SMART IMPACT - Réutilisation d'eaux usées, la France en retard
Mardi 12 septembre 2023, SMART IMPACT reçoit Willy Fortunato (Directeur général délégué, UV GERMI) et Aurélie Colas (Déléguée générale, Fédération professionnelle des entreprises de l’eau)
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00:00 Générique
00:02 ...
00:05 -La France va-t-elle enfin rattraper son retard
00:08 en matière de réutilisation des eaux usées ?
00:11 C'est le thème de notre débat avec Aurélie Collat.
00:13 Bonjour. -Bonjour. Merci.
00:15 -Vous êtes déléguée générale
00:17 de la Fédération professionnelle des entreprises de l'eau.
00:20 Avec nous, en duplex, Willy Fortunato,
00:22 directeur général délégué d'UV Germy.
00:24 Bonjour à vous aussi. Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:28 On pose le décor. Les entreprises de l'eau,
00:30 c'est combien de salariés, quel chiffre d'affaires global ?
00:33 Ca pèse combien ?
00:34 -On a 5 entreprises de l'eau
00:36 qui sont réunies dans la Fédération des entreprises de l'eau,
00:40 qui, aujourd'hui, sont SOR, Suez, Veolia,
00:43 Sogedo et Séfo.
00:44 C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
00:47 Ce sont des entreprises qui comptent 28 000 salariés en France
00:51 et qui couvrent le champ de la production
00:53 et de la distribution d'eau potable pour 60 % des Français
00:57 et de 50 % du service d'assainissement,
00:59 du traitement des eaux usées,
01:01 ce dont on va parler aujourd'hui, pour la population française.
01:04 -Ces enjeux de réutilisation de l'eau,
01:08 vous en parlez depuis longtemps,
01:10 parce que le 1er constat, c'est le constat du retard français.
01:14 Ca fait longtemps que vous essayez de sensibiliser ?
01:17 Ou c'était pas forcément un enjeu ?
01:19 Comme tout le monde en disait, de toute façon,
01:21 de l'eau en France, on en aura toujours ?
01:23 -La France a besoin de la réutilisation aujourd'hui.
01:26 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
01:29 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
01:32 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
01:35 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
01:38 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
01:41 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
01:44 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
01:47 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
01:50 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
01:53 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
01:56 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
01:59 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
02:02 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
02:05 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
02:08 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
02:11 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
02:14 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
02:17 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
02:20 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
02:23 -C'est un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros.
02:26 -On va faire un peu de pédagogie.
02:28 Quand on parle des eaux usées, des eaux grises,
02:30 c'est différent, c'est la même chose ? Expliquez-nous.
02:34 -Alors, vous avez raison, le champ lexical est important.
02:38 Donc, les eaux usées,
02:39 sarsustrictose, ce sont les eaux qui sont regroupées
02:42 au niveau des stations d'épuration,
02:45 qui sont souvent des stations d'épuration communales.
02:48 L'ensemble des eaux qui partent dans les égouts,
02:50 qu'elles soient individuelles ou issues des industries,
02:54 sont des stations d'épuration.
02:56 Et les stations d'épuration disposent,
02:58 depuis leur création, de différents étages,
03:01 principalement pour le traitement de la pollution physico-chimique.
03:05 Donc, ça, c'est ce qu'on parle, généralement,
03:07 quand on parle d'eau usée.
03:09 Quand on parle d'eau grise, c'est, par exemple,
03:12 au sein d'un hôtel, quand on récupère les eaux
03:15 des douches et des éviers sans l'eau provenant des toilettes.
03:18 Donc, il y a une différence à faire
03:20 entre l'eau grise et les eaux usées.
03:23 -Je rentre dans le détail, pardon de vous interrompre.
03:26 Les eaux de pluie, ça rentre dans les eaux grises ?
03:28 C'est encore une autre catégorie ?
03:31 -C'est encore une autre catégorie.
03:33 Les eaux de pluie, c'est une catégorie différente
03:36 des eaux grises et des eaux usées, avec des textes
03:39 et des possibilités qui sont différents
03:41 quand on parle d'eau de pluie, d'eau grise ou d'eau usée.
03:44 -On voit un peu la complexité du secteur,
03:47 on va dire ça comme ça.
03:48 Je rentre un peu plus dans le détail.
03:51 UV-Germi, UV comme ultraviolet,
03:53 c'est la technologie que vous utilisez
03:55 pour traiter les eaux ?
03:57 -Tout à fait.
03:58 Ultraviolet, on reprend un phénomène naturel
04:01 qui est émis par notre astre, qui est le soleil,
04:03 à une longueur d'onde précise.
04:05 On l'amplifie, on le canalise,
04:07 et ça permet de faire de la dépollution,
04:10 et notamment de la dépollution biologique,
04:12 parce que les stations d'épuration sont majoritairement équipées
04:16 pour traiter la pollution physique et chimique,
04:19 et le risque biologique s'insustite.
