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Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans Punchline, week-end très heureux de vous retrouver.
00:00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h pour vous livrer l'information, pour l'analyser, la décrypter avec nos invités.
00:00:10 Nos invités que je vous présente dans un instant, mais avant, au sommaire de l'émission de ce samedi,
00:00:16 l'arrivée des premiers convois d'aide humanitaire à Gaza au lendemain de la libération de deux otages américains capturés par le Hamas.
00:00:23 Dans le même temps, la France affiche est à pied d'œuvre pour libérer ces otages,
00:00:27 mais également venir en soutien aux populations civiles, alors que des dirigeants du monde entier réunis au Caire demandent un cessez-le-feu.
00:00:34 Quelle place compte jouer Emmanuel Macron pour une désescalade ? Quel levier peut-il activer ?
00:00:38 Avec quel poids doit-il se rendre rapidement en Israël, dans le sillage de Joe Biden et Rishi Sunak, le Premier ministre britannique ?
00:00:45 On en parle dans un instant.
00:00:47 Un conflit israélo-palestinien qui s'invite en France avec une manifestation qui a provoqué la polémique.
00:00:53 4000 personnes rassemblées jeudi, place de la République pour soutenir la Palestine.
00:00:57 Au départ interdite, la justice a ensuite autorisé le rassemblement, sauf que des slogans comme "Allah akbar" ont été entendus.
00:01:04 Ceux qui interrogent sur les intentions des participants, faut-il désormais interdire ces manifestations ?
00:01:10 L'avis de nos invités dans Punchline Weekend.
00:01:12 Et puis, le château de Versailles évacué pour la sixième fois en une semaine après une alerte à la bombe.
00:01:18 Des alertes qui se multiplient depuis l'attentat d'Harass et dans le contexte du conflit au Moyen-Orient.
00:01:22 Faut-il y voir l'action de plaisantins, de gros abrutis comme l'ont dit les ministres de la justice et des transports ?
00:01:28 La France doit-elle s'inquiéter de ces menaces à répétition ? Comment y faire face ?
00:01:32 Où en est-on de la menace terroriste en France mais aussi sur le sol européen ?
00:01:37 On en parle dans Punchline Weekend.
00:01:40 Et pour vous accompagner pour décrypter cette actualité autour de la table cet après-midi,
00:01:45 Pierre Lelouch, ancien ministre et spécialiste de la politique internationale, bonjour.
00:01:49 A vos côtés, Thomas Bonnet, bonjour Thomas. Bonjour Olivier. Journaliste politique CNews.
00:01:53 Jean Messia, ancien... Non, toujours haut fonctionnaire et président de Vivre Français, est également avec nous.
00:01:58 Bonjour Jean. Bonjour Olivier.
00:01:59 Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du RED, est également avec nous. Bonjour Olivier.
00:02:03 Bonjour Jean-Michel. Dans un instant, nous allons prendre la direction du Moyen-Orient pour faire un point sur la situation.
00:02:08 Mais tout de suite, le point complet sur les toutes dernières informations et c'est avec vous, Adrien Spiteri.
00:02:15 Bonsoir à tous. Antonio Gutiérrez réclame un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.
00:02:20 Le patron de l'ONU a participé aujourd'hui au sommet pour la paix au Caire.
00:02:24 Plusieurs dirigeants du Monde étaient également présents.
00:02:27 Il plaide pour une aide massive à Gaza avec au moins 100 camions par jour pour les civils palestiniens.
00:02:33 Des incidents en marge de la manifestation contre l'autoroute A69 aujourd'hui.
00:02:38 Des manifestants ont mis le feu à une cimenterie. Vous le voyez sur ces images.
00:02:41 Selon le préfet du Tarn, environ 5000 personnes participent à ce rassemblement, parmi lesquelles figurent 2500 individus radicaux.
00:02:50 Et puis la Guadeloupe est confinée jusqu'à Nouvelle-Orde. Conséquence du déclenchement de l'alerte violette cyclone.
00:02:56 L'ouragan Atami, classé en catégorie 1, pourrait passer à proximité de l'île de la Désirade.
00:03:01 Selon Météo France, des vents de 130 km/h sont attendus ainsi que des fortes pluies.
00:03:07 Merci Adrien. Adrien Spiteri que l'on retrouvera à 17h30 pour un point complet sur l'actualité.
00:03:11 Vous l'entendiez à l'instant, on va prendre la direction du Moyen-Orient pour démarrer.
00:03:16 Quinze jours après l'attaque terroriste du Hamas sur le sol israélien, un premier convoi d'aide humanitaire venant d'Egypte est entré aujourd'hui à Gaza.
