Le secrétaire national du Parti communiste français répond aux questions de Salhia Brakhlia et de Jérôme Chapuis
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00:00 (Générique)
00:07 Bonjour Fabien Broussel.
00:08 Bonjour.
00:09 Face à l'inflation, vous appelez les Français à se réunir devant les préfectures,
00:12 voire à les envahir pour faire pression sur le gouvernement.
00:15 En fait, vous appelez clairement à la révolte ?
00:18 D'abord, je voudrais souhaiter bon anniversaire à ma grand-mère qui a 98 ans,
00:21 que j'appelle maman Marie, je lui fais un gros bisou.
00:23 Je pense à elle parce que 98 ans est un âge remarquable et j'ai une belle pensée.
00:29 Ensuite, concernant votre réponse, votre question.
00:32 Envahir les préfectures, c'est ce que vous dites aux Français ce matin.
00:36 Vous croyez qu'on va se laisser plumer comme ça pendant combien de temps ?
00:39 Voilà ma réponse.
00:40 Oui, mais les mots ont un sens Fabien Broussel, envahir les préfectures.
00:43 Je vais revenir sur les mots que j'ai employés.
00:46 Je suis particulièrement en colère, comme beaucoup de nos concitoyens,
00:49 ceux qui sont allés en vacances, qui sont revenus de vacances
00:52 et qui ont payé, comme moi, l'essence 2,52€
00:57 quand ils étaient dans le sud, sur la 7, et 600km au-dessus, le même jour,
01:02 6 heures après, ils le payaient 1,99€.
01:04 Le même jour, on se fait plumer comme de la volaille.
01:08 Les prix de l'alimentation qui augmentent de 20%,
01:11 les prix de l'électricité qui augmentent 30% en l'espace de 2 ans,
01:15 ça va durer combien de temps ?
01:17 On va se laisser plumer sans rien dire.
01:19 Alors ? Alors, effectivement oui, on s'est réunis, on réfléchit.
01:23 Qu'est-ce qu'on fait ?
01:25 Pour moi, c'est une question de légitime défense.
01:28 C'est comme de la légitime défense.
01:30 On ne peut pas... On se fait attaquer, raqueter, voler,
01:35 et on ne devrait rien dire.
01:37 Alors j'appelle, j'appelle effectivement à ce que l'on fasse de cette question sociale,
01:42 la rentrée du gouvernement, du président de la République
01:46 et de tous ceux qui nous plument.
01:48 Vous savez que 45% de l'inflation est provoquée par l'industrie agroalimentaire,
01:53 entre autres, pétrochimie aussi,
01:56 qui voit leurs marges augmenter comme jamais.
01:59 Mais vous voyez bien qu'en face, le gouvernement agit.
02:01 Si vous donnez l'exemple de l'inflation alimentaire,
02:03 Bruno Le Maire a reçu des distributeurs et industriels là,
02:05 dès la rentrée, dès les premiers jours,
02:07 et qui se sont engagés à baisser les prix au plus vite.
02:09 Mais enfin, vous rigolez.
02:10 Il va même changer la loi pour avancer les négociations annuelles.
02:12 Oh là là, mais ils ont peur, ils tremblent.
02:14 Non mais, vous savez comment ? On l'appelle Bruno Le Maire.
02:16 On l'appelle Bruno Demande.
02:18 Parce que ça fait un an qu'il demande.
02:20 Ça fait un an qu'il demande à ce que les salaires augmentent.
02:22 Ça fait un an qu'il demande à ce que l'industrie baisse les prix.
02:24 Mais dans les faits, ça ne marche pas ?
02:26 Ben non, ça ne marche pas.
02:27 Mais il y a eu des augmentations.
02:28 En réalité, c'est que ça ne marche pas.
02:29 Nous avons fait, j'ai fait des propositions concrètes
02:32 au président de la République,
02:34 lors de la longue nuit que nous avons passée,
02:36 en tout bien tout honneur.
02:37 C'était une nuit de Saint-Denis.
02:38 Voilà.
02:39 Des propositions concrètes.
02:41 Bloquer les prix par le bas.
02:44 Baisser les taxes sur l'essence.
02:46 Et je dirais même plus loin,
02:48 je dirais même plus loin,
02:49 ça serait trop facile de ne faire que baisser les taxes sur l'essence,
02:52 puisque ensuite c'est l'État qui paie.
02:54 Quand je vois les profits monstrueux
02:56 que fait Total, BP, Exxon et compagnie,
02:58 je dis qu'il faut mettre en place un tarif réglementé
03:01 et taxer leurs super profits
03:03 pour qu'ils payent, eux,
03:05 et qu'ils arrêtent de se gaver sur notre dos.
