Le Maroc figure parmi les pays les plus dynamiques du continent africain en ce qui concerne l’art contemporain. Un écosystème composé de médias, galeries, foires et maisons de ventes permet de soutenir les artistes à l'international.
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00:04 Le Maroc figure parmi les pays du continent africain les plus dynamiques en ce qui concerne le secteur de l'art contemporain.
00:11 Et pour nous en dire plus, Mériam Septic est directrice du magazine spécialisé Diptyque et notre invitée, elle est située à Casablanca.
00:19 Merci beaucoup d'être avec nous en visio.
00:21 Merci pour votre invitation.
00:23 Alors sans sa très récente annulation, il y aurait eu la Biennale de Dakar spécialisée dans la promotion de l'art contemporain africain.
00:30 Est-ce que vous pouvez nous dire quelle est la place des artistes marocains dans ces événements internationaux aussi larges ?
00:39 Je sais qu'il y a aussi la Biennale de Venise en ce moment.
00:42 Quelle est la place des artistes marocains dans ces événements ?
00:45 C'est une place importante et en même temps une place à améliorer à plusieurs points de vue.
00:50 Si on commence par la Biennale de Venise, à laquelle nous consacrerons un dossier important, un reportage important dans notre édition de juin et que nous avons couvert en digital.
01:00 La Biennale de Venise cette année, malheureusement nous ne disposons pas encore d'un pavillon national à l'Arsenal ni au Jardin.
01:08 Mais le Maroc était présent dans l'exposition centrale par le biais d'artistes importants, historiques,
01:16 dont la plupart ne sont plus de ce monde.
01:20 Ce sont des artistes de la période moderne, comme on l'appelle maintenant.
01:24 Une partie importante leur était consacrée.
01:28 Ce sont des artistes de l'école de Casablanca, mais aussi des artistes d'une période un peu plus récente.
01:34 Artistes comme Lehi, Hamidi et Qassimi.
01:38 Mais il y avait aussi, et c'est une représentation d'une nature différente, une place importante accordée à une artiste contemporaine, Bouchra Khalili,
01:47 qui disposait d'une pièce très importante, une installation d'écran dans l'exposition curatoriale.
01:55 C'est une place de choix, même si ce n'est pas le Maroc en tant que pays qui est présent à la Biennale de Venise, mais il est présent par ses artistes.
02:03 Si on prend la Biennale de Dakar, à chaque édition, de nombreux artistes sont présents.
02:09 Dans les éditions précédentes, on a eu un grand mural de Balbzioui, il y a eu des photographes.
02:15 Il y a toujours beaucoup d'artistes marocains, ils sont très bien représentés à la Biennale de Dakar.
02:21 Cette édition qui est reportée au mois de novembre, il y a quand même toujours un énorme contingent de la scène contemporaine marocaine qui se déplace à Dakar.
02:31 Nous nous déplaçons évidemment en tant que médias.
02:33 Les artistes se déplacent, les galeristes se déplacent, beaucoup de publics amateurs d'art se déplacent à Dakar.
02:39 Le Maroc et le Sénégal forment un ensemble très fraternel et très continu dans le domaine de l'art contemporain.
02:49 Est-ce qu'il y a un écosystème dynamique autour de ces artistes contemporains ?
02:55 Je pense sûrement à des galeries, des médias comme le vôtre, tout un écosystème qui peut les soutenir.
03:01 Nous avons la chance au Maroc, contrairement à nos voisins, de disposer d'une chaîne continue et très complète de valorisation de la scène contemporaine marocaine
03:12 et aussi de sa scène moderne et historique, puisque nous sommes un des rares pays de la région à disposer de l'ensemble des maillons.
03:19 Nous avons des artistes, nous avons une école, l'école des Beaux-Arts de Tétouan, l'école aussi des Beaux-Arts de Casablanca.
03:27 Pas beaucoup d'écoles, mais des écoles importantes.