00:03:25 À bord de 20 camions via le terminal de Rafah, conformément à un accord annoncé mercredi par le président américain Joe Biden.
00:03:32 Dans le même temps, Emmanuel Macron est en pleine discussion pour libérer les otages français.
00:03:36 Je vous le rappelle, cette compatriote s'en portait disparue.
00:03:39 Une confirmation de prise d'otages à 7h parmi les 210 personnes aux mains actuellement du Hamas.
00:03:47 Hier, ce sont deux américaines qui ont retrouvé leur famille.
00:03:50 Elles pourront bientôt retrouver leur sol des Etats-Unis. Célia Grubière.
00:03:56 Après 14 jours de calvaire, c'est la délivrance pour ces deux otages américaines.
00:04:03 Les deux femmes avaient été kidnappées le 7 octobre dernier alors qu'elles étaient en visite au kiboutzna à Luz.
00:04:09 Un véritable soulagement pour leur père et ex-mari.
00:04:13 « J'attendais ce moment depuis très longtemps, depuis deux semaines. Je n'ai pas dormi pendant deux semaines. Ce soir, je vais bien dormir.
00:04:22 J'ai parlé avec ma fille aujourd'hui. Elle a l'air très bien. Elle était très heureuse et elle attend de rentrer à la maison. »
00:04:32 « Sa mère a une petite égratignure à la main, mais elle n'a dit que ce n'était rien. »
00:04:41 C'est la première libération d'otages, confirmée par les deux parties.
00:04:45 Le Hamas a affirmé les avoir relâchés pour des raisons humanitaires après une médiation du Qatar.
00:04:51 Un rôle salué par Emmanuel Macron, qui dit maintenir les efforts pour obtenir la libération des otages français.
00:04:57 Il pourrait être 7 retenus. Pour l'instant, seul un est confirmé.
00:05:02 « La jeune MIHM est la seule dont le statut d'otage est confirmé. Pour les 6 autres, il y a une présomption de prise en otage, mais sans certitude.
00:05:09 Nous sommes confiants. Les canaux que nous avons sont les bons et sont utiles. »
00:05:13 Emmanuel Macron n'exclut pas un déplacement au Proche-Orient dans les prochaines semaines.
00:05:18 On l'entendait Emmanuel Macron qui a apporté des précisions. Une personne française a le statut d'otage confirmé, Pierre Lelouch, pour le moment.
00:05:26 « Les différents canaux sont activés », disait Emmanuel Macron à sa conférence. On pense bien évidemment au Qatar.
00:05:34 « Oui, clairement, c'est le Qatar qui joue le rôle d'intermédiaire dans cette affaire. C'est un pays étrange, très rusé.
00:05:44 Vous avez à la fois une chaîne Al Jazeera qui est extrêmement militante, évidemment pro-palestinienne, une base militaire américaine,
00:05:55 une diplomatie tous azimuts, des relations avec à peu près tout le monde. Ils jouent très fin les Qataris et ils ont réussi.
00:06:02 Ils parlent aussi bien avec les Iraniens qu'avec le Hezbollah, qu'avec le Hamas et avec Israël aussi.
00:06:08 Donc effectivement, c'est un partenaire important pour l'Occident. Je ne sais pas si votre question touche aussi la position d'Emmanuel Macron.
00:06:17 On va y venir sur son rôle, effectivement.
00:06:20 Si vous voulez, je d'abord maintenant ou tout à l'heure.
00:06:22 On va peut-être effectivement voir ce qu'affiche actuellement Emmanuel Macron, une action active d'un point de vue à la fois humanitaire mais aussi diplomatique.
00:06:32 Alors je le cite. « La France va envoyer une alliée humanitaire d'urgence vers l'Égypte pour Gaza.
00:06:37 Et la France a fait passer très directement des messages au Hezbollah pour éviter une escalade. »
00:06:43 Donc voilà l'interrogation de la posture d'Emmanuel Macron aujourd'hui.
00:06:46 Est-ce que la voix de la France peut compter ? Et on peut s'interroger pourquoi le Hezbollah, des messages très directs ?
00:06:51 Comment est-ce qu'on peut décrypter ces paroles ?
00:06:53 Ce qui me frappe d'abord, c'est qu'il ne s'est passé qu'un jour sans que la France soit clairement dans le jeu diplomatique.
00:07:02 Et franchement, je le dis sans joie. Je rappelle qu'on a une longue histoire de présence au Poche-Orient.
00:07:08 On est pour quelque chose dans beaucoup de ces événements.