03:07 Il y a des mesures concrètes à mettre en œuvre
03:09 pour baisser les prix,
03:11 les bloquer par le bas,
03:12 rendre du pouvoir d'achat aux Français
03:14 et augmenter les salaires et les retraites à côté.
03:17 Voilà ce que nous demandons.
03:19 Si tout cela n'est pas mis en œuvre
03:21 dans les semaines qui viennent,
03:23 oui, nous appelons à être mobilisés,
03:27 à envahir les stations essence,
03:30 les grandes surfaces,
03:33 les préfectures,
03:34 parce que l'État est responsable.
03:37 Je ne supporte plus un président de la République
03:39 qui dit "l'État ne peut pas tout,
03:41 l'État est impuissant, l'État ne peut pas faire".
03:43 Eh bien s'il ne peut pas faire, il s'en va.
03:45 Cela veut dire envahir, risquer de dégrader.
03:47 Mais non, écoutez, vous savez bien que je suis un partisan
03:51 de l'action non-violente, politique.
03:55 Mais vous avez aussi en mémoire ce qui s'est passé
03:57 pendant les gilets jaunes, la préfecture du Puy-en-Vlay
03:59 en décembre 2018.
04:00 Quand j'appelle à la mobilisation,
04:02 c'est parce que je sens,
04:04 je sens qu'il y a une exaspération forte
04:06 chez nos concitoyens,
04:08 qu'il peut y avoir demain des éruptions de la faim.
04:11 C'est l'éruption de la faim,
04:12 comme on chante dans l'international.
04:14 Et on se retrouve, comme il y a quelques décennies,
04:18 avec des salariés qui travaillent,
04:21 des retraités, des étudiants
04:23 qui aujourd'hui ne savent pas boucler leur fin de mois.
04:25 Vous avez vu qu'un tiers de nos concitoyens
04:27 se privent au moins d'un repas dans la semaine
04:31 parce qu'ils n'ont plus les sous pour manger.
04:33 Mais en quoi envahir les préfectures, ça résout les choses ?
04:35 Mais parce que je souhaite que l'État bouge.
04:38 Et je préfère qu'un parti politique,
04:41 des organisations syndicales, des associations,
04:43 organise cette colère
04:46 et l'exprime en direction des représentants de l'État,
04:49 que sont les préfets, mais aussi les ministres,
04:51 le président de la République,
04:53 pour demander à ce que ça bouge
04:55 plutôt que de ne rien faire,
04:57 de ne rien faire et après.
04:59 Et après.
05:00 Moi je veux que ça bouge, et que ça bouge rapidement.
05:02 Fabien Roussel, on entend vos propositions,
05:04 notamment le blocage des prix.
05:06 À cette même place, il y a quelques jours,
05:08 Alexandre Bonpart, le patron de Carrefour, disait
05:10 "le blocage des prix, ça ne va pas marcher".
05:12 Parce qu'il y a une chose simple, c'est que les industriels,
05:14 ils vont arrêter de produire les produits
05:16 dont les prix sont bloqués.
05:17 Donc on fait quoi après ?
05:18 Et puis ils vont augmenter les prix des autres produits.
05:20 Donc votre solution ?
05:22 Les professionnels disent que ça ne marche pas.
05:24 On fait quoi alors ?
05:25 Dans l'alimentation, on a quand même un problème
05:27 au niveau de l'industrie agroalimentaire,
05:29 les transformateurs de nos matières premières
05:31 qui ont des marges,
05:33 qui fait qu'une part d'entre eux font partie
05:35 des 500 plus grandes fortunes de France.
05:37 Je pense au PDG de l'actalisme, M. Bénier.
05:39 Donc du gras, il y en a.
05:42 Je ne parle pas de lui, je parle de son groupe.
05:44 Il y a des sous.
05:46 Ce que nous demandons, c'est que de la fourche
05:48 à la fourchette, du paysan
05:50 jusqu'au consommateur,
05:52 il y ait des prix planchés,
05:55 des prix garantis pour les paysans,
05:58 pour les agriculteurs,
06:00 et des prix planchés pour les consommateurs.
06:02 Il y a les paniers anti-inflation dans chaque magasin,
06:03 vous les connaissez.
06:05 Et il y a la loi Egalim qui permet aux agriculteurs
06:07 de garantir leur revenu.
06:09 Mais ça ne marche pas.
06:11 Vous voyez bien que ça ne marche pas.
06:13 Vous voyez bien les prix que nous payons.
06:15 Donc il nous faut un État qui intervienne
06:17 dans l'organisation de la transformation des aliments,
06:20 dans la fixation des prix,
06:22 avec des prix garantis pour les paysans,
06:24 mais aussi des prix planchés,
06:26 des prix bas pour les consommateurs,
06:28 et forcer de cette manière
06:30 l'industrie agroalimentaire,
06:32 les grandes surfaces aussi,
06:34 à taper sur leurs marges.
