• l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois, Michaël Sadoun, Michel Gandilhon, expert associé auprès du département sécurité défense du CNAM. Auteur de “Drugstore - drogues illicites et trafic en France” publié aux éditions de Cerf, François Kraus, Directeur d’études opinions et stratégie d’entreprise à l’IFOP.

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LES_VRAIES_VOIX-2023-09-12##

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Transcription
00:00:00 Les vraies voix sur le radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:00:05 On se lève le matin, avec Philippe David séparément bien entendu, en se disant ce
00:00:12 soir on va retrouver nos vraies voix, nos auditeurs, nos sujets, nos discussions, nos
00:00:17 débats, nos opinions avec cette plateforme magnifique.
00:00:19 Est-ce que vous rêvez d'eux ?
00:00:20 Je rêve d'eux ? Oh, ça met un réveil ! Les eux tu veux dire ?
00:00:25 Non, les vraies voix.
00:00:26 Ah, deux, E-X d'accord.
00:00:27 Oui.
00:00:28 Non, non, non.
00:00:30 Est-ce que vous cauchemardez sur eux ?
00:00:32 Non plus, non plus.
00:00:33 Alors peut-être qu'on a fait à un moment donné un rêve érotique avec l'un d'eux,
00:00:37 mais en tout cas je ne me souviens pas.
00:00:38 Je suis désolée.
00:00:39 Vous avez le pire des sentiments pour nous, la différence.
00:00:42 J'aime beaucoup quand elle dit "on retrouve nos sujets", vous ne savez pas de quoi elle
00:00:49 parle ? Des sujets d'actualité ou ces sujets en tant que Reine de France ?
00:00:53 C'est ça, c'est un grand point d'interrogation chez la Ménibus pour moi.
00:00:58 Je trouve ça tellement chic le mot "je retrouve mes sujets".
00:01:00 Je vous en prétends l'honneur.
00:01:02 Mais non, je parlais de l'actualité françoise.
00:01:04 En tout cas, 0826 300 300, vous êtes bienvenue sur cette plateforme de débat et d'opinion.
00:01:10 On est ravis de vous retrouver au sommaire de cette émission.
00:01:12 On va revenir sur Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, qui est en déplacement à
00:01:16 Marseille aujourd'hui face à la violence de la guerre des gangs.
00:01:19 Il a annoncé la création d'une nouvelle unité spéciale sur le modèle de la CR8 pour lutter
00:01:25 contre les trafics de stupéfiants qui gangrènent les villes, Philippe.
00:01:28 Oui, ce matin, une femme de 24 ans qui était dans un quartier pas dangereux chez elle est
00:01:34 morte après avoir reçu une balle de Kalachnikov en pleine face.
00:01:37 Alors, on se pose cette question.
00:01:39 Est ce que vous vous êtes touché dans votre quotidien par le trafic de drogue ? Est ce
00:01:43 qu'il y a un point de deal à côté de chez vous et que les pouvoirs publics laissent
00:01:47 faire pour acheter la paix sociale ou en allant au travail ? Est ce qu'on vous sollicite
00:01:51 vos enfants devant leur lycée ?
00:01:52 On attend vos témoignages au 0826 300 300.
00:01:56 Et à cette question, êtes-vous touché au quotidien par le trafic de drogue ? Vous
00:01:59 dites non pour l'instant à 74%.
00:02:01 Et puis, notre émission ne s'arrête pas là puisque c'est le coup de projecteur des
00:02:06 vraies voix.
00:02:07 Un débat à 18h30 et on va revenir sur cette enquête réalisée par l'IFOP fiduciale pour
00:02:11 Sud Radio.
00:02:12 Les mesures annoncées par Gabriel Attal en prévision de la rentrée scolaire semblent
00:02:16 avoir touché et/ou trouvé un écho favorable auprès des Français avec 48% des sondés
00:02:21 exprimant une opinion positive à l'égard du ministre de l'Éducation Nationale.
00:02:26 Oui, on ne déflore pas tout le reste du baromètre IFOP, mais c'est lui qui obtient la plus
00:02:31 forte progression.
00:02:32 Et on vous pose cette question, Gabriel Attal est-il le nouvel homme fort de la majorité
00:02:37 puisqu'il a fait une très grosse progression ? On ne vous dit pas à quel niveau il arrive
00:02:40 mais c'est très haut.
00:02:41 Ou est-ce que pour vous, c'est le début de règlement de compte à aucun renaissance
00:02:45 et horizon parce que les ambitions présidentielles, sachant qu'Emmanuel Macron ne peut pas se
00:02:50 représenter vont mettre tout le monde face à responsabilité ? On vous attend encore
00:02:55 et toujours au 0826 300 300.
00:02:57 Et donc Gabriel Attal est-il le nouvel homme fort de la majorité ? C'est ce que notre
00:03:01 question Twitter vous dit non à 82%.
00:03:03 On a envie de vous entendre 0826 300 300.
00:03:05 Bienvenue à tous, c'est les vraies voix Sud Radio.
00:03:07 Les vraies voix Sud Radio.
00:03:09 Et donc vous les avez entendues, ricaner pour les unes.
00:03:12 J'adore la façon qu'on a de lancer Gabriel Attal comme une savonnette.
00:03:17 Françoise de Goy, éditorialiste Sud Radio LCI.
00:03:20 Bonsoir Françoise de Goy.
00:03:21 Bonsoir Machel Scessine de Minibus.
00:03:23 Bonsoir mon cher Philippe David.
00:03:24 Vous avez dit de Minibus, ça me va très bien.
00:03:26 Non vous avez Bus, Bus, Bus.
00:03:28 On vérifiera.
00:03:29 Philippe Benjamin est avec nous.
00:03:30 Bonsoir mon cher.
00:03:31 Président de l'Institut de la Parole et puis Miquel Sadoun, chroniqueur et consultant
00:03:36 est avec nous ce soir.
00:03:38 Miquel, comment ça va pour cette rentrée ?
00:03:40 Ça va, ça va, ça va.
00:03:41 J'ai déjà perdu mon bronzage mais ça va.
00:03:43 Oh non, ça va.
00:03:44 Encore un peu ?
00:03:45 En revanche, des vacances, vous avez déjà les valises sous les yeux.
00:03:49 Elle est très aimable en fait, c'est ça.
00:03:54 Car elle était ici que 17h07 ça commence.
00:03:57 C'est la hacheuse on l'appelle.
00:03:59 Elle fait un compte à elle-même.
00:04:01 Elle nous aide pas beaucoup alors.
00:04:04 Elle est toujours gentille avec nous, c'est bizarre.
00:04:07 Philippe Béger, interrogez-vous.
00:04:09 C'est de l'amour.
00:04:10 Voire de la rage.
00:04:11 En tout cas, on est ravis de vous retrouver.
00:04:14 Et dans un instant, notre auditeur Baptiste sera avec nous en direct de Boulogne-Biancourt.
00:04:19 En attendant, écoutez le répondeur du jour au 0826 300 300.
00:04:24 Oui bonjour, Chantal Lamont-Bourguet.
00:04:27 Alors moi je propose 50% de TVA sur les produits de luxe et 5% sur la nourriture.
00:04:37 Juste comme ça, une idée.
00:04:40 C'est un peu au hasard, mais pourquoi pas.
00:04:44 Pourquoi pas Chantal ?
00:04:46 Philippe Béger ?
00:04:47 On est déjà à 5% sur la nourriture, c'est 5-5.
00:04:50 Le tout ça n'est pas que les classes modestes vivent mieux.
00:04:53 Mais il faut surtout que les gens qui ont de l'argent en bavent.
00:04:56 C'est un peu ça.
00:04:58 Oui peut-être.
00:04:59 Non mais l'idée est bien.
00:05:01 Elle est peut-être un peu démesurée mais...
00:05:03 Mais déjà, qu'est-ce que c'est un produit de luxe ?
00:05:05 On est déjà à 5-5 sur les produits alimentaires.
00:05:07 Donc je pense que la suppression de la TVA sur les produits alimentaires serait formidable.
00:05:11 Raymond Barre l'avait déjà fait.
00:05:13 Et après 50% sur les produits de luxe, ça me paraît un peu énorme.
00:05:16 Mais pourquoi pas, effectivement une taxe spéciale dans ce moment de crise.
00:05:19 Mickaël Sadoun ?
00:05:21 Écoutez, dans les pays où ça a été fait en général...
00:05:23 Quand on commence à parler "écouter", c'est pas "penser".
00:05:26 Non mais en général, dans les pays où ça a été appliqué,
00:05:29 la diminution de la TVA a été une mesure inflationniste.
00:05:31 C'est-à-dire que les entreprises récupèrent de la marge.
00:05:34 Là on a baissé la TVA.
00:05:35 Donc en général, c'est inutile.
00:05:37 Je comprends qu'on ait ce sentiment spontanément,
00:05:39 mais concrètement, ça n'a pas beaucoup marché.
00:05:41 Allez, 0826 300 300, direction Boulogne-Biancourt, en Ile-de-France,
00:05:46 avec notre auditeur Baptiste.
00:05:49 Bonsoir Baptiste.
00:05:50 Bonsoir Baptiste.
00:05:51 Comment ça va Baptiste ?
00:05:53 Ça va pas fort.
00:05:55 Et le fait de vous parler a tenu à peine l'agacement, voire la colère,
00:06:01 que j'ai depuis quelques jours.
00:06:04 Allez, on vous écoute.
00:06:06 En fait, je me suis baladé sur Twitter en fin de journée dimanche,
00:06:10 et je suis tombé sur un tweet du président de la République,
00:06:14 qui disait en gros "on voit naître un discours qui dit
00:06:19 qu'on pourrait continuer à extraire du pétrole
00:06:22 tout en réussissant la transition énergétique".
00:06:24 C'est faux.
00:06:26 Voilà, c'est ça qui twittait.
00:06:28 Et ça m'agace parce que je me demande
00:06:31 à quel point il peut être schizophrène
00:06:34 écrire un tweet comme ça quand on sait tout ce qu'il fait,
00:06:37 ou en l'occurrence tout ce qu'il fait pas,
00:06:39 pour réduire notre dépendance au pétrole et aux énergies fossiles
00:06:42 de manière générale.
00:06:43 Voilà, donc je rappelle la convention citoyenne,
00:06:46 dont les conclusions ont été dégagées d'un revers de main.
00:06:49 Je rappelle qu'il y a quelques mois, il demandait une pause
00:06:52 des réglementations européennes pour toutes les normes environnementales.
00:06:55 C'est irresponsable pour vous ?
00:06:57 On est au-delà d'irresponsabilité,
00:06:59 parce qu'en fait là, maintenant, si on peut même plus compter
00:07:02 sur nos dirigeants pour prendre conscience
00:07:05 de la gravité de la situation,
00:07:07 on sort d'une semaine à plus de 32°C en permanence
00:07:11 à Paris au début du mois de septembre.
00:07:13 Je sais pas, moi j'ai que 38 ans,
00:07:15 donc j'ai pas énormément de recul,
00:07:17 mais j'ai quand même l'impression qu'il y a un truc qui déconne.
00:07:19 Donc si on peut pas compter sur nos dirigeants
00:07:21 et nos responsables politiques pour prendre conscience
00:07:23 de la gravité de la situation, en fait je me demande où on va.
00:07:26 Est-ce que c'est pas, Baptiste François de Gaulle,
00:07:28 est-ce que c'est pas le "en même temps" ?
00:07:30 On dit qu'on peut continuer avec le pétrole, c'est irresponsable,
00:07:32 mais on signe des traités de libre-échange
00:07:34 avec la Nouvelle-Zélande ou l'Amérique latine.
00:07:36 Je suis d'accord, mais je pense qu'Emmanuel Macron,
00:07:38 malheureusement votre coup de gueule est tout à fait justifié,
00:07:41 nous allons directement dans le précipice,
00:07:44 on roule à tombeau ouvert et tout le monde s'en fout.
00:07:46 Emmanuel Macron n'est pas le seul dirigeant des grands pays
00:07:49 à pratiquer les attermoiements sur ce sujet.
00:07:52 Il faudrait prendre des mesures radicales.
00:07:54 Quand l'ONU dit "nous sommes arrivés à l'effondrement climatique",
00:07:57 on peut l'entendre.
00:07:59 Quand les copains qui sont au Groenland,
00:08:01 les journalistes, moi que j'ai en Finlande,
00:08:05 qui me disent "on entend les glaciers pleurer parce qu'ils fondent",
00:08:08 on dit "les glaciers font un bruit, ils pleurent parce qu'ils fondent".
00:08:10 Quand on voit ce qui nous arrive,
00:08:12 évidemment, moi je veux bien, j'entendais l'autre jour
00:08:14 Thomas Ménage, le député Rassemblement National,
00:08:16 disant "oh bah le GIEC exagère".
00:08:18 Mais voilà, Emmanuel Macron, malheureusement,
00:08:20 pour nous tous, n'est pas un dirigeant.
00:08:23 Il est un dirigeant parmi tant d'autres là-dessus.
00:08:26 - Merci beaucoup.
00:08:28 - Si je peux juste ajouter, c'était aussi un coup de colle
00:08:31 qui aurait pu être poussé auprès d'un autre président de la République,
00:08:34 un ancien cette fois,
00:08:36 mais le passage de Nicolas Sarkozy la semaine dernière dans cet avon,
00:08:39 il est hallucinant de déconnexion.
00:08:43 Sur le dérèglement climatique et sur ce qu'il faut faire,
00:08:47 là on a un discours qui n'était même plus tenu il y a 20 ans.
00:08:52 - La différence c'est que Sarkozy a maintenu le nucléaire.
00:08:55 - C'est le discours commun.
00:08:57 - Les amis, pardon, parce qu'on est très en retard.
00:08:59 Baptiste, vous restez avec nous parce que vous êtes notre vrai voix.
00:09:02 Dans un instant, le réquisitoire du procureur, on parle de quoi Philippe ?
00:09:05 - On parle de Gabriel Attal.
00:09:07 - Justement, ça tombe bien parce qu'on a un dossier sur lui à 18h30.
00:09:11 - 18h30, salut.
00:09:13 - 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:09:17 - Vous avez demandé du débat, de l'échange, des opinions totalement différentes.
00:09:20 Je peux vous assurer que ces trois-là, en face de nous,
00:09:23 Philippe Biget, président de la CITU de la Parole,
00:09:25 Françoise de Gaulle, éditorialiste Sud Radio LCI,
00:09:27 et Michael Sadoun, chroniqueur et consultant,
00:09:29 ils ne sont pas du tout...
00:09:31 - Il y a un bloc, il y a deux contre un,
00:09:33 il y a le gros bloc réactionnaire par là,
00:09:35 je vais jusqu'à Philippe David, je ne vous mets pas dedans.
00:09:37 - Mais je suis très contenté d'être dans le bloc de Philippe Biget.
00:09:39 - Moi je suis très flotté d'être dans mon bloc.
00:09:41 - Je suis très contenté d'être dans mon bloc avec le progrès.
00:09:43 J'aime bien être assez réactionnaire avec vous de temps en temps, mon cher.
00:09:47 - Allez, les questions du jour, êtes-vous touchés dans votre quotidien par le trafic de drogue ?
00:09:51 Pour l'instant, vous dites non à 76%.
00:09:53 Et Gabriel Attal, est-il le nouvel homme fort de la majorité ?
00:09:56 C'est non aussi à 84%.
00:09:59 Et dans un instant, les trois mots dans l'actu avec Félix Mathieu, on parle de quoi ?
00:10:02 - Inceste, famine et vin.
00:10:04 - Et tout de suite...
00:10:05 - Le réquisitoire du procureur.
00:10:07 Les vraies voix Sud Radio, le réquisitoire du procureur, Philippe Biget.
00:10:12 - Et Philippe Biget, contrairement à ce qu'avait promis Gabriel Attal,
00:10:15 il n'y a pas un prof devant chaque élève, il manque un enseignant dans 48% du secondaire.
