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Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

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00:00:00 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour un nouveau numéro de Punchline Week-end.
00:00:04 Au sommaire de cette émission, la lutte contre l'immigration, numéro consacré en grande partie à deux de vos principales préoccupations,
00:00:13 la crise migratoire, j'en parlais à l'instant, et le pouvoir d'achat.
00:00:16 Nous irons voir ce qui se passe en ce moment sur l'île de Lampedusa.
00:00:18 Vous voyez ces quelques images où plus de 10 000 personnes ont débarqué depuis lundi,
00:00:23 soit près du double de la population sur place.
00:00:25 Jamais l'île n'avait connu une situation aussi chaotique et pendant ce temps, l'Europe malheureusement se déchire.
00:00:31 L'Allemagne a fait savoir qu'elle n'acceptait plus de migrants en provenance d'Italie,
00:00:34 alors que le pays réclame l'aide de ses voisins.
00:00:36 L'Union Européenne impuissante, on en parle dans un instant avec mes invités.
00:00:39 On reviendra également sur l'augmentation des prix.
00:00:42 La rentrée est compliquée pour bon nombre de Français qui doivent se serrer la ceinture,
00:00:45 voire ont dû ajouter un trou supplémentaire.
00:00:48 Combien de temps cela va-t-il durer ? L'État sera-t-il au rendez-vous ?
00:00:51 En avons-nous encore les moyens ? Ou les caisses sont-elles vides ? Et à des lieux de la situation dans un instant.
00:00:55 Et puis on parlera également littérature dans cette émission, car à présent,
00:00:59 certains auteurs font appel à des "sensitivity readers", des lecteurs en sensibilité,
00:01:05 non pas qu'ils soient émotifs, non, ces derniers ont la charge de relire les œuvres avant leur publication
00:01:10 pour écouter bien, désamorcer tout mot ou phrase pouvant poser problème aux lecteurs issus des minorités.
00:01:16 Vous ne me croyez pas, pourtant vous devriez.
00:01:18 Allez, punchline, c'est dans un instant, après le rappel de l'actualité avec vous, Simon Guélin,
00:01:22 et je valide la cravate.
00:01:24 Puisque, il faut l'avouer à nos téléspectateurs, nous avons régulièrement des discussions autour de vos cravates.
00:01:30 - Absolument. - Et là, quelques minutes avant la prise d'antenne, j'ai dit, on valide.
00:01:34 C'est très gentil Florian, c'est pas tous les jours, c'est vrai, donc je vous remercie.
00:01:37 - Je suis dur, je suis dur.
00:01:39 - Allez, on y va pour le rappel des titres face à l'afflux de migrants sur l'île de Lampedusa.
00:01:43 Emmanuel Macron défend un devoir de solidarité européenne avec l'Italie.
00:01:47 Près de 10 000 migrants en provenance d'Afrique sont arrivés sur place ces derniers jours,
00:01:51 soit l'équivalent de la population locale sur place.
00:01:54 Améliorer la maîtrise de l'écrit chez les élèves, c'est l'objectif de Gabriel Attal.
00:01:58 En déplacement dans une école primaire à Tremblay-les-Villages, près de Chartres,
00:02:02 parmi les mesures proposées par le ministre de l'Éducation, l'abolition des textes à trous,
00:02:06 des tests de rédaction dès l'entrée en 6e, ainsi qu'un concours d'écriture.
00:02:11 Et puis l'Union européenne inflige une amende de 345 millions d'euros au réseau social TikTok,
00:02:16 une sanction pour avoir enfreint les règles de protection des données concernant des mineurs.
00:02:20 Le réseau social doit se conformer aux normes sous trois mois.
00:02:25 - Merci Simon, on vous retrouve d'ici une petite demi-heure pour un nouveau point sur l'actualité.
00:02:29 Quant à moi, j'accueille autour de cette table Marv Varno, chef d'entreprise,
00:02:32 Karim Zeribi, ancien député européen, Reda Bellage, porte-parole unité SGP Île-de-France,
00:02:37 Loïc Guérin, avocat pénaliste et Martin Garagnon, vice-président Renaissance du 92.
00:02:43 Nous allons consacrer une bonne partie de cette émission à ce qui se passe à Lampedusa,
00:02:47 notamment à partir de 18h, avec cette situation particulièrement chaotique.
00:02:52 Premier témoignage que nous commenterons à 18h, mais je souhaitais démarrer cette émission
00:02:57 par justement le ressenti des habitants qui font face malheureusement à cet afflux de migrants
00:03:03 et qui ont l'impression d'être seuls face à cette situation, malgré l'aide qui est apportée par l'Italie.
00:03:10 La France, visiblement, va venir en aide également à ses voisins italiens.
00:03:13 Mais bon, voilà, sur place, les habitants se sentent bien seuls. Écoutez.
00:03:18 - Nous, habitants de Lampedusa, voulons une défense constante de notre territoire
00:03:25 et faire en sorte que les arrivées de migrants n'aient pas lieu à Lampedusa,
00:03:30 mais que ces personnes soient secourues en mer afin qu'elles puissent contourner Lampedusa.
00:03:38 C'est une bonne chose, car de cette manière, nous pouvons également réduire la souffrance des personnes
00:03:43 et le risque de passer autant de jours en mer et d'affronter la mort.
00:03:48 Nous, habitants de Lampedusa, demandons que cette île soit tenue à l'écart de cette situation.
00:03:55 Nous n'avons plus la possibilité de supporter ce fardeau d'un point de vue psychologique et humanitaire.
00:04:01 - C'est vrai qu'ils ont l'impression, et on aura l'occasion d'y revenir,
00:04:05 on a énormément de témoignages qui nous proviennent de l'île de Lampedusa,
00:04:08 mais d'être dans une zone tampon, c'est-à-dire entre les pays où il y a des passeurs
00:04:13 qui envoient des bateaux et des bateaux et des bateaux de migrants vers l'Europe
00:04:17 et les côtes italiennes, le continent, pour pouvoir ensuite rejoindre soit l'Allemagne,
00:04:24 soit la France, soit le Royaume-Uni.
00:04:26 - Oui, ils ont quelque part la double, la triple peine.
00:04:29 Ils ont l'emplacement géographique, ils sont au large de la Libye et de la Tunisie.
00:04:33 Il faut rappeler où est Lampedusa.
00:04:36 Lampedusa est au sud de la Sicile, c'est le long de la côte africaine.
00:04:40 La deuxième chose, c'est qu'il y a les lois européennes et italiennes
00:04:43 qui font que forcément le migrant, lui, il veut mettre le pied sur le sol européen
00:04:47 pour l'enchaînement juridique que ça provoque.
00:04:50 Et puis la troisième chose, c'est qu'ils sont tout petits.
00:04:52 Lampedusa, c'est 6 000 habitants.
00:04:55 Je crois qu'on ne se rend pas très bien compte de ce qui se passe depuis 48 heures là-bas.
00:04:58 Mais prenons un exemple que l'on connaît en tant que Français.
00:05:01 Imaginons qu'en Corse, 340 000 habitants, 400 000 migrants débarquent en 24 heures.
00:05:07 Voilà la proportion dont on parle à Lampedusa.
00:05:10 Aujourd'hui, il y a 6 200, 6 300 habitants.
00:05:13 Il y a presque 10 000, je crois, migrants qui sont arrivés en l'espace de 24 heures.
00:05:17 Voilà, des immigrants, enfin on peut se poser toutes les questions de la Terre ensuite.
00:05:20 C'est vrai que quand on voit des flottes, comme j'ai vu des images,
00:05:22 des flottes de 100 bateaux, enfin on se croirait que c'est dix d'oeil, c'est une jourgie.
00:05:26 Il y a 100 bateaux qui se précipitent sur Lampedusa.
00:05:29 On comprend bien que le problème, il faut l'aborder dans le fond et pas sur la forme.
00:05:34 Les images sont toujours choquantes.
00:05:35 Il ne faut pas être otage des images.
00:05:37 Il faut réellement résoudre le problème sur le fond et ça va être compliqué.
00:05:39 Ça va être compliqué, d'autant plus qu'on entend régulièrement le président de la République
00:05:42 et on va l'écouter.
00:05:43 Il a réagi aujourd'hui, Martin Garagnon, je me tourne vers vous
00:05:46 puisque vous êtes vice-président Renaissance du 92.
00:05:50 Mais les propos qu'il tient aujourd'hui sont quasiment les mêmes qu'il y a un an et demi.
00:05:54 Et en attendant, rien n'a changé, c'est-à-dire qu'on a une union européenne
00:05:57 avec des pays qui se déchirent malheureusement sur cette question
00:06:01 et qui n'arrivent pas à trouver de solution.
00:06:03 On aura l'occasion d'y revenir plus longuement à partir de 18h.
00:06:06 On y consacrera quasiment l'heure entière.
00:06:09 Mais avant cela, je voulais vous faire réagir sur les propos de Jean Dujardin
00:06:12 qui a dû s'expliquer une semaine après la cérémonie d'ouverture.
00:06:16 Alors, je ne sais pas si vous êtes fan de rugby,
00:06:18 si au moins vous avez revu cette cérémonie d'ouverture, si autour de la table.
00:06:21 Je ne sais pas ce que vous en avez pensé,
00:06:23 mais je pense que dans la préparation de cette cérémonie d'ouverture,
00:06:27 Jean Dujardin était loin, mais alors très loin d'imaginer la polémique
00:06:31 qui allait naître juste après cette cérémonie d'ouverture,
00:06:34 dont on voit quelques images.
00:06:35 Il a dû s'expliquer donc six jours après cette dernière.
00:06:37 Compte tenu des réactions, elles ont été nombreuses,
00:06:42 que ce soit de la part de certains médias ou de plusieurs personnalités politiques.
00:06:46 Et il dit ainsi sur son compte Instagram
00:06:48 "Je tombe à la renverse, je n'aurais jamais pensé que ma participation
00:06:51 à la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde de rugby
00:06:53 déclencherait un tel déferlement de commentaires politiques et médiatiques.
00:06:56 On l'a voulu belle, on l'a voulu festive, on s'est amusé à l'imaginer,
00:06:59 on s'est investi tous ensemble, bénévoles, artisans, artistes,
00:07:02 heureux de la préparer en pensant au plaisir de tous."
00:07:05 Mais voilà, visiblement, ça n'a pas plu.
00:07:07 Et on a même parlé, et d'ailleurs, il s'en est étonné lui-même
00:07:12 que son objectif, c'était de célébrer la beauté de notre pays
00:07:16 et qu'on ait pu lire que cette cérémonie avait l'odeur d'une France rance.
00:07:23 C'était notamment le terme utilisé par nos confrères de Libération.
00:07:26 Moi, j'aime le rugby, j'aime les films de Dujardin, j'aime les chansons de Sardou.
00:07:29 Donc, je suis très mal placé, effectivement.
00:07:31 Attention, votre siège est...
00:07:32 Je sais, mais ce n'est pas grave, c'est assumé.
00:07:34 Je pense que je ne suis pas le seul en France.
00:07:36 Maintenant, on a le sentiment que dès qu'on déclame son amour pour son pays,
00:07:39 on est au mieux un beauf, au pire un facho.
00:07:43 Ça devient très problématique.
00:07:44 C'est une fausse polémique.
00:07:45 C'est une cérémonie d'ouverture qui était assez grandiose.
00:07:50 On peut l'apprécier ou pas d'un point de vue esthétique,
00:07:52 mais de là à en faire un procès politique,
00:07:53 comme ça a été le fait par certaines oppositions politiques et certains médias,
00:07:57 d'ailleurs, toujours les mêmes.
00:07:59 Une fois de plus, le sport et cet événement international
00:08:02 qu'on accueille dans notre pays, c'est un moment de fédération.
00:08:06 Le sport ne doit pas être politisé à outrance.
00:08:08 Donc, qu'on puisse avoir un avis esthétique sur un sujet, pourquoi pas ?
00:08:12 Mais de constamment vouloir attiser les feux de la division,
00:08:15 je trouve ça très problématique et c'est récurrent.
00:08:18 Malheureusement, tout maintenant est sujet à la division.
00:08:20 Tout est sujet à la polémique, inutile en l'occurrence.
00:08:23 La réaction de Dujardin semble visiblement un peu attristée et très, très étonnée.
00:08:27 On le comprend parce que ce n'est pas le sujet.
00:08:30 Une fois de plus, je respecte les avis d'un point de vue esthétique sur cette cérémonie,
00:08:34 mais n'en faisons pas une tribune politique parce que ça n'est pas le sujet du sport.
00:08:38 Le sport doit rester dans le domaine des valeurs qu'il incarne,
00:08:41 et notamment le rugby, qui est un très beau sport avec des très belles valeurs.
00:08:44 Tout est politisé maintenant.
00:08:45 Oui, mais c'est bien le problème.
00:08:47 On l'a vu aussi avec la polémique de ce joueur de l'équipe de France
00:08:49 quelques jours avant le début de la Coupe du Monde.
00:08:52 Bon, ça devient...
00:08:53 On va voir la réaction de Benoît Hamon, notamment par rapport à la couverture
00:08:59 d'un de nos confrères qui explique, je parle de valeurs actuelles,
00:09:03 la bataille culturelle, c'est ça quand l'extrême droite tente une OPA sur le rugby,
00:09:06 veut faire une équipe de France, de l'équipe de France de rugby
00:09:09 et de cette Coupe du Monde, une apothéose nationaliste opposée à son cauchemar
00:09:12 de l'équipe Black, Blanc, Beurre, championne du monde de football en 98.
00:09:15 Enfin, je ne suis pas sûr qu'on veuille aujourd'hui opposer les uns et les autres.
00:09:19 Et il poursuit la grossièreté savoureuse en bonus de la part de cette extrême droite
00:09:22 qui vante les supporters bien élevés du rugby versus le football,
00:09:25 quand on sait que ce sont des militants racistes issus de ces rangs
00:09:27 qui forment le gros des troupes du hooliganisme en France.
00:09:31 Mais ce qu'il faut d'ailleurs, parce que quand vous regardez la composition
00:09:33 de l'équipe de France de rugby, lui faire un procès en manque de diversité,
00:09:36 je trouve ça affligeant.
00:09:37 C'est quelqu'un qui ne regarde pas le rugby pour...
00:09:38 J'en ai parlé en début de semaine.
00:09:41 Les supporters ne regardent qu'une couleur, une seule.
00:09:45 Celle du maillot.
00:09:45 Celle du maillot.
00:09:46 Bien sûr.
00:09:47 Très sincèrement, lorsque l'on voit un match et j'ai eu l'occasion
00:09:51 et je pense tous autour de la table, on a eu l'occasion de voir
00:09:54 que ce soit des matchs de football, des matchs de rugby,
00:09:57 peu importe de basket, de tennis ou autre, on ne regarde qu'une couleur,
00:10:01 celle du maillot et on ne supporte que l'équipe de France.
00:10:03 Carrem Zahavi.
00:10:05 Oui, d'autant que...
00:10:05 Les équipes de France d'ailleurs.
00:10:06 D'autant que notre équipe nationale est à l'image de la France d'aujourd'hui.
00:10:09 Personne ne peut le contester.
00:10:10 Ils portent tous le même maillot, avec la même fierté.
00:10:13 Donc quand la une de ce journal dit "joueur patriote",
00:10:19 je dirais, il mélange tous les joueurs, il ne les segmente pas.
00:10:22 Donc non, moi je trouve que c'est dommage parce qu'on a un événement
00:10:25 de dimension planétaire, c'est le troisième.
00:10:27 Donc après les JO et la Coupe du monde de football,
00:10:30 on accueille énormément de touristes, de visiteurs étrangers chez nous.
00:10:36 Soyons fiers de cet événement, faisons en sorte que ça se passe bien,
00:10:40 que soyons honnêtes avec notre équipe pour qu'elle gagne,
00:10:41 qu'elle prenne ce trophée.
00:10:43 Encore une fois, oui, je peux comprendre que certains n'aient pas aimé
00:10:46 la cérémonie d'ouverture, mais...
00:10:48 On a le droit, on a le droit de ne pas aimer.
00:10:49 C'est pour ça que je dis, je peux le comprendre,
00:10:51 mais a-t-on besoin d'utiliser des adjectifs, j'allais dire blessants,
00:10:57 qui semblent attaquer, toujours pareil.
00:11:03 C'est la France des terroirs, le rugby.
00:11:05 Personne ne peut le nier.
00:11:06 Et donc cette cérémonie, elle a voulu être à l'image de ce sport
00:11:09 qui est bien ancré dans les villages, qui est bien ancré dans certaines régions,
00:11:12 notamment le sud-ouest.
00:11:14 Et c'est comme ça.
00:11:16 Je veux dire, et encore une fois, il faut qu'on en fasse un élément de fierté.
00:11:19 Mais c'est la France des quartiers aussi maintenant.
00:11:21 Et pas de division, et pas de division.
00:11:25 Je trouve ça dommage.
00:11:26 Une fois qu'on dit ce qu'on en pense, OK, mais sans rancœur,
00:11:30 sans volonté de blesser, on peut faire des critiques constructives.
00:11:34 Là, en l'occurrence, on a toujours des critiques...
00:11:37 C'est un peu compliqué depuis plusieurs années, malheureusement,
00:11:40 compte tenu des élus également que nous avons,
00:11:43 et qui, quasiment sur l'intégralité des sujets,
00:11:47 préfèrent opposer que rassembler.
00:11:49 Bon, vous le savez très bien, dans PUNCHLINE,
00:11:50 on parle des sujets qui vous concernent au premier chef.
00:11:52 On va vous parler de la hausse des prix avec cette rentrée des Français
00:11:56 minée par cette hausse des prix.
00:11:58 Cela fait la une de nos confrères du Figaro.
00:12:01 On va écouter Agnès Pannier-Runacher,
00:12:03 puisque après les propos qui ont été tenus, notamment par Mme Wargon,
00:12:10 qui est d'honneur et d'avant à la tête de la Commission de régulation de l'énergie,
00:12:13 les Français craignent de nouvelles hausses sur les prix de l'énergie,
00:12:16 alors qu'on a eu une hausse de 15 % en février dernier, de 10 % en août dernier.
00:12:22 Quand seraient-ils dans les prochains mois ?
00:12:24 Réponse, promesse d'Agnès Pannier-Runacher,
00:12:27 qui était l'invité ce matin de la matinale.
00:12:29 Depuis deux ans, nous avons mis en place un bouclier énergétique,
00:12:32 un bouclier électricité qui permet aux Français de payer
00:12:35 le prix de l'électricité parmi les plus bas d'Europe.
00:12:39 Ça, c'est factuel.
00:12:40 Aujourd'hui, en 2023, nous prenons en charge 37 %
00:12:44 de la facture d'électricité des Français.
00:12:46 Et nous le disons pour 2024.
00:12:49 Effectivement, nous allons retirer progressivement ce bouclier énergétique,
00:12:53 mais Bruno Le Maire l'a bien dit,
00:12:56 le prix de l'électricité n'augmentera pas de plus de 10 %.
00:13:00 Vous n'y croyez pas ?
00:13:01 Zéro.
00:13:03 Vous êtes dur ?
00:13:04 Non, je ne suis pas dur, je connais un tout petit peu le sujet.
00:13:07 J'y connais zéro, parce que d'abord, le bouclier fiscal,
00:13:09 le bouclier tarifaire ne concernait que certains consommateurs.
