomial d'ordre 6.
00:21:14C'est un traitement statistique qui est très simple à faire.
00:21:18On voit très bien que la croissance de la France est supérieure à celle des États-Unis jusqu'en 1978.
00:21:26Et après 1978, on voit que la croissance française suit la croissance américaine toujours vers le bas,
00:21:35c'est-à-dire avec un ou deux points de moins, y compris depuis 2008.
00:21:40Donc là, c'est sur le graphique numéro 5.
00:21:43On voit très nettement que depuis 2008, sur les courbes de tendance polynomial,
00:21:53on voit que la croissance américaine est aux alentours de 3%,
00:21:57alors que la croissance française actuellement est de 0,66%.
00:22:02Croissance du PIB, donc déflatée, c'est-à-dire le PIB réel, indépendamment de l'inflation.
00:22:10Donc ça, ce sont les statisticiens qui développent ces techniques-là.
00:22:14– Alors vous avez une petite phrase quand même qui assassine.
00:22:16À un certain moment, vous avez dit,
00:22:18si la France avait eu des présidents qui défendent la souveraineté de la nation,
00:22:23nous n'aurions pas eu ces résultats.
00:22:25Donc vous mettez en cause ces 4 derniers présidents-là.
00:22:27– Ah oui, tout à fait.
00:22:29Donc là, il y a une concordance temporelle qui est absolument parfaite.
00:22:34Donc à partir du moment où Sarkozy a été élu et les suivants, quels qu'ils soient,
00:22:40de toute façon, vous voyez sur ce graphique numéro 5
00:22:44que la croissance française est toujours inférieure.
00:22:47Donc les deux courbes sont, entre guillemets, parallèles,
00:22:50puisque ce sont des courbes,
00:22:52donc ce ne sont pas des parallèles sur le plan purement mathématique,
00:22:56mais les deux courbes ont toujours le même écart entre elles.
00:23:01Donc de toute façon, la croissance française est 1%, en gros,
00:23:06c'est la croissance du PIB réel,
00:23:08c'est-à-dire que compte tenu de l'augmentation de la population de 0,5,
00:23:12c'est pratiquement rien.
00:23:14Alors qu'aux États-Unis, elle est aux alentours de 3%.
00:23:18– Vous expliquez, Jean-Pierre, dans vos travaux,
00:23:20que les Français, finalement, devraient prendre modèle sur les États-Unis
00:23:24pour restaurer une croissance forte.
00:23:26Quelles seraient la mesure, les deux mesures à prendre
00:23:29pour reprendre la voie de la croissance en France ?
00:23:33– Il faudrait, ce qui serait nécessaire,
00:23:36d'abord c'est de rétablir les fondamentaux d'une économie libérale,
00:23:42c'est-à-dire que la France redevienne une nation libre et indépendante,
00:23:47donc avec une monnaie.
00:23:49Et en plus de cela, que l'État joue un rôle minimal,
00:23:52parce qu'actuellement, et on le voit sur le document numéro 6,
00:23:56le taux de prélèvement obligatoire de la France
00:24:00atteint le record du monde pour la première fois,
00:24:03donc sur la base, je crois que c'est 2023 ou 2024,
00:24:08enfin les derniers chiffres publiés par l'OCDE,
00:24:11la France a le record du monde, des pays de l'OCDE,
00:24:15du taux de prélèvement obligatoire, c'est 46%.
00:24:19Et que fait Trump en ce moment, puisque vous m'avez posé cette question ?
00:24:24Trump, donc, pour ce qui concerne les États-Unis,
00:24:28le taux de prélèvement obligatoire est de 28% seulement.
00:24:33– Et en France ?
00:24:35– En France, c'est 46%.
00:24:3746% en France, 28% aux États-Unis.
00:24:41Et que fait le président des États-Unis ?
00:24:44Il dit, je vais virer des millions de fonctionnaires qui ne fichent rien,
00:24:49je vais supprimer des dizaines…
00:24:51– Les fameuses agences gouvernementales.
00:24:53– Des agences gouvernementales, etc.
00:24:55Donc, Elon Musk intervient aussi, il dit, on va bazarder tout ça.
00:25:00Enfin, il veut diminuer le taux des prélèvements obligatoires
00:25:06au niveau de l'État fédéral.
00:25:08Donc, même avec 28%, il trouve que c'est trop élevé.
00:25:11Donc, il veut les diminuer.
00:25:13Et par exemple, l'Irlande, qui est un pays très…
00:25:16– Fiscalité très basse.
00:25:18– Oui, une fiscalité très basse, un taux de prélèvement obligatoire de 21% seulement.
00:25:23Donc, moins l'État fait de…
00:25:25enfin, moins il y a de prélèvements obligatoires
00:25:28et plus la croissance peut être élevée.
00:25:31Donc ça, c'est la base du capitalisme libéral.
00:25:35L'État doit jouer un rôle minimal.
00:25:38Il n'est pas… l'État ne doit pas… doit exister de toute façon.
00:25:43Il doit jouer un rôle.
00:25:45Le gouvernement doit jouer un rôle.
00:25:47Il doit en particulier assurer la paix intérieure,
00:25:51donc la sécurité vis-à-vis de l'extérieur et d'autres préurogatives…
00:25:56– Mais vous n'êtes pas libertarien.
00:25:58– Je ne suis pas libertarien du tout.
00:26:00Donc l'État doit obligatoirement exister, jouer un rôle important,
00:26:04mais il ne faut pas dépasser les limites.
00:26:07Donc c'est flou, c'est disons 20% à peu près.