00:07:14 Par ailleurs, la France compte la plus grande communauté juive d'Europe.
00:07:18 Elle a une très importante minorité musulmane qui s'y fonde plusieurs millions de personnes.
00:07:23 Donc on est directement concerné. Les attentats le montrent.
00:07:27 La rue Arabe, elle existe aussi en France. On le voit à la Place de la République.
00:07:32 Donc tout ça fait que c'est à la fois très délicat et très important.
00:07:37 Et ce que je regrette, c'est une espèce de silence vertigineux de l'exécutif.
00:07:42 Aujourd'hui, on a eu un sommet au Caire où Macron aurait pu aller.
00:07:48 Il a préféré envoyer Mme Colonna, un sommet organisé par le président Sisi,
00:07:54 avec un certain nombre de représentants arabes, dont le roi de Jordanie et d'autres.
00:07:59 Je regrette qu'on soit aussi discret et que notre rôle soit aussi absent de cette réaction.
00:08:05 Alors c'est vrai que la posture assez silencieuse au fond d'Emmanuel Macron depuis le début de l'attaque terroriste interroge.
00:08:11 On a vu Joe Biden aller sur place.
00:08:14 - Olaf Scholz, Sounak, tout le monde.
00:08:18 - Il aurait dû y aller Jean Messiaen.
00:08:19 Ou alors ce silence finalement montre qu'il y a d'abord une résolution au niveau des otages,
00:08:25 qu'il y a aussi cette volonté d'apporter une aide humanitaire.
00:08:28 Comment est-ce que vous décryptez cette posture d'Emmanuel Macron ?
00:08:30 - Moi, je pense que la politique étrangère de la France est devenue une partie de la politique intérieure,
00:08:37 parce qu'effectivement, on peut s'étonner que la France, qui est la plus grande communauté juive d'Europe,
00:08:43 et qui a aussi la plus grande communauté juive qui est touchée à la fois physiquement et moralement
00:08:48 par ce qui se passe en Israël, le président de la République ne se rende pas à Tel Aviv
00:08:53 comme les grands dirigeants que vous avez rappelés à l'instant.
00:08:56 - Mais vous l'expliqueriez comment ?
00:08:57 - Il se trouve que parallèlement, nous avons aussi la plus grande communauté musulmane d'Europe,
00:09:03 qui est beaucoup plus inflammable que la communauté juive, vous comprenez ?
00:09:08 Donc le problème, c'est que nous avons une masse, si vous voulez, alter identitaire,
00:09:14 c'est-à-dire y compris d'ailleurs des gens qui peuvent être français,
00:09:17 mais qui sont restés, comment dirais-je, avec leur identité d'origine,
00:09:22 qui les pousse davantage vers ce qui se passe à Gaza que vers ce qui se passe en France,
00:09:27 et encore moins ce qui se passe en Israël, si vous voulez.
00:09:30 Et donc Emmanuel Macron est obligé de tenir compte de ces deux facteurs,
00:09:34 et surtout du facteur le plus dangereux.
00:09:36 On a vu les premières manifestations Place de la République et ailleurs,
00:09:40 la rue française, comme le rappelait M. Lelouch, est aussi devenue partiellement la rue arabe,
00:09:46 et cette rue arabe en France peut s'embraser.
00:09:49 Donc c'est aussi ça qui explique qu'Emmanuel Macron, en allant à Tel Aviv,
00:09:53 craint peut-être de provoquer l'ire d'une population nombreuse que nous avons en France,
00:10:01 qui pratique un irrédentisme alter identitaire et islamique,
00:10:05 et qui ne verrait pas d'un très bon oeil le déplacement en forme de soutien à Israël,
00:10:10 sachant que cette population-là dont on parle n'a jamais manifesté pour ce qui s'est passé en Israël.
00:10:16 En revanche, ils ont su manifester pour le Hamas et pour Gaza,
00:10:19 donc ça pose quand même un problème.
00:10:21 - C'est pour ça que, sans aller épouser tout ce que venait de dire sur l'alter identité,
00:10:26 moi je ne rentre pas là-dedans, mais il y a clairement un phénomène de division interne
00:10:34 que le président a senti, d'ailleurs il en a parlé,
00:10:37 il y a un risque de division du pays qui est très profond,
00:10:41 entre ceux qui s'identifient et qui partagent la douleur de ce qui s'est passé en Israël il y a 15 jours,
00:10:50 et qui est absolument dément, et ceux qui partagent la douleur des Palestiniens qui vivent aussi sous le pouvoir.