00:13:12 Je rappelle quand même que pour les entreprises
00:13:14 qui avaient moins de 3 % de dépenses énergétiques,
00:13:17 3 % de leur chiffre d'affaires de dépenses énergétiques,
00:13:18 il n'y avait pas de bouclier.
00:13:19 Et dans certains cas, les tarifs ont été multipliés par 3,
00:13:22 si bien que ces entreprises se retrouvent,
00:13:24 qui avaient par exemple 2 %, et c'est mon cas,
00:13:26 de factures énergétiques, qui se retrouvent avec 6 % de factures énergétiques.
00:13:29 Il faut juste le préciser que le bouclier tarifaire,
00:13:31 ce n'est pas pour tout le monde.
00:13:32 La deuxième chose, c'est que EDF, qui est sans doute,
00:13:35 malheureusement, devenue une des entreprises
00:13:38 les moins bien gérées de France ces dix dernières années,
00:13:40 va avoir besoin de 130 milliards d'euros d'investissement.
00:13:44 130 milliards d'euros d'investissement.
00:13:47 Deux fois le budget de la Défense.
00:13:49 Et cet investissement, aujourd'hui, ils n'ont pas le premier euro.
00:13:52 Il va falloir qu'ils le trouvent quelque part.
00:13:54 La troisième chose, c'est qu'en ce moment,
00:13:56 le gouvernement est en train de "sonder"
00:13:59 les parties sensibles du tissu économique,
00:14:03 notamment, il ne faut pas le nommer, le MEDEF,
00:14:05 en leur demandant gentiment de bien vouloir interroger leurs membres
00:14:07 pour connaître la réaction de leurs adhérents,
00:14:09 si les tarifs devaient monter.
00:14:10 Donc oui, effectivement, il y a une intention cachée
00:14:13 d'augmenter les prix d'EDF.
00:14:15 Le gouvernement est prudent, parce qu'il sait que le sujet est explosif,
00:14:19 mais il risque d'être coincé.
00:14:21 Après, pour le coup, il faut rappeler que c'est l'État qui supporte 37%,
00:14:24 il me semble, de la facture d'électricité.
00:14:27 Oui, enfin, on pourrait se poser peut-être la question de savoir
00:14:29 comment se fait-il que le coût d'électricité augmente
00:14:32 quand son prix de fabrication est le même,
00:14:35 et que M. Bruno Le Maire, en septembre 2021,
00:14:38 nous disait qu'il fallait sortir du marché européen de l'énergie
00:14:40 parce que c'était un scandale.
00:14:41 Et six mois après, on a décidé d'y rester.
00:14:43 Donc on vend aujourd'hui des kW quatre fois moins chers,
00:14:46 cinq fois, dix fois moins chers qu'on les rachète trois heures après à l'Europe,
00:14:49 parce que le prix est indexé sur le coût du gaz en Allemagne
00:14:52 et qu'on a adhéré à ce système.
00:14:54 Donc on marche complètement sur la tête.
00:14:56 On a imaginé le prix de la baguette de pain qui ne bouge pas
00:14:58 parce que le blé est au même prix, l'électricité au même prix,
00:15:00 mais il y a un marché de régulation qui vous dit
00:15:02 "ben voilà, le prix va doubler, tripler".
00:15:04 Donc là, on est sur un sujet explosif.
00:15:06 On est les dindons de la farce, Martin Gueragnon ?
00:15:08 Non, c'est...
00:15:10 Quand vous parlez du bouclier tarifaire,
00:15:12 il faut rappeler qu'en France, on est quand même le seul pays en Europe
00:15:13 à avoir mis autant de moyens pour protéger le pouvoir d'achat des Français sur l'énergie.
00:15:17 Donc évidemment, quand vous voyez un bouclier tarifaire,
00:15:19 vous êtes obligés à un moment donné de placer un curseur.
00:15:21 Ceux qui sont éligibles et ceux qui n'y sont pas.
00:15:23 En l'occurrence, il était extrêmement largement appliqué en France.
00:15:26 Il y avait ce barème des 36 KVA, les kV, Ampères, etc.,
00:15:30 qui ont protégé quand même des millions de consommateurs au quotidien.
00:15:33 Donc là, ce qui est évoqué, le sujet, c'est une éventuelle augmentation de 10 %.
00:15:37 C'est les propos d'Emmanuel Vargon, la présidente de La Creu,
00:15:39 que vous avez cité, une éventuelle augmentation de 10 %,
00:15:42 donc on est sur une éventualité, que le gouvernement tâte le terrain...
00:15:46 Les Français ont compris que c'était plus qu'une éventualité.
00:15:48 Mais après, on a aussi un principe de responsabilité,
00:15:51 c'est-à-dire que les boucliers tarifaires, les aides à la pompe, à l'essence, etc.,
00:15:56 ça coûte de l'argent.
00:15:57 Et cet argent-là, il n'est pas magique.
00:15:59 Donc c'est nous, la promesse...
00:16:01 Et ça a été publié dans le Figaro, et pour moi, on en parle assez peu,
00:16:04 c'est la charge de la dette.
00:16:05 C'est-à-dire ce que nous coûte en intérêt
00:16:08 notre dette qui s'élève à quasiment 3 000 milliards.
00:16:11 Enfin, que les Français se rendent bien compte,
00:16:13 là, aujourd'hui, on est à 38 milliards d'euros par an.
00:16:16 Donc c'est 38 milliards qu'on prend, qu'on brûle.
00:16:18 En 2027, c'est 74 milliards d'euros de billets qu'on prend, qu'on brûle.
00:16:25 C'est quasiment plus que n'importe quel budget.
00:16:28 Je crois que le budget de l'éducation nationale,
00:16:30 sans prendre la chalère des enseignants, c'est aux alentours de 60 milliards.
00:16:33 Mais vous faites le lien avec les enjeux qui vont être ceux du vote sur le budget,
00:16:37 qui vont arriver assez vite maintenant.
00:16:39 C'est qu'on a un principe de responsabilité,
00:16:41 une promesse du président qui a été de ne pas augmenter les impôts des Français.
00:16:46 Plus votre dette augmente, plus nécessairement vous creusez les impôts de demain.
00:16:50 Est-ce qu'il y a eu des erreurs ?
00:16:52 À quel niveau ?
00:16:53 Les Français, les gouvernements successifs,
00:16:55 lorsque l'on voit cette dette qui s'élève à 3 000 milliards
00:16:58 et que l'on voit qu'on va jeter par les fenêtres l'équivalent de 75,
00:17:02 alors c'est une image, 75 milliards d'euros par an,
00:17:05 avec des services publics qui sont en train de s'effondrer.
00:17:08 C'est vrai que les Français, lorsque ils se demandent où va l'argent,
00:17:12 en fait, l'argent va dans la poche des banquiers.
00:17:15 Ce qui me chagrine un petit peu, c'est que systématiquement,
00:17:17 ce sont des sujets qui touchent les Français au quotidien,
00:17:21 mais qui sont très complexes.
00:17:23 Moi, je veux bien vous entendre critiquer le marché européen de l'électricité,
00:17:26 mais il faut savoir aussi ce que c'est que le marché européen de l'électricité.
00:17:29 Il se trouve qu'en l'occurrence, c'est un mécanisme qui est assez complexe,
00:17:32 mais qui nous protège à la fois en approvisionnement
00:17:34 et en coût de l'électricité sur le très long terme.
00:17:37 Donc que factuellement, ponctuellement, on puisse avoir des augmentations,
00:17:40 on ne le conteste pas, elles sont actuelles.
00:17:42 Mais simplement, c'est toujours facile, sur une très courte période,
00:17:46 de pointer du doigt les effets négatifs d'un système
00:17:49 quand on en a bénéficié pendant des décennies.
00:17:51 Et à contrario, j'ai entendu des représentants notamment du RN
00:17:54 qui nous parlaient de l'exemple espagnol,
00:17:56 il faut sortir du marché européen de l'électricité.
00:17:58 Déjà, d'une part, ce sont des pays, l'Espagne et le Portugal,
00:18:00 qui ne sont pas sortis du marché européen, qui ont obtenu une dérogation.
00:18:03 Et pour quelles raisons ils ont obtenu une dérogation ?
00:18:05 Parce qu'ils sont enclavés, et pour des raisons d'ordre technique,
00:18:08 sur le réseau de distribution.
00:18:09 - Il y a peut-être une volonté politique derrière aussi.
00:18:13 - Mais allons aussi au bout des choses,
00:18:14 parce que les discours populistes, qui sont de la simplification à l'extrême,
00:18:19 quand on voit, il y a quelques jours, M. Chenu,
00:18:21 qui ne connaît même pas le taux de TVA sur les produits de première nécessité,
00:18:25 je trouve ça assez fort de café qu'il nous fasse des leçons,
00:18:28 qu'il fasse des leçons aux Français sur comment est-ce qu'il faudrait gérer
00:18:30 les taux de TVA, les protections des France-Eclat.
00:18:31 - Après, vous savez que sur ces questions-là,
00:18:33 combien a eu de baguettes, de pain ?
00:18:35 - Ah non, moi, je fais mes courses au quotidien,
00:18:36 mais je sais que les produits alimentaires de première nécessité,
00:18:38 c'est 5-5, etc., comme tous les Français qui...
00:18:40 - Je crois qu'il faut différencier les problèmes que l'on rencontre
00:18:45 et les erreurs de gestion.
00:18:47 Pardonnez-moi, mais quand on sort du Covid,
00:18:49 et qu'on a la moitié des centrales qui sont à l'arrêt,
00:18:51 et qu'on est obligé d'acheter de l'électricité,
00:18:52 on ne peut pas dire que c'est une fatalité.
00:18:54 C'est une erreur de gestion qui est terrible.
00:18:56 Il faut l'assumer.
00:18:57 Le problème, c'est qu'il n'y a personne qui assume ces erreurs de gestion.
00:18:59 Et on est en train d'expliquer que tout ça est normal.
00:19:00 Non, tout ça est totalement anormal.
00:19:02 L'électricité, aujourd'hui, devrait être abondante.
00:19:04 On n'aurait pas dû avoir la moitié des centrales qui sont à l'arrêt.
00:19:06 Et on devrait être sortis de ce marché européen de l'énergie
00:19:08 pour une raison très simple.
00:19:09 - Vous savez pourquoi vous étiez à l'arrêt, M. Gallo ?
00:19:10 - C'est qu'on fabrique de l'électricité en France pas chère.
00:19:13 Et avec ce système européen de l'énergie,
00:19:15 on la rachète très chère.
00:19:17 C'est tout.
00:19:17 - Non, moi, je crois qu'il n'est pas bon de parler de populisme
00:19:21 face à toutes les critiques qui peuvent être faites,
00:19:24 parce qu'il y a des critiques qui tendent, pourquoi pas,
00:19:28 à inventer un autre modèle ou à le faire évoluer.
00:19:31 - Je n'ai parlé que du REN.
00:19:32 - D'accord, vous n'avez parlé que du REN.
00:19:34 Très bien.
00:19:35 Donc, non tact.
00:19:37 Mais la réalité, c'est que le marché européen de l'énergie,
00:19:39 vous savez à qui il est utile, surtout.
00:19:42 À nos amis allemands.
00:19:43 Ça ne vous a pas échappé.
00:19:45 Et vous savez aussi que si nous en sommes là,
00:19:47 c'est que les choix énergétiques stratégiques n'ont pas été faits
00:19:50 comme ils auraient dû être faits.
00:19:51 - C'est un vrai sujet, tout à fait.
00:19:52 C'est un vrai sujet qui est sur la table.
00:19:54 - Et on a le droit de l'évoquer, parce qu'en période de crise,
00:19:57 c'est là où on voit, un, que nous sommes ultra dépendants,
00:20:00 deux, que la capacité que nous avions au nucléaire
00:20:03 n'a pas été exploitée comme il se devrait,
00:20:05 et trois, on est en train, dans l'équilibre aujourd'hui
00:20:08 de ce marché européen, de consommer de l'énergie
00:20:11 qui provient du charbon allemand.
00:20:15 Donc, ça veut dire qu'on marche sur la tête même
00:20:17 avec tous les discours écologiques.
00:20:20 Donc, ça veut dire qu'il faut qu'on puisse,
00:20:22 à un moment donné, se dire tranquillement entre nous,
00:20:24 sans polémique, que les choix stratégiques
00:20:26 en matière d'énergie n'ont pas été faits et n'ont pas été bons.
00:20:29 Deuxièmement, sur la question de la fiscalité,
00:20:33 donc là aussi, moi, je considère que le prix de l'énergie,
00:20:37 comme le prix de l'essence à la pompe,
00:20:39 comme le prix d'enrée de première cité,
00:20:42 doit nous ramener aussi à un débat sur la fiscalité.
00:20:45 On a rentré 200 milliards de recettes en TVA.
00:20:49 Ça explose.
00:20:51 On n'a jamais autant rentré de recettes de TVA.
00:20:53 Et c'est un impôt qui est le plus équitable
00:20:55 à ce que tous les Français le payent,
00:20:56 quelle que soit leur bourse.
00:20:58 Aujourd'hui, on a quand même à s'interroger
00:21:01 pourquoi les services publics sont en situation de rupture
00:21:04 telle qu'ils le sont.
00:21:05 Alors qu'on rentre des recettes fiscales.
00:21:08 De l'autre côté, on a donné 145 milliards d'aides aux entreprises.
00:21:10 Mais de l'autre côté, on les taxe tellement
00:21:12 qu'on en reprend les 145 milliards.
00:21:13 Donc, est-il utile d'exonérer des charges à l'entreprise
00:21:19 quand on les taxe comme on les taxe ?
00:21:21 Laissons les entreprises vivre tranquillement.
00:21:23 Laissons les entreprises gagner de l'argent
00:21:25 et le redistribuer à leurs collaborateurs,
00:21:27 à leurs employés.
00:21:28 Et ayons une vision peut-être un peu plus moderne de l'économie.
00:21:31 Je vous le dis franchement,
00:21:32 c'est ce qu'on attendait d'Emmanuel Macron.
00:21:33 On s'est dit, il arrive, il est jeune,
00:21:35 donc il va avoir une approche un peu disruptive de l'économie.
00:21:37 Et finalement, c'est les mêmes recettes,
00:21:39 avec les mêmes écueils,
00:21:40 et on fait toujours la même chose.
00:21:42 Et on voit aujourd'hui qu'on ne s'en sort pas.
00:21:43 Quand vous avez le prix de l'énergie,
00:21:46 le prix à la pompe, le prix dans les grandes surfaces,
00:21:49 mais comment voulez-vous que les Français s'en sortent ?
00:21:52 Ils sont 40% à faire un repas par jour.
00:21:55 On est la 7e puissance mondiale.
00:21:57 Un repas par jour, cher ami, le 10 du mois,
00:22:00 ils n'ont plus un rond sur le compte,
00:22:01 bon nombre de Français.
00:22:02 50% ne partent pas en vacances.
00:22:04 Ce sont des vrais sujets structurants.
00:22:06 Oui, mais alors il est toujours difficile...
00:22:07 Et j'avais l'horizon justement de consulter
00:22:08 les différents partis politiques,
00:22:10 notamment sur cette question.
00:22:11 Il y a Olivier Marlex, le président du groupe LR
00:22:13 à l'Assemblée nationale, qui lui demande
00:22:15 une conférence sur les prix de l'énergie.
00:22:18 Il s'est exprimé sur cette question.
00:22:19 L'essence à 2 euros, vous en parliez,
00:22:21 à l'instant, c'est évidemment insupportable
00:22:22 pour les Français.
00:22:23 Après un an d'inflation qui pénalise
00:22:25 le pouvoir d'achat, il demande à l'État
00:22:26 de ne pas se comporter en profiteur de guerre.
00:22:28 On parlait notamment des différentes taxes
00:22:31 qui sont prélevées, particulièrement sur l'essence,
00:22:34 puisque la fiscalité sur les carburants
00:22:35 va dans ses poches.
00:22:38 Bonne chose ?
00:22:39 Il faut se mettre autour de la table ?
00:22:40 Évidemment, de toute façon, nous,
00:22:41 ça a toujours été une approche qu'on a privilégiée,
00:22:43 c'est-à-dire la discussion avec notamment
00:22:45 les partenaires sociaux.
00:22:46 Mais c'est toujours compliqué d'évoquer des sujets
00:22:47 lorsqu'on manie des chiffres de centaines de milliards.
00:22:50 Et puis après, on revient aux quelques euros
00:22:52 que les Français doivent dépenser en plus
00:22:53 pour les produits du quotidien.
00:22:55 Donc, évidemment, c'est un constat, ce que vous faites.
00:22:57 Simplement, moi, j'aimerais vous en poser aussi un autre.
00:22:59 C'est que quand vous parlez de la taxation
00:23:01 abusive des entreprises en France,
00:23:03 Emmanuel Macron l'a rappelé quand même.
00:23:05 On a un bilan économique sur le chômage
00:23:07 et sur l'attractivité du pays par rapport
00:23:09 aux investissements internationaux,
00:23:11 qui n'a jamais été aussi fort qu'en ce moment.
00:23:12 Pourquoi est-ce qu'on a des entreprises...
00:23:14 On est le premier pays où les entreprises
00:23:16 internationales investissent en Europe.
00:23:18 C'est un signe. C'est un signe de quoi ?
00:23:19 De l'attractivité de notre pays et d'une fiscalité
00:23:21 qui est adaptée.
00:23:22 Mais on peut aussi s'interroger,
00:23:24 si le chômage baisse et qu'on fabrique du travailleur pauvre,
00:23:28 on peut s'interroger aussi sur l'idéal de société
00:23:30 qui est l'honneur.
00:23:31 Excusez-moi, parce qu'il y avait 1300 euros
00:23:33 par mois aujourd'hui.
00:23:33 C'est pas comme on fait pour vivre.
00:23:35 Si vous avez la solution, dites-le moi.
00:23:36 Non seulement on améliore,
00:23:38 enfin on a diminué le taux de chômage,
00:23:39 on a amélioré l'emploi et la viabilité en France,
00:23:41 mais en plus ce sont des emplois créés
00:23:42 qui ne sont pas de piètre qualité.
00:23:44 Ce sont des emplois qui sont qualifiés
00:23:46 et qui sont sur des formes de contrat
00:23:47 qui ne sont pas des emplois...
00:23:48 Je vous parle de la faim du moins.
00:23:49 1300 euros.
00:23:50 Comment on fait pour vivre aujourd'hui
00:23:51 et demain avec 1300 euros ?
00:23:53 Non mais ça, c'est effectivement le vrai sujet
00:23:55 du pouvoir d'achat.
00:23:56 Et c'est pour ça que le parti de prix
00:23:58 a été parfaitement assumé.
00:23:59 Dédé, lorsqu'on a connu le pic de crise,
00:24:01 notamment avec la crise sanitaire de la Covid, etc.,
00:24:04 on a accepté de faire la politique du chéquier.
00:24:06 C'est comme ça que ça a été évoqué
00:24:08 et qu'on a accepté de creuser la dette
00:24:10 pour protéger le pouvoir d'achat des Français.
00:24:12 Banco, on organise cette conférence
00:24:14 sur les prix de l'énergie,
00:24:15 mais concernant par exemple les prix du carburant,
00:24:17 on va voir ce que dit Agnès Pannier-Runacher.
00:24:18 Et si on peut faire quelque chose ?