00:26:11– Et sur les agences gouvernementales que M. Mosque veut supprimer aux États-Unis,
00:26:16nous savons qu'en France, il y a eu un rapport de la Commission des finances,
00:26:20il y a une dizaine d'années,
00:26:22qui dénonçait déjà le fait que ces agences gouvernementales en France
00:26:25prenaient une place excessive à hauteur de quelque chose comme 50 milliards.
00:26:31Or, aujourd'hui, ces agences gouvernementales représentent presque 80 milliards.
00:26:36On n'a pas vu dans le budget dont M. Roubérou est si fier
00:26:41la moindre réduction sur ces agences gouvernementales.
00:26:44Prenons un exemple.
00:26:46– C'est les autres entrepreneurs d'ailleurs qui vont payer la facture, entre autres.
00:26:51– France Travail, 50 000 employés.
00:26:55Il y a eu un très bon rapport de Sartre Info sur la gaggie de France Travail.
00:27:00Prenons par exemple le pass culturel.
00:27:03Bon, le pass culture, c'est bien pour les lycéens,
00:27:05mais pourquoi est-ce que ces messieurs du pass culture
00:27:08ont installé leur bureau aux Champs-Elysées avec des loyers exorbitants ?
00:27:12Là, il y a des gisements d'économie.
00:27:15Je ne sais pas si c'est libéral ou si c'est capitalisme libéral,
00:27:18mais en tout cas, il faut réduire ces agences gouvernementales.
00:27:21Et le budget n'y a pas touché pour un centime.
00:27:25– Revenons, Olivier, à notre sujet des États-Unis
00:27:28et à celui de la dette américaine qui est un sujet éminemment important.
00:27:34Encore que vous la présentez,
00:27:37les États-Unis en tout cas présentent une dette réelle de 36 000 milliards de dollars.
00:27:44Vous avancez, Jean-Pierre, que cette dette n'est en réalité pas du tout hors de contrôle
00:27:50et même pas les intérêts non plus.
00:27:53– Oui, alors là, il y a quelque chose qui est très étonnant.
00:27:57J'ai étudié un petit peu ce problème de la dette américaine.
00:28:01Les États-Unis ont aussi un très gros avantage,
00:28:04c'est que l'on peut obtenir beaucoup d'informations,
00:28:07d'informations financières bien précises, des chiffres.
00:28:12Et donc, tous les jours, le gouvernement américain
00:28:15publie le montant de la dette officielle.
00:28:18Donc, vous avez cet exemple sur le document numéro 7.
00:28:23Et donc, on voit à ce moment-là que la dette des États-Unis,
00:28:28la semaine dernière, était de 36 000 milliards de dollars.
00:28:35Donc, c'est absolument considérable.
00:28:37Oui, mais ce document en question, donc document numéro 7 ici,
00:28:43à droite se trouvent les 36 000 milliards.
00:28:47Et au milieu, il y a un autre chiffre,
00:28:50ce sont les bons du trésor qui sont détenus par les agences américaines.
00:29:00– D'accord, donc l'emprunt intérieur.
00:29:03– Oui, alors il faut savoir qu'aux États-Unis, les agences,
00:29:06et elles sont très nombreuses, donc elles sont en train d'être sabrées
00:29:09en ce moment par Donald Trump,
00:29:12les agences reçoivent de l'argent de l'État fédéral.
00:29:15Elles ont donc une trésorerie, donc c'est-à-dire de l'argent courant.
00:29:19Et que font-elles ?
00:29:21Elles achètent des bons du trésor américain pour placer cet argent.
00:29:26Et ça rapporte 3-4 % actuellement.
00:29:30Et le montant de ces bons du trésor détenus par les agences américaines
00:29:38est de 7 371 milliards de dollars.
00:29:43Donc c'est le chiffre qui se trouve au milieu du document numéro 7.
00:29:48– Répétez-moi le chiffre Jean-Pierre.
00:29:50– 7 000 milliards de dollars en gros de trésorerie placée en bons du trésor.
00:29:57Donc puisque les bons du trésor, on ne peut pas avoir des dettes sur soi-même.
00:30:02Les bons du trésor sont destinés à être remboursés.
00:30:05Donc si on veut connaître la trésorerie, le montant net de la dette américaine,
00:30:13il faut retirer, il faut déduire des 36 000 milliards,
00:30:18c'est 7 000 milliards détenus par les agences américaines.
00:30:26Et au net, on obtient 28 000 milliards.
00:30:30Donc 36 000 milliards moins 7 000 milliards donne 28 000 milliards.
00:30:36– Et ça fait combien par rapport à l'endettement par rapport au PIB ?
00:30:40Nous en France on est à 120 %, les américains du coup avec ces 28 000 milliards,
00:30:44ils sont à combien ?
00:30:45– Ce n'est pas fini parce qu'il faut tenir compte également
00:30:48de la trésorerie de l'État fédéral.
00:30:51L'État fédéral a de l'argent et il a de l'argent courant
00:30:57qui provient des impôts, des dettes également, des emprunts.
00:31:02Et que se passe-t-il au niveau de la trésorerie ?
00:31:05Il y a quelque chose qui est totalement anormal parce qu'il y a une autre statistique
00:31:10qui est fournie par l'État américain, c'est le document numéro 9
00:31:15et dans lequel on montre les statistiques qui correspondent aux statistiques
00:31:20de la trésorerie de l'État fédéral.
00:31:24Et de 1986 jusqu'en 2008, la trésorerie de l'État fédéral
00:31:34était de l'ordre de 5 à 10 milliards de dollars chaque jour.
00:31:38– C'est très peu.