00:10:56 Donc là, on a un président qui est conscient de cela,
00:11:01 et du coup il est inexistant, en fait, il ne dit rien,
00:11:04 et ça c'est un problème pour la diplomatie française,
00:11:06 parce que du coup on est neutralisé par cette affaire parce qu'il n'a pas su en faire un atout.
00:11:12 En faire un atout ça veut dire qu'il faut être capable d'aller au Proche-Orient et de parler à tout le monde,
00:11:16 parler aux Israéliens, aux Palestiniens, d'aller au Caire aujourd'hui, parler aux Arabes,
00:11:21 avoir une diplomatie, c'est-à-dire dans le mouvement,
00:11:24 plutôt que de subir et d'attendre les conséquences.
00:11:27 La visite de Biden l'autre jour a été très importante,
00:11:30 parce qu'on vient d'apprendre aujourd'hui dans la presse américaine
00:11:33 que Biden et Blinken avaient obtenu Netanyahou de ne pas attaquer préemptivement le Liban et le Hezbollah au Liban.
00:11:40 - On aurait espéré de la fois ce qu'on aurait pu faire.
00:11:43 - On aurait espéré de mon pays qu'on soit dans une région qu'on a forgée quand même.
00:11:47 Je rappelle que le Liban c'est une création de la France et de l'Angleterre en 77.
00:11:51 - On va s'arrêter sur le poids diplomatique justement d'Emmanuel Macron aujourd'hui,
00:11:55 puisqu'on se souvient, Thomas Bonnet, vous y étiez d'ailleurs,
00:11:58 de ce coup de colère du chef de l'État alors qu'il s'apprêtait à entrer dans la Basilique Sainte-Anne,
00:12:02 dans la vieille ville de Jérusalem.
00:12:04 Emmanuel Macron s'en était pris aux forces de sécurité israéliennes.
00:12:08 Cela avait fait penser à Jacques Chirac en 1996.
00:12:12 On se souvient alors.
00:12:14 Qu'est-ce que cela dit de la posture d'Emmanuel Macron au Moyen-Orient aujourd'hui ?
00:12:18 Est-ce que cet épisode pourrait résonner aujourd'hui finalement ?
00:12:21 - C'est vrai qu'à l'époque, on avait dit qu'il marchait dans les pas de l'ancien président.
00:12:24 Beaucoup avaient quand même dénoncé une forme d'exercice de communication
00:12:27 parce qu'il y avait quand même des grosses ficelles.
00:12:29 Évidemment, c'était très calqué sur les propos qu'avait tenus Jacques Chirac en 1996.
00:12:33 Alors, ça peut paraître anecdotique, mais évidemment, ça ne l'est pas
00:12:36 parce que la posture, les propos de Jacques Chirac de 1996,
00:12:39 ils ont eu une très forte résonance dans le monde arabe
00:12:42 et ils ont sans doute participé à la position qu'avait Jacques Chirac dans la région.
00:12:47 C'est de la communication, certes, mais ça a un poids très important.
00:12:49 Aujourd'hui, Emmanuel Macron sait qu'il n'a évidemment pas le poids de Jacques Chirac dans la région.
00:12:54 Et s'il temporise, c'est évidemment pour des questions de sécurité, de politique intérieure,
00:12:58 surtout avec l'aspect sociologique dont vous avez parlé.
00:13:01 Aussi parce qu'il faut le dire, la France a été touchée par un attentat
00:13:04 et que ça a bousculé quelque peu l'agenda du président de la République.
00:13:06 Et puis, ce qu'il dit, lui, c'est qu'il attend de se rendre dans la région
00:13:10 pour obtenir des choses utiles.
00:13:12 Il faut donc trouver les interlocuteurs.
00:13:14 On sait aussi qu'au début de l'année, c'est ce que rapportait à l'époque le Figaro,
00:13:17 il avait agi en coulisse pour peut-être trouver un successeur à Mahmoud Abbas,
00:13:21 ce qui complique peut-être aujourd'hui les dialogues qu'il peut avoir
00:13:23 avec le représentant de l'autorité palestinienne.
00:13:25 Ça veut dire qu'effectivement, Jean-Michel Fauvergue, le chef de l'État,
00:13:29 qui dit attendre de se rendre sur place quand il sentira qu'il sera utile.
00:13:34 Mais quand finalement ?
00:13:37 Oui, ça a été dit sur ce plateau.
00:13:40 Je pense qu'on analyse aussi cette situation-là
00:13:42 à travers de la situation de notre pays intrinsèque.