00:24:20 On écoute Agnès Pannier-Runacher,
00:24:21 vous allez très vite comprendre
00:24:23 qu'on ne peut pas faire grand-chose en fait.
00:24:25 J'ai réuni l'ensemble des pétroliers
00:24:28 et des distributeurs
00:24:30 et que je leur ai demandé de faire des efforts,
00:24:33 de faire des efforts de solidarité avec les Français.
00:24:36 Pourquoi ?
00:24:37 Je le redis encore une fois,
00:24:39 le pétrole, c'est un marché mondial
00:24:41 et nous ne produisons pas de pétrole en France.
00:24:43 Donc ce prix, malheureusement, il est fixé
00:24:46 sans que nous puissions intervenir dessus.
00:24:48 Mais il serait inacceptable que certains fassent de la marge
00:24:52 sur cette facture qui augmente
00:24:54 et qui impacte les Français.
00:24:56 Bon, ça vous entreprise de faire des efforts ?
00:24:59 Elle oublie juste qu'à 70% de taxes de plus,
00:25:03 et que s'ils décidaient de gérer la France
00:25:05 pour une fois en 50 ans,
00:25:06 qu'on pourrait peut-être baisser les taxes
00:25:07 sur les produits pétroliers
00:25:08 et on résoudrait un certain nombre de problèmes.
00:25:10 Je veux dire, on prend toujours le problème à l'envers en France.
00:25:11 C'est-à-dire que l'essence est très chère.
00:25:13 Ben oui, mais pourquoi c'est cher ?
00:25:14 On ne verse pas des milliards aux Saoudiens comme ça.
00:25:17 On a 70% de taxes sur l'essence.
00:25:19 Et pourquoi on a 70% de taxes ?
00:25:20 Parce qu'on a un modèle économique aujourd'hui
00:25:22 qui ne fonctionne absolument plus.
00:25:23 Je voulais revenir sur les aides aux entreprises.
00:25:25 Pourquoi la France, question à vous poser,
00:25:27 pourquoi la France est le seul pays au monde,
00:25:29 le seul pays au monde qui au moment du Covid
00:25:30 a fait l'activité partielle
00:25:32 et le PGE, le prêt garanti aux entreprises ?
00:25:35 Raison très simple, c'est que les entreprises
00:25:36 sont tellement peu rentables
00:25:37 parce qu'il y a tellement de fiscalité et de charges
00:25:39 qu'on savait très bien qu'on avait 11 millions de chômeurs
00:25:41 trois mois après si jamais on ne faisait rien.
00:25:42 Donc il ne faut pas dire que l'État est généreux
00:25:45 et décide d'augmenter la dette juste par idéologie.
00:25:47 Je ne dis pas généreux, je dis responsable
00:25:49 pour protéger l'emploi en France
00:25:51 et le tissu économique des petites entreprises notamment.
00:25:53 Je suis d'accord qu'il a été responsable,
00:25:53 mais il faut appeler les choses par leur nom.
00:25:54 Il a été responsable parce qu'il n'avait pas le choix.
00:25:56 Et s'il ne le faisait pas, il foutait par terre,
00:25:58 pardonnez-moi l'expression, il foutait par terre l'économie.
00:26:00 Il faut dire les choses comme elles sont,
00:26:01 c'est-à-dire qu'il n'avait pas le choix
00:26:03 parce que ce pays croule sous les charges et les impôts.
00:26:04 Donc c'était la bonne décision ?
00:26:06 Oui, mais il faut dire pourquoi.
00:26:07 Parce que ce pays croule sous les charges et les impôts.
00:26:09 Et là où je rejoins Karim,
00:26:10 c'est que la contrepartie qui est incroyable,
00:26:12 c'est qu'on a le coût du travail le plus élevé d'Europe
00:26:14 et on a le pouvoir d'achat le plus bas.
00:26:16 La réponse est l'entre les deux.
00:26:17 Charge.
00:26:18 On avait une opportunité,
00:26:21 juste un mot extraordinaire, de remettre à plat
00:26:24 à la fois notre système fiscal
00:26:25 autour d'un débat sur la valeur travail.
00:26:28 On ne l'a pas fait.
00:26:29 On s'est empressé de faire une réforme de retraite
00:26:31 où 97% des salariés étaient contre.
00:26:32 Ça c'est le rendez-vous manqué.
00:26:34 Rendez-vous manqué alors qu'on aurait dû faire
00:26:36 une grande conférence sur la valeur travail dans le pays
00:26:38 parce qu'aujourd'hui, on a 50% d'absence au travail
00:26:43 depuis le début de l'année.
00:26:44 C'est un chiffre record.
00:26:45 Un salarié sur deux est en arrêt maladie.
00:26:47 Donc on a des chiffres qui explosent.
00:26:49 La valeur travail.
00:26:49 Et puis derrière, effectivement la fiscalité.
00:26:52 Payer des impôts, oui.
00:26:53 Pourquoi ?
00:26:54 C'est important qu'on redonne du sens à tout ça.
00:26:55 Et aujourd'hui, on est passé à côté, à mon avis,
00:26:57 d'un débat essentiel, structurant,
00:26:59 pour la cohésion nationale dans le pays.
00:27:01 Discussion extrêmement intéressante
00:27:02 qu'on poursuit dans un instant après une très courte
00:27:04 coupure pub à tout de suite.
00:27:05 Ben Martin Garagnon,
00:27:12 vous auriez pu faire un effort et faire comme Simon,
00:27:14 mettre une cravate ?
00:27:15 Je peux vous la prêter, c'est pour vous.
00:27:16 Je savais que vous me taquineriez sur la cravate,
00:27:18 donc j'ai préféré la psynance.
00:27:19 Pendant la coupure pub,
00:27:22 juste avant le retour d'antenne.
00:27:24 C'est toujours bien de commencer
00:27:27 une deuxième partie d'émission par un ton léger.
00:27:30 J'aime beaucoup la vôtre.
00:27:31 C'est vrai ?
00:27:32 Bon, vous serez de nouveau invité sur ce plateau.
00:27:35 On abordera dans un instant,
00:27:37 et je vous en parlais en tout début d'émission,
00:27:38 ce qui se passe à Lampedusa.
00:27:39 Ces habitants de l'île qui ont vu débarquer
00:27:43 depuis lundi, quasiment 10 000 migrants
00:27:47 arriver des côtes africaines.
00:27:50 Situation extrêmement chaotique.
00:27:51 On aura l'occasion d'y revenir
00:27:53 dans une petite trentaine de minutes.
00:27:55 Soyez bien là avec nous.
00:27:56 On abordera également les rodéos sauvages.
00:27:58 Il est vrai que parfois dans cette émission,
00:28:00 et assez régulièrement,
00:28:01 on pointe ce qui ne va pas.
00:28:03 Mais il faut aussi constater que lorsque l'on pointe
00:28:04 ce qui ne va pas,
00:28:06 il y a des efforts qui sont faits par le gouvernement
00:28:08 et les choses changent.
00:28:09 On verra notamment cela avec vous deux
00:28:11 sur les rodéos urbains.
00:28:13 Mais avant cela, c'est le rappel des principales actualités
00:28:15 avec vous, Simon.
00:28:16 Je vous ai fait attendre.
00:28:18 Eh bien, allez, on y va.
00:28:19 Nous allons lancer une collecte nationale
00:28:21 pour sauver les églises en ruine.
00:28:23 Emmanuel Macron s'est exprimé cet après-midi
00:28:25 en Côte d'Or à l'occasion des Journées du patrimoine.
00:28:28 Le chef de l'État souhaite récolter 200 millions d'euros
00:28:30 sur quatre ans pour restaurer au moins 5 000 églises.
00:28:34 Louise Trubiales s'était devant la justice aujourd'hui.
00:28:36 L'ancien président de la Fédération espagnole de football
00:28:38 est accusée d'agression sexuelle,
00:28:40 suite, vous le savez, à un baiser forcé
00:28:42 après la finale de la Coupe du monde féminine.
00:28:44 Et malgré sa démission,
00:28:45 eh bien les championnes du monde espagnol
00:28:47 refusent toujours de revenir en sélection.
00:28:49 Elles estiment que les changements effectués
00:28:50 à la tête de la Fédération ne sont pas suffisants.
00:28:53 Et enfin, nous avons appris aujourd'hui
00:28:54 le décès du peintre et sculpteur colombien Fernando Botero,
00:28:58 devenu célèbre pour ses personnages aux formes voluptueuses.
00:29:01 "Fernando Botero, le peintre de nos traditions et de nos défauts,
00:29:05 le peintre de nos vertus, est mort",
00:29:06 a écrit le président colombien Gustavo Petro sur son compte Twitter.
00:29:10 On vous retrouve d'ici une trentaine de minutes
00:29:11 pour un nouveau point sur l'actualité.
00:29:12 Quant à moi, je poursuis la discussion avec mes invités.
00:29:14 Est-ce que vous avez lu ce qu'a dit Fabien Roussel
00:29:17 dans les colonnes de Libération ?
00:29:18 Je crois qu'il parle de Sandrine Rousseau.
00:29:21 Vous allez me dire ce que vous en pensez.
00:29:22 J'ai encore mangé une bavette aujourd'hui.
00:29:24 Il se dénonce.
00:29:27 "Ça va brûler en Afrique ?" se demande-t-il.
00:29:29 "Sans parler des riz de veau que j'ai mangé à Chalon."
00:29:31 Ah, c'était de la tête de veau, lui fait-on remarquer.
00:29:32 Ah oui, ça, ça vaut au moins un tremblement de terre à Haïti.
00:29:35 Alors pourquoi dit-il cela ?
00:29:37 Tout simplement pour rayer certains de ses collègues de l'intergroupe NUPES.
00:29:41 On va voir notamment ce qu'a dit Sandrine Rousseau cet été.
00:29:43 La consommation de viande,
00:29:45 elle réagissait notamment aux différents incendies
00:29:48 qui, malheureusement, frappaient de trop nombreux pays,
00:29:51 que ce soit en Europe ou en Afrique.
00:29:53 La consommation de viande est une des causes de ce qui se passe en Algérie,
00:29:55 Espagne, Grèce, Chine, Arizona et partout.
00:29:57 Se prendre en photo, tout sourire avec un morceau de viande,
00:29:59 aujourd'hui, c'est cracher la figure de celles et ceux qui fuit,
00:30:02 brûlent, meurent de chaleur.
00:30:04 Bon, vous en pensez quoi ?
00:30:05 Oui, j'aime beaucoup les sorties un peu humoristiques de Fabien Roussel,
00:30:09 qui a toujours l'art de titiller là où ça fait un peu mal.
00:30:11 Donc, c'est une nouvelle fois une sortie qui fait preuve de son sens de l'humour.
00:30:15 Il faut arrêter l'écologie punitive, ça ne fonctionne pas.
00:30:18 Il faut arrêter de culpabiliser les Français au quotidien
00:30:20 pour tout et n'importe quoi.
00:30:22 Les enjeux climatiques, environnementaux méritent,
00:30:24 je pense, bien plus que cela.
00:30:27 Faire des raccourcis, même si, évidemment, mais une fois de plus,
00:30:30 là encore, c'est des sujets qui méritent ce qu'on s'attarde sur leur complexité.
00:30:33 Mais on est là encore dans une situation, quelque part, d'une forme de populisme
00:30:37 où on fait des raccourcis, où vous prenez un effet papillon démultiplié
00:30:40 et vous prenez ce que les Français mangent dans leur assiette
00:30:43 et les super typhon qu'il y a à l'autre bout de la planète.
00:30:46 Le problème des Français à l'heure actuelle, c'est justement de remplir leur assiette.
00:30:49 Nous, c'est notre mission.
00:30:50 Le réchauffement climatique, c'est aussi une mission prioritaire du gouvernement
00:30:53 parce que ça a des liens, mais une fois de plus, tout est lié.
00:30:56 La crise migratoire, elle est évidemment liée aussi au réchauffement climatique
00:30:59 et aux modifications du climat dans certaines régions du monde.
00:31:03 Les famines, les sécheresses, ça fait partir des millions de personnes.
00:31:05 - Ces différents élus politiques devraient verser des rois dans la crise à Sandrine Rousseau
00:31:07 parce qu'elle les inspire.
00:31:10 - Oui, moi, je suis parti des Français qui trouvent que la parole politique,
00:31:14 elle est trop souvent gaspillée dans la critique de, je dirais,
00:31:18 soit de leurs collègues, soit de leurs adversaires,
00:31:20 et pas suffisamment constructive ou créatrice, j'ai envie de dire,
00:31:25 de projets d'avenir ou d'alternatives
00:31:28 s'ils ne sont pas d'accord avec les politiques menées.
00:31:30 Et qui plus est, encore plus dans le cas de Fabien Roussel,
00:31:33 parce que je pense qu'il a un espace qui est énorme
00:31:37 et il devrait l'occuper en incarnant une gauche républicaine.
00:31:40 Gauche républicaine qui est aujourd'hui trop absente dans le pays.
00:31:43 Parce qu'on a une UPS qui s'est positionnée à gauche de la gauche
00:31:48 avec des thématiques qui ne sont pas régaliennes, bien au contraire.
00:31:52 Et on ne va pas y revenir, mais la police tue,
00:31:56 elle fait énormément de choses blessantes avec des institutions régaliennes.
00:32:00 Et je pense qu'il a l'opportunité de recentrer cette gauche-là,
00:32:04 je dirais, dans l'espace républicain.
00:32:07 En portant des questions régaliennes,
00:32:08 gestion des flux migratoires,
00:32:10 le peuple de gauche a pensé qu'il faut gérer les flux migratoires,
00:32:12 pas interdire l'immigration, gérer les flux migratoires.
00:32:15 Parce qu'on est un pays souverain,
00:32:16 on a le droit de gérer nos flux migratoires,
00:32:18 donc avec rigueur et exigence.
00:32:20 La question de l'autorité, qui n'est pas un gros mot, là aussi,
00:32:23 le peuple de gauche a pensé que l'autorité est absolument nécessaire
00:32:26 pour vivre en collectivité et en cohésion.
00:32:28 La question de l'école, donc l'apprentissage des savoirs,
00:32:31 les services publics, là encore une fois,
00:32:33 la question, vous parliez de la dette,
00:32:35 de Goldflorian, je pense que là aussi,
00:32:37 on peut dire qu'une gestion rigoureuse,
00:32:40 ce n'est pas antinomique avec la gauche.
00:32:43 Et puis, avoir l'idée d'une justice sociale,
00:32:46 telle que Fabien Roussel l'a avec le logiciel qu'est le sien.
00:32:49 Et donc, ça veut dire marcher sur ses deux jambes,
00:32:51 une jambe régalienne et une jambe, effectivement,
00:32:54 celle de la justice sociale et de l'égalité républicaine.
00:32:56 Et or, il passe son temps à se chamailler avec Mélenchon
00:32:59 et là avec Sandrino Rousseau.
00:33:01 C'est dommage parce que c'est une parole qui est gaspillée.
00:33:03 Je pense qu'il y a énormément de Français,
00:33:05 et je peux vous le dire,
00:33:06 j'en fais partie, qui se sentent aujourd'hui orphelins.
00:33:09 - Orphelins parce que l'on voit les outrances régulières
00:33:12 de Sandrino Rousseau, de Jean-Luc Mélenchon,
00:33:15 on peut comprendre qu'ils souhaitent se démarquer.
00:33:17 - On se démarque sans y répondre.
00:33:19 On se démarque en proposant autre chose.
00:33:21 Je veux dire, qu'attendent les Français ?
00:33:23 Je dirais une alternative, un projet, des propositions.
00:33:27 Encore une fois, tout à l'heure,
00:33:29 nous parlions de la critique faite à l'inauguration de la Coupe du Monde.
00:33:32 C'est un peu pareil.
00:33:33 On est sans arrêt dans les chicaillats, dans les polémiques.
00:33:36 Mais on va prendre un peu de hauteur ?
00:33:38 Qu'est-ce qu'on attend d'un homme d'État ?
00:33:40 Qu'il donne de la vision, qu'il donne une direction,
00:33:42 qu'il donne le là où il veut mener le pays, Fabien Roussel.
00:33:46 Si demain, il en avait un peu la responsabilité.
00:33:48 C'est ça que j'attends de lui, qu'il nous le dise.
00:33:50 Après, on est d'accord ou on n'est pas d'accord.
00:33:51 Mais de tous les hommes politiques, globalement,
00:33:53 de droite, de gauche comme du centre,
00:33:54 ce que j'attends moins, c'est qu'il soit fort de proposition
00:33:57 plutôt que fort de critique et d'opposition permanente.
00:34:00 - Marc Varneau, on évoquera dans un instant
00:34:02 les rodeos urbains, il y a du mieux.
00:34:04 Il y a du mieux.
00:34:06 Il faut le dire.
00:34:07 - Si vous voulez, on a aujourd'hui très clairement
00:34:10 Jean-Luc Mélenchon et ses députés,
00:34:12 plus Sandrine Rousseau, Marine Le Tendelier, etc.
00:34:15 qui occupent la sphère médiatique avec des accès permanents.
00:34:18 Je vous rappelle quand même que Sandrine Rousseau,
00:34:20 juste au mois de juillet,
00:34:22 nous a déclaré qu'il faisait 60 degrés en Espagne.
00:34:24 Et puis une semaine avant, elle nous a dit que même en cas de terrorisme,
00:34:27 la police ne devait pas privilégier l'usage de leurs armes.
00:34:30 Donc évidemment, quand on dit de telles absurdités,
00:34:32 on a une médiatisation extrême et immédiate.
00:34:35 Ce qu'essaie de faire Fabien Roussel, c'est de venir sur ce terrain-là.
00:34:38 Je ne suis pas certain que ce soit le bon terrain,
00:34:41 parce que je pense qu'effectivement,
00:34:42 quand on voit les sondages des Européennes
00:34:43 et qu'on voit notamment les scores pressentis pour la LFI,
00:34:47 on se rend bien compte qu'ils sont en train, pardonnez-moi,
00:34:49 de perdre tout leur électorat.
00:34:50 C'est pour ça que c'est une espèce de fuite en avant sans fin
00:34:53 et que Fabien Roussel, en devenant "respectable",
00:34:56 un peu comme dans le même type de recette que le RN,
00:35:00 c'est-à-dire sans excès,
00:35:04 avec un comportement républicain respectueux,
00:35:07 il est et il restera dans le bon ton.
00:35:09 Il va encore plus isoler naturellement LFI et LR,
00:35:13 qui eux, de toute façon, pardonnez-moi,
00:35:15 mais dégoûtent 95% des Français.
00:35:17 On parle des rodéos eurobains, on clôt cette page politique,
00:35:21 puisque nos confrères du Figaro ont pu se procurer une note
00:35:25 qui fait un état des lieux précis.
00:35:27 On va en parler avec vous, Réda Bellage et Loïc Guérin,
00:35:31 des différentes opérations policières, notamment,
00:35:34 qui ont permis la saisie de quasiment 175 véhicules par mois,
00:35:39 1392 deux roues précisément depuis le 1er janvier
00:35:42 et 1376 chauffards ont été placés en garde à vue.
00:35:45 Alors, bien évidemment, on a une pensée
00:35:47 pour cet agent administratif du ministère de l'Intérieur
00:35:51 qui a été roué de coups par deux individus
00:35:52 à qui il avait demandé d'arrêter de faire des roues arrière
00:35:55 avec leur scooter à l'entrée d'un supermarché.