00:10:20 A-t-il menti de bonne foi ?
00:10:22 C'est la question que vous voulez poser.
00:10:24 - Je suis impatient de répondre tout à l'heure à l'excellente question qu'a proposée, que va proposer Sud Radio.
00:10:31 Est-il le nouvel homme fort ?
00:10:33 Parce que le paradoxe c'est que peut-être aujourd'hui, avec cette promesse non tenue,
00:10:39 il y a la première pierre sérieuse dans un jardin qui jusqu'à maintenant a été, me semble-t-il,
00:10:45 impeccable, surtout par rapport au prédécesseur.
00:10:49 Mais est-ce que c'est inévitable de ne pas tenir ses promesses ?
00:10:54 Est-ce que c'est un quoi qu'on aurait pu éviter ?
00:10:57 Ou est-ce qu'il y a une sorte de fatalité presque structurelle dans l'éducation nationale
00:11:03 qui conduit à prendre des engagements et à ne pas pouvoir les tenir ?
00:11:08 Est-ce qu'on est de bonne foi lorsqu'on le propose ?
00:11:11 Ou est-ce que malheureusement on propose quelque chose pour plaire aux citoyens,
00:11:16 mais est-ce qu'on sait que c'est irréalisable ?
00:11:18 Ça me pose un problème pour Gabriel Attal que j'aime bien.
00:11:22 - Les deux peut-être, François De Guare.
00:11:24 - Oui, les deux, pas colonel.
00:11:26 Par ailleurs, voilà, la baïa masquée qui a concerné 67 cas, je le rappelle, polémiques.
00:11:32 - Tant de cas !
00:11:33 - 67 cas sur 12 millions d'élèves.
00:11:35 Je pense qu'il y a une maladie chronique de l'éducation nationale, Emmanuel Macron.
00:11:40 Emmanuel Attal, vous voyez un petit peu le parallèle que je fais.
00:11:43 Gabriel Attal ne peut pas régler...
00:11:47 Il y a un élève aujourd'hui, vous savez, dans cette rentrée, handicapé sur 4,
00:11:50 qui ne peut pas être scolarisé. Un sur 4.
00:11:53 Vous avez 3 000 professeurs qui manquent pour passer le concours des écoles.
00:11:56 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:11:58 On est dans une forme de gabeugie générale,
00:12:01 à la limite, qui manque un professeur dans 48% d'établissements.
00:12:05 Je veux dire, quelque part, c'est le moindre mal.
00:12:07 Gabriel Attal ne fera pas de miracle.
00:12:10 C'est à même se demander si Emmanuel Macron ne l'a pas mis là,
00:12:13 strictement pour bien le sacrifier jusqu'en 2027 et bien se faire plumer.
00:12:17 - La stratégie politique.
00:12:18 - Je pense que vraiment, oui, il y a de ça.
00:12:19 - Entre toutes attentes, moi je suis assez d'accord avec Françoise De Guare.
00:12:22 - On prend une photo, ne bougez pas.
00:12:25 - Je trouve que le sujet de la BAIA a occulté les problèmes majoritaires de l'école,
00:12:30 et on en parlera tout à l'heure.
00:12:31 Concernant ce que Philippe Bilger a dit, je crois que ça rejoint une chronique
00:12:34 qu'il avait faite la dernière fois sur l'effet d'annonce en politique
00:12:37 et l'incohérence avec l'action politique.
00:12:39 Je crois qu'aujourd'hui, les responsables politiques se font bouffer
00:12:43 par la nécessité d'annonces rapides, alors qu'ils ont devant eux des chantiers
00:12:47 qui se réalisent sur 10 ou 15 ans.
00:12:49 Dans l'éducation, il y a quelque chose de structurel
00:12:52 qui fait que les résultats ne seront visibles que dans 5 ou 10 ans,
00:12:56 si on prend les mesures efficaces aujourd'hui.
00:12:59 - L'offre qui le promet, pardon Cécile, il sait que ça n'est pas réalisable,
00:13:03 c'était ça mon chef.
00:13:05 - Mais bien sûr, évidemment qu'il le sait droit dans les yeux,
00:13:07 c'est un mini Macron, vous savez, avec tous les défauts sans les qualités, vous voyez.
00:13:10 - Tout de suite, 3 mots dans l'actu.
00:13:12 Les vraies voix sud-radio.
00:13:15 - Allez-y.
00:13:16 - Et les 3 mots.
00:13:17 3 mots, inceste, famine et vin.
00:13:20 - Une campagne nationale contre les violences sexuelles sur les enfants,
00:13:23 c'est une première en France.
00:13:24 160 000 enfants victimes d'inceste chaque année,
00:13:27 selon les estimations des experts.
00:13:29 24 millions de personnes au bord de la famine,
00:13:31 avertissement du programme alimentaire mondial.
00:13:33 Les besoins en aide alimentaire augmentent,
00:13:35 alors que les financements de l'agence sonusienne baissent pour la première fois.
00:13:38 Et puis une rivière rouge, un torrent de vin dans un village du Portugal.
00:13:42 Deux cuves ont éclaté dans une distillerie,
00:13:44 lâchant 2 millions de litres de vin rouge dans la nature.
00:13:48 - Les vraies voix sud-radio.
00:13:51 - C'est une première fois, c'est la première fois
00:13:53 qu'une campagne nationale officielle est dédiée à ce sujet, l'inceste.
00:13:56 160 000 enfants seraient victimes chaque année, selon les experts.
00:14:00 Une personne sur 10 y aurait été confrontée.
00:14:03 Alors, dès aujourd'hui, l'État lance une campagne
00:14:05 avec des affiches et des spots comme celui-ci.
00:14:07 - Elle m'a dit que c'était nos 3 petits secrets, rien qu'à nous deux.
00:14:11 - Il est venu dans ma chambre, il m'a dit qu'on pouvait faire des trucs de grands tous les deux.
00:14:16 - Ce soir, c'est lui qui vient me garder.
00:14:18 - Mais j'ai pas très bien vu, mais je peux pas le dire.
00:14:21 - C'est un secret.
00:14:22 - Toutes les 3 minutes, un enfant est victime d'inceste, de viol ou d'agression sexuelle.
00:14:27 Au moindre doute, appelez le 119.
00:14:29 - La secrétaire d'État à l'enfance, Charlotte Cobell,
00:14:32 a rendu visite tout à l'heure au service national d'écoute, la ligne 119-enfance.
00:14:36 A ses côtés se trouvait notamment Muriel Romain, l'affiche d'un téléfilm,
00:14:39 "Les yeux grands fermés", téléfilm qui sera diffusé sur TF1 début octobre.
00:14:43 Longtemps tabou, ce sujet fait l'objet de plusieurs livres et de plusieurs films à sortir en cette rentrée.
00:14:48 - François Seguoie veut me révéler.
00:14:50 - Au-delà d'inceste, ça me bouleverse, ça me brise le cœur tout ce qu'on raconte.
00:14:54 - Et puis ce spot est très bien fait, parce qu'on sent vraiment cet enfant.
00:14:57 - C'est vraiment formidable.
00:14:58 - C'est dur.
00:14:59 - S'il vous plaît, si vous avez un livre à lire en cette rentrée littéraire,
00:15:03 lisez "Tristes tigres de neige sino".
00:15:06 C'est probablement le plus grand livre aujourd'hui qui a été écrit sur l'inceste.
00:15:10 On connaissait Christine Angot.
00:15:12 Les dix premières pages de ce livre sont insoutenables.
00:15:14 C'est l'événement littéraire.
00:15:16 Beaucoup de gens pensent qu'elle peut avoir le Goncourt, mais on s'en fiche de ça.
00:15:19 Si vous voulez lire quelque chose de très puissant,
00:15:22 je fais vraiment... c'est quasiment sociologique, c'est de la littérature sociologique.
00:15:27 Voilà, pour bien réaliser qu'est-ce que c'est l'inceste,
00:15:30 elle-même ayant été victime neige sino d'inceste.
00:15:33 C'est un très très grand roman.
00:15:34 - Philippe Bilger.
00:15:35 - J'ai confiance dans le jugement littéraire et judiciaire de Françoise.
00:15:40 Je n'aurais pas été naturellement lire ce livre de Christine Angot.
00:15:44 Mais moi...
00:15:45 - Ça c'est neige sino, vous allez... ça va vous prendre profondément.
00:15:48 - Mais je suis frappé de voir à quel point parfois ces causes infiniment graves...
00:15:53 Je ne suis pas persuadé toujours que la manière de les rendre sensibles auprès du citoyen soit la bonne.
00:16:02 Je n'ai pas vu en l'occasion, mais j'ai toujours peur que paradoxalement,
00:16:07 par un mécanisme pervers, on mette dans la tête des gens ce qu'on veut détruire.
00:16:12 J'ai toujours peur de ça.
00:16:14 - Michael Sadoun.
00:16:15 - C'est intéressant.
00:16:16 - Le pire des crimes qui existe l'inceste.
00:16:18 - C'est immonde, ça me laisse sans voix et les chiffres d'ailleurs m'étonnent énormément.
00:16:22 C'est vraiment massif.
00:16:24 On se demande toujours comment politiquement on peut lutter contre,
00:16:28 parce que ce qui se passe malheureusement dans l'intimité des familles,
00:16:31 on se demande toujours comment agir contre.
00:16:33 Je ne peux pas ajouter plus.
00:16:36 - Je vous rappelle que le numéro c'est le 119 pour les enfants en danger.
00:16:42 Et puis il y a un autre numéro de téléphone qu'on vous donnera.
00:16:44 A toute personne qui aujourd'hui a un problème, qui veut se faire soigner,
00:16:49 il y a aussi un numéro de téléphone.
00:16:50 C'est important de le dire aussi, on va le retrouver, on va vous le donner.
00:16:54 Deuxième mot, la famine qui guette 24 millions de personnes selon le programme alimentaire mondial.
00:16:59 - Il semble loin le temps où cette agence onusienne se réjouissait
00:17:02 après avoir obtenu le prix Nobel de la paix.
00:17:05 C'était en 2020.
00:17:06 Honoré d'avoir obtenu ce prix Nobel, mais trois ans après ça,
00:17:20 le programme alimentaire mondial prévient dans un communiqué
00:17:23 le manque d'argent le force à réduire ses rations
00:17:26 pour épouser 24 millions de personnes supplémentaires au bord de la famine.
00:17:30 L'agence onusienne explique avoir du mal à répondre aux besoins mondiaux.
00:17:33 En plus de ça, elle est confrontée à un déficit de financement de plus de 60% cette année.
00:17:38 Autrement dit, les besoins augmentent alors que le programme alimentaire mondial
00:17:41 voit son budget baisser pour la première fois de son histoire.
00:17:44 - Pour une réponse très courte, est-ce que ce n'est pas un fantasme
00:17:47 de sortir de l'agriculture intensive
00:17:49 sachant que 20 millions de personnes risquent de mourir de faim ?
00:17:52 - Je ne crois pas, je ne pense pas que c'est un fantasme.
00:17:54 - Pour une réponse très courte, vous avez aujourd'hui 30% des richesses de la planète
00:17:57 qui sont perdues, notamment en Afrique, parce qu'on ne peut pas récolter et conserver.
00:18:00 Donc, commençons par ça.
00:18:02 - Troisième mot, vin. 2 millions de litres de vin rouge ont coulé à flot dans un village du Portugal.
00:18:07 - Oui, imaginez comme une rivière, un torrent de vin rouge en plein milieu de ce petit village.
00:18:11 - Et au bout du pont, il y a des filets par là.
00:18:15 - Oui, exactement.
00:18:17 - Je pense qu'il va arrêter les fous.
00:18:20 - Deux cuves ont éclaté dans une distillerie.
00:18:24 Ça a provoqué cette scène impressionnante.
00:18:26 Ce n'était pas juste un doigt, comme on dit, on imagine que ça a dû déboucher les narines
00:18:30 du brave monsieur qu'on entend filmer.
00:18:32 Juste au-dessus, l'entreprise promet de tout nettoyer à ses frais dans le village.
00:18:35 Notez qu'une cave a été endommagée, remplie de vin, mais pas en bouteille.
00:18:39 Dommage, c'est moins pratique.
00:18:41 Pas plus haut que le bord, comme on dit, cette distillerie portugaise assure aussi
00:18:44 avoir pu récupérer le vin en contrebas pour l'envoyer vers une station d'épuration
00:18:48 avant qu'il n'atteigne la rivière voisine, car il y avait un gros risque de pollution.
00:18:53 Les poissons n'auraient pas trop apprécié.
00:18:55 - Merci beaucoup Félix Mathieu.
00:18:57 Vous restez avec nous, dans quelques instants, le grand débat du jour.
00:18:59 Puisque Gérald Darmanin est en visite à Marseille, il a réagi avec fermeté
00:19:03 à l'escalade de la violence liée à la guerre des gangs.
00:19:06 Il a annoncé une nouvelle unité spéciale qui ressemble à la CR8.
00:19:11 Notre invité est avec nous, Michel Gandillon, expert associé auprès du département sécurité
00:19:17 de défense du CNAM.
00:19:19 Bonsoir, merci d'être avec nous.
00:19:21 - Bonsoir.
00:19:23 - Vous êtes avec nous Michel Gandillon.
00:19:25 - Oui, oui, je vous entends, bonsoir.
00:19:27 - Petite question, avant de faire une petite pause.
00:19:29 Le trafic de drogue n'est plus forcément l'apanage des grandes villes ?
00:19:32 - Oui absolument.
00:19:34 Aujourd'hui le trafic de drogue se développe dans les villes moyennes,
00:19:38 mais dans les zones rurales aussi.
00:19:40 Il y a énormément de trafic de drogue et tout ça est logique
00:19:45 compte tenu du fort développement de la demande de drogue dans la société française.
00:19:51 - Restez avec nous, on en parle dans quelques instants.
00:19:53 0800 26 300 300, vous les témoignez.
00:19:55 Est-ce que vous, vous avez affaire à la drogue dans votre quotidien ?
00:19:58 On vous attend au Standard, à tout de suite.
00:20:00 - Les vraies voix sur le radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:20:05 - Et on est ravis de vous retrouver chers amis, avec Philippe Bilger,
00:20:08 aujourd'hui président de l'Institut de la Parole.
00:20:11 Ça va mon Philippe ?
00:20:12 - En pleine forme.
00:20:13 - Je vois, vous êtes remonté comme une pendule.
00:20:15 Françoise Degault est avec nous aussi, éditorialiste Sud Radio et LCI.
00:20:18 - C'est toujours le bonheur avec Philippe Bilger parce que je peux parler des livres.
00:20:21 J'héritère notre demande à la direction, nous voudrions faire une émission de livres.
00:20:26 - J'avais demandé à la police de ne quitter pas.
00:20:29 - Même à 4h du matin, on viendrait.
00:20:31 - Oui absolument.
00:20:33 - Mon Bilger, c'est bien.
00:20:35 - Michael Sadounet avec nous.
00:20:37 - Cucur, c'est en un seul mot parfois.
00:20:39 - Et consultant.
00:20:41 - Et pourtant à 4h du matin, on ne pense pas à ça tout de suite.
00:20:44 - Vous êtes tout à fait désagréable.
00:20:46 - Et vous pouvez bien entendu réagir au 0826 300 300, vous êtes chez vous aussi,
00:20:52 c'est votre maison, c'est Sud Radio.
00:20:54 Et on vous accueille avec bonheur, tout de suite, le grand débat du jour.
00:20:57 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:21:01 - Manifestement il s'agit d'une victime collatérale de règlements de comptes
00:21:05 ou de reconquêtes de points de deal dans un quartier.
00:21:07 - Elle subit la loi des dealers au quotidien.
00:21:09 Les gens qui l'empêchent de rentrer chez elle, qui vont la tyranniser au quotidien.
00:21:12 Elle est chez elle, elle est rentrée à son domicile et elle meurt d'une balle perdue.