00:31:40– C'était très peu. Et à partir de 2008, ça a commencé à exploser.
00:31:46Et en 2020, en fait, il y a eu 1800 milliards de dollars de trésorerie.
00:32:00– D'accord.
00:32:01– Donc on voit un pic absolument colossal.
00:32:04Pourquoi l'État fédéral a-t-il emprunté autant d'argent
00:32:09pour qu'il n'utilisait pas ?
00:32:13Et actuellement encore, l'État fédéral a une trésorerie de 784 milliards de dollars.
00:32:22Alors que pendant une trentaine d'années, l'État fédéral a fonctionné
00:32:26avec 5 ou 10 milliards de trésorerie, c'est-à-dire d'argent dans courant,
00:32:31dans compte courant en quelque sorte.
00:32:33Maintenant, ils ont 784 milliards de dollars.
00:32:37Pourquoi ont-ils autant d'argent ?
00:32:40Ça ne sert à rien. Il n'y a aucune justification.
00:32:43Et en plus de cela, il faut, pour déterminer, pour répondre à votre question,
00:32:48pour déterminer la dette nette de l'État, il faut retirer les bons du trésor,
00:32:54la valeur des bons du trésor détenues par la Fed.
00:32:58La Fed, au dernier document publié, a 4 000 milliards, pour simplifier,
00:33:084 000 milliards de dollars en bons du trésor.
00:33:11C'est le document numéro 10.
00:33:13– Oui, 4 308 exactement.
00:33:15– C'est le document numéro 10.
00:33:17Et la Fed publie toutes les semaines son bilan.
00:33:21Et donc on voit qu'au dernier chiffre publié,
00:33:25il y a eu plus de 4 000 milliards de dollars possédés
00:33:30pour plus de 4 000 milliards de bons du trésor détenus par la Fed,
00:33:36la banque fédérale.
00:33:38Donc au final, qu'est-ce que l'on a ?
00:33:40On a commencé par 36 000 milliards de dettes.
00:33:44Et quand on retire tous les bons du trésor détenus par les agences,
00:33:49par l'État fédéral, par la Fed,
00:33:52qui est différente, c'est une autre personne morale,
00:33:55on arrive à une dette nette de 29 700 milliards de dollars.
00:34:00– Soit en pourcentage.
00:34:02– Ce qui correspond à un pourcentage de 80%.
00:34:05– Du PIB.
00:34:07– 80% du PIB courant.
00:34:09– Et non, mais bon, 120%.
00:34:11– Du PIB courant.
00:34:13Donc 29 700 milliards de dollars de dette nette de l'État fédéral
00:34:19pour un PIB de, je me suis trompé, la dette est de 23 792,
00:34:2623 000 milliards pour 29 000 milliards de PIB,
00:34:31ce qui fait un taux de 80%.
00:34:34Donc je vais mettre 23 000 milliards de dollars de dette nette.
00:34:38– Au lieu de 36 000.
00:34:40– Au lieu de 36.
00:34:41– Mais pourquoi l'État alors communique sur cette somme de 36 000 milliards
00:34:45qui n'a aucun sens au lieu des 23 000 milliards ?
00:34:48– Je n'ai pas de réponse.
00:34:50Premièrement, je n'ai pas de réponse à cette question.
00:34:52Et le raisonnement que je viens de faire,
00:34:56donc je l'ai fait à partir des documents américains,
00:34:59ce n'est pas moi qui les ai inventés,
00:35:01c'est une déduction parfaitement logique, parfaitement documentée.
00:35:07Donc je n'ai pas d'explication à donner.
00:35:09– Il y a quelque chose que je voudrais comprendre quand même,
00:35:11c'est qu'à propos de ces agences gouvernementales,
00:35:13à propos de la Fed, etc.
00:35:14Vous dites que l'État fédéral donne de l'argent à ces agences
00:35:17qui achètent des bons du trésor,
00:35:19mais c'est un peu le serpent qui se mord la queue quand même.
00:35:21– Oui, mais de toute façon, les agences sont obligées d'avoir,
00:35:25donc elles sont indépendantes,
00:35:27et elles reçoivent donc de l'argent de l'État fédéral.
00:35:30– Pour acheter des bons du trésor.
00:35:32– Oui mais elles reçoivent de l'argent,
00:35:35et il est normal que des agences indépendantes
00:35:39aient de l'argent en compte courant, en quelque sorte.
00:35:42– D'accord.
00:35:43– Par contre, il n'est pas normal qu'ils aient
00:35:46autant d'argent en compte courant.
00:35:48Et je suppose que Donald Trump va intervenir
00:35:52pour gérer au mieux ces agences
00:35:57et diminuer leur trésorerie, et peut-être de l'État.
00:36:00Par contre, lors de son premier mandat,
00:36:02il n'a rien fait à ce sujet.
00:36:04– Et les bons du trésor détenus à l'étranger alors ?
00:36:07– Oui, c'est un autre problème.
00:36:09– Oui, mais alors, il y en a quand même pas mal avec ça.
00:36:11– Il nous reste, Olivier, une vingtaine de minutes
00:36:13pour évoquer la troisième partie de notre émission,
00:36:16à savoir l'économie monétaire des États-Unis.
00:36:19Vous avez annoncé un principe simple, Jean-Pierre.
00:36:23Lorsque la masse monétaire libre augmente
00:36:25plus rapidement que le PIB réel,
00:36:28c'est-à-dire plus rapidement que la création de richesses,
00:36:31la croissance de ce PIB baisse.
00:36:34– Oui.