00:35:57 C'était il y a quelques jours à Bretigny-sur-Orge.
00:36:00 On voit ces images, mais néanmoins,
00:36:03 et il faut le dire et on le dit, il y a du mieux,
00:36:05 tout simplement parce que les policiers multiplient les opérations.
00:36:10 Exactement, en fait, depuis quelques mois
00:36:13 et puis par rapport à l'actualité, c'est le bon côté,
00:36:15 parce que c'est ce que je disais sur ce plateau il y a quelques mois.
00:36:19 On est devenu un peu, on fait de la police de l'actualité.
00:36:22 Par rapport aux faits divers, on nous demande de faire,
00:36:24 si c'est du rodéo, faire du rodéo.
00:36:26 S'il y a des sécurisations par rapport à du terrorisme,
00:36:29 on fait des sécurisations par rapport à du terrorisme.
00:36:32 Les violences intrafamiliales, Marseille avec le trafic de stups,
00:36:36 voilà, on fait tout.
00:36:37 Mais pour le coup, oui.
00:36:39 C'est intéressant ce que vous dites sur
00:36:40 nous sommes devenus une police de l'actualité,
00:36:42 c'est-à-dire qu'il y a un fait d'actualité
00:36:44 et on vous demande d'y répondre.
00:36:46 Oui, tout à fait.
00:36:46 Il n'y a pas de politique globale.
00:36:47 C'est-à-dire que, par exemple, en période estivale,
00:36:49 on va accentuer les rodéos, les sécurisations.
00:36:53 Donc vous allez mettre en place...
00:36:55 Aussi parce que ce phénomène de rodéo urbain est plus important
00:36:58 et il faut le souligner durant la période estivale.
00:37:00 Mais malheureusement, je crois que je l'ai fait sur un Skype sur votre antenne.
00:37:04 Juste après l'hiver, on a commencé déjà.
00:37:06 Et c'est ça la nouveauté, c'est que dès qu'il y a un peu de soleil,
00:37:09 dès qu'il y a un peu de lumière, dès qu'il ne pleut plus,
00:37:11 et c'est ça le problème,
00:37:12 c'est qu'on recommence avec les rodéos et ça dure une semaine
00:37:15 et c'est là qu'on a des accidents.
00:37:17 Et malheureusement aussi, on a un gamin qui est décédé la semaine dernière
00:37:22 et qui faisait du rodéo avec une motocrosse également.
00:37:25 Alors on voit ces chiffres 1376,
00:37:26 Chauffard, ont été placés en garde à vue,
00:37:28 mais à chaque fois, on se pose la question, combien condamné ?
00:37:31 Combien condamné, Loïc Guérin ?
00:37:33 Alors sincèrement, aucune espèce d'idée sur ces chiffres-là que je n'ai pas vus avant.
00:37:38 J'ai un commentaire qui me vient à l'esprit
00:37:39 et la qualification qui a été retenue il y a deux secondes m'intrigue et me plaît beaucoup.
00:37:44 Alors peut-être qu'on ne lui donne pas le même sens.
00:37:46 Je crois que oui.
00:37:47 La police de l'actualité, en fait, ça fait 20, 25 ans, 30 ans, mais plus encore chaque année,
00:37:55 que le politique, quel qu'il soit, pas de couleur politique,
00:37:59 droite comme gauche là-dessus sont rigoureusement similaires,
00:38:02 y compris les extrêmes d'ailleurs, quand ils sont au pouvoir,
00:38:04 font de l'esbroufe politique en permanence, arrivent avec des grandes déclarations,
00:38:09 font de la législation du fait divers,
00:38:11 c'était le terme que j'avais utilisé sur un autre plateau il y a un jour,
00:38:14 la législation du fait divers.
00:38:16 Vous avez un fait divers marquant, il peut l'être légitimement individuellement,
00:38:20 eh bien pour faire de la récupération politique ou pour,
00:38:24 parfois par faiblesse aussi, pour réagir,
00:38:26 parce qu'il faut toujours réagir, y compris sur l'instance, en réfléchir,
00:38:30 pas toujours, et puis il faut vendre quelque chose à l'électeur potentiel,
00:38:33 donc on va légiférer, on va augmenter, modifier le code pénal,
00:38:36 on va le triturer dans tous les sens, créer une nouvelle source d'aggravation.
00:38:40 Alors si vous mettez une gifle...
00:38:41 Alors qu'il faut déjà appliquer les lois.
00:38:43 Alors bien d'avant ça, il faut déjà avoir les moyens de faire ce qu'on prétend faire.
00:38:47 Vous avez raison.
00:38:48 Tous les moyens.
00:38:49 Toute la chaîne judiciaire est moribonde.
00:38:52 Il faut le dire, parce qu'on ne le dit pas, c'est "elle ne va pas bien".
00:38:56 Elle est moribonde.
00:38:58 Vous déposez une plainte, si elle aboutit, c'est un miracle.
00:39:02 Un miracle.
00:39:04 Un miracle.
00:39:04 Donc ce qui vient d'être dit là ne fait que rejoindre l'expérience que j'en ai.
00:39:07 Si aujourd'hui c'est du rodéo parce que les médias en parlent,
00:39:10 parce qu'il y a un peu de pression politique, locale ou nationale,
00:39:12 alors on va disperser les services de police qui auraient peut-être été utilisés
00:39:15 bien mieux d'ailleurs ailleurs,
00:39:17 vu le peu de moyens dont ils disposent eux aussi,
00:39:19 eh bien on va faire du chiffre.
00:39:20 Et là on vous le vend.
00:39:21 Là, ce qu'on vient de faire à l'instant, c'est du marketing politique.
00:39:24 C'est ni du judiciaire, ni du juridique, ni de la sécurité publique.
00:39:28 On a pu lire cette note et c'est pour ça que je vous posais la question.
00:39:32 Alors, je n'attendais pas une réponse précise, bien évidemment, de votre part,
00:39:36 parce qu'on découvre les chiffres ensemble.
00:39:38 Mais ce que je souhaitais pointer du doigt, c'est que,
00:39:41 comme cela, on fait cocorico, on a saisi tant de véhicules,
00:39:46 on a mis en garde à vue tant de personnes,
00:39:49 mais in fine, combien de condamnés ?
00:39:51 Non, mais c'est vrai qu'on a aujourd'hui une réaction politique
00:39:55 qui vit au rythme de l'actualité,
00:39:58 et qui n'est pas ni dans l'anticipation,
00:40:00 ni dans la construction d'une société avec des fondations solides.
00:40:05 C'est vrai que la justice, Maître Guérin nous le dit,
00:40:09 beaucoup le disent, ceux qui la fréquentent au quotidien,
00:40:11 elle est clochardisée.
00:40:13 Je crois que c'est la 15ème au niveau européen,
00:40:16 que la justice française vous rende des comptes quand même.
00:40:18 Je veux dire, on est un grand pays,
00:40:20 on aura envie d'être fiers de notre justice aujourd'hui.
00:40:23 Les temps sont longs, les moyens pour les magistrats,
00:40:28 les greffiers et autres, sont difficiles.
00:40:30 Les avocats doivent se battre parfois pour obtenir des choses
00:40:34 qui sont de l'évidence et qui doivent ressortir de l'évidence.
00:40:38 Il faut quand même qu'à un moment donné,
00:40:40 on sorte de cette immédiateté pour gérer ce qui est structurant
00:40:44 et structurel dans notre société.
00:40:45 On le voit à chaque fois qu'il y a un fait d'actualité,
00:40:48 effectivement, le politique se jette dessus
00:40:49 pour ne pas subir le reproche de l'inactivité.
00:40:53 En fait, ils ont peur d'être inactifs.
00:40:55 C'est depuis Sarkozy, ça.
00:40:56 Il faut le dire, Sarkozy était un ministre de l'Intérieur ultra réactif.
00:41:02 Il y avait un problème dans une ville,
00:41:04 deux heures après il y était,
00:41:05 pour dire qu'il allait résoudre la chose.
00:41:07 Donc il est reparti, on passe à autre chose.
00:41:10 Et en fait, on fait du saut de mouton en permanence.
00:41:12 Il faut qu'on en sorte.
00:41:14 Il faut qu'ils ne nous disent pas qu'ils subissent les médias
00:41:17 ou la vox populi, ce n'est pas vrai.
00:41:18 Parce que je pense que les gens ne sont pas dupes.
00:41:20 Donc ils attendent des réponses sur le moyen et le long terme.
00:41:24 Parce que sinon, on ne règle rien.
00:41:26 Je veux dire, vous connaissez l'expression "pisser dans le violon".
00:41:30 Donc c'est vrai, une communication sur l'instant,
00:41:32 elle ne règle pas un problème.
00:41:34 Là, en l'occurrence, sur les rodéos,
00:41:37 la police nationale, évidemment, a eu des recommandations,
00:41:41 s'est mise en morale, il n'y a pas de problème.
00:41:42 Mais il y a eu aussi le rôle des élus locaux.
00:41:44 Il ne faut pas le minorer.
00:41:45 Moi, je discute beaucoup avec les maires
00:41:48 qui ont une police municipale aujourd'hui,
00:41:49 qui travaillent de concert avec la police nationale,
00:41:51 qui subissent de plein fouet.
00:41:55 Je pense à Stéphanie Von E, la mairesse de Pontoise.
00:41:58 On en a parlé sur ce plateau,
00:41:59 qui avait été touchée par un rodéo.
00:42:02 Souvenez-vous, à un moment donné, blessée par un rodéo elle-même
00:42:04 parce qu'elle allait au contact dans les quartiers.
00:42:07 Elle a mis en place une stratégie de formation
00:42:09 et sa police municipale en lien avec la police nationale.
00:42:11 Donc là, il y a une co-construction.
00:42:13 Ça marche.
00:42:14 C'est de ça dont il faut se réjouir.
00:42:15 Mais ça veut dire que quand on travaille ensemble
00:42:17 pour apporter des réponses dans le moyen et le long terme,
00:42:20 ça peut fonctionner.
00:42:21 Tirons cet enseignement-là, au moins.
00:42:23 Mais ne crions pas, encore une fois, au problème résolu,
00:42:27 simplement parce qu'il y a eu une communication ou une circulaire.
00:42:30 Ça ne suffit pas.
00:42:31 On parlait à l'instant du manque de moyens.
00:42:33 Vous êtes venu, Réda Bélage, avec une affiche
00:42:37 pour témoigner justement de ce manque de moyens.
00:42:39 Je ne vais pas vous la présenter à l'antenne,
00:42:42 mais je vais néanmoins vous faire un état des lieux
00:42:44 de ce dont vous parlez.
00:42:46 Et vous abordez notamment une question,
00:42:48 c'est la lutte contre l'immigration irrégulière.
00:42:50 On en parlera dans quelques minutes
00:42:52 avec ce qui se passe à Lampedusa.
00:42:53 Et vous demandez des renforts supplémentaires,
00:42:56 renforts judiciaires pour lutter contre l'immigration irrégulière
00:42:58 sur Paris et sa petite couronne.
00:43:00 Il y a 100 effectifs, un besoin de 100 effectifs.
00:43:03 Et sur ces 100 besoins, combien ?
00:43:06 En judiciaire, zéro.
00:43:07 Et pour les 10, pour l'ÉCRA.
00:43:11 Les centres de réconciliation administrative.
00:43:12 Et 10.
00:43:13 Voilà.
00:43:15 Juste, je voulais rebondir tout à l'heure
00:43:17 sur les moyens de la justice.
00:43:19 Alors c'est vrai qu'on est pays, malheureusement,
00:43:21 de tous les mauvais records.
00:43:22 Mais c'est vrai que quand on voit qu'il faut 3 ans et demi
00:43:24 pour juger une affaire pénale, qu'est-ce que font les juges ?
00:43:26 Ils sous-qualifient.
00:43:27 Ça, c'est le premier sujet, la sous-qualification systématique.
00:43:31 On en a souvent parlé sur le plateau.
00:43:33 C'est-à-dire que les juges, pour ne pas encombrer le système
00:43:35 qui déjà ne fonctionne plus, sous-qualifient les actes.
00:43:37 Donc quand vous avez quelqu'un qui tire un mortier d'artifice
00:43:39 sur un policier, ça ne sera jamais tentative d'homicide
00:43:42 contre le dépositaire de l'autorité publique.
00:43:43 Parce que là, c'est les assises et il ne reste que 30 ans.
00:43:45 Mais les assises, c'est compliqué, c'est long, c'est coûteux.
00:43:47 Donc c'est trop de l'ordre public.
00:43:48 On lui met 3 mois, on prendra avec sursis.
00:43:51 Et donc, on retrouve cette logique finalement
00:43:53 dans tous les exploits ou dans tout ce qui est amélioré
00:43:55 en termes de délinquance.
00:43:56 Là, sur les rodéos, moi j'ai une question à poser.
00:43:58 Sur les rodéos, théoriquement, c'est un an de prison
00:44:01 et 15 000 euros d'amende.
00:44:03 Combien de personnes qui ont fait des rodéos
00:44:05 ont été condamnées à un an de prison et 15 000 euros d'amende ?
00:44:08 Parce que si c'est pour supprimer les véhicules,
00:44:12 si c'est pour confisquer les véhicules
00:44:14 et relâcher les auteurs dans la minute,
00:44:16 on le met probablement en stand-by.
00:44:18 Donc la question, elle est vraiment là.
00:44:20 Est-ce qu'on applique la loi ou pas ?
00:44:21 Et la deuxième chose, c'est est-ce que de toute façon,
00:44:23 tant qu'on n'aura pas des peines planchées,
00:44:25 on n'y arrivera pas ?
00:44:26 Est-ce qu'on peut continuer à avoir un système
00:44:28 dans lequel finalement, la justice, le droit,
00:44:31 c'est aussi le juge qui l'a fait quelque part
00:44:33 en appliquant une jurisprudence ou en la créant ?
00:44:36 Parole à la Défense, Martin Garagnon.
00:44:37 Est-ce que vous pouvez nous rassurer ?
00:44:39 Moi, ce qui me rassure, c'est que finalement,
00:44:41 je vois qu'on est accusé de traiter les problèmes
00:44:43 des Français en termes de sécurité.
00:44:44 Donc ça me va bien.
00:44:45 Vous dites qu'on fait de la police de l'actualité.
00:44:47 Ça fait 5 minutes que je vous entends tous
00:44:49 prendre la parole sur la justice et la police.
00:44:51 Je trouve vos propos extrêmement durs
00:44:53 par rapport aux dizaines de milliers de fonctionnaires
00:44:54 de police et de justice qui font au quotidien
00:44:56 un travail incroyable et qui, dans l'essentiel,
00:44:59 fonctionnent bien parce que les Français
00:45:00 qui ont eu affaire à la police ou à la justice
00:45:02 au quotidien, la plupart du temps,
00:45:03 ils en sont très satisfaits.
00:45:04 Ça ne veut pas dire, une fois de plus,
00:45:06 je ne suis pas en train de dire,
00:45:06 on n'est pas au pays des bisons-nours.
00:45:08 Il y a évidemment des voies d'amélioration.
00:45:09 Il y a des axes de progression dans la justice
00:45:11 et dans la police.
00:45:12 Évidemment, on le sait, mais de jeter l'eau propre
00:45:15 sur globalement...
00:45:16 - Vous ne pouvez pas croire qu'on s'en est pris
00:45:17 aux fonctionnaires, c'est démagogique.
00:45:18 On parle de la politique qui est menée,
00:45:20 de la réaction des politiques.
00:45:21 Vous parlez des fonctionnaires.
00:45:23 - C'est eux qui sont fraînés.
00:45:25 - C'est eux qui s'unissent.
00:45:26 - Quand M. Vernot vous parlait de la sous-qualification
00:45:28 systématique des juges, vous ne parliez pas
00:45:31 de la politique, vous parliez de ceux qui appliquent
00:45:32 la justice au quotidien.
00:45:33 Donc, je trouve que vos propos sont extrêmement durs
00:45:35 par rapport à l'ensemble de l'institution
00:45:37 que représente la police comme la justice.
00:45:39 La réalité des moyens de la justice...
00:45:40 - On peut parler des millions de plaintes non traitées,
00:45:41 si vous voulez, c'est un autre sujet.
00:45:42 - Non, mais là, vous parliez de la sous-qualification
00:45:44 volontaire de la part de juges sur certaines affaires.
00:45:46 Il y a aussi un constat quand même.
00:45:49 Je vous entendais parler de la cloche
00:45:50 à l'organisation de la justice en France.
00:45:52 Il faut quand même aussi dire qu'évidemment,
00:45:53 la justice mérite des moyens supplémentaires au quotidien.
00:45:57 C'est quand même la troisième année que le garde des Sceaux
00:45:58 obtient une augmentation du budget de la justice.
00:46:01 C'est historique dans la Ve République.
00:46:02 - Ce sont des clopinettes par rapport au...
00:46:03 - Non, mais des clopinettes, moi je veux bien...
00:46:05 - Ce sont des clopinettes, monsieur.
00:46:06 - Ce sont des milliers d'emplois créés de greffiers,
00:46:08 de personnels administratifs de justice.
00:46:10 - Il faudrait qu'il y ait une justice pour le monde de ça.
00:46:12 - C'est ça qui permet aussi d'améliorer la vitesse d'exécution de la justice.
00:46:13 Et c'est ce que les Français demandent.
00:46:14 Et par rapport aux moyens de la police,
00:46:16 moi je suis en soutien total par rapport aux forces de l'ordre.
00:46:19 Il y a une loi de programmation et d'orientation
00:46:21 de programmation du ministère de l'Intérieur
00:46:23 qui est passé en début d'année, ce qu'on appelle la LOPMI,
00:46:25 qui a avancé des moyens colossaux pour la police.
00:46:28 Ça ne veut pas dire que ça suffit,
00:46:29 mais ça permet notamment, il y a un point essentiel,
00:46:32 c'est la numérisation des procédures,
00:46:34 d'un certain nombre de procédures.
00:46:35 Ça, c'est aussi un moyen d'accélérer aussi les procédures
00:46:37 et le traitement en justice pour raccourcir ces délais.
00:46:40 - Et on aura l'occasion de faire un état des lieux,
00:46:41 puisque on fait régulièrement un état des lieux,
00:46:43 pour voir si la politique qui a été mise en place
00:46:47 a des résultats quelques mois, voire quelques années plus tard.
00:46:50 - Et c'est le cas sur les rodéos, puisque vous en parliez,
00:46:52 quand on fait preuve d'autorité et de formeté,
00:46:54 ça fonctionne aussi.
00:46:54 - Alors j'aimerais revenir sur un certain nombre de choses.
00:46:56 - C'est la fin de cette deuxième partie.
00:46:58 On revient dans un instant.
00:46:59 Très courte coupure pub de deux minutes.
00:47:01 Restez bien avec nous, on poursuit la discussion dans un instant.
00:47:03 On y revient tout de suite.
00:47:04 De retour sur le plateau de Punchline Weekend.
00:47:10 Je s'accueille autour de cette table Céline Hervieux,
00:47:12 conseiller PS de Paris, qui a remplacé Martin Garagnon.
00:47:16 On parlera dans un instant de ce qui se passe sur l'île de Lampedusa,
00:47:19 avec ses habitants qui ont vu débarquer depuis lundi
00:47:23 quelques 10 000 migrants qui souhaitent ensuite rejoindre
00:47:28 le continent, l'Italie et potentiellement la France,
00:47:31 le Royaume-Uni ou encore l'Allemagne.
