Rentrée : comment stimuler sa mémoire ? Bonjour Dr Milhau (Émission du 09/09/2023)

  • l’année dernière
Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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00:00 Bonjour, très heureuse de vous retrouver.
00:02 Aujourd'hui, dans La Santé expliquée à ma fille,
00:04 je répondrai aux questions de Sacha sur ce que l'on peut faire
00:08 pour remettre notre cerveau, on va dire, en mode travail.
00:11 Puis le docteur Jean-Michel Cohen, nutritionniste,
00:14 nous dira comment composer un petit déjeuner idéal.
00:17 Enfin, le professeur Florian Ferreri, psychiatre,
00:20 nous donnera ses conseils pour aider les enfants
00:22 qui sont anxieux de retrouver l'école.
00:25 Sacha, après les vacances, on a envie de se préparer
00:34 une rentrée en pleine forme, de se remettre en mode travail
00:38 et de rebooster sa mémoire.
00:40 Je suis en train de dire que pendant les vacances,
00:42 notre cerveau, il était en mode repos total et qu'il ne travaillait pas
00:46 et que notre mémoire non plus, du coup.
00:47 Alors, justement, je suis en train de dire le contraire
00:50 parce qu'en fait, c'est une idée reçue que notre mémoire
00:54 ne travaille pas pendant les vacances.
00:57 Tu sais, la chanson "Vacances, j'oublie tout" et tout,
00:59 c'est totalement faux.
01:01 Qu'est-ce qui se passe dans notre cerveau quand on est en vacances
01:03 et que du coup, on n'est pas en pleine concentration et en plein travail ?
01:07 Eh bien, c'est un des moments où notre mémoire travaille le plus.
01:10 Je vais t'expliquer pourquoi.
01:12 En fait, on a découvert que dans le cerveau,
01:14 on avait deux réseaux, deux types de réseaux.
01:17 Un réseau du travail, de l'attention, de l'activité, tu vois.
01:22 Et puis, un autre réseau qui s'appelle le réseau par défaut.
01:26 C'est le réseau bullage, le réseau de repos.
01:30 - Ah, donc, on ne fait pas grand-chose à ce moment-là ?
01:34 - Oui, ça, c'est quand on ne fait pas grand-chose,
01:35 ça, c'est quand on travaille, on va dire, pour simplifier.
01:37 En fait, on va voir sur les images, ce sont des zones différentes du cerveau
01:42 qui vont s'activer.
01:43 Par exemple, pendant le travail, tu vois, la zone...
01:46 Attention, tout s'active tout le temps.
01:49 Mais disons que les zones qui travaillent le plus...
01:52 - Qui concernent la mémoire.
01:53 - Qui travaillent le plus, c'est le cortex préfrontal, tu vois, en bleu,
01:57 et le cortex singulaire antérieur, là.
02:00 Le préfrontal, c'est plutôt celui qui va planifier les tâches,
02:03 organiser, tu vois, fixer des objectifs, tout ça.
02:07 Le cortex singulaire antérieur, il est très particulier.
02:10 Il arrive même à corriger nos erreurs.
02:13 Il arrive à faire que nos intentions deviennent des actions.
02:17 Tu vois, on est multitâche grâce à cette petite zone en rouge.
02:21 Encore une fois, tout le cerveau travaille.
02:23 Donc, c'est cette zone-là qui est particulièrement en surchauffe...
02:26 - Pendant le travail. - Pendant l'année.
02:29 Et en fait, pendant les vacances, quand on est au repos,
02:34 quand on bulle, quand on a l'impression de penser à rien,
02:38 on a l'impression que notre esprit vagabonde et tout, pas du tout.
02:41 En fait, à l'intérieur des hémisphères, il y a une autre zone,
02:45 c'est la zone par défaut, la zone de repos.
02:48 C'est cette zone-là qui va s'activer et qui va faire justement
02:52 qu'on va mémoriser, mais pas seulement.
02:54 Il se passe plein de choses.
02:56 - On dit que c'est un mode par défaut, mais il y a quand même de l'activité qui se passe.