00:36:35– Est-ce que vous pouvez nous expliquer
00:36:37très rapidement, succinctement ce phénomène ?
00:36:39– Alors, c'est un problème qui est assez complexe,
00:36:42mais en fait, je vais essayer de l'expliquer assez rapidement et simple.
00:36:46En fait, c'est très simple.
00:36:48Il faut partir de bons fondamentaux
00:36:52et de données statistiques sur une longue période.
00:36:56Alors, sur le document numéro 12,
00:36:59j'ai représenté ces problèmes de masse monétaire
00:37:04qui sont très importants,
00:37:06c'est-à-dire le montant de la masse monétaire
00:37:08par rapport au PIB courant.
00:37:11Donc, sur l'observation des statistiques
00:37:18sur une très longue période,
00:37:20sur le document 11 précédemment,
00:37:23on voit que la masse monétaire
00:37:26est composée de trois agrégats monétaires.
00:37:29Donc, l'agrégat monétaire M1,
00:37:31c'est-à-dire l'argent que les gens ont sur leur compte courant
00:37:36et sous forme de billets,
00:37:38doit représenter 15% du PIB.
00:37:43L'épargne des ménages du PIB.
00:37:4715% du PIB.
00:37:49Donc, ce qui est important,
00:37:51c'est le montant de la masse monétaire
00:37:54par rapport à la création de richesses.
00:37:56Donc, 15%.
00:37:58Pourquoi ?
00:37:59Parce que c'est le résultat de l'observation
00:38:02de l'évolution de ces agrégats monétaires
00:38:07depuis l'après-guerre.
00:38:09L'épargne des ménages,
00:38:11dans le M2 moins M1,
00:38:15c'est l'épargne des ménages,
00:38:17c'est-à-dire que les ménages américains,
00:38:19enfin les américains,
00:38:20ont de l'argent de côté,
00:38:22en quelque sorte,
00:38:23une épargne qu'ils ont placée
00:38:25dans des comptes d'épargne,
00:38:26dans des fonds de pension, etc.
00:38:27– Quand on dit que les américains épargnent peu ?
00:38:29– Non, ils épargnent,
00:38:31le montant de cette épargne est de 40% du PIB.
00:38:35Donc, c'est quelque chose qui est important.
00:38:37Et troisième agrégat monétaire,
00:38:39c'est la trésorerie des entreprises,
00:38:41qui correspond à l'agrégat monétaire M3 moins M2.
00:38:46Alors, c'est extrêmement important,
00:38:48c'est tellement important que Ben Bernanke,
00:38:51quand il a été président de la Fed à partir de 2006,
00:38:56il a fait supprimer la publication
00:38:58des chiffres de l'agrégat M3.
00:39:02Pourquoi ?
00:39:03Parce que c'est justement très important
00:39:05et il a voulu que ce soit secret
00:39:07et que les américains n'aient pas cette information
00:39:10et qu'elle soit conservée par la Fed.
00:39:12– Et pour quelle raison, vous pensez ?
00:39:14– C'est pour pouvoir magouiller,
00:39:18faire ce qu'il veut, c'est-à-dire magouiller.
00:39:21Donc, sur le document numéro 12,
00:39:23on voit l'évolution de l'agrégat monétaire M2,
00:39:27puisqu'à cause de Ben Bernanke,
00:39:30on n'a plus les statistiques de M3 à partir de 2006.
00:39:35Donc, moi, ce que je veux,
00:39:37c'est des statistiques sur la très longue période.
00:39:40Et sur le document numéro 12,
00:39:42on voit la part de l'agrégat monétaire M2 sur le PIB,
00:39:47qui doit être de l'ordre de 50%, de 55%,
00:39:5240% plus 15%, donc 55%.
00:39:56Donc, la masse monétaire aux États-Unis
00:40:00a toujours fluctué aux alentours de 55% du PIB
00:40:06jusqu'en 2011, en fait.
00:40:12Et Arthur Laffeur,
00:40:14qui était l'un des conseillers économiques de Ronald Reagan,
00:40:20un des Reaganomics, justement,
00:40:22avait dit que le premier pilier du Reaganisme,
00:40:27c'est-à-dire des Reaganomics,
00:40:30c'est-à-dire du capitalisme libéral,
00:40:32c'est de l'argent sain.
00:40:34Il ne faut qu'il n'y ait pas de création monétaire.
00:40:37Il ne faut pas qu'il y ait d'hypertrophie monétaire,
00:40:41parce que, comme vous l'avez dit,
00:40:43s'il y a une hypertrophie, une bulle monétaire,
00:40:49le PIB plonge.
00:40:51Donc, tout a été bien géré jusqu'en 2011.
00:40:56C'est-à-dire juste après la crise des subprimes.
00:41:02Et après ça, tout a dégénéré.
00:41:04– Et alors, pourquoi, Jean-Pierre,
00:41:06pourquoi ont-ils injecté plus de monnaie
00:41:08que l'économie ne pouvait en supporter ?
00:41:11– Alors, d'abord, après 2011,
00:41:15je n'ai pas d'explication très claire.
00:41:18En fait, je pense…
00:41:20– Ce ne sont plus des explications économiques,
00:41:22ce sont des explications politiques ?
00:41:24– Plus ou moins.
00:41:25Puisque je pense que les dirigeants des banques
00:41:29et de tout le système financier américain
00:41:32ont été beaucoup plus puissants et influents.
00:41:36C'est-à-dire qu'ils ont tout simplement
00:41:38corrompu les hommes politiques.
00:41:40Et ils ont laissé filer la masse monétaire.