06:36 Et si il n'y a pas d'accord dans une filière,
06:40 c'est l'État qui intervient et qui fixe
06:42 la rémunération,
06:44 qui est pour l'industriel,
06:46 pour le paysan,
06:48 et à la sortie, dans le panier de l'aménagère.
06:50 Mais juste sur l'essence,
06:52 quand vous dites qu'il faut investir
06:54 les stations-services, vous avez entendu pareil.
06:56 Là aussi, les distributeurs annonçaient des restournes.
06:58 Mais c'est la faute à personne.
07:00 Mais on ne fait rien.
07:02 Moi je vous dis que si je suis président de la République demain,
07:04 si j'étais ministre à la place
07:06 de M. Bruno Le Maire,
07:08 tout de suite j'agirais en fixant,
07:10 concernant l'essence, un tarif
07:12 réglementé,
07:14 en baissant d'abord les taxes de l'État
07:16 qui sont aux alentours de 60%,
07:18 entre la TICPE, la TVA, etc.
07:20 - Ça coûte combien ça de faire ça ?
07:22 - Ça coûte plusieurs milliards d'euros,
07:24 10, 15, 20 milliards d'euros.
07:26 Et quels sont les dividendes
07:28 de Total, de BP, Dexon, etc. ?
07:30 L'État a baissé leurs impôts.
07:32 L'État a baissé
07:34 les impôts sur ces grandes compagnies.
07:36 On se prive de recettes, on les laisse
07:38 se gaver et l'État dit "on ne peut pas faire".
07:40 Eh bien ça, je ne l'accepte plus.
07:42 On ne va pas se laisser tondre
07:44 comme des moutons et finir en pulau vert ensuite.
07:46 On veut, nous, agir
07:48 sur les tarifs de l'essence, en baissant
07:50 les taxes, en forçant
07:52 les pétroliers à baisser les tarifs
07:54 et en taxant leurs super-profits
07:56 pour récupérer ce que nous perdrons
07:58 sur les baisses des taxes et de TVA.
08:00 On vous retrouve très bien, Roussel, le secrétaire national du Parti Communiste
08:02 et l'invité du 8.30 France Info. On vous retrouve juste après
08:04 le Fil Info à 8h41.
08:06 Sophie Echêne.
08:08 C'est une information France Info. Les besoins
08:10 des services publics en France augmentent
08:12 mais les moyens ne suivent pas. C'est le résultat
08:14 d'un rapport publié ce matin par le
08:16 collectif Nos Services Publics.
08:18 Éducation, santé, transport, sécurité, tous les secteurs
08:20 sont concernés par conséquent.
08:22 C'est le privé qui bénéficie de la situation
08:24 ce qui contribue à creuser les inégalités
08:26 à l'école particulièrement.
08:28 Taïwan dénonce de nouvelles
08:30 manœuvres militaires chinoises près de ses côtes.
08:32 68 avions et 10 navires
08:34 de guerre ont été détectés tôt ce matin.
08:36 Hier déjà, l'archipel indiquait la présence
08:38 de 35 avions militaires dans son périmètre.
08:40 Les deux sœurs accusées
08:42 d'injections illégales de Botox ont été
08:44 condamnées hier à Valenciennes dans le Nord.
08:46 Un an de prison ferme pour l'aînée,
08:48 notamment pour mise en danger d'autrui.
08:50 Deux ans avec sursis pour l'autre qui a reconnu
08:52 avoir assisté sa grande sœur.
08:54 Et puis la NASA publie aujourd'hui son rapport très attendu
08:56 sur les ovnis.
08:58 L'agence spatiale américaine a mené une enquête indépendante
09:00 pendant un an avec des scientifiques
09:02 et des experts de l'aéronautique.
09:04 Le but est d'étudier le sujet en le dissociant
09:06 d'éventuelles visites d'extraterrestres
09:08 sur notre planète.
09:10 (Générique)
09:12 France Info
09:14 Le 8/30 France Info, Jérôme Chapuis,
09:16 Salia Brakia.
09:18 Toujours avec Fabien Roussel,
09:20 le secrétaire national du Parti communiste,
09:22 un rapport dévoilé en exclusivité ce matin
09:24 par France Info produit par le collectif
09:26 "Nos services publics" révèle le décalage
09:28 entre les besoins en services publics qui ne cessent
09:30 d'augmenter et les moyens qui augmentent
09:32 mais pas suffisamment vite. C'est juste un problème
09:34 d'organisation selon vous ?
09:36 Ah non, c'est pas un problème d'organisation,
09:38 c'est un besoin d'être humain.