00:13:48 Moi, je pense qu'il y a trois, effectivement, trois difficultés importantes
00:13:53 qui poussent Emmanuel Macron à être prudent dans ce domaine-là.
00:13:56 La première, c'est effectivement la situation interne.
00:13:59 On a des frictions, c'est le moins qu'on puisse dire,
00:14:03 entre plusieurs communautés à l'intérieur du pays.
00:14:05 On va y revenir tout à l'heure, effectivement, avec ces manifestations pro-palestiniennes.
00:14:08 C'est un conflit qui s'exporte, pas que chez nous, d'ailleurs,
00:14:11 mais qui s'exporte essentiellement chez nous.
00:14:13 La deuxième chose, c'est qu'il y a ce problème des otages aussi.
00:14:18 Il ne faut pas gêner la discussion avec les otages.
00:14:20 On a vu que les États-Unis ont réussi à libérer deux otages.
00:14:26 Il y a sans doute...
00:14:27 Est-ce qu'il expliquerait pour vous le silence d'Emmanuel Macron,
00:14:29 les otages Jean-Michel Fauvergue ?
00:14:31 Oui, oui, oui, c'est bien sûr que oui.
00:14:34 C'est assez important que de ne pas les mettre en danger.
00:14:40 Et effectivement, plutôt que de rentrer dans le jeu comme dans un jeu de quilles,
00:14:48 effectivement, il est urgent d'analyser la situation.
00:14:51 Il y a sans doute sur ce plateau des éléments que nous n'avons pas
00:14:54 et qui sont à l'origine de cette situation-là.
00:15:00 La troisième chose...
00:15:01 La troisième chose qui me semble importante, c'est que la France défend une position traditionnelle,
00:15:07 qui est la position des deux États, la création de deux États.
00:15:10 Enfin, il y en a un qui est créé, la création d'un deuxième État, un État palestinien.
00:15:14 La France défend cette position-là.
00:15:16 Et en ce moment, cette position-là est, pour le moins qu'on puisse dire,
00:15:22 assez peu partagée par d'autres partenaires.
00:15:29 Tout le monde est sur la ligne des deux États en Occident.
00:15:33 La question, c'est de savoir si c'est possible ou pas compte tenu du contexte.
00:15:39 Tout le monde est sur la ligne des deux États.
00:15:41 D'ailleurs, madame Colonna l'a répété tout à l'heure au CAIR.
00:15:45 Je rappelle quand même que c'est Giscard d'Estaing qui avait lancé cette histoire des deux États
00:15:49 dans la déclaration de Venise en 1978.
00:15:52 Comme je suis très vieux et que je connais le Moyen-Orient depuis 50 ans,
00:15:55 au moins j'ai ça en mémoire.
00:15:58 Ce qui est important dans l'histoire de la diplomatie française,
00:16:01 c'est que nous ne sommes plus sur l'échiquier.
00:16:03 C'est ça qui me gêne dans l'histoire de...
00:16:05 - Oui, mais ce n'est pas Emmanuel Macron qui n'est plus sur l'échiquier.
00:16:07 C'est la France qui n'est plus sur l'échiquier.
00:16:10 Et ça depuis longtemps.
00:16:11 - Mais bien sûr que c'est lui.
00:16:13 Mais bien sûr que c'est lui.
00:16:14 Et je le dis sans joie.
00:16:16 Quand je vois les ratages successifs, y compris en Ukraine,
00:16:20 quand il a démarré avec une politique d'un côté,
00:16:24 puis ensuite pour en faire une politique complètement contraire après.
00:16:27 - Il a été piégé en même temps, ce qu'on ne peut pas faire
00:16:29 au niveau de la diplomatie internationale.
00:16:31 - Quand vous regardez l'état de nos relations avec les pays du Maghreb,
00:16:35 où il a réussi à se disputer avec les trois,
00:16:37 avec les Algériens, les Marocains, etc.
00:16:38 Quand vous voyez l'état de nos relations dans le Golfe,
00:16:41 ou les relations avec l'Arabie Saoudite, qui sont hyper mauvaises,
00:16:45 tout ça fait qu'il n'y a pas d'espace.
00:16:47 Et qu'on n'a plus rien à dire.
00:16:50 Et que les autres, évidemment, y vont.
00:16:52 Les Américains en premier, qui s'imposent avec des dangers et des risques,
00:16:56 comme les propriétaires de cette crise, les Européens qui suivent.
00:16:59 Mais nous, on dit quoi ?
00:17:01 J'ai rien à savoir, en dehors de dire qu'on compte sur le Qatar
00:17:04 pour lui payer nos hôtels.