04:21 Quand on parle de réutilisation des eaux,
04:24 on comprend bien qu'il est important
04:26 de maîtriser le risque biologique pour éviter le risque aux utilisateurs.
04:30 Donc, UV-Germi, on met en place des solutions
04:33 qui permettent de maîtriser le risque biologique
04:36 quand on est sur la réutilisation des eaux,
04:38 pour faire en sorte qu'il n'y ait pas de désordre
04:41 ou de risque biologique à leur réutilisation.
04:43 -On va rentrer dans le détail de ce plan.
04:46 Le 30 août dernier, il y a eu le décret publié
04:49 sur le déploiement de l'eau,
04:50 donc on commence à rentrer dans le dur,
04:53 pour faciliter et simplifier la réutilisation des eaux usées.
04:56 Qu'est-ce que ça va permettre de faire,
04:58 qu'on ne pouvait pas faire avant ou qu'on faisait trop lentement ?
05:02 -Le message principal, c'est qu'on peut donner plusieurs vies à l'eau.
05:06 C'est ce que dit M. Fortunato.
05:08 Ce qui a changé, c'est qu'il y a eu une prise d'eau-conscience.
05:11 Il y a eu la sécheresse de l'été 2022,
05:14 et au fond, les maires sont des gens pragmatiques.
05:17 Dans des situations d'urgence, ils se demandent comment agir.
05:20 La réut, c'est une des solutions,
05:22 à condition de lever les obstacles réglementaires
05:25 pour permettre d'accélérer sur ces projets.
05:28 C'est le premier point.
05:29 Ce projet a été porté par le président de la République.
05:32 Le plan eau, parmi les mesures,
05:34 il y a 1000 projets de réut en 2030.
05:36 Pour ce faire, il faut mettre sur la table des solutions.
05:39 Qu'est-ce qu'on va avoir le droit de faire demain
05:42 qu'on ne pouvait pas faire jusqu'ici ?
05:44 -C'était ma question. -C'est le décret.
05:47 Il y a un cadre général qui vient d'être fixé.
05:49 Ca va dans le bon sens.
05:51 Ca consiste à accélérer les procédures,
05:53 qui vont être allégées, d'une part,
05:55 et à lever ce fameux délai de cinq ans,
05:58 qui était compliqué, pour que les porteurs de projets
06:01 puissent lisser les investissements sur le temps.
06:04 -On n'est plus dans le test.
06:06 C'est ce que j'entendais dans votre démonstration.
06:09 Il y a une sorte d'absurdité à se dire
06:11 qu'il faut valider une solution,
06:13 alors que nos voisins le font depuis des décennies.
06:16 -Non seulement nos voisins le font,
06:18 mais il faut savoir que le savoir-faire
06:21 des entreprises françaises est au service des territoires français.
06:24 La réutre est une innovation portée par nos florons industriels.
06:28 On le fait de très longue date à l'étranger,
06:31 en Amiby, Singapour, Israël.
06:32 On peut aller jusqu'à 100 % de réutre.
06:35 On est à 1 % aujourd'hui.
06:36 On a 20 000 stations d'épuration en France.
06:39 Or, il y a un besoin.
06:40 Les maires étaient en attente de solutions.
06:43 Entre l'été 2022 et l'été 2023,
06:45 on a à peu près 130 projets qui ont déjà été mis à l'étude.
06:48 Ca signifie que les élus locaux se sont tournés
06:51 vers nos entreprises pour leur demander comment on peut faire.
06:54 On parlait du cadre réglementaire.
06:56 C'est une première étape, ce décret.
06:58 Derrière, on est en France, il y a une règle par usage.
07:01 Il va y avoir un arrêté pour les usages agricoles,
07:04 un arrêté pour l'arrosage des espaces verts,
07:07 un arrêté pour le nettoyage de la voirie,
07:09 différents usages qu'on peut proposer pour la réutre.
07:13 On est attentifs à ce que ces arrêtés qui doivent sortir
07:15 aillent aussi dans le sens de la facilitation
07:18 pour ne pas qu'on substitue un parcours du combattant
07:21 à un autre.
07:22 Mais la chance que l'on a, c'est que ce sont nos entreprises
07:26 qui ont déployé la réutre à l'étranger.
07:28 Ils sont en pôle position pour le déployer
07:30 à l'échelle du territoire,
07:32 car c'est une expertise qu'ils ont en propre.
07:35 -On l'a bien compris.
07:36 Fortunato, à votre niveau,
07:38 qu'est-ce que ça change, ce décret,
07:40 cette impulsion, on va dire,
07:42 peut-être tardive, mais cette impulsion gouvernementale ?
07:45 -Alors, tout d'abord, comme ça fait sens,
07:48 ça permet de mettre en avant, d'aligner les intérêts
07:51 vers une thématique qui tient à coeur de tout le monde,
07:54 qui est l'eau.
07:55 On a soulevé le drap d'un millefeuille administratif
07:58 et ça permet de lancer et de s'inscrire dans la durée.
08:02 Il y avait dans le précédent texte une limite à 5 ans
08:05 qui contraignait les investissements.