00:41:45Les autorités monétaires américaines
00:41:49n'ont pas voulu maintenir ces fondamentaux.
00:41:56Et c'est très grave parce qu'il s'est développé
00:42:01une bulle monétaire qui s'est accentuée
00:42:04justement à partir de 2020
00:42:06avec cette histoire de coronavirus.
00:42:08Puisque l'État américain, l'État fédéral
00:42:12a donné plus de 6 000 milliards de dollars
00:42:16à des Américains en les empêchant de travailler.
00:42:20Donc il y a eu un apport d'argent.
00:42:23Mais attention, c'est l'État fédéral qui a emprunté…
00:42:26– Vous ne l'avez pas renforcé ?
00:42:28– Non.
00:42:29L'État fédéral a emprunté de l'argent
00:42:32sur les marchés internationaux.
00:42:35Donc c'est de l'argent qui vient d'Europe, d'Asie,
00:42:39de n'importe où dans le monde extérieur,
00:42:42et des États-Unis, et du Golfe, etc.
00:42:45Donc l'État fédéral a emprunté de l'argent.
00:42:49Et il y a eu une bulle monétaire qui s'est développée.
00:42:55Donc on le voit sur le document numéro 13.
00:42:58Il y a eu une augmentation très très importante
00:43:02à partir de 2020.
00:43:04– Mais le PIB n'a pas diminué.
00:43:06– Le PIB n'a pas diminué.
00:43:08– C'est l'exception à la règle.
00:43:10– Oui, mais…
00:43:11– Pierre a raison.
00:43:12– Oui, mais attention, c'est une exception à la règle
00:43:15parce qu'on déverse davantage d'argent.
00:43:18Alors pour l'instant, au court terme,
00:43:21ça bénéficie, ça dope la croissance économique.
00:43:24– C'est keynésien finalement.
00:43:26– C'est keynésien, mais à long terme, c'est létal.
00:43:29Alors pour l'instant, on n'est pas dans le long terme.
00:43:32Les États-Unis roulent quand même, si j'ose dire,
00:43:35et cette bulle monétaire, c'est ce qui les sauve pour l'instant.
00:43:38Et la bulle n'éclate pas.
00:43:40Donc on le voit sur le document numéro 14.
00:43:43La bulle qui a été développée en 2020,
00:43:47donc, n'a pas explosé.
00:43:49Et jusqu'à présent, à chaque fois qu'il y avait
00:43:52une bulle monétaire qui s'était développée aux États-Unis,
00:43:55la banque centrale, la Fed, montait son taux de base
00:44:04et à ce moment-là, ça créait une dépression, une récession, une crise
00:44:10qui permettait d'évacuer cette bulle monétaire.
00:44:14– Donc une récession, Jean-Pierre,
00:44:16est bien le résultat d'un choix de la Fed.
00:44:20Donc elle a voulu la récession.
00:44:22– Oui, la Fed voulait la récession, effectivement.
00:44:25Elle a voulu, pendant plus de 50 ans,
00:44:28créer des récessions pour limiter l'augmentation de la masse monétaire.
00:44:36– Mais la crise de 1929, en octobre, a commencé en août 1929,
00:44:43lorsque la Fed a remonté ses taux.
00:44:46– Ah oui, quand la Fed remonte les taux…
00:44:49– On n'a pas vu, on n'a pas vu, évidemment, mais après…
00:44:52– Eh bien voilà, donc ça se passe.
00:44:54Donc pour aller plus vite, il est aussi intéressant éventuellement
00:45:00de parler de vélocité, de vitesse de circulation de la monnaie.
00:45:06– De la monnaie.
00:45:07– Donc « velocity » en anglais.
00:45:09Donc la vitesse de circulation, c'est le contraire du concept précédent.
00:45:13C'est-à-dire, c'est le rapport du PIB sur la masse monétaire.
00:45:18Et donc le PIB était supérieur, la vitesse de circulation était de l'ordre de 2.
00:45:27Donc le PIB représentait deux fois la masse monétaire
00:45:32pendant une très longue période, jusqu'en 1992.
00:45:39Et maintenant, la vitesse de circulation a baissé.
00:45:43Elle est aux alentours d'un 37.
00:45:45– Et pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'elle a baissé ?
00:45:47Alors que les moyens numériques, notamment, permettent l'accélération…
00:45:52– Oui, mais il vaut mieux réfléchir à partir des concepts que j'ai donnés,
00:45:56c'est-à-dire masse monétaire sur PIB.
00:45:58– D'accord.
00:45:59– Parce qu'on a distribué en 2020 plus de 6 000 milliards
00:46:04sans qu'il y ait de contrepartie réelle.
00:46:08Il ne faut pas oublier que la contrepartie des dollars,
00:46:12de la masse monétaire en dollars, c'est le PIB.
00:46:16C'est-à-dire que lorsque vous avez un dollar, vous avez quelque chose,
00:46:20un bout de papier qui vous permet d'obtenir un bien réel pour le même montant.
00:46:26– Et vous dites, Jean-Pierre, que cette hypertrophie monétaire
00:46:29à la suite de ces milliards déversés sur la tête des Américains est létale à terme.
00:46:34– Oui.
00:46:35– Il ne l'est pas encore.
00:46:36Alors qu'est-ce qui déclencherait cette létalité, alors ?
00:46:40– Alors, de toute façon, à chaque fois qu'il y a eu une bulle monétaire,
00:46:44il y a toujours eu une crise.
00:46:46Donc ça s'est passé, notre ami Pierre Chabanovic l'a développé en Allemagne.
00:46:52– Oui, bien sûr, à partir de 1921.