00:21:16 - On peut être tranquille dans sa chambre, en train de bouquiner et paf, et c'est la fin.
00:21:22 - Les civils dans cette histoire là, c'est comme à la guerre, ce sont les victimes.
00:21:26 - Pour lutter contre l'insécurité de manière générale, la meilleure des batailles c'est le trafic de drogue.
00:21:30 Mais c'est pas assez, il est évident que c'est pas assez.
00:21:33 - Et donc le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est aujourd'hui en déplacement à Marseille
00:21:38 et face à cette violence de la guerre des gangs, il a annoncé la création d'une nouvelle unité spéciale
00:21:43 sur le modèle de la CR8 pour lutter contre les trafics de stupéfiants qui gangrènent cette ville.
00:21:48 - Oui et d'ailleurs ce matin, nouvelle tragédie, une nouvelle victime collatérale.
00:21:52 On se souvient de cette femme qui a été morte devant une épicerie dans sa voiture par une balle perdue.
00:21:56 C'est une jeune femme de 24 ans qui est morte chez elle d'une balle de Kalachnikov perdue
00:22:00 et pas dans un quartier sensible.
00:22:03 Alors est-ce que pour vous, est-ce que vous vous êtes touché dans votre quotidien par le trafic de drogue ?
00:22:07 Même dans des quartiers plutôt cossus, où il y a ce qu'on appelle maintenant les "Ubercheats",
00:22:11 vous me passez à l'expression, c'est-à-dire les livreurs de drogue qui viennent sur leur vélo.
00:22:15 Venez témoigner, on vous attend au 0826 300 300.
00:22:19 - Et là nos auditeurs nous disent, Mufi Sport nous dit "je suis pour une fois tous les 15 jours en moyenne
00:22:24 dans un lieu où les dealers sont placés tous les 50 mètres".
00:22:27 Pour en parler, aujourd'hui notre intervenant et surtout notre expert qui est avec nous,
00:22:33 Michel Gandillon, expert associé auprès du département sécurité et défense du CNAM
00:22:38 et auteur de "Drogue Store, drogue illicite et trafic en France" publié aux éditions du CERF.
00:22:43 Bonsoir, merci d'être avec nous.
00:22:45 - Bonsoir.
00:22:46 - Philippe, cette guerre des gangs finalement qui rentre dans les territoires,
00:22:50 alors que c'était ce qu'on disait la panache des villes.
00:22:52 - Alors, je voudrais répondre à la question posée par Sud Radio.
00:22:57 En ce qui concerne la lutte officielle contre la drogue et le trafic de drogue,
00:23:02 je ne vois pas ce qui me permettrait de douter de la bonne volonté et parfois même de l'efficacité de Gérald Darmanin.
00:23:11 Il crée de nouveaux services, peut-être a-t-il raison,
00:23:15 mais je voudrais attirer l'attention de nos auditeurs et bien sûr de notre invité,
00:23:20 sur le fait que de plus en plus on me parle, même à Paris,
00:23:25 de résidences dans lesquelles les gens qui y habitent vivent, pardon d'utiliser des grands mots, l'enfer.
00:23:34 Par exemple, j'ai dans la tête un exemple où des gens sont tous les jours confrontés à du krach,
00:23:42 des gens qui font du trafic, les policiers viennent, ils ne peuvent rien faire
00:23:47 et peu à peu j'ai l'impression que cette quotidienneté est envahie par des malfaisances
00:23:54 contre lesquelles les gens ne peuvent rien.
00:23:58 Et je pense que c'est un peu la question qu'a légitimement posée Sud Radio.
00:24:03 - Vous avez entendu Philippe Bilger, tiens, vous avez habité à côté de la colline du krach par exemple,
00:24:07 ou à côté du Jardin des Halles, vous avez déménagé parce que vous n'en pouviez plus,
00:24:11 appelez-nous au 0826 300 300.
00:24:13 - On n'est pas obligé d'habiter à côté de la colline du krach, moi dans mon immeuble,
00:24:17 il y a un AirBnB qui loue à des trafiquants de drogue.
00:24:20 - Françoise de Goy.
00:24:21 - Moi d'abord, un mot, encore une fois, c'est comme pour l'inceste,
00:24:25 je suis bouleversée par le sort de cette jeune fille, vraiment ça me fait mal, je pense à sa famille.
00:24:29 - 24 ans.
00:24:30 - Non mais imaginez les parents, imaginez les amis, il y a quelque chose de traumatique dans cette histoire.
00:24:37 Deuxième point, comment les karyachnikovs peuvent circuler comme ça dans les villes de France ?
00:24:42 Ça c'est un vrai sujet.
00:24:44 Comment peuvent-on faire pour s'attaquer réellement au trafic d'armes ?
00:24:48 Une karyachnikov, ça perce des murs, ça perce des doubles vitrages, ça perce des portes.
00:24:53 Donc déjà, il y a presque quelque chose qui est technique.
00:24:57 Le troisième point, moi je ne l'en veux pas du tout pour le coup à Gérald Darmanin,
00:25:01 j'ai bien aimé son discours sur la responsabilité des gens qui utilisent.
00:25:06 Je ne dis pas les gens qui sont complètement défoncés au krach et qu'on croise tous,
00:25:11 y compris dans les beaux quartiers de Paris.
00:25:13 Je parle des gens qui fument pendant les soirées, qui prennent de la coke, etc.
00:25:17 Eh bien, ils ont une responsabilité fondamentale, ils alimentent eux-mêmes ce trafic-là.
00:25:22 Ils font partie finalement de cette grande mécanique qu'on appelle la mafia.
00:25:26 Et moi je pense que c'est très bien que Gérald Darmanin appuie là-dessus dans son discours aujourd'hui.
00:25:31 Dernier point, peut-être que vous allez hurler,
00:25:33 est-ce qu'il n'est pas temps de décider qu'on se pose tous, gauche, droite, extrême gauche, extrême droite,
00:25:40 et on discute calmement sur la question du cannabis et de la légalisation ?
00:25:44 Qu'on en discute calmement, voilà.
00:25:46 Parce que finalement, personne n'a une idée précise sur cette question.
00:25:50 - Miquel Sadoun et ensuite Michel Gandillon.
00:25:52 - Moi je suis d'accord, on pourrait en discuter calmement,
00:25:55 mais je suis plutôt contre la légalisation du cannabis,
00:25:57 parce qu'il me semble qu'au-delà des enjeux sociaux et économiques,
00:25:59 c'est vraiment une question de santé publique,
00:26:01 et je ne suis pas sûr que les trafiquants ne se reporteraient pas vers des drogues toujours plus poussées
00:26:04 pour générer du trafic.
00:26:06 - On ne sait pas, justement. Ça vaut le coup d'en parler.
00:26:08 - C'est vrai, mais les exemples sont un peu différents aux Etats-Unis...
00:26:11 - Oui, mais l'Allemagne vient de s'y mettre.
00:26:13 - On verra les résultats que ça donnera.
00:26:15 Bon, le trafic est ancien.
00:26:17 Ce qui est exclusif, c'est qu'il y a une extension dans le recrutement des dealers,
00:26:21 que, évidemment, le blocage de certains mécanismes et de l'ascenseur social
00:26:25 fait que le trafic de drogue devient de plus en plus attractif,
00:26:28 et qu'aujourd'hui il emploie 200 000 personnes en France,
00:26:30 ce qui est énormissime.
00:26:31 Et la préfète des Bouches-du-Rhône avait même parlé d'un risque
00:26:33 qui pèse sérieusement sur la République.
00:26:35 Donc la France se transforme dans certains quartiers en espèce de narco-État.
00:26:40 Il y a des espèces de micro-narco-État qui sont en train de se développer.
00:26:44 Et moi, je pense que ça doit aussi passer par la répression.
00:26:47 On a une législation qui existe, mais qui est, à mon sens, trop peu appliquée.
00:26:51 Et le sentiment d'impunité est tel que les trafiquants et les dealers
00:26:55 affichent les prix et les différentes drogues...
00:26:58 - Dans les cages d'escalier.
00:26:59 - Dans les cages d'escalier et en bas des immeubles.
00:27:01 Donc moi, j'ai le sentiment qu'on n'en fait pas assez du côté de la répression.
00:27:04 - Michel Gandillon, vous êtes expert associé auprès du département
00:27:07 Sécurité et Défense du CNAM, auteur de "Drogue Store, drogues illicites
00:27:10 et trafics en France", publié aux éditions du CERF.
00:27:13 C'est une pieuvre, le trafic de drogue.
00:27:15 Hier, on avait un autre auditeur du jour, il était du Lot-et-Garonne.
00:27:17 Il disait que même dans des petites villes du Lot-et-Garonne,
00:27:19 il y avait du trafic de drogue.
00:27:22 - Oui, comme je vous l'ai dit, le trafic de drogue,
00:27:25 le marché des drogues en France s'est beaucoup développé
00:27:27 depuis une vingtaine d'années, avec une très forte augmentation de la demande.
00:27:33 Notamment en cannabis, et surtout en cocaïne d'ailleurs.
00:27:36 C'est la demande de cocaïne qui se développe le plus en France depuis 20 ans,
00:27:41 avec une multiplication par 5 des prévalences de consommation.
00:27:45 D'ailleurs, aujourd'hui, on parle de l'égalisation du cannabis,
00:27:47 mais il faut savoir qu'aujourd'hui, dans les cités, depuis une dizaine d'années,
00:27:52 on vend de plus en plus de cocaïne à côté de résine de cannabis
00:27:56 ou d'herbes de cannabis.
00:27:59 Et que probablement, aujourd'hui, on peut faire l'hypothèse
00:28:02 que le premier marché en termes monétaires,
00:28:05 en centaines de millions d'euros, est le marché de la cocaïne.
00:28:10 Donc, la légalisation du cannabis, quel que soit le modèle qu'on adopte,
00:28:14 ne résoudrait pas tout, puisqu'il y aurait encore la cocaïne.
00:28:19 Et puis, il faut savoir qu'aux États-Unis, c'est passionnant d'observer
00:28:22 ce qui se passe aux États-Unis, malgré les différences entre les vingtaines d'États
00:28:27 qui ont légalisé le cannabis à des fins récréatives.
00:28:30 Et qui exercisent malgré tout un marché noir, parce que les États taquent le cannabis,
00:28:36 parce que le cannabis est plus cher que sur le marché noir,
00:28:39 donc il y a une marge de manœuvre pour les trafiquants pour continuer d'alimenter le marché noir.
00:28:43 Donc la légalisation, à mon avis, ne résoudrait pas tout, loin de là.
00:28:48 - François de Gaulle, Philippe Ligère ?
00:28:50 - J'entends ce que vous dites, mais c'est important, parce que vous donnez cet avis,
00:28:54 Michel, je vous entends, mais d'autres experts donnent d'autres avis
00:28:58 avec des retours d'expérience, donc est-ce qu'il n'est pas temps qu'on tranche,
00:29:03 je veux bien que ça ne règle pas tous les problèmes, mais ça peut en régler une partie,
00:29:07 donc est-ce qu'il ne serait pas temps qu'on fasse, j'ai horreur de ce mot,
00:29:11 mais en tout cas une grande convention interpartisane pour discuter de ce sujet
00:29:16 et prendre une décision collective ? Malgré tout.
00:29:20 - Sur la question de la légalisation, je ne parle pas en l'air,
00:29:25 c'est-à-dire que j'ai participé à des missions d'études au Colorado,
00:29:30 dans l'état de Washington, donc j'ai étudié de près la question,
00:29:33 et donc je vous prie de croire que ce que j'ai acheté...
00:29:35 - Non mais d'autres gens qui sont tout aussi capés que vous ne disent pas ça.
00:29:39 - Ce n'est pas complètement gratuit.
00:29:42 Mais ce que je critique chez certains partisans de la légalisation,
00:29:45 moi je ne suis pas contre la légalisation, encore faudrait-il parler
00:29:48 de quel type de légalisation on veut.
00:29:51 Est-ce qu'on veut un modèle libéral à l'américaine,
00:29:54 où la commercialisation du cannabis est confiée à des entreprises
00:29:59 dont la logique est de diffuser le cannabis dans la société américaine,
00:30:03 ce sont des entreprises donc elles sont là pour faire des profits,
00:30:06 ou est-ce qu'il faut un monopole d'État ?
00:30:08 Tout ça c'est des questions importantes.
00:30:11 Ce que je critique chez certains partisans de la légalisation,
00:30:14 c'est qu'ils conçoivent la légalisation du cannabis comme un remède miracle.
00:30:17 Or, sur la question du crime organisé,
00:30:20 il y a une problématique très importante et capitale de l'existence
00:30:25 d'un crime organisé qui se renforce d'année en année
00:30:29 du fait du grossissement du marché des drogues.
00:30:32 Cette lutte contre le crime organisé est une question spécifique
00:30:37 qu'il faut traiter et qui est mal traitée en France depuis 40 ans.
00:30:42 Et qu'il faut affronter, la légalisation du cannabis,
00:30:45 c'est un des sous-aspects mais ce n'est pas vraiment au cœur de la discussion.
00:30:49 Mais on a réussi la France, la French Connection,
00:30:52 on est capable de lutter contre le crime organisé, vous en êtes d'accord ?
00:30:56 Absolument, c'est un très bon exemple que j'utilise dans mon livre,
00:31:01 en disant qu'effectivement, ces 50 dernières années,
00:31:07 un des grands succès remportés contre le crime organisé en France
00:31:11 a été le démantèlement des filières corso-marseillaise de l'héroïne.
00:31:16 Et comment s'est faite cette lutte ?
00:31:20 Par le renforcement considérable de la réponse pénale.
00:31:24 Il y a eu la loi du 31 décembre 1970
00:31:28 qui renforçait considérablement les peines pour production d'héroïne,
00:31:35 puisque la région marseillaise était une des premières régions au monde
00:31:38 à produire de l'héroïne qui alimentait le marché américain.
00:31:42 Avant la loi de 1970, les peines étaient relativement légères.
00:31:46 Après 1970, sous pression d'ailleurs de Nixon et des États-Unis,
00:31:50 on a durci considérablement les peines,
00:31:53 on est passé en gros, je crois, de 5 ans à 20 ans, voire 25 ans.
00:31:57 Et ça a dissuadé beaucoup de membres de ces filières corso-marseillaise
00:32:02 de s'investir dans ce trafic en pensant que le jeu n'en valait plus la chandelle
00:32:07 et que le risque était trop grand.
00:32:09 En espérant, Michel Gaudion, demeurer dans le cadre du sujet,
00:32:14 au fond, est-ce que ce qui rend parfois un peu désespérant
00:32:20 la lutte contre le crime organisé, c'est que ceux qui consomment de la drogue,
00:32:26 quelles qu'elles soient, je dirais, sont des psychologies
00:32:31 ou des malades en ayant en permanence besoin.
00:32:35 Est-ce qu'on peut lutter contre une appétence de cette nature qui est mondiale ?
00:32:41 Alors, vous avez raison de souligner que la tendance est mondiale,
00:32:46 ne touche pas bien sûr que la France, il suffit de voir la situation en Europe
00:32:50 où le marché de la cocaïne explose.
00:32:52 Aujourd'hui, l'Europe est probablement en train de dépasser les États-Unis
00:32:56 en termes de marché de la cocaïne.
00:32:59 Dans le monde, les consommations de drogue, de cannabis,
00:33:02 de drogue de synthèse et d'opioïdes, il y a la tragédie des opioïdes aux États-Unis
00:33:06 qui a tué 700 000 personnes, donc c'est effectivement un problème mondial.
00:33:11 Après, l'usage de drogue s'est énormément diversifié,
00:33:14 vous avez toutes sortes de dimensions, vous avez la dimension de l'addiction,
00:33:18 où là, effectivement, ça ne sert à rien de culpabiliser les consommateurs
00:33:22 dans la mesure où ils sont prisonniers, ils ont perdu leur liberté de s'abstenir,
00:33:27 et puis il y a effectivement la dimension récréative qu'on retrouve
00:33:32 pour les drogues de synthèse comme l'ecstasy ou la cocaïne,
00:33:35 où on le voit, d'ailleurs on le sait, les consommations ont lieu le samedi soir,
00:33:40 c'est une consommation récréative.
