Le séisme au Maroc et la rentrée politique de l'extrême droite... Les informés de franceinfo du dimanche 10 septembre 2023

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Autour de Victor Matet, les informés débattent de l'actualité du dimanche 10 septembre 2023.

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00:00 21h, France Info, les informés, Victor Matey.
00:04 Bonsoir à tous et bienvenue dans les informés.
00:08 Le Maroc toujours à la une ce soir de l'actualité.
00:11 Les recherches de survivants se poursuivent après le gigantesque
00:14 tremblement de terre de vendredi.
00:16 Ce soir se pose aussi la question de l'acheminement de l'aide internationale
00:20 et du feu vert ou non des autorités marocaines.
00:22 Emmanuel Macron, lui, revient du G20 en Inde,
00:26 un passage par le Bangladesh.
00:28 Avec quels enjeux stratégiques et géopolitiques on va en débattre ?
00:32 Le président de la République, une nouvelle fois la cible de Marine Le Pen
00:36 qui faisait elle sa rentrée politique.
00:38 La chef de file des députés d'extrême droite dénonce un effondrement généralisé,
00:42 je la cite, de notre pays.
00:44 Autre rentrée, autre Le Pen, la rentrée de Marion Maréchal.
00:47 Nous parlerons aussi de la Coupe du Monde de rugby,
00:50 vous le savez, qui se déroule en France, et de son organisation.
00:53 Premier couac hier à Marseille,
00:55 les supporters anglais en colère.
00:57 A raison ou pas la presse anglaise en fait-elle trop ?
01:00 On verra ça.
01:00 Nos informés ce soir, Rachel Gara,
01:03 Val Carcel, journaliste politique à 20 minutes.
01:06 Émilie Zapalski, fondatrice de l'agence de communication Émilie Conseil.
01:10 Séverin Husson, rédacteur en chef adjoint au journal La Croix.
01:13 Serge Siminaud, journaliste au service politique de France 3.
01:17 C'est parti pour une heure de débat.
01:21 Plus de 2100 morts,
01:23 désormais, et le bilan est toujours provisoire au Maroc.
01:25 Après le tremblement de terre qui a touché le pays avant-hier,
01:28 les secours continuent de chercher d'éventuels survivants dans les décombres.
01:33 Retrouvons tout de suite sur place Sandrine Etouhandeg,
01:37 l'envoyée spéciale de France Info.
01:39 Au plus près des sinistrés, Sandrine,
01:41 vous avez passé la journée dans la province épicentre du séisme.
01:45 Qu'est-ce qui vous a marqué ?
01:48 Ce qui m'a marqué, c'est l'effervescence, Victor, qui règne ici,
01:53 sur ces routes sinueuses au milieu des montagnes,
01:56 ces routes qui relient les différents villages,
01:59 les différentes communes qui ont été durement touchées par ce séisme,
02:03 notamment le village de Moulai Brahim, un petit peu plus de 3000 habitants.
02:08 On voit des dégâts considérables.
02:11 Il y a la mosquée qui a été touchée.
02:14 On peut voir des habitations qui sont complètement déracinées
02:18 à l'entrée du village.
02:19 Il y a un hôtel, le toit est écrasé,
02:22 en fait, comme si le toit tentait de rejoindre le sol.
02:26 Voilà des images de dégâts qui sont vraiment impressionnantes.
02:29 Des lézardes, des fissures sur plusieurs habitations
02:33 qui font que certains habitants refusent de retourner chez eux.
02:37 Ils vivent dehors, se retrouvent complètement démunis.
02:42 C'est le cas de cet homme avec qui j'ai pu discuter.
02:46 Lui, il a perdu une bonne partie de sa famille en quelques heures.
02:50 Sa mère, sa soeur, les trois enfants de sa soeur,
02:53 ses trois neveux et nièces qui sont morts dans ce séisme,
02:57 eh bien, il refuse de revenir vivre dans sa maison.
03:01 Il a peur d'un effondrement et c'est le cas de beaucoup de personnes ici.
03:05 L'un des enjeux, c'est vraiment la question de l'hébergement.
03:08 Toute la journée sur ces routes qui, au fur et à mesure de la journée,
03:11 ont été rendues de plus en plus praticables grâce au travail d'arrache-pieds d'ouvriers
03:15 avec des gilets jaunes qui ont dégagé les routes,
03:18 qui ont enlevé les gravats, tous ces morceaux de pierre
03:21 qui ont continué encore à tomber, puisque des habitants me signalaient
03:24 qu'il y a même eu des secousses minimes que les habitants de la montagne,
03:29 eux, ont ressenti. Ces ouvriers ont travaillé d'arrache-pieds
03:31 pour rendre ces voies praticables, beaucoup plus fluides
03:34 pour qu'il y ait l'acheminement des secours.
03:38 Et ça, voilà, c'est vraiment ça que je retiens,
03:40 cette effervescence sur les routes, ce balai de gros camions,
03:43 comme là, sous mes yeux, là, je suis à Asni, autre commune touchée.
03:47 Il y a un bivouac qui a été installé par des forces de sécurité,
03:50 des forces militaires, hôpital de campagne, des grandes tentes bleu-azur
03:53 pour loger les sinistrés. Et ces camions qui transportaient
03:57 des piles de matelas, des piles de couverture, des packs d'eau,
04:00 des vivres qui n'ont pas arrêté. Et bien sûr, les ambulances,
04:02 les ambulances des hôpitaux publics et les ambulances des hôpitaux privés.
04:06 En tout cas, on voit une vraie coordination entre les différentes forces
04:09 pour venir en aide à toutes ces personnes qui ont été touchées
04:12 dans leur cœur ici, dans cette province à Ouz,
04:16 qui concentre plus de la moitié, plus de la moitié
04:19 des 2000 et quelques victimes de ce terrible séisme.
04:22 - Plus de 2100 morts désormais. Merci infiniment, Sandrine et toi,
04:25 Andeg, en direct envoyée spéciale de France Info au Maroc,
04:28 avec Virginie Lorda à vos côtés pour les moyens techniques.
04:32 Dans les prochaines minutes, nous serons en ligne avec la journaliste
04:34 Lina Taguie, de Medien. Un premier tour de table, d'abord,
04:37 ce soir, si vous le voulez bien, dans les informés.
04:40 On n'en est qu'au début. On le disait, moins de 48 heures après ce séisme,
04:43 toujours des craintes de réplique. Un scénario qui se répète,
04:46 séisme après séisme. On se souvient encore de celui survenu
04:49 en Syrie et en Turquie récemment.
04:52 Émilie Zapalski, on voit toujours ces scènes,
04:55 cet espoir de retrouver des habitants et puis cette effervescence
04:59 dont nous parlait à l'instant Sandrine et toi, Andeg.
05:00 - Oui, on a l'impression que les minutes comptent.
05:02 Et puis, en même temps, ce terrible bilan qui s'alourdit à chaque fois.
05:06 Et ce qui est terrible, c'est qu'on assiste, comme vous l'avez dit,
05:09 un peu impuissants sur cette nature et puis ce monde, ces séismes-là.
05:14 On ne peut pas les prévoir et on a du mal à savoir comment réagir sur le moment.
05:19 Et impuissance aussi, et je pense qu'on en parlera davantage,
05:21 c'est qu'on a du mal à pouvoir agir aussi, intervenir,
05:24 peut-être plus les aider. Et ça crée peut-être un peu une frustration
05:28 de voir cet état des lieux qui s'aggrave.
05:32 Et l'impuissance, l'incapacité, pas l'incapacité, mais l'impuissance,
05:36 en tout cas pour le moment, pour la France, d'agir, d'envoyer de l'aide.
05:40 Et ça, vraiment, ça met mal à l'aise, ça triste vraiment de voir cette situation.
05:45 - On va en reparler, à la difficulté de l'aide internationale.
05:46 Serge Siminaud, on l'entendait, cette difficulté aussi d'attendre les communes,
05:51 les villages les plus reculés dans cette zone du Maroc.
05:53 - Oui, puis c'est le jour d'après, c'est-à-dire que l'accélération,
05:57 pour ceux qui l'ont vécu, puis nous qui regardons ça à distance,
06:00 c'est de se rendre compte que ça a frappé à beaucoup d'endroits,
06:02 que certains villages, certains bourgs et certaines villes sont,
06:06 pour certaines, complètement détruites.
06:08 Et malgré tout, on entend cette solidarité, ces secours organisés,
06:12 quand on pense certains, le Maroc sait répondre aussi à un certain nombre d'urgences.
06:17 Mais on le dira tout à l'heure,
06:20 ce n'est pas forcément une intervention de l'ensemble du monde,
06:24 qui, pour l'instant, est la première chose à voir.
06:26 Il faut organiser le pays, répondre à l'urgence interne.
06:29 Et puis surtout, vous l'avez dit, c'est la course contre la montre
06:32 pour trouver des survivants.
06:34 Le bilan est déjà très lourd.
06:36 On espère bien évidemment, c'est toujours le cas un peu plus tard,
06:38 d'avoir des bonnes nouvelles avec des gens retrouvés,
06:42 intacts ou non, en tout cas, sauf dans les décombres.