00:17:05 - Jean Messiaen, avant d'entendre Nicolas Sarkozy qui s'est exprimé.
00:17:09 - Non mais votre question est d'autant plus intéressante
00:17:12 que la France a une tradition, elle a une politique arabe.
00:17:15 La France a été longtemps un acteur majeur dans le monde arabe,
00:17:19 à la fois auprès des Palestiniens et auprès de l'état d'Israël.
00:17:24 Donc en fait, l'absence de la France aujourd'hui,
00:17:27 de la France de Macron, se voit beaucoup plus qu'une autre absence,
00:17:31 précisément en raison de la tradition d'intervention diplomatique de la France
00:17:35 dans cette région-là.
00:17:36 Et donc moi, je persiste, je pense qu'Emmanuel Macron,
00:17:39 parce que la raison des otages, ce n'est pas une raison.
00:17:41 Les Américains ont des otages, ils y sont allés.
00:17:42 L'Allemagne, l'Angleterre, ils y sont allés aussi.
00:17:45 Seule la France est absente.
00:17:46 Donc effectivement, moi, je crois que pour maintenir
00:17:50 un espèce de vivre ensemble fantasmagorique
00:17:52 et pour essayer de maintenir une forme de paix civile,
00:17:55 Emmanuel Macron a en réalité le pistolet
00:17:59 de la masse critique islamique qu'il y a en France sur l'attente.
00:18:03 C'est ça qui l'empêche de faire des coups.
00:18:05 On va y revenir dès 17h30.
00:18:08 Jean Messiaen, on va écouter Nicolas Sarkozy dans un instant,
00:18:10 mais avant, Thomas Bonnet, on vous répond quoi à l'Élysée
00:18:12 quand vous interrogez, quand vous demandez à Emmanuel Macron
00:18:14 quand est-ce qu'il se rend sur place ?
00:18:16 Quelles sont ses actions à venir ?
00:18:17 Qu'est-ce qu'il faut attendre de la diplomatie française ?
00:18:20 Quand vous demandez, vous posez ces questions très claires,
00:18:22 on vous répond quoi aujourd'hui ?
00:18:23 Déjà, d'une part, évidemment, on met en avant la situation intérieure.
00:18:26 On en a beaucoup parlé.
00:18:27 Il faut encore rappeler qu'il y a eu un attentat
00:18:29 et qu'Emmanuel Macron a bousculé son agenda
00:18:31 et que donc le timing n'était pas...
00:18:32 Il y a eu des attentats partout.
00:18:34 Même aux États-Unis, il y a eu un petit garçon de tué.
00:18:36 Et là, vous avez vu qu'il a assisté aux obsèques
00:18:38 du professeur de français qui a été tué à Harras.
00:18:40 Ça a donc bousculé son agenda.
00:18:41 Ce qu'on nous dit aussi, c'est que les contacts ne sont pas...
00:18:44 sont toujours en cours et que la diplomatie française
00:18:47 agit toujours en coulisse, malgré l'absence, certes,
00:18:49 du chef de l'État sur place.
00:18:51 Les services diplomatiques sont à pied d'œuvre,
00:18:53 comme l'a d'ailleurs expliqué le président de la République lui-même,
00:18:56 pour notamment entrer en contact avec le Liban
00:18:59 pour éviter un embrasement au nord d'Israël et au sud Liban.
00:19:02 Donc on nous dit qu'il y a des contacts qui sont maintenus.
00:19:04 La ministre des Affaires étrangères s'est rendue sur place.
00:19:06 Il y a une délégation qui va s'y rendre avec la présidente
00:19:08 de l'Assemblée nationale.
00:19:10 Donc il y a des contacts de la présence française sur place.
00:19:13 Pour ce qui concerne le président, on nous annonce que ce sera
00:19:15 prochainement, dans les prochains jours, prochaines semaines.
00:19:17 Et l'ancien président Nicolas Sarkozy qui s'est exprimé,
00:19:20 c'était jeudi dernier, en marge du forum des entrepreneurs
00:19:23 sur la situation au Moyen-Orient. Écoutez-le.
00:19:25 Ce qui s'est passé contre Israël est inacceptable.
00:19:36 Rien ne peut le justifier.
00:19:40 Ce qui s'est passé doit être condamné.
00:19:44 Ce qui a été mis en oeuvre, c'est une action terroriste
00:19:50 au nom de l'islamisme dévoyé.
00:19:52 C'est inacceptable.
00:19:56 C'est inacceptable pour tout être humain,
00:20:00 mais c'est encore plus inacceptable pour nous,
00:20:03 les Européens, Français et Européens,
00:20:07 parce que je rappelle que la Shoah n'a pas eu lieu
00:20:12 au Moyen-Orient, mais en Europe.