00:33:42 - Michel, le sujet fait réagir au 0826-300-300, Cécile.
00:33:47 - Et Baptiste qui est avec nous, qui veut réagir. Rebonsoir Baptiste.
00:33:50 - Rebonsoir Baptiste. Baptiste ?
00:33:53 - On n'entend pas Baptiste ?
00:33:55 - Oui, pardon. - Oui, Baptiste, on vous écoute.
00:33:58 - Non, mais moi je ne suis pas un expert comme vous sur le plateau,
00:34:02 simplement j'ai une intuition de citoyen lambda,
00:34:06 c'est que j'ai quand même l'impression qu'en ce qui concerne le trafic de drogue,
00:34:08 on a quand même toujours les mêmes méthodes et les mêmes façons d'appréhender les choses,
00:34:13 et je n'ai pas l'impression que ça ait eu des résultats fantastiques ces 40 dernières années,
00:34:17 puisque la "fresh connection", ça remonte quand même à la fin des années 70.
00:34:21 - Non, non, fin des années 60, début des années 70.
00:34:24 - Oui, j'ai l'impression qu'ajouter des policiers,
00:34:29 ajouter encore plus de réflexion, de répression,
00:34:32 la France est le pays le plus répressif au monde,
00:34:34 il est aussi le pays qui compte le plus de personnes qui sont en prison
00:34:38 à cause de trafic de stupéfiants qui ont quitté le cannabis.
00:34:42 - Mais Baptiste, vous vous êtes touché par ça dans votre quotidien ?
00:34:45 - Non, absolument pas. - Non, pas du tout ?
00:34:47 - Non, absolument pas. Moi j'habite à Boulogne-Biancourt, je travaille à Paris.
00:34:49 - Oui, ça n'empêche pas.
00:34:51 - Donc je ne suis pas du tout concerné, mais en fait, on a tous des amis de près ou de loin
00:34:55 qui sont concernés par le trafic de drogue.
00:34:58 - Non, mais vous auriez pu en avoir en bas de chez vous, en bas de votre bureau, c'est ça que je veux dire.
00:35:03 - Mais vous avez des amis qui sont des consommateurs récréatifs ?
00:35:08 Moi je n'en ai pas dans mon entourage. Est-ce que vous en avez ?
00:35:11 Justement, la drogue par Michel Garnier du samedi soir, vous avez ça ?
00:35:15 - Oui, bien sûr. Moi j'en ai beaucoup autour de moi, y compris parmi ma famille.
00:35:20 Et je trouve que votre invité fait un procès un peu facile à ceux qui souhaitent la dépénalisation du cannabis.
00:35:29 Parce que j'ai quand même l'impression que partout où c'est fait, il a insisté beaucoup sur le trafic parallèle qui existe toujours.
00:35:35 - Baptiste ? - Oui, c'est vrai.
00:35:37 - Baptiste, on repart au 0826-300-300, le sujet fait réagir, direction Toulouse.
00:35:42 Donc bien loin de Boulogne-Biancourt.
00:35:44 - Bonsoir Jérôme. - Oui, bonsoir à tous et à toute l'équipe.
00:35:48 - Bonsoir. - Bonsoir.
00:35:50 - Bon, moi j'ai pris le débat un peu en route.
00:35:53 Alors, la problématique de la légalisation, je me la suis sûrement posée comme beaucoup de français.
00:35:59 Et je voudrais en même temps parler de la "Friendly Connection".
00:36:02 Et je me rappelle aussi de l'époque de la prohibition, en tout cas dans les livres et dans le cinéma hollywoodien.
00:36:08 Donc je n'ai pas trop d'avis sur la question, sachant que je ne suis pas compétent.
00:36:12 Ce qui est sûr, c'est qu'à mon avis, moi j'ai 56 ans, j'ai 3 enfants, donc un de 27.
00:36:19 Ce qui est sûr, c'est que déjà il y a 15 ans, devant tous les lycées toulousains,
00:36:23 et les LEP, lycées d'enseignement professionnel, vous pouviez acheter la drogue.
00:36:27 Ça c'est une réalité.
00:36:29 Mon fils est tombé en addiction sur du cannabis.
00:36:33 Il a réussi à s'en sortir.
00:36:35 Mais ce qui est sûr, c'est que c'est une problématique,
00:36:38 et je pense qu'il faut à un moment donné, qu'il y ait une vraie sanction sur les trafiquants.
00:36:45 Je faisais le lien entre le trafic, tel qu'il risque, et ce qu'ils ont.
00:36:50 Je vais comment aujourd'hui redynamiser, si vous voulez, la peine.
00:36:55 Aujourd'hui, un chauffeur prend 100 euros par jour,
00:36:58 un appartement de nourrice, je ne sais pas combien,
00:37:02 et le trafic de drogue en France, si c'est vrai vous me corrigerez,
00:37:06 c'est de 5 milliards d'euros.
00:37:08 Est-ce que la guerre n'est pas perdue ?
00:37:11 Ce n'est pas en mettant des pauvres gendarmes et des pauvres policiers devant les lycées,
00:37:14 comme il m'est arrivé, c'est une cause nationale,
00:37:16 où les parents, nous aussi, on a baissé les bras.
00:37:18 On est co-responsables, à mon avis, de ces situations.
00:37:21 - Vous avez raison de vous exprimer sur Sud Radio.
00:37:26 Merci beaucoup, en tout cas, Baptiste, merci Géraud,
00:37:29 merci Michel Gandillon, ça aurait mérité un grand débat,
00:37:33 beaucoup plus long, forcément, il y a tellement de choses à dire.
00:37:35 Expert associé auprès du département sécurité et défense du CNAM,
00:37:38 auteur de « Drug Store, drogue illicite et trafic » en France,
00:37:42 publié aux éditions de SERRE.
00:37:44 Merci beaucoup de nous avoir éclairé sur ce sujet.
00:37:47 - Merci à vous.
00:37:48 - Dans un instant, il va falloir éclairer un peu votre cerveau
00:37:50 sur des questions importantes, puisque nos politiques parlent,
00:37:54 vous retenez, et ça vous permet de gagner au jeu du « qui c'est qui qui l'a dit ».
00:37:57 Et ça, c'est la bonne nouvelle du jour.
00:37:59 Allez, bienvenue, c'est les vraies voix, jusqu'à 19h,
00:38:02 et bienvenue sur Sud Radio.
00:38:04 - Les amis, bienvenue, c'est les vraies voix, jusqu'à 19h,
00:38:07 avec Philippe David, on vous accueille un peu,
00:38:10 vous êtes chez vous, c'est votre maison,
00:38:12 vous voulez nous parler, 0826 300 300,
00:38:15 ils ont des choses à dire aujourd'hui.
00:38:16 Philippe Bilger est avec nous, the famous Philippe Bilger,
00:38:19 bien entendu, tout le monde en parle.
00:38:21 - Oh ce serait si bien.
00:38:23 - Mais si, les gens me disent « tu travailles avec Philippe Bilger »,
00:38:26 mais c'est vrai en plus.
00:38:27 - C'est vrai, c'est vrai.
00:38:28 - Tu travailles avec ses siffles.
00:38:30 - Et elle est comment en vrai ? Bah elle est nulle.
00:38:32 - Françoise de Goy.
00:38:34 - Non, je dis, elle est gentille.
00:38:36 - C'est pareil, c'est pareil, elle est gentille.
00:38:42 - Qu'est-ce qu'elle est vache.
00:38:44 - Elle est gentille, on l'aime bien au village.
00:38:46 - Françoise de Goy, éditorialiste Sud Radio LCI,
00:38:49 et Michael Sadoune, chroniqueur et consultant.
00:38:51 - On peut quand même dire aux auditeurs que c'est quand même les ténardiers vous deux,
00:38:55 parce que là vous êtes très aimables, très sympathiques,
00:38:57 mais enfin ce que vous nous réservez en coulisses, c'est…
00:38:59 - C'est très dur.
00:39:01 - Françoise, je trouve que votre propos est vraiment misérable.
00:39:05 - Oh, c'est beau, c'est beau.
00:39:08 - Allez, tout de suite le quiz.
00:39:10 - Mais Françoise, tu nous causais…
00:39:12 - Non, non, moi c'est plutôt Jean Valjean, j'ai beaucoup de patons.
00:39:15 - On a vu le plus crédible.
00:39:17 - Les vraies voix Sud Radio, le quiz de l'actu.
00:39:21 - Et Baptiste est avec nous pour jouer au quiz de l'actu.
00:39:24 Baptiste, alors vous connaissez la règle du jeu,
00:39:26 vous êtes le premier à pouvoir répondre à nos questions,
00:39:28 et après si vous ne donnez pas la bonne réponse,
00:39:30 ce sont nos vraies voix qui s'y collent.
00:39:32 Allez, question, qui c'est qui qui l'a dit ?
00:39:34 On n'engage pas un bras de fer avec des bras en mousse,
00:39:38 surtout sur des sujets essentiels que sont le budget et l'immigration.
00:39:41 Qui a dit ça ?
00:39:43 - On en a même parlé ce matin sur Sud Radio dans l'interview politique.
00:39:49 - Dans l'interview politique ?
00:39:51 - C'était pas l'invité, mais il a été cité.
00:39:54 - Et on a à un moment donné beaucoup parlé de lui.
00:39:56 - A l'époque de l'abomination de censure.
00:39:58 - Vous me donnez votre langue aux charges ?
00:40:00 - C'était pas Marley ?
00:40:02 - Non.
00:40:04 - Bonne réponse de Françoise de Gois.
00:40:06 - Il fallait donner une réponse aux réligats pradiers, effectivement.
00:40:09 - Qui c'est qui qui ?
00:40:11 - Vous l'aviez dit ?
00:40:13 - Vous l'aviez dit Baptiste ?
00:40:15 - Ah bah alors le point est à Baptiste.
00:40:17 - Qu'est-ce que c'est cette histoire ?
00:40:19 - Mais Baptiste, on ne vous entend pas très bien.
00:40:21 - Parlez fort.
00:40:23 Qui c'est qui qui l'a dit au sujet du projet de loi sur l'immigration ?
00:40:27 - Si les français ne supporteraient pas qu'on fasse semblant,
00:40:29 ce serait d'ouvrir un boulevard à Marine Le Pen.
00:40:31 - Ah.
00:40:33 - Baptiste.
00:40:35 - Marley ?
00:40:37 - Bonne réponse de Baptiste.
00:40:39 - Si c'est pas Pradier, c'est Marley.
00:40:41 - Si c'est pas Pradier, c'est Marley.
00:40:43 - Non, ça peut être Ciotti aussi.
00:40:45 - Attention les amis, qui c'est qui qui l'a dit au sujet de la loi immigration ?
00:40:49 - On n'a pas le droit d'écarter la motion de censure.
00:40:51 - Si le gouvernement triche avec les français ?
00:40:53 - Non, je n'ai pas peur de faire tomber ce gouvernement.
00:40:56 - Je sais très bien.
00:40:58 - Baptiste.
00:41:00 - C'est pas Marine Le Pen ça qui dit ?
00:41:02 - Non.
00:41:04 - C'est Ciotti.
00:41:06 - Bonne réponse de Ciotti.
00:41:08 - Il ne peut plus.
00:41:10 - Ça y est, on a fait tous les LR.
00:41:12 - C'est vérité.
00:41:14 - On change de chapelle.
00:41:16 - Baptiste, on vous entend mal. Vous avez une oreillette ?
00:41:18 - Oui, parce que je suis si énervé avec Pradier.
00:41:20 - Qui c'est qui qui l'a dit
00:41:22 "Je veille sur le prix du carburant comme le lait sur le feu" ?
00:41:24 - Oh, c'est bon.
00:41:26 - Baptiste.
00:41:28 - J'ai pas entendu le début.
00:41:30 - Qui "Je veille sur le prix du carburant comme le lait sur le feu" ?
00:41:32 - Bah c'est le maire ça.
00:41:34 - Voilà, on l'avait aussi.
00:41:36 - Comment il se la pète.
00:41:38 - Il est bon, il est très fort.
00:41:40 - Il est excellent.
00:41:42 - On a dit qu'il était bon avant.
00:41:44 - Baptiste, vous êtes en train de museler les vraies voix.
00:41:46 Ça me fait beaucoup rire.
00:41:48 - Je vais dire.
00:41:50 - Olivier Véran.
00:41:52 - On va poser la question suivante.
00:41:54 - Non mais tu peux baiser, baise encore Benoît.
00:41:56 - Pardon, parce que là on a la réponse.
00:41:58 - Allez-y Philippe.
00:42:00 - La suivante. Qui c'est qui qui l'a dit
00:42:02 "Il y a une crise plus profonde que celle de la social-démocratie,
00:42:04 c'est la crise de la démocratie" ?
00:42:06 Bonne réponse François Hollande.
00:42:08 - Je l'avais aussi, mais on peut pas jouer.
00:42:10 - Ah oui, mais c'est bien ça.
00:42:12 - Comme ça la défaite est d'individu.
00:42:14 - Non, non, non.
00:42:16 - Allez, allez, allez.
00:42:18 Baptiste, Baptiste, attention, c'est à vous.
00:42:20 Depuis 15 jours, M. Ciotti répète mot pour mot
00:42:22 ce que je dis dans toutes les émissions de télé.
00:42:24 - Ah.
00:42:26 - Baptiste ?
00:42:28 - Non.
00:42:30 - Bonne réponse de Philippe Gégé.
00:42:32 - Jordan Bardella.
00:42:34 Je vois quand vous vouliez, Mickaël Sadonna.
00:42:36 - Qui c'est qui qui l'a dit
00:42:38 au sujet des déclarations de Nicolas Sarkozy sur l'Ukraine
00:42:40 "Ce sont des déclarations incompréhensibles,
00:42:42 je ne les comprends pas" ?
00:42:44 - C'est pas Juppé ?
00:42:46 - Non.
00:42:48 - Baptiste ?
00:42:50 - Si, si, je vois très bien qui c'est.
00:42:52 C'est pas la ministre Catherine Colonna.
00:42:54 - Si, si, bonne réponse de Baptiste.
00:42:56 - Bravo.
00:42:58 - C'est bon.
00:43:00 - Je n'aurais pas trouvé Colonna.
00:43:02 - Vous allez passer au contrôle antidopage.
00:43:04 Je crois que ça s'impose.
00:43:06 - Baptiste Pogba.
00:43:08 Au contrôle, s'il vous plaît.
00:43:10 - Non, bravo, bravo, Baptiste.
00:43:12 C'est génial.
00:43:14 Il est trop fort. Il est très fort.
00:43:16 - C'est très bien.
00:43:18 - Baptiste, vous restez avec nous dans une petite dizaine de minutes.
00:43:20 Le tour de table de l'actu des vrais voix.
00:43:22 Philippe, on parle de quoi avec vous ?
00:43:24 - Du Maroc et de l'incroyable solidarité des Marocains.
00:43:28 Ça m'a touché entre eux.
00:43:30 - Philippe Bilger ?
00:43:32 - La culture fait partie de l'actualité.
00:43:34 - On va parler de l'Allemagne
00:43:36 qui est en train de devenir le nouvel homme malade de l'Europe.
00:43:38 - Et dans un instant, juste après la pause de Top Click
00:43:40 avec Félix Mathieu.
00:43:42 Et pour nous accompagner, Philippe Bilger,
00:43:44 de l'institut La Parole, François Segoie,
00:43:46 éditorialiste Sud Radio et LCI.
00:43:48 Et Michael Sadoun, chroniqueur et consultant.
00:43:50 Et notre Baptiste de Boulogne-Biancourt
00:43:52 qui est notre vrai voix.