00:47:33 Mais avant cela, on parlera de l'état de la menace terroriste.
00:47:36 On sera dans un instant avec Claude Moniquet,
00:47:38 que je salue puisque je sais qu'il est en ligne.
00:47:41 Mais avant tout cela, un petit rappel de l'actualité avec vous, Simon Guillain.
00:47:46 Emmanuel Macron défend sa décision d'assister à la messe,
00:47:49 que donnera le pape François à Marseille le 23 septembre prochain.
00:47:52 "Je considère que c'est ma place d'y aller.
00:47:54 Je n'irai pas en tant que catholique,
00:47:56 j'irai en tant que président", a affirmé le chef de l'État en Côte d'Or.
00:47:59 Une partie de la classe de gauche a critiqué sa présence,
00:48:02 estimant qu'elle était contraire au principe de la laïcité.
00:48:06 La situation migratoire sur l'île de Lampedusa,
00:48:08 suivie de très près par Gérald Darmanin.
00:48:10 Le ministre de l'Intérieur a réuni cet après-midi
00:48:13 les services du ministère de l'Intérieur
00:48:15 concernés par cette crise migratoire.
00:48:17 Gérald Darmanin doit également échanger avec ses homologues
00:48:20 allemands et italiens dans la soirée.
00:48:22 Et puis à Corbeil-Essonnes, l'adolescent de 15 ans,
00:48:24 grièvement blessé mercredi par deux coups de couteau dans une rixe,
00:48:27 est décédé. Il est mort hier soir.
00:48:29 Des suites de ses blessures indiquent le parquet d'Evry.
00:48:32 Une information judiciaire sera ouverte dans la soirée.
00:48:35 Merci Simon, on vous retrouve d'ici une petite trentaine de minutes
00:48:40 pour faire un nouveau point sur l'actualité de ce vendredi.
00:48:42 Quant à moi, je fais un point avec Claude Moniquet,
00:48:45 que je salue, spécialiste terrorisme et renseignement.
00:48:49 Merci d'être avec nous.
00:48:50 Je souhaitais faire un point avec vous assez bref
00:48:53 sur l'état de la menace terroriste,
00:48:54 tout simplement parce que dans le dernier numéro de son magazine,
00:48:57 une branche d'al-Qaïda a menacé de frapper un ministère à Paris,
00:49:00 de détruire une ambassade suédoise.
00:49:02 Donc quel est l'état, Claude, de la menace actuellement ?
00:49:06 La menace est assez importante.
00:49:08 D'ailleurs, le ministre de l'Intérieur, Darmanin,
00:49:10 l'avait souligné au cœur de l'été.
00:49:13 Et cette branche d'al-Qaïda qui menace la France
00:49:16 n'est pas n'importe laquelle puisque c'est la CAP,
00:49:20 al-Qaïda dans la péninsule arabique,
00:49:23 qui est essentiellement présente au Yémen
00:49:25 et qui avait été l'organisatrice de l'attentat
00:49:29 contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015.
00:49:31 Donc effectivement, il y a des raisons
00:49:34 de prendre au sérieux cette menace d'al-Qaïda,
00:49:38 à la fois contre la France et contre la Suède.
00:49:40 Est-ce qu'il y a un contexte géopolitique défavorable
00:49:43 et propice à une résurgence justement de création,
00:49:48 de nouvelles branches ou en tout cas
00:49:51 que le terrorisme ne se renforce ?
00:49:53 Je fais bien évidemment, vous l'avez compris,
00:49:55 état de ce qui se passe en Afrique
00:49:57 et ne vienne ensuite frapper notre continent.
00:50:00 Alors oui, il est clair que ce qui se passe au Sahel
00:50:03 depuis deux ans et surtout depuis cet été,
00:50:05 avec le coup d'État au Niger et la déstabilisation
00:50:09 qui s'aggrave de jour en jour du Mali et du Burkina,
00:50:13 avec au Mali des attentats et des affrontements
00:50:15 qui sont quasiment quotidiens dans le Nord
00:50:17 où les islamistes d'al-Qaïda et de l'État islamique
00:50:20 contrôlent d'énormes parties du territoire,
00:50:22 c'est quelque chose qui pourrait doper à nouveau
00:50:28 un terrorisme islamiste et des sympathisants
00:50:31 qui étaient relativement sur une position de retrait
00:50:34 depuis 2017-2018, c'est-à-dire depuis la chute de l'État islamique.
00:50:37 Là, on sent un regain d'enthousiasme
00:50:39 et ça offre effectivement une possibilité
00:50:41 à la fois de remobiliser des sympathisants
00:50:44 et puis peut-être plus tard de projeter à partir de l'Afrique
00:50:48 des exécutants, des opérateurs sur l'Europe
00:50:50 comme ça avait été le cas depuis la Syrie en 2015.
00:50:53 Avec Emmanuel Macron qui annonce notamment,
00:50:55 puisque vous parliez de la situation au Niger,
00:50:57 que notre ambassadeur a été pris en otage.
00:51:00 On aura l'occasion j'imagine d'y revenir ces prochaines heures sur CNews.
00:51:05 Petite dernière question,
00:51:07 on imagine que malheureusement depuis les attentats
00:51:09 que la France a subis à partir de 2015 et ensuite,
00:51:14 les forces, et notamment les forces spéciales,
00:51:17 se sont organisées pour éviter que de telles atrocités
00:51:24 ne soient commises de nouveau sur notre territoire.
00:51:26 Est-ce que vous pouvez être rassurant néanmoins ce soir,
00:51:29 malgré cette menace ?
00:51:30 Alors, je pourrais être doublement rassurant.
00:51:32 Malheureusement, l'histoire est passée par là.
00:51:34 La France a toujours été à la pointe,
00:51:37 et il ne faut pas l'ignorer,
00:51:38 à la pointe de la lutte antiterroriste au plan mondial
00:51:40 depuis 20 ou 30 ans,
00:51:41 parce que ça fait une trentaine d'années
00:51:43 qu'on est confronté à ce terrorisme intégriste islamiste.
00:51:48 Malheureusement, le fait d'être à la pointe,
00:51:50 le fait d'avoir des services de renseignement intérieur et extérieur
00:51:53 qui fonctionnent très bien, qui travaillent très bien,
00:51:56 n'a pas empêché les attentats de 2015 et ceux qui ont suivi.
00:51:59 Une chose est effectivement d'avoir la capacité de détecter la menace
00:52:02 et d'y faire face.
00:52:04 Le problème, c'est qu'il faut réussir 365 jours par an,
00:52:08 alors que les terroristes, eux, doivent réussir une seule fois
00:52:11 celle où ils frappent.
00:52:12 On déjoue énormément d'attentats,
00:52:14 on les a tous déjoués quasiment depuis ces dernières années,
00:52:18 mais on n'est jamais malheureusement à l'abri d'un commando terroriste
00:52:21 ou d'un individu isolé qui passe à travers les mailles du filet
00:52:24 et qui arrive à frapper.
00:52:26 Merci pour ce point précis, Claude Moniquet,
00:52:29 sur l'état de la menace terroriste.
00:52:31 On suivra justement les menaces qui nous sont envoyées
00:52:35 par malheureusement ces croupuscules,
00:52:38 même si on le rappelle que nos forces spéciales
00:52:40 arrivent à déjouer énormément d'attentats.
00:52:42 Je crois que c'est un peu plus de 60 attentats
00:52:45 qui ont été déjoués depuis les années 2015.
00:52:48 On poursuit la discussion autour...
00:52:49 Nos services font un travail remarquable de ce point de vue.
00:52:51 Et on les salue si certains d'entre eux nous regardent actuellement.
00:52:55 On poursuit la discussion autour de ce qui se passe sur cette île de Lampedusa.
00:52:58 Vous avez très certainement vu ces images qui nous proviennent de cette île.
00:53:02 Situation chaotique depuis plusieurs jours,
00:53:05 puisqu'on vous rappelle qu'il y a quasiment 10 000 migrants
00:53:08 qui sont arrivés sur cette petite île
00:53:11 qui compte aux alentours de 6 000 habitants.
00:53:14 C'est quasiment le double de la population sur place.
00:53:17 On va écouter le témoignage de plusieurs migrants
00:53:20 arrivés sur l'île qui souhaitent une vie meilleure,
00:53:23 on les comprend, en Europe.
00:53:25 Et on écoutera également le sentiment de la population sur place
00:53:28 qui ne sait comment faire face.
00:53:29 Et ensuite, on élargira la discussion.
00:53:32 J'ai pris le vol pour Tunisie, après Tunisie maintenant.
00:53:35 Après Tunisie, je suis venu en Italie.
00:53:39 Je suis venu à Lampedusa maintenant.
00:53:41 On nous a bien accueillis.
00:53:43 Deux jours, je suis sur la mer.
00:53:46 C'était dur, raconte-moi un peu.
00:53:47 En fait, ce n'était pas facile quand même, c'était dur quand même.
00:53:52 Ce n'était pas tellement, tellement fatiguant. C'était dur.
00:53:56 Vous étiez combien ?
00:53:57 On était au moins une norme de 37, au moins 34, 35 comme ça.
00:54:02 Je veux aller en France pour que je puisse réaliser mes rêves.
00:54:05 Je veux aider ma famille. Je veux aider ma famille.
00:54:07 Je veux les quitter dans le noir.
00:54:09 Donc mon passion quand même, c'est le football.
00:54:11 C'est à cause de ça que je suis venu ici.
00:54:14 Mon passion, c'est le football.
00:54:15 Écoutez à présent une mère camerounaise
00:54:17 qui se trouve sur place, qui est arrivée il y a plusieurs heures
00:54:20 et qui, elle, souhaite partir l'île de Lampedusa
00:54:22 pour ensuite se rendre sur le continent.
00:54:24 C'était comment en Libye ?
00:54:26 Très dur.
00:54:28 Et vous étiez combien dans le bateau ?
00:54:31 Nombreux.
00:54:32 C'était nombreux.
00:54:35 Ça a duré combien de voyages ?
00:54:37 Une semaine.
00:54:40 Vous avez combien d'enfants ?
00:54:41 Deux.
00:54:42 Pour le moment, tout ce que je veux, c'est que cette situation
00:54:44 qui compte Alex en ce moment puisse changer
00:54:47 parce que ce n'est pas facile.
00:54:50 Nous sommes là depuis le 12.
00:54:53 Donc du coup, on veut partir.
00:54:55 Peu importe l'endroit où on doit partir.
00:54:57 Mais on doit partir.
00:54:58 Vous avez une idée de où vous voulez aller en Italie ?
00:55:01 Pour le moment, non.
00:55:02 On ne nous a rien dit.
00:55:06 Juste qu'on veut tous partir, mais on ne voit rien.
00:55:09 Mais vous ne savez pas encore où ?
00:55:11 On ne sait pas encore où on va partir et quand.
00:55:15 Pour le moment, c'est que la situation s'améliore,
00:55:18 on nous fasse partir d'ici.
00:55:20 Parce que les conditions de vie ici ne sont pas faciles.
00:55:24 Nous dormons à l'air libre, sur le soleil, le froid et tout.
00:55:30 L'alimentation n'est pas... Il y a les enfants et autres.
00:55:34 Ce qui est terrible avec ce qui se passe actuellement,
00:55:37 c'est que nous faisons face à deux réalités qui se rejoignent
00:55:40 finalement avec cette mère de famille qui pense à ses enfants
00:55:44 et certains habitants de Lille qui pensent également à leurs enfants
00:55:48 en se disant "mais comment va-t-on faire s'il y a comme cela
00:55:51 également un afflux de migrants ?
00:55:53 Nous-mêmes, nous n'arrivons plus à vivre décemment
00:55:56 et nous avons face à nous des personnes qui veulent vivre décemment
00:55:58 mais qui n'y arrivent pas non plus.
00:56:00 On écoute l'un de ces habitants et on élargit la discussion.
00:56:04 Nous, habitants de Lampedusa, voulons une défense constante
00:56:10 de notre territoire et faire en sorte que les arrivées de migrants
00:56:13 n'aient pas lieu à Lampedusa, mais que ces personnes soient
00:56:17 secourues en mer afin qu'elles puissent contourner Lampedusa.
00:56:24 C'est une bonne chose car de cette manière,
00:56:26 nous pouvons également réduire la souffrance des personnes
00:56:29 et le risque de passer autant de jours en mer et d'affronter la mort.
00:56:35 Nous, habitants de Lampedusa, demandons que cette île soit tenue
00:56:38 à l'écart de cette situation.
00:56:41 Nous n'avons plus la possibilité de supporter ce fardeau
00:56:43 d'un point de vue psychologique et humanitaire.
00:56:47 On s'est énervé, on fait quoi ?
00:56:50 Baste de questions.
00:56:51 Déjà, je pense qu'il faut quand même, tout un chacun,
00:56:54 je pense, est ému, assez saisi de voir effectivement
00:56:56 ces images et ces témoignages et déjà peut-être exprimer
00:57:01 tout notre soutien et notre admiration vis-à-vis de toutes les ONG,
00:57:04 les associations, ceux qui viennent apporter du soutien sur place
00:57:08 parce que c'est un travail qui est considérable.
00:57:10 Et quand on entend effectivement cet habitant de Lampedusa,
00:57:13 on voit bien qu'eux-mêmes constatent la catastrophe humanitaire
00:57:16 qui est sur place.
00:57:18 Alors eux, ils n'y sont pour rien évidemment,
00:57:19 mais je suis sûre qu'ils souhaiteraient aider aussi.
00:57:22 Et évidemment, c'est clair qu'il n'y a pas de solution miracle.
00:57:26 Par contre, il y a quand même un continent,
00:57:28 qui est le continent européen,
00:57:29 qui dispose d'un certain nombre de ressources
00:57:31 qui devraient quand même être en mesure,
00:57:33 effectivement, non seulement de faire du sauvetage en mer
00:57:35 quand c'est nécessaire, mais aussi de garantir des procédures claires
00:57:39 dans ce type de situation parce qu'en fait,
00:57:41 il y a un flux qui est certes continu,
00:57:43 mais là, on est face à une situation avec, vous l'avez dit,
00:57:45 près de 10 000 personnes qui arrivent en 48 heures.
00:57:47 On devrait avoir des procédures d'urgence qui relèvent du continent.
00:57:52 Donc, non seulement de l'État italien, mais au-delà,
00:57:55 des procédures européennes.
00:57:57 Mais il n'y a que l'Europe qui doit agir,
00:57:58 puisque très certainement, très souvent,
00:58:00 on entend, si c'est à l'Europe de faire quelque chose,
00:58:02 c'est à l'Europe, c'est à l'Europe.
00:58:03 Et que fait l'Afrique ?
00:58:05 Pour lutter contre les passeurs.
00:58:05 L'Afrique, déjà, les pays essayent déjà de s'en sortir.
00:58:08 On voit, on a parlé à l'instant des instabilités politiques
00:58:11 dans certains pays qui ne présagent rien de bon, d'ailleurs,
00:58:13 sur la prospérité économique et qui présagent plutôt,
00:58:16 justement, plus d'arrivées de migrants,
00:58:18 sans parler de la crise climatique à laquelle on fait toutes et tous face.
00:58:22 Donc, le fléau, si je peux dire, humanitaire,
00:58:25 est loin de se tarir.
00:58:27 Il n'y a pas des profiteurs de crise, lorsque l'on évoque,
00:58:29 notamment, ces passeurs qui sont en fait des marchands de misère
00:58:31 et qui exploitent cette misère humaine ?
00:58:33 Oui, tout à fait.
00:58:34 Et d'ailleurs, le témoignage de la femme est assez saisissant,
00:58:36 parce que quand elle dit "ça a été très dur",
00:58:38 je pense qu'honnêtement, je pense qu'elle minimise,
00:58:40 c'est un dixième de ce qu'elle a vécu quand elle dit "ça a été très dur".
00:58:43 Parce qu'aujourd'hui, on a les témoignages.
00:58:45 On sait ce qui se passe, notamment en Libye,
00:58:47 et notamment pour les femmes,
00:58:48 les femmes seules avec des enfants à fortiori.
00:58:51 On sait les viols qui sont commis, les maltraitances inhumaines
00:58:55 qu'elles subissent par les passeurs,
00:58:56 mais par aussi des personnes qui sont là,
00:58:58 qui profitent de cette misère humaine.
00:59:00 Donc, évidemment, on ne peut pas se satisfaire de cette solution,
00:59:02 de la non-solution, en l'occurrence,
00:59:05 qui est le manque de coordination à l'échelle européenne.
00:59:08 Oui, c'est ça.
00:59:10 Je crois qu'il va falloir, tôt ou tard, trancher sur la vraie question.
00:59:12 C'est-à-dire que soit on accueille ces gens avec tout ce que ça implique,
00:59:16 il faut quand même comprendre que ça va créer immédiatement
00:59:18 un appauvrissement fort de la France,
00:59:20 parce que dès qu'on va avoir ouvert la boîte de Pandore,
00:59:22 on va se retrouver non pas avec des dizaines de milliers,
00:59:24 mais des centaines de milliers, voire des millions d'immigrants.
00:59:27 Ou alors, on leur interdit de venir,
00:59:29 et là, il faut être prêt à assumer les mesures qu'il faut prendre.
00:59:32 Mais je crois qu'effectivement,
00:59:33 on ne peut pas continuer comme ça indéfiniment,
00:59:34 avec d'un côté des messages humanistes
00:59:37 qui ne tiennent pas compte de la réalité économique de la France.
00:59:39 Je rappelle quand même qu'on a 4 millions de Français
00:59:41 qui sont mal logés aujourd'hui.
00:59:43 On a 10 millions de Français qui sont pauvres,
00:59:47 au sens de la définition du terme.
00:59:50 Que c'est très mal vécu dès qu'on a des migrants,
00:59:53 quels qu'ils soient, qui sont logés au frais des collectivités publiques,
00:59:56 pendant que les Français qui ont travaillé toute leur vie
00:59:57 sont parfois à la rue.
00:59:59 Et que donc, il faut mesurer tout ça.
01:00:01 Là, il y a un témoignage à Paris, où il y a eu 700,
01:00:04 imaginez-vous bien pour rejoindre vos propos à l'instant,
01:00:06 puis je vous redonne la parole,
01:00:07 700 candidats pour un logement de 10 mètres carrés à Paris,
01:00:12 de plus de 600 euros.
01:00:14 Je suis entièrement d'accord.
01:00:14 Et puis vous avez eu une association,
01:00:17 alors si on va, vous avez des associations qui attisent la haine
01:00:20 ou qui soufflent sur les braises,
01:00:22 comme la Chapelle debout,
01:00:23 qui a décidé d'envahir la moitié de la mairie de Paris,
01:00:25 et la maire de Paris n'a même pas appelé la police,
01:00:28 alors que tous ces gens étaient illégaux.
01:00:29 Donc quand on voit ça avec un peu de recul,
01:00:32 on se dit "attends, il y a quand même un problème".
01:00:33 Si moi je payais ma TVA avec 2 jours de retard, j'aurais une amende,
01:00:36 mais par contre, si tu es en situation illégale dans la mairie de Paris,
01:00:39 la police ne t'interpelle pas, il ne se passe rien.
01:00:41 Donc là, on a un besoin de clarification.
