La grande interview : Xavier Bertrand

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Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France (LR), était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00 C News, il est 8h12, bienvenue à tous, c'est la grande interview tout de suite sur C News et Europe 1 avec vous, Sonia Mabrouk.
00:07 Vous recevez ce matin Xavier Bertrand, le président du Conseil Régional des Hauts-de-France. Grande interview tous les jours, C News et Europe 1.
00:15 Alors, normalement, il y a un petit jingle. Ça devrait arriver, me dit-on. Il va arriver, il va arriver, il ne faut pas s'inquiéter.
00:40 Il y a un petit jingle qui va donner le... Sinon, on me dit que, Sonia, vous pouvez démarrer votre interview.
00:46 C'est donc la grande interview sur C News et Europe 1. Bonjour à vous, Xavier Bertrand.
00:50 Bonjour.
00:51 Bienvenue, président LR de la région des Hauts-de-France, ancien ministre. Beaucoup de sujets dans l'actualité à vous soumettre, mais tout d'abord, ce qui s'est passé et ce qui se passe ces dernières heures et ces derniers jours sur l'île italienne de Lampedusa avec un afflux conséquent de migrants.
01:05 Est-ce que c'est une impuissance collective face à ce qui est en train de se passer ?
01:09 Il n'y a pas d'impuissance, il n'y a pas de fatalité, mais il faut aussi que chacun prenne ses responsabilités, à l'Europe de les prendre en premier, depuis le temps que nous le disons.
01:17 Et ce qui est terrible, c'est que les politiques comme les médias s'émeuvent quand il y a un drame, quand il y a un drame en Méditerranée, quand il y a un drame dans la Manche, au large, entre les Hauts-de-France et l'Angleterre.
01:27 Et après, personne ne prend le sujet à bras-le-corps.
01:30 Très nombreuses années, j'avais aussi proposé qu'on mette en place, au large des côtes libyennes, par exemple, des bateaux pour éviter que les passeurs, que ces criminels, ne partent justement avec des embarcations chargées de migrants, de malheureux qui sont exploités par ces passeurs.
01:45 Or, à chaque fois, il faudra attendre une prochaine tragédie pour que les responsables politiques se disent "on va agir".
01:51 Non, c'est maintenant qu'il faut le faire.
01:53 Ces images, justement, sont terribles.
01:55 Et puis, ça n'est pas terminé.
01:57 Et nous savons pertinemment que dans les années qui viennent, s'il n'y a pas un vrai pacte très fort entre l'Union européenne et l'Afrique, le développement de l'Afrique, mais aussi ce qu'ils gardent, leurs jeunes, nous connaîtrons ces problèmes régulièrement.
02:09 C'est un grand défi du très long terme, le coup de développement.
02:11 Oui, je sais, mais ça peut commencer très vite.
02:13 C'est une question de volonté.
02:14 On n'a pas encore commencé ?
02:15 Non, on n'a pas commencé.
02:16 Et même hier, dans le discours d'Ursula von der Leyen, ça aurait dû avoir une place centrale.
02:20 Ça n'a pas été le cas.
02:21 Ils attendent quoi ? Une prochaine tragédie ?
02:23 On n'a pas besoin d'une tragédie pour pouvoir, en politique, anticiper et prendre les mesures.
02:27 Prendre les mesures.
02:28 Il y a une mesure dans le texte à venir du gouvernement qui suscite déjà beaucoup de débats, c'est la régularisation des sans-papiers dans les métiers en tension.
02:36 Un sondage, notre sondage CNews, montre que plus d'un Français sur deux est contre.
02:41 Mais il y a aussi, Xavier Bertrand, des patrons, certainement dans votre région, des commerçants, des hôteliers, qui demandent cette mesure.
02:48 Pourquoi vous en faites une ligne rouge de votre côté ?
02:50 Moi, je fais partie des 55 %.
02:52 Je refuse cette mesure parce que quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse, cela créera immanquablement un appel d'air, un message qui consiste à dire
03:00 "Venez comme clandestins, un jour ou l'autre, si vous avez un emploi, vous serez régularisé".
03:04 Non. Je ne suis pas d'accord avec cela.
03:06 Et l'autre part, encore une fois, il faut aussi bien rappeler les choses.
03:10 Quand on arrive en France, c'est avec des papiers.
03:13 Quand on n'a pas de papiers, on doit quitter le territoire national.
03:16 Là, vous nous énoncez un grand principe.
03:18 Non, non, pas du tout un principe.
03:19 Parce que le vrai sujet, si vous voulez éviter tout cela, mettez en place des quotas par métier et par nationalité.
03:25 Vous dites de qui vous avez besoin.
03:27 Vous dites de quel pays vous voulez faire venir des personnes.
03:31 Que vous sachiez les intégrer.
03:33 Et certainement pas des mesures comme cela de régularisation au cas par cas.
03:36 Mais on va jusqu'au bout aussi.
03:38 Un point, je crois, qui a rarement été évoqué.
03:40 Quand un employeur embauche un clandestin en toute connaissance de cause,
03:45 il faut aussi qu'il y ait une fermeture administrative de son entreprise.
03:49 Vous savez combien il y a ?
03:50 Parce qu'il ne respecte pas la loi.
03:51 Xavier Bertrand, vous allez donc punir des restaurateurs, des commerçants, probablement des hôteliers ?
03:56 Celui qui sait qu'il recrute un clandestin en toute connaissance de cause,
04:02 il faut aussi, si vous voulez changer les choses, qu'il y ait une fermeture administrative de son entreprise.
04:08 Et là, les choses changeront également.
04:11 Il y a une forme de complicité, donc, que vous êtes en train de dire.
04:14 Celui qui le sait, il peut y avoir des faux papiers.
04:17 Et là, l'entrepreneur n'est pas directement responsable.
04:20 Mais au bout d'un moment, il faut savoir ce que l'on veut.
04:22 Si on veut avoir des gens qui vivent aussi dans des conditions déplorables,
04:25 parce qu'ils sont accueillis en France dans des conditions déplorables,
04:28 parce qu'il n'y a pas de place pour eux, il faut le dire.
04:30 Et je m'élève aussi contre ce qu'a proposé le gouvernement en disant
04:33 que la réindustrialisation de la France va supposer le recours à l'immigration.
04:38 Ah bon ?
04:39 Il y a 3 millions de demandeurs d'emploi en catégorie A qui ne travaillent pas du tout.
04:43 Ce gouvernement a renoncé à changer les règles d'assurance chômage
04:46 et a leur proposé justement un emploi.
04:49 Ça veut dire qu'on reste avec, paraît-il, le plein emploi,
04:52 avec un taux de chômage à 7,2 %.
04:54 Et puis c'est très bien comme ça ? Ah non !
04:56 Quand on a 2,8 à 3 millions de chômeurs, on leur propose un emploi.
05:01 Avant de se dire, on va aller chercher des immigrés.
05:03 Certains Français ne veulent pas faire ces tâches,
05:06 et en particulier les plus difficiles.
05:08 Que répondez-vous à cet argument ?
05:10 D'une part, il y a aussi les Français, vous savez,
05:12 vous voyez notamment ceux qui font des tâches sur la propreté,
05:16 sur la sécurité, le travail à domicile.
05:19 On arrête de nous dire que les Français ne veulent pas travailler,
05:21 il y en a qui travaillent.
05:22 Le sujet, c'est que notre système d'assurance chômage
05:25 n'est pas un système qui ramène vers l'emploi,
05:27 dès le début du chômage.
05:29 Et aujourd'hui, il y a une forme de complaisance avec les réformes successives
05:32 qui n'en sont pas, en disant "ça va mieux, donc on touche à rien".
05:35 Non, on doit ramener vers l'emploi nos demandeurs d'emploi,
05:39 et ça c'est aussi possible.
05:40 J'ai fait des propositions dans ma région des Hauts-de-France,
05:42 j'attends désespérément que le gouvernement décide d'avoir ce courage.
05:46 Alors les propositions, vous en faites également sur un sujet très actuel et brûlant,
05:50 l'inflation, sur les prix des carburants très élevés, Xavier Bertrand.
05:53 Vous avez demandé une ristourne pour tous de 15 à 20 centimes sur le prix du litre,
05:58 ce que le gouvernement se refuse à faire.
06:00 Entre temps, Total Energy...
06:01 Pour l'instant, il refuse.
06:02 Pour l'instant, il refuse ?
06:03 Vous avez des informations sous lesquelles le gouvernement va bouger ?
06:06 Mais c'est impossible de tenir.
06:08 Écoutez, avant-hier, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran,
06:12 m'assurait ici que quel que soit le niveau des prix des carburants,
06:15 il n'y aurait pas de nouvelles mesures du gouvernement.
06:17 Vous n'y croyez pas ?
06:18 C'est le même Olivier Véran, quand j'avais indiqué au moment du blocage des raffineries,
06:22 des blocages de carburants, je disais qu'il fallait réquisitionner,
06:25 qu'il disait "il n'y a pas de problème de pénurie".
06:27 C'est le même, c'est bien lui, c'est le même.
06:29 Vous savez, c'est le gouvernement droit dans ses bottes,
06:31 qui n'écoute rien, qui ne tient pas compte de la colère des Français.
06:34 Sonia Mabrouk, 2 euros le litre, c'est insupportable pour les Français.
06:38 Insupportable.
06:39 Et je dis à monsieur le maire, monsieur le ministre,
06:42 vous récoltez un pactole en ce moment.
06:44 Vous récoltez un pactole.
06:45 Une cagnotte, l'État récolte ?
06:46 Exactement.
06:47 Parce que quand le pétrole augmente, l'État voit ses recettes fiscales gonfler.
06:53 Et en plus, la TVA en France, elle s'applique sur le pétrole,
06:56 mais elle s'applique ensuite sur la TICPE, la taxe.
07:00 C'est-à-dire que tout ça constitue un pactole.
07:02 Si encore j'avais un ministre de l'économie et des finances,
07:05 qui avec un esprit de responsabilité dirait,
07:07 oui c'est vrai, on s'enrichit plus que prévu,
07:09 mais je garde cette somme pour désendetter le pays.
07:13 Mais là, il n'assume pas.
07:14 Donc moi, ce que je lui demande clairement,
07:16 quelles sont les recettes fiscales en plus ?
07:19 Parce que quand vous avez des recettes fiscales en plus,
07:21 quand vous avez un pactole,
07:23 ce que vous devez faire, c'est le rendre aux Français.
07:26 Ou alors, ça s'appelle une augmentation des impôts.
07:29 - Attendez, Xavier Bertrand, sur ce pactole,
07:31 cette cagnotte que vous dénoncez, Bercy dit non, c'est faux.
07:33 La hausse de la TVA sur le carburant est inférieure
07:35 à ce qu'a coûté la remise de 8 milliards qu'a accordé l'État.
07:39 Vous dites que l'État s'en piffre,
07:41 est-ce que ce n'est pas un peu démagou ?
07:43 - Non, attendez, ça c'était en 2022.
07:45 D'ailleurs, en 2022, le prix du carburant était le même qu'aujourd'hui.
07:48 Ils ont fait une ristourne.
07:50 Là, le prix du carburant est le même, voire un peu supérieur.
07:53 Ils disent, ah non, cette année, on ne peut rien faire,
07:55 on est responsable de faire une ristourne.
07:57 S'ils veulent trouver une autre formule qu'une ristourne,
07:59 moi, je suis prêt à entendre toutes leurs propositions.
08:01 Ce que je dis, c'est que ça ne sert à rien
08:03 de réunir les distributeurs pour leur dire, à vous de payer.
08:06 Le sujet, c'est que c'est l'État qui, lui, s'enrichit sur le dos des Français.
08:10 Et ce pactole supplémentaire,
08:12 moi, je ne dis pas qu'il faut faire disparaître les taxes,
08:14 mais je dis juste que quand il y a un pactole supplémentaire,
08:16 le ministre nous doit la vérité,
08:19 il nous doit la transparence,
08:21 et il doit rendre aux Français ce qui leur a été pris en plus.
08:24 Aujourd'hui, les Français ne font plus le plein,
08:26 ils font la moitié d'un plein, le tiers d'un plein.
08:29 Et aujourd'hui, il y a des gens qui vont travailler
08:31 pour eux aussi payer leur carburant.
08:33 - Mais est-ce que la vérité, ce n'est pas aussi,
08:35 et vous le savez autant, ce n'est plus que moi,
08:37 vous avez été aux responsabilités, les déficits qui filent,
08:40 ou à l'état de droite rigoureuse,
08:42 ou à l'état de droite qui était pour le désendettement ?
08:44 - Je vais vous donner un exemple.
08:46 Je veux que le ministre de l'Économie joue la transparence
08:49 et qu'il arrête de récolter ce pactole.
08:51 Mais je voudrais par exemple que le ministre des Transports
08:54 arrête de dilapider l'argent des contribuables.
08:56 - Dilapider ? - Oui.
08:57 - Vous pouvez me donner un exemple précis ce matin ?
08:59 - Je ne sais pas si vous avez vu ce qui s'est passé
09:01 avec les contrôleurs aériens.
09:02 - Une trêve olympique a été signée.
09:04 - Ils avaient déposé un préavis de grève pour demain.
09:07 Ce préavis a été levé parce qu'il y a un accord qui a été trouvé.
09:11 Je demande à M. Bohn, ministre des Transports,
09:14 de révéler ce qu'il y a dans cet accord
09:17 qui aujourd'hui est totalement secret.
09:19 On ne sait pas ce qui a été dit.
09:21 Mais je vais vous dire une chose.
09:22 Il a payé nos rançons, ce monsieur.
09:24 - Nos rançons ? - Le ministre a payé nos rançons.
09:26 - M. Xavier Bertrand, attendez qu'on explique
09:28 à nos téléspectateurs et nos auditeurs
09:29 ce qui s'est passé.
09:30 Le principal syndicat de contrôleurs aériens
09:32 a annoncé une sorte de trêve olympique
09:34 pour qu'il n'y ait pas de grève pendant les Jeux.
09:36 On devrait s'en réjouir, non ?
09:37 - À quel prix ?
09:38 - Vous pensez pour un pognon de dingue ?
09:40 - Il y a aujourd'hui des syndicats,
09:42 certaines coordinations,
09:43 qui sont en train de se préparer
09:45 pour, à la veille des Jeux olympiques,
09:48 demander un maximum d'avancées pour eux.
09:51 Il y a les contrôleurs aériens.
09:53 Je dis, qu'est-ce qu'il y a dans cet accord ?
09:56 Combien il a coûté ?
09:57 Parce que c'est l'argent du contribuable.
09:59 Demain, ne vous inquiétez pas,
10:00 ce sera la même chose à la RATP,
10:02 la même chose à la SNCF.
10:03 Et plutôt que de payer nos rançons,
10:05 c'est à la loi de protéger à la fois les Français,
10:09 de garantir le service public.
10:11 - Comment ?
10:12 - C'est moi qui, bien longtemps,
10:13 ai fait voter la loi sur le service minimum.
10:15 - En 2007.
10:16 - Qui a apporté, effectivement,
10:18 beaucoup d'améliorations.
10:19 Aujourd'hui, il faut une étape supplémentaire.
10:21 Si l'on veut protéger l'État,
10:23 l'argent des contribuables,
10:24 les Français qui prennent les transports
10:26 et les services publics essentiels,
10:28 il faut faire évoluer cette loi
10:29 sur le service minimum
10:30 et aller maintenant, comme en Italie,
10:32 vers une loi sur le service garanti.
10:34 Je ne sais pas si vous vous souvenez,
10:35 en fin d'année dernière,
10:37 parce que parfois c'est le BAC
10:38 qui a été pris en otage,
10:39 les vacances des Français,
10:41 le ministre nous avait dit,
10:42 M. Bohn, encore lui,
10:43 "il faut qu'on réfléchisse".
10:45 Non, gouverner, c'est anticiper.
10:47 Nous savons pertinemment,
10:48 dans les mois qui viennent,
10:49 que d'autres professions vont faire la même chose
10:52 en disant "on vous donne votre rêve olympique
10:54 et payez".
10:55 Si vous voulez éviter ça,
10:56 il faut une nouvelle loi.
10:57 - Une loi, Xavier Bertrand,
10:59 qu'on soit bien d'accord,
11:00 pour interdire,
11:01 pour qu'il n'y ait pas de grève
11:02 pendant les moments clés de la nation.
11:04 Vous parlez des vacances.
11:05 - Les vacances scolaires.
11:06 - Les grands événements.
11:07 - Les événements importants.
11:08 Le BAC est un événement national.
11:10 - Donc vous êtes en train de vous asseoir
11:11 sur le droit de grève.
11:12 - Pas du tout.
11:13 Le droit de grève, il est constitutionnel,
11:15 mais il y a dans la Constitution un équilibre
11:17 entre le droit de grève et la liberté de mouvement.
11:20 Cet équilibre-là,
11:21 il est garanti par le Conseil constitutionnel.
11:23 Il y a beaucoup de propositions de loi
11:25 qui ont été faites,
11:26 des députés, des sénateurs de droite.
11:28 Bruno Retailleau, le dernier,
11:29 a fait une proposition de loi.
11:30 Mais on sait pertinemment
11:31 qu'il faut que l'initiative vienne du gouvernement.
11:33 Et si le gouvernement n'a pas ce courage,
11:36 alors qu'il l'avait dit par le passé,
11:38 je pense que c'est un sujet
11:39 pour lequel les Français devraient s'exprimer
11:41 par un référendum,
11:42 que l'on dise très clairement...
11:43 - Un référendum pour demander
11:45 si les Français sont d'accord ou pas,
11:47 pour qu'il n'y ait pas de grève pendant...
11:48 Je crois qu'on peut s'en passer.
11:49 - Non, non, c'est pas...
11:50 - Vous connaissez la réponse.
11:51 - Si vous avez un gouvernement qui a le courage,
11:52 vous pouvez vous en passer.
11:53 Sinon, ça veut dire une chose,
11:55 ça veut dire très clairement
11:56 qu'on doit dire dans un pays comme le nôtre,
11:58 les services publics sont essentiels,
12:00 ils tiennent les Français entre eux,
12:01 mais quand on est agent du service public,
12:03 il y a des avantages,
12:04 il y a aussi des contraintes.
12:05 Vous ne pouvez pas faire grève et bloquer le pays
12:08 comme le font les autres.
12:09 Il y aura une place pour le dialogue social...
12:10 - C'est possible dans notre pays,
12:11 avec notre culture,
12:12 vous avez cité l'exemple de l'Italie,
12:13 et il est vrai que c'est sanctuarisé.
12:15 - Il y a beaucoup d'autres pays,
12:16 la Grande-Bretagne, le Portugal, l'Espagne, bien sûr.
12:18 - Vous pensez que c'est possible
12:19 dans un pays comme la France ?
12:20 Vous allez avoir des levées de boucliers,
12:22 des cris d'offraie,
12:23 on va vous dire que vous allez
12:24 contre le droit de grève.
12:25 - Vous savez, j'étais ministre du Travail,
12:27 dans votre esprit, vous savez aussi
12:28 ce que sont les rapports sociaux,
12:29 vous savez quelle est la part du dialogue.
12:31 Mais ce que je veux vous dire,
12:32 c'est qu'il y a des moments
12:33 où vous devez maintenant garantir le service public,
12:36 vous devez garantir les transports.
12:38 Je ne vous dis pas qu'on va l'interdire,
12:39 mais ça veut dire aussi
12:40 qu'il y a des personnels
12:41 qui ne veulent absolument pas s'organiser,
12:43 il faut être capable de prendre d'autres personnels
12:46 ou alors de réquisitionner.
12:48 - C'est une proposition
12:49 qui va sans doute beaucoup faire parler...
12:51 - Mais nous avons intérêt
12:52 à prendre cette mesure maintenant
12:53 parce que dans les mois qui viennent,
12:54 ce qui s'est passé avec les contrôleurs aériens
12:56 se passera pour l'Aératp, pour la SNCF,
12:59 et on va essayer de nous dire
13:00 si vous voulez clairement
13:02 que les Jeux Olympiques se passent bien,
13:04 eh bien il va falloir justement payer cette rançon.