00:43:54 Et vous, au 0826 300 300.
00:43:56 Un petit point sur nos questions du jour, Philippe,
00:43:58 avec nos débats.
00:44:00 - Nos débats. Déjà, notre coup de projecteur
00:44:02 à 18h37.
00:44:04 Gabriel Attal est-il le nouvel homme fort de la majorité ?
00:44:06 Oui. Il monte sur le podium des personnalités
00:44:08 politiques préférées des Français.
00:44:10 On avait le droit de le dire à 18h. Il est 18h08.
00:44:12 En gagnant 8 points de popularité,
00:44:14 eh bien pour vous, il n'est pas
00:44:16 le nouvel homme fort de la majorité pour
00:44:18 84%. Et vous voulez appeler ?
00:44:20 C'est le 0826 300 300.
00:44:22 Bien évidemment. - Et tout de suite, le Top Click.
00:44:24 Et c'est Félix Mathieu.
00:44:26 - Les vraies voix Sud Radio. C'est le Top Click.
00:44:28 - Et des propos de Bruno Rotailleau
00:44:30 sur la colonisation provoquent
00:44:32 un certain émoi depuis ce matin, Félix.
00:44:34 - Les heures noires mais aussi les belles heures
00:44:36 de la colonisation, selon l'expression employée
00:44:38 par le président du groupe LR du Sénat,
00:44:40 l'assisté politique de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio
00:44:42 ce matin. Alors pour vous résumer, tout est
00:44:44 parti d'une question sur le silence du roi du Maroc
00:44:46 face aux propositions d'aide française
00:44:48 suite au terrible séisme qui a
00:44:50 endeuillé le pays. De là Bruno Rotailleau,
00:44:52 on est venu au recul de la France
00:44:54 dans beaucoup de pays du continent africain.
00:44:56 Un échec de la politique étrangère
00:44:58 d'Emmanuel Macron, selon Bruno Rotailleau.
00:45:00 Et il attribue donc cette perte d'influence
00:45:02 française à une soi-disant repentance
00:45:04 quant à la colonisation. - Quand je me
00:45:06 rends en Afrique, souvent, on me
00:45:08 dit qu'ils attendent une France qui soit
00:45:10 une France qui ne soit pas repentante, vous voyez.
00:45:12 Ils attendent une France qui soit forte.
00:45:14 Et dans la culture africaine... - Qui assume ça.
00:45:16 - Et qui assume. - Le temps de la colonisation.
00:45:18 - Mais qui assume, parce que la colonisation
00:45:20 c'est bien entendu des heures qui ont
00:45:22 été noires, mais c'est aussi des heures
00:45:24 qui ont été belles, avec des mains tendues,
00:45:26 etc. - La colonisation,
00:45:28 M. Rotailleau, c'est surtout à base de mains
00:45:30 coupées, lui répond Clarence, une militante LFI,
00:45:32 photo à l'appui. Parmi
00:45:34 les réactions courroussées, celle aussi par exemple
00:45:36 du député écologiste Aurélien Taché,
00:45:38 "Honte à vous Bruno Rotailleau, c'est
00:45:40 l'héritage colonial, son lot de crimes
00:45:42 et notre prédation économique qui est en
00:45:44 train de vider l'Afrique de ses ressources et qui
00:45:46 provoque la colère populaire."
00:45:48 Ces déclarations, dit Aurélien Taché, font
00:45:50 le nid de l'anti-France et le bonheur
00:45:52 de l'impérialisme russe.
00:45:54 - Je suis totalement d'accord avec
00:45:56 ce qu'a dit Bruno Rotailleau et j'aurais
00:45:58 aimé que le président, lorsqu'il
00:46:00 est allé pour la première fois en Algérie,
00:46:02 ait cette capacité de
00:46:04 plénitude en disant "il y a eu
00:46:06 des heures sombres dans la colonisation"
00:46:08 mais qu'il ait eu le courage
00:46:10 devant les Algériens de dire qu'il n'y a pas
00:46:12 eu que ça. - Françoise de Gaulle.
00:46:14 - Je suis absolument en désaccord total avec Bruno Rotailleau.
00:46:16 Je ne sais pas quel pays africain il a
00:46:18 visité et qu'il a été voir. J'en ai fait pour ma part
00:46:20 un certain nombre, notamment de l'Afrique de l'Ouest et
00:46:22 de l'Afrique centrale. Le sentiment,
00:46:24 je partage que dit Aurélien
00:46:26 Taché. La réalité,
00:46:28 bien sûr il y a de la rancœur mais c'est pas
00:46:30 parce que la colonisation d'antan,
00:46:32 c'est la prédation économique.
00:46:34 Parce que les pays africains ne veulent
00:46:36 plus se voir saignés
00:46:38 par les grandes compagnies et
00:46:40 notamment les grandes compagnies françaises.
00:46:42 Comment est-ce qu'on peut réécrire l'histoire ?
00:46:44 Je veux bien qu'il y ait une
00:46:46 colonisation heureuse pour une
00:46:48 partie de l'électorat français. La réalité
00:46:50 c'est que nous avons des peuples qui veulent désormais
00:46:52 se dresser
00:46:54 quelle que soit la façon dont ils le font,
00:46:56 maladroitement et qu'il est temps que ça s'arrête
00:46:58 et la France serait bien inspirée de
00:47:00 changer de comportement. Je vous assure
00:47:02 que j'ai eu des discussions avec certains
00:47:04 ambassadeurs dont je tairai le nom le soir
00:47:06 au dîner dans certains pays d'Afrique de l'Ouest
00:47:08 j'avais honte. Une fois j'ai même quitté
00:47:10 la table, la façon dont ces ambassadeurs
00:47:12 parlaient des pays africains. - Michel
00:47:14 c'est à toi. - Non mais moi
00:47:16 je suis par nature
00:47:18 en fait, parce que je suis souverainiste,
00:47:20 plutôt je suis anticolonialiste profondément.
00:47:22 Je considère que c'est une erreur
00:47:24 que nous soyons allés en Afrique et la France
00:47:26 est allée en Afrique avant que
00:47:28 l'Europe expérimente des problèmes
00:47:30 d'immigration. Donc de ce point de vue là
00:47:32 je nous fais souvent le reproche
00:47:34 d'être comme ça. Ceci dit, il faudrait
00:47:36 quand même arrêter de battre notre coulpe sur le sujet
00:47:38 je pense que nous avons fait notre travail
00:47:40 de repentance, que nos historiens ont assez travaillé
00:47:42 sur le sujet, que concernant
00:47:44 la traite négrière, elle a été généralisée
00:47:46 dans le monde entier, y compris
00:47:48 dans le monde arabo-musulman et
00:47:50 africain. C'est des historiens comme Tidiane Ndiaye
00:47:52 qui en parle beaucoup et je pense que
00:47:54 on ne le traite pas assez. Rocca et Diallo
00:47:56 se plaignaient qu'on ne parle pas assez de la traite négrière
00:47:58 qui a eu lieu sur le continent américain
00:48:00 et dans le monde occidental et blanc
00:48:02 en général. Je ne suis absolument pas d'accord
00:48:04 toutes les œuvres de fiction qui sont sorties dernièrement
00:48:06 ont prouvé exactement le contraire.
00:48:08 Donc maintenant, une posture simplement
00:48:10 saine vis-à-vis des pays africains, de
00:48:12 partenariat que nous arrêtions de considérer
00:48:14 comme des grands frères, avec une posture
00:48:16 de condescendance, comme si nous les avions
00:48:18 fait entrer dans le bienfait absolu
00:48:20 en leur apportant une certaine modernité technique
00:48:22 qu'il faut quand même reconnaître. Voilà, les considérer
00:48:24 comme des partenaires et plus comme des petits frères.
00:48:26 Autre sujet, une commission américaine
00:48:28 critique la décision française d'interdire
00:48:30 l'ABAIA dans les établissements scolaires.
00:48:32 Oui, il s'agit de la commission américaine sur la liberté
00:48:34 religieuse internationale, un organisme
00:48:36 gouvernemental consultatif
00:48:38 mandaté par le Congrès des Etats-Unis.
00:48:40 Dans un communiqué, le président de cette instance
00:48:42 parle, je cite, d'un "effort mal avisé
00:48:44 pour promouvoir la valeur française
00:48:46 de laïcité. La communauté internationale
00:48:48 doit continuer à s'élever
00:48:50 contre les lois qui menacent la liberté religieuse
00:48:52 en France ainsi que dans
00:48:54 d'autres pays d'Europe". Et je n'en peux plus
00:48:56 de ces leçons par les américains.
00:48:58 De quoi se mêlent-ils, les américains, en se permettant
00:49:00 de dire que l'interdiction de l'ABAIA
00:49:02 dans les établissements scolaires, tout à la fois,
00:49:04 je cite, "en piède sur les libertés
00:49:06 religieuses" est une mesure
00:49:08 d'intimidation
00:49:10 visant les musulmans de France et juge
00:49:12 condamnable de restreindre la pratique
00:49:14 pacifique des croyances religieuses
00:49:16 des individus pour promouvoir la laïcité.
00:49:18 Alors que les américains balayent un peu
00:49:20 leurs portes, qu'ils regardent chez eux, c'est quand même
00:49:22 eux qui ont mis les indiens dans des réserves depuis des
00:49:24 années et on peut dire que leur police
00:49:26 tue beaucoup plus que la police française,
00:49:28 en particulier les noirs.
00:49:30 Alors, messieurs les américains, je vous laisse
00:49:32 votre "In God We Trust"
00:49:34 parce que de ce côté-ci de l'Atlantique, c'est
00:49:36 "In Laïcité We Trust". Vous êtes d'accord
00:49:38 Michael Sadoun ? - Je suis entièrement
00:49:40 d'accord. Alors là, les
00:49:42 Etats-Unis, qui sont probablement un des pays les plus racistes
00:49:44 du monde, n'ont aucune
00:49:46 leçon à donner à la France qui, au contraire, s'est
00:49:48 illustrée dans son histoire par un modèle
00:49:50 unique d'universalisme. Je vous rappelle que
00:49:52 la République, le régime
00:49:54 républicain en France n'a jamais pratiqué
00:49:56 à proprement l'esclavagisme puisqu'il
00:49:58 l'a chaque fois aboli, à chaque fois qu'il est revenu
00:50:00 au pouvoir et que
00:50:02 pendant la Première Guerre mondiale,
00:50:04 les soldats noirs américains ont voulu rester
00:50:06 en France parce qu'ils trouvaient ici un pays
00:50:08 de liberté et d'émancipation.
00:50:10 Donc je considère que c'est bien.
00:50:12 - Je rappelle, déçu ou pas simplement les soldats,
00:50:14 Miles Davis, notre immense trompetiste
00:50:16 qui se sentait heureux qu'à Saint-Germain-des-Prés
00:50:18 parce qu'il ne respirait pas aux Etats-Unis.
00:50:20 Là où je vous accorde
00:50:22 ce que vous dites, bien sûr, aucune leçon à donner
00:50:24 de la part des Américains, mais ça veut dire aussi
00:50:26 que notre travail à nous, pédagogique
00:50:28 de français, il doit continuer
00:50:30 sur qu'est-ce que la laïcité
00:50:32 à la française. Il faut que nous
00:50:34 expliquions, inlassablement, vous savez,
00:50:36 quand il y a eu Charlie, les copains journalistes
00:50:38 en Grande-Bretagne disaient
00:50:40 "on ne comprend pas trop". Bien sûr
00:50:42 qu'il y a cette ambiguité
00:50:44 au regard des autres, ça ne veut pas dire
00:50:46 qu'on doit avoir raison contre le reste du monde
00:50:48 mais ça veut dire que nous devons l'expliciter.
00:50:50 Nous devons expliquer que signifie
00:50:52 la laïcité à la française. - Philippe Bilger, vous êtes
00:50:54 d'accord avec ça ? - Euh, oui.
00:50:56 Oui, je n'ai rien de plus à dire.
00:50:58 - Non mais c'est un modèle magnifique la laïcité.
00:51:00 - Dans la police américaine, vous avez... il y a beaucoup
00:51:02 de noirs. C'est une chose qu'on oublie
00:51:04 de dire. - Oui, c'est vrai. - Mais ça ne change
00:51:06 rien d'ailleurs aux
00:51:08 morts injustes et
00:51:10 et scandaleuses. - Allez, dans un instant, le tour de table
00:51:12 de l'actu des Vrais Voix avec vous,
00:51:14 Michael Sadoun, on parle de quoi ? - L'Allemagne, l'homme
00:51:16 malade de l'Europe. - Françoise de Gois ?
00:51:18 - Le Maroc, la solidarité incroyable
00:51:20 des Marocains entre la culture
00:51:22 et l'actualité. - Absolument. Allez,
00:51:24 0800 26 300 300, vous avez le droit de réagir.
00:51:26 Merci beaucoup Félix, Mathieu. On vous retrouve
00:51:28 dans quelques instants. A tout de suite.
00:51:30 - Les Vrais Voix Sud Radio, 17h20h
00:51:32 Philippe David, Cécile
00:51:34 de Ménibus. - Salut.
00:51:36 - Les amis, on vous souhaite la bienvenue.
00:51:38 Françoise de Gois, aujourd'hui, est avec nous.
00:51:40 Michael Sadoun, notre
00:51:42 consultant, est avec nous aussi. Vous, 0800
00:51:44 26 300 300.
00:51:46 N'hésitez pas, bien entendu...
00:51:48 - On peut dire aux gens ce qui se passe.
00:51:50 Comme on n'a plus le droit de faire des blagues
00:51:52 idiotes à l'antenne, et ça c'est une bonne décision,
00:51:54 une bonne mesure,
00:51:56 on les subit en coulisses, en fait.
00:51:58 On subit, Philippe David,
00:52:00 pendant la pub. Donc, redonnez-lui
00:52:02 le droit, je vous en supplie, la direction,
00:52:04 de refaire au moins une blague par émission.
00:52:06 - Au moins une. - Au moins une, rien qu'une.
00:52:08 - Un, même durant les cours.
00:52:10 - Absolument, je ne sais pas ce qu'il a.
00:52:12 Ça va, Philippe David ? - Ah oui, ça va bien.
00:52:14 - Non, mais ne l'envoyez pas.
00:52:16 - Il est rouge, justement.
00:52:18 - Il est capable de revenir dans de mauvaises positions.
00:52:20 Allez, tout de suite,
00:52:22 le tour d'actu
00:52:24 des vrais voix.
00:52:26 - Mais maniez-vous le trop, on va bientôt se mettre à table.
00:52:28 - Ça sent l'artiste à cette table, ça sent l'artiste.
00:52:30 - Je suis épuisé, moi. C'est horriblement fatiguant
00:52:32 d'être intelligent.
00:52:34 - De l'actualité.
00:52:36 - Ça sent l'artiste.
00:52:38 Philippe Bilger, parlez-nous de l'actualité,
00:52:40 de cette littérature.
00:52:42 - Vous aurez remarqué, chers amis,
00:52:44 qu'en général, lorsqu'on propose
00:52:46 un sujet d'actualité,
00:52:48 on vous reproche
00:52:50 de le choisir
00:52:52 parfois de manière un peu déconnectée
00:52:54 de l'actualité politique.
00:52:56 Et je continue à penser,
00:52:58 et je le démontre là,
00:53:00 j'essaye de le démontrer en tout cas,
00:53:02 que la culture,
00:53:04 le fait de relire,
00:53:06 comme je le fais en ce moment, Guy de Maupassant,
00:53:08 le fait d'avoir vu
00:53:10 une formidable pochade
00:53:12 de Quentin Dupieux,
00:53:14 qui s'appelle Yannick,
00:53:16 ça fait partie de la culture,
00:53:18 dans la mesure où ça nous irrite tous les jours.
00:53:20 Et donc, voilà,
00:53:22 j'ai terminé ce point de vue,
00:53:24 et j'espère qu'il convaincra
00:53:26 nos excellents animateurs.