01:00:43 C'est-à-dire que soit, effectivement, on accepte,
01:00:45 on prend les mesures qu'il faut,
01:00:47 et on en assume le coût, aussi bien politique qu'économique,
01:00:50 ou alors on dit non,
01:00:52 mais dans ces cas-là, on assume aussi ce qu'il faut faire pour dire non.
01:00:54 On ne peut pas rester éternellement dans une posture de dire
01:00:56 "finalement, les migrants, on ne peut pas les accepter",
01:00:59 mais en contrepartie, je ne changerai pas mes lois,
01:01:01 je ne changerai pas mes principes, je ne changerai pas mes dogmes,
01:01:03 parce que pendant ce temps-là, ils arrivent par milliers,
01:01:05 et les solutions, on est bien obligés de les trouver.
01:01:07 - OK, vous arrivez, puis on écoutera Emmanuel Macron,
01:01:09 qui nous promet monts et merveilles quasiment tous les 18 mois.
01:01:13 - C'est vrai qu'il faut pointer d'abord et avant tout la catastrophe humanitaire.
01:01:17 Personne ne quitte son pays de gaieté de cœur.
01:01:19 Personne ne quitte sa famille, l'endroit où il est né, de gaieté de cœur.
01:01:22 Il y a un problème de subsistance, il y a un problème d'avenir,
01:01:25 il y a un problème de perspective,
01:01:26 donc pour des migrants qui vont chercher un Eldorado,
01:01:31 donc ailleurs que dans leur pays de naissance et d'origine.
01:01:35 Donc cette réalité, on doit la prendre en considération
01:01:37 et pas la balayer dans le revers de main,
01:01:38 parce que si nous étions dans leur cas, peut-être que nous ferions pareil.
01:01:41 Donc il faut quand même qu'on le dise d'abord et avant tout.
01:01:44 Après, ça ne veut pas dire que nous devons accueillir tous les migrants.
01:01:49 D'ailleurs, à la question que vous posez, c'est intéressant,
01:01:51 90% des migrants d'Afrique restent en Afrique, il faut quand même le dire.
01:01:56 Il n'y en a que 10% qui vont vers l'Europe.
01:01:58 Il y a 8,5 millions de migrants, en Afrique de l'Ouest,
01:02:02 90% restent dans la zone régionale, dans les pays voisins.
01:02:06 Donc ça veut dire que la première destination, la subversion migratoire,
01:02:11 telle qu'on le dit, ce n'est pas vers l'Europe, elle reste en Afrique.
01:02:14 Ce qui ne veut pas dire que les 10% restants ne doivent pas être gérés
01:02:18 par une politique à la fois d'accueil, d'intégration pour ceux qui relèvent du droit d'asile,
01:02:23 mais aussi de perspectives peut-être de retour avec des voies de coopération
01:02:28 et de co-développement avec leur pays,
01:02:30 pour qu'ils puissent avoir des perspectives chez eux.
01:02:32 Et c'est à ça qu'il faut qu'on s'attelle en Europe,
01:02:34 à avoir une vision claire de cette question-là.
01:02:36 Or, aujourd'hui, la vision n'est pas claire.
01:02:38 D'abord, il n'y a pas de politique migratoire européenne.
01:02:40 Nous ne sommes pas d'accord sur la manière dont nous devons gérer la question migratoire en Europe.
01:02:45 Entre les pays de l'Est, tels la Hongrie et autres, les pays d'Europe du Nord,
01:02:49 entre l'Allemagne qui a accueilli un million de migrants à un moment donné,
01:02:53 notamment des Syriens, parce qu'ils avaient des embellies économiques qui répondaient à des besoins,
01:02:58 aujourd'hui, ils n'en veulent plus.
01:03:00 Je veux dire, il n'y a pas de politique migratoire européenne.
01:03:02 Il faut que nous en ayons une, à la fois pour lutter contre les passeurs,
01:03:05 qui sont des criminels, qui utilisent la misère de ces gens-là,
01:03:09 et puis peut-être traiter plus rapidement qu'on ne le fait,
01:03:11 administrativement, ceux qui relèvent du droit d'asile, pour avoir un accueil digne.
01:03:15 Mais ceux qui ne relèvent pas du droit d'asile, il faut qu'ils retournent à leur pays d'origine.
01:03:18 Je veux dire, sinon, à un moment donné, on va avoir de manière incessante...
01:03:23 - Sauf que ce ne se passe pas.
01:03:25 - Et c'est pas ce que nous faisons.
01:03:26 - Il y a deux tiers des déboutés du droit d'asile qui ne retournent pas dans leur pays.
01:03:29 - 96% !
01:03:31 - C'est pas ce que nous faisons.
01:03:33 - Non, c'est deux tiers qui sont déboutés du droit d'asile, et quasiment 90% qui restent en France.
01:03:37 - Il y a 540.000 aujourd'hui.
01:03:38 - Il y a eu une légère amélioration, je crois, sur...
01:03:40 - Je ne comprends pas pourquoi on met autant de temps à statuer son demande administrative.
01:03:45 Pourquoi on met autant de temps ?
01:03:46 Là, on a les dix pays d'où proviennent les immigrants.
01:03:50 Sur les dix pays, la Guinée est en un,
01:03:54 et il y a le Mali,
01:03:58 il y a, pour certains, le Bangladesh, qui vient de l'autre côté.
01:04:01 Ce que je veux dire, il y en a deux qui relèvent du droit d'asile.
01:04:04 Deux sur les dix.
01:04:05 Donc, ça veut dire qu'à un moment donné, il faut qu'on statue plus rapidement.
01:04:08 Après, encore une fois, si on veut arrêter l'hémorragie...
01:04:11 - On met plus d'un an à statuer, avec les recours.
01:04:13 - Si on veut arrêter l'hémorragie, il ne faut pas donner du pognon au dictateur africain.
01:04:17 Il faut donner de l'argent, et il faut que nos entreprises installées en Afrique
01:04:21 fassent en sorte aussi que se développent ces pays-là.
01:04:24 Pour avoir des perspectives pour cette jeunesse africaine,
01:04:26 qu'elle n'ait plus envie de quitter leur pays.
01:04:28 Ça, c'est fondamental.
01:04:30 Or, la politique de co-développement, elle est belle, en théorie,
01:04:33 mais en pratique, elle est quand même assez pernicieuse.
01:04:36 - On écoute Emmanuel Macron qui a réagi à cette situation aujourd'hui.
01:04:40 - L'Europe doit mieux protéger ses frontières.
01:04:43 Il faut mieux prévenir ces départs du continent africain,
01:04:45 comme du Proche et Moyen-Orient.
01:04:47 Nous avons d'ailleurs, la France a porté cette action.
01:04:50 Renforcer les moyens de Frontex,
01:04:51 renforcer la protection de nos frontières communes.
01:04:54 Et la présidence française de l'Union européenne
01:04:56 a permis d'avancer dans cette direction.
01:04:59 Ensuite, une fois que les personnes sont sur le territoire européen,
01:05:02 il faut pouvoir instruire leur dossier tout en les protégeant.
01:05:05 C'est ce qui sera fait en l'espèce.
01:05:06 Et de voir si ce sont des personnes qui sont éligibles à l'asile
01:05:09 ou à une protection, ou qui ont vocation à être reconduites chez elles.
01:05:12 Et ça, il faut qu'en européen, on puisse le faire très efficacement,
01:05:15 c'est-à-dire avec des règles maintenant communes,
01:05:17 avec une efficacité des procédures, avec là aussi une solidarité.
01:05:21 Donc, nous agirons comme on a toujours fait,
01:05:23 avec rigueur mais humanité.
01:05:26 Notre devoir à tous Européens,
01:05:27 c'est de ne pas laisser l'Italie seule face à ce qu'elle vit aujourd'hui.
01:05:30 Je veux le dire très sincèrement à tous nos amis italiens,
01:05:33 je considère que c'est la responsabilité de l'Union européenne tout entière,
01:05:37 d'être aux côtés de l'Italie.
01:05:39 Mais encore dans le même temps, avec rigueur et humanité,
01:05:43 il peut être pétri de bonnes intentions,
01:05:44 mais le problème c'est que ce discours est peu ou prou
01:05:47 celui qui nous tenait il y a 18 mois,
01:05:48 lorsqu'il était à la tête de la présidence du Conseil de l'Union européenne.
01:05:52 On va l'écouter justement à ce sujet, c'est quasiment un calque.
01:05:56 Exactement.
01:05:58 Le sujet d'immigration et de nos frontières collectives
01:06:00 comme de nos règles intérieures,
01:06:02 est un sujet qui doit faire l'objet de discussions et de décisions politiques.
01:06:07 Et encore une fois, nous avons su le faire pour l'euro,
01:06:10 les ministres des Finances se réunissent de manière très régulière
01:06:13 pour décider sur, pas simplement la monnaie commune,
01:06:16 mais les règles budgétaires, les règles techniques qui régissent cet espace.
01:06:20 Il est maintenant nécessaire que les ministres de l'intérieur
01:06:22 puissent en faire de même sur Schengen,
01:06:24 et que de manière régulière, les chefs d'État et de gouvernement
01:06:27 soient nourris de ces décisions et puissent eux-mêmes trancher quelques sujets.
01:06:31 18 mois se sont écoulés entre temps.
01:06:35 Juste deux mots, parce que le président dit oui,
01:06:37 effectivement on renforce les mouvements de Frontex, les moyens de...
01:06:41 C'est vrai, le budget de Frontex
01:06:44 devrait atteindre 845 millions d'euros en 2023
01:06:46 contre 460 millions en 2020,
01:06:48 ce qui en fait l'agence opérationnelle la plus dotée de l'Union européenne.
01:06:51 Très bien, 1500 personnes.
01:06:55 On nous promet 10 000.
01:06:55 Le siège, 1500 personnes aujourd'hui,
01:06:58 le siège à Varsovie,
01:06:59 convenait que Varsovie, la capitale de l'Europe, fasse ses problèmes migratoires.
01:07:02 Deuxième chose qui a été citée, c'est l'OFPRA.
01:07:04 Je voudrais rebondir sur le sujet qu'a ouvert Karim tout à l'heure.
01:07:08 Il y a deux flux migratoires à vraiment séparer.
01:07:10 Le premier, c'est effectivement le flux migratoire africain,
01:07:13 et ensuite c'est le flux migratoire du Moyen-Orient,
01:07:15 le syrien, afghan, etc.
01:07:16 L'OFPRA, qui gère aujourd'hui
01:07:19 plus de 500 000 demandes d'asile,
01:07:21 parce qu'on en a 130 000 par an, mais ça scumule tout ça.
01:07:23 500 000, il y a 1000 personnes,
01:07:26 et il y a 300 enquêteurs.
01:07:27 300 enquêteurs, 500 000 personnes.
01:07:29 Je vous laisse deviner la qualité des enquêtes
01:07:32 quand on doit vérifier qu'un syrien qui arrive,
01:07:34 dit "écoutez, moi je suis chrétien, homosexuel,
01:07:37 on va me tuer chez moi, j'ai besoin de venir en France",
01:07:39 il n'a aucun moyen,
01:07:40 ils n'ont aucun moyen de vérifier quoi que ce soit.
01:07:43 C'est pour ça que je dis qu'il faut clarifier les choses
01:07:45 et donner des moyens ou pas.
01:07:46 Mais aujourd'hui, le système,
01:07:48 on a un système qui fonctionnait il y a 50 ans,
01:07:50 et aujourd'hui on n'est plus 50 ans en arrière.
01:07:52 Les flux ne sont plus les mêmes,
01:07:54 les demandes d'asile ne sont plus les mêmes,
01:07:56 les procédures sont détournées,
01:07:57 parce que le monde entier sait que quand vous venez en France
01:07:59 demander l'asile politique,
01:08:01 vous allez bénéficier de ça.
01:08:03 Il faut tout remettre à plat,
01:08:04 et il faut expliquer aux Français la vérité.
01:08:05 La vérité, c'est qu'on n'a pas les moyens aujourd'hui
01:08:07 même de traiter les dossiers.
01:08:09 - Isabelle H, qu'est-ce qu'on vous demande sur cette question ?
01:08:11 - Alors, moi j'ai pris la tâche...
01:08:12 - Que vous faites face !
01:08:12 - Oui, j'ai contacté les collègues de Monton,
01:08:16 le poste aux frontières de Monton,
01:08:18 qui est en frontière avec l'Italie,
01:08:20 et c'est vrai que...
01:08:21 - Gérald Darmanin y était il y a quelques jours.
01:08:23 - Oui, au niveau journalier,
01:08:24 on a 200-300 effectifs supplémentaires.
01:08:28 Donc on a réussi depuis le début,
01:08:30 depuis janvier 2023,
01:08:32 à effectuer 24 000 interceptions,
01:08:35 ce qui est un très bon chiffre pour le coup.
01:08:37 On a une petite problématique sur la gestion des mineurs,
01:08:39 parce que quand une personne se déclare mineure,
01:08:41 on en a 4 à 5 000,
01:08:43 on doit les placer en foyer.
01:08:44 - Vous faites quoi ces 24 000 personnes ?
01:08:45 - Bah, alors, les 24...
01:08:47 On les renvoie vers l'Italie.
01:08:49 Ah oui, non mais ça c'est...
01:08:50 - C'est extraordinaire !
01:08:51 - Oui, mais ça, nous...
01:08:52 - C'est extraordinaire !
01:08:53 - Nous, on fait notre travail.
01:08:54 - Non mais, bien évidemment,
01:08:55 mais c'est extraordinaire,
01:08:56 c'est-à-dire que c'est un problème à l'échelle européenne,
01:08:58 et on se dit, c'est génial, regardez,
01:09:00 Gérald Darmanin y était il y a deux jours,
01:09:01 on renvoie tous les migrants vers l'Italie.
01:09:03 - Ah oui, mais c'est...
01:09:04 - Et que souhaite-t-il faire ?
01:09:05 - Ah, ça, après, c'est encore autre chose.
01:09:06 Là, la grosse problématique à laquelle...
01:09:07 - Soit ils vont passer par une autre frontière
01:09:10 pour arriver en France, soit ils vont en Allemagne,
01:09:12 soit ils vont dans un autre pays.
01:09:13 - Et sachons que la problématique à laquelle
01:09:15 mes collègues doivent faire face,
01:09:16 c'est que certes, il y a 200, 300 renforts,
01:09:19 mais ce sont des forces mobiles,
01:09:22 comme je vous disais tout à l'heure,
01:09:24 - De manière pérenne.
01:09:25 - Voilà, exactement.
01:09:26 Et les collègues de la police aux frontières
01:09:27 ne sont que 90,
01:09:28 il nous faudrait au moins 30 effectifs de plus,
01:09:30 notamment judiciaires,
01:09:31 pour travailler avec les polices italiennes,
01:09:33 pour justement remonter sur les réseaux.
01:09:35 Et après, vous avez un gros souci,
01:09:37 soit vous avez une partie des migrants
01:09:39 qui vont vers Calais pour aller en Angleterre,
01:09:41 et ceux qui ont pour objectif de rester en France,
01:09:43 soit ils vont vers Marseille,
01:09:44 soit dans les grandes villes, comme en région parisienne.
01:09:46 Et là, comme vous l'avez dit tout à l'heure sur le tract,
01:09:48 la problématique, c'est qu'on n'a pas assez du tout d'enquêteurs.
01:09:51 On attend, rien que sur la Paris-Petite-Couronne,
01:09:54 il nous manque 100 policiers.
01:09:56 Et donc, ça devient complètement ingérable.
01:09:58 On le voit avec les évasions qui se multiplient
01:10:01 au niveau des centres de rétention administratif.
01:10:04 Et pour nous, c'est une grosse problématique.
01:10:06 C'est bien, avec nous, nos équipes sont allées sur place,
01:10:08 non loin de Menton, plus précisément à Vintimille,
01:10:11 pour voir ce qui se passe avec ces migrants qui arrivent
01:10:14 et qui tentent de franchir la frontière italienne
01:10:16 pour aller vers la France,
01:10:17 et pour certains d'entre eux, vers le Royaume-Uni,
01:10:20 avec ce drame qui se passe en ce moment en mer Méditerranée,
01:10:23 mais qui se déroule également dans la Manche,
01:10:27 ce qui est terrible et rien n'est fait.
01:10:29 Lorsque je vous écoute, et bien évidemment,
01:10:31 c'est ce qu'on vous demande,
01:10:32 24 000 interceptions, on les renvoie vers l'Italie,
01:10:34 on ne fait que mettre la poussière sous le tapis,
01:10:36 c'est terrible.
01:10:37 À tout de suite.
01:10:38 On poursuit la discussion autour de ce qui se passe
01:10:46 sur l'île de Lampedusa.
01:10:48 Dans un instant, on se rendra notamment à Vintimille
01:10:50 pour faire un état des lieux de la situation sur place,
01:10:52 où vous nous expliquiez, à l'instant,
01:10:54 au redabellage durant la coupure pub,
01:10:56 que très certainement, les personnes qui sont
01:10:58 sur l'île de Lampedusa arriveront
01:11:02 au niveau de la frontière franco-italienne
01:11:04 dans une dizaine de jours,
01:11:05 avec cette pression qui va se poursuivre,
01:11:08 à la fois sur les côtes italiennes,
01:11:11 mais dans quelques jours, sur les frontières françaises.
01:11:13 Mais avant cela, un rappel des principales actualités.
01:11:15 Vous êtes tout sourire d'ores et déjà, Simon Guilain.
01:11:18 J'espère que vous allez nous parler
01:11:20 d'actualités heureuses également.
01:11:22 Malheureusement non.
01:11:22 Malheureusement non.
01:11:24 On commence avec cette information.
01:11:25 La présidente du groupe LFI à l'Assemblée,
01:11:27 Mathilde Panot, s'est exprimée après une rencontre
01:11:30 avec la Première ministre Elisabeth Borne.
01:11:32 C'est comme si on parlait face à un mur,
01:11:34 a-t-elle déclaré après un entretien d'une heure et demie
01:11:36 avec la Première ministre.
01:11:38 La chef du gouvernement qui reçoit tour à tour
01:11:39 les partis politiques et les groupes parlementaires
01:11:41 sur les sujets de la rentrée.
01:11:43 Le procès de deux hommes impliqués dans la mort
01:11:45 de Philippe Munguiau s'est ouvert ce vendredi
01:11:47 aux assises des Pyrénées-Atlantiques.
01:11:50 Le 5 juillet 2020, ce chauffeur de bus
01:11:52 avait été roué de coups par deux passagers
01:11:54 qui refusaient de porter un masque sanitaire.
01:11:56 Les deux accusés ont exprimé leurs regrets.
01:11:58 L'un assure ne pas être un monstre,
01:12:00 l'autre a affirmé vouloir payer sa dette.
01:12:02 Et puis en Indre-et-Loire, trois mineurs radicalisés
01:12:05 de 15 et 16 ans ont été interpellés
01:12:07 et mis en examen à Paris par un juge antiterroriste.
01:12:10 Ils sont soupçonnés de projets violents
01:12:11 et de vouloir se rendre en Syrie.
01:12:13 Ils ont été interpellés après avoir été repérés au printemps
01:12:16 en train de tester des explosifs artisanaux.
01:12:19 Deux d'entre eux ont été placés en détention provisoire.
01:12:21 Le troisième a été placé sous contrôle judiciaire.
01:12:25 On vous retrouve d'ici une petite trentaine de minutes
01:12:27 pour un nouveau point sur l'actualité.
