• l’année dernière
Focus sur Air Liquide, leader mondial des gaz et des technologies associées. 120 ans d’histoire et d’innovation, presque 70 000 collaborateurs dans plus de 70 pays. Avec Benoit Hilbert - Directeur de Air Liquide Advanced Technologies à Sassenage, un campus de 1400 personnes spécialisé dans la cryogénie extrême, le spatial et la transition énergétique.
Mais aussi :
> Alain Denizot : L’Economie du Sport + la question de l’internaute « Qu’est-ce qu’une entreprise régénérative ? »
> Dossier sur le rôle des incubateurs qui accompagnent les premiers pas des entreprises pour leur permettre l’envol le plus efficace possible. A Grenoble Incubagem a porté plus de 450 projets avec un taux de pérennité de 60. Avec Julie Coddet-Fillet - Cheffe de projet Incubagem et Mérédith Revol - Présidente d’Intrinsèque Design.

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Transcription
00:00 Noriser Économie et Présence, partenaires des entreprises de votre territoire.
00:05 Acteurs et partenaires de l'économie régionale,
00:12 la Caisse d'Épargne Rhône-Alpes vous présente Alpes Décideur.
00:15 [Générique]
00:39 Bonjour à tous et bienvenue dans Alpes Décideur,
00:42 le mensuel économique de Télé Grenoble, le rendez-vous des chefs d'entreprise,
00:46 des partenaires d'affaires ou tout simplement des curieux du monde économique.
00:50 Chaque mois, vous le savez, nous mettons en lumière les entreprises qui font le dynamisme des Alpes.
00:54 A mes côtés, pour nous accompagner, vous en avez aussi l'habitude, mon complice Alain Deniso.
00:58 Bonjour Alain.
00:59 Bonjour Christophe.
01:00 Président du directoire de la Caisse d'Épargne Rhône-Alpes, aujourd'hui ensemble.
01:03 Alors nous allons parler de l'économie du sport,
01:06 qui est une composante importante de notre territoire.
01:10 Et puis toujours la question d'un internaute, autour de l'entreprise régénérative.
01:16 Qu'est-ce que c'est ?
01:17 Qu'est-ce que c'est ? Vous répondrez dans la deuxième partie de l'émission
01:19 et on en aura un exemple dans la première partie dans notre dossier.
01:22 Nous reviendrons sur le rôle des incubateurs,
01:24 qui accompagnent les premiers pas des entreprises pour leur permettre l'envol le plus efficace possible.
01:30 A Grenoble, un cube à gemme a porté plus de 400 projets avec un taux de pérennité de 60%.
01:36 A la rubrique innovation, dans le domaine de la santé, une gélule gastro-résistante,
01:41 mise au point à Grenoble pour faciliter les analyses du microbiote intestinal.
01:46 Et puis focus sur un géant présent pratiquement dans le monde entier,
01:50 avec presque 70 000 collaborateurs, un des leaders mondiaux des gaz et des technologies associées.
01:57 Son nom est connu de tous, mais l'étendue de ses compétences, beaucoup moins,
02:01 de la fuséaria nos ateliers d'artisans en passant par les salles d'hôpitaux,
02:05 air liquide et partout, découverte dans un instant.
02:08 La filière sport, les challenges d'une championne,
02:18 c'est l'intitulé d'une étude publiée cette année par l'Observatoire du groupe BPCE.
02:23 Cette étude confirme la dynamique et le poids impressionnants du secteur en matière économique.
02:28 On va décortiquer ensemble les résultats de cette étude.
02:31 D'abord un petit point sur les chiffres clés.
02:34 Oui, les grands chiffres. La filière du sport est une filière qui est très dense en France,
02:39 mais qui est aussi assez hétérogène, donc on ne l'aperçoit pas toujours.
02:42 Si on veut poser des chiffres au niveau national, c'est 2,6% du PIB de la France,
02:49 et c'est autant que les cafés, hôtels, restaurants, ce qu'on ne percevrait pas naturellement.
02:54 Mais c'est aussi une filière très hétérogène, qui est composée de 3 500 à 4 000 entreprises structurées,
03:01 PME, ETI, grandes entreprises, mais aussi beaucoup de très petites entreprises,
03:06 voire beaucoup d'entreprises unipersonnelles, qui sont finalement des sportifs,
03:09 souvent qui délivrent des activités, des conseils, des prestations.
03:14 Donc c'est une filière qui est dynamique, qui se régénère,
03:18 mais qui se régénère beaucoup par les entreprises unipersonnelles.
03:22 Il y a un volant de rotation des individus qui créent leurs propres activités,
03:27 moniteurs, accompagnateurs, éducateurs, sportifs de haut niveau,
03:31 et beaucoup moins concernant les PME et les ETI,
03:35 ce qui peut poser la question de l'innovation, de la transformation et du développement de la filière.
03:41 Mais on a aussi des acteurs de renom et de poids dans notre pays,
03:44 donc le sujet est à regarder sur une échelle de temps plus longue.
03:49 La filière du sport, c'est aussi un domaine qui crée de l'emploi.
03:54 Sur le rensemble du territoire, c'est 330 000 emplois, ce qui est assez significatif.
04:00 Et si on regarde l'emploi sur Rhône-Alpes, au sens des trois départements alpins,
04:07 et puis du Rhône, c'est environ 50 000 emplois.
04:11 Donc ça fait 15 % des emplois quand même du pays,
04:15 ce qui montre déjà la densité sportive de nos territoires.
04:18 Et avec beaucoup plus d'emplois dans les massifs montagneux,
04:22 15 000 emplois en Savoie, environ 15 000 emplois en Haute-Savoie,
04:26 une douzaine de milliers en Isère,
04:28 et 8 000 dans le Rhône, où il s'agit plus de structures plus importantes,
04:33 et notamment plus tournées vers le sport professionnel.
04:35 On connaît les grands clubs qu'il peut y avoir dans le bassin indionais.
04:39 Puis après, il y a des spécificités bien sûr d'exercice sportif et de type d'entreprise,
04:45 ce qui va ensemble.
04:47 Sur le bassin isérois, on est plutôt sur du commerce et de l'industrie,
04:51 en termes de type d'activité.
04:53 Savoie-Haute-Savoie, de l'industrie et de la pratique sportive,
04:57 bien sûr de la pratique du ski,
04:59 et dans le Rhône, je le sous-entendais tout à l'heure,
05:02 plutôt autour du sport spectacle ou du sport professionnel,
05:05 les grands clubs de football, de rugby ou même de basket.
05:11 Voilà un peu la macro-photographie du sport en France,
05:14 et de son activité importante.
05:16 Vous évoquiez les équipements sportifs.
05:18 On sait qu'ils peuvent nécessiter parfois de lourds investissements.
05:20 Ça aussi, ça nourrit l'économie ?
05:22 Oui, de lourds investissements, de lourds engagements,
05:25 et puis des typologies d'équipements qui sont assez différentes
05:28 en fonction de la densité de population.
05:30 Quand on est dans des grandes agglomérations métropoles
05:33 comme Grenoble ou Lyon,
05:35 on a plutôt des équipements qui sont importants, structurés, lourds,
05:40 peu granulaires, mais qui finalement ramenaient à la population,
05:45 au nombre d'habitants, fait que le surequipement n'est pas évident.
05:49 On est peut-être un peu en sous-équipement.
05:51 En revanche, dès qu'on est dans des régions plus étendues,
05:54 avec un sport plus diversifié,
05:56 on a des équipements qui sont plus granulaires.
05:58 Donc au global, une couverture sportive meilleure,
06:01 même s'il y a moins de grands équipements.
06:02 Donc c'est un peu le paradoxe.