06:45 - On l'a dit, plus de 2100 morts, c'est vraiment une sonde de la croix.
06:49 On l'entendait, ces mots, les minutes comptes, sidérations aussi,
06:52 on en est là encore dans cet effroi finalement, après ce tremblement de terre.
06:55 - Oui, c'est ça, c'est effectivement le jour d'après.
06:57 On est un peu face à deux sentiments, un sentiment de...
07:00 On est un peu hébété face à la puissance de la nature et aux catastrophes
07:04 qui s'enchaînent en tout cas.
07:06 C'est vrai que le tremblement de terre de Turquie-Syrie n'est pas si éloigné que ça.
07:10 Et puis, le deuxième sentiment, c'est un peu le...
07:14 On est un peu aussi sidérés par le mouvement de solidarité qui semble s'exprimer.
07:18 Nous, on a un envoyé spécial aussi dans la région du Haouz,
07:22 l'épicentre du séisme, qui raconte la solidarité
07:27 qui s'exprime entre Marocains.
07:29 Et donc, sur les routes, là, dont parlait votre envoyé spécial,
07:32 nous, Rémi Pigaglio, qui est là-bas, explique que les gens sortent spontanément
07:37 et viennent avec de l'huile, de la farine, de l'eau,
07:40 et qu'il y a un formidable mouvement de solidarité entre les Marocains,
07:44 entre les citoyens marocains.
07:45 Évidemment, il y a tout le système de protection civile du pays qui s'active,
07:49 mais les citoyens se prêtent la main et c'est...
07:53 Voilà, on est un peu face à ces deux sentiments-là,
07:57 admiratifs face à la solidarité et en même temps,
07:59 hébétés par ces catastrophes.
08:01 - La solidarité sur place, on parlera de l'aide internationale dans les prochaines minutes.
08:06 Une pause dans ces informés, le temps du Fil info,
08:08 à 20h10, avec vous Emmanuel Langlois.
08:10 - Les secouristes qui accélèrent donc leurs recherches au Maroc
08:15 pour tenter de retrouver des survivants coincés sous les décombres des villages
08:19 rasés par le puissant séisme d'avant-hier,
08:21 selon le dernier bilan, le tremblement de terre a fait plus de 2100 morts
08:25 et il s'est situé au sud-ouest de la ville touristique de Marrakech
08:29 et plus de 2400 blessés au total dans la même région.
08:33 Une réplique de 4,5 degrés sur l'échelle de Richeter s'est produite ce dimanche matin.
08:38 La France, elle, dit se tenir prête à apporter une aide en moyens et en hommes.
08:42 C'est ce qu'assurait tout à l'heure la porte-parole du Quai d'Orsay sur France Info.
08:46 A l'heure qu'il est, le Maroc n'a pas demandé d'aide internationale officiellement.
08:51 La rentrée politique de Marine Le Pen, qui fustige le subtil mélange
08:54 de marketing et de malhonnêteté de la politique d'Emmanuel Macron.
08:57 Fin de citation, c'était lors de son discours à Hénin-Beaumont,
09:00 dans le Pas-de-Calais aujourd'hui, la chef de file des députés RN
09:04 qui a renvoyé aux futures élections européennes un rendez-vous démocratique
09:08 fondamental pour les Français, selon elle.
09:11 Marion Maréchal participait, elle, aux universités d'été de Reconquête,
09:15 à Gréou-Lébain, dans les Alpes de Haute-Provence.
09:18 La vice-présidente du mouvement d'extrême droite créée par Éric Zemmour,
09:21 tête de liste aux européennes de l'an prochain,
09:24 a elle particulièrement ciblé les Républicains,
09:26 estimant qu'il devrait se ranger derrière elle.
09:30 A l'étranger, sans surprise, le parti de Vladimir Poutine arrive en tête
09:33 des élections régionales dans les régions du Donbass,
09:36 annexées par Moscou il y a un an, ainsi qu'en Crimée.
09:39 Kiev et ses alliés occidentaux dénoncent ce descrutin illégaux.
09:43 Et puis un mot de sport, le Français Sam Laidlaw remporte à Nice
09:46 le championnat du monde Ironman, le légendaire triathlon,
09:50 nage-vélo, course à pied, à disputer pour la première fois hors d'Hawaï.
09:55 Et nous allons continuer bien sûr à parler du Maroc, des conséquences
10:08 après ce tremblement de terre survenu vendredi soir,
10:11 on le rappelle, bilan provisoire, plus de 2100 morts.
10:14 Nous sommes avec Lina Taghi, journaliste pour Médien, en direct du Maroc.
10:19 Bonsoir.
10:21 Bonsoir.
10:22 Merci d'être avec nous dans Les Informés.
10:23 Vous avez pu passer du temps aux côtés des autorités marocaines,
10:27 notamment, racontez-nous ce que vous avez vu, ce que vous avez entendu.
10:32 Alors nous sommes actuellement dans la province d'Abdelhaouaz,
10:37 donc la province qui est sinistrée.
10:39 On a rencontré les autorités qui sont au niveau de la cellule de crise
10:43 de la province.
10:46 Les autorités sont mobilisées, les militaires, la protection civile,
10:52 mais surtout, ce que me disait une personnalité du ministère de l'Intérieur,
10:58 c'est que l'électricité, l'eau, surtout les transports,
11:04 sont mobilisés puisqu'il faut dégager les routes, en fait.
11:08 Les routes qui sont encore bloquées dans les Douars, les villages,
11:12 les Douars, comme on les appelle, qui sont encore bloqués.
11:15 Il faut s'activer pour débloquer les routes qui sont encore endommagées
11:20 à cause du séisme.
11:22 Je le disais, Lina Taghi, vous avez pu côtoyer les autorités,
11:25 passer un peu de moment avec ces responsables.
11:27 Est-ce que les autorités marocaines, comme l'affirme l'ONG française,
11:31 secouriste sans frontières, bloquent effectivement l'aide humanitaire
11:34 internationale qui pourrait arriver vers le Maroc ?
11:38 Alors, je n'en ai pas parlé directement avec les autorités.
11:40 Par contre, j'ai rencontré des associations françaises sur place,
11:44 dans les Douars de Taffergat, où j'ai rencontré une association
11:49 française qui était sur place, qui attendait en fait un feu vert
11:53 pour faire venir des camions, des secouristes.
11:58 Il faut attendre le feu vert parce que dans ces régions,
12:01 il faut bien penser que les routes sont extrêmement serrées, en fait.
12:06 Et rien que nous, en revenant de ce Douar sinistré,
12:11 on a eu beaucoup de mal à circuler.
12:12 Il y a énormément de gens qui se rendent dans ces Douars.
12:15 Il y a énormément d'associations.
12:17 On a croisé également des secouristes tchèques.
12:22 Donc voilà, il faut que ça s'organise.
12:24 Et du coup, cette association, on le disait tout à l'heure,
12:26 ils attendent juste l'autorisation pour faire venir le reste
12:29 de l'association sur place.
12:31 L'aide internationale qui tente de s'organiser.
12:34 Merci Lina Taghi d'avoir été avec nous.
12:36 Journaliste pour le média Médien sur place au Maroc.
12:41 Sur ce blocage, je tiens justement à écouter ce qu'en disait
12:44 tout à l'heure sur France Info, Jean Stelitanos,
12:46 c'est le secrétaire national du Secours populaire,
12:49 qui lui, n'a pas eu justement à attendre ce feu vert.
12:52 Nous envoyons des gens, ce serait partie d'une mission
12:55 qui part demain à Marrakech, puisque nous,
12:58 ce sont des associations avec qui nous travaillons
13:00 depuis des décennies, qui nous ont demandé de l'aide.
13:03 Et donc, c'est à ce titre que l'on va là-bas.
13:05 On va effectivement avec eux au plus près des sinistrés
13:08 pour évaluer et surtout coordonner l'action
13:13 que le Secours populaire va pouvoir mener avec eux,
13:16 puisque l'idée, c'est de faire travailler les bénévoles sur place,
13:19 de leur donner des moyens, de structurer l'aide,
13:21 puisqu'ils n'ont pas l'habitude de ce type de situation,
13:24 de catastrophes naturelles.
13:26 Voilà Jean Stelitanos, du secrétaire du Secours populaire,
13:30 Rachel Garra, Val Carcel.
13:33 Cette question de l'aide internationale,
13:35 on voit que cela s'organise tout de même,
13:37 malgré ce manque d'autorisation.
13:39 Le Maroc, on en explique bien, pour l'instant,
13:42 ne demande pas officiellement d'aide.
13:44 C'est vrai que, de première part, ça paraît surprenant.
13:47 Après, ce qui est quand même très rassurant,
13:50 c'est, comme l'a dit votre envoyé spécial,
13:53 les secours, ils s'activent sur place,
13:54 il ne se passe pas rien.
13:55 Ça n'a pas l'air d'être le chaos non plus,
13:58 au-delà, évidemment, de la situation catastrophique
14:00 que ça doit être sur place.
14:02 On voit qu'il y a des associations
14:03 qui peuvent quand même intervenir.