01:12:28 Quant à nous, nous allons regarder ce reportage sur place
01:12:32 réalisé par nos équipes, notamment Fabrice Elsner,
01:12:35 pour rendre compte de la situation
01:12:38 à la frontière franco-italienne.
01:12:40 Vous nous parliez de 24 000 interpellations
01:12:43 qui ont été effectuées ces derniers mois.
01:12:45 26 000 ?
01:12:46 Non, 24 000.
01:12:46 24 000 interpellations avec ces migrants
01:12:50 qu'on renvoie vers l'Italie.
01:12:53 Je ne suis pas sûr que cela nous permette
01:12:54 de résoudre durablement la situation.
01:12:56 Mais en tout cas, vous faites votre travail,
01:12:58 c'est ce qu'on vous demande.
01:12:59 Et on va voir justement ce qui se passe sur place
01:13:02 avec cette pression qui s'accentue
01:13:05 et des effectifs de police qui sont en sous-nombre.
01:13:08 Depuis plusieurs semaines,
01:13:10 Daphi et François errent dans les rues de Vintimille.
01:13:13 Arrivés depuis la Tunisie, avec quelques euros en poche,
01:13:16 les deux migrants guinéens peinent à se nourrir.
01:13:18 Leur objectif, rejoindre la France.
01:13:20 Je n'arrive pas à m'adapter dans les autres pays
01:13:23 à ce qui concerne la langue.
01:13:24 On ne peut pas dire 100% qu'il y a travail en France
01:13:27 parce qu'il y a beaucoup de Français qui sont là-bas
01:13:29 et qui ne travaillent même pas.
01:13:30 Donc on vient pour tenter nos chances.
01:13:33 Pour traverser la frontière,
01:13:34 les deux hommes privilégient les montagnes.
01:13:36 Passer en train s'avère beaucoup plus compliqué.
01:13:39 J'ai été arrêté deux fois par la police française
01:13:41 et j'ai été refoulé.
01:13:43 Tous ces trains sont contrôlés.
01:13:45 Certains des habitants de Vintimille
01:13:46 ne supportent plus la présence de ces migrants,
01:13:49 synonyme pour eux d'insécurité.
01:13:51 Ce n'est pas possible de se promener tranquillement.
01:13:53 Ils font des bagarres, ils picolent.
01:13:57 Surtout le soir, la nuit, au bord de mer.
01:14:00 À l'heure de trouver des solutions,
01:14:02 les propositions sont plus ou moins radicales.
01:14:05 Il faut commencer à dire stop.
01:14:06 Première chose, vous n'avez pas une maison,
01:14:08 vous n'avez pas un travail, vous ne parlez pas la langue.
01:14:10 Il faudrait en Europe se partager les problèmes.
01:14:15 Une solidarité européenne qui tarde à se faire sentir.
01:14:18 L'Allemagne a fait savoir ces dernières heures
01:14:20 qu'elle n'acceptait plus les migrants venant d'Italie.
01:14:23 Qui paye le manque de volonté politique ?
01:14:27 Qui paye le manque de cohésion au niveau européen ?
01:14:31 Les habitants.
01:14:32 C'est terrible, c'est énervant.
01:14:34 Oui, je pense que ce que tout le monde constate,
01:14:37 c'est l'impuissance, le manque de coopération européenne aujourd'hui.
01:14:40 Et je pense qu'on n'y arrivera pas réellement
01:14:42 si on ne fait pas preuve d'un tout petit peu de cohésion
01:14:45 à un moment donné.
01:14:46 C'est-à-dire que...
01:14:47 On demandait peut-être beaucoup à nos dirigeants.
01:14:49 Oui, mais justement, c'est pour ça que les élections européennes
01:14:52 sont importantes, toutes les élections sont importantes.
01:14:54 Mais là, je pense qu'on est à quelques mois
01:14:56 d'une élection européenne.
01:14:57 Et je pense qu'au bout d'un moment,
01:14:59 en fait, je pense que ça démontre une chose,
01:15:00 c'est que les approches nationalistes ne fonctionnent pas.
01:15:04 Elles démontrent toutes leurs limites
01:15:06 face à des situations telles que celles-ci.
01:15:09 Et on voit bien que l'idée qui consiste à dire
01:15:12 "chacun protège ses propres frontières"
01:15:15 et finalement, il n'y a aucune espèce de solidarité
01:15:19 européenne globale sur le continent qui s'organise.
01:15:22 Chacun se renferme sur soi et cet entre-soi
01:15:24 ne mène absolument à rien.
01:15:26 Donc, je pense que ça, c'est quand même une des leçons
01:15:28 qu'on doit essayer de tirer de la situation
01:15:31 dans laquelle on se trouve.
01:15:32 Et donc, on voit bien, là encore une fois, l'importance...
01:15:34 Je vais me faire l'avocat du diable, mais excusez-moi,
01:15:36 malheureusement, ça ne marche pas également
01:15:39 entre personnes dites progressistes.
01:15:42 C'est-à-dire que lorsque l'on voit ce qui se passe en France,
01:15:45 lorsque l'on voit ce qui se passe en Espagne, en Italie, en Grèce, etc.,
01:15:47 les pays européens n'arrivent pas à s'entendre ensemble.
01:15:49 Donc, on peut comprendre que certains pays
01:15:51 décident de refermer leurs frontières.
01:15:53 Et d'ailleurs, ces élections européennes,
01:15:56 et on entend certains élus,
01:15:58 veulent faire de ces élections un référendum
01:16:01 pour ou contre l'immigration
01:16:03 et pour ou contre l'immigration totale,
01:16:05 c'est-à-dire légale et illégale.
01:16:06 Je pense que la question, ça va être surtout de savoir
01:16:08 quel type de politique migratoire on veut.
01:16:10 On voit bien que personne ne se satisfait
01:16:12 de cette situation en Italie.
01:16:14 Vous avez Giorgia Melloni qui a été élue justement
01:16:16 en faisant campagne sur la lutte
01:16:18 contre l'immigration de cette nature.
01:16:20 Est-ce que vous avez le sentiment que les choses se sont améliorées ?
01:16:22 Aujourd'hui, Giorgia Melloni, je pense qu'elle est bien contente
01:16:24 d'aller toquer à la porte des partenaires européens
01:16:26 pour demander un petit peu de solidarité,
01:16:28 de coopération entre États.
01:16:29 Donc, on voit bien l'importance...
01:16:30 Excusez-moi, les pays pensent à eux.
01:16:32 La porte, elle est fermée.
01:16:33 Eh bien, c'est bien tout le problème.
01:16:35 C'est tout ce que nous...
01:16:35 L'Allemagne a décidé de refuser de prendre les migrants
01:16:38 qui arrivent en ce moment en Italie.
01:16:39 C'est ce que je vous explique.
01:16:40 Pour moi, la limite du raisonnement nationaliste,
01:16:42 elle se montre dans toute sa splendeur.
01:16:46 Contrairement à ce qui a été dit tout à l'heure.
01:16:47 Moi, je me demande quand même, est-ce qu'on n'est pas dans un moment
01:16:50 où on pourrait aussi bénéficier d'une certaine forme d'opportunité,
01:16:55 comme ça avait été le cas pour l'Allemagne, par exemple, à un moment,
01:16:58 à une heure où tout le monde parle de réindustrialiser la France.
01:17:01 Vous demandez à un seul patron aujourd'hui en France
01:17:03 s'il arrive à recruter dans des métiers,
01:17:05 notamment ceux qui sont peu ou pas qualifiés.
01:17:07 Excusez-moi, mais tous les patrons de France
01:17:09 ont des difficultés à recruter dans un certain nombre de secteurs.
01:17:11 Et il y a beaucoup d'immigrés qui participent justement
01:17:14 à la vie sociale et à la vie économique du pays.
01:17:16 On a des besoins en santé qui explosent.
01:17:18 On a des besoins dans le BTP qui explosent.
01:17:19 On a des besoins dans tout un tas de secteurs,
01:17:21 l'hôtellerie, la restauration.
01:17:22 Donc, ces gens, des personnes...
01:17:24 Donc, à la fois, c'est faire preuve d'humanité et d'humanisme
01:17:26 et d'accueillir dans des conditions dignes et de dire oui,
01:17:28 vous avez la possibilité de venir trouver un destin différent
01:17:31 que celui que la vie vous a promis jusqu'à maintenant ici.
01:17:34 Et vous êtes bienvenus et on vous accueille.
01:17:36 Si vous travaillez, si vous êtes sérieux,
01:17:37 vous allez vous en sortir et aider peut-être votre famille
01:17:39 qui est restée dans un autre milieu.
01:17:41 On les loge où ?
01:17:42 Oui.
01:17:42 Ah mais...
01:17:43 Enfin moi, pourquoi pas ? Soyons humanistes.
01:17:45 Mais moi, c'est que des fois...
01:17:46 Et je me fais de nouveau l'avocat du diable.
01:17:47 Mais je pense à ces Français qui nous écoutent.
01:17:50 Pourquoi pas ? Pourquoi pas ?
01:17:51 Et je pense que les Français sont prêts à accueillir
01:17:53 énormément de personnes.
01:17:54 Et on l'a montré dans le passé.
01:17:56 Et je vais vous redonner l'exemple de tout à l'heure.
01:17:58 Paris, pour un 10 mètres carrés,
01:18:00 un 10 mètres carrés, à 600 euros, 700 candidats.
01:18:03 Je sais bien, mais je pense qu'il ne faut pas reposer
01:18:05 les misères et les difficultés sociales.
01:18:08 Mais ça fait des années qu'on nous parle de l'appel d'air.
01:18:10 Laissez-moi juste...
01:18:11 L'appel d'air, c'est la dégradation des situations
01:18:14 dans leur pays d'origine.
01:18:16 Et la crise climatique.
01:18:17 Petite précision, je vais le faire de force.
01:18:20 Encore une fois, sur ce thème-là,
01:18:23 comme sur le thème judiciaire avant,
01:18:25 j'ai fortement le sentiment que d'un côté ou de l'autre,
01:18:28 on essaie surtout d'instrumentaliser un certain discours
01:18:31 déjà prémâché pour essayer de le coller là
01:18:33 et de récupérer un peu d'électorat
01:18:34 ou de rester dans les clous idéologiques.
01:18:36 Je pense modestement,
01:18:38 et je pense que l'expérience nous prouve
01:18:39 que jusque-là, j'ai malheureusement plutôt raison,
01:18:42 c'est de la réelle politique qu'il faut ici.
01:18:44 Alors vous, vous chantez les louanges de l'Europe,
01:18:45 c'est génial, c'est une bonne...
01:18:47 Vous avez d'ailleurs fait un lapsus intéressant,
01:18:48 vous parlez de nationaliste au lieu de national,
01:18:50 ce qui n'est pas exactement la même chose.
01:18:51 Solution nationaliste au lieu de solution nationale.
01:18:54 Je pense que c'est un lapsus.
01:18:55 Une solution nationale ou une solution européenne,
01:18:57 ce sont des décisions de réelle politique.
01:18:59 Il n'y a pas un gris-gris qui va marcher.
01:19:01 A l'évidence, l'Europe ne s'entendra pas
01:19:04 sur une politique européenne.
01:19:05 Elle ne s'entendra pas.
01:19:06 L'économie allemande exige d'autres choses
01:19:09 que l'économie française.
01:19:10 L'Italie est dans une situation économique distincte
01:19:12 de la Hongrie ou d'un autre pays d'Europe.
01:19:14 Donc il faut arrêter, je pense, de se bercer d'illusions.
01:19:17 Et constatons que de toute façon,
01:19:19 on pourra progresser ensemble.
01:19:20 C'est une très bonne idée,
01:19:21 mais on n'ira pas vers une solution ferme.
01:19:23 En réelle politique, qu'est-ce qu'on peut faire ?
01:19:26 Est-ce qu'on peut ici gérer ces flux migratoires ?
01:19:29 Non, on les traite de manière déshumanisée.
01:19:31 Je suis le premier à le regretter
01:19:32 parce qu'on n'a pas les moyens de les traiter.
01:19:34 La plupart du temps,
01:19:35 ils sont refoulés d'un pays puis de l'autre,
01:19:37 en ping-pong humanitaire inacceptable,
01:19:40 et je l'entends moi aussi.
01:19:41 Mais est-ce qu'on ne peut pas commencer
01:19:42 à s'entendre au moins sur un point,
01:19:44 c'est-à-dire regarder quelles sont les causes premières
01:19:47 et arrêter d'être en Europe les sujets,
01:19:50 les victimes d'une politique migratoire
01:19:52 qui est aussi instrumentalisée,
01:19:53 pas seulement par des passeurs,
01:19:55 ça c'est le morceau petit de la loupe,
01:19:57 mais aussi par des pays et des régimes
01:19:59 qui ont beaucoup à se reprocher
01:20:00 et qui utilisent la politique migratoire
01:20:02 pour mettre l'Europe en difficulté
01:20:04 sur le plan humanitaire
01:20:05 à chaque fois qu'on veut avancer un agenda politique.
01:20:08 C'est énerveux, puis Marc Varmo.
01:20:10 En l'occurrence, j'ai l'impression que la manipulation
01:20:12 et l'instrumentalisation politique
01:20:13 est plutôt en l'occurrence, par exemple,
01:20:15 du côté de l'extrême droite en France
01:20:16 avec des mises en scène un petit peu sordides,
01:20:18 quand même, il faut le dire.
01:20:19 Je pense à Marion Maréchal-Le Pen
01:20:21 ou des sorties qu'on entend dans des sens
01:20:23 où on vient filmer les gens
01:20:25 dans des situations catastrophiques
01:20:26 et expliquer à quel point c'est inacceptable.
01:20:28 Il ne faut surtout pas qu'il y en ait un qui mette un pied en France.
01:20:29 Il y a une part d'instrumentalisation aussi
01:20:31 de la part, par exemple, de la maire de Paris,
01:20:34 lorsque l'on voit ces millions d'euros
01:20:36 qui sont donnés à certaines ONG
01:20:38 et qu'ensuite on entretient à la misère
01:20:40 avec ces migrants qui arrivent sur le parvis
01:20:43 de l'hôtel de ville de la ville de Paris
01:20:45 et qui sont dans des tentes.
01:20:47 Bien sûr, mais si vous faites référence à SOS Méditerranée,
01:20:49 je vous confirme que la ville de Paris
01:20:51 est très fière d'accorder des subventions
01:20:52 à SOS Méditerranée
01:20:53 pour éviter que les gens se noient en mer.
01:20:55 Très fière aussi de voir 700 candidats
01:20:57 pour un logement à 600 euros de 10 mètres carrés.
01:21:00 Je pense que c'est à peu près
01:21:01 ce qu'il a dit tout à l'heure.
01:21:02 Vous savez qu'à Paris, on a une ambition
01:21:03 de porter à 40% le logement public sur la capitale.
01:21:05 Donc, en l'occurrence, on est à plus de 25%.
01:21:07 Pour 80% de la population
01:21:09 qui pourrait bénéficier de ces logements,
01:21:11 tellement le prix des logements a augmenté à Paris.
01:21:15 Mais on lutte contre ça comme vous,
01:21:16 mais on ne va peut-être pas opposer les uns aux autres.
01:21:19 Et contrairement à ce qui a été dit,
01:21:20 il faut faire des situations face à l'hôtel de ville.
01:21:23 Évidemment, nous réagissons en lien avec la préfecture aussi,
01:21:25 qui est en charge de reloger
01:21:26 et notamment sur la question des hébergements d'urgence,
01:21:28 mais au-delà, sur la question des situations pérennes
01:21:30 pour les personnes qui sont sur le territoire.
01:21:32 Je crois qu'il y a aussi des sujets...
01:21:34 Moi, je veux pas m'affronter avec vous
01:21:35 parce que je suis pas d'accord avec vous.
01:21:37 Et vous m'avez fait comprendre
01:21:38 que vous n'étiez pas d'accord avec moi.
01:21:39 Tant mieux.
01:21:40 Mais je veux pas rentrer dans le dogmatique,
01:21:41 je veux juste être dans le réel.
01:21:42 Par exemple, lorsque l'on parle de la situation de l'emploi,
01:21:45 que ce soit en Allemagne ou en France,
01:21:46 si on dit, vous comprenez,
01:21:47 aujourd'hui, il y a un certain nombre d'emplois non pourvus en France
01:21:50 et on a donc besoin de main d'œuvre.
01:21:53 Et on oublie juste qu'on a effectivement 7% de chômeurs en catégorie A
01:21:58 et puis on a inventé il y a quelques années la catégorie B et C
01:22:00 parce qu'en France, quand vous travaillez deux heures par jour
01:22:02 mais que vous voulez travailler en temps plein,
01:22:04 vous n'êtes pas un chômeur au sein de la statistique.
01:22:05 En réalité, vous avez 10 millions de personnes en France
01:22:08 qui veulent travailler, qui cherchent un emploi,
01:22:10 qui en ont pas ou qui en ont pas assez.
01:22:11 Et en face, vous avez 700 000 emplois non pourvus.
01:22:13 Enfin, 700 000 emplois non pourvus officiels.
01:22:16 Vous savez ce que c'est qu'un emploi non pourvu en France ?
01:22:18 C'est un chef d'entreprise, un employeur,
01:22:20 qui va chez Pôle emploi et qui dit,
01:22:22 voilà j'ai besoin d'un boulanger, voilà j'ai besoin d'un manœuvre.
01:22:24 Si vous êtes comme moi, vous cherchez 10 personnes
01:22:26 mais que vous n'allez pas voir Pôle emploi,
01:22:28 et bien officiellement, moi j'ai zéro emploi non pourvu.
01:22:30 La réalité c'est qu'il y a 2 millions d'emplois non pourvus en France.
01:22:32 Et ces chiffres, ils font peur,
01:22:33 parce qu'on a d'un côté 2 millions d'emplois non pourvus
01:22:36 et de l'autre côté 10 millions de personnes qui ne travaillent pas.
01:22:38 Il faudrait peut-être commencer par se poser les bonnes questions.
01:22:40 Moi j'ai une usine dans une ville où il y a 4% de chômeurs.
01:22:43 Vous interrogez tout le monde dans cette ville,
01:22:44 on vous dit en réalité il y a 3% de gens qui ne veulent pas bosser.
01:22:47 Donc il y a un moment, il faut aussi taper du poing sur la table
01:22:49 et dire voilà, on a un problème d'emploi,
01:22:51 il faut que les gens qui n'ont pas de travail, travaillent.
01:22:53 Il faut que les gens ne puissent pas continuer à dire voilà,
01:22:56 moi j'ai envie de faire de la sociologie, de la littérature,
01:22:59 je vais avoir un diplôme,
01:23:01 il y a 160 000 sur 170 000 qui vont finir au chômage,
01:23:04 mais ce n'est pas grave, j'ai fait les études que je veux
01:23:05 et moi, état généreux, je vais vous payer du chômage.
01:23:09 Il faut arrêter cette logique-là.
01:23:10 En France, on a un besoin de main-d'œuvre effectivement,
01:23:13 c'est vrai, c'est clair, mais on a aussi beaucoup de chômeurs
01:23:15 et tant qu'on aura beaucoup de chômeurs,
01:23:17 on ne pourra pas prétendre faire venir des gens de l'étranger
01:23:19 parce que ce n'est pas comme ça que ça marche.
01:23:21 On va écouter Matteo Salvini et je vous donne la parole
01:23:23 dans un instant Karim Zaribi,
01:23:24 qui a un constat sévère sur la situation actuellement en Europe.