06:03 Les grands équipements ne signifient pas que la couverture sportive
06:05 pour la population est très intense.
06:07 Mais pour autant, il y a des équipements importants.
06:09 Ce qui est très particulier dans la filière du sport,
06:11 c'est qu'on a une vraie continuité entre trois types d'acteurs.
06:15 Les entreprises, j'en ai parlé,
06:17 et également bien sûr les entrepreneurs unipersonnels,
06:20 les auto-entrepreneurs.
06:22 Le secteur associatif, on le sait, qui est très intense en France,
06:26 mais aussi dans le sport.
06:27 Il y a plus de 350 000 associations sportives en France.
06:30 Et également le secteur public.
06:33 Ces trois acteurs fonctionnent ensemble,
06:35 puisque les entreprises produisent les équipements,
06:38 les associations fédèrent les personnes pour les utiliser,
06:42 les encadrent,
06:43 et les secteurs publics, à la fois l'État, la collectivité, les financent.
06:48 Et ce qu'on ne mesure pas toujours,
06:50 c'est que par an, les pouvoirs publics,
06:53 à la fois l'État et les collectivités,
06:55 dépensent 20 milliards d'euros d'équipements.
06:58 Et si on regarde uniquement les collectivités territoriales,
07:00 les départements, les communautés de communes, les agglomérations,
07:04 c'est plus de 12 milliards.
07:06 Et si on veut faire un rapport de taille,
07:08 le budget des Jeux olympiques,
07:10 j'ai même dit "le budget",
07:11 c'est 7 milliards.
07:12 Donc tous les ans, il y a quasiment deux Jeux olympiques
07:15 qui sont investis par les collectivités
07:17 dans les équipements sportifs en France.
07:19 Ce dont on ne se rend pas forcément compte,
07:22 comme ça, naturellement.
07:23 Alors c'est les piscines, les stades, les terrains de tennis,
07:26 enfin tout ce qu'on peut.
07:27 - Belle mise en perspective, effectivement.
07:28 Il faut dire qu'il y a un défi,
07:29 c'est rattraper des équipements qui sont parfois vieillissants.
07:32 - Oui, alors, l'autre sujet,
07:34 en fait, la France a une pratique du sport
07:36 qui va plutôt en s'accroissant, on le verra tout à l'heure.
07:38 Mais ces équipements sont assez anciens maintenant,
07:40 puisque l'urbanisation s'est faite dans les années 50-60.
07:43 Donc les équipements ont été créés.
07:45 Et ils ont deux handicaps.
07:47 Premier handicap, c'est qu'ils n'ont pas fait leur transition énergétique.
07:50 85% d'entre eux sont encore "chauffés",
07:53 soit chauffés, soit leur système, on va dire,
07:56 de génération de calories est à l'énergie fossile.
08:00 - Fuel, oui.
08:01 - Fuel, fossile ou gaz, voilà.
08:03 Et quand je prends mes chiffres,
08:06 80% des équipements sportifs qui ont été créés il y a une vingtaine d'années
08:10 n'ont pas fait le jet de rénovation.
08:12 Donc malgré les investissements,
08:14 on a ce sujet de renouvellement, de rénovation
08:16 et de remise au goût du jour.
08:19 - Bon, puis cette filière économique, c'est aussi une pratique,
08:21 pratique sportive. Comment est-ce qu'elle évolue ?
08:24 - Alors, elle était sur une très belle tendance.
08:27 Une très belle tendance, et notamment chez les seniors.
08:30 Et on pourra parler ensuite un peu du sujet sport et santé.
08:34 Puisque juste avant le Covid, dans les cinq années qu'on préserve le Covid,
08:38 le nombre de licenciés s'est accru de 20%,
08:41 dont 32% chez les plus de 60 ans.
08:44 Donc c'est les jeunes retraités qui,
08:46 notamment pour préserver leur santé, se licencient.
08:50 Chez les femmes également, il y a un phénomène de féminisation très positif.
08:53 Et puis on a un peu une bascule des pratiques.
08:55 En France, il y avait trois grands sports dominants.
08:57 Il y avait le judo, le foot et l'équitation.
09:00 Et ces sports ont une perte de vitesse assez nette
09:02 pour aller vers des pratiques plus individuelles.
09:04 Par exemple, les formes de tir, l'athlétisme,
09:09 des choses qui sont plus à la carte finalement que des choses plus collectives.
09:15 Il y a eu le Covid.
09:16 - Oui, la crise sanitaire.
09:17 - La crise sanitaire, et que ce soit dans le ski, dans le football ou autre chose,
09:22 il y a une baisse sensible des licenciés,
09:25 et plus de 20% de baisse durant le Covid.
09:28 Et ce que constatent les clubs, c'est que ça remonte, mais ça remonte doucement.
09:32 C'est-à-dire que la chute a été brutale, et la pente se remonte doucement.
09:37 Si on fait un focus sur la région Ronalpin, on a forcément un biais montagne.
09:41 - Donc on est un peu plus sportif qu'ailleurs.
09:43 - Alors on est plus sportif, et on est encore plus sportif dans la montagne.
09:46 50% des licenciés à la Fédération française de ski sont sur les territoires ronalpins,
09:51 Isère et les Deux-Savoies.
09:53 La pratique est plus élevée.
09:55 Les départements ronalpins et montagnes sont considérés comme départements champions.
09:59 Alors à la fois sur la pratique du sport, mais aussi sur les acteurs industriels.
10:02 On peut citer par exemple Poma, on peut citer des équipementiers, Salomon, etc.
10:10 Donc très bon niveau.
10:12 Et la partie plus métropolitaine, et notamment si on va plus vers Lyon, dans la partie ronalpine,
10:18 on est plus sur un sport, on va dire, sur des moments précis, un peu concentrés,
10:27 parce que les déplacements, parce que la grande ville, etc.
10:31 Donc on est sur une pratique de sport plus individualiste,
10:33 mais aussi plus structurée dans ces temps, les clubs de gym, etc.
10:38 - Plus urbaine.
10:39 - Plus urbaine, globalement plus urbaine.
10:41 Donc ça c'est le monde du sport.
10:43 Et puis le sport a également des externalités économiques et sociales extrêmement positives,
10:49 notamment sur la santé.
10:51 La thématique sport et santé prend de plus en plus de place.
10:55 Alors en France, on a du mal à voir des chiffres pour estimer ça,
10:58 mais il y a des études faites en Autriche et aux Pays-Bas.
11:01 Aux Pays-Bas, entre un sportif et un non sportif,
11:05 l'économie pour la santé en moyenne, pour une personne, c'est 250 euros par an.
11:11 Et si on ramène ça au nombre d'actifs qu'il y a en France, 45 millions environ,
11:16 on est sur de l'ordre de 10 milliards.
11:18 Et si on prend l'Autriche, qui a fait une étude assez approfondie,
11:21 si on ramène la population autrichienne à la taille de la population française,
11:24 on est de l'ordre de 15 milliards.
11:27 Donc ça veut dire qu'en termes de qualité de vie,
11:30 en termes de traitement des maladies de longue durée,
11:33 en termes d'accompagnement des handicaps, en termes de cohésion sociale,
11:36 le sport a un vrai rôle.
11:38 C'est une externalité économique positive
11:41 qu'il faut aussi prendre en compte dans notre économie du sport.
11:44 Donc c'est un domaine qui est très important pour plein de raisons,
11:47 et aussi pour les pratiquants bien sûr.
11:49 - Avec des impacts à plusieurs échelles.
11:51 On l'a bien vu, on s'en remercie beaucoup.
11:53 Merci Alain.
11:54 Permettez-moi de répéter quand même ces chiffres qui sont impressionnants.