14:04 Je crois qu'il faut...
14:06 Nous, on n'y est pas,
14:07 mais je m'imagine qu'il faut faire confiance
14:08 aux autorités marocaines,
14:09 comme le disait la journaliste marocaine.
14:11 Voilà, ce n'est pas si simple
14:12 de se rendre dans des zones sinistrées.
14:14 Vaut mieux y aller doucement.
14:16 De toute façon, visiblement,
14:17 il y aura besoin d'aide pendant de très longs mois,
14:19 sinon de très longues années.
14:22 En attendant, il faut mieux dégager les routes
14:25 et éviter le "suraccident".
14:27 - Alors, pour l'instant, seuls le Qatar et l'Espagne
14:29 ont été sollicités par les autorités marocaines.
14:32 Émilie Zapalsky, comment vous expliquez-vous
14:34 ce blocage ou cette attente de feu vert ?
14:37 - Alors, est-ce que c'est un blocage
14:38 ou est-ce que c'est, en effet...
14:39 Voilà, la stratégie pour le moment,
14:41 c'est de s'occuper en interne du pays et de la situation.
14:46 Imaginez si ça venait en France.
14:47 On ne penserait pas tout de suite à demander à l'Allemagne.
14:51 Je pense qu'il y a une espèce de volonté aussi d'afficher...
14:55 C'est une puissance économique qui commence un petit peu à compter,
14:58 le Maroc et notamment en Afrique.
15:00 Donc il y a aussi cette idée...
15:01 - Vous venez de dire "on peut se débrouiller tout seul,
15:02 on n'a pas besoin de vous pour l'instant".
15:03 - Je pense que ce n'est pas l'idée de dire
15:05 "on n'a pas besoin d'aide"
15:06 et je pense qu'ils solliciteront quand il y a besoin.
15:08 Mais quand on entend que le Secours populaire intervient,
15:10 il y a quand même ce message.
15:11 C'est quand même le secteur de la société civile,
15:14 des associations qui peuvent agir,
15:16 mais pas les États en tant que tels ou des États choisis.
15:19 Donc il y a, oui, un peu cette volonté de garder sa souveraineté,
15:22 y compris dans des cas d'urgence, et à la limite c'est louable.
15:25 Et je pense qu'évidemment, si la situation devient ingérable
15:29 par les forces qui sont en puissance là-bas,
15:32 forcément qu'il y aura des appels à l'aide,
15:33 mais on ne peut pas forcer.
15:34 Après, je pense qu'il y a aussi quand même,
15:37 pour le cas de la France particulièrement,
15:39 des petits dossiers qui ne sont toujours pas apaisés
15:41 et peut-être que ça ne facilite pas non plus les appels à l'aide
15:45 vis-à-vis de la France.
15:47 - Serge Siminaud, c'est la brouille franco-marocaine qui expliquerait ce...
15:51 - C'est un élément qu'on garde nous parce qu'on est en France,
15:54 mais il y a d'autres pays qui ne sont pas autorisés non plus à y aller.
15:57 Vous l'avez dit, il y a l'Espagne, le Qatar, la Tunisie,
15:59 donc on dit que le roi se tait,
16:01 mais apparemment, je ne sais pas si c'est lui qui donne ces consignes-là,
16:04 mais elles existent.
16:05 Il y a un peu de géopolitique, bien évidemment.
16:07 Après, je pense qu'il y a aussi la nécessité de ne pas ajouter un chaos au chaos
16:12 en n'organisant pas l'arrivée de l'aide internationale.
16:15 Elle arrive par différents moyens.
16:16 Il y a des dons, il y a, on l'a dit, le Secours populaire,
16:20 il y a des associations qui, entre elles, travaillent.
16:22 Donc on verra.
16:22 Après, oui, je pense que le président de la République, Emmanuel Macron,
16:27 aurait aimé qu'on lui réponde tout de suite,
16:29 qu'on attendait que le message de la France pour l'autoriser à aider.
16:32 - Il va dire depuis le G20 qu'il était prêt à...
16:34 - C'est pas arrivé.
16:36 On a tendance à penser aussi peut-être à tort que le Maroc,
16:39 vous le disiez, a besoin de tout le monde pour s'en sortir.
16:42 Il y a le temps nécessaire de l'organisation.
16:45 Et je pense qu'on est, on le disait tout à l'heure,
16:47 dans le jour d'après, dans une sidération.
16:49 Et les débats politico-politiques, comme on aime bien les travailler,
16:53 et on en parle ici, peuvent attendre un peu.
16:55 En revanche, il faudra voir ce dont a besoin le Maroc rapidement,
16:59 parce qu'on le voit bien, le pays aura du mal à se remettre,
17:03 par exemple par rapport au tourisme,
17:04 qui représente un taux très important de son PIB.
17:07 Donc tout ça va arriver.
17:08 Et puis il y a une autre polémique sous-jacente,
17:10 c'est pourquoi le roi ne s'exprime pas ?
17:12 C'est vrai qu'il n'a pas fait de tweet,
17:13 c'est apparemment un reproche qu'on peut lui faire,
17:15 mais plus sérieusement, certains disent qu'il agit malgré tout.
17:18 On verra si ça ne devient pas un problème,
17:20 j'allais dire maroco-marocain, par la suite.
17:21 Mais d'abord l'urgence, les secours,
17:24 et on pourra en parler, je pense, dès le début de la semaine prochaine.
17:26 - Et on va parler dans les prochaines minutes
17:28 des conséquences économiques, justement, de ce séisme pour le Maroc.
17:32 Le Fil info, 20h20, Emmanuel Langlois.
17:34 - Et au Maroc, donc, les secouristes, les volontaires et les militaires
17:38 s'activent pour retrouver des survivants,
17:40 extraire des corps, des décombres après le puissant séisme
17:44 d'il y a bientôt deux jours,
17:45 qui a fait plus de 2100 morts au sud-ouest de Marrakech,
17:49 selon le dernier bilan, dont quatre Français.
17:51 D'après la télévision publique marocaine,
17:53 plus de 18 000 familles ont été affectées par ce tremblement de terre
17:57 dans la province d'Alaouz,
17:59 où plus de la moitié des morts ont été recensées.
18:02 À Marrakech, de nombreux habitants se sont rués dans les hôpitaux
18:05 pour donner du sang pour les victimes.
18:07 Quant à Emmanuel Macron, il assure que la France est prête à intervenir
18:11 quand les autorités du Maroc le jugeront-ils.
18:14 Cette dernière journée de canicule avant la délivrance,
18:17 les températures dépassent encore largement les 30 degrés ce dimanche
18:21 dans l'Hexagone, mais des orages avec d'éventuels épisodes de grêle.
18:25 D'ici prompt, bientôt la chaleur.
18:27 À partir de demain, la France qui a battu cette semaine
18:30 son record de température pour un mois de septembre qui datait de 1949.
18:35 La vigilance orange canicule, elle sera levée demain matin
18:38 à 6 heures pour l'île de France et le centre Val-de-Loire,
18:41 d'après Météo France.
18:43 Et il n'y a pas qu'en France qu'on suit à grosses gouttes.
18:46 Le Royaume-Uni connaît ainsi la même situation.
18:48 Pour le septième jour d'affilée, les températures ont dépassé là-bas
18:52 les 30 degrés, faisant de cette vague de chaleur outre-Manche
18:55 la plus longue enregistrée à un mois de septembre,
18:57 selon le Météo France britannique.
19:00 Un mot de rugby, l'Afrique du Sud, championne du monde en titre,
19:03 a parfaitement entamé sa Coupe du monde en dominant l'Ecosse à Marseille
19:07 à tout à l'heure 18 à 3.
19:10 France Info.
19:12 20h, 21h, les informés, Victor Matey.
19:18 Je vous le disais, l'un des enjeux après ce tremblement de terre,
19:22 pour les Marocains, il est économique, c'est un très grand pays de tourisme
19:26 qui va forcément subir, c'est vrai,
19:28 et quelles sont les conséquences sur le plan financier de cette catastrophe ?
19:32 Forcément, c'est difficile de chiffrer tout ça maintenant évidemment,
19:36 mais forcément Marrakech c'est devenu la principale porte d'entrée du pays,
19:39 ça a supplanté Agadir, il y a beaucoup, beaucoup de touristes, beaucoup de Français.
19:44 Je crois que le tourisme marocain va retrouver ses niveaux d'avant Covid
19:48 avec 13 millions de visiteurs cette année.
19:50 Donc évidemment, l'épicentre n'étant pas très éloigné de Marrakech,
19:54 Marrakech étant touchée, la ville a été un peu détruite, abîmée,
19:58 c'est sûr que le tourisme va en prendre un coup.
20:02 Après, il faut penser aussi aux Marocains eux-mêmes.
20:04 Il y a beaucoup de gens qui ont perdu leur maison.
20:06 On peut imaginer que c'est des maisons qui ne sont pas assurées,
20:08 qui vont être construites difficilement.
20:10 Voilà, donc oui, les conséquences seront sans doute importantes économiquement pour le pays.