09:40 Nos services publics sont
09:42 déshumanisés parce que
09:44 on bascule de plus en plus vers le numérique,
09:46 les appels téléphoniques, les standards
09:48 et il y a de moins en moins
09:50 de personnes derrière pour traiter
09:52 les dossiers de chacun de nos concitoyens.
09:54 On vous répond que ça coûte trop cher.
09:56 Pour moi, il n'y a plus d'humains et quand il n'y a plus
09:58 d'humains, on perd de l'humanité dans les relations
10:00 que nous avons avec l'État, le représentant
10:02 de l'État et ça pousse à des catastrophes.
10:04 Je fais des permanences
10:06 tous les vendredis matins dans ma circonscription.
10:08 Vous ne pouvez pas savoir le nombre de dossiers
10:10 que je suis obligé de régler
10:12 face à des gens qui sont confrontés à la CARSAT,
10:14 la caisse de retraite, la caisse primaire
10:16 d'assurance maladie, la CAF, la MDPH
10:18 pour le handicap et
10:20 grâce à mes interventions, j'arrive
10:22 à faire en sorte qu'ils retrouvent là,
10:24 200 euros, là, une indemnité
10:26 de 1000 euros qu'ils n'ont pas pu percevoir.
10:28 Je leur fais quelque part,
10:30 je répare leur droit mais
10:32 il faut pour ça l'intervention du député.
10:34 Mais combien d'autres
10:36 baissent les bras et ne touchent pas,
10:38 ne perçoivent pas ce à quoi
10:40 ils ont droit. Je vous épargne
10:42 ce qui se passe dans les écoles
10:44 où un ministre préfère parler d'Abaya
10:46 alors qu'il y a aujourd'hui un établissement
10:48 sur deux où il manque des enseignants.
10:50 Je vous épargne les services d'urgence qui ont été fermés
10:52 dans nos hôpitaux. Et enfin,
10:54 j'ai reçu l'UNAPI, l'association
10:56 qui s'occupe des personnes en situation de
10:58 handicap, d'éfficience intellectuelle.
11:00 Il m'annonce qu'aujourd'hui,
11:02 23 des enfants en situation
11:04 de handicap n'ont aucune heure de
11:06 scolarisation. On est en République française.
11:08 Il n'y a même pas les personnels,
11:10 les hommes, les femmes
11:12 formés pour cela,
11:14 pour accompagner nos enfants en situation de handicap
11:16 dans les écoles. Ce scandale
11:18 c'est insupportable.
11:20 Il y a besoin de moyens humains,
11:22 humains, des hommes, des femmes
11:24 formés avec un statut,
11:26 une bonne rémunération pour redonner du sens
11:28 à nos services publics. Fabien Roussel, avec
11:30 une trentaine de députés issus de la majorité
11:32 et de la gauche, vous avez signé une tribune
11:34 pour défendre la régularisation des travailleurs sans papiers
11:36 dans les métiers en tension. Vos collègues
11:38 de la France Insoumise, eux, ont refusé d'y participer
11:40 car pour eux, cette tribune
11:42 défend une vision utilitariste et jetable
11:44 de l'immigration. Vous leur répondez quoi ?
11:46 Que quand on met la barre trop haut,
11:48 parfois certains passent en dessous. Et je le regrette.
11:50 Nous avons voulu mettre la barre
11:52 très haut, oui, parce que
11:54 nous voulons la régularisation
11:56 des travailleurs, des travailleuses sans papiers
11:58 qui existent dans notre pays,
12:00 qui parfois depuis de nombreuses années
12:02 travaillent,
12:04 perçoivent un salaire,
12:06 cotisent même, ils ne verront jamais la couleur d'un euro
12:08 de leur cotisation, et quand ils sortent
12:10 du restaurant, de l'entreprise,
12:12 du bâtiment, du chantier où ils travaillent,
12:14 ils peuvent se faire arrêter,
12:16 ils n'ont pas de droit,
12:18 ils n'ont pas accès au logement,
12:20 ils sont sans droit.
12:22 Donc vous regrettez que LFI n'ait pas signé ?
12:24 Insupportable. C'est la raison pour laquelle
12:26 avec des députés,
12:28 des sénateurs
12:30 de partis de gauche,
12:32 mais aussi de la majorité,
12:34 du MoDem, nous appelons le gouvernement
12:36 à bouger et à régulariser
12:38 ces travailleurs sans papiers. Mais la France Insoumise dit que vous manquez d'ambition
12:40 parce que vous penchez vers
12:42 une immigration choisie, alors que eux
12:44 disent qu'il faut pouvoir
12:46 régulariser un maximum
12:48 tous les travailleurs.