11:56 L'économie du sport, 2,6% du PIB de la France.
12:00 - 64 milliards.
12:01 - L'équivalent, 64 milliards d'euros, ça représente en Isère et sur les deux Savoies,
12:05 plus de 42 000 emplois.
12:08 [Musique]
12:12 - Certains projets d'étudiants sont devenus de gigantesques réussites mondiales.
12:17 Restons simples et citons en exemple notamment ceux de Bill Gates ou de Mark Zuckerberg.
12:22 Avoir un projet d'entreprise pendant ses études,
12:24 c'est d'abord un bon moyen d'apprendre et de se préparer au monde du travail.
12:28 Et ensuite parfois aussi de signer de remarquables créations.
12:32 Pour les accompagner, les étudiants peuvent compter sur des incubateurs.
12:36 C'est le cas à Grenoble École de Management avec Incubagem.
12:39 Bonjour Julie Caudefillier.
12:41 - Bonjour.
12:42 - C'est vous qui animez Incubagem en tant que chef de projet, donc cet incubateur.
12:46 - Tout à fait.
12:47 - Et je salue également Mériné Trevold qui est avec nous. Bonjour.
12:49 - Bonjour.
12:50 - Vous avez profité vous de cet incubateur pour créer Intrinsic Design.
12:54 Julie, Incubagem, c'est un incubateur, je dirais une couveuse pour faire simple,
13:00 en tout cas un accompagnateur de futurs projets.
13:03 - C'est une sorte de pépinière d'entreprise, on va dire.
13:05 C'est un petit peu l'endroit où nos étudiants de Grenoble École de Management ou les alumnis,
13:11 on a 45 000 alumnis à l'heure actuelle.
13:14 - Donc les anciens étudiants.
13:15 - Les anciens étudiants, donc diplômés de l'école,
13:17 qui peuvent revenir après leur première expérience professionnelle,
13:23 intégrer l'incubateur s'ils sont porteurs de projets assez matures pour qu'on puisse les accompagner.
13:29 - Incubagem a été créé en 2011 avec ce rôle de facilitateur.
13:34 - Tout à fait.
13:35 C'est vraiment un collectif, on va dire, pour accompagner nos porteurs de projets,
13:41 pour les sortir de l'isolement parce que souvent ils sont tout seuls dans leur chambre d'étudiants
13:49 ou dans leur appartement.
13:51 On a ce rôle d'essayer d'être l'œil extérieur du porteur de projets
13:56 pour essayer de les accompagner vraiment dans le but final de créer l'entreprise et qu'elle devienne pérenne.
14:01 - Alors quand vous dites on les accompagne, on accompagne même les étudiants qui retourneraient chez eux dans leur pays
14:07 puisqu'il y a des implantations à l'étranger.
14:09 - Tout à fait. Donc le principe de l'incubateur, le concept, c'est vraiment no wall no limit.
14:14 C'est-à-dire que c'est pas parce qu'on n'est pas grenoblois qu'on ne peut pas être accompagné par l'incubateur.
14:20 Les conditions essentielles, on en a parlé tout à l'heure, c'est être étudiant ou alumnie d'école.
14:25 Et après, on accompagne nos étudiants internationaux, on accompagne les alumnies qui se répartissent à l'international.
14:32 À l'heure actuelle, on a un projet qui est accompagné par l'incubateur qui est sur Hong Kong,
14:37 qui s'appelle Expendo, qui est partie intégrante de l'incubateur actuel.
14:43 - Alors ça concerne tout type de projet ?
14:46 - Tout type de projet. Il n'y a pas de domaine particulier pour rentrer dans l'incubateur.
14:50 C'est vraiment être étudiant ou alumnie.
14:53 On ne s'arrête pas spécialement à des entreprises à impact ou du numérique.
14:59 C'est vraiment réservé à tout domaine.
15:02 - Alors concrètement, cet accompagnement, comment est-ce qu'il se matérialise ?
15:06 - L'activité principale, c'est le mentorat.
15:09 On va choisir un mentor pour chaque projet accompagné.
15:17 C'est vraiment de l'individuel.
15:19 - Qui sont ces mentors ?
15:20 - C'est des chefs d'entreprise, coachs, ils peuvent être coachs dans la vie ou mentors dans la vie,
15:26 anciens de l'école, donc alumnies de l'école.
15:29 Vraiment des profils très différents qui vont s'adapter aux porteurs de projet, vraiment.
15:33 - Et qui vont les suivre pendant toute la durée ?
15:35 - Pendant toute la durée et parfois au-delà.
15:37 Parfois, ils gardent contact au-delà de l'incubation tellement ça matche bien.
15:42 - Il y a aussi des ateliers réguliers.
15:44 - Voilà, des ateliers réguliers dans des domaines liés à l'entreprenariat.
15:47 Donc quand ils intègrent l'incubateur, je vais leur demander sur quoi ils veulent travailler
15:50 et on va aller chercher nos experts qui vont venir animer ces ateliers.
15:54 Donc ça peut être sur la levée de fonds, qui est un sujet assez récurrent.
15:57 Ça peut être sur le statut juridique parce que parfois, ils ne savent pas trop quel statut choisir.
16:01 Vraiment des domaines très différents et à chaque session, on essaye de renouveler nos ateliers.
16:06 - Cet incubateur, c'est aussi un lieu d'échange et de réseautage.
16:10 - Tout à fait.
16:11 Une fois par mois, on organise un café, ce qu'on appelle le café des incubés
16:14 où on va réunir nos sessions actuelles et parfois, on invite des anciens
16:20 qui viennent expliquer un petit peu s'ils ont une grosse activité,
16:23 une levée de fonds qui a pu se faire ou un projet quelconque
16:27 qui vient de sortir dans l'actualité de nos alumnis.
16:31 Et c'est vraiment un moment où ils vont pouvoir réseauter.
16:35 S'échanger aussi des numéros de téléphone, des personnes avec qui ils étaient en contact,
16:40 qui les ont bien accompagnés à un moment donné.
16:42 Donc c'est très important.
16:44 C'est ce collectif qui est vraiment très important au sein de l'incubateur.
16:47 - Bon, puis accessoirement, il y a quand même la mise à disposition d'un espace de coworking
16:51 ici à Grenoble. Il y a une antenne aussi à Paris.
16:53 Au total, c'est une cinquantaine de projets qui sont suivis par an.
16:57 Et depuis le début, près de 450, c'est ça ?
16:59 - C'est ça. Depuis 2011, on a accompagné 450 projets.
17:03 - Parmi ces projets, il y a le vôtre, Mère Edith Revol.
17:06 Donc vous, vous êtes passée par GEM en tant qu'étudiante en 2014-2015.
17:11 Vous avez fait une première expérience professionnelle
17:13 et puis vous êtes revenue et vous avez sollicité l'incubateur.
17:16 - Exactement. En fait, je suis passée à GEM lors d'un master spécialisé.
17:20 Donc c'était un passage d'un an, effectivement.
17:22 Et puis après une expérience professionnelle,
17:26 je me suis rendue compte que l'entreprenariat, c'était vraiment fait pour moi, finalement.
17:30 Et c'est surtout qu'en fait, au quotidien, le projet s'est formé.
17:37 Et donc je suis revenue chercher l'aide de l'incubagème
17:41 à un moment un petit peu clé, finalement, du projet.
17:44 Le projet était ficelé. Il était...
17:46 Voilà, je sentais que c'était le moment de le faire sortir.
17:49 Et je suis allée voir, du coup, Julie, pour bénéficier de cet accompagnement
17:56 au moment où la crise du Covid est arrivée,
17:59 qu'on allait s'enfermer dans plusieurs confinements.