00:20:15 Je veux réaffirmer, comme je l'avais fait
00:20:17 à propos de l'Ukraine et de la Russie,
00:20:22 que la solution n'est jamais dans la violence
00:20:27 qui répond à la violence, dans la vengeance
00:20:31 qui répond à l'agression ou dans l'escalade
00:20:36 qui ne peut conduire qu'à davantage de drame.
00:20:39 Je voudrais redire que je crois dans une solution politique
00:20:46 et qu'à un moment donné, quoi que vous le vouliez,
00:20:49 quoi que vous pensiez aujourd'hui dans l'émotion,
00:20:52 il faudra commencer à parler.
00:20:54 Jean Messiaen, il y a un sommet au Caire en ce moment
00:20:57 des dirigeants du Monde entier réuni pour demander
00:21:00 un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.
00:21:02 La solution n'est jamais dans la violence.
00:21:04 On entendait Nicolas Sarkozy, après avoir condamné vivement
00:21:07 cette attaque terroriste du Hamas.
00:21:11 Mais quelle perspective pour la paix ?
00:21:12 Est-ce que la libération des otages dans un premier temps,
00:21:15 l'élimination du Hamas dans un second temps
00:21:18 sont les seules conditions aujourd'hui
00:21:20 pour amorcer un dialogue de paix ?
00:21:22 La solution n'est jamais dans la violence.
00:21:23 Déjà, c'est pour le moins contestable.
00:21:25 Comment croit-il qu'on a réussi à abattre Daesh ou Al Qaïda ?
00:21:30 On ne les a pas bombardés de nounours, si vous voulez.
00:21:33 Ça veut dire que le dialogue pourra revenir, selon vous,
00:21:36 uniquement après l'élimination totale du Hamas ?
00:21:38 Bien sûr.
00:21:39 Les structures totalitaires dans l'histoire ont d'abord
00:21:41 préalablement été éliminées avant de laisser la place à la paix.
00:21:46 Parce que vous ne pouvez pas, si vous voulez...
00:21:48 Comment Israël peut négocier avec une organisation terroriste,
00:21:53 presque islamo-nazie quasiment, dont le seul rêve est
00:21:58 d'exterminer le plus de Juifs possible,
00:22:00 et dont le seul rêve est de bouter les Juifs à la mer
00:22:02 pour pouvoir occuper toute la terre ?
00:22:04 On ne peut pas discuter, on ne peut pas faire la paix
00:22:06 avec des gens comme ça.
00:22:07 Donc effectivement, c'est malheureux.
00:22:10 Mais lorsqu'on a affaire à une organisation aussi brutale,
00:22:13 aussi violente, aussi totalitaire,
00:22:15 on ne peut pas dire que la violence ne résout pas tout.
00:22:17 Ou en tout cas, si elle ne résout pas tout,
00:22:19 c'est qu'on ne conne pas assez fort.
00:22:20 Ça veut dire, Pierre Lelouch, que les perspectives de paix
00:22:23 aujourd'hui sont très limitées au Moyen-Orient,
00:22:27 au vu de la situation explosive dans plusieurs pays au-delà d'Israël.
00:22:32 - On est au bord de quelque chose d'extrêmement grave,
00:22:34 et il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt.
00:22:37 Bien sûr que le président Sarkozy a raison de dire
00:22:39 qu'il vaut mieux avoir la paix avec la violence, etc.
00:22:43 Le fond du sujet, c'est quoi ?
00:22:44 C'est qu'on a à Gaza une direction palestinienne
00:22:50 qui avait été élue en 2005,
00:22:51 qui a eu une guerre civile contre l'OLP,
00:22:53 qui est pour la destruction d'Israël.
00:22:57 C'est ça son programme.
00:22:59 On a au sud du Liban, à la frontière nord d'Israël,
00:23:02 un autre groupe chiite qui s'appelle Hezbollah,
00:23:05 qui contrôle le Liban politiquement
00:23:09 et qui est lui-même sous contrôle de l'Iran.
00:23:11 Les Iraniens, je l'ai entendu de mes oreilles,
00:23:15 à Téhéran, sont pour la destruction d'Israël.
00:23:18 Donc vous avez quand même un petit sujet.
00:23:22 Et à Ramallah, vous avez une autorité palestinienne,
00:23:24 alors ça, c'est la faute des Israéliens,
00:23:26 qui est extrêmement affaiblie.
00:23:28 Donc il y a une faiblesse palestinienne.