08:07 Personne ne peut porter des investissements lourds
08:10 sur un investissement de 5 ans.
08:12 Comme ce verrou a sauté, ça ouvre les équipements
08:15 plus ambitieux sur les stations d'épuration
08:17 pour mettre en oeuvre les solutions de réutilisation
08:20 que nous maîtrisons, car c'est l'absurdité du système.
08:23 On a déployé des solutions de réutilisation des eaux
08:26 dans les autres pays et en France,
08:28 on n'a pas pu le faire à cause des verrous réglementaires.
08:32 Actuellement, on est en capacité, sur les stations d'épuration,
08:36 d'aller plus loin sur les projets de réutilisation.
08:40 Par contre, dans ce décret-là,
08:41 il manque encore l'aspect individuel, résidentiel,
08:46 qui n'est pas abordé et mis de côté,
08:48 et également les entreprises de l'agro-industrie
08:51 qui devront faire...
08:53 qui devront attendre de nouvelles réglementations.
08:56 -L'aspect individuel, on en dira un mot,
08:58 mais sur les entreprises,
09:00 vous nous parlez de stations d'épuration,
09:02 mais il y a des entreprises qui ont pris à bras le corps
09:05 le fait de, justement, avancer en matière de réutilisation
09:09 d'eau usée, traitée, évidemment.
09:11 Vous, vous avez des exemples,
09:12 je crois, Disneyland Paris, par exemple.
09:15 -Bien sûr, on a une multitude d'entreprises
09:17 qui se sont posé la question sur comment faire des circuits courts
09:21 au sein de leurs utilisations de l'eau.
09:23 Et quand on fait l'étude au cas par cas,
09:26 chez les industriels,
09:27 l'eau potable ne répond pas à tous les usages.
09:31 Donc, les industriels se préoccupent
09:34 de prendre en main leur avenir.
09:36 On l'a vu avec l'énergie,
09:38 on le voit avec l'eau,
09:40 il est important de prendre une partie de sa consommation
09:43 et de mettre en place des circuits courts,
09:46 de la réutilisation au sein des entreprises.
09:48 Donc, on accompagne de nombreuses entreprises
09:51 qui souhaitent faire des économies
09:53 et de la réutilisation in situ de leurs eaux
09:56 pour être également plus autonomes.
09:58 -Sur la partie...
10:00 Sur les particuliers, vous et moi,
10:03 c'est vrai qu'il y a des absurdités,
10:05 l'eau potable dans les toilettes, etc.,
10:08 qu'est-ce qu'il faut pour accélérer sur ce secteur particulier ?
10:12 Est-ce qu'il faut des aides ?
10:13 J'imagine que pour des ménages, il faut faire un deuxième circuit.
10:17 Je suis béossien en la matière, mais ça a un coût.
10:20 Comment vous pourrez accélérer sur ce point particulier ?
10:24 -Alors, notre fédération ne couvre pas le champ de...
10:28 -Je pense que c'est une question que vous devez vous poser.
10:31 -C'est une question qu'on se pose.
10:34 Je voudrais une précision pour aller dans le sens de votre question.
10:37 Il y avait ce qu'on appelait l'effet Burke.
10:40 On se disait que les eaux usées, on pouvait vraiment...
10:43 -Un frein psychologique. -Exactement.
10:45 Ce frein a sauté aussi.
10:46 On sait qu'il y a 70 % des Français
10:49 qui craignent de manquer d'eau sur leur territoire.
10:51 Quand on les interroge, le baromètre
10:54 du centre d'information sur l'eau a dit
10:56 qu'il y a 8 Français sur 10 qui sont prêts à consommer
10:59 des fruits et légumes issus de la Réut.
11:01 Il n'y a pas d'effet Burke.
11:03 Et 9 Français sur 10 veulent pouvoir engager
11:06 un changement au sein de leur espace domestique,
11:08 de leur maison, de leur appartement,
11:11 pour pouvoir utiliser de la Réut.
11:12 Donc, il y a une adhésion sur le principe,
11:15 mais en pratique, il faut évidemment
11:17 qu'on adapte la situation
11:19 à la situation de chaque logement,
11:23 de chaque domicile.
11:25 Donc, c'est des sujets qui sont travaillés,
11:27 mais il y a quand même une petite étape à passer
11:30 entre les services publics sur lesquels on a un vrai effet d'échelle,
11:34 on peut économiser... La Réut, aujourd'hui,
11:37 si on est à 10 %, on peut économiser à peu près 15 à 20 %
11:40 des besoins de l'agriculture en eau.
11:42 On est sur des effets d'échelle qui sont très importants.
11:45 Bien évidemment, les usagers domestiques
11:47 sont invités à progresser sur ce terrain.
11:50 -Il y a une demande de leur part aussi.
11:52 Merci beaucoup. Merci à tous les deux
11:54 d'avoir participé à ce débat.
11:56 On passe à notre rubrique "start-up".
11:58 On va continuer par les dos.
12:00 Si l'eau que l'on consomme améliorait notre santé ?