La grande interview : Olivier Véran

  • l’année dernière
Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00 C'est la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:02 Bonjour à vous, Olivier Véran.
00:04 Bonjour Sonia Mabrouk.
00:04 Et bienvenue, porte-parole du gouvernement,
00:06 également ministre en charge du renouveau démocratique.
00:09 Beaucoup de sujets à vous soumettre,
00:10 beaucoup de questions aussi à vous poser autour de la tragédie au Maroc
00:13 et de l'aide de la France.
00:14 Mais tout d'abord, on vient de l'apprendre,
00:16 Monsieur Véran, à Marseille, une femme qui était assise tranquillement chez elle
00:20 et qui a donc reçu une balle en plein visage.
00:22 Victime, comme on dit malheureusement, collatérale d'une fusillade
00:25 sur fond de règlement de compte. Elle est décédée.
00:28 Est-ce que ça veut dire aujourd'hui qu'en France,
00:30 on peut mourir en étant chez soi ?
00:31 Mais alors, où est-on encore en sécurité ?
00:34 Ça veut dire que le trafic de drogue qui gangrène certains quartiers
00:37 de nos grandes villes s'accompagne de son lot de drames, de morts.
00:42 D'ailleurs, jamais aucune mort n'est, entre guillemets,
00:45 excusable ou explicable, même quand c'est un jeune trafiquant
00:47 de 18 ans qui trouve la mort.
00:49 Il fait des victimes collatérales.
00:50 Alors là, c'est un drame absolu, puisqu'une femme a été tuée,
00:54 abattue par une balle depuis chez elle,
00:55 qui n'a rien à voir avec le trafic.
00:59 Ce qui est en train de se passer, c'est qu'on dérange les dealers
01:02 dans les quartiers. On mobilise, vous le voyez,
01:04 les CRS8 dans les quartiers des villes.
01:07 On mobilise, on ajoute des forces de police.
01:08 Il y a une lutte qui est acharnée contre la drogue et contre le trafic
01:13 et qui s'accompagne parfois aussi de réactions vives des dealers
01:16 où parfois, ils se répartissent entre eux le trafic
01:19 avec son lot d'armes et de décès.
01:20 Mais personne ne doute que les policiers font travail.
01:22 - Oui, je sais. Mais imaginez vivre dans un quartier
01:25 qui est gangrené par le trafic.
01:27 Vous avez des enfants, vous vous emmenez à l'école.
01:28 Vous allez vous-même sortir de chez vous pour aller travailler.
01:31 Et votre cage escalier, elle est remplie par des jeunes
01:33 qui font du trafic. Vous vous demandez l'autorisation
01:35 pour pouvoir monter chez vous, quasiment.
01:37 Ça, c'est interdit, c'est impossible.
01:39 Et restaurer la République partout, c'est lutter de manière acharnée
01:42 contre ces espionnifs.
01:43 - Est-ce que ce n'est pas qu'un principe, aujourd'hui,
01:44 restaurer la République quand on a ce genre, malheureusement, de drame ?
01:47 Est-ce que la loi, malheureusement, de ces dealers
01:50 n'est pas plus puissante que la loi de la République ?
01:52 - Certainement pas, ni hier, ni aujourd'hui, et encore moins demain.
01:55 Nous faisons reculer le trafic.
01:57 Il y a des points de vente qui sont supprimés tous les jours
01:59 dans des grandes villes.
02:00 Prenez l'exemple de Marseille, puisqu'il s'agit de Marseille.
02:02 Il y a des dizaines de points de vente qui ont été supprimés
02:04 et qui n'ont pas été rétablis sur place avec l'action
02:08 des forces de police et de sécurité intérieure.
02:09 On va continuer à le faire.
02:11 C'est une lutte, encore une fois, qui n'est pas un problème
02:12 franco-français, mais qui est particulièrement aiguë
02:15 dans certains quartiers des villes.
02:16 - L'actualité, Olivier Véran, c'est aussi l'inflation.
02:18 Les prix à la ponte ne cessent de monter.
02:20 Les distributeurs de carburants sont reçus ce matin
02:22 au ministère de la Transition énergétique.
02:24 Alors, il aurait demandé un effort de solidarité.
02:26 On vient d'apprendre que Total Énergie a annoncé à l'instant
02:29 la prolongation du plafonnement à 1,99 euro des carburants
02:33 au-delà de fin 2023, tant que les prix restent hauts.