00:46:55– Donc ça se passe toujours très mal.
00:46:59Et pour l'instant, ça se passe, la réaction n'est pas immédiate.
00:47:05– Il y a un temps d'intense.
00:47:07– Il y a un temps d'intense qui est plus ou moins important.
00:47:10Ça, je ne peux pas le définir.
00:47:12– Oui, mais alors Trump devrait échouer une crise, alors ?
00:47:14– Oui.
00:47:15Donc attention, aux États-Unis, une crise va arriver, de toute façon,
00:47:20à cause de cette hypertrophie monétaire.
00:47:23Et non pas à cause de l'endettement.
00:47:25– D'accord.
00:47:26– On parle des 36 000 milliards, il ne faut pas raisonner pas à partir de là.
00:47:30Mais à partir de la masse monétaire.
00:47:33Donc elle n'a pas diminué, cette masse monétaire.
00:47:36On l'a vu dans un déprimant précédent.
00:47:39Il y a toujours une hypertrophie monétaire,
00:47:42une bulle monétaire aux États-Unis qui n'a toujours pas explosé.
00:47:45– Mais est-ce que la Banque fédérale a un pouvoir
00:47:48sur cette bulle monétaire qu'elle pourrait diminuer ?
00:47:51– Les taux d'intérêt ?
00:47:52– Oui, mais elle est tellement grosse, cette masse monétaire,
00:47:57qu'elle n'a toujours pas éclaté.
00:47:59La Fed a augmenté ses taux d'intérêt à un niveau très élevé.
00:48:05Mais ça ne suffit pas pour créer de crise, jusqu'à présent.
00:48:10Mais cette crise va avoir lieu dans un avenir proche.
00:48:15Je ne peux pas le dire, le fixer.
00:48:19Donc les prévisions, c'est difficile à faire, surtout quand c'est pour l'avenir.
00:48:24Par contre, ce qui est important, c'est qu'à partir du moment
00:48:29qu'on voit sur les documents numéro 17,
00:48:32à partir du moment où il y a une hypertrophie de la masse monétaire,
00:48:36il y a une baisse de la croissance du PIB, c'est-à-dire une crise.
00:48:41Donc ça s'est toujours passé de cette façon.
00:48:44C'est ce que j'appelle la masse monétaire libre.
00:48:46On a donc une corrélation très nette, une corrélation inverse
00:48:51entre la masse monétaire, donc dès qu'il y a trop d'argent en circulation,
00:48:57il y a une crise.
00:48:58– Une relation inverse.
00:48:59– Oui, une relation inverse.
00:49:00Ça s'est toujours passé depuis l'après-guerre.
00:49:04– Donc les responsables, c'est Mme. Janet Yellen, c'est M. Jerome Powell ?
00:49:09– C'est l'ensemble des dirigeants américains.
00:49:12Attention, ce ne sont pas les Américains, les 330 millions d'Américains,
00:49:18mais les dirigeants des États-Unis qui se trouvent à Washington essentiellement,
00:49:24donc la Fed et l'État fédéral.
00:49:27Et on voit sur le document numéro 18, par exemple, qu'il y a une relation bien claire.
00:49:35La croissance du PIB tend à baisser.
00:49:40Elle était de 4% au début de la période, aux alentours de 1950,
00:49:46et maintenant elle tend vers 2%,
00:49:49parce que la croissance de la masse monétaire est plus élevée.
00:49:54– Peut-être terminer notre entretien avec vous, Jean-Pierre Chevalier,
00:49:59en évoquant ce rapport concernant la BNP,
00:50:04un rapport signé par les auditeurs PYC et Deloitte.
00:50:10Qu'est-ce qu'il indique, ce document ?
00:50:13– Il est particulièrement intéressant d'examiner les rapports des commissaires aux comptes,
00:50:22comme on dit en français, c'est-à-dire des audits qui sont faits sur les banques françaises.
00:50:27C'est un point qui est très important, ça a été publié.
00:50:30Et la BNP, donc le rapport des auditeurs de la BNP pour l'exercice 2023,
00:50:38qui est le dernier qui a été audité, précise dans une phrase,
00:50:42donc document numéro 24 que j'ai représenté,
00:50:46donc qui se trouve affiché normalement,
00:50:48il est écrit que des circonstances ou événements extérieurs
00:50:52pourraient mettre en cause la continuité de l'exploitation de la banque.
00:50:57– Alors, ça veut dire quoi ?
00:50:59– C'est-à-dire, alors ça c'est écrit…
00:51:01– Je comprends, mais j'ai explicité bien.
00:51:04– C'est un euphémisme.
00:51:05– Oui, voilà, c'est écrit dans le langage des audits.
00:51:08Donc ça signifie qu'en fait, l'audit a été fait correctement,
00:51:14dans les règles de l'art, comme on dit.
00:51:16Oui, mais les auditeurs ont senti des odeurs de cadavres dans les placards.
00:51:22Ils n'ont pas le droit de regarder dans les placards.
00:51:24– Les placards de la BNP.
00:51:26– Les placards de la BNP.
00:51:27– C'est la première banque française, c'est la première banque européenne,
00:51:29et ces jours-ci, on nous annonçait qu'elle avait fait des profits considérables.
00:51:33– Ben oui, mais ça c'est les documents,
00:51:35ce sont les informations qui sont publiées par BNP.
00:51:40Mais les auditeurs, eux, ils reçoivent les informations qu'on leur donne,
00:51:45mais ils ne vont pas chercher dans les placards.
00:51:47Donc ils ne vont pas trouver les cadavres qui s'y trouvent.