00:23:32 Qu'est-ce qui se passe après la livraison ?
00:23:36 À supposer même que toutes les choses se passent bien,
00:23:38 l'aide humanitaire, les otages...
00:23:40 Qu'est-ce qu'on fait de la direction de Gaza ?
00:23:42 Qui va prendre le contrôle de Gaza ?
00:23:44 Et là, on tombe dans une autre hypocrisie absolue, totale.
00:23:49 C'est qu'aucun État arabe ne veut des Palestiniens.
00:23:52 Ni les Libanais, ni les Jordaniens, ni les Égyptiens.
00:23:55 Et on y reviendra dès 18h.
00:23:57 Dans un instant, restez avec nous,
00:23:59 puisque nous allons nous intéresser aux conséquences,
00:24:01 mais en France, cette fois, du conflit israélo-palestinien.
00:24:04 Vous l'avez certainement suivi, cette manifestation
00:24:07 jeudi dernier qui provoque la polémique
00:24:09 et beaucoup d'interrogations sur les intentions des manifestants.
00:24:12 Restez avec nous, on en parle dans un instant.
00:24:14 De retour sur le plateau de Punchline Weekend.
00:24:21 Bienvenue, si vous nous rejoignez, pour vous accompagner,
00:24:23 pour décrypter l'actualité cet après-midi autour de ce plateau.
00:24:26 Jean Messia, Jean-Michel Fauvergue, Pierre Lelouch et Thomas Bonnet.
00:24:30 Dans un instant, on va revenir sur les conséquences
00:24:32 du conflit israélo-palestinien en France.
00:24:35 Mais tout de suite, on fait un point sur les toutes dernières actualités.
00:24:38 C'est avec vous, mon cher Adrien Spiteri.
00:24:40 Nous ne partirons pas.
00:24:41 Ce sont les mots de Mahmoud Abbas,
00:24:43 le président de l'autorité palestinienne.
00:24:45 Il a participé avec plusieurs dirigeants aujourd'hui
00:24:48 au Sommet pour la paix au Caire.
00:24:50 Il demande, je cite,
00:24:51 "la fin de l'occupation des territoires palestiniens par Israël
00:24:54 et la solution à deux États".
00:24:56 Yael Brown-Pivet, en Israël, ce dimanche soir.
00:24:59 La présidente de l'Assemblée nationale sera accompagnée
00:25:02 du président des Républicains, Eric Ciotti,
00:25:05 et du député des Français de l'étranger, Meir Habib.
00:25:08 Le but, apporter son soutien au pays actuellement en guerre contre le Hamas.
00:25:12 La délégation prévoit de se rendre dans plusieurs kiboutz
00:25:15 pris pour cible par les terroristes.
00:25:17 Et puis, cela devient une habitude depuis plusieurs jours.
00:25:20 Le château de Versailles a été évacué pour la sixième fois en une semaine.
00:25:24 Après une nouvelle alerte à la bombe,
00:25:26 le Palais a rouvert une fois les vérifications terminées
00:25:29 en milieu d'après-midi.
00:25:30 Merci Adrien.
00:25:31 On vous retrouve à 18h, effectivement,
00:25:33 les alertes à la bombe qui se multiplient.
00:25:35 De quoi est-ce le signe ?
00:25:36 On y reviendra dans Punchline Weekend également.
00:25:40 Si vous nous rejoignez, nous parlions de la situation
00:25:43 au Moyen-Orient, du rôle de la France il y a un instant.
00:25:46 Nous allons nous intéresser tout de suite aux conséquences,
00:25:49 justement, de ce conflit israélo-palestinien en France.
00:25:53 Mais avant, une autre manifestation dans l'actualité,
00:25:56 toujours avec un risque de trouble à l'ordre public,
00:26:00 mais sur un sujet tout à fait différent,
00:26:02 puisqu'il s'agit d'une manifestation organisée à Saïx et dans le Tarn
00:26:06 par des associations et des collectifs opposés à l'autoroute A69,
00:26:10 l'autoroute qui doit relier Castres à Toulouse.
00:26:13 Alors, un week-end de mobilisation est prévu,
00:26:16 comme en avril dernier, souvenez-vous,
00:26:18 en présence de membres de la France Insoumise
00:26:20 et des craintes de débordement avec des écologistes radicaux,
00:26:25 avec des éléments radicaux sur place.
00:26:27 2500 étaient d'ailleurs réunis.
00:26:30 On pense également à Saint-Céline qu'on a en tête.
00:26:34 On va retrouver sur place notre envoyé spécial,
00:26:