02:36 Est-ce que ça va suffire comme geste ?
02:38 - D'abord, j'ai bien conscience que le prix de l'essence
02:40 est un problème pour de nombreux Français.
02:42 Figurez-vous, j'étais dans la circonscription
02:44 à Grenoble ce week-end. J'ai fait moi-même un plein.
02:45 J'ai discuté avec des automobilistes à la pompe
02:47 qui me disaient qu'ils mettent maintenant 20, 30, 40 euros.
02:50 Rares étaient ceux qui me disaient qu'ils faisaient
02:52 un plein complet d'essence parce qu'ils se disent
02:54 que ça sera peut-être moins cher dans une semaine
02:56 ou dans deux semaines.
02:56 Donc, on a pleinement conscience de la contrainte
02:59 que ça représente pour un grand nombre de nos concitoyens.
03:01 Plusieurs choses. D'abord, quelle est la réponse gouvernementale ?
03:04 Il y a quelques mois, on a proposé de versement de 100 euros
03:08 pour les gens qui roulent pour aller travailler.
03:11 100 euros aussi pour les gens qui sont en classe moyenne.
03:13 - C'est déjà loin.
03:13 - C'était un chèque qui couvrait aussi, je le redis,
03:18 jusqu'à 12 000 kilomètres par an qui couvraient l'inflation
03:21 sur le prix de l'essence.
03:23 Ensuite, il y a les efforts qui sont déjà réalisés
03:26 par des industriels. Total en fait un.
03:28 L'annonce, on l'accueille favorablement,
03:30 de prolonger le plafonnement à 1,99 euro du litre à la pompe
03:34 au-delà de la fin 2023.
03:35 Et ensuite, il y a encore des secteurs dans lesquels
03:37 on peut aller gratter pour aller mettre la pression.
03:39 - Où y a-t-il encore des marges ?
03:41 - La question du raffinage.
03:42 Il faut rentrer un peu dans les sous-couches
03:44 de la filière de production du carburant.
03:46 Vous avez d'un côté le prix du baril qui est élevé.
03:47 Il est aux alentours de 90 dollars le baril.
03:50 Donc, il est remonté à un seuil assez élevé,
03:52 mais ça ne n'explique pas en soi le prix qu'on constate aujourd'hui.
03:56 Donc, ce que nous faisons, et c'est d'ailleurs l'objet
03:58 d'une réunion qu'organise la ministre de l'Énergie,
04:00 Agnès Pannier-Runacher, ce matin,
04:02 avec l'ensemble de la filière pour leur dire
04:04 là, il faut faire des efforts.
04:05 Et dernier point, vous avez aussi les grandes surfaces
04:08 qui font des opérations.
04:09 Elles seront aussi réunies ce matin.
04:10 Intermarché l'a annoncé il y a quelques heures
04:13 avec des opérations de promotion à prix coûtant,
04:16 notamment les fins de mois et dans les moments
04:18 où la branche est coincée pour les français.
04:19 On entend les efforts et les vôtres et l'État.
04:20 Que fait l'État ?
04:21 Est-ce que vous pouvez nous dire ce matin, Olivier Véran,
04:23 que quelle que soit l'explosion du niveau des prix,
04:26 vous ne ferez plus de ristourne sur le carburant ?
04:28 Non, la ristourne, Sonia Mabou.
04:30 Vous le dites aussi calmement.
04:32 Quel que soit le niveau des prix des carburants.
04:33 Je le dis calmement.
04:34 J'entendais une proposition de la droite qui disait
04:35 il faut mettre une ristourne.
04:36 C'est 12 milliards d'euros pour avoir peut-être 10 centimes
04:43 d'économies pour tout le monde.
04:45 Et le geste de Total, vous savez, sur un plein de 50 litres
04:48 ça donne quelques centimes.
04:49 Même si quelques centimes, c'est important.
04:51 Laissez-moi juste expliquer le sens de la proposition
04:53 qui est faite par une partie de la droite.
04:55 C'est-à-dire que des gens comme moi,
04:57 je vois que le prix de l'essence a augmenté,
04:58 mais je n'en souffre pas parce que j'ai les moyens de le faire.