00:51:51Mais par contre, il y a une odeur qui se dégage.
00:51:53Donc ils se disent, attention, si jamais on certifie les comptes de BNP
00:52:00et que BNP coule, fait faillite, vous allez nous tomber dessus.
00:52:06Ils prennent leurs précautions et disent,
00:52:08attention, si la banque fait faillite demain, n'allez pas nous poursuivre.
00:52:13Nous avons écrit que la banque pouvait faire faillite à tout moment.
00:52:17Et c'est la même chose pour Société Générale et pour le Crédit Agricole.
00:52:22Donc ce sont les rapports d'audit.
00:52:24Et on accuse toujours les rapports d'audit d'être trop favorables aux entreprises,
00:52:31parce que ce sont les entreprises qui les payent.
00:52:33Mais là, ils disent, attention, les Français,
00:52:37donc vous devriez lire les rapports financiers audités,
00:52:42en particulier de la BNP, du rapport 2023, le dernier qui a été audité.
00:52:49Et il est écrit donc très clairement, je n'ai jamais vu ça.
00:52:54C'est écrit que la banque peut faire faillite à tout moment.
00:52:57Et aux États-Unis, j'ai vérifié, ce genre d'écriture n'existe pas.
00:53:04Les comptes sont certifiés ou pas.
00:53:07Et donc, il n'y a pas de type de restriction de ce type.
00:53:10– Alors, pour en finir, y a-t-il une explication ?
00:53:15– Oui, les banques…
00:53:17Alors, quelque chose qui est très important,
00:53:19que nous avait dit aussi par hasard un peu Pierre Jovanovic,
00:53:25quand les gens n'ont plus d'argent, les banques n'ont plus d'argent non plus.
00:53:32Et quelque chose qui est très mal connu aussi,
00:53:35c'est que les actifs des banques sont financés par les dépôts des clients.
00:53:40Et si les clients n'ont pas d'argent, la banque ne peut pas financer ses actifs.
00:53:44– Donc, elle manque de fonds propres.
00:53:45– Elle manque de fonds propres.
00:53:47Donc, les banques françaises manquent énormément de fonds propres.
00:53:50Pourquoi ? Parce qu'elles n'ont pas fait suffisamment de bénéfices.
00:53:53Et donc, elles ont trop grossi.
00:53:56Elles font des opérations qu'elles n'auraient pas dû faire.
00:53:59Et elles sont dans une situation extrêmement grave.
00:54:02Et elles peuvent faire faillite à tout moment.
00:54:04– Bon, voilà qui arrive.
00:54:05– Et je crois qu'il y a eu très peu d'informations à ce sujet.
00:54:09Donc, plus de 60% des Français ne peuvent pas épargner.
00:54:14Donc, la plupart des gens ont des revenus mensuels.
00:54:19Et ils n'arrivent pas avec un solde positif sur leur compte bancaire à la fin du mois.
00:54:26Donc, inversement, 40% seulement des Français peuvent avoir une épargne.
00:54:32Donc, si les gens n'ont pas d'argent, les banques n'ont pas d'argent non plus.
00:54:36Aux États-Unis, 75% des actifs des banques sont financés par les dépôts des clients.
00:54:42Alors qu'en France, ce n'est même pas 60%.
00:54:45– C'est la fin de cet entretien.
00:54:47Merci à vous deux.
00:54:48Merci, merci, Jean-Pierre.
00:54:49Merci, Olivier.
00:54:51Tout de suite, vous pouvez retrouver la chronique économique et financière de Philippe Béchade.
00:54:57Et quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine.
00:54:59À bientôt. Salut.
00:55:01♪ Générique ♪
00:55:21Bonjour et bienvenue pour ce rendez-vous hebdomadaire de décryptage de l'actualité économique et géopolitique
00:55:30à haute densité en mode affranchi.
00:55:33Je salue tous les abonnés de TV Liberté pour cet épisode que je vais intituler
00:55:40« Les États-Unis, gendarmes du monde. La France riposte et crée les gendarmes des poubelles ».
00:55:49Bon, avant d'évoquer cette anecdote ubuesque mais tellement révélatrice,
00:55:56alors nous en sommes déjà à 3, 3, 49, 3.
00:56:04Le premier, rappelez-vous, c'était pour faire passer un texte préliminaire
00:56:09contenant des amendements au projet de budget 2025.
00:56:13Bon, c'est utile puisque ça a permis de relever l'assiette imposable
00:56:18à peu près au même niveau que l'inflation.
00:56:21Ça a permis également de prolonger certains avantages,
00:56:25notamment par exemple les cartes déjeuner plus quelques autres aspects techniques.
00:56:31Ensuite, il y a eu le deuxième 49, 3 pour l'adoption du budget 2025,
00:56:37puis un troisième 49, 3 pour l'adoption du budget de la Sécu.
00:56:44Et alors là, il y a peut-être beaucoup à dire.
00:56:47Alors moi, je l'ai déjà dit et vous m'avez déjà entendu en parler.
00:56:52Comment se fait-il qu'en France, dans le budget de l'hôpital,
00:56:57le budget des salaires des administratifs est aujourd'hui à peu près équivalent
00:57:03à celui des soignants, alors qu'en Allemagne, c'est moitié moins
00:57:11le budget administratif et de 50% inférieur au budget des soignants.
00:57:17Et pourtant en France, depuis 2017, ce ne sont pas moins de 30 000 lits d'hôpitaux
00:57:24qui ont été fermés. Donc ça fait beaucoup d'infirmiers en moins,
00:57:28d'orthopédistes, de cardiologues, d'anesthésistes.