03:30 Nous avons des galeries, de nombreuses galeries à Casa, Tangier, Rabat, Marrakech.
03:35 Toutes les villes marocaines ont des galeries qui font un travail important.
03:39 Nous avons des résidences d'artistes qui sont aussi un maillon important de la chaîne.
03:44 Nous avons le magazine, en toute modestie, mais c'est vrai que c'est important d'avoir un magazine de la qualité d'Eudyptie
03:52 qui permet aussi de valoriser toute cette scène internationale.
03:55 Et nous avons aussi une importante offre muséale.
03:59 Nous avons actuellement, depuis 2014, avec la création du Musée national de Rabat, du Musée d'art contemporain à Mohamed VI,
04:08 nous avons une fondation nationale des musées qui fonctionne comme une entité très autonome et très énergique aussi,
04:16 qui s'active à revamper l'offre muséale marocaine et à essayer de conjuguer l'énergie de la scène contemporaine avec les musées.
04:25 Vous avez de nombreuses expos au Musée Mohamed VI, mais actuellement, par exemple, au Musée de la photographie à Rabat,
04:32 qui est un musée qui est au bord de l'océan, dans un très beau fort, qui est une très belle forteresse au bord de l'océan,
04:40 qui montre une sélection, j'allais dire pratiquement en préambule, à la Biennale de Bamako.
04:48 Donc vous voyez, on a tout cet écosystème qui fonctionne et avec aussi une société civile très importante.
04:55 Vous avez beaucoup d'initiatives privées, des centres d'art privés, des centres de réflexion.
05:02 La foire aussi à 54, qui a pas mal de succès.
05:05 Bien sûr. Alors j'allais terminer par cet élément de marché qui est non négligeable et qui est la foire de Marrakech,
05:11 qui est donc la bouture marocaine-africaine d'une foire qui existe maintenant depuis plus de dix ans,
05:20 qui a démarré à Londres, qui s'est poursuivie à New York, Marrakech.
05:25 Et aujourd'hui, ils arrivent aussi à faire des micro-foires à Paris, chez Christie's, et dernièrement à Hong Kong.
05:32 Et tout ça, ça montre évidemment la scène africaine contemporaine, les scènes, puisqu'il y en a 54, autant que de pays africains,
05:40 mais aussi leurs interactions.
05:43 Donc évidemment, la foire, c'est un morceau non négligeable de tout cet écosystème.
05:48 Et quels seraient les freins à combattre pour aller vraiment, pour se développer d'autant plus sur la scène internationale ?
05:53 Je crois qu'il y a un volet fiscal intéressant notamment à développer là-dessus.
05:58 Alors oui, ça avance au Maroc. Ce n'est pas réellement ma spécialité, la fiscalité de l'Arvne, ni les questions douanières,
06:06 mais ce sont effectivement des freins, surtout pour les événements au Maroc.
06:13 Parce qu'il y a une question douanière qui fait que c'est un peu compliqué de gérer une foire au Maroc,
06:21 avec des galeries qui viennent de l'étranger, qui doivent payer des droits de douane ou rentrer leurs œuvres en admission temporaire.
06:26 C'est tout un dispositif assez complexe.
06:29 En revanche, pour les galeries qui souhaitent participer à des foires internationales,
06:36 là vraiment il y a des incitations importantes, il y a des subventions, il y a vraiment un milieu très incitatif
06:44 pour que les galeries marocaines parviennent à prendre des stands dans des foires internationales.
06:50 C'est d'ailleurs le cas. Aujourd'hui, vous avez, alors ce ne sont pas des contingents très importants,
06:55 mais en tout cas les galeries marocaines les plus importantes, que ce soit la galerie, le comptoir des mines,
07:01 le comptoir des mines Marrakech, l'atelier 21 Casablanca, la galerie Loft Casablanca Marrakech,
07:06 la galerie 38 Casablanca Marrakech, la GVCC Casablanca, vous avez des galeries importantes
07:13 qui aujourd'hui ont un agenda de foire et qui présentent leurs artistes marocains ou autres,
07:19 parce qu'ils n'ont pas que des artistes marocains, dans des foires internationales.