05:00 Les gens comme moi bénéficieraient d'une aide de l'État
05:03 qui serait très coûteuse.
05:04 12 milliards d'euros.
05:05 Avec 12 milliards d'euros, on construit plus de 1000 écoles
05:06 dans notre pays.
05:07 Donc ce que nous voulons, c'est utiliser l'argent public
05:09 à bon escient.
05:11 On a fait un amortisseur.
05:11 C'était le quoi qu'il en coûte de l'inflation.
05:13 C'était lorsque l'inflation a commencé très fortement.
05:15 On a mis des amortisseurs.
05:16 On continue de le faire.
05:17 La France est le seul pays européen qui continue de payer
05:20 près de 40% de la facture d'électricité.
05:22 Il y a des prix européens où les prix sont plus bas.
05:24 Et on continuera d'accompagner les consommateurs.
05:26 Mais vous me dites ce matin, il n'y aura plus de ristourne.
05:29 Pas ce système, pas ce mécanisme de ristourne.
05:30 Pas sous cette forme là, mais rien n'est exclu.
05:32 Il est aveugle et très coûteux.
05:34 Pour un résultat, on a pu le constater,
05:36 qui n'est pas hyper probant par rapport à ce qu'on peut faire
05:39 par ailleurs en mettant la pression sur les acteurs de la filière.
05:41 Et croyez-moi, on va le faire.
05:43 Et vous avez vu, on l'a fait dans l'industrie agroalimentaire.
05:45 Bruno Le Maire l'avait fait.
05:47 Il travaille aussi avec des députés que je salue.
05:48 Guillaume Casbarian, avec Frédéric de Corzaye.
05:51 Auprès des industriels.
05:52 Vous réunissez, vous convoquez, vous demandez.
05:53 Et à la fin, il n'y a pas grand chose.
05:57 Ce n'est pas vrai, pardonnez-moi Sonia Mabrouk.
05:58 Vous allez dans les grandes surfaces.
05:59 Donnez-moi un exemple précis, là, on m'attend toujours.
06:01 Vous allez avoir, vous avez quasiment 5000 produits
06:03 de consommation courant dans les grandes surfaces
06:05 qui ont bénéficié d'efforts importants.
06:07 Sur 30000, Monsieur Véran, souvent dans une grande surface.
06:09 J'entends bien.
06:10 Vous avez 5000 produits essentiels pour les Français
06:13 dans le domaine de l'hygiène, de l'agroalimentaire,
06:14 qui ne sont pas victimes de l'inflation
06:17 parce que ce travail a été fait avec les industriels.
06:19 Vous allez aussi avoir ouverture de négociations dès cet hiver.
06:22 Normalement, il aurait fallu attendre six mois
06:24 pour que la grande surface, les supermarchés
06:27 mettent la pression.
06:28 Et je vais vous dire, je n'ai aucun problème à le dire,
06:32 il y a des industriels, notamment des grands groupes
06:34 étrangers américains, qui ne jouent pas le jeu.
06:36 Il y a encore des industriels qui font 40, 20, 30 %
06:39 de taux de marge en pleine inflation.
06:41 Alors que des groupes français, je crois que c'est Danone,
06:43 par exemple, est à 8 %.
06:44 Donc, il y a encore de la marge.
06:45 On peut encore aller gratter auprès des industriels.
06:47 Et c'est aussi le rôle de l'État de leur dire maintenant,
06:49 on va activer tous les leviers pour que ça bouge.
06:51 Sur l'immigration, Olivier Véran, et le texte immigration,
06:53 votre majorité semble écartelée.
06:55 Vous avez l'aile gauche de la majorité, notamment menée
06:57 par Sacha Houllier, qui publie une tribune ce matin
07:01 en libération avec une trentaine de parlementaires
07:04 allant du modem jusqu'au vert et qui veut absolument
07:07 qu'il y ait une régularisation des sans-papiers
07:09 dans les métiers sous tension.
07:10 C'est une ligne rouge pour la droite qui menace
07:13 d'une motion de censure.
07:14 Vers qui vous allez pencher ?
07:15 Ma ligne rouge, à moi, c'est le taux de chômage,
07:17 le taux de chômage des étrangers en France,
07:18 qui est le double du taux de chômage des Français en France.
07:22 Et quand je regarde ailleurs en Europe, le taux de chômage
07:24 des étrangers est à peine un peu plus élevé
07:26 que le taux de chômage national.