00:53:28 - Et surtout nos écritures.
00:53:30 - Je suis d'accord, la culture c'est absolument la vie,
00:53:32 et honte à tous les gouvernements.
00:53:34 - Non, il n'a pas dit ça, il a dit que c'est l'actualité.
00:53:36 - Mais c'est même la vie, c'est-à-dire qu'on est coupé,
00:53:38 on a les ailes coupées, si on ne lit pas,
00:53:40 on peut se cultiver de mille manières,
00:53:42 même si vous n'avez pas envie de lire,
00:53:44 regardez quand même sur internet,
00:53:46 lisez au moins les jaquettes des livres,
00:53:48 je vous assure que c'est ça.
00:53:50 - En même temps vous dites la vie, une vie de Maupassant, c'est magnifique.
00:53:52 - Tout est magnifique, la rentrée littéraire est magnifique,
00:53:54 je vous le dis, allez-y, Franco,
00:53:56 jetez-vous sur tout, il n'y a pas un mauvais roman en cette rentrée littéraire.
00:53:58 Mais il a raison, et honte à tous les gouvernements
00:54:00 qui en ont fait un accessoire.
00:54:02 Le dernier grand président,
00:54:04 c'est François Mitterrand,
00:54:06 avec un grand ministre de la culture,
00:54:08 dont on pense ce qu'on veut, mais c'est Jack Lang,
00:54:10 et depuis, tout ça a été laissé complètement à jachère,
00:54:12 que ce soit Bachelot,
00:54:14 je ne vous parle même pas de Fleur Pellerin,
00:54:16 Roselyne Bachelot, tous les gens qui se sont succédés
00:54:18 ont été nuls et non avenus,
00:54:20 alors que je suis sûr qu'on fait respirer un peuple,
00:54:22 on le refait espérer,
00:54:24 grâce à la culture.
00:54:26 - La preuve, c'est que quand vous demandez le nom du ministre de la culture,
00:54:30 tout le monde répond Jack Lang.
00:54:32 - Il y a eu Michel Ghi qui était pas mauvais.
00:54:34 - Non, mais je suis d'accord,
00:54:36 je pourrais parler de la politisation outrancière
00:54:38 parfois qui a été faite de la culture,
00:54:40 et ce qui a dégoûté pas mal de gens,
00:54:42 parfois du monde du cinéma, du monde du théâtre,
00:54:44 quand on a vu les cérémonies des Césars, des Molières, etc.
00:54:46 ça compte quand même, et les gens le savent.
00:54:48 Je pourrais aussi parler d'une certaine dégradation de la culture,
00:54:51 qui a eu lieu à l'ère digitale,
00:54:53 et aujourd'hui, je pense que les gens de ma génération
00:54:55 et de celles d'en dessous ne touchent pas beaucoup
00:54:57 un livre dans leur vie.
00:54:59 Simplement, je vais m'en limiter à cette phrase d'Albert Camus
00:55:01 que j'aime beaucoup,
00:55:03 "Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins
00:55:05 qui mènent à la servitude."
00:55:07 Je pense que tout le monde devrait s'en inspirer.
00:55:09 - Oui, mais peut-être alors...
00:55:11 - On n'a rien compris avec Philippe David, mais c'est tout.
00:55:13 - On a tendance à dire que cette génération ne lit pas,
00:55:15 mais elle se cultive autrement.
00:55:17 Elle ne lit pas, mais elle fait autre chose.
00:55:19 Elle se cultive différemment.
00:55:21 La culture change, elle change de visage.
00:55:23 On peut aimer Balzac, mot passant,
00:55:25 mais on peut aussi aimer l'art contemporain
00:55:27 et la création visuelle
00:55:29 ou vidéastique.
00:55:31 La culture, elle évolue.
00:55:33 - Et l'actualité nous rattrape forcément avec vous,
00:55:35 Françoise de Gouin, sur votre tour de l'actu,
00:55:37 puisqu'on va parler des Marocains.
00:55:39 - Du Maroc, je suis sidéré.
00:55:41 Ce qui rend beaux les drames
00:55:43 comme les séismes et les catastrophes naturelles,
00:55:45 c'est toujours la solidarité humaine
00:55:47 et ce qui nous fait toujours penser
00:55:49 que l'être humain a ça aussi en lui,
00:55:51 cette bonté, cette volonté d'aider.
00:55:53 C'est tout à fait inné, ça fait partie.
00:55:55 Moi, je suis rousseauiste, je crois que l'homme
00:55:57 est bon par nature.
00:55:59 Mais au Maroc, ça prend une intensité
00:56:01 que je n'ai jamais vue. Est-ce que vous avez vu
00:56:03 ces voitures remplies de tout,
00:56:05 ces camionnettes remplies de tout
00:56:07 qui arrivent de l'ensemble du pays,
00:56:09 qui convergent vers les lieux du séisme.
00:56:11 Alors, avec des couvertures, tout le monde
00:56:13 vient donner son sens sans discontinuer.
00:56:15 Il y a quelque chose là, chez les Marocains,
00:56:17 qui me bouleverse
00:56:19 littéralement plus, peut-être,
00:56:21 qu'ailleurs. Bien sûr, la solidarité
00:56:23 humaine existe, mais je me souviens
00:56:25 des Japonais pendant Fukushima, c'était incroyable
00:56:27 avec l'empereur qui ouvrait ces temples.
00:56:29 Bon, ça c'était rarissime, ça s'était jamais vu.
00:56:31 Je me souviens des Italiens avec Amatrice
00:56:33 en 2016 avec le Trombentaire.
00:56:35 Mais là, il y a quelque chose que
00:56:37 les autres n'ont pas et que nous montrent
00:56:39 les Marocains et qui dépassent largement
00:56:41 les brouilles diplomatiques
00:56:43 avec la dernière version qui nous est servie
00:56:45 par le Quai d'Orsay, vous savez,
00:56:47 c'est mieux que les équipes françaises soient pas là
00:56:49 parce que les Marocains n'ont pas
00:56:51 de process antisismiques, donc on gènerait
00:56:53 plutôt qu'autre chose. Écoutez-moi, les bras m'ont
00:56:55 tombes, les Espagnols sont là depuis dimanche,
00:56:57 ils sont très forts sur les
00:56:59 séismes et ils sont là. On passera
00:57:01 sur le Maroc. Je voulais dire
00:57:03 bravo les Marocains, bravo ce peuple
00:57:05 marocain. - Philippe, le peuple marocain
00:57:07 est formidable, mais là
00:57:09 où je ne partage pas
00:57:11 votre sentiment, mais ça nous
00:57:13 amène... Je ne suis pas du tout
00:57:15 rousseauiste. Il est extraordinaire
00:57:17 de voir à quel point
00:57:19 la solidarité
00:57:21 s'exprime quand les gens
00:57:23 et les pays sont dans la mouise.
00:57:25 Naturellement,
00:57:27 on ne viendrait pas à leur secours,
00:57:29 ils ne le demandent pas d'ailleurs.
00:57:31 Mais regardez dans la vie à quel point
00:57:33 on aime obscurément
00:57:35 les gens qui sont
00:57:37 dans la mouise parce qu'on va pouvoir
00:57:39 le rendre servi. - Michael
00:57:41 Salou, vous êtes d'accord avec ça ? - C'est une vision.
00:57:43 - Alors moi je ne suis pas
00:57:45 rousseauiste, je ne suis pas rousseauiste
00:57:47 non plus. Le peuple marocain
00:57:49 fait évidemment preuve d'une grande solidarité.
00:57:51 On parle beaucoup de fraternité, mais je pense que
00:57:53 eux l'appliquent sans l'avoir nécessairement
00:57:55 dans leur devise. Mais cette fraternité
00:57:57 elle s'exprime, je dirais,
00:57:59 dans un cadre social qui est celui de la
00:58:01 nation. Une nation qui est fière d'elle,
00:58:03 qui reconnaît dans chaque
00:58:05 habitant du Maroc, dans chaque Marocain
00:58:07 un frère. Et c'est pour ça, à mon avis,
00:58:09 qu'elle s'exprime cette solidarité. Évidemment, il y a une
00:58:11 solidarité naturellement humaine qui s'exprime,
00:58:13 mais je pense qu'en plus ici, il y a une
00:58:15 dimension nationale.
00:58:17 Et on a bien vu toute cette polémique
00:58:19 que je trouve un peu ridicule, mais
00:58:21 entre Mohamed VI et Emmanuel Macron
00:58:23 rajoute une trame politique derrière ça.
00:58:25 Et on voit que même dans ce moment-là, il y a un sentiment
00:58:27 de fierté nationale et qui n'oublie
00:58:29 pas, quelque part, leurs intérêts et leur
00:58:31 identité. - Trame politique ou drame politique ?
00:58:33 - Je pense que c'est en effet
00:58:35 au niveau du drame. - Intéressant, on se kiffe
00:58:37 pas sur le plan politique. - Oui, oui.
00:58:39 - Et s'adoune dans quelques instants votre tour de table
00:58:41 de l'actu, on reviendra sur ? - Sur
00:58:43 l'Allemagne qui est en train de devenir l'homme malade
00:58:45 de l'Europe. Ça nous change. - Alors, encore
00:58:47 un de nos frères, hein ?
00:58:49 - C'est leur frère, vous voyez ?
00:58:51 - C'est ce que j'ai dit !
00:58:53 Un frère qui s'émancipe !
00:58:55 - Qui s'occupe
00:58:57 plutôt que nous occuper.
00:58:59 - A tout de suite, on en parle dans un instant. On fait une petite pause.
00:59:01 Merci de votre
00:59:03 fidélité aux vrais voix
00:59:05 tous les jours, du lundi au vendredi, de 17h
00:59:07 à 19h avec nos vraies
00:59:09 voix du jour, avec Philippe Bilger, Françoise
00:59:11 de Goy et Mickaël Sadoun, chroniqueur et
00:59:13 consultant. Dans quelques instants,
00:59:15 aux alentours de 18h40,
00:59:17 on reviendra sur cette enquête réalisée par
00:59:19 Ifop Siducial pour Sud Radio sur
00:59:21 les mesures annoncées par Gabriel
00:59:23 Attal, qui finalement
00:59:25 trouve écho auprès
00:59:27 de certains Français. On en parlera bien entendu dans
00:59:29 quelques instants. Vous pouvez d'ores et déjà
00:59:31 vous inscrire auprès de Haute au 0826
00:59:33 300 300. Et puis on poursuit le tour de table
00:59:35 de l'actu avec vous, Mickaël
00:59:37 Sadoun, sur cette Allemagne
00:59:39 qui visiblement, avec cette
00:59:41 question, est-elle vraiment l'homme
00:59:43 malade de l'Europe ? - Eh bien oui, c'est un
00:59:45 titre que personne ne se dispute, mais
00:59:47 chacun en Europe l'a porté successivement.
00:59:49 Ça a été le Portugal, la Grèce,
00:59:51 l'Espagne, l'Italie,
00:59:53 il y a pas longtemps, l'Italie et parfois même nous.
00:59:55 Et c'est maintenant l'Allemagne
00:59:57 qui, selon les économistes,
00:59:59 est l'homme malade de l'Europe. Alors quels sont les
01:00:01 signes de ça ? D'abord, c'est une récession qui
01:00:03 s'annonce de -0,5%.
01:00:05 C'est pas énorme, mais c'est beaucoup par rapport à ce que
01:00:07 l'Allemagne a l'habitude de faire.
01:00:09 Une production industrielle qui est en
01:00:11 chute, alors qu'on sait que le cœur de
01:00:13 l'économie en Allemagne, c'est plutôt l'industrie.
01:00:15 Les raisons de cela,
01:00:17 quelles sont-elles ?
01:00:19 C'est le fait qu'en fait, les piliers de la puissance allemande
01:00:21 se sont effondrés récemment.
01:00:23 Un, l'énergie russe, qui
01:00:25 aujourd'hui est plus chère, je crois qu'on le sait tous aujourd'hui.
01:00:27 Deux, le marché chinois, qui s'est
01:00:29 rétracté depuis le Covid et qui a du mal
01:00:31 à se rouvrir. D'ailleurs, maintenant,
01:00:33 la production chinoise prend de plus
01:00:35 en plus d'importance dans la consommation intérieure chinoise.
01:00:37 Donc, c'est mauvais pour l'Allemagne.
01:00:39 La troisième chose, c'est évidemment le parapluie militaire
01:00:41 américain. Malgré
01:00:43 le retour de l'OTAN avec la guerre en Ukraine,
01:00:45 on voit que les sous-brosseaux de la
01:00:47 politique américaine
01:00:49 laissent peser un doute quand même sur la protection
01:00:51 qu'ils peuvent nous offrir à long terme. Et d'ailleurs,
01:00:53 on voit l'Allemagne commencer à investir dans
01:00:55 ses forces armées pour bénéficier à long terme
01:00:57 d'une autonomie stratégique.
01:00:59 Alors, est-ce que
01:01:01 ça suffit à faire de l'Allemagne
01:01:03 l'homme malade de l'Europe ? Personnellement, je ne crois pas.
01:01:05 Je pense que l'Allemagne a encore des fondamentaux,
01:01:07 notamment économiques, qui sont extrêmement solides.
01:01:09 Une balance commerciale qui est très excédentaire,
01:01:11 un déficit qui est bien moindre que le nôtre, et un chômage
01:01:13 à 3 %, là où nous sommes encore à 7 %.
01:01:15 Donc, évidemment,
01:01:17 l'Allemagne va moins bien aujourd'hui. C'est une opportunité
01:01:19 pour la France de reprendre un petit peu le lide
01:01:21 en Europe. Ça ne lui ferait pas de mal quand même.
01:01:23 Mais, pour ça, la France doit se focaliser
01:01:25 quand même sur ses solutions. Elles sont
01:01:27 différentes de celles que l'Allemagne doit appliquer.
01:01:29 Les solutions pour la France, c'est quand même encore
01:01:31 diminuer la dépense publique,
01:01:33 mieux allouer, j'ai envie de dire,
01:01:35 les forces de l'État
01:01:37 pour retrouver une efficacité dans la santé,
01:01:39 dans l'éducation et ailleurs. Et peut-être
01:01:41 qu'à long terme, on sera capable de reprendre le lide.
01:01:43 - Françoise Devoy. - Moi, je suis
01:01:45 très intéressée par les cycles,
01:01:47 en réalité. Et voilà, nous rentrons
01:01:49 dans un cycle pendant 20 ans, 30 ans.
01:01:51 On s'est dit que l'Allemagne est absolument indivisible.
01:01:53 Tout ce que nous faisons,
01:01:55 les Allemands le font en mieux.
01:01:57 C'était toujours en mieux. Et c'était vrai.
01:01:59 Sauf, probablement,
01:02:01 en termes de poids politique,
01:02:03 de puissance politique,
01:02:05 d'influence politique.
01:02:07 L'Allemagne avait substitué son manque d'influence politique
01:02:09 lié à son histoire particulièrement
01:02:11 douloureuse et atroce de la Seconde Guerre mondiale
01:02:13 par la puissance industrielle.
01:02:15 Et donc, nous avons des cycles. Moi, je dirais,
01:02:17 je ne suis pas comme vous, et je ne suis pas
01:02:19 une économiste libérale, mon cher ami.
01:02:21 - Je ne suis pas libéral, lui.
01:02:23 - Vous êtes plutôt souverainiste.
01:02:25 Mais je dirais quand même qu'il y a aussi un appauvrissement
01:02:27 de la société allemande. Je pense que
01:02:29 les lois épouvantables de ce socialiste
01:02:31 traître, parce que je peux l'appeler ainsi,
01:02:33 qu'on appelle Gérard Schröder,
01:02:35 créent aussi
01:02:37 de l'appauvrissement.
01:02:39 - C'est vrai, mais c'était nécessaire à l'époque.
01:02:41 - Mais il y a un appauvrissement du pays.