03:00 - Oui, tu as raison, le mot est peut-être pas si bien choisi que ça,
03:03 mais on l'appelle comme ça. - Quand on dit de repos,
03:03 on dirait qu'il n'y a pas d'activité.
03:05 - Mais il fait appel à notre mémoire.
03:07 Donc, c'est là que notre mémoire va énormément travailler.
03:10 On appelle ça la mémoire du passé.
03:13 Bon, tout le monde connaît la mémoire du passé, les souvenirs.
03:15 On va penser à tout ça, mais aussi ce qu'on appelle la mémoire du présent
03:19 et la mémoire du futur.
03:20 C'est-à-dire que pendant ce temps-là, même quand tu es en vacances,
03:23 tu penses à ce que tu es en train de faire, puis tu vas te projeter
03:25 sur ce que tu as envie de faire, ce qu'on appelle la mémoire du futur.
03:28 Tu vois, tu vas penser à toutes ces choses-là.
03:30 Et c'est d'ailleurs pendant ces moments-là que bien souvent,
03:33 notre créativité est exacerbée, puisque tu laisses tout vagabonder.
03:38 Ce n'est pas par hasard que Newton, en faisant la sieste sous un pommier,
03:43 il fait paf, l'apesanteur.
03:45 Ce n'est pas en plein travail.
03:46 Non, ce n'est pas en plein boulot qu'il a fait ça.
03:48 Il faisait une sieste, il rêvait assez.
03:51 Tu vois, souvent, dans ces moments-là, il y a une grande créativité.
03:55 Et enfin, la compréhension d'autrui, c'est là aussi qu'on s'intéresse
03:59 un peu plus à l'autre, qu'on essaye de le comprendre,
04:01 qu'on a du temps pour gamberger.
04:03 En gros, pour activer cette zone-là, qui permet de faire tout ça,
04:08 il faut être en vacances, sauf qu'on n'est pas en vacances tout le temps.
04:11 Alors, est-ce que le reste de l'année, on peut trouver des moyens d'activer cette zone ?
04:16 Alors, ce que tu viens de dire, c'est important, parce qu'en fait,
04:18 on pourrait croire qu'il faut être en vacances.
04:20 Et d'ailleurs, il y a des chercheurs qui travaillent justement à savoir
04:23 quel serait le rythme idéal pour bien activer ces zones qui font...
04:27 Le nombre de jours de vacances, c'est-à-dire ?
04:29 Le nombre de jours et surtout le rythme auquel il faudrait que ça se passe,
04:32 tu vois, pour justement simuler cette mémoire.
04:35 Mais sinon...
04:36 Et toute l'année, comment on peut faire ?
04:37 Toute l'année, on y est toujours, en fait.
04:39 Par exemple, quand tu marches, quand tu fais de la randonnée,
04:43 quand tu fais du vélo...
04:45 Quand tu fais des activités qui ne nécessitent pas une concentration psychologique.
04:51 La marche, la randonnée, le vélo, le bateau...
04:53 Même quand tu conduis, tu sais, parfois, c'est un petit peu automatique.
04:56 Tu conduis tranquille.
04:57 C'est un peu dangereux d'être dans ces rêveries en train de conduire.
05:00 Oui.
05:01 Non, parce qu'en fait, le gros intérêt...
05:03 Tu sais que ce corps humain est magnifiquement bien fait.
05:06 Donc le gros intérêt, c'est qu'on peut passer du mode par défaut
05:10 au mode action instantanément.
05:13 C'est-à-dire que si tu te promènes comme ça, si tu conduis comme ça
05:16 et qu'il y a un sanglier, ce qui est très fréquent, un sanglier qui traverse,
05:19 tu vas immédiatement te mettre en mode action.
05:24 Et tu vas réagir tout de suite.
05:25 Et à part ces activités-là qui, en fait, laissent notre cerveau libre à la créativité
05:30 et à, du coup, à travailler un petit peu cette mémoire,
05:33 est-ce qu'il y a d'autres choses qu'on peut faire ou prendre
05:37 pour activer cette zone et pour booster sa mémoire ?