07:27 Or, on a, pardonnez-moi, les mêmes profils d'étrangers
07:29 en France qu'ailleurs.
07:30 Donc, ça ne veut pas dire que ce sont des étrangers
07:32 qui ne veulent pas travailler.
07:33 Ça veut dire que les conditions d'accès au travail
07:35 sont trop compliquées aujourd'hui.
07:36 Donc, moi, je préfère un étranger en France
07:38 qui a vocation à rester, qui travaille et qui participe
07:41 à l'activité économique de notre pays et qui paye des impôts
07:44 à un étranger qui vit de l'assistance publique.
07:45 Oui, mais la droite vous dit appel d'air, ligne rouge.
07:47 Oui, je dis ça parce que si je me mettais dans la position
07:49 d'un élu de droite, je vous dirais que cette mesure
07:51 qui permet de faire en sorte que des gens travaillent
07:54 et participent à la richesse de la nation,
07:55 c'est une bonne mesure.
07:56 Et si je me mets du côté de la gauche,
07:58 je vous dirais que le travail, c'est la première
07:59 des solidarités et qu'on en a besoin.
08:00 Je vous demande de vous mettre à la place du porte-parole
08:02 du gouvernement. Qu'est-ce que vous répondez ce matin ?
08:03 Le porte-parole du gouvernement est très à l'aise
08:05 avec le texte gouvernemental qui est sur la table.
08:07 Ce n'est pas le cas de votre majorité.
08:08 Tout le monde est à l'aise avec le texte sur l'immigration.
08:10 Tout le monde est à l'aise avec le texte.
08:11 Monsieur Le Verre n'a pas de langue de bois sur ce sujet.
08:13 Vous avez une partie de la majorité qui dit
08:15 "on tient à cette mesure".
08:17 Très bien.
08:18 Il se trouve que l'ensemble de la majorité tient à cette mesure.
08:20 C'est celle qui permet à des étrangers qui travaillent
08:24 dans notre pays, qui sont déjà là depuis un moment,
08:25 qui ont un salaire et qui peuvent faire vivre leur famille,
08:28 de demander eux-mêmes à être régularisés
08:30 lorsqu'ils sont irréguliers et avec la capacité
08:33 de limiter ça pour qu'il n'y ait pas d'effet d'appel d'air.
08:35 Tous ceux qui vous vendent un appel d'air
08:37 lié à la loi immigration vous mentent.
08:38 Voilà. Il n'y a pas d'effet d'appel d'air.
08:41 Comment le savez-vous ? Vous n'avez pas encore testé cette mesure.
08:43 Parce qu'on parle de quelques milliers de personnes, Sonia Mabrouk.
08:44 On parle de quelques milliers de personnes.
08:45 Vous êtes aussi assez affirmatif.
08:46 Oui, et que vous avez dans les pays qui nous entourent,
08:48 l'Allemagne, même le Danemark aujourd'hui,
08:50 qui est pourtant un pays qui est dur.
08:51 Qui est devenu un modèle pour vous ?
08:52 Ce n'est pas un modèle pour moi, mais je le regarde avec intérêt.
08:54 Ils ont une natalité qui est basse et aujourd'hui,
08:56 ils structurent l'arrivée d'étrangers en disant
08:58 "si vous venez dans notre pays, vous prenez un travail
09:00 et vous participez à l'activité économique de notre pays".
09:03 C'est la philosophie qui est la nôtre.
09:05 Bien. Selon une étude publière dans Le Figaro,
09:07 vous avez dû la parcourir, Olivier Véran.
09:09 C'est une étude de la préfecture de police de Paris
09:11 sur les motivations et les profils des émeutiers.
09:13 Et je cite, ce sont des faits.
09:15 "Une grande majorité des émeutiers interpellés
09:17 sont originaires de l'immigration, deuxième voire troisième génération,
09:20 principalement du Maghreb ou d'Afrique subsaharienne".
09:23 Quelle conclusion vous en tirez ?
09:24 Est-ce que vous faites un lien entre immigration et délinquance ?
09:28 Non mais on peut faire un lien entre immigration et quartier populaire
09:30 parce que ce lien il est factuel.
09:32 Donc comme ce sont des quartiers populaires qui se sont trouvés,
09:35 on enfonce là une porte ouverte.