18:03 Et c'était vraiment important de pouvoir lutter un peu contre cet isolement
18:06 qui est déjà, finalement, intrinsèque à chaque entrepreneur.
18:11 Et du coup, voilà, j'ai vraiment profité de cette période-là
18:15 pour inscrire le projet, pour candidater, en tout cas.
18:19 - Et du coup, il était question de quoi ?
18:21 De confronter le projet, de l'évaluer, de l'améliorer ?
18:25 - Alors, en ce qui me concerne, il y avait le confronter, certes.
18:29 Maintenant, le projet, selon sa période de maturation, on va dire,
18:34 on ne va pas le confronter forcément dans le sens, le challenger tout de suite.
18:40 Par contre, il y avait besoin de profiter aussi d'une période de maturation
18:44 par rapport au regard qu'on peut obtenir.
18:48 Et ce côté vraiment collectif des étudiants incubés permet aussi ça.
18:54 C'est-à-dire que vous parliez de réseau tout à l'heure.
18:57 Il y a vraiment, au-delà d'un réseau, des synergies qui se créent
19:00 entre certains porteurs de projets qui sont incubés à l'incubagème,
19:05 qui permet aussi de finir d'affiner des éléments
19:09 ou de récupérer des clés, des outils qui nous permettent d'avancer plus efficacement.
19:15 - Alors, votre entreprise, on va en parler, c'est Intrinsic Design.
19:19 C'est un cabinet de services aux entreprises qui propose de les régénérer de l'intérieur.
19:23 Alors, on reparlera des entreprises régénératives dans un instant avec Alain.
19:27 C'est finalement pour faire évoluer à la fois le bien-être des collaborateurs
19:32 et les organisations internes, j'ai bien compris ?
19:34 - Oui, en fait, le bien-être et la performance, pour nous,
19:37 c'est un effet de ce qu'on appelle maintenant le remède intrinsèque.
19:42 On accompagne les entreprises à comprendre un peu davantage
19:46 leur fonctionnement interne, celui qui leur est propre,
19:50 quand ils sont libérés de toutes les contraintes qui ont été ajoutées au fil du temps.
19:55 Et une fois qu'ils comprennent un peu plus l'origine profonde des difficultés qu'ils rencontrent,
20:00 ça nous permet de travailler avec eux en intelligence collective,
20:03 donc d'utiliser l'intelligence collective des parties prônantes à l'entreprise
20:07 pour la mettre au service de l'organisation elle-même, de son efficience.
20:12 - Oui, ça part d'un postulat qui est assez intéressant.
20:15 Vous partez du principe que l'entreprise est finalement un organisme vivant.
20:19 - Oui, c'est ça. - Un peu comme en biologie.
20:22 - Exactement. En fait, ça part de ce constat que l'entreprise est avant tout une organisation du vivant
20:29 et que le fonctionnement mécanique qu'on lui a attribué,
20:33 donc les règles finalement, le modèle mécanique qu'on lui a attribué,
20:37 est peut-être redoutable sur du court terme, mais sur le long terme, il n'est peut-être pas approprié.
20:43 Et du coup, en adoptant un fonctionnement plus biologique,
20:46 en adoptant un modèle de fonctionnement biologique,
20:49 ça nous permet effectivement de traiter l'aspect notamment santé de l'entreprise,
20:54 au sens de la santé de l'entreprise et non pas de la santé dans l'entreprise,
20:58 et du coup de veiller sur cette santé.
21:00 - C'est une notion assez nouvelle, il faut bien le reconnaître,
21:03 mais qui peut être aussi des réponses à la fidélisation,
21:07 à la nécessaire fidélisation des collaborateurs,
21:11 au fait d'être attractif en matière de recrutement, on en parle beaucoup ces derniers mois.
21:15 - Alors notamment, pareil, ce sont des effets désirables,
21:19 finalement, du fait de travailler sur l'expérience de travail.
21:23 Le fait de s'intéresser à la santé de son organisation,
21:27 ça veut dire qu'on va retirer finalement toutes les barrières internes,
21:33 tout ce qui va gaspiller de l'énergie en interne.
21:36 Et finalement, c'est ce gaspillage d'énergie qui contribue à la souffrance au travail,
21:40 qui contribue à la dégradation de l'expérience de travail des collaborateurs,
21:44 et qui, directement ou indirectement,
21:47 contribue à dégrader aussi l'image de l'entreprise et la marque employeur.
21:52 - J'ai bien compris le concept de l'entreprise,
21:54 ça sera une très bonne illustration de ce dont on parlera dans un instant avec Alain.
22:00 Petit bilan quand même de votre expérience avec incubagem.
22:03 Le mentor, d'ailleurs, on en parlait, qui était votre mentor, comment ça s'est passé ?
22:06 - Alors, Anaveka, donc mon mentor, moi j'ai pu profiter,
22:11 c'était pile, je suis partie quelques mois après la mise en place de ce mentorat,
22:17 que je trouve hyper intéressant,
22:19 donc je ne pourrais pas vous faire forcément un retour très détaillé dessus,
22:22 parce qu'on n'a pas eu beaucoup de temps,
22:24 mais je pense que le temps, il se rattrape aussi après.
22:27 Je suis très heureuse d'avoir rencontré cette personne,
22:30 à ce moment clé d'ailleurs de mon projet.
22:33 Sur l'incubagem, à l'origine, j'ai fait incuber le projet,
22:38 et je me suis rendu compte qu'au-delà d'incuber des projets,
22:41 c'est vraiment aussi les porteurs de projets qui sont incubés,
22:44 dans le sens où on passe d'un projet à une entreprise,
22:49 mais on passe aussi d'un porteur de projet à un entrepreneur.
22:51 Le fait de pouvoir travailler sur sa posture d'entrepreneur,
22:54 de pouvoir comprendre aussi, finalement, trouver sa place
22:57 et se connaître davantage dans cet exercice d'entreprenariat,
23:02 c'est vraiment aussi un point fort de l'incubagem,
23:05 de part tous les ateliers qui sont proposés et qui sont élargis.
23:12 Ce ne sont pas uniquement des ateliers techniques
23:14 sur des outils ou des méthodes,
23:16 c'est aussi des ateliers de posture, de développement personnel,
23:19 et ça a été en tout cas très enrichissant.
23:22 Et puis aussi, vous disiez accessoirement,
23:24 c'est des espaces de coworking.
23:25 En fait, pour moi, c'était assez fondamental
23:27 de pouvoir avoir un lieu qui soit professionnel,
23:30 pour recevoir des clients, pour recevoir des partenaires.
23:33 En plus, c'est un espace particulier,
23:36 on est hébergé au GemLab,
23:38 qui est un endroit d'innovation managériale
23:42 qui a été pensé pour,
23:44 avec des infrastructures assez particulières
23:46 qui permettent d'expérimenter aussi nos projets.
23:49 Donc c'est loin d'être accessoire.
23:50 C'est loin d'être accessoire, en tout cas,
23:52 pour moi, c'était une des raisons d'entrer dans ce programme.
23:55 Julie, le bilan d'incubagem, je le disais,
23:58 60% des entreprises incubées existent encore.
24:02 Plusieurs années après leur création.
24:05 Quelques exemples de projets qui sont des fiertés,
24:08 des grandes réussites,
24:09 même si on doit être fiers d'un peu tout le monde.
24:11 On est fiers de tout le monde.
24:12 Les grands projets, on va dire, au Munity,
24:14 qui est un de nos gros, gros projets.
24:16 WizzBe.
24:18 Alors au Munity, on le dit, c'est du crowdfunding immobilier.
24:20 C'est ça, la recherche de fonds.