20:16 Avec une aide également, on le disait, qui va devoir se faire assez rapidement,
20:20 qu'elle soit internationale ou locale, et qui va devoir se faire dans un premier temps
20:25 et puis aussi à plus long terme, Rachel Guerra-Valcarsen.
20:27 Oui, c'est ce que semblent dire les ONG, c'est-à-dire que certes,
20:31 il y a les besoins d'urgence, de recherche d'éventuels survivants ou survivantes.
20:37 Dans les jours qui viennent, pour assurer une logistique de base.
20:40 Mais effectivement, on voit qu'il y a des villages qui sont réduits en miettes,
20:45 littéralement. Et effectivement, je crois que la question, c'est d'abord pour les Marocains eux-mêmes.
20:49 Les touristes étrangers reviendront quand ils pourront revenir.
20:53 Je crois qu'il ne faut pas s'inquiéter pour eux.
20:55 - C'est ça, il y a ce coup de projecteur, Emile Izapalski, des médias,
20:58 et puis du monde entier au moment où les choses arrivent.
21:00 Et puis ensuite, finalement, on le voit dans d'autres catastrophes.
21:05 Les médias, les secours disparaissent petit à petit alors qu'il faut être là.
21:09 - Oui, mais je dirais pareil pour la solidarité que vous avez souligné tout à l'heure, Céverin.
21:12 C'est qu'on est toujours étonnés que dans les moments difficiles, on sait,
21:15 je dis ça pour les Marocains, mais ça pourrait être nous,
21:19 on sait toujours se serrer les coudes, alors que la plupart du temps,
21:21 on est très dispatchés et c'est compliqué d'être ensemble.
21:26 Moi, j'ai l'impression aussi que ça va devenir aussi...
21:29 Alors, je ne parle pas pour le Maroc spécifiquement,
21:32 mais on risque d'avoir des problèmes à cause du climat.
21:35 On le voit déjà de plus en plus, d'inondations, d'événements de ce type
21:38 qui deviennent de plus en plus réguliers.
21:40 Et bizarrement, on est toujours aussi surpris.
21:42 On pense qu'on referme, comme vous dites, la page d'info et on se dit
21:46 "ça y est, on est tranquille et on voit ça ailleurs".
21:48 Vous avez parlé de la Turquie et de la Syrie.
21:50 Là, on parle du Maroc.
21:51 On a énormément d'événements de ce type et je pense qu'il va falloir,
21:53 au bout d'un moment, vraiment agir.
21:56 Je ne sais pas si ça, c'est un élément par rapport au climat,
21:59 mais en tout cas, ce type d'événements va arriver
22:01 et on a l'impression qu'on est toujours très nouveau par rapport à ça.
22:04 Donc, oui, la solidarité peut arriver.
22:07 J'espère sur des éléments positifs.
22:09 On sait s'organiser et on peut probablement plus se structurer
22:13 pour agir face à ces événements.
22:15 Il faut y penser tout le temps et espérer que le Maroc récupérera
22:18 des couleurs rapidement et notamment économiques.
22:21 - Serge Siminaud, vous évoquiez ce silence du roi du Maroc.
22:25 - Oui, alors en tout cas, on ne l'entend pas,
22:29 mais ça ne veut pas dire qu'il ne parle pas parce qu'on est toujours habitué
22:32 à ce que tout aille vite et qu'on attendait sans doute
22:34 qu'il prenne la parole de manière officielle.
22:36 Là, j'entendais ça ce matin, diriger l'armée.
22:41 Donc, il y a des choses qui se font.
22:42 Peut-être que les Marocains attendent un message du roi.
22:46 On verra. Mais il y a quelque chose qui est important aussi
22:49 dans ce qu'on disait sur le tourisme, la reconstruction.
22:52 On a moins longtemps parlé des séismes en Turquie, en Syrie,
22:56 qu'on ne parlera longtemps du Maroc parce qu'il y a ce lien
22:58 au-delà des brouilles politiques entre le Maroc et la France.
23:02 Il y a énormément de Français qui vivent au Maroc.
23:04 Il y a cette histoire agitée, mais commune.
23:08 Beaucoup de Français vont en vacances à Marrakech.
23:11 Donc, il y a aussi ce lien-là, sans doute, qui ira au-delà
23:14 des brouilles politiques et qui fera.
23:16 On disait que les touristes y retourneront quand ils seront prêts à y retourner.
23:20 Mais pensons aux Marocains.
23:22 Et là, on ne sait pas dans quel état le pays est réellement aujourd'hui.
23:25 On le verra. Et on ne sait pas comment il peut se relever.
23:27 C'est aussi pour ça qu'on attend peut-être, nous, un message de Mohamed VI,
23:31 parce que c'est souvent à usage interne, mais aussi à usage externe,
23:35 qu'on attend le message des dirigeants d'un pays qui souffre.
23:38 Après, bien évidemment, le côté proche fait qu'on en parlera plus longtemps
23:44 que la Turquie et la Syrie.
23:45 On peut le regretter, même nous, journalistiquement parlant.
23:47 - Émilie Zapalski, on est sur la communication.
23:49 - Non, mais voilà juste un petit message sur la communication.
23:52 C'est très étonnant parce qu'on attend un message de Mohamed VI,
23:55 mais on l'attend plus pour nous, Français, pour donner le feu vert sur notre aide
23:58 que globalement pour les Marocains.
24:01 Je pense qu'il y a des codes culturels,
24:03 peut-être une rapidité un petit peu plus mesurée, nuancée.
24:07 C'est vrai que nous, on est habitués, et notamment avec ce gouvernement,
24:10 à avoir des tweets qui sont dégainés à tire larigot,
24:13 parfois avec des mauvaises surprises, avec des maladresses.
24:16 Bon, là, c'est quelque chose de plus pudique, j'allais dire,
24:19 sur ce qui se passe et comment c'est organisé.
24:22 Et peut-être qu'on peut respecter ça.
24:23 Après, le feu vert de la France, soit, si on peut les aider, tant mieux.
24:26 On ne va pas reprocher à Mohamed VI de se taire et de ne pas donner notre accord.
24:31 Il fait ce qu'il a à faire, probablement en coulisses et sans les médias.
24:35 Ce n'est pas plus mal aussi.
24:37 On lui souhaite beaucoup de courage pour traiter cette situation.
24:41 Et comme vous l'avez dit, on pense aux Marocains
24:43 pour faire face à cette situation terrible pour les uns et les autres
24:46 qui ont perdu la vie, enfin la vie de proches et puis leur maison, évidemment.
24:52 Voilà ce que l'on pouvait dire ce soir sur la situation au Maroc,
24:55 dans les informés, les informés qui reviennent dans un instant
24:58 après un point sur la météo et l'info.
25:21 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
25:22 Il reste encore 14 départements en vigilance orange canicule
25:25 dans le centre-valle de Loire et en Ile-de-France.
25:27 Mais cette alerte devrait enfin être levée dans la nuit.
25:30 Alors c'est vrai, en attendant, il fait toujours très chaud.
25:33 Difficile de trouver le sommeil à Paris, notamment,
25:35 où le mercure affiche ce soir 26 degrés sous-abri.
25:38 Les températures qui ont commencé à baisser légèrement aujourd'hui dans l'ouest
25:41 à la faveur d'une petite perturbation qui finit de s'évacuer par les Hauts-de-France.
25:46 Mais c'est surtout un second front plus orageux qui rentre ce soir par le sud-ouest,
25:50 ce qui va nous permettre de mieux respirer.
25:52 Car demain, lundi, ce front va progressivement recouvrir l'ouest de l'Hexagone
25:56 et sa domination sera encore un peu plus marquée l'après-midi.
26:00 Résultat, les températures vont redevenir supportables avec de la douceur le matin
26:05 et des valeurs plus tard dans la journée qui basculeront sous les 30 degrés dans l'ouest.
26:10 La chaleur perdurant encore un peu plus dans l'est du pays.
26:13 L'information continue, très bonne soirée.
26:15 ...
26:40 - Soyez les bienvenus si vous nous rejoignez sur France Info.
26:43 Dans l'actualité ce soir, le bilan s'alourdit d'heure en heure au Maroc,
26:46 près de 48 heures après le séisme, plus de 2100 morts désormais dans 4 Français.
26:51 Les opérations de sauvetage se poursuivent dans les décombres avec le renfort de l'armée.
26:55 Les dernières images commentées par Marine Mulcey.
26:57 - Les secouristes extraient encore des décombres sans vie.
27:03 A Mismise, petite ville proche de l'épicentre du séisme, a été durement touchée.
27:11 La moitié des habitants sont décédés.
27:13 Aucune maison n'a survécu au tremblement de terre.
27:17 Difficile pour les survivants de retrouver leurs affaires dans ce qui reste de leur foyer.
27:22 Les images de rescapés sortis des gravats se font de plus en plus rares
27:26 et ont laissé place aux images d'enterrement.
27:29 Les survivants creusent les tombes de leurs proches dans une immense détresse.
27:34 - Nous vivons une crise.
27:36 Nous demandons que le roi Mohamed VI intervienne et nous envoie de l'aide
27:40 car nous vivons une situation traumatisante.