01:23:28 Matteo Salvini, qu'on va écouter dans un instant
01:23:31 et qui parle d'une Europe qui est en train de mourir
01:23:33 face à cette pression migratoire
01:23:35 et je pense que ça va vous faire réagir autour de la table
01:23:38 et peut-être vous Karim Zaribi.
01:23:42 Je l'ai dit dès le début, ce qui se passe à Lampedusa,
01:23:46 c'est la mort de l'Europe.
01:23:47 Le bébé mort dans l'accident d'un bateau de migrants mercredi
01:23:54 représente la mort de l'Europe,
01:23:56 sa mort politique, culturelle, sociale et en termes de valeur,
01:24:00 parce que l'Italie est seule.
01:24:02 Ajouté à cela, le calendrier malheureux
01:24:06 dans lequel Berlin et Paris ont déclaré
01:24:08 qu'ils allaient fermer les frontières.
01:24:12 Aujourd'hui, un ministre français a répété
01:24:14 qu'il voulait blinder la frontière de Vintimille.
01:24:17 Je ne sais pas où se trouve la solidarité,
01:24:19 l'inclusion, le partage, le vert, le vert.
01:24:23 En fait, nous devons faire cavalier seul.
01:24:25 Il faisait référence à Gérald Darmanin,
01:24:28 qui s'est donc déplacé à Menton, on va l'écouter,
01:24:30 et qui parle d'une border force pour tenter d'empêcher
01:24:33 les migrants qui arrivent en Italie
01:24:36 d'ensuite rejoindre la France.
01:24:38 Si on voit que la pression migratoire en France
01:24:41 a baissé entre la frontière française et espagnole,
01:24:44 et elle a baissé entre la frontière française et l'Angleterre,
01:24:46 elle a augmenté à la frontière italienne
01:24:48 du fait des désordres, notamment en Afrique,
01:24:50 et la déstabilisation que connaît la Libye ou la Tunisie,
01:24:53 qui s'est accélérée, et nous avons une augmentation
01:24:55 de 100% des flux du côté de la frontière italienne,
01:24:58 qui touche évidemment le département des Alpes-Maritimes,
01:25:00 mais aussi tous les départements des Alpes.
01:25:01 Et donc, nous avons décidé, à la demande du président
01:25:03 de la République, de créer une border force,
01:25:05 c'est-à-dire de prendre l'ensemble de l'administration,
01:25:07 ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent,
01:25:08 sous un commandement unique,
01:25:10 ce qui est celle des préfets,
01:25:12 où on a effectivement ces renforts très importants
01:25:14 de policiers et de gendarmes,
01:25:16 mais aussi un doublement des effectifs douaniers,
01:25:18 et notamment au péage de la Turbie ici,
01:25:20 un doublement des effectifs sentinelles,
01:25:21 c'est-à-dire les militaires qui, notamment dans la montagne,
01:25:23 peuvent reconnaître les passages nocturnes notamment,
01:25:27 comme cela nous a été expliqué,
01:25:29 et puis ce qui est très important,
01:25:30 c'est l'utilisation des nouvelles technologies,
01:25:31 avec deux types d'opérations,
01:25:33 et permis avec des drones.
01:25:35 Qu'avez-vous à dire ?
01:25:36 Non mais, c'est intéressant parce que
01:25:39 on voit bien que le défi qui se présente à nous,
01:25:41 c'est de nous positionner entre,
01:25:44 c'est vrai, un nationalisme grimpant
01:25:47 au sein de l'Union européenne,
01:25:49 avec lors des élections une extrême droite
01:25:51 de plus en plus forte dans de nombreux pays européens,
01:25:54 ce qui signifie quand même qu'il y a un écho
01:25:57 aux logiciels politiques de cette mouvance,
01:26:00 et l'humanisme un peu béat,
01:26:03 dont font preuve un certain.
01:26:05 Et on est un peu pris en tonaille
01:26:07 entre ceux qui veulent ériger des murs,
01:26:09 en nous disant "il ne faut accueillir plus personne",
01:26:12 et ceux qui voudraient accueillir
01:26:13 toute la misère du monde.
01:26:15 Or la réalité c'est où on met le curseur,
01:26:18 et comment on fait de cette politique
01:26:20 une politique pragmatique,
01:26:23 je dirais tout en ne perdant pas de vue
01:26:26 le fait qu'on ne peut pas faire n'importe quoi,
01:26:28 parce qu'il y a aussi des limites,
01:26:30 en termes d'intégration, en termes d'accueil,
01:26:32 en termes d'acceptation.
01:26:35 Quand vous avez des Français qui dorment dehors,
01:26:37 aujourd'hui qu'on ne peut pas loger,
01:26:39 combien de présidents nous ont dit zéro SDF ?
01:26:42 Il y en a de plus en plus.
01:26:43 Il y en a un qui nous a dit ça assez récemment,
01:26:45 en 2017 c'était avant Léon et Emmanuel Macron
01:26:47 à son arrivée à l'élection.
01:26:48 Et quand on voit des migrants arriver,
01:26:49 ils s'ajoutent au SDF existant.
01:26:51 Donc on se dit finalement,
01:26:53 nos capacités d'accueil sont limitées.
01:26:56 Et quand je dis ça,
01:26:57 je ne ferme pas la porte à ce que dit
01:26:59 mademoiselle qui est à ma droite,
01:27:00 la représentante du Parti Socialiste,
01:27:01 parce qu'on a à peu près 800 000 clandestins
01:27:04 dans le pays qui beaucoup travaillent.
01:27:08 Et là aussi la question se pose,
01:27:09 ils sont là, sur notre sol.
01:27:11 Ils travaillent pour beaucoup d'entre eux.
01:27:13 Ils ont donc démontré une volonté d'intégration.
01:27:16 Pourquoi ne pas régulariser ceux-là au moins,
01:27:19 pour éviter qu'ils soient dans la clandestinité
01:27:22 et victimes d'un esclavagisme ?
01:27:23 Ce qui ne veut pas dire qu'il faut régulariser tout le monde,
01:27:25 ou qu'il faut accueillir tous ceux aujourd'hui qui arrivent.
01:27:27 Donc c'est pour ça que, où on met le curseur ?
01:27:29 - On est dans une hypocrisie totale sur toutes ces questions,
01:27:31 et vous le savez.
01:27:32 - Où on met le curseur ?
01:27:33 Mélanie nous avait dit qu'elle allait gérer
01:27:35 le problème migratoire italien.
01:27:36 On voit bien que les discours ne suffisent pas.
01:27:38 Par là, on parlait des discours politiques.
01:27:39 Qu'ils soient nationalistes ou qu'ils soient humanistes BA,
01:27:43 ça ne répond pas aux enjeux.
01:27:45 Moi encore une fois, je le dis, la vraie solution,
01:27:48 et encore faut-il qu'on le fasse,
01:27:49 mais là collectivement,
01:27:51 c'est de gérer le problème à la source.
01:27:54 Il ne faut pas que ces gens-là aient envie
01:27:55 de quitter leur pays d'origine.
01:27:57 On va le comprendre ça ?
01:27:59 Personne n'empêchera les gens de vouloir mourir en mer,
01:28:02 de prendre ce risque-là,
01:28:03 s'il n'y a pas de perspective dans leur pays.
01:28:05 C'est quand même simple à comprendre.
01:28:07 Toutes les vagues migratoires de l'histoire du monde
01:28:09 se sont faites parce que les gens étaient dans la misère.
01:28:12 Et on a accueilli des vagues migratoires intra-européennes
01:28:15 parce qu'il y avait des gens qui étaient dans la misère
01:28:16 ou subissaient un régime qui était inacceptable.
01:28:19 Le fascisme d'un côté, le franquisme de l'autre,
01:28:21 ça existait quand on a eu l'immigration espagnole, italienne.
01:28:25 - On parlait des discours, on a entendu Emmanuel Macron,
01:28:27 on a entendu Matteo Salvini, on a entendu Gérald Darmanin,
01:28:30 qui a parlé des passeurs.
01:28:32 - Que fait-on ensemble au sein de l'Union européenne
01:28:34 pour éviter que cette jeunesse quitte l'Afrique ?
01:28:37 C'est ça le vrai sujet.
01:28:38 Parce que si c'est simplement ériger des murs
01:28:41 ou dire il faut accueillir tout le monde,
01:28:42 on s'en sortira jamais.
01:28:44 On sera pris dans la tonaille de ce discours politicien
01:28:46 qui instrumentalisera les gens à quelques mois des élections.
01:28:50 - Justement, on va écouter Gérald Darmanin
01:28:52 qui évoque la loi Asile et Migration
01:28:53 qui traîne sur son bureau depuis un an et demi.
01:28:56 On verra si on arrive à s'entendre sur cette question,
01:28:59 à prendre un peu de hauteur, vous en parliez, Céline Hervieux,
01:29:02 pour tenter de résoudre la situation.
01:29:03 Je crois qu'on a tous la réponse.
01:29:05 Oui, c'est mal parti autour de cette table.
01:29:07 - La loi Immigration que nous portons,
01:29:10 on pourra en discuter avec l'ensemble des forces
01:29:12 réunies au Parlement,
01:29:13 mais elle donne aux policiers et aux gendarmes,
01:29:14 très concrètement, des moyens d'intervenir
01:29:16 pour empêcher de plus en plus une immigration
01:29:18 qui ne va pas s'arrêter.
01:29:19 Les désordres du monde sont constatés tous les jours.
01:29:22 Ce qui se passe au Sahel, malheureusement,
01:29:24 sont des conséquences pour les Français,
01:29:26 pour les Italiens, pour les Allemands.
01:29:29 - Vous y croyez ?
01:29:30 - Écoutez, moi, je pense qu'on est totalement à l'inverse
01:29:33 de ce qu'on devrait organiser.
01:29:35 C'est ce que je vous disais tout à l'heure,
01:29:36 c'est-à-dire que chacun se referme sur ses petites solutions,
01:29:39 on va renforcer la frontière d'un côté,
01:29:41 puis de l'autre, puis de l'autre bout.
01:29:43 Et en fait, on ne règle pas la question.
01:29:44 Franchement, quelques centaines, quelques dizaines,
01:29:47 centaines de milliers de personnes sur un plan...
01:29:48 - On règle la question comment ?
01:29:49 - De 100 millions de personnes.
01:29:50 - Trois propositions.
01:29:51 - Écoutez, déjà, moi, je voudrais qu'on puisse garantir
01:29:54 un accueil digne, c'est-à-dire qu'on puisse avoir
01:29:56 de l'aide humanitaire, en fait.
01:29:59 - Accueillir mieux pour accueillir moins, pour accueillir mieux,
01:30:02 c'était le discours d'une partie de la gauche,
01:30:04 Michel Rocard notamment.
01:30:05 - Donc ça, c'est déjà la base, faire en sorte qu'il n'y ait plus
01:30:08 une seule personne qui meurt dans cette mer Méditerranée.
01:30:10 - On est tout à fait d'accord.
01:30:11 - Ça, c'est quand même la base, donc c'est le premier point.
01:30:13 Deuxième point, qu'il y ait une répartition
01:30:15 sur l'ensemble des pays et qu'ils soient d'une façon...
01:30:18 Qu'on trouve des leviers...
01:30:20 - Mais pour bien accueillir, et vous le savez,
01:30:21 il faut au moins accueillir, et malheureusement,
01:30:23 quand on voit que les tribunaux sont engorgés,
01:30:26 que les policiers, et nous avons un représentant
01:30:29 de la police sur ce plateau, n'arrivent pas à faire face
01:30:31 à cette pression migratoire qui s'accentue et qui va s'accentuer.
01:30:34 Et vous le savez, puisque vous parlez assez régulièrement
01:30:36 des questions écologiques, il y a ce dérèglement climatique
01:30:39 qui va pousser des populations importantes à trouver
01:30:43 d'autres solutions dans d'autres pays, voire d'autres continents.
01:30:47 - Oui, mais bien sûr, c'est pour ça que je vous dis...
01:30:49 - Parce que mieux accueillir, on veut tous mieux accueillir,
01:30:51 bien évidemment.
01:30:52 - Et dans tout le monde contemporain, les flux migratoires,
01:30:54 ça continuera d'exister.
01:30:55 La question, c'est que là, on est face à des situations
01:30:57 humanitaires qui sont dramatiques.
01:30:58 Donc nous, avec la situation économique qui est la nôtre,
01:31:01 on est capable quand même d'essayer d'éviter d'avoir
01:31:04 ces situations avec des enfants et des femmes
01:31:06 qui dorment à même le sol dans la rue.
01:31:08 Enfin, on est quand même dans des situations...
01:31:10 On a perdu en fait tout bon sens.
01:31:13 Donc les moyens ne sont pas...
01:31:15 - Il y a des Français également qui nous regardent,
01:31:17 et je suis totalement d'accord avec vous,
01:31:19 mais il y a des Français également qui nous regardent
01:31:20 et qui nous disent "mais nous, est-ce qu'on pense également à nous ?"
01:31:23 - Mais évidemment.
01:31:24 - Parce qu'il y a des Français qui ont du mal à se loger aujourd'hui,
01:31:27 il y a des Français qui ont du mal à manger aujourd'hui.
01:31:30 Et je suis d'accord, et je suis d'accord.
01:31:32 Mais est-ce qu'on peut concilier les deux à l'heure actuelle ?
01:31:34 - Non, moi je ne crois pas.
01:31:34 - Moi je pense que c'est possible.
01:31:36 - Moi je pense que c'est possible.
01:31:38 - Parce que la réalité, c'est que votre discours,
01:31:40 il ne fait que renforcer les extrêmes.
01:31:42 Et moi, j'ai peur qu'un jour, on nous dise
01:31:44 "le Rassemblement national, finalement,
01:31:46 c'est devenu un parti du centre".
01:31:47 Parce que si on continue à ne pas voir les conséquences politiques
01:31:50 de ce type de discours,
01:31:51 moi je vous assure que quand on a 4 millions de Français mal logés,
01:31:54 c'est-à-dire qu'ils sont à moitié dans la rue pour une grosse partie d'entre eux,
01:31:57 et 10 millions de pauvres,
01:31:58 tout discours qui consiste à dire "d'accueillir, d'accueillir, d'accueillir"
01:32:01 sont des discours suicidaires politiquement.
01:32:03 - Je ne dis pas qu'il faut accueillir indéfiniment et de façon désorganisée,
01:32:06 ce n'est absolument pas ce que je dis.
01:32:08 Je dis qu'en fait, la situation du mal logement en France
01:32:10 n'est pas la responsabilité des gens qui traversent la mer
01:32:13 pour venir essayer de trouver un avenir digne.
01:32:14 - Personne n'a dit ça sur ce plateau ?
01:32:16 Personne n'a dit ça sur ce plateau ?
01:32:17 - On a déjà suffisamment...
01:32:18 - On a juste dit de ne laisser personne sur le bord du terrain.
01:32:22 - Oui absolument, mais d'un côté comme de l'autre.
01:32:24 Les deux ne sont pas contradictoires en fait.
01:32:26 J'ai du mal à comprendre en fait cet argument.
01:32:29 - Tout simplement parce que c'est le sentiment parfois d'une partie de la population.
01:32:32 - Ce que vous avez du mal à comprendre,
01:32:34 peut-être c'est juste la question qui est posée,
01:32:37 jusqu'où peut-on aller avec votre discours ?
01:32:40 C'est juste cette question qui est posée.
01:32:41 Parce que vous nous dites depuis tout à l'heure,
01:32:43 si on les répartit au sein du continent européen, tout va aller bien.
01:32:46 Oui, mais si on les répartit, c'est qui ici ?
01:32:48 Et c'est combien ?
01:32:49 Je veux dire, soyez précises.
01:32:51 Je veux dire, là, vous avez le maire de New York,
01:32:53 qui nous dit qu'il accueille 10 000 migrants par mois à New York.
01:32:57 Et il dit, on ne peut plus faire face.
01:32:59 Je veux dire, on n'est pas simplement, je dirais, les seuls confrontés à ce problème.
01:33:03 Les pays du Maghreb, voilà, les pays du Maghreb,
01:33:06 ils sont sur le continent africain, Algérie, Tunisie, Maroc.
01:33:09 Ils ferment leurs frontières pour ne pas accueillir des migrants d'Afrique subsaharienne.
01:33:12 Parce qu'ils disent, on ne peut pas.
01:33:13 Notre société ne peut pas parce qu'elle est déstabilisée.
01:33:16 Donc, ils ont aussi des problématiques économiques, sociales, d'accueil, d'intégration.
01:33:21 Moi, comme je vous le disais, on a un triple problème, un triple sujet.
01:33:24 Pas un problème, sujet.
01:33:25 Pardonnez-moi du mot, parce que les mots ont du sens.
01:33:27 C'est l'immigration clandestine, les migrants en situation régulière.
01:33:33 Les immigrants en situation régulière.
01:33:36 Et souvent, on les confond.
01:33:38 Et moi, ça me dérange profondément.
01:33:40 Pourquoi ça me dérange profondément ?
01:33:42 Parce que derrière les problématiques que génère cette difficulté que nous avons d'accueil,
01:33:46 on pense effectivement qu'on ne peut accueillir aucun immigré.
01:33:48 Or, ce n'est pas vrai.
01:33:49 Les immigrants en situation légale, pour une immense majorité, servent le pays,
01:33:53 sont utiles à la France, s'intègrent et respectent les lois de la République.
01:33:57 Donc, ils pour beaucoup deviennent des Français.
01:33:59 100 000 par an, donc chaque année.
01:34:01 Donc, je veux dire, ne confondons pas tout.
01:34:02 Et ensuite, on a les Français qui se disent,
01:34:05 nos services publics sont en lambeaux, rupture totale.
01:34:07 Donc, ma demande de logement, ça fait 8 ans, 9 ans que je l'ai faite.
01:34:11 Donc, on ne me propose rien.
01:34:12 Je suis en difficulté avec ma famille.
01:34:15 L'école ne répond plus à mes aspirations.
01:34:18 L'hôpital ne répond plus à mes attentes.
01:34:20 Donc, public, comment on fait pour concilier le tout ?
01:34:23 L'idée n'est pas d'être déshumanisant.
01:34:25 L'idée est d'être humaniste jusqu'à une capacité qui nous permet de faire les choses correctement.
01:34:31 Et après, derrière, je réitère, vous n'en parlez pas et c'est dommage,
01:34:34 la politique de co-développement avec ces pays d'origine, elle est fondamentale.
01:34:38 On aura l'occasion d'en reparler lors d'une prochaine émission,
01:34:41 puisque c'est la fin de Punchline Weekend.
01:34:43 Vous avez rendez-vous dans quelques instants avec une toute nouvelle émission.
01:34:46 Notez bien cela à votre agenda à partir de 19h tous les vendredis face à De Villiers.
01:34:50 Merci beaucoup à vous cinq, puisque ça vous a permis d'avoir un état, entre guillemets, de la situation aujourd'hui.
01:34:58 J'espère que nous avons pu vous donner quelques éléments, à la fois d'explications et de réponses,
01:35:03 même si nous avons des points de vue divergents autour de cette question.
01:35:07 Mais c'est bien, c'est simple d'avoir un débat.
01:35:09 Donc merci à vous cinq pour ce débat animé, enrichissant, je l'espère.
01:35:13 À très bientôt.
01:35:14 ...

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