12:50 D'abord, je suis avec d'autres, avec Pascal Brice
12:52 et Maréline Poulin qui ont travaillé là-dessus,
12:54 Boris Vallaud,
12:56 le président du groupe PS
12:58 à l'Assemblée Nationale, et d'autres, je suis à l'origine
13:00 avec un petit groupe, nous sommes à l'origine
13:02 de
13:04 cette tribune. Donc je sais
13:06 ce qu'il y a exactement dedans,
13:08 nous allons peser, sous-peser chaque mot.
13:10 Il n'est pas écrit que nous appelons
13:12 à la régularisation des travailleurs sans papiers
13:14 dans les métiers en tension.
13:16 Ça, c'est pas écrit. C'est écrit que nous appelons...
13:18 C'est écrit, c'est écrit,
13:20 et nous appelons, nous appelons
13:22 à la régularisation des travailleurs
13:24 qui sont aujourd'hui
13:26 sans droits et qui travaillent.
13:28 Tout simplement. - Fabien Roussel, il faut lever une ambiguïté.
13:30 - A partir du moment où on travaille, on doit avoir des droits. - Signer un texte, c'est une chose.
13:32 Signer une tribune, c'est une chose. Voter un texte, c'est autre chose.
13:34 Si la création du titre de séjour "Métiers en tension"
13:36 est toujours dans la loi, le fameux article 3
13:38 de la loi Immigration cet automne,
13:40 est-ce que vous êtes susceptible de la voter, cette loi ?
13:42 - C'est pas suffisant. Justement, c'est bien pour ça
13:44 que nous avons mis la barre haute
13:46 à cette tribune, et je regrette
13:48 que pour certains, c'est trop,
13:50 et qu'ils passent en dessous, je le répète.
13:52 Mais... - Tu veux parler des filles ?
13:54 - Je pense que
13:56 cette tribune, elle met...
13:58 Elle porte une grande ambition
14:00 pour ces hommes et ces femmes
14:02 qui travaillent, parce que notre objectif à nous,
14:04 c'est qu'à travail égal,
14:06 salaire égal, et que si on régularise
14:08 ces travailleurs, c'est bon
14:10 aussi pour les travailleurs français,
14:12 parce que c'est sur eux que pèse la pression.
14:14 Quand des travailleurs
14:16 sans papier sont exploités, on fait
14:18 peser, du coup, la pression sur les
14:20 travailleurs français, et qui sont obligés
14:22 de s'aligner sur des conditions de travail
14:24 indécentes. Eh bien, il nous faut les mêmes
14:26 droits, conditions de travail,
14:28 salaire, pour tout le monde, et c'est à l'État
14:30 de les régulariser, et ça doit sortir
14:32 donc de la main des employeurs.
14:34 - Fabien Roussel, le 23 septembre prochain,
14:36 plusieurs associations et des élus de gauche
14:38 de la France Insoumise et d'Europe Écologie Les Verts
14:40 ont prévu de marcher contre les violences
14:42 policières. Est-ce que vous y serez aussi ?
14:44 - D'abord, je souhaite
14:46 moi aussi m'élever
14:48 contre
14:50 ces violences policières
14:52 qui régulièrement font
14:54 la une de l'actualité, et malheureusement
14:56 blessent,
14:58 tuent des figures,
15:00 des jeunes.
15:02 C'est un fait, ça arrive,
15:04 ça ne doit pas arriver, et donc,
15:06 nous avons un problème dans notre pays, il faut
15:08 s'y attaquer. De même,
15:10 ce racisme qui existe,
15:12 qui existe dans des commissariats, qui existe
15:14 chez des policiers,
15:16 et qui ne doit pas
15:18 avoir de place dans notre République.
15:20 D'ailleurs, j'organise
15:22 au siège du Parti Communiste Français,
15:24 place du Colonel Fabien, deux jours
15:26 d'échange
15:28 avec des policiers, avec des magistrats,
15:30 sur la police, sur la justice,
15:32 que nous devrions avoir dans notre
15:34 République. Maintenant, cette manifestation
15:36 du 23 septembre,
15:38 je n'y participerai pas,
15:40 d'abord parce que je n'ai pas envie
15:42 de manifester en entendant
15:44 autour de moi
15:46 ce slogan
15:48 "tout le monde déteste la police".
15:50 Ce n'est pas vrai, et je ne partage pas
15:52 ce slogan-là. Et donc,
15:54 je ne souhaite pas m'y associer
15:56 pour cette raison-là. J'ai vu qu'en plus,
15:58 depuis, ils avaient ajouté comme
16:00 revendication l'autorisation
16:02 du port de la baïa dans les écoles, etc.