09:37 Ce que je regarde dans les études qui sont sorties,
09:39 qui sont intéressantes, c'est que je crois qu'il y a 60% de décrocheurs scolaires.
09:42 Donc vous avez 60% des jeunes qui étaient dans la rue
09:45 qui sont en échec et en décrochage vis-à-vis de l'école.
09:47 Ça veut dire un, mesure corrective,
09:49 faire en sorte que tout le monde aille à l'école plus longtemps.
09:51 Ça tombe bien, le président de la République a annoncé
09:54 que le collège était ouvert de 8h à 18h
09:56 et qu'on allait accueillir les gamins dans certains endroits.
09:58 Dès l'âge de 2 ans dans les écoles.
09:59 Ça vous voyez, c'est une mesure qui répond à cela.
10:02 - Vous n'êtes pas à la raie avec la question monsieur Véran ?
10:04 - Ah non mais je n'ai pas de...
10:05 - Est-ce que vous faites un lien ou pas quand on voit cela ?
10:08 - Le sujet est global.
10:10 - Mais est-ce qu'il y a donc un lien ?
10:11 - Le sujet est social.
10:12 Dans les quartiers, ni vous ni moi aujourd'hui,
10:14 n'habitons en tout cas dans un quartier prioritaire d'une ville.
10:16 - J'entends.
10:17 - Il se trouve que dans ma circonscription,
10:18 j'ai des quartiers prioritaires de ville.
10:20 Est-ce qu'il y a une concentration d'étrangers ou de personnes
10:22 issues de l'immigration plus importante qu'ailleurs ?
10:24 Oui, c'est factuel.
10:25 Est-ce qu'on peut faire les choses différemment ?
10:27 C'est mon avis.
10:28 Et toutes les politiques de rénovation urbaine
10:30 que nous portons visent à créer davantage de mixité.
10:32 C'est un enjeu majeur.
10:33 - Sur ma question, est-ce que vous faites un lien, vous Olivier Véran ?
10:35 - Mais troisième génération, vous, moi, nous sommes,
10:37 moi je suis issu de la deuxième génération,
10:39 ça ne veut rien dire Sonia Mabrouk.
10:40 - Donc non, pas de lien.
10:42 - Être issu de troisième génération,
10:43 ça veut dire que vos arrières, vos grands-parents
10:45 ne sont pas arrivés en France.
10:45 - La question a été posée au président de l'ARC,
10:46 lui, qu'il a répondu pour lui, il ne voit pas un lien.
10:48 Donc je vous pose la question.
10:49 - Je vous réponds encore que si vous parlez des gens
10:51 qui sont primo-arrivants et des gens qui sont étrangers,
10:54 il constitue une minorité des jeunes qui étaient dans la rue.
10:55 Ensuite, quand vous élargissez aux grands-parents,
10:57 aux arrières-grands-parents,
10:58 écoutez, moi encore une fois, je suis député de Grenoble,
11:00 la moitié de la ville est italienne.
11:01 Bon, donc ça ne veut pas dire grand-chose.
11:04 - La rentrée politique.
11:05 - Par contre, la pauvreté, la misère,
11:06 l'entassement dans des logements qui sont bêtus,
11:09 le problème d'accès de l'intégration
11:11 qui a été sans doute raté et qui continue...
11:13 - Vous êtes en train de mettre en avant une excuse de pauvreté
11:16 qu'on retrouve aussi dans des quartiers...
11:17 - Non, je n'excuse rien, Sénéba,
11:18 on a envoyé 45 000 policiers et gendarmes dans les villes
11:21 pour restaurer l'ordre.
11:22 On a arrêté plus de 4000 de ces jeunes qui ont été condamnés.
11:26 La plupart, la quasi-totalité des personnes majeures
11:28 ont fait de la prison ferme.
11:29 On n'a jamais été aussi sévère dans notre pays
11:31 dans ce type de choses.
11:32 Donc on a répondu et on répondra encore par de l'autorité.
11:35 À côté de ça, on se pose aussi la question
11:37 de pourquoi certains quartiers se soulèvent.
11:39 Vous posez, vous, la question de l'immigration.
11:40 Je vous dis que le facteur commun n'est pas l'origine
11:45 des arrières-grands-parents.