07:23 Donc à Dubaï, la foire de Dubaï, la One Fifty for Londres, One Fifty for New York,
07:28 et là, tout récemment, la semaine prochaine, vous aurez une galerie casablancaise, l'atelier 21,
07:34 qui présentera ses artistes à la foire Arco Lisbonne.
07:38 Parce qu'en fait, les galeries marocaines, elles inspectent un petit peu le marché
07:42 dans une logique un peu de proximité, ou pas.
07:46 Donc en fait, par proximité de public, One Fifty for Londres, New York, et par proximité géographique,
07:53 c'est vrai que je crois que l'Arco Lisbonne offre de belles opportunités en termes de logique méditerranéenne.
08:00 Et là, il nous reste moins d'une minute avant la fin de cette émission.
08:03 Est-ce que vous pouvez nous donner quelques artistes à suivre absolument, selon vous, des artistes contemporains marocains ?
08:11 Ah là là, mon Dieu, ceux que je ne citerai pas m'en voudront à vie.
08:15 Évidemment, j'ai envie de vous dire, reportez-vous aux 67 éditions d'Eudipty, que vous verrez bien.
08:20 Mais on a évidemment des artistes. Parlons de ceux qui vraiment ont une carrière internationale,
08:25 des galeries internationales. Vous avez des artistes bien installés, comme Younes Rahmoun,
08:29 qui est un artiste fabuleux, qui a déjà fait la Biennale de Venise, qui a une galerie à Londres,
08:34 la galerie Selma Feriani, et qui continue à vivre dans la Médina Téton et à avoir un travail très puissant.
08:41 Vous avez des artistes comme Mbarek Bouachechi, qui est aussi à plusieurs galeries
08:46 et qui est régulièrement présent dans des biennales importantes, dans des foires.
08:50 Vous avez des peintres comme aujourd'hui. Alors évidemment, tous les artistes de l'école de Casablanca,
08:58 mais qui ne sont plus de ce monde et qui font l'objet d'intenses spéculations et de très beaux résultats en salle des ventes.
09:04 Tout à l'heure, excusez-moi, j'ai oublié, quand je parlais de l'écosystème marocain, j'ai oublié des salles de vente.
09:08 C'est très important. Alors dans les artistes, vous avez aussi toute une scène émergente aujourd'hui
09:13 que nous suivons de près. Nous allons consacrer là, par exemple, un article important à un artiste
09:18 qui s'appelle Absama Delmontassir et qui démarre une très belle résidence à la Villa Médicis en septembre.
09:24 Donc vous voyez, nous essayons en même temps de faire des textes et des documents importants
09:29 sur des artistes installés, mais aussi d'indiquer quand un artiste est sur une pente vraiment ascendante.
09:36 Et par exemple, un artiste comme Hicham Berrada, qui aujourd'hui est représenté par la galerie Kamehameh Nour,
09:41 nous lui avions consacré un des premiers papiers il y a plus de douze ans,
09:45 quand il était encore vraiment au stade de ses recherches.
09:48 Et bien merci.
09:49 Donc vous voyez, je pense que voilà.
09:51 Merci beaucoup Myriam Siti.
09:53 J'espère avoir l'occasion de poursuivre, j'espère.
09:55 Voilà, on consacrera plus de temps une prochaine fois à tous ces artistes marocains.
09:58 Avec plaisir.
09:59 Merci beaucoup d'avoir été en visio avec nous dans Arrêt Marché.
10:02 Je rappelle que vous êtes directrice du magazine spécialisé Diptik.
10:05 Et quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau numéro d'Arrêt Marché.
10:09 Ciao.
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