05:39 Alors, pour booster sa mémoire, il ne faut pas oublier
05:42 que le meilleur ami de la mémoire...
05:44 C'est le poisson.
05:45 Non, c'est le sommeil.
05:47 C'est le sommeil.
05:48 C'est le sommeil.
05:50 Donc pendant le sommeil, il se passe plein de choses.
05:52 Pendant le sommeil, on va vider, éliminer des toxines qui sont mauvaises pour le cerveau.
05:58 On va ranger dans notre...
06:00 Tu sais que la mémoire, c'est une question de rangement.
06:02 Il faut encoder les choses.
06:03 Après, l'ami indispensable corollaire de la mémoire, c'est l'oubli.
06:07 S'il n'y a pas d'oubli, il n'y a pas de mémoire.
06:09 On ne pourrait pas tout retenir.
06:11 Le bleu, comment tu es habillé, la tête, la météo.
06:14 On ne peut pas retenir ça, les milliers d'informations tous les jours.
06:16 Donc, il y a un tri, en fait.
06:17 Mémoire et oubli sont vraiment totalement liés.
06:21 Et ça, ça se passe la nuit.
06:22 Donc, ça se passe la nuit.
06:23 On va éliminer, oublier plein de choses.
06:24 C'est là qu'on va ranger aussi.
06:26 Et on ne va pas ranger n'importe où parce que se souvenir de quelque chose, c'est bien.
06:30 Mais il faut savoir où il est rangé.
06:31 C'est un peu comme quand tu ranges ta chambre.
06:33 Il faut savoir où sont les affaires.
06:34 Si tu ne sais pas où elles sont, tu vas les chercher longtemps.
06:37 Donc, tout ça, c'est pendant le sommeil que ça se passe.
06:39 Donc, le sommeil est indispensable pour une bonne mémoire.
06:42 - Et là, je parlais du poisson, mais est-ce qu'il y a des aliments qui aident à booster la mémoire en général ?
06:48 - Alors, il n'y a pas d'aliments miracle.
06:50 Le poisson, c'est très bon pour la santé.
06:52 Il y a un peu de phosphore, mais du phosphore, il y en a dans d'autres aliments.
06:55 Et il n'y a pas non plus de gélus miracle pour la mémoire.
06:59 Donc, je sais que pendant certaines périodes, notamment d'examen, dans les pharmacies, un peu partout, non, ça, ça n'existe pas.
07:05 En revanche, ce qui est important, c'est une alimentation, on va dire variée,
07:09 et notamment ce qu'on appelait, ce qu'on appelle toujours d'ailleurs, le régime méditerranéen,
07:14 c'est-à-dire de l'huile d'olive, beaucoup de fruits, beaucoup de légumes, pas trop de viande, beaucoup de poisson.
07:20 Voilà. Donc, on sait que ça, ça améliore un petit peu la mémoire.
07:25 - Et tu nous as parlé des activités un petit peu automatiques qui, du coup, nous laissent un petit,
07:29 nous laissent notre cerveau un petit peu libre à rêver.
07:33 Est-ce que le sport en général, l'activité physique en général, ça aide ?
07:37 - Alors oui, et ça aussi, on ne le savait pas trop.
07:40 - Bonne alimentation, bon sommeil. Normalement, ça va aussi avec.
07:44 - Mais tu as raison d'y penser, parce qu'en fait, on a l'impression que l'activité physique, ça sculpte le corps.
07:50 C'est bon pour le corps, c'est bon pour le cœur. Oui, mais ça sculpte aussi le cerveau, madame.
07:54 Il y a une relation directe entre les muscles et notre cerveau.
07:58 Et notamment, ça améliore aussi la mémorisation, mais pas simplement par une meilleure circulation,
08:04 mais aussi, ça va envoyer certaines substances qui vont aussi sculpter notre cerveau et favoriser une bonne mémorisation.
08:12 Donc, tu vois, c'est important de faire ça.