16:04 Pour moi, cette manifestation
16:06 prend une tournure que
16:08 je ne partage pas, c'est la raison pour laquelle
16:10 je n'y serai pas. – Fabien Roussel, il y a une organisation
16:12 qui est très présente sur le front des violences
16:14 policières, de ce qu'on appelle
16:16 les violences policières, c'est le syndicat de la magistrature,
16:18 présent à la fête de l'UMA.
16:20 Certains autres magistrats y voient un manquement
16:22 à l'obligation de réserve des juges, et vous ?
16:24 – Mais c'est un syndicat. Enfin, depuis quand ?
16:26 – Mais c'est la première fois qu'un syndicat
16:28 participe à la fête de l'UMA. – Non, ce n'est pas la première fois.
16:30 – C'est le syndicat de la magistrature. – Le syndicat de la magistrature
16:32 passe et présente régulièrement
16:34 tous les ans à la fête de l'UMA.
16:36 Ils ont là un stand et ils vont organiser
16:38 des débats. Qu'un syndicat
16:40 de la magistrature, justement,
16:42 pointe ces problèmes
16:44 que je viens d'évoquer. Enfin, il y a
16:46 quelques jours, il y avait encore une réunion
16:48 publique à Paris,
16:50 sur Safiatou,
16:52 Salif et Ilan. Trois jeunes
16:54 qui ont été percutés violemment
16:56 par un véhicule de police, qui ont été gravement blessés.
16:58 Et les parents demandent toujours
17:00 la vérité et la justice sur ces cas-là.
17:02 Quand même, cette question
17:04 existe. Qu'un syndicat de la magistrature
17:06 la pose
17:08 et la mette en débat, c'est son rôle.
17:10 Je regrette que ça chatouille
17:12 les oreilles du ministre de la Justice.
17:14 Et je comprends qu'il soit
17:16 excédé par le syndicat de la magistrature,
17:18 parce que c'est aussi ce syndicat qu'il a mis
17:20 au tribunal pour prise illégale d'intérêt.
17:22 Donc, qu'est-ce que vous voulez ?
17:24 C'est le jeu. Mais un syndicat fait son
17:26 boulot et je suis content
17:28 qu'il puisse l'exercer à la fête de l'Huma
17:30 en organisant
17:32 ces rencontres et ces débats.
17:34 Fabien Roussel, secrétaire national du Parti Communiste et l'invité de France Info,
17:36 on vous retrouve juste après le Fil Info,
17:38 8h50, Sophie Echene.
17:40 Washington se dit préoccupé
17:42 par le rapprochement entre Moscou et Pyongyang.
17:44 Leurs dirigeants respectifs se sont rencontrés
17:46 hier sur une base de lancement russe.
17:48 Suite à cela, Vladimir Poutine a accepté
17:50 l'invitation de Kim Jong-un
17:52 de se rendre en Corée du Nord.
17:54 Face à la hausse des coûts de la vie, Fabien Roussel appelle
17:56 les Français à envahir les préfectures,
17:58 les grandes surfaces et les stations-services.
18:00 "C'est comme de la légitime défense", affirme
18:02 le secrétaire national du Parti Communiste sur France Info.
18:04 Il est l'un des principaux
18:06 perturbateurs endocriniens.
18:08 En Europe, le bisphénol A
18:10 est présent dans plus de 90% des organismes
18:12 de la population. Résultat
18:14 d'un rapport de l'Agence Européenne de l'Environnement
18:16 publié ce matin, le bisphénol A
18:18 est soupçonné d'être lié à plusieurs troubles et maladies
18:20 comme le cancer du sein
18:22 ou l'infertilité. Après une
18:24 première victoire contre les All Blacks, deuxième
18:26 match du 15-2 France ce soir au
18:28 Mondial de Rugby, les Bleus reçoivent Lerugué
18:30 à Lille. Coup d'envoi, 21h.
18:32 ...
18:34 France Info
18:36 Le 8-30, France Info
18:38 Jérôme Chapuis, Salia Brakia
18:40 Toujours avec Fabien Roussel, le secrétaire
18:42 national du Parti Communiste français,
18:44 il n'y a pas que le syndicat
18:46 de la magistrature qui sera ce week-end à la fête
18:48 de l'Humain, il y a aussi Médine, le rappeur
18:50 qui a suscité de la polémique
18:52 fin août après les tweets antisémites.
18:54 Il n'aurait pas mieux valu
18:56 l'annuler après... - Tweets
18:58 que j'ai dénoncés, injustifiables,
19:00 inqualifiables, inexcusables.
19:02 - Mais il est toujours
19:04 invitable. - Et...
19:06 Médine est ensuite
19:08 entournée dans toute la France.