24:22 Donc on a WizzBe aussi, qui est passé par l'incubateur.
24:24 Le réseau social.
24:25 Tout à fait.
24:26 En local, on a Dabba et Champiloup,
24:30 qui sont des locaux.
24:32 Et après, je dirais, peut-être la plus grande fierté,
24:35 ce serait le projet porté par Émilie Berniaud-Denelle,
24:39 qui s'appelle Detective Box.
24:41 Qui est passé dans une célèbre émission télévisée
24:44 où on va chercher des associés pour le Vénéfon.
24:47 Et qui est terminée en ayant les félicitations de tout le monde,
24:53 en ayant fait le plus beau pitch.
24:55 Et c'est une chose qu'on a travaillé avec elle,
24:57 avec un incubateur.
24:58 Donc je dirais que c'est la petite fierté supplémentaire.
25:01 Même si on est fiers de tous nos projets.
25:03 Le drapeau du moment.
25:05 Il faut rappeler, vous l'évoquez, les levées de fonds.
25:07 Alors tous ces projets, c'est évidemment des emplois.
25:09 Et c'est des levées de fonds derrière.
25:11 Parfois de grosses levées de fonds,
25:13 au Munity, qui a levé 70 millions d'euros.
25:16 Un peu plus modestes, avec Loki, qui a levé 500 000 euros.
25:22 Mais ça peut être aussi des grosses fiertés,
25:25 parce qu'après ça amène de la création d'emplois,
25:28 dans les entreprises.
25:30 Et on peut en être fiers aussi.
25:32 Merci à toutes les deux.
25:33 Merci Julie, merci Mérédith.
25:35 On retrouve bien sûr toutes les précisions utiles
25:37 et vos coordonnées sur internet intrinsèque.com
25:40 et le site de Grenoble École de Management.
25:42 Trois ans à peine après sa création,
25:50 la start-up Pelican Health,
25:52 sur le point de révolutionner les analyses du microbiote intestinal.
25:55 Elle a mis au point une gélule à avaler, gastro-résistante,
25:59 ce qui permet de faire des prélèvements sans geste invasif.
26:03 Vous allez comprendre avec ce reportage.
26:05 Comprendre certaines maladies grâce à une gélule,
26:08 c'est le pari que s'est lancé Pelican Health,
26:10 qui depuis 2016 a développé une pilule
26:13 capable d'explorer le microbiote intestinal.
26:15 Un organe composé de micro-organismes
26:18 et qui joue un rôle clé dans la digestion
26:20 et dans le système immunitaire.
26:22 Ingéré par le patient, ce simple comprimé
26:25 qui fait la taille d'un complément alimentaire
26:27 va prélever des échantillons intestinaux.
26:30 Dans l'intestin, elle se dissout
26:32 et relargue trois petits modules de prélèvements.
26:34 Ces modules de prélèvements sont faits
26:37 avec des mousses de polymère super absorbant
26:40 qui se mettent à gonfler en contact du liquide intestinal.
26:43 Ils transitent ensuite par les voies naturelles
26:46 et on retrouve ça dans la matière fécale
26:48 où les dispositifs sont analysés, en tout cas leur contenu.
26:51 En partenariat avec l'UGA
26:53 et le Centre national de la recherche scientifique,
26:56 Pelican Health a développé une nouvelle méthode de prélèvement
26:59 pour éviter les pratiques actuelles.
27:01 Aujourd'hui, les prélèvements sont surtout faits
27:07 sur la matière fécale parce que c'est facile,
27:09 parce que c'est peu cher.
27:11 Maintenant, pour aller à l'intérieur de l'intestin,
27:14 il faut utiliser des méthodes d'endoscopie ou de colonoscopie
27:19 qui sont donc plus invasives
27:21 et qui nécessitent d'aller dans un cadre hospitalier.
27:24 Et du coup, ça se faisait très peu, voire pas.
27:27 Le microbiote est souvent lié à certaines maladies
27:30 comme l'obésité, le diabète ou encore des maladies inflammatoires.
27:34 Cette nouvelle approche pourrait accélérer les recherches
27:37 et les diagnostics des médecins afin de mieux aider les patients.
27:41 Moi, ce que je vois, c'est qu'enfin peut-être avec ce moyen génial,
27:46 on va enfin trouver, je souhaite, des explications à la pathologie,
27:53 qu'elle soit le syndrome de l'intestin irritable
27:55 ou ma zone de confort en tant que médecin,
27:57 les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin.
28:00 La pilule est actuellement en essai clinique avant sa mise en circulation,
28:04 une innovation qui pourrait aider les patients et les médecins
28:07 à mieux comprendre le microbiote et les maladies qui l'entourent.
28:11 Évidemment, cette innovation concernera en premier lieu le monde médical,
28:15 mais intéresse aussi déjà l'industrie agroalimentaire.
28:17 Elle pourrait ainsi mieux comprendre l'absorption de protéines par l'organisme
28:22 ou encore les effets de l'assimilation de nouveaux produits par l'intestin.
28:26 La start-up Grenobloise a d'ailleurs déjà passé un partenariat en ce sens avec Danone.
28:30 Vous le savez, Alpe Décideur vous donne la possibilité
28:38 de poser vos questions à notre expert.
28:40 Écrivez-nous alpedecideur@telegrenoble.net
28:44 Alain, aujourd'hui une question en lien précisément
28:46 avec ce dont on vient de parler avec Intrinsèque.
28:49 Marin veut savoir ce qu'est une entreprise régénérative.
28:53 Alors, je pense qu'aujourd'hui on connaît tous l'entreprise durable.
29:00 Je vais prendre cette comparaison pour montrer l'évolution
29:03 par rapport à ce qu'est une entreprise régénérative.
29:06 L'entreprise durable, c'est une entreprise qui vise à limiter ses empreintes par son activité.
29:12 Alors bien sûr, son empreinte écologique, climatique, énergétique, sociale, d'espace, d'urbanisation.
29:21 Donc ça, c'est l'entreprise durable qui vise en fait à être économe sur ces différents types d'empreintes.
29:27 Mais nous sommes dans un monde, un environnement,
29:30 où nous savons tous que la consommation de ressources,
29:33 que ce soit de ressources naturelles, de ressources fossiles, de ressources humaines
29:39 ou du traitement de la ressource humaine ou du traitement de la cohésion sociale,
29:43 aujourd'hui est un peu dans une dynamique, dans une dynamique de toujours faire plus de la même chose.
29:50 Et que ce système, un jour, va toucher ses limites.
29:54 Et donc l'entreprise régénérative, en fait, c'est un cran largement après l'entreprise durable
30:01 qui vise dans son activité, non seulement à limiter ses empreintes,
30:06 mais surtout à régénérer plus que l'empreinte qu'elle va induire par son activité
30:12 sur l'écosystème, sur la biodiversité, sur la cohésion sociale, sur la santé au travail,
30:19 sur son environnement au sens du plus global.
30:23 Donc l'entreprise régénérative, c'est une entreprise qui rend et qui rend plus que ce qu'elle prélève
30:28 à la fois, on va dire, de façon matérielle, mais aussi de façon plus virtuelle,
30:32 dans le cadre de cette activité.
30:34 Et c'est une réponse, finalement, pour limiter la taille des empreintes,
30:39 des limites planétaires aussi, qu'on peut exprimer ainsi,
30:42 que nous touchons actuellement ou que nous avons déjà dépassées.
30:46 Voilà, qui est très clair. Et je comprends que ça peut évidemment avoir plusieurs visages.
30:49 Ça, c'est multi-visage. Ça peut être social, ça peut être humain, ça peut être énergétique,
30:54 ça peut être de l'espace. C'est comment je fais mieux et comment je rends.