08:14 - Est-ce qu'à l'inverse, il y a des choses qu'il faut mieux éviter ou ne pas faire pour ne pas abîmer sa mémoire ?
08:21 - Alors, l'ennemi numéro un du cerveau... - Du cerveau ? Pardon ? Du cerveau ? Non, de la mémoire.
08:27 - De la mémoire, pardon. Excuse-moi, de la mémoire, mais du cerveau par ricochet, c'est...
08:33 C'est quoi ? C'est l'alcool.
08:35 Je pense que ça a déjà arrivé à quelques-uns d'entre vous d'avoir un peu trop bu et de ne plus se souvenir le lendemain de la fin de soirée.
08:43 - Il y a vraiment un lien entre... - En fait, l'alcool, ce sont des toutes petites molécules, hop, hop, hop,
08:47 qui vont très rapidement dans le cerveau et bien souvent... - Et ça touche la zone de la mémoire.
08:51 - Voilà. Et quand on boit trop, on ne s'en souvient plus. - Donc, alcool, OK.
08:55 - Donc, alcool, on élimine. - On élimine.
08:57 - Enfin, on élimine. - Avec modération.
08:58 - Avec modération. Le tabac, le diabète, le cholestérol, l'obésité, tout ce qui gêne la circulation, ça aussi, c'est un ennemi.
09:07 Certains médicaments aussi, notamment les médicaments, certains hypnotiques, certains somnifères.
09:13 Et d'ailleurs, bien souvent, les gens qui prennent des somnifères, notamment à long terme, ont des pertes de mémoire.
09:20 Donc, les médicaments, il y a aussi ce qu'on appelle les mémoires externes.
09:23 On a toutes sur nos smartphones, sur nos tablettes. - Avant, vous retenez tout et maintenant...
09:29 - Avant, on retenait une centaine de numéros de téléphone, à mon époque.
09:32 Maintenant, je ne connais même pas celui de mes enfants. J'exagère un peu.
09:37 Mais bon, voilà. Et tout ça, évidemment, alors que la mémoire, elle ne s'use que si l'on ne s'en sert pas.
09:42 Donc, il faudrait se forcer à retenir plusieurs numéros.
09:46 Son agenda, il faudrait se forcer à se dire "tiens, aujourd'hui, j'ai ça, ça et ça à faire".
09:51 Il y avait une étude formidable sur les chauffeurs de taxi avant qu'il y ait les GPS et autres.
09:55 - Avant, vous connaissez toutes les routes. - Le cerveau des chauffeurs de taxi avant,
09:59 qui savait se repérer dans l'espace, est différent de celui des chauffeurs de taxi maintenant.
10:04 Et bien sûr, dedans, je mets les écrans. Pourquoi les écrans ? Parce qu'en fait, ils vous hypnotisent, les écrans.
10:09 Donc, en fait, vous n'êtes ni dans un mode par action, ni dans un mode de bullage. C'est très mauvais.
10:15 Donc, on l'aura compris, le cerveau ne prend jamais de repos.
10:18 Et surtout, vous l'aurez compris, ce qu'on voulait dire, c'est qu'il faut temps en temps, pour faire une bonne rentrée,
10:23 se ménager des moments de loisirs, de détente, de déconnexion, de bullage, entre guillemets.
10:29 Vous l'aurez compris aussi, donc les vacances, c'est pas mal aussi.
10:37 - Docteur Jean-Michel Cohen, bienvenue. Je rappelle que vous êtes médecin nutritionniste,
10:42 auteur de nombreux best-sellers. Mais aujourd'hui, on s'intéresse à un sujet sur lequel on entend tout et n'importe quoi.
10:50 Le petit déjeuner. Certains disent qu'il ne sert à rien, d'autres disent qu'au contraire, il est essentiel.
10:56 Toujours est-il que 8 Français sur 10 prennent un petit déjeuner.
11:00 Je pense qu'il y en a une majorité quand même qui pense que c'est pas mal, comme on va le voir.