19:10 Nous avons fait le choix, nous, de ne pas
19:12 organiser de débat avec lui,
19:14 contrairement à ce qu'on fait les universités
19:16 d'été des Verts
19:18 et de la France Insoumise. Après,
19:20 il est entourné, il va jouer,
19:22 il va chanter au Havre, avec son Provence,
19:24 ses concerts en lieu. - Non mais là, je parle de la fête de l'Humain.
19:26 - Il sera donc dans le cadre de ses tournées
19:28 parmi 50 autres artistes.
19:30 Il y aura aussi Angèle, etc.
19:32 Et puis moi, par contre, je vais faire un débat avec Édouard Philippe.
19:34 - Il n'a pas annulé. - Le dimanche.
19:36 Et je suis très heureux de faire ce débat
19:38 entre
19:40 Édouard Philippe et moi-même,
19:42 entre la gauche et la droite, et montrer
19:44 dans ce pays qu'il y a vraiment deux projets
19:46 de sociétés différents, entre lui qui a porté,
19:48 quand même, qui porte le bilan
19:50 de ce gouvernement et de la politique de monsieur Macron,
19:52 puisqu'il a été son premier ministre,
19:54 et puis moi, qui porte un projet
19:56 pour la gauche, pour notre pays,
19:58 et ce sera intéressant d'avoir ce débat.
20:00 - Humainement, vous avez l'air de bien vous entendre, d'ailleurs.
20:02 - On s'entend bien,
20:04 parce qu'on a des échanges respectueux
20:06 et on connaît nos points de désaccord.
20:08 On est sincères,
20:10 et on a deux projets de sociétés différents.
20:12 - Dans votre réponse au courrier d'Emmanuel Macron, suite aux rencontres de Saint-Denis,
20:14 vous plaidez à Fabien Roussel,
20:16 notamment pour que la France retrouve,
20:18 je cite, "la maîtrise de ses choix politiques,
20:20 de ses frontières,
20:22 pour lutter contre les trafics de drogue, d'armes, d'êtres humains".
20:24 Ça veut dire quoi ? On rétablit les frontières nationales ?
20:26 - Parce que,
20:28 quand un pays
20:30 est délimité par des frontières,
20:32 ces frontières, normalement,
20:34 devraient lutter contre
20:36 des fléaux qui, pour moi, sont terribles.
20:38 C'est la fraude fiscale,
20:40 or l'argent s'échappe,
20:42 contre les délocalisations
20:44 de nos usines
20:46 qui partent à l'étranger. Il faut protéger
20:48 notre industrie, protéger nos savoir-faire,
20:50 et enfin,
20:52 lutter contre les trafics
20:54 de toutes sortes qui viennent pourrir
20:56 nos grandes villes, nos quartiers,
20:58 les familles qui y vivent. Vous avez vu encore
21:00 une jeune femme qui meurt
21:02 d'une balle perdue à Marseille.
21:04 Ces trafics de drogue
21:06 et d'armes, il faut y mettre fin.
21:08 Je pense aussi au trafic d'êtres humains et la prostitution.
21:10 Je suis pour l'abolition.
21:12 - Mais on vous pose la question, parce qu'à gauche, souvent,
21:14 il y a des gens qui traînent plutôt pour.
21:16 - Nous avons besoin de s'attaquer à ces fléaux,
21:18 par la base. - Mais par la frontière.
21:20 - Et donc, il nous faut beaucoup plus de moyens,
21:22 de douanes, de douaniers.
21:24 - Vous rétablissez les contrôles à la frontière ?
21:26 - Mais enfin, aujourd'hui,
21:28 il existe le contrôle aux frontières. Vous savez combien
21:30 de containers ? Non mais je vais vous dire,
21:32 il existe le contrôle aux frontières. - On remet les douanes à la frontière.
21:34 - Mais bien sûr, mais ils existent
21:36 les douanes aux frontières. Ils existent à l'aéroport
21:38 quand vous voyagez. - Non mais je parle aussi des routes.
21:40 - Au port du Havre, où je salue mon collègue
21:42 Jean-Paul Lecoq, qui m'a fait visiter le port
21:44 du Havre. On contrôle
21:46 un container sur 10 000.
21:48 Ils sont les premiers à se plaindre de cela.
21:50 Et après, vous vous étonnez que ça
21:52 rentre par container entier,
21:54 que ce soit des balles au chit,
21:56 ou des tonnes de cocaïne. - Tout ça, Fabien Roussel,
21:58 - Enfin, il faut s'arrêter. Et puis après,
22:00 on est ici, la bouche en cœur, en disant "Oh, ben, il y a de la drogue
22:02 dans les quartiers". - Fabien Roussel,
22:04 - C'est quand même un grand sujet, quand même.