30:59 Merci beaucoup. Très clair. L'entreprise régénérative, voilà un nouveau terme.
31:04 Merci de nous en avoir expliqué le sens. Merci Alain.
31:07 Si vous aussi, vous voulez interroger notre expert, écrivez-nous.
31:09 alpedecideur@telegrenoble.net
31:12 C'est sans doute l'une des plus belles réussites de l'histoire de l'industrie française
31:21 que nous mettons en lumière maintenant. Un géant de 120 ans,
31:24 fort de presque 70 000 collaborateurs dans plus de 70 pays,
31:28 Air Liquide est l'un des leaders mondiaux des gaz et des solutions énergétiques qui y sont associés.
31:34 Cet empire aux 30 milliards d'euros de chiffre d'affaires
31:37 compte bien s'affirmer à l'avenir comme un acteur majeur de la mobilité décarbonée, bas carbone,
31:43 notamment avec cet hydrogène bas carbone. On en parle de ce défi avec Benoît Hubert.
31:49 Bonjour. Bonjour Christophe. Merci d'avoir accepté notre invitation.
31:52 Vous êtes directeur de Air Liquide Advanced Technology qui est basé à Sassnage.
31:57 On va d'abord expliquer dans le monde ce qu'est Air Liquide,
32:02 présent d'ailleurs dans notre métropole depuis les années 60, donc depuis longtemps.
32:06 Depuis effectivement très longtemps. Donc Air Liquide, vous l'avez dit, c'est 120 ans d'existence désormais
32:11 puisque le groupe a été créé en 1902.
32:14 On est présent dans près de 75 pays pour près de 30 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
32:18 Et donc on a désormais 3,9 millions de clients et de patients à travers le monde.
32:24 Notre activité-cœur, en vérité, c'est la production de gaz à l'origine de gaz de l'air,
32:28 donc de l'oxygène, de l'azote pour différents clients. En vérité, tout un tas de clients industriels.
32:33 Je crois qu'on sert en fait véritablement tous les secteurs de l'activité industrielle dans le monde entier.
32:38 Donc on produit effectivement des gaz, encore une fois, originellement des gaz de l'air, oxygène, azote, argon.
32:43 Désormais, en fait, également de l'hydrogène. Vous en avez parlé.
32:47 Et puis d'autres gaz plus spécifiques pour l'activité électronique et la santé par ailleurs.
32:53 Oui, alors on reviendra sur ce qui se passe à Sassnage, sous votre direction précisément.
32:57 Mais d'abord, intéressons-nous bien à ce groupe.
32:59 Et vous le disiez, à ces domaines d'activité dans lesquels vous êtes présent.
33:03 Les grandes industries, on ne peut pas faire sans air liquide quand on fait de la métallurgie,
33:07 quand on fait de la chimie, de la raffinerie.
33:11 Absolument. Les petites molécules essentielles, comme on les appelle.
33:14 Je l'ai cité pour partie il y a quelques instants.
33:17 On les utilise dans tout ou presque les secteurs de l'industrie.
33:21 En particulier dans tous les bassins sidéologiques, chimiques, pétrochimiques.
33:24 On trouve effectivement le besoin de ces petites molécules essentielles.
33:28 On les utilise aussi dans l'électronique.
33:30 Là, on parle de molécules un petit peu plus particulières que l'on produit et fournit à nos différents clients.
33:37 Et on est désormais, depuis maintenant plusieurs dizaines d'années, dans le domaine de la santé par ailleurs,
33:41 avec des gaz ou des molécules que l'on achemine vers les hôpitaux, voire vers nos patients.
33:47 Puisqu'on a développé une activité autour du suivi des patients à leur domicile,
33:53 depuis maintenant de nombreuses années aussi.
33:55 Là, c'est concrètement des bonbonnes d'oxygène ?
33:58 Concrètement, ça peut être de l'oxygène qu'on achemine vers ces différents hôpitaux ou patients,
34:05 ou des équipements qu'on met à disposition.
34:07 Donc on suit effectivement le traitement des patients dans la durée,
34:09 pour leur permettre de rester pour certains à leur domicile,
34:13 tout en étant correctement suivi, soigné, grâce à nos équipes de très nombreux prix.
34:19 Les artisans, les PME connaissent aussi l'air liquide ?
34:23 Encore une fois, je pense qu'en effet, tous les secteurs d'activité ont besoin de ces petites molécules.
34:31 Nos clients sont extrêmement variés.
34:33 On a des petits artisans, on peut mentionner typiquement des soudeurs dans des toutes petites PME.
34:39 On peut mentionner de très grands groupes internationaux.
34:42 Je mentionnais la chirurgie, la chimie.
34:44 Par ailleurs, on est par exemple présent dans le bassin grenoblois,
34:47 depuis de très nombreuses années, à Clé, notamment sur la plateforme chimique.
34:53 Donc là, on produit localement des gaz,
34:55 et on les achemine directement à travers des canalisations vers nos clients.
35:00 C'est ce qu'on appelle la grande industrie.
35:02 Par ailleurs, on peut produire des gaz en plus petite quantité,
35:05 qu'on achemine vers des artisans, des PME, des ETI, sous forme liquide ou gazeuse.
35:10 C'est une autre branche d'activité du groupe Pernikin,
35:13 qui vient compléter l'électronique que je mentionnais, ou la santé.
35:17 On est présent dans le bassin grenoblois sur ce type d'activité.
35:21 On a de grosses équipes chez un client comme ST Microelectronique, dans le domaine de l'électronique.
35:26 Là, on produit localement des molécules,
35:28 on achemine des molécules qui interviennent dans la fabrication des composants électroniques.
35:32 Et puis, on a d'autres activités qui sont en lien avec ces petites molécules essentielles,
35:36 qui consistent à concevoir, produire pour partie aussi,
35:41 et donc vendre ces équipements à nos différents clients.
35:45 C'est plus une activité comme celle d'Hales, Air Liquide Electronics Systems,
35:49 qui est à Echirol, dans le bassin grenoblois par ailleurs,
35:52 où mon périmètre, Air Liquide Advanced Technologies, dans lequel on conçoit,
35:58 on imagine, on conçoit, on fabrique pour partie,
36:00 et donc on vend des équipements qui permettent de mettre en œuvre,
36:03 d'utiliser ces petites molécules pour différents clients, et sur travers le monde entier.
36:07 Alors, votre implantation à Sasnage, Air Liquide Advanced Technologies,
36:13 alors là, c'est la cryogénie extrême, c'est le spatial, voilà vos spécialités ?
36:18 Alors, effectivement, on est là depuis 60 ans, en fait, dans ce bassin grenoblois,
36:23 donc 62 exactement, 1962.
36:27 On était placés à proximité de deux laboratoires qui préexistaient à l'époque,
36:31 l'un CEA, l'autre CNRS, qui en effet,
36:33 travaillaient déjà, en fait, sur les très très basses températures,
36:36 ce qu'on appelle la cryogénie extrême.
36:38 On parle de température typiquement de l'ordre de -269°C,
36:41 donc on est très très proche du zéro absolu, -273°C.
36:46 On pourrait faire de la chimie, révéliser un peu nos cours de chimie, nous.
36:49 Et qui permettent, en fait, typiquement de liquéfier de l'hélium, de l'hydrogène aussi,
36:55 ou du néon, par exemple.
36:57 Donc dès lors qu'on était en dessous de la température de liquéfaction de l'air,
37:00 on est dans ce bassin grenoblois, donc spécialiste de ces différentes technologies et techniques.