11:04 Et puis après, il est très varié. Donc on le voit, 8 Français sur 10 en prennent un tous les jours.
11:10 Adultes comme enfants, il n'y a pas que les enfants qui prennent des petits déjeuners.
11:13 Et on va voir, mais ça c'est vous qui allez le commenter.
11:16 Regardez, chacun se débrouille comme il veut.
11:20 Il y en a, c'est industriel, donc ils vont acheter des chauds, des céréales, des machins.
11:25 Le traditionnel, café, thé, tartine, 20% boissons chaudes uniquement, donc rien à manger.
11:31 Donc dites-moi là-dedans ce que vous nous conseillez, vous.
11:34 En fait, je ne peux pas trop vous conseiller parce que la réalité, c'est qu'il n'y a pas de règles.
11:38 Contrairement à ce qu'on pense, il n'y a rien d'obligatoire.
11:41 Et la preuve en est que le petit déjeuner, il apparaît simplement vraiment de façon régulière au début du 20e siècle.
11:48 Il est vraiment promu par un Américain qui s'appelle Kellogg, comme par hasard.
11:53 Et avec une diététicienne, sa collaboratrice, ils mettent en valeur le petit déjeuner.
11:58 Mais en réalité, on se rend compte que finalement, chacun peut faire ce qu'il veut et il en est de même pour tous les repas de la journée.
12:05 Chacun de nous à son propre rythme.
12:07 En fait, vous avez le droit de répartir vos aliments différemment dans la journée et de choisir l'heure de vos repas en fonction de vos propres goûts.
12:15 Simplement, vous devez le faire en fonction de votre activité, de ce que vous avez envie de faire.
12:19 Bref, c'est chacun ce qu'il veut.
12:21 La deuxième chose, par contre, importante, c'est que si on fait ça pour les adultes, pour les enfants, oui, on préfère qu'il y ait un petit déjeuner de façon régulière.
12:28 Pour deux raisons. La première raison, c'est parce que les enfants ont besoin de distribuer de façon harmonieuse l'énergie dans la journée.
12:35 Et la deuxième raison, c'est parce qu'ils ont un estomac plus petit.
12:37 Donc, si on voulait les nourrir suffisamment, il faut quand même couper les repas en petits morceaux.
12:42 - Et aussi un goûter. - Voilà, et aussi un goûter de temps en temps.
12:45 Mais là, c'est la répartition de ce que font les Français.
12:48 Ça évolue en permanence.
12:49 Certains se lèvent sans rien manger.
12:51 Par contre, ce qu'on doit dire, c'est que si vous vous levez sans rien manger, au moins, il faut que vous buviez quelque chose.
12:56 - D'accord, mais on va rester quand même sans rien dans le ventre depuis la veille au soir.
13:02 Donc, imaginons qu'on se couche tôt parce qu'on fait une matinale, par exemple.
13:06 On se couche à 22 heures.
13:08 On va rester, si on ne prend rien le matin, on va rester à jeun jusqu'à 13 heures.
13:12 - Alors, le contradictoire, c'est les gens qui vont vous dire deux choses.
13:15 Soit quand ils prennent un petit déjeuner, ils ont encore plus faim le repas du midi.
13:18 Et soit quand ils se lèvent, ils n'ont pas du tout envie de manger.
13:20 C'est pour ça que c'est vraiment une répartition à sa propre volonté ou à ses propres goûts.
13:26 Donc, ça n'a aucune espèce d'importance.
13:27 Votre organisme va réguler les choses.
13:29 - Donc, on n'a pas le creux quand on ne prend pas de petit déj à 10 heures ou à 11 heures du matin.
13:33 - Non, on a remarqué la seule chose qu'on remarque, c'est que si vous avez l'habitude de prendre un petit déjeuner et que vous n'en prenez pas,
13:39 vous aurez une baisse de votre forme physique et de votre acuité intellectuelle dans la matinée.
13:43 Si, par contre, vous n'avez pas l'habitude de prendre de petit déjeuner,
13:46 vous aurez exactement la même acuité intellectuelle et forme physique que le voisin d'à côté.