22:06 - Fabien Roussel,
22:08 - Alors oui, moi, je suis pour que l'on puisse,
22:10 je suis pour que l'on puisse, effectivement,
22:12 retrouver la maîtrise
22:14 de nos frontières, pour s'attaquer
22:16 à la base de ces
22:18 problèmes que je viens de soulever.
22:20 La fraude fiscale, les marchandises,
22:22 mais aussi les trafics. - Tout ça, ça se joue au niveau européen.
22:24 Quand vous voyez, par exemple, Ursula von der Leyen,
22:26 la présidente de la Commission européenne, qui dit,
22:28 par exemple, sur les voitures chinoises,
22:30 "On va mener une enquête sur les subventions".
22:32 Elle se dit, il y a un peu plus de protectionnisme.
22:34 Là, vous ne la saluez pas ?
22:36 - Et dans le même temps, Peugeot et Renault
22:38 ont délocalisé en Chine
22:40 la production de leurs deux véhicules électriques.
22:42 Là, ça s'est fait il y a deux ans.
22:44 Le gouvernement a laissé faire.
22:46 Le gouvernement continue à subventionner ces grands groupes.
22:48 Et donc, on subventionne
22:50 quelque part la délocalisation de notre
22:52 industrie à l'étranger.
22:54 Donc, ça continue.
22:56 - Donc, Valdun, Atrie Saint-Léger,
22:58 qui produit des roues et des essieux
23:00 pour nos trains, nos trams,
23:02 quel repreneur, demain ?
23:04 Est-ce que ça va être un repreneur
23:06 italien ou tchèque, qui va
23:08 décider, justement, de ne
23:10 reprendre qu'une partie et
23:12 d'abandonner la grande forge que nous avons
23:14 à Lefrancouque ? Nos savoir-faire,
23:16 les hommes et les femmes, comme les machines que nous avons
23:18 en France, c'est la richesse de notre pays. On doit
23:20 les protéger. Et je souhaite, moi,
23:22 protéger cette industrie et les métiers
23:24 qu'il y a derrière. - Fabien Roussel, Emmanuel Macron
23:26 va participer à la messe qui sera
23:28 célébrée par le pape François le 23 septembre au stade
23:30 Vélodrome à Marseille, information de nos confrères de la Croix.
23:32 Pour Jean-Luc Mélenchon,
23:34 Emmanuel Macron se moque de la
23:36 laïcité.
23:38 - Je pense
23:40 que, pour un président de la République,
23:42 c'est pas forcément
23:44 sa place d'assister à une messe
23:46 où il participe
23:48 à toutes les cérémonies
23:50 religieuses des différentes religions
23:52 que nous avons dans notre pays,
23:54 où il ne
23:56 participe à aucune.
23:58 Qu'il ait des échanges
24:00 avec les différents représentants
24:02 des églises, des religions,
24:04 qu'il échange avec le pape,
24:06 justement, sur la régularisation
24:08 des travailleurs sans-papiers, sur le
24:10 cimetière qui est devenu la Méditerranée,
24:12 est une bonne chose, puisque c'est sur ce sujet
24:14 que vient le pape. Et je salue sa venue.
24:16 Alors, par contre, je suis très content que le pape
24:18 vienne à Marseille et qu'il vienne s'exprimer
24:20 là-dessus. Je pense qu'il donnera
24:22 quelques leçons aux dirigeants européens,
24:24 dont M. Macron. En revanche,
24:26 nous sommes un État laïque,
24:28 une République laïque,
24:30 c'est une République qui
24:32 fait que chacun peut avoir
24:34 une... exercer
24:36 la religion de son choix,
24:38 mais c'est de l'ordre privé,
24:40 et donc un président de la République
24:42 n'a pas manifesté sa préférence
24:44 pour une religion. - Fabien Roussel,
24:46 le secrétaire national du Parti communiste,
24:48 qui a été l'invité du 8.30 France Info,
24:50 merci d'avoir été avec nous.
24:52 Dans 5 minutes, Salia, les informer, le programme.
24:54 - Oui, on va revenir sur l'appel de Fabien Roussel.
24:56 Il demande aux Français de se rassembler
24:58 devant les préfectures, voire même de les envahir.
25:00 Pourquoi cette surenchère ?
25:02 Est-ce une tactique politique ?
25:04 Que peut faire le gouvernement de plus face à l'inflation ?
25:06 Et puis, on parlera aussi de l'état
25:08 de nos services publics, dégradés,
25:10 qui ne répondent plus aux besoins des Français.
25:12 C'est le constat accablant d'un rapport publié en exclusivité
25:14 sur France Info. Voilà, vous avez le menu.
25:16 A tout de suite sur France Info
25:18 avec Renaud Dely et ses informés.
25:20 Je vous dis à très bientôt pour une nouvelle vidéo.
25:22 Salut !