37:06 Les marchés, en fait, que l'on a d'abord développés,
37:08 donc les deux piliers sur lesquels on s'est développé,
37:10 c'est la cryogénie extrême pour les applications scientifiques,
37:13 c'est-à-dire qu'en fait dès lors que ce qu'on appelle la supraconductivité
37:16 est nécessaire pour des expériences de physique des particules,
37:19 ou dans le domaine de la fusion, ou dans le domaine de la neutronique,
37:21 en fait il faut effectivement des champs magnétiques intenses,
37:25 et là en fait on a besoin de très basses températures
37:27 pour pouvoir refroidir ces champs magnétiques, ces aimants, pardon,
37:30 qui produisent ces champs magnétiques.
37:31 Donc ça c'est un premier pilier sur lequel on s'est développé,
37:33 donc dans le bassin grenoblois, sur le campus technologie grenoble.
37:36 Et le second pilier sur lequel on s'est développé, c'est assez peu connu,
37:38 c'est la conception, la fabrication de réservoirs d'oxygène liquide
37:42 et d'hydrogène liquide pour la fusée aérienne,
37:44 puisque c'est sur le campus technologie grenoble qu'on a développé,
37:47 fabriqué la majeure partie des réservoirs,
37:49 les plus grands étant faits en région parisienne pour des questions de taille.
37:53 Donc deux piliers principaux, et ensuite on a élargi finalement nos activités,
37:56 à l'aéronautique, puis aux énergies nouvelles,
37:59 avec l'hydrogène et le biogaz depuis maintenant de nombreuses années.
38:04 On va illustrer ces explications avec ce reportage tout de suite
38:08 sur votre site de Sasnage sur ce campus qui emploie 1400 collaborateurs.
38:13 Santé, ingénierie ou électronique, le gaz est présent partout,
38:17 et surtout chez Air Liquide.
38:19 La société française créée en 1902 possède un site de 14 hectares à Sasnage
38:24 dédié à l'hydrogène liquide.
38:26 L'hydrogène liquide, c'est le fer de lance du campus technologie grenoble,
38:30 mais c'est aussi son histoire.
38:32 Cette thèse développée autour de l'hydrogène d'air liquide,
38:35 elle a débuté sur le site dans les années 60.
38:38 Cette aventure a continué avec la mobilité terrestre,
38:41 avec le développement des stations de recharge.
38:45 On a actuellement des projets en cours pour monter de l'hydrogène liquide
38:49 à bord d'un avion, donc d'avoir un avion électrique
38:52 qui ne va pas émettre de CO2 pendant son vol.
38:55 L'avion effectuera son premier vol à la fin de l'année,
38:58 mais avant d'avoir la tête dans les nuages, Air Liquide l'a eu dans les étoiles.
39:02 En 1962, l'entreprise décide de se lancer dans l'industrie spatiale
39:06 en développant les réservoirs des fusées Ariane.
39:09 On parle d'à peu près 700 réservoirs qui ont été fabriqués sur le site de Sasnage.
39:13 Nous sommes aussi impliqués dans le développement d'autres lanceurs,
39:16 européens notamment avec Vega-E,
39:18 où on est aussi autorité de conception pour le développement des réservoirs.
39:22 Nous avons aussi une activité système orbitaux.
39:25 Air Liquide conçoit et fabrique des crues couleurs
39:29 qui permettent le refroidissement des instruments infrarouges
39:33 au niveau des satellites d'observation de la Terre ou des satellites scientifiques.
39:37 Pour être stocké et distribué en grande quantité,
39:40 un gaz doit être refroidi.
39:42 Le méthane utilisé dans les cuisinières est une molécule
39:45 qui se liquifie à -161°C,
39:48 mais lors de son transport dans les méthaniers,
39:50 0,15% s'évapore et émette du gaz à effet de serre.
39:54 Air Liquide a lancé le Turbobryton pour éviter cette pollution.
39:58 Ce produit, le Turbobryton, c'est un réfrigérateur cryogénique
40:01 qui est utilisé pour différentes applications
40:04 pour aller reliquifier quand le gaz naturel liquéfié s'évapore
40:10 lors du transport sur les méthaniers.
40:12 Pour le liquéfier, on a besoin de gros réfrigérateurs cryogéniques
40:16 et donc ce genre de système peut servir à ces applications-là.
40:20 Le groupe marque sa présence dans 73 pays
40:23 et emploie 67 000 collaborateurs.
40:26 Air Liquide continue d'innover et se positionne
40:28 comme un partenaire de confiance pour les projets spatiaux européens.
40:32 L'aventure spatiale à Grenoble, ce n'est pas d'hier,
40:37 puisque dès les années 60, Air Liquide a participé
40:40 à l'aventure Ariane dans l'espace.
40:43 C'est encore le cas aujourd'hui, on l'a bien compris.
40:45 1400 personnes sur ce campus de Sassenhage,
40:48 c'est un chiffre qui a été multiplié par 3 ces 10 dernières années,
40:51 donc qui monte en puissance.
40:52 En effet, on a connu une croissance importante sur la dernière décennie.
40:56 On était à peu près 400 personnes en 2010.
40:58 On est désormais 1400 sur le campus Technologie Grande-Orme.
41:01 On s'est beaucoup développé sur l'ensemble de ces marchés.
41:04 On a le chance d'être sur des marchés plutôt dynamiques,
41:06 d'avoir des produits qui sont des fers de lance dans ces domaines.
41:10 Ces marchés sont relativement dynamiques, on s'est beaucoup développé.
41:13 On embauche d'assez nombreux collaborateurs depuis maintenant 10 ans.
41:17 Le site a quasiment doublé à nouveau en 5-6 ans.
41:20 Le défi, je le disais en introduction tout à l'heure,
41:23 l'un des défis sur lesquels vous allez travailler,
41:26 c'est cet hydrogène bas carbone pour réussir à atteindre des mobilités décarbonées.
41:33 On a la conviction au sein du groupe Perliquide
41:36 qu'en effet l'hydrogène sera parmi les différents moyens
41:41 de résoudre ce défi qui est le changement climatique.
41:47 On en a la conviction, on n'est pas les seuls.
41:49 En vérité, une grande partie de la communauté scientifique
41:51 et une grande partie de la communauté des industriels
41:54 croient en effet que dans le mix énergétique en 2050, par exemple,
41:57 on aura à peu près 10 à 20% d'hydrogène.
42:00 L'hydrogène, c'est une molécule un peu particulière, elle est toute petite.
42:04 C'est la molécule la plus présente dans l'univers.
42:07 Néanmoins, on ne la trouve pas à l'état naturel sur la Terre.
42:09 Quasiment pas à l'état naturel.
42:11 On a quelques sources qui ont été détectées d'hydrogène naturel.
42:16 En vérité, elle est toujours combinée, ou presque, à d'autres atomes.
42:19 L'oxygène par exemple, dans l'eau, H2O,
42:22 ou dans des molécules carbonées, les hydrocarbures en particulier.
42:27 - C'est-à-dire qu'il fallait extraire cette molécule d'hydrogène ?
42:29 - Voilà, c'est-à-dire qu'avant de pouvoir l'utiliser
42:31 et de prétendre faire un vecteur énergétique,
42:33 il faut effectivement le produire.
42:35 Pour le produire, historiquement, il y a essentiellement une méthode qui existe.
42:40 C'est ce qu'on appelle le vapeur-réformage.
42:42 Le réformage à la vapeur du méthane en particulier.
42:45 Il a effectivement ce désavantage de produire du CO2.
42:49 Ça, c'est le passé.
42:51 Désormais, on peut produire aussi de l'hydrogène par voie d'électrolyse.
42:56 Ça, c'est le futur.
42:58 Ça reste aujourd'hui d'assez petites quantités d'hydrogène
43:00 qui sont produites de cette façon.