13:50 C'est pour ça que notre corps a la particularité de pouvoir réguler comme il en vit ses besoins et les apports qu'on doit lui fournir.
13:59 - Je sais que vous ne voulez pas conseiller...
14:01 Il n'y a pas de petit déjeuner idéal, mais ce qu'on pourrait conseiller quand même, c'est quoi ?
14:06 Voilà.
14:07 - La règle, c'est celle qu'on a édictée et c'est des règles communes.
14:12 On dit que c'est mieux de prendre entre 15 et 25 % des apports caloriques au petit déjeuner en ayant un produit céréalier,
14:17 un produit laitier, une boisson et un fruit.
14:20 Mais qui est capable aujourd'hui de contrôler le grammage de son pain ?
14:24 Donc en fait, ce qu'on essaye d'avoir, c'est ça.
14:26 C'est boisson, produit céréalier et fruit.
14:30 Et ça suffira.
14:31 - Je reviens sur le boisson.
14:33 Est-ce que c'est bon, le jus d'orange, le matin ?
14:35 - Alors ça, c'est un lieu commun.
14:36 Nous, on n'aime pas ça, les nutritionnistes.
14:38 Ça veut dire que le jus d'orange, pour nous, c'est de l'eau sucrée aromatisée.
14:41 Un verre de jus d'orange, c'est trois carrés de sucre.
14:43 Même quand vous gardez les fibres...
14:44 - Ou même une orange presse ?
14:45 - Alors c'est mieux si vous prenez une orange pressée et que vous gardez les fibres.
14:48 Mais ce n'est pas grand-chose.
14:49 Quant à la vitamine C, ça apporte en moyenne 25 mg de vitamine C.
14:53 Nos besoins, c'est 100.
14:55 Il y en a dans beaucoup d'aliments.
14:56 Il n'y a pas de score-but en France.
14:57 Donc faites-vous plaisir si vous n'avez pas de problème.
15:00 Mais on n'aime pas trop ça.
15:01 - Vous avez parlé de Kélox.
15:02 Vous avez l'air, les céréales, c'est bon, c'est pas bon ?
15:04 - Les céréales, si vous en avez envie, c'est un produit céréalier comme les autres.
15:06 Je vous donne la règle pour avoir des bonnes céréales.
15:09 Moins de 400 calories pour 100 grammes.
15:11 Ne dépassez pas 20 grammes de sucre ajouté.
15:14 Et après, faites votre choix en fonction de vos goûts alimentaires.
15:16 - Mais les céréales sont déjà sucrées bien souvent.
15:18 - Mais c'est pour ça que je vous dis, moins de 20 % de sucre ajouté.
15:21 Les sucres complexes...
15:22 - Donc il faut qu'on garde les étiquettes absolument.
15:24 - Voilà, absolument.
15:25 - D'accord.
15:25 Juste pour terminer, répondez-moi rapidement.
15:29 Prendre un petit déjeuner, est-ce que ça fait grossir ?
15:33 - Non, ça ne fait pas grossir.
15:34 Si vous avez l'habitude d'en prendre, ça ne fait pas grossir.
15:36 Mais quand vous donnez un petit déjeuner à quelqu'un qui n'a pas l'habitude d'en prendre,
15:39 oui, ça le fera grossir.
15:40 - Donc je vous tiens à encore une question.
15:41 On préfère un petit déjeuner salé ou sucré ?
15:44 - C'est vraiment chacun son goût.
15:45 On aime bien les petits déjeuners salés avec un œuf, du jambon, du fromage,
15:48 ça rajoute des protéines.
15:49 Mais vous savez, on peut équilibrer sa nourriture sur la journée.
15:52 - C'est tellement bien les nutritionnistes qui ne sont pas punitifs,
15:55 qui ne vous disent pas "faites ci, faites ça".
15:57 Merci beaucoup, docteur.
15:58 - Je vous en prie.
15:59 - Professeur Florian Ferreri,
16:07 je rappelle que vous êtes psychiatre à l'hôpital Saint-Antoine à Paris.