27:43 Les gens n'ont pas d'électricité, ils n'ont rien à manger ni à boire, pas de pain, rien.
27:49 Dans les villages, les habitants cherchent eux-mêmes leurs voisins.
27:56 Ici, avec un engin de chantier, ils interviennent avec précaution.
28:01 Des corps se trouvent sous les maisons effondrées.
28:05 Certains logements sont encore debout, mais les dégâts sont importants
28:09 et les rescapés ont tout perdu.
28:12 - Je ne pouvais pas m'échapper car le toit m'est tombé dessus.
28:17 J'ai été piégé, j'ai été sauvé par mes voisins qui ont enlevé les pierres à la main.
28:22 Maintenant, je vis chez eux car ma maison est en ruine.
28:26 L'aide sur place s'organise.
28:28 A Asni, un camp de la protection civile a été mis en place.
28:31 Les survivants y sont accueillis et logés dans des tentes
28:34 car ils ne peuvent pas rentrer chez eux.
28:37 Les secours sont arrivés avec du pain, pas assez pour tout le monde.
28:42 Ces deux femmes ont dû se battre pour obtenir de la nourriture,
28:46 mais n'ont pas de place pour dormir dans le camp ce soir.
28:51 Dans les villes, l'afflux de blessés est ininterrompu depuis hier.
28:54 Les hôpitaux sont saturés.
28:58 - La province d'Al-Aouz, où se situe l'épicentre du séisme,
29:01 est la plus endeuillée avec près de 1300 morts.
29:04 Dans ces villages martyrs, complètement détruits,
29:06 les rescapés manquent de tout et appellent au secours.
29:09 Estelle Farge.
29:12 A l'aide de bambous et de couverture,
29:14 ces hommes sont en train de construire un campement de fortune.
29:17 La scène se déroule à Douarazrou,
29:19 dans la province d'Al-Aouz, à 80 km de l'épicentre du séisme.
29:24 Ici, l'aide des pouvoirs publics n'est toujours pas arrivée.
29:29 - Ça fait deux jours que je suis en train d'attendre.
29:32 Mais là, on se débrouille déjà pour mettre les enfants à l'abri.
29:37 Comme cela, on peut attendre les aides.
29:39 La situation est compliquée.
29:41 Vous voyez, c'est tellement spartiate, simple.
29:46 Mais quand même, avec ça, les enfants peuvent être à l'abri,
29:48 manger et dormir tranquillement.
29:54 Tout ce qu'Abdel Arif a pu récupérer, c'est ce tas de couverture.
29:58 Impossible pour les habitants de retourner dans les maisons.
30:02 Celles-ci menacent de s'effondrer.
30:06 - Ce que j'attends, on ne se sent pas en sécurité,
30:09 puisque toutes les maisons risquent de tomber n'importe quand.
30:12 Moi, je suis comme tout le monde.
30:21 On aimerait bien avoir un refuge pour être sains et saufs,
30:24 où l'on peut être au calme.
30:26 - Ici, on a vraiment besoin de faire des réserves de nourriture
30:29 pour tous les habitants de Douar.
30:37 - Les habitants de ce village sont aussi confrontés
30:40 à des coupures d'eau et d'électricité.
30:42 A Douar Azrou, 2 personnes ont péri dans le séisme
30:45 et 70 autres ont été blessées.
30:48 - Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
30:51 On vous invite à suivre Les Informés sur France Info.
30:54 ...
31:11 - Et nos informés sont toujours là.
31:13 Rachel Garra, Valcarcel, journaliste politique.
31:16 À 20 minutes, Émilie Zapalski, fondatrice de l'agence de communication.
31:20 Je vous conseille Séverin Husson, de La Croix, rédacteur en chef adjoint.
31:23 Et Serge Simineau, journaliste au service politique de France 3, France Télévision.
31:28 Nous avons largement parlé du Maroc.
31:31 Dans la première partie, les chefs d'État, dont Emmanuel Macron,
31:34 ont fait preuve de leur compassion et de leur solidarité avec le pays.
31:38 Depuis le G20 en Inde, le président français qui se trouve désormais au Bangladesh
31:42 pour une rapide visite.
31:44 Pourquoi tient cette étape au Bangladesh, Rachel Garra, Valcarcel ?
31:48 - Le président a pris l'habitude, lors de grands sommets,
31:52 d'avoir une étape en plus pour aller dans un pays
31:55 dans lequel on n'irait pas forcément directement.
31:57 Il avait été en Mongolie, par exemple, après le G7 au Japon.
32:00 C'était le premier président français à y mettre les pieds.
32:02 Alors là, ce n'est pas le cas. François Mitterrand y est allé en 1990.
32:06 Mais c'est à voir dans le cadre des ambitions françaises dans la zone indo-pacifique.
32:12 Alors il y a des relations déjà avec le Bangladesh.
32:16 Il y a la France qui essaie d'avoir une coopération maritime,
32:20 notamment avec le pays.
32:22 C'est dans ce cadre-là. On sait bien que ces dernières années,
32:25 la France qui essaie d'exister sur ce nouveau théâtre,
32:30 enfin, ce n'est pas un nouveau théâtre, mais sur ce théâtre majeur.
32:33 - Ce terrain indo-pacifique.
32:34 - Voilà, ce terrain désormais majeur au niveau diplomatique,
32:37 a pris des coups avec l'affaire des sous-marins australiens.
32:41 Vous vous souvenez, il y a bientôt deux ans maintenant,
32:44 la France avait vendu des sous-marins à l'Australie.
32:47 Finalement, elle a dédié sa signature pour partir dans une aventure
32:50 avec le Royaume-Uni et les États-Unis.
32:53 Bon, la France essaie de poser des pions ici ou là.
32:56 - Le Bangladesh, qui est très dépendant de la Chine aussi, c'est vrai, Husson.
33:00 Pour ce pays, c'est l'occasion de s'émanciper un peu.
33:03 - Oui, c'est l'occasion de s'émanciper.
33:04 C'est ce qu'espère Emmanuel Macron, d'ailleurs, en y allant.
33:07 Le Bangladesh est proche aussi de l'Inde,
33:10 qui est un pays que le président de la République courtise.
33:13 On se souvient qu'il avait invité Narendra Modi le 14 juillet.
33:17 Et puis, effectivement, Emmanuel Macron a l'habitude de faire des arrêts
33:21 avant ou après des sommets internationaux.
33:23 Il prend aussi l'habitude d'aller dans cette région.
33:25 On se souvient qu'il était à Los Rilankas en juillet.
33:28 Voilà, donc, effectivement, tout ça est à replacer dans ce théâtre de tensions
33:34 qui est devenu cette énorme zone qui recouvre grosso modo
33:37 les océans indiens et pacifiques,
33:40 avec une tension autour de la Chine qui a des velléités d'expansion.
33:49 On a publié un papier la semaine dernière montrant que l'un des ministères chinois
33:54 avait publié une carte du pays et avait annexé une partie de l'Inde,
33:59 une partie de la Malaisie et même une partie de la Russie,
34:02 qui est pourtant son allié.
34:03 Voilà, donc, on sait que c'est une zone qui se militarise,
34:06 notamment sous l'effet de la Chine, avec des grosses tensions économiques.
34:10 Et la France essaye d'y jouer son rôle.
34:12 Elle y est d'ailleurs présente avec une partie de ses territoires,
34:16 Nouvelle-Calédonie, La Réunion, etc.
34:18 - Et puis en cette période de forte canicule en France,
34:21 les enjeux climatiques aussi sont plus que jamais présents.
34:24 Le Bangladesh, pays le plus pollué au monde,
34:27 menacé aussi par la montée des eaux.
34:29 La France, Serge Stimineau, veut mettre en avant son savoir-faire
34:32 dans l'adaptation aux changements climatiques.
34:34 - Oui, puis on sait bien qu'en termes de géostratégie et géopolitique,
34:37 les absents ont toujours tort.
34:38 Donc il faut tenter d'y être, d'y mettre un pied,
34:40 qu'il soit économique, politique.
34:42 Vous l'aviez dit, peut-être des solutions par rapport aux dérèglements climatiques,
34:45 parce que le Bangladesh est terriblement exposé à l'horizon 2050.
34:49 Et puis, il y a beaucoup de visites apparemment,
34:51 à ce moment, au Bangladesh.
34:52 Je crois que le ministre des Affaires étrangères russe,
34:55 M. Lavrov, il était avant le président de la République français.
34:58 La Chine a un accord, en tout cas une stratégie,
35:01 depuis plusieurs années, autour de 2015-2016, je crois,
35:03 avec ce pays.
35:04 Donc il faut tenter d'y être.
35:06 Rachel le disait, je crois que c'est d'ailleurs le message de l'Élysée.
35:09 Cette stratégie indo-pacifique à relancer.
35:12 Donc, après tout, c'est son rôle.
35:15 Après, c'est vrai qu'il y a de la concurrence.
35:17 La Chine, les Russes, et puis l'Inde.
35:20 Donc le président Macron profite du G20 pour faire un petit saut au Bangladesh.
35:25 Et on verra si ça donne des marchés, si on vend des avions,
35:28 et si on peut les aider en termes de dérèglement climatique.