43:02 Néanmoins, il y a beaucoup de développement fait autour de l'électrolyse.
43:05 C'est bien évidemment ce qu'on souhaite développer pour le futur.
43:08 - Trouver l'électrolyseur le plus vertueux possible ?
43:11 - Trouver l'électrolyseur en effet le plus efficace possible.
43:14 Le développer massivement pour en baisser le coût, bien évidemment.
43:19 On a par ailleurs aussi développé des technologies
43:21 qui permettent de capter le CO2 à la source.
43:23 Notamment lorsqu'on produit l'hydrogène à partir de méthane.
43:26 On a des solutions technologiques qui permettent de capter le CO2.
43:29 Alors soit de l'utiliser pour d'autres applications,
43:32 soit par exemple de le stocker dans les sous-sols.
43:38 Il y a différentes choses qui existent pour produire de l'hydrogène
43:40 bas carbone ou décarboné.
43:42 Et c'est en effet sur ces technologies que le groupe Pernod-Kyde
43:45 travaille désormais beaucoup.
43:47 - Vous avez même bien avancé, puisqu'on voyait dans le reportage
43:49 que vous étiez quasiment prêt à tester l'avion à hydrogène.
43:53 - Alors effectivement, aujourd'hui, l'hydrogène,
43:55 on le voit à la fois dans l'industrie,
43:58 donc historiquement, il est déjà beaucoup.
44:00 Il faut savoir que l'hydrogène est utilisé massivement
44:02 dans la pétrochimie, notamment pour désulfurer des carburants.
44:09 Il est utilisé dans l'industrie sidéologique également,
44:13 dans la production d'ammoniaque pour les engrais.
44:15 Donc c'est une molécule qui est bien connue,
44:17 qui est utilisée depuis très longtemps.
44:19 Désormais, on souhaite l'utiliser également dans la mobilité.
44:23 C'est déjà le cas.
44:25 Je ne sais pas s'il est très connu qu'à Paris,
44:29 il y a une flotte de taxis d'hydrogène qui circule
44:31 depuis de nombreuses années.
44:32 Donc c'est plusieurs centaines de taxis qui circulent à l'hydrogène.
44:35 Et donc on imagine en effet que l'hydrogène sera un vecteur énergétique
44:39 majeur pour la mobilité propre dans le futur.
44:42 Sur le site de Sassnage, par exemple, dans le bassin Grand-Ambroise,
44:45 ce campus technologie Grand-Ambre,
44:47 on maîtrise cette molécule depuis les années 60.
44:50 Donc depuis qu'on a effectivement travaillé à concevoir
44:54 des réservoirs pour la fusée aérienne,
44:56 c'est ce qui nous a permis de développer notre expertise dans le domaine
44:59 et en particulier de développer une expertise autour de l'hydrogène liquide.
45:03 Sur toute la chaîne de valeur, dès lors que la molécule est produite,
45:06 à Sassnage, on maîtrise sa compression, son transport,
45:09 sa liquefaction jusqu'au point d'usage, à savoir ces stations
45:13 de recharge d'hydrogène qui vont permettre de remplir une voiture,
45:16 un camion, un bus, des trains aussi, ça existe.
45:20 Un avion.
45:21 Et puis plus tard, un avion.
45:23 Donc on a par exemple un projet qui est en cours
45:26 qui permettra de faire voler un avion à l'hydrogène liquide,
45:29 ce sera une première mondiale.
45:31 Et en fait, il est en train de faire ses premiers essais sur un aéroport.
45:35 C'est passionnant et on voit bien l'enjeu,
45:38 parce que demain ce sont des millions de véhicules de tout type
45:42 qui pourraient être équipés et on voit bien le marché colossal que ça représente.
45:47 Oui, et puis avec des solutions qui seront forcément multiples.
45:50 C'est-à-dire qu'on ne sera pas ni sur tout électrique,
45:53 parce qu'on va toucher les limites des métaux rares,
45:55 il restera certainement un peu d'énergie fossile,
45:58 il y aura des solutions alternatives comme l'hydrogène.
46:01 L'hydrogène a toute sa place dès lors qu'il y a une certaine intensité
46:04 dans le besoin énergétique.
46:06 Par exemple, aujourd'hui, on considère que la mobilité individuelle
46:10 sera probablement électrique.
46:13 Par contre, dès lors qu'il y a de l'intensité,
46:15 des bus, des camions, des trains, des avions,
46:18 des bateaux aussi, d'ailleurs, en l'occurrence,
46:21 on considère que la molécule hydrogène est le bon vecteur énergétique,
46:24 puisque les batteries seront probablement trop grosses
46:28 pour pouvoir effectivement répondre à ce type de besoin.
46:31 J'avais compris que pour l'hydrogène aussi,
46:33 il y avait quand même une logique de point à point.
46:35 C'est-à-dire que par exemple, pour une flotte de camions,
46:37 c'était plutôt intéressant d'avoir un point de départ
46:40 équipé en recharge hydrogène,
46:42 avec un point d'arrivée ou une boucle
46:44 qui permettait finalement d'avoir une station d'alimentation
46:47 assez robuste, de grande taille, voire de production.
46:50 C'était plutôt les premiers usages qu'il y avait actuellement.
46:54 Alors effectivement, il faut prévoir l'infrastructure hydrogène
46:58 pour pouvoir prétendre remplir des véhicules,
47:01 quels qu'ils soient, bien évidemment.
47:04 L'intérêt de l'hydrogène en la matière,
47:07 c'est qu'effectivement, on peut remplir un véhicule,
47:09 quels qu'ils soient, en quelques minutes à peine.
47:11 Et donc, comparativement à une batterie,
47:13 pour laquelle il faut en général, aujourd'hui,
47:15 plusieurs heures pour effectivement la recharger,
47:18 l'hydrogène a cet avantage-là.
47:20 Et par ailleurs, il permet d'embarquer
47:22 une quantité d'énergie importante sur un volume moindre
47:26 qu'une batterie pour l'usage visé.
47:30 Donc, il présente un certain nombre d'atouts
47:33 par rapport à d'autres vecteurs énergétiques.
47:35 C'est technique, mais c'est passionnant.
47:37 On aurait pu en parler encore très longtemps,
47:39 notamment de cette ADN, innovation d'air liquide.
47:42 Vous le disiez, une entreprise créée en 1902,
47:44 précisément quand on a inventé cette compression du gaz
47:48 pour le liquéfié.
47:50 On aurait pu parler, on a parlé d'aérospatial évidemment,
47:53 on aurait aussi pu parler du scaphandre,
47:56 mis au point dans les années 40, je crois,
47:58 pour le commandant Cousteau, je crois,
48:00 ou avec le commandant Cousteau.
48:02 Enfin, vraiment, cette ADN de l'innovation
48:05 autour d'air liquide.
48:06 – Merci, merci infiniment d'être venu nous présenter
48:09 votre site de Sasnatch.
48:10 Merci Benoît Hilbert, merci beaucoup Alain.
48:12 – Merci à vous.
48:13 – On se retrouve bien sûr dans quelques semaines
48:15 avec de nouveaux sujets.
48:16 Merci à tous de votre fidélité.
48:17 Vous pouvez bien sûr revoir Alpes Décideurs sur Internet,
48:20 telegrenoble.net.
48:21 À très vite.
48:22 [Musique]
48:36 [Musique]
48:38 C'était Alpes Décideurs, avec la Caisse d'épargne Rhône-Alpes,
48:42 une banque commerciale, régionale et coopérative.
48:45 [Musique]
48:47 – Nord Isère Économie et Présence,
48:49 partenaires des entreprises de votre territoire.
48:52 Sous-titrage Société Radio-Canada

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