16:11 Je suis ravi de vous recevoir.
16:12 Et aujourd'hui, c'est évidemment d'actualité,
16:15 mais je crois que ça a quand même un peu toujours existé.
16:18 On parle de l'anxiété scolaire.
16:20 Quand je vous dis que ça a un peu existé,
16:22 on a retrouvé des images de 64
16:25 où on voit quand même qu'il y avait une petite...
16:29 - Détresse.
16:30 - Après, on va voir sur une autre image, on voit bien là aussi, ça pleure.
16:36 Alors bien souvent, au bout d'un certain temps,
16:38 ils ont même oublié, dès qu'ils jouaient avec leurs copains,
16:40 qu'ils avaient une maman.
16:41 - La plupart du temps, ce n'est pas grave, les émotions classiques de la rentrée.
16:44 - Et puis, il y en a encore une autre.
16:45 Alors là, on sent que c'est un petit peu plus...
16:48 Non, je ne veux pas y aller.
16:50 Donc, on parle de cette anxiété scolaire aujourd'hui avec vous.
16:53 C'est quoi exactement ?
16:54 - Déjà, l'anxiété, c'est quelque chose que tout le monde éprouve.
16:56 C'est naturel, c'est universel.
16:59 C'est la façon dont a le cerveau d'anticiper les difficultés à venir
17:03 ou un éventuel danger.
17:05 Et finalement, ce sont les manifestations qui apparaissent,
17:09 physiques et psychiques, quand on appréhende quelque chose.
17:11 Alors la rentrée est un bon exemple de quelque chose qu'on peut appréhender.
17:14 - On l'appréhende parce qu'on va quitter papa, maman et le domicile
17:18 ou on l'appréhende parce que c'est nouveau
17:21 ou parce qu'il y a des éléments qui...
17:23 - Alors, l'anxiété simple, l'appréhension, c'est tout ce que vous avez dit.
17:27 C'est-à-dire le changement d'environnement, quitter le domicile,
17:31 la rentrée scolaire quand il s'agit de la rentrée.
17:33 Et puis, pour ce qui est vraiment de l'anxiété scolaire,
17:35 là, c'est quelque chose de très spécifique,
17:36 c'est-à-dire que ce sont des manifestations qui sont centrées sur l'école,
17:39 avec une crainte de ne pas être à la hauteur
17:42 dans les devoirs, dans les examens, dans les études.
17:45 Et ce n'est pas simplement le résultat scolaire,
17:47 c'est aussi la peur de ne pas bien interagir avec les camarades,
17:51 avec les enseignants.
17:52 Et ça peut faire souffrir, finalement,
17:54 de se retrouver en difficulté dans toutes ces interactions.
17:56 - Et alors, quand on est parent, qu'est-ce qu'on fait ?
17:59 On l'apprend au sérieux ? On se dit "C'est pas grave, moi aussi,
18:02 j'ai pas envie d'aller à l'école", on fait comment ?
18:04 - Un petit peu, on l'apprend au sérieux,
18:06 mais en disant que c'est pas forcément grave.
18:08 Et ce qui est très important avec les jeunes enfants,
18:10 c'est de les écouter, leur dire "ben voilà".
18:12 C'est pas de leur dire "l'école, c'est comme ça, c'est obligatoire,
18:14 tu es jusqu'à 16 ans, tu dois se passer par là".
18:16 Ça, c'est des propos qui sont délétères.
18:18 De comprendre ce qui se passe, d'essayer d'expliquer, ça, c'est important.
18:21 On peut aussi parler de l'anxiété,
18:23 de dire "voilà, c'est ça, c'est une émotion,
18:26 on peut avoir un peu des maux de ventre,
18:27 on peut avoir une appréhension,
18:29 c'est des choses qui sont naturelles,
18:30 mais il faut pas que ce soit trop important".
18:32 - Faut être à l'écoute, quoi.
18:33 - Faut être à l'écoute.
18:34 - De toute façon, en règle générale, avec les enfants, faut être à l'écoute.