35:31 Ça, quand même, ce serait quelque chose de positif.
35:33 Parce qu'ils sont réellement très très menacés.
35:35 - Emile Zapalski, votre regard sur ce déplacement au Bangladesh ?
35:38 - On ne peut pas reprocher l'événité du président de la République
35:41 d'essayer justement d'avoir cette place dans cette nouvelle organisation.
35:44 C'est vrai qu'on voit un nouvel ordre mondial se dessiner,
35:47 se confirmer peut-être pas, mais en tout cas se dessiner,
35:50 l'Inde avec la Chine, la Russie,
35:53 et on voit qu'on compte globalement de moins en moins,
35:56 que ça soit la France ou l'Europe,
35:58 entre la Chine et les Etats-Unis,
36:00 dans cette zone indo-pacifique.
36:02 On ne peut pas lui reprocher d'avoir cette volonté.
36:04 Je pense qu'il faut le faire avec beaucoup d'humilité,
36:06 ou en tout cas une stratégie assez maligne.
36:08 Et, je regrette par contre, je critiquerais un peu parfois
36:11 la diplomatie de Macron, qui est un petit peu,
36:14 parfois premier degré, et qui passe parfois mal.
36:16 - Peu subtile.
36:17 - Elle est peu subtile, et souvent on a l'impression d'entendre dire
36:20 des choses qu'on imagine beaucoup plus à faire dans du velours.
36:24 Je pense qu'il y a aussi un intérêt très économique,
36:28 parce que, encore une fois, la Chine, c'est le premier partenaire commercial
36:31 du Bangladesh, si je ne me trompe pas.
36:33 Et la France, évidemment, a envie de commercer,
36:37 à commercer fortement avec ce pays,
36:40 et voit cette opportunité dans tout ce qui se passe,
36:43 vous l'avez dit, au niveau du climat,
36:45 comment on peut les aider.
36:46 Et je pense qu'il y a, voilà, cette volonté, un petit peu,
36:49 de faire du business aussi là-dessus.
36:51 Et probablement, le business peut marcher un peu avant la diplomatie,
36:54 mais soyons positifs.
36:55 - Emmanuel Macron au Bangladesh.
36:57 La rentrée politique de Marine Le Pen.
36:59 On va en parler dans un instant, ce sera juste après.
37:01 L'essentiel à retenir à 20h40, Emmanuel Langlois.
37:05 - L'Espagne, premier pays à venir en aide au Maroc.
37:08 Madrid envoie 86 secouristes,
37:11 accompagnés de chiens spécialisés dans la recherche de victimes,
37:14 après avoir reçu une demande d'aide officielle de Rabat,
37:18 près de deux jours après le séisme meurtrier de vendredi soir.
37:22 Le bilan du tremblement de terre aggrame ce soir à 2 122 morts
37:26 et 2 420 blessés, annonce des autorités marocaines.
37:30 Christophe Lecourtier, l'ambassadeur de France au Maroc,
37:32 affirme, lui, sur BFMTV, avoir toutes les raisons de penser
37:36 que le Maroc va accepter l'aide française d'ici quelques heures.
37:41 Deux personnes blessées par balle ce matin dans le quartier Pissevin de Nîmes.
37:45 C'est là où, il y a trois semaines maintenant,
37:47 un enfant de trois ans avait trouvé la mort,
37:49 fait par une balle perdue.
37:50 Une Kalachnikov, aujourd'hui, a été retrouvée
37:52 dans l'un des véhicules incendiés.
37:54 La police judiciaire est chargée de l'enquête.
37:57 Et puis, près de 250 personnes ont-elles été évacuées la nuit dernière
38:00 d'un immeuble abritant des logements sociaux à Martigues,
38:03 dans les Bouches-du-Rhône, en raison de l'apparition de fissures
38:06 mettant en péril la solidité du bâtiment.
38:08 C'est un habitant qui avait entendu un craquement dans la nuit
38:11 et qui a prévenu les pompiers.
38:13 Le sport est après le bronze qu'ils avaient décroché lors de l'Euro
38:16 organisé à domicile l'an dernier.
38:18 Les basketteurs allemands récidives,
38:20 ils s'imposent cette fois en finale de la Coupe du Monde
38:22 face à la Serbie, 83 à 77.
38:25 Les allemands qui décrochent ainsi le premier titre de leur histoire.
38:29 Et puis, un moment fort dans le mondial de rugby,
38:32 l'Afrique du Sud s'accrée en 2019, champion en titre donc,
38:35 entame la défense de son titre face à l'Ecosse,
38:38 une équipe réputée imprévisible.
38:40 En attendant, Pays de Galles contre Fidji,
38:42 ce sera à 21h à Bordeaux.
38:49 20h, 21h, les informés, Victor Mathey.
38:54 La politique à présent est la rentrée de la finaliste
38:57 des deux dernières élections présidentielles, Marine Le Pen,
39:00 dans son fief d'énim Beaumont ce dimanche,
39:02 qui déplore un effondrement généralisé de la France.
39:06 Chaque jour, mille événements nous rappellent l'état de délabrement
39:11 dans lequel 40 ans d'erreurs stratégiques ont mis notre pays.
39:15 En matière économique, sociale, éducative, sécuritaire ou migratoire.
39:21 Les premiers à qui nous devons redonner cette force,
39:25 ce sont nos jeunes.
39:27 Ils ont subi l'effondrement de l'école de la République
39:30 et de l'enseignement supérieur.
39:32 Un effondrement qui est le premier responsable
39:35 du déclassement des générations futures.
39:37 L'effondrement est généralisé et il en va de même,
39:41 mes chers amis, pour l'économie nationale.
39:43 - Rachel Balcarcel, Marine Le Pen, avait fait en quelque sorte
39:47 vœu de silence médiatique cet été pendant quelques semaines.
39:51 C'est du Marine Le Pen pur jus qu'on a retrouvé aujourd'hui.
39:53 - Oui, voilà, c'est du "on ne peut plus" classique.
39:56 Elle est sur la lignée qui est la sienne depuis des mois,
40:00 sinon depuis la présidentielle.
40:02 Au fond, pour le moment, elle n'a pas besoin de faire autre chose
40:08 puisque à peu près la classe politique entière lui fait sa campagne.
40:12 Donc elle a besoin d'être dans son couloir.
40:14 Et je pense qu'aujourd'hui, elle était pile poil dans ce rôle-là,
40:19 même les attaques qu'elle a contre Emmanuel Macron.
40:21 - Pour ceux qui ne suivent pas forcément toutes les arcanes
40:23 de la politique au quotidien, pourquoi est-ce que vous dites
40:25 que toute la classe politique lui fait sa campagne ?
40:27 - Moi, je suis frappé depuis les législatives,
40:30 depuis la surprise des 88 désormais députés RN.
40:34 C'est que tout le monde les trouve géniaux.
40:38 "Ah là là, ils ont encore fait un truc, là, ils sont forts,
40:40 quelle tacticienne !"
40:42 Ou quand Gérald Darmanin dit "elle va gagner probablement".
40:46 Tout s'organise pour qu'on pense que, effectivement,
40:51 c'est non seulement probable, mais c'est inévitable.
40:54 Donc elle n'a pas grand-chose à faire là-dessus.
40:57 Juste, il ne faut pas d'erreur.
40:58 Bon, là, elle était pile, elle a coché les cas qu'il fallait cocher.
41:02 - Il y a eu ce sondage, d'ailleurs, c'est Vrain-Husson, cette semaine,
41:04 qui dit que la confiance en le Rassemblement National,
41:07 Marine Le Pen, est de plus en plus forte.
41:09 - Oui, juste, moi, je ne dirais pas que tout le monde les trouve géniaux,
41:11 tout le monde les trouve sérieux.
41:13 On est un peu étonné de ce groupe, effectivement,
41:17 qui semble travailler avec des personnalités qui ont un peu émergé,
41:20 comme Jean-Philippe Tanguy, des gens qui sont sérieux.
41:24 Mais de les dire géniaux, ils ne font pas de bruit,
41:27 ils ne font pas d'erreur.
41:30 - Ça fait peu, quand même.
41:32 - Oui, mais bon, je n'ai pas le souvenir d'une proposition qui a été reprise,
41:38 ou d'un truc génial, je veux dire.
41:40 - Non, non, tout à fait.
41:41 - Quant au sondage, oui, alors le sondage, effectivement,
41:43 montre qu'elle a le vent en poupe.
41:45 Elle est créditée, un peu plus qu'avant, d'une stature de chef d'État,
41:50 d'une femme, voilà, qui est capable de gouverner.
41:52 Bon, et en même temps, le sondage montre bien que c'est très ambivalent.
41:56 Et on continue, majoritairement, les Français continuent la classe à l'extrême droite.
42:00 Elle continue à avoir une image autoritaire.
42:03 Donc, voilà, on voit que ça bouge,
42:05 et que, globalement, les signaux sont plutôt verts pour elle,
42:09 que son image s'améliore.
42:11 Mais ce n'est pas gagné.
42:13 - Il y a quand même cette dédiabolisation, cette normalisation qui continue.