01:02:43 Quand vous mettez la retraite également
01:02:45 trop haut, et c'est ce que nous disent les Suédois,
01:02:47 les gens préfèrent partir avant parce qu'ils
01:02:49 ne peuvent plus travailler, et ils s'appauvrissent.
01:02:51 Mais je suis intéressé par les cycles.
01:02:53 Il faut que nous acceptions que nous passons
01:02:55 par des cycles. Aujourd'hui,
01:02:57 l'OCDE se rebiffe
01:02:59 sur ce cycle qui est en train
01:03:01 de naître des fameuses BRICS.
01:03:03 Tous ces pays en voie de développement qui se développent
01:03:05 - Enfin, pas en voie de développement, les pays énergens,
01:03:07 - Non, non, carrément développés, mais même...
01:03:09 - Pour certains. - Le dragon, la Chine
01:03:11 est même aujourd'hui le premier
01:03:13 producteur au monde. - Le Brésil est encore...
01:03:15 - Mais en tout cas, c'est un géant.
01:03:17 Tous ces pays disent non à la domination occidentale.
01:03:19 Nous sommes dans des cycles,
01:03:21 il faut l'accepter, et travailler en partenariat.
01:03:23 - Philippe Biger. - Les cycles
01:03:25 dont vous parlez, François, c'est pas Bogadjar ?
01:03:27 - Ah ah ah !
01:03:29 - Non mais vous êtes pas sérieux !
01:03:31 - Vous n'êtes pas d'accord sur les cycles ? Sur l'idée qu'il faut accepter
01:03:33 les cycles ? Que nous ne sommes plus
01:03:35 dans une domination occidentale ? - Je ne connais pas
01:03:37 si cela, ma chère Françoise, pour vous contredire.
01:03:39 - Mais vous êtes d'accord que nous sommes dans des cycles ?
01:03:41 - Je crois, mais... - Mais les économistes
01:03:43 en ont parlé un centenaire. - Bien sûr, mais là je parle
01:03:45 du cycle politique, là. - J'avais entendu
01:03:47 parler à une époque de cette phrase
01:03:49 que je mentionnais, l'Allemagne
01:03:51 se plaignait d'être un impolitique
01:03:53 alors qu'elle était un géant économique.
01:03:55 - Bien sûr. - Est-ce qu'on peut considérer
01:03:57 qu'elle a progressé
01:03:59 sur le plan politique, mais
01:04:01 qu'elle n'est plus un géant
01:04:03 économique aujourd'hui, à votre avis ?
01:04:05 - J'ai l'impression quand même que
01:04:07 la repentance qui découle de la seconde guerre mondiale
01:04:09 est en train de prendre fin, et que justement
01:04:11 elle se rebiffe, en tout cas militairement,
01:04:13 ce qui annonce quand même
01:04:15 un regain de puissance diplomatique.
01:04:17 À mon avis, l'Allemagne comprend qu'on est en train de changer
01:04:19 de cycle, et Françoise a totalement raison de le dire.
01:04:21 On est en train de sortir d'une période
01:04:23 qui a considéré que l'économie était au centre
01:04:25 de tout, pour rentrer dans une période où
01:04:27 c'est comme ça, malheureusement, la guerre
01:04:29 revient, la violence revient, et donc le politique
01:04:31 reprend de la place, et je pense
01:04:33 que l'Allemagne le voit, et qu'elle a envie de se doter
01:04:35 de cette puissance qu'elle n'avait pas jusque-là. - 5 secondes
01:04:37 Françoise Le Grand. - Mon sentiment est que non, l'Allemagne
01:04:39 n'a pas compensé sa faiblesse politique,
01:04:41 l'Allemagne est faible politiquement, son chancelier
01:04:43 n'a pas la marque d'Angela Merkel,
01:04:45 et en plus de ça, elle n'a pas
01:04:47 de siège au conseil de sécurité,
01:04:49 donc vous savez, c'est assez compliqué. - Allez, Kévin.
01:04:51 - Allez, vous restez avec nous, dans quelques instants, on va revenir sur
01:04:53 cette enquête réalisée par IFOP,
01:04:55 Fille du ciel pour Sud Radio, sur Gabriel
01:04:57 Lattal. Notre invité François Croce est
01:04:59 avec nous, directeur d'études, opinions et stratégies
01:05:01 d'entreprise à l'IFOP. Bonsoir, merci d'être
01:05:03 avec nous. - Bonsoir. - Bonsoir.
01:05:05 - Bonsoir tout le monde. - Bonsoir. - Petite question
01:05:07 avant notre débat dans quelques instants, est-ce que
01:05:09 la fermeté de Gabriel Lattal sur
01:05:11 ces sujets qui divisent est payante ?
01:05:13 - En tout cas,
01:05:15 dans notre baromètre, elle l'est, puisqu'il progresse
01:05:17 de 8 points, il devient le
01:05:19 deuxième homme politique
01:05:21 le plus populaire de France,
01:05:23 et donc c'est rare de voir
01:05:25 un ministre de l'éducation nationale réussir
01:05:27 sa rentrée à ce point-là. - Eh ben, on
01:05:29 essaiera de comprendre pourquoi dans quelques instants, 0826
01:05:31 300 300, n'hésitez pas,
01:05:33 on vous invite jusqu'à 19h avec
01:05:35 Philippe Bilger, Françoise de Gois et
01:05:37 Mikaël Saldoun, et bien sûr avec Philippe David.
01:05:39 A tout de suite. - Philippe David,
01:05:41 Cécile de Ménibus.
01:05:43 - C'est la dernière ligne droite
01:05:45 avec les vraies voix, avec un sujet important
01:05:47 avec Philippe Bilger, président de l'Institut de la Parole,
01:05:49 Françoise de Gois. - Important, important, comme vous y allez.
01:05:51 - Éditorialiste Sud Radio et LCI.
01:05:53 Ah, c'est important pour certains Français,
01:05:55 vous allez voir. - Non, non, non. - Et Mikaël Saldoun,
01:05:57 chroniqueur et consultant. Allez tout de suite,
01:05:59 le coup de projecteur des vraies voix.
01:06:01 - Les vraies voix Sud Radio,
01:06:03 le coup de projecteur des vraies voix.
01:06:05 - Et donc les mesures présentées par Gabriel Lattal
01:06:07 pour la rentrée secondaire ont dû plaire
01:06:09 à certains Français. D'après la dernière
01:06:11 enquête menée par l'IFOP
01:06:13 pour Sud Radio, l'IFOP Ciducial pour Sud Radio,
01:06:15 48% des sondés ont une opinion
01:06:17 favorable du ministre de l'Éducation nationale.
01:06:19 François Croce est avec nous,
01:06:21 directeur d'études d'opinion et stratégie
01:06:23 d'entreprise à l'IFOP. Alors,
01:06:25 comme d'habitude, quand on a forcément
01:06:27 en tout cas, ou une balise
01:06:29 ou une enquête, est-ce que vous pouvez nous
01:06:31 expliquer, bah,
01:06:33 la position de Gabriel Lattal, qui visiblement
01:06:35 a fait un bond en avant ?
01:06:37 - Oui, c'est la grande progression
01:06:39 qu'il va remettre
01:06:41 de la rentrée. C'est pas étonnant
01:06:43 puisque c'est quand même lui qui, avec son
01:06:45 annonce sur l'interdiction des
01:06:47 abaya et des camis, a marqué
01:06:49 quand même l'entrée du
01:06:51 gouvernement. Et puis il y avait
01:06:53 aussi le Pélu, l'annonce, notamment
01:06:55 sur le harcèlement scolaire
01:06:57 qui est une cause qui lui est chère, qui avait aussi
01:06:59 marqué les esprits. Le reste a
01:07:01 globalement moins imprimé, mais
01:07:03 ça se traduit par un bond
01:07:05 assez exceptionnel de popularité pour
01:07:07 le nouveau ministre de l'Éducation nationale
01:07:09 qui devient le deuxième,
01:07:11 la deuxième personnalité la plus
01:07:13 populaire derrière Édouard Philippe qui, comme
01:07:15 vous le savez, est toujours celui
01:07:17 qui est le plus populaire, mais qui est,
01:07:19 comme vous le savez, une personnalité, certes,
01:07:21 de la majorité présidentielle, mais
01:07:23 qui est quand même en retrait par rapport
01:07:25 à ceux qui sont au gouvernement
01:07:27 et donc plus soumis
01:07:29 à toute une règle de critique de la part
01:07:31 des Français. Mais un des problèmes
01:07:33 pour Gabriel Attal, c'est que
01:07:35 voilà, il y a toujours le risque
01:07:37 que, en fait, voilà, la baïa cache
01:07:39 un peu la forêt
01:07:41 d'une
01:07:43 politique éducative qui
01:07:45 est globalement plutôt critiquée
01:07:47 par les Français pour tout un ensemble
01:07:49 d'insuffisances et notamment
01:07:51 sur la gestion du bac et
01:07:53 l'arrivée en Blanquer qui a été
01:07:55 quelque peu révisée
01:07:59 lors de cette rentrée
01:08:01 et puis cette popularité,
01:08:03 elle est extrêmement clivante, puisque
01:08:05 au fait, il gagne surtout chez les seniors,
01:08:07 dans les catégories du populaire,
01:08:09 il double sa cote de popularité chez les
01:08:11 sympathisants d'extrême droite,
01:08:13 ou RN par exemple. Alors,
01:08:15 c'est bien pour une personnalité qui vient du centre
01:08:17 qui est généralement très populaire
01:08:19 chez les cadres,
01:08:21 chez les personnes aisées, les grandes villes,
01:08:23 etc. Mais,
01:08:25 il faut quand même se... Allô ?
01:08:27 Oui, on vous écoutera bien, on vous entend très bien.
01:08:29 - Oui, excusez-moi, je croyais qu'on avait été coupés.
01:08:31 - Non, non, non, pas du tout ! - On vous écoute religieusement,
01:08:33 j'ai envie de dire.
01:08:35 - Il faut quand même relativiser ce genre
01:08:37 d'exposions,
01:08:39 de popularités, puisque souvent,
01:08:41 avec le temps, les autres clivages
01:08:43 plus sociaux,
01:08:45 recouvrent
01:08:47 cette réalité.
01:08:49 - Les vraies voix veulent
01:08:51 échanger avec vous, Philippe Ligier.
01:08:53 - François, je ne suis pas étonné par le
01:08:55 succès de Gabriel Attal,
01:08:57 puisqu'il a heureusement
01:08:59 succédé à quelqu'un
01:09:01 qui n'avait pas brillé.
01:09:03 Mais, une fois qu'on a dit ça,
01:09:05 malgré l'échec de sa promesse
01:09:07 sur l'enseignant dans chaque classe,
01:09:09 est-ce que...
01:09:11 C'est presque une question technique
01:09:13 que j'aimerais vous poser.
01:09:15 Comment parvient-on à distinguer
01:09:17 l'inévitable
01:09:19 visibilité d'un ministre
01:09:21 qui est partout ?
01:09:23 De l'adhésion presque
01:09:25 politique à ce qu'il accomplit.
01:09:27 Comment parvient-on
01:09:29 à distinguer
01:09:31 dans ses suffrages
01:09:33 ce qui relève d'une
01:09:35 implacable visibilité
01:09:37 ou bien d'une adhésion profonde
01:09:39 à son projet ?
01:09:41 - Je crois que c'est surtout
01:09:43 lié, parce que
01:09:45 le projet de Gabriel Attal en matière
01:09:47 d'éducation, il est encore trop neuf,
01:09:49 il n'est pas assez identifié par les Français.
01:09:51 Je veux dire que là, la mesure qu'il a annoncée,
01:09:53 elle est soutenue par 81% des Français,
01:09:55 elle est aussi massivement soutenue
01:09:57 par les électeurs de gauche,
01:09:59 79% des sympathisants élevés
01:10:01 et 58% des sympathisants LFI.
01:10:03 En gros, quand on
01:10:05 met en place une mesure aussi
01:10:07 consensuelle, on en bénéficie au moins
01:10:09 à court terme. Après, l'enjeu, c'est
01:10:11 de réussir à transformer
01:10:13 cet essai et à aller
01:10:15 au-delà de la question des
01:10:17 atteintes à la laïcité, puisque les
01:10:19 attentes des Français sont beaucoup plus larges.
01:10:21 - François, c'est intéressant,
01:10:23 est-ce que je peux me
01:10:25 substituer à vous, mon cher François, et répondre
01:10:27 à mon cher Bill Jair Philippe ?
01:10:29 Comment on fait la différence ? Et quand on rentre dans
01:10:31 les intentions de vote, il ne faut pas confondre
01:10:33 - vous serez d'accord - il ne faut pas
01:10:35 confondre la popularité et les intentions de vote,
01:10:37 parce que vous voyez, François Hollande, qui n'a pas pu se représenter,
01:10:39 il est en hausse de 4%, et il est
01:10:41 évident qu'il ne pourra jamais se représenter.
01:10:43 Imaginez François Hollande se présentant...
01:10:45 Moi, je suis très gêné
01:10:47 par ce produit, ce nouveau
01:10:49 produit qu'on nous vend. Gabriel Attal,
01:10:51 il connaît très bien le fonctionnement médiatique,
01:10:53 donc il a fait avec la Baïa
01:10:55 ce qu'il devait faire, sans bon coup de rentrée.
01:10:57 Je crois, moi, que c'est tout à fait
01:10:59 un feu de paille, absolument, parce que
01:11:01 on a le même à l'Élysée, alors beaucoup plus
01:11:03 talentueux. Moi, je dis,
01:11:05 c'est une grosse vanne, mais je la pense vraiment.
01:11:07 Je pense que Gabriel Attal, il a beaucoup
01:11:09 de défauts d'Emmanuel Macron, une grande arrogance,
01:11:11 il est assez coupé du terrain,
01:11:13 et sans avoir les qualités.
01:11:15 Donc, pour moi, c'est tout à fait efféminant.
01:11:17 - Il n'a pas le dommage non plus.
01:11:19 - Il n'est pas loin,
01:11:21 il a 34 ans, il n'est pas si loin.
01:11:23 N'imaginez pas, en plus, qu'Emmanuel
01:11:25 Macron va laisser quelqu'un
01:11:27 lui succéder qui sera encore plus jeune que lui
01:11:29 dans l'histoire de France.
01:11:31 Le type, il sera président à 21 ans.
01:11:33 Oulah, nana !
01:11:35 J'ai juste une question, je termine
01:11:37 vite, François. Je constate
01:11:39 que les politiques font une très
01:11:41 bonne rentrée. Je vois +5 pour
01:11:43 Olivier Faure, j'en reviens pas, je vois
01:11:45 Anne Hidalgo en hausse, je vois à droite
01:11:47 Laurent Wauquiez, c'est un bas remède
01:11:49 très positif, en fait, à part pour Zemmour
01:11:51 et Marine Le Pen, qui sont en baisse.
01:11:53 - Alors, c'est surtout, en fait,
01:11:55 les membres de la majorité présidentielle
01:11:57 et de la Macronie
01:11:59 qui progressent puisqu'ils étaient complètement
01:12:01 emplombés par la séquence des retraites.
01:12:03 Vous voyez ? Donc, avec la séquence des retraites,
01:12:05 il y a vraiment eu un effondrement
01:12:07 assez général.
01:12:09 Après, la gauche, et notamment la gauche
01:12:11 radicale, a pâti de la séquence des émeutes.
01:12:13 On l'a vu, notamment, chez
01:12:15 les personnalités de Philippe Ellefie.
01:12:17 Et alors, deux mois plus tard,
01:12:19 après les vacances, tout le monde remonte.
01:12:21 Mais parmi ceux-là, il y a quand même
01:12:23 des personnalités comme Attal qui
01:12:25 ressortent du lot. Mais vous avez raison.
01:12:27 - Non, non, mais il y a des grosses progressions. On a +5,
01:12:29 +8... - Mais François Crosse,
01:12:31 il y a aussi Olivier Véran, qui passe
01:12:33 de la 10ème place à la 5ème, ce qui est une progression
01:12:35 aussi énorme.