18:37 - En général, c'est souhaitable d'être à leur écoute,
18:38 sinon ça se passe mal, il y a de l'opposition, des conduits d'évitement.
18:41 - Et il y a d'autres petits conseils que vous pouvez nous donner ?
18:44 Donc, être à l'écoute, expliquer ce que c'est.
18:47 Après, quand ils sont tout petits, c'est compliqué de leur expliquer ce que c'est.
18:49 - C'est compliqué ce que c'est, mais on peut leur dire "voilà,
18:51 si t'as peur, si tu pleures, ça peut être normal, mais après, ça va passer,
18:56 c'est transitoire, t'es dans un environnement qui est fait pour que ça se passe bien,
19:01 tu vas avoir des camarades".
19:03 Enfin, des propos simples, mais qui sont très importants.
19:05 Et puis après, quand on est plus sur l'anxiété un petit peu de performance, de réussite,
19:09 il faut que l'enfant ait un environnement de travail confortable, calme.
19:13 - Quand vous êtes à 5 dans un 50 m2, c'est pas facile d'avoir un coin pour travailler.
19:17 - Exactement, c'est pour ça que le risque est plus élevé dans certains cas.
19:21 Il faut l'aider dans son organisation, sa planification, même quand il est tout petit.
19:24 Il ne s'agit pas de lui faire un agenda de ministre, mais il s'agit de l'aider un peu
19:27 à se dépatouiller, en tout cas, des premiers jours de l'école.
19:30 - L'encourager donc en permanence.
19:33 - Encourager un enfant, c'est indispensable.
19:35 Il faut valoriser les succès.
19:37 Il ne faut pas toujours pointer ce qui ne va pas.
19:40 - Et alors, on le voit avec proposer des activités, mais de toute façon, c'est valable à tous les âges,
19:45 proposer des activités physiques, ça fait du bien déjà pour tisser du lien social avec les camarades.
19:50 - Il y a le lien social et puis il y a... - La confiance en soi.
19:53 - La confiance en soi, l'atteinte de certains objectifs dans certains sports.
19:57 Et puis, on sait que ça libère les bonnes hormones et ça a des propriétés anxiolytiques, l'activité physique.
20:04 - Et on peut aussi les initier aux gestions du stress, quand ils sont un petit peu plus grands.
20:07 Juste un mot pour terminer sur la phobie scolaire.
20:11 Là, c'est autre chose, c'est un cran au-dessus.
20:13 - La Brigitte, c'est autre chose, la phobie scolaire, c'est une peur intense d'aller à l'école.
20:18 Peut-être que cette photo-là s'en rapproche un petit peu plus, où là, c'est de l'évitement total
20:21 et un malaise physique énorme, des vomissements des fois, un refus d'y aller, des colères.
20:26 Et c'est quelque chose à prendre au sérieux pour éviter l'échec scolaire et puis l'isolement social.
20:32 - Et surtout, la chose à faire, c'est de s'en préoccuper tout de suite,
20:35 aller consulter quand on peut avoir un rendez-vous, ce qui est un autre sujet, on en reparlera.
20:40 Mais c'est surtout de ne jamais déscolariser l'enfant.
20:42 On l'exclut un petit moment pour faire retomber la tension.
20:46 - Exactement. - Et surtout, c'est ce que vous disiez.
20:49 - On apaise, on évite comme ça de le confronter tout de suite à une difficulté,
20:52 mais on prépare dès le début un retour à la scolarité.
20:55 Et on vérifie surtout qu'il n'est pas victime d'intimidation.
20:58 Ça, ce n'est plus de la phobie scolaire, c'est de la crainte d'être harcelé à l'école.
21:01 - Malheureusement, c'est d'actualité, mais la moitié des phobies scolaires, c'est lié au harcèlement scolaire.
21:07 Merci beaucoup pour tous ces conseils, professeur Ferreri.
21:09 Merci à vous de nous avoir suivis et restés en notre compagnie.
21:12 L'info continue sur CNews.

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