42:16 Peut-être la réception de Jordane Bardella, il y a dix jours,
42:19 par Emmanuel Macron, aux rencontres de Saint-Denis,
42:22 a contribué ou participé à...
42:24 - Oui, sur cette rencontre, l'Arc républicain devait exclure le RN et la France insoumise.
42:28 Il les a invités, donc...
42:30 Non, je pense qu'en revanche, il y a un climat politique qui leur est favorable.
42:34 C'est pour ça que je rejoins Rachel, juste sur le fait qu'elle n'a pas besoin de s'exprimer.
42:38 Mais la politique menée, qui heurte les Français, qui divise les Français,
42:42 à un moment donné, rend service aussi au RN.
42:45 Et je vais schématiser, mais on a bien vu que lors des deux élections présidentielles,
42:50 Emmanuel Macron s'est présenté comme un obstacle au RN.
42:54 On se demande si certains mots, certains propos et certaines politiques n'en font pas un tremplin.
42:58 Lorsque Gérald Darmanin dit qu'il est assez probable qu'elle l'emporte,
43:02 que Nicolas Sarkozy, dans son livre, ne comprend pas la diabolisation,
43:05 est-ce que c'est une tactique pour dire "attention, ils peuvent gagner, donc on vous prévient"
43:10 ou est-ce qu'ils ne sont pas en train de préparer les Français à leur propre défaite politique
43:14 en installant le RN comme un possible vainqueur ?
43:17 Donc effectivement, Marine Le Pen, qui fait une rentrée en deux temps,
43:19 parce qu'il y aura les journées parlementaires, je crois, dimanche, à Bocquer,
43:22 n'a pas grand-chose à dire, si ce n'est "que reste-t-il de l'État ?"
43:25 donc ce fameux effondrement, presque une anaphore du jour pour elle.
43:29 "Attention, on sait très bien qu'il ne suffit plus de crier au loup avec le RN
43:34 et qu'il se rapproche de la bergerie."
43:36 Votre regard de communicante sur cette première sortie de Marine Le Pen ?
43:40 Je pense qu'elle est complètement en phase avec la stratégie qu'elle a choisie pour la présidentielle 2022.
43:44 Elle est sur le pouvoir d'achat depuis ce moment-là,
43:46 et c'est très malin dans les temps qui courent, quand même, avec le Covid, l'énergie.
43:50 On sait que les problématiques des Français à la rentrée, c'est quand même ça.
43:53 C'est quand même principalement les prix à la caisse quand on a fait nos courses.
43:57 Et c'est vrai qu'on a quand même un gouvernement qui est un petit peu à côté de la plaque,
44:01 avec un Bruno Le Maire qui n'arrête pas de dire "je vais être plus méchant".
44:04 En laissant peut-être à reconquête d'Éric Zemmour le côté anti-étranger, anti-immigrant.
44:09 Voilà, exactement comme en 2022, plus il crie sur les immigrés et tout, moins elle a à le faire.
44:14 Elle a juste rappelé dans son discours quelques chiffres sur les immigrés,
44:17 mais elle n'y a pas passé beaucoup de temps.
44:19 Elle se positionne exactement comme voudrait pouvoir le faire Gérald Darmanin,
44:23 mais ça a été un petit peu raté, sur cette classe populaire, moyenne, qui souffre énormément.
44:28 Et elle, elle le fait avec brio.
44:30 Une fois dit ça, et ce que vous avez dit, c'est-à-dire qu'on a l'impression
44:33 qu'il y a quand même beaucoup de politiques qui favorisent un petit peu cette musique de
44:37 "ils sont très bien ces gens-là, Jordan Bardella, voilà là",
44:40 comme magnifique stature quand il est arrivé aux rencontres de Saint-Denis.
44:43 Et le gouvernement et la Renaissance participent beaucoup à ça,
44:47 en les ayant exclus de la récup' publica, et puis les réintégrant là.
44:50 Mais une fois qu'on a dit ça, vous l'avez dit, Jean-Philippe Tanguy,
44:54 ça ne fait pas tout un gouvernement.
44:56 On a eu quand même des Grégoires de Fournasse dire des ignominies à l'Assemblée nationale.
45:00 On n'a quand même pas des propositions très sérieuses.
45:03 Et en effet, plus elle se tait, plus elle a du pouvoir, plus elle parle, plus c'est compliqué.
45:09 Ne serait-ce que les quelques propositions qu'elle met sur la table,
45:11 une fois qu'elle a fait toute sa communication sur le pouvoir d'achat,
45:14 c'est quoi ? La TVA sur l'énergie ? Quelle mesure la plus inégalitaire ?
45:18 C'est pas comme ça qu'on fera de la transition écologique.
45:20 Les Gilets jaunes nous ont montré qu'une hausse de la taxe sur les carburants,
45:24 c'était compliqué à gérer.
45:26 Ce que je veux dire, c'est que, oui, le silence lui va bien, mais la parole ne lui va pas bien.
45:30 Donc c'est très bien, parce qu'elle est encensée là, à quelques années 2027,
45:34 quand elle va sortir du bois, parce qu'elle sera obligée à faire des débats comme elle a pu faire,
45:38 souvent, il n'y a plus personne.
45:40 - Notre Le Pen qui faisait sa rentrée, Marion Maréchal, dans les Alpes-de-Haute-Trovence,
45:44 faisant de gros appels du pied aux électeurs des Républicains,
45:48 qui sera la tête de l'Istre, reconquête le parti d'Éric Zemmour aux Européennes en juin.
45:52 Rachel Garabal-Carcel, c'est là que les réserves de voix se situent aujourd'hui
45:56 pour un parti comme Reconquête, chez LR ?
45:58 - En tout cas, c'est là qu'elle se situait l'année dernière à la présidentielle.
46:01 C'est-à-dire que l'électeur type d'Éric Zemmour, c'est plus un électeur de François Fillon en 2017
46:07 qu'un électeur de Marine Le Pen en 2017.
46:09 Les électorats de Marine Le Pen et d'Éric Zemmour, ils sont presque en miroir l'année dernière.
46:15 C'est un électorat extrêmement bourgeois pour Éric Zemmour,
46:19 en tout cas où la bourgeoisie est largement surreprésentée.
46:22 Et pour Marine Le Pen, les classes populaires sont un peu plus surreprésentées.
46:27 - C'est vrai, ils sont. Cette "guerre" des Le Pen,
46:32 c'est une espèce de fabrication médiatique que l'on a depuis un moment,
46:36 ou je vois que Rachel... - C'est plus que ça quand même,
46:39 elles sont quand même dans deux parties différentes.
46:41 - Oui, oui, elle s'est émancipée Marion Maréchal, donc oui, c'est plus que ça maintenant.
46:45 Et puis elles sont dans deux parties différentes et elles ne sont effectivement pas sur la même ligne.
46:50 Vous l'avez dit. - Oui, et puis il y avait une tête de liste quand même.
46:53 - Tête de liste aux européennes. - Tête de liste aux européennes
46:55 face à l'autre étoile montante de cette droite ou extrême droite,
47:01 qui est Jordan Bardella, qui est le président du RN.
47:04 - Jordan Bardella, tête de liste pour les européennes le 9 juin 2024,
47:08 tout comme Marion Maréchal, on l'a dit, pour le parti Reconquête.
47:11 La dernière partie des informés, dans un instant, on parlera de la Coupe du Monde de rugby,
47:15 des premiers couacs dans l'organisation, le temps de dérouler le Fil info de 20h50.
47:21 Emmanuel Langlois.
47:23 - Et au Maroc, de nombreux habitants se sont rués dans les hôpitaux,
47:27 en particulier à Marrakech, pour donner du sang pour les victimes du séisme meurtrier d'avant-hier.
47:32 Ce vendredi soir, secouristes volontaires et militaires s'activent toujours,
47:35 alors qu'il est pour tenter de retrouver des survivants parmi les décombres.
47:39 Le tremblement de terre a fait plus de 2100 morts au sud-ouest de cette ville touristique qu'est Marrakech,
47:45 dont 4 Français, selon les autorités locales.
47:48 Emmanuel Macron assure que la France est prête à intervenir,
47:52 quand les autorités du Maroc le jugeront-ils.
47:54 Un premier pays, l'Espagne, en voit, elle, ce soir, 86 secouristes,
47:58 accompagnés de chiens spécialisés dans la recherche de victimes, à la demande du gouvernement marocain.
48:05 Dernière journée de canicule avant la délivrance en France.
48:08 Des orages avec d'éventuels épisodes de grêle.
48:11 D'ici, prend la chaleur.
48:12 Peu à peu, à partir de demain lundi, la vigilance orange canicule sera levée demain matin à 6h,
48:17 pour l'Île-de-France et le centre Val-de-Loire, d'après Météo France.
48:21 Le record de chaleur pour un mois de septembre est tombé,
48:24 encore ce dimanche, au Touquet, 32,8°C, ou encore à Boulogne-sur-Mer, ou à Calais, dans le Pas-de-Calais.