01:12:37 - Après, il est devenu
01:12:39 sous-parole du gouvernement.
01:12:41 - Donc, grande visibilité. - Il n'est plus associé
01:12:43 uniquement aux questions de santé.
01:12:45 Il fait partie des rares figures de la Macronie
01:12:47 qui impriment dans l'espace médiatique
01:12:49 et public. - Je suis assez intéressée
01:12:51 de voir, pardonnez-moi, juste aussi
01:12:53 sur la droite, parce qu'il faut quand même rendre
01:12:55 à César ce qui est à Jules,
01:12:57 quand même, les personnalités de droite
01:12:59 réapparaissent quand même dans ce classement.
01:13:01 Je vois Laurent Wauquiez, je vois
01:13:03 Gérard Larcher,
01:13:05 je vois Christian Estrosi. - Ils ne sont pas très hauts.
01:13:07 - Ils ne sont pas très hauts, mais quand même,
01:13:09 ils ne sont pas aussi enfoncés
01:13:11 qu'on veut bien le dire, en réalité, non ?
01:13:13 - À part Bruno Retailleau,
01:13:15 globalement, les augmentations sont
01:13:17 plutôt faibles. On est du +1, +2,
01:13:19 - +5 pour Retailleau.
01:13:21 - Globalement, la droite, c'est pas
01:13:23 tellement là où ça se passe.
01:13:25 Elle avait bénéficié quand même d'une sorte de
01:13:27 regain favorable aux forces de l'ordre,
01:13:29 aux partis de l'ordre,
01:13:31 lors des émeutes. On avait vu dans nos intentions
01:13:33 pour le vote que les listes LR
01:13:35 par exemple, aux européennes,
01:13:37 progressaient de manière sensible.
01:13:39 Désormais, je ne suis pas très sûr
01:13:41 qu'elle profite actuellement des enjeux
01:13:43 liés à la rentrée.
01:13:45 Peut-être qu'avec le débat sur l'immigration,
01:13:47 ils vont plus profiter
01:13:49 des choses. - Ce qui est incroyable,
01:13:51 c'est Edouard Philippe, qu'on n'entend nulle part.
01:13:53 - Oui, mais quand il fait une intervention
01:13:55 médiatique, elle est assez réussie quand même.
01:13:57 Moi, ce que je voulais savoir, ce que je voulais
01:13:59 demander, c'est est-ce que la popularité
01:14:01 de Gabriel Attal baisse à gauche
01:14:03 quand il implémente des mesures qui sont
01:14:05 plutôt connotées à droite, comme
01:14:07 l'interdiction de la baïa récemment ?
01:14:09 - Alors, il faut savoir que
01:14:11 à gauche, les sympathisants de gauche étaient
01:14:13 aussi très favorables, comme je vous l'ai
01:14:15 expliqué, à la baïa, mais
01:14:17 pour eux, ce n'était pas l'enjeu
01:14:19 prioritaire de cette rentrée.
01:14:21 Globalement, il explose,
01:14:23 Attal, à la droite de la droite
01:14:25 et à droite. Il fait +35
01:14:27 points chez les électeurs Le Pen ou Zemmour,
01:14:29 +25 points chez l'électeur Pécresse.
01:14:31 Et il est stable, ou il baisse
01:14:33 légèrement à gauche.
01:14:35 Notamment chez les sympathisants ELV, qui sont
01:14:37 souvent quand même parmi les moins sensibles
01:14:39 aux enjeux identitaires ou de laïcité.
01:14:41 - Et chez eux ?
01:14:43 - En gros, ils se déportent à droite
01:14:45 de manière très sensible, ce qui
01:14:47 peut toujours être intéressant,
01:14:49 mais c'est rare que,
01:14:51 dans une perspective vraiment électorale,
01:14:53 comme le disait très bien
01:14:55 tout à l'heure,
01:14:57 il y a une différence entre une cote de popularité et
01:14:59 une cote de popularité.
01:15:01 Et souvent, ces gens-là, ils préfèrent
01:15:03 l'original à la copie.
01:15:05 - Vous pensez que Gabriel Attal, c'est un fécu de paille ?
01:15:07 Ou vous pensez que c'est le nouvel homme fort de la majorité,
01:15:09 appelé au 0826 300 300 ?
01:15:11 - Avec Baptiste qui est avec nous,
01:15:13 de Boulogne-Biancourt. Baptiste, une réaction
01:15:15 de ce bon en avant ?
01:15:17 - Ça m'inspire deux choses,
01:15:19 ce débat.
01:15:21 La première chose, c'est que je pense
01:15:23 que Gabriel Attal est surtout l'homme
01:15:25 qui a été choisi par Emmanuel Macron pour aller
01:15:27 à l'étude. Voilà, ça c'est la première chose.
01:15:29 Et le deuxième point, c'est que
01:15:31 il faut saluer
01:15:33 le talent quand on le voit,
01:15:35 être capable de
01:15:37 traverser la séquence de la rentrée
01:15:39 des classes sans
01:15:41 qu'on s'attarde sur le
01:15:43 nombre de profs qui manquent,
01:15:45 le nombre d'élèves par classe,
01:15:47 la façon dont les programmes partent à volo.
01:15:49 Pour ne parler que d'une robe,
01:15:51 je trouve que c'est vraiment du beau
01:15:53 boulot. C'est du beau boulot pour
01:15:55 l'accomplir la com du gouvernement, mais c'est du beau
01:15:57 boulot quand même. - C'est un responsable de communication qui vous parle.
01:15:59 - Moi, j'entends ce que vous dites,
01:16:01 Gabriel, mais je pense que... - C'est pas Gabriel,
01:16:03 c'est Baptiste. - C'est pas Gabriel
01:16:05 Attal au téléphone.
01:16:07 - Moi, je pense que tout ça, c'est
01:16:09 très précisément ce qui est en train de nous tuer.
01:16:11 Et ça nous tue, c'est pas
01:16:13 moral ce que je dis, ça nous tue réellement
01:16:15 dans les yeux, parce que je crois que les Français voient tout,
01:16:17 ils voient toutes les ficelles, ils voient les ficelles d'Attal,
01:16:19 comme ils voient d'ailleurs les ficelles de la gauche,
01:16:21 etc. Ils sont de plus
01:16:23 en plus, bien sûr, ils sont de plus en plus lucides
01:16:25 sur tout cela,
01:16:27 et je pense que la
01:16:29 folie de communication dans laquelle nous sommes
01:16:31 rentrés avec Nicolas Sarkozy, parce que
01:16:33 les enfants de la télé, parce que
01:16:35 2007, c'est la première campagne des
01:16:37 chaînes info, en réalité, ça marque
01:16:39 une césure sociologique
01:16:41 et médiatique, je pense que véritablement,
01:16:43 ok, il peut
01:16:45 gagner une bataille, mais nous sommes en train de
01:16:47 perdre la guerre démocratique avec ces bêtises.
01:16:49 - François Croce, une question. Dans le
01:16:51 top 5, à part Nicolas Sarkozy, qui n'a
01:16:53 plus d'ambition présidentielle, théoriquement,
01:16:55 Edouard Philippe, Bruno Le Maire,
01:16:57 Gabriel Attal ou Olivier Véran, est-ce qu'on ne va
01:16:59 pas inéluctablement vers une guerre pour
01:17:01 2027 ?
01:17:03 - Alors c'est sûr que, voilà, les
01:17:05 personnalités de la majorité présidentielle
01:17:07 se bousculent pour l'instant en haut
01:17:09 du classement de popularité.
01:17:11 Ce qui est intéressant, c'est qu'on a un gouvernement
01:17:13 qui est très impopulaire,
01:17:15 un président qui est quand même très impopulaire,
01:17:17 mais les personnalités les plus
01:17:19 appréciées des Français,
01:17:21 ça reste quand même des personnalités
01:17:23 de la majorité présidentielle.
01:17:25 Notamment celles qui sont les plus en retrait,
01:17:27 comme Edouard Philippe, qui surtout
01:17:29 joue sur le capital de sympathie
01:17:31 et du succès qu'il avait eu
01:17:33 dans la gestion du premier
01:17:35 Covid, on s'en souvient tous en 2020.
01:17:37 Quant aux autres, c'est quand même plutôt
01:17:39 des personnalités...
01:17:41 Aujourd'hui, on a Le Maire,
01:17:43 Attal, Véran,
01:17:45 Darmanin, bon...
01:17:47 Ça manque un petit peu de personnalités
01:17:49 macronistes issues des rangs de la gauche,
01:17:51 même si Attal, on va dire,
01:17:53 on le sait très bien, il a fait 10 ans
01:17:55 au Parti Socialiste, il est plutôt proche
01:17:57 des Trotskaniens, mais aujourd'hui, dans l'opinion,
01:17:59 c'est l'homme de la baïa.
01:18:01 Il est quand même, là aussi, populaire
01:18:03 parce qu'il est sur des positions qui sont
01:18:05 marquées à droite. - Ça manque de femmes, hein, François,
01:18:07 à part Rachida Dati...
01:18:09 - Qui baisse un peu. - Qui baisse un peu, mais qui
01:18:11 est toujours là, parce que c'est quand même une personnalité,
01:18:13 maintenant je pense qu'il fait complètement partie de la vie des Français,
01:18:15 en réalité. - Et Elisabeth Borne, bonsoir,
01:18:17 Philippe Bigère. - François, je suis
01:18:19 très intéressé par le score
01:18:21 tout à fait valable de
01:18:23 Fabien Roussel, qui, si je vois
01:18:25 bien, est le premier homme de gauche
01:18:27 dans le classement. - Non, ça, il y a
01:18:29 François Hollande, avant, mon ami. - Oui, mais
01:18:31 je parlais de la gauche.
01:18:33 Non, et puis de la gauche
01:18:35 en activité. Ma chère,
01:18:37 moi, j'aime beaucoup, chez
01:18:39 François Hollande, le fait qu'il se soit
01:18:41 vu reprocher de n'être pas socialiste.
01:18:43 - Vous aimez, vous aimez, monsieur François, alors
01:18:45 soyez-vous comme tantôt. - Mais sérieusement, François,
01:18:47 est-ce que Fabien Roussel, là encore,
01:18:49 est-ce que ça révèle
01:18:51 une adhésion au programme
01:18:53 d'un parti communiste
01:18:55 d'aujourd'hui, ou bien c'est la
01:18:57 personnalité, avec les
01:18:59 traits qui ont beaucoup plus
01:19:01 au français, chez Fabien Roussel ?
01:19:03 - C'est la même chose que je fais. - Moi,
01:19:05 je trouve qu'il s'en sort plutôt bien,
01:19:07 il avait commencé comme un petit peu
01:19:09 quelqu'un de suivant, qu'incarnait en fait,
01:19:11 par rapport à la France insoumise,
01:19:13 qui est très forte dans les quartiers,
01:19:15 chez les personnes d'origine
01:19:17 migrée, chez
01:19:19 les personnes qui ont un certain
01:19:21 capital socio-culturel dans les
01:19:23 grandes métropoles, il incarnait la France de la
01:19:25 périphérie, qui était plutôt sur des
01:19:27 questions sociales plutôt que sociétales,
01:19:29 sur des questions matérialistes, comme le pouvoir d'achat,
01:19:31 et qui était plutôt sur des questions,
01:19:33 on va dire, de type
01:19:35 régalienne, autoritaire, on l'a vu avec
01:19:37 son soutien aux policiers, on l'a vu avec son soutien
01:19:39 sur la bagarre par exemple, donc il
01:19:41 osait être transgressif par rapport
01:19:43 à tout un ensemble
01:19:45 de
01:19:47 présupposés de
01:19:49 gauche auxquels il osait
01:19:51 taper un petit peu
01:19:53 et se distinguer. Pour l'instant,
01:19:55 ce qui est intéressant, c'est qu'en fait,
01:19:57 il est quand même populaire à gauche,
01:19:59 c'est-à-dire qu'un des problèmes qu'il avait
01:20:01 pendant la campagne présidentielle, c'est qu'il était
01:20:03 très populaire chez les sympathisants de droite,
01:20:05 mais moins chez les sympathisants de gauche,
01:20:07 ce qui explique pourquoi il n'a fait que 2%.
01:20:09 Là aussi, il y a un risque,
01:20:11 in fine,
01:20:13 être à chaque fois en distancius avec
01:20:15 une partie de son camp, ça peut se traduire
01:20:17 lors des élections par le fait
01:20:19 qu'on n'ait pas forcément beaucoup de voix
01:20:21 qui seraient lies derrière lui.
01:20:23 - François Croce,
01:20:25 quand on regarde Yannick Jadot,
01:20:27 par exemple, on ne sait même pas s'il est encore en politique,
01:20:29 tellement il a disparu, alors qu'il y a des échéances européennes
01:20:31 qui arrivent, qui est beaucoup
01:20:33 plus haut que Jean-Luc Mélenchon, qui est quand même
01:20:35 omniprésent, même si Jean-Luc Mélenchon
01:20:37 remonte de 4 points, c'est
01:20:39 assez étonnant, non ?
01:20:41 - Alors, vous savez, depuis longtemps, on sait
01:20:43 que c'est la stratégie de Pilon, mieux vaut être
01:20:45 discret dans l'aspect
01:20:47 médiatique pour gagner en popularité.
01:20:49 Donc, l'idée,
01:20:51 c'est que, voilà, il fait quand même
01:20:53 partie des grandes personnalités
01:20:55 écologiques, même si sa situation
01:20:57 en interne n'est jamais évidente,
01:20:59 on le voit, il reste quand même plus populaire
01:21:01 que... vous disiez que ça manquait de femmes,
01:21:03 alors on a quand même Elisabeth Borne,
01:21:05 on a Rachida Dati, très présente
01:21:07 à Paris, et une des plus
01:21:09 "populaires" aujourd'hui,
01:21:11 c'est Sandrine Rousseau, alors même qu'elle
01:21:13 est ultra-clivante, Sandrine Rousseau.
01:21:15 Donc, voilà,
01:21:17 le match Rousseau-Roussel,
01:21:19 à gauche, il incarne
01:21:21 une gauche sociétale face à une gauche sociale,
01:21:23 à gauche, des métro,
01:21:25 - Oui, mais moi, je pense que
01:21:27 ce qui fait le succès,
01:21:29 je pense que ce qui fait le succès d'Attal
01:21:31 vient de la même chose
01:21:33 que ce qui fait le succès de Roussel, c'est-à-dire que
01:21:35 ils disent qu'ils sont de gauche, donc ils plaisent à la gauche,
01:21:37 mais en même temps, ils agissent comme des hommes de droite,
01:21:39 donc ils plaisent à la droite. - Ce sera le mot de la fin !
01:21:41 - Attends, ne plaisez pas à la gauche, hein,
01:21:43 à part sur la baïa, là ! - Merci beaucoup !
01:21:45 - Merci beaucoup, François Croce,
01:21:47 directeur d'études d'opinion et stratégie
01:21:49 entreprise Aliphobe, merci beaucoup, en tout cas,
01:21:51 de nous avoir expliqué ce sondage.
01:21:53 Merci beaucoup, Philippe Bilger, d'avoir
01:21:55 été avec nous, Françoise de Goa, merveilleuse,
01:21:57 merci, Michaël Sadoun, extraordinaire,
01:21:59 et dans un instant... - Et j'aime pas non plus,
01:22:01 vous êtes sublimes tous les deux !
01:22:03 On n'a pas à vous faire des compliments !
01:22:05 - C'est magnifique, c'est super !
01:22:07 - Vous êtes sublimes, à part le type qui est à votre droite !
01:22:09 - Allez, c'est enregistré !
01:22:11 Et dans un instant, on va parler en ploi
01:22:13 avec Jérôme Lavernier, avec nos invités,
01:22:15 vous pouvez bien entendu
01:22:17 participer, 0 826 300 300,
01:22:19 merci d'être avec nous !

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