00:57:32Et pourtant, malgré ces moins 30 000 lits, on n'a pas fait un euro d'économie.
00:57:38Et oui, chaque fois qu'on a licencié du personnel soignant,
00:57:42on en a remis un peu plus dans les étages derrière leur tableur Excel
00:57:48pour essayer de comprendre pourquoi, j'imagine, l'hôpital ne fonctionnait pas
00:57:54et que nos urgences sont engorgées.
00:57:57Et oui, la France, c'est un budget de fonctionnement absolument pharaonique.
00:58:04Et il n'y a rien dans le projet de budget 2025 qui mette un terme à ce tropisme.
00:58:11Ou même des premières mesures qui iraient dans le bon sens.
00:58:15Et c'est la même chose pour l'éducation nationale.
00:58:18Il y a autant d'enseignants que de non-enseignants rémunérés.
00:58:23En Allemagne, c'est à peu près 35% d'administratifs pour 65% d'enseignants.
00:58:32Et ça fonctionne bien mieux que chez nous.
00:58:35Il n'y a qu'à voir le classement de l'Allemagne.
00:58:38Dans le classement PISA, on peut multiplier l'exemple,
00:58:42l'étendre aux Pays-Bas, à la Suède.
00:58:46Partout où il y a moins d'administratifs, l'éducation fonctionne mieux.
00:58:53Alors je vous parlais, dans le titre, de cette police ou ces gendarmes des poubelles.
00:59:00Et oui, figurez-vous que pour inciter la population à faire correctement son tri,
00:59:07maintenant il y aura des brigades dotées d'un appareil permettant d'ouvrir une poubelle à puces RFID
00:59:17pour vérifier que son contenu est bien conforme à la liste des objets recyclables.
00:59:24Et si ce n'est pas le cas, si par exemple il y a des vêtements ou des bouts de chiffon dans une poubelle pour les plastiques,
00:59:30eh bien cette poubelle est recalée, ne sera pas ramassée.
00:59:34Vous la gardez sur les bras et vous devrez même payer pour son enlèvement ultérieur.
00:59:39Bon, ça ce n'est qu'un début.
00:59:41Peut-être que l'étape suivante, ça sera de mettre une amende pour ceux qui se seraient trompés en vidant leur poubelle.
00:59:52Et la France de 2025, c'est ça, c'est des contraintes de partout, c'est des ZFE,
01:00:01où ceux qui vont travailler pour gagner un salaire et dont les impôts payent justement le salaire des maires
01:00:11qui veulent leur interdire d'entrer dans leur ville, eh bien ces ZFE sont étendus.
01:00:17Et tous les gueux qui ne peuvent pas s'acheter un véhicule électrique à 40 ou 50 000 euros,
01:00:23parce que sinon vous avez quelque chose qui n'a pas plus de 150 ou 180 km d'autonomie,
01:00:28eh bien à ce moment-là, vous êtes contraints de finir peut-être votre trajet en vélo.
01:00:35Alors tenez, justement à Lyon, le tunnel sous Fourvière aujourd'hui est équipé d'une piste cyclable.
01:00:41Il n'y a plus qu'une voie de circulation sur une autoroute et cela provoque des bouchons
01:00:47et donc des millions d'heures de travail perdus. Ça, personne ne veut vraiment les chiffrer.
01:00:55À Paris, je pense que ce sont même des milliards qui sont perdus en heures passées dans des bouchons
01:01:01qui ne devraient pas exister. Vous avez cet exemple de l'Axe, la Défense, l'Étoile,
01:01:08où le feu au niveau de la Porte Maillot dure 12 secondes pour cet axe à 3 ou 4 voies,
01:01:15tandis qu'il reste rouge pour laisser passer les véhicules venant d'une rue adjacente
01:01:20où ils passent quelques dizaines de véhicules par heure.
01:01:23Et cela, bien sûr, pour provoquer un gigantesque bouchon dissuasif pour, une nouvelle fois,
01:01:30exclure la bagnole des centres-villes.
01:01:34Mais ce qui peut être le plus inquiétant dans le budget 2025 passé à coût de 49,3,
01:01:40c'est que les auto-entrepreneurs, souvent des chômeurs arrivés en fin de droit
01:01:45et qui ont réussi quand même à se transformer en micro-entrepreneurs,
01:01:50le seuil de déclaration de la TVA va être abaissé de 37 000 à 25 000,
01:01:56c'est-à-dire 2 000 euros de chiffre d'affaires par mois.
01:02:01Et des calculs ont été faits en année pleine.
01:02:05Cela va coûter jusqu'à 2 000 euros à ces micro-entrepreneurs
01:02:10qui bénéficiaient de l'exonération entre 25 000 et 37 000.
01:02:14Mais surtout, ce qu'il faut prendre en compte dans le calcul,
01:02:17c'est combien de millions d'heures de travail perdues par ces micro-entrepreneurs
01:02:23vont devoir maintenant remplir des serfats, déclarer chaque somme soumise à la TVA.
01:02:31Et cette lourdeur administrative, c'est également ce qui plombe les entreprises.
01:02:37Mais j'ai gardé le meilleur pour la fin.
01:02:39Vous vous en doutiez peut-être.
01:02:41Et oui, dans le budget 2025, la TVA sur l'électricité va repasser de 5,5% à 20%,
01:02:50car l'électricité n'est pas considérée comme un bien de première nécessité.
01:02:54Autrement dit, après une légère baisse de l'électricité en début d'année,
01:02:58le coût pour l'usager va de nouveau exploser pour la fin de l'année.
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