11:46 Le facteur commun est peut-être aussi dans le fait
11:48 que les gamins sont plus scolarisés,
11:49 qu'il y a des familles monoparentales,
11:50 qu'il n'y a plus de papa dans beaucoup de cas,
11:52 qu'il y a un intégration qui a été ratée
11:56 depuis des décennies dans notre pays.
11:58 Et c'est aussi l'enjeu du texte sur l'immigration.
11:59 - La rentrée politique Olivier Véran
12:01 est marquée par une offensive tout azimut
12:03 contre Emmanuel Macron.
12:04 Avant-hier, Marine Le Pen a fustigé la malhonnêteté,
12:07 le marketing d'Emmanuel Macron.
12:09 On est quand même loin de ces rencontres de Saint-Denis.
12:11 Est-ce qu'il va y avoir une suite à ces rencontres ?
12:14 - Il va y avoir plusieurs suites.
12:15 D'abord, la première ministre Elisabeth Borne
12:17 recevra cette fin de semaine,
12:18 je crois que c'est vendredi,
12:19 l'ensemble des forces politiques de notre pays
12:21 pour la rentrée politique.
12:22 Elle les recevra également quelques jours plus tard
12:25 pour aborder cette fois le sujet fondamental
12:27 de la planification écologique.
12:28 Ensuite, le président de la République
12:30 a fait ce qu'il avait dit.
12:31 Il a réuni pendant plus de 12 heures les forces politiques.
12:33 Il leur a envoyé une lettre.
12:34 Il leur a proposé un retour.
12:35 Beaucoup ont répondu en proposant des ajustements.
12:38 Ça va donner lieu à un document.
12:40 Le président souhaite, d'ailleurs dans sa lettre,
12:42 réunir à nouveau sous ce format
12:44 pour aborder d'autres sujets importants pour la nation.
12:46 - Monsieur Pouyaga, vous le savez vous-même.
12:49 - Il y a un an, Mme Mabouk, il y a un an,
12:51 les Français nous ont mis en majorité relative.
12:53 Ça veut dire qu'ils ont estimé
12:55 qu'à l'instar de beaucoup de pays qui nous entourent,
12:57 ce n'est pas un parti tout seul qui doit gouverner,
12:59 mais il faut faire des coalitions.
13:01 Alors, on n'a pas la culture de la coalition dans notre pays.
13:03 On a une assemblée qui est turbulente,
13:05 avec un poids des extrêmes qui est important,
13:06 qui complexifie un peu la donne.
13:08 Mais il n'empêche qu'on est dans cet état d'esprit
13:10 d'aller chercher des majorités,
13:11 ce qu'on fait d'ailleurs au Parlement,
13:13 sauf sur les budgets et les retraites.
13:14 On l'a fait sur tous les textes qu'on a passés.
13:16 On a trouvé des majorités.
13:17 Et ensuite, le président de la République, il dit en fait,
13:19 il y a des crises à l'étranger, il y a des crises chez nous.
13:21 Est-ce qu'on est capable ensemble
13:23 de se mettre autour d'une table et de bosser ?
13:24 Je crois que les Français apprécient.
13:25 - Vous avez annoncé cette nouvelle rencontre.
13:27 Je voudrais qu'on parle de l'élan de solidarité
13:29 qui se poursuit avec le Maroc.
13:30 Je vais insister sur le plus important.
13:32 C'est l'aide, c'est le secours, c'est la résilience des Marocains.
13:35 Je voudrais vous poser la question très directement.
13:37 Pourquoi ne pas dire la vérité sur le reste ?
13:39 - C'est-à-dire ?
13:40 - Que le silence du royaume sur l'aide de la France
13:42 est la conséquence de notre position sur le Sahara occidental.
13:45 Il y a le dossier Pegasus qui a porté attente
13:47 à nos relations avec le roi du Maroc.
13:50 - Pardon.
13:51 Lorsqu'il y a un drame qui touche votre territoire,
13:53 lorsqu'il y a des milliers de morts,
13:54 je sais, mais lorsqu'il y a des milliers de personnes
13:56 sous les décombres, je crois que le sujet
13:59 de la question de savoir qui aide ou qui n'aide pas,
14:02 arrive en cinquantième position.
14:03 Donc d'abord, évidemment, et vous l'avez fait,
14:05 un message de solidarité vis-à-vis des Marocains,
14:07 vis-à-vis aussi de la communauté française qui a été touchée
14:10 avec un certain nombre de victimes au Maroc.