48:30 Sans surprise, à l'étranger, le parti de Vladimir Poutine arrive en tête des élections régionales,
48:35 dans les régions du Donbass, annexées par Moscou il y a un an, ainsi qu'en Crimée, Kiev,
48:40 et ses alliés occidentaux dénoncent des scrutins illégaux.
48:44 Et puis, pour la première fois depuis la création de l'État hébreu, en 1948,
48:48 une délégation israélienne est arrivée officiellement sur le sol saoudien, aujourd'hui,
48:54 à l'occasion de la 45e édition du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO à Riyad.
48:58 L'Arabie saoudite ne reconnaît toujours pas l'existence d'Israël,
49:02 mais elle a décidé d'accorder, pour la première fois donc, des visas à des officiels israéliens.
49:17 Notre dernier thème, ce soir, concerne la Coupe du monde de rugby, vous le savez,
49:21 organisée en France, qui a démarré vendredi, avec la belle victoire des Bleus face à la Nouvelle-Zélande.
49:27 On a entendu les critiques sur la cérémonie d'ouverture, orchestrée et incarnée par Jean Dujardin,
49:32 mais la première polémique, allez, osons le mot, est née hier avec le match Argentine-Angleterre,
49:38 des supporters anglais qui n'ont pas réussi à entrer dans le stade Vélodrome à Marseille
49:42 avant le coup d'envoi, de quoi refaire surgir le cauchemar de la finale de la Ligue des champions de football.
49:47 C'était en 2022 au Stade de France, un fiasco dont se souviennent encore les fans de Liverpool,
49:52 la presse anglaise s'en donne à cœur joie. Serge Simineau, fausse polémique ou vrai couac d'organisation ?
49:58 Alors, pour sourire un peu, ceux qui n'ont pas vu le début du match n'ont pas raté grand-chose, si on parle de sport.
50:03 Plus sérieusement, bon, c'est pas la même ampleur, les explications qu'on a pu entendre aujourd'hui,
50:10 c'est que massivement des supporters seraient arrivés un peu tard et en même temps.
50:15 Après, ça s'est fluidifié. La Fédération internationale de rugby a quand même noté qu'il fallait arranger les choses.
50:19 Il y a quand même eu un couac, on peut s'attendre quand même à ce que des supporters arrivent en même temps.
50:26 Mais la presse anglaise, vous l'avez dit, s'en donne à cœur joie parce que là, oui, il y a eu un vrai traumatisme
50:33 de la finale de la Ligue des champions. Là, c'est incomparable. Ça ne permet pas aux Anglais de, comment je pourrais dire,
50:42 de se moquer une fois de plus de Gérald Darmanin. Mais il ne faut pas que ça se reproduise parce que du côté français, on dit quoi ?
50:47 C'est la préparation des Jeux olympiques.
50:49 Répétition générale.
50:51 Voilà, on ne parle plus que des Jeux olympiques. On parle moins des médailles françaises vu qu'il y en a peu.
50:54 Donc, on parle de la répétition en termes de sécurité, sachant que ça va être très compliqué.
50:58 Il ne faut pas que ça se reproduise parce qu'on est regardé de manière internationale.
51:03 Et puis, il y a une autre polémique dont personne ne parle, c'est que les hymnes de chanté, ce n'est pas une répsite.
51:09 Donc, vous voyez, je ne sais pas si c'est Gérald Darmanin qui en est responsable, mais non, plus sérieusement,
51:13 pour ce qui s'est passé au stade Vélodrome, il y a eu un petit souci à Bordeaux aussi, je crois, un peu avant.
51:17 Voilà, ce n'est pas de l'ampleur de la Ligue des champions. Il ne faut pas que ça se reproduise.
51:21 Et puis, je vous le dis, le match a commencé à la 20e minute, donc ça va, pas trop de problèmes.
51:25 - Deux façons de voir les choses, le verre à moitié plein ou à moitié vide, Émilie Zapalski.
51:29 On peut se dire, on n'est pas prêts du tout et c'est une catastrophe justement pour les Jeux dans un an.
51:34 Ou au contraire, on fait les erreurs maintenant et on ne les fera plus dans 10 ou 11 mois.
51:38 - Oui, mais quand les erreurs se répètent un peu au fil des années, comme vous l'avez dit, c'est un peu inquiétant quand même.
51:43 Et puis, c'est très peu de temps, les JO. Donc, non, je pense qu'on n'a vraiment pas le droit à l'erreur.
51:47 Il faut vraiment rectifier ce genre de choses. Moi, ça me fait très peur, l'ouverture des Jeux olympiques avec la scène.
51:52 - Ce n'est pas la même ampleur de toute façon. - Non, mais si on ne sait pas gérer, forcément, il y a une petite...
51:57 - Lui, ce qui peut faire peur un peu, c'est qu'on a l'impression que cette Coupe du monde de rugby, qui est déjà un immense événement,
52:02 est considérée comme un tout petit test à l'argent du jardin.
52:07 - Je ne ferai pas de commentaire sur la série "Médis ouverture", mais on a l'impression qu'il y a peut-être une petite vengeance aussi.
52:13 Les supporters anglais ont été fortement ciblés par Gérald Darmanin, avec beaucoup d'assurance, pour s'excuser de ce qui s'était passé.
52:20 Donc peut-être qu'il y a un peu l'envie de grossir tout ça. Mais globalement, oui, on n'a pas le droit à l'erreur. Et on va être regardés...
52:26 Moi, je ferai juste un aparté sur une petite chose qui me choque énormément. C'est tous les prix pour les JO.
52:31 C'est aussi ça, l'image de la France. C'est tous les prix à l'allocation, à l'hôtel ou quoi. Je ne comprends pas.
52:36 Alors je sais que ce n'est pas régulable parce que c'est du privé. Mais j'imagine qu'on doit pouvoir faire quelque chose.
52:40 Ça me choque énormément, ce qui est en train de se passer. Que tout le monde veut louer, que ce soit des hôtels, des particuliers ou quoi.
52:46 Je trouve que c'est une indécence, en fait, par rapport à ce qui se passe. Mais bon, c'est mon petit coup de gueule.
52:51 C'est un autre débat.
52:52 C'est un autre débat. Mais ça revient au même. C'est-à-dire qu'on a les projecteurs qui sont braqués sur nous.
52:59 C'est en effet, il faut faire attention. C'est l'image de la France. Et puis voilà, on a envie que ça se passe sereinement.
53:04 Mais ça fait un petit peu peur. Oui, il va falloir que ça se rectifie.
53:07 Rachel Valcarcel, Serge Simineau en parlait. C'est resté un vrai traumatisme pour les Anglais, ce qui s'était passé au Stade de France.
53:14 Il y a de quoi. Parce que ce qui s'est passé au Stade de France, c'est vraiment grave. Hier soir, bon, ça s'est assez relativement vite régulé.
53:20 Mais vous savez, en rugby, en mêlée, quand vous avez un pilier qui ne va pas bien, qui n'est pas très stable, les arbitres se passent le mot.
53:28 Et du coup, les arbitres ont un peu plus l'œil sur lui. Donc il est un peu plus pénalisé.
53:32 Là, je pense que c'est un peu ça qui arrive à la France. C'est-à-dire à chaque fois qu'il y aura ça, on le regardera.
53:37 Moi, ce qui me marque, c'est qu'il y a quand même des dizaines de matchs de rugby et de foot dans ces mêmes stades chaque week-end en France.
53:42 Et qu'à priori, ça se passe sans trop de problèmes.
53:45 - Donc c'est quand on a la pression.
53:47 - Je ne comprends pas pourquoi il y a eu souci hier soir. Bon, après, il y a eu un autre match au Vélodrome aujourd'hui entre l'Afrique du Sud et l'Écosse.
53:55 Visiblement, les Écossais et les Africains du Sud sont plus à l'heure.
53:59 - Ça s'est bien passé. Avant le coup de sifflet final, c'est Brunusson. Le dernier mot, il est pour vous.
54:04 - Je vais avoir un mot plutôt vers à moitié plein. Moi, je pense que des polémiques, il y en a à chaque fois.
54:10 Je veux dire, la Coupe du Monde au Qatar, il y en a eu beaucoup plus.
54:14 Donc il y en a à chaque fois. Je suis confiant dans la capacité de la France à la fois à bien organiser cette compétition-là et puis les Jeux olympiques.
54:22 - Et à produire des polémiques. - Voilà. Et à produire des polémiques.
54:24 - Et vous avez la parole, Séverin Brunusson. Tiens, la Une de la Croix pour demain.
54:28 - La Une de la Croix, elle est sur le Maroc avec un grand reportage dans un village non loin de l'épicentre.
54:34 Et une une avec un titre de une sur le temps des secours.
54:38 - Le temps des secours à la Une de la Croix demain.
54:40 Merci beaucoup Séverin Brunusson, rédacteur en chef adjoint de la Croix.
54:44 Serge Simineau, journaliste au service politique de France 3.
54:47 Émilie Zapalski, fondatrice de l'agence de communication Émilie.
54:50 Conseillez-vous Rachel Garra, Valcarcel, journaliste politique à 20 minutes.
54:54 Merci à tous. Les informés reviennent demain matin.

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