13:06 - Et j'entends que vous demandez à Clément Beaune
13:08 - Et que le gouvernement ait le courage
13:10 d'aller dans ces directions d'une nouvelle loi
13:12 sur le service maintenant garanti.
13:13 - La course en vue de 2027 est déjà ouverte,
13:16 Edouard Philippe s'est exprimé.
13:17 Est-ce qu'Edouard Philippe, en vue de 2027,
13:19 c'est la continuation du macronisme
13:22 ou est-ce que c'est une rupture
13:23 avec un philippisme qu'on découvre ?
13:25 - Vous l'avez dit vous-même,
13:26 oui bien sûr c'est la continuation.
13:27 - Je vais poser la question,
13:28 j'ai dit aussi une rupture,
13:29 le philippisme n'est pris que
13:30 la première partie de ma question.
13:31 - Evidemment, maintenant vous savez...
13:33 - Ah bon c'est bonnet blanc, blanc bonnet ?
13:34 - Bien sûr, et là quand vous regardez bien
13:36 aujourd'hui pour les Français,
13:38 je vois bien les enquêtes d'opinion,
13:39 ils ont paru, eux la rentrée c'est la sécurité,
13:42 le pouvoir d'achat, la rentrée des enfants.
13:45 Vous savez, les élections présidentielles,
13:48 tous ceux qui sont uniquement là-dessus aujourd'hui...
13:51 - Mais vous en faites partie.
13:52 - Oui mais les propositions que je vous ai faites
13:54 ce n'est pas pour 2027, c'est pour 2023,
13:57 c'est pour tout de suite.
13:59 Parce qu'on peut être un opposant comme je le suis,
14:01 mais une chose est certaine,
14:02 si on joue la carte de l'intérêt général,
14:04 on met ses propositions sur la table maintenant.
14:06 - Je vais vous parler d'une personnalité
14:07 pour conclure plus occuménique,
14:09 si je puis dire, c'est le pape François,
14:11 il sera en visite les 22-23 septembre à Marseille
14:14 et il va y avoir une messe,
14:16 en présence très probablement du chef de l'État,
14:18 Emmanuel Macron, vous avez vu déjà que
14:20 la nupèce crie un coup de canif à la laïcité,
14:25 est-ce que vous pensez que c'est la place
14:26 d'un président de la République ?
14:27 - Écoutez, je suis très attaché à la laïcité,
14:29 j'ai beaucoup de reproches à faire
14:31 au président de la République, mais pas celui-là.
14:33 C'est un chef d'État qui vient,
14:34 il est chef d'État, qu'il se rende à cette messe,
14:36 non, très franchement, je ne lui ferai pas ce reproche.
14:39 - Deux questions d'actualité toujours sur des présences,
14:41 le syndicat de la magistrature à la fête de l'Humain,
14:43 ça vous choque ou pas ?
14:44 - Oui.
14:45 - Ça vous choque ?
14:46 - Oui. De participer à un débat
14:47 sur les violences policières,
14:49 ça veut dire que le syndicat de la magistrature
14:51 cautionne l'utilisation du mot violences policières.
14:54 - Pour conclure, le Puy du Fous,
14:56 c'est un spectacle marqué par un révisionnisme,
14:59 ou c'est un spectacle, c'est une réussite française ?
15:01 - C'est une réussite française, c'est une réussite populaire,
15:04 et certains nous disent c'est de l'endoctrinement.
15:06 Si c'était de l'endoctrinement,
15:07 vu le nombre de Français qui y étaient allés,
15:08 Philippe de Villiers serait président de la République.
15:10 Donc très clairement, c'est une vraie réussite populaire.
15:12 Et puis voilà.
15:13 - Je remercie Xavier Bertrand,
15:14 c'était votre grande interview sur CNews Européen.
15:16 Je vous souhaite une très bonne journée et à bientôt.
15:18 Merci.
15:19 - Merci.
15:20 [Musique]
15:23 [SILENCE]

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