14:13 Ensuite, vous savez, la France, on a un savoir-faire
14:15 en matière d'humanitaire comme peu en ont.
14:17 - Donc pas d'humiliation.
14:18 - On a un savoir-faire en matière d'humanitaire comme peu en ont.
14:20 Et beaucoup des ONG qui sont aujourd'hui dans les gravats
14:22 au Maroc sont des ONG françaises avec des acteurs français.
14:24 Et il se trouve que nous les appuyons.
14:26 La ministre Catherine Colonna a débloqué 5 millions d'euros
14:29 pour pouvoir appuyer les ONG.
14:31 - Oui, mais c'est les ONG qui ont le savoir-faire.
14:33 Et quand vous avez une catastrophe à Haïti,
14:34 lorsque vous avez des tsunamis, nous envoyons nos acteurs des ONG.
14:38 Et donc, on est en soutien de nos amis marocains.
14:40 Il y a plus de 60 pays qui ont proposé une aide plus directe
14:42 à travers les États.
14:43 Ils ont accepté, ils acceptent au compte-route
14:45 en fonction de leurs besoins.
14:46 On les laisse faire.
14:46 - Il nous reste quelques secondes, s'il vous plaît,
14:48 des réponses courtes.
14:49 C'est une sorte de quiz, si vous me le permettez.
14:51 Jean Dujardin ou Jean Mich,
14:54 lors de la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde du rugby,
14:56 c'est la France rance ou c'est la France que vous aimez ?
14:58 - Moi, j'aime la France du rugby.
14:59 J'adore le rugby.
15:00 Vive le rugby, vive la France et que le meilleur gagne.
15:02 - Le Puy du Fou qui bat des records de fréquentation,
15:05 c'est le temps du révisionnisme,
15:06 comme le dénonce Complément d'enquête sur France 2.
15:07 Ou bien vous aimez ce spectacle qu'a aimé,
15:10 semble-t-il, Emmanuel Macron et qu'a salué
15:11 Aurore Berger comme une réussite ici même ?
15:13 - Non, mais on peut saluer l'histoire de notre pays.
15:15 On peut prendre du plaisir en famille et aller redécouvrir des choses
15:18 sans pour autant partager les idées politiques
15:20 des personnes qui le fondent.
15:21 - Le syndicat de la magistrature à la fête du Luma,
15:24 qui débat, je cite, sur les contrôles d'identité
15:26 et les violences policières,
15:28 ça se fait de la part d'un syndicat ?
15:31 - Pas top.
15:32 - Les lacs du Connemara, chanson de droite ou de gauche ?
15:35 - J'adore Juliette Armanet, j'adore Michel Sardou.
15:37 - Vous me faites une réponse en même temps.
15:39 - Non, non, mais il se trouve que j'adore les deux.
15:41 Moi, je ne vais pas en vouloir à Juliette Armanet
15:42 parce qu'elle a dit ça, je continue de l'écouter.
15:44 J'adore Michel Sardou.
15:45 J'ai été sur un plateau il y a quelques temps avec lui
15:47 et j'avais chanté avec lui Les lacs du Connemara.
15:49 - Vous allez chanter avec lui ?
15:50 Je ne vais pas vous demander ce matin.
15:51 - Pour le jeune médecin que j'étais,
15:52 était un peu l'hymne de nos soirées médecine,
15:54 Les lacs du Connemara.
15:55 Et donc, beaucoup, beaucoup de...
15:57 Quoi donc ?
15:58 - On va vous accuser d'être réac.
16:00 Alors, Les lacs du Connemara, oui, le Puy du Fou, oui.
16:01 - Mais moi, je ne rentre pas dans ces polémiques.
16:03 Vous savez, ça me dépasse complètement.
16:06 Voilà, ce n'est pas ça qui m'intéresse.
16:07 - Merci.
16:07 - Par contre, si vous avez la vidéo de la chanson
16:09 avec Michel Sardou, on est preneurs, Olivier Véran.
16:11 - C'était sur un plateau télé.
16:12 - Merci à vous.
16:12 C'était La Grande Interview. Bonne journée.
16:15 Sous-titrage Société Radio-Canada
16:19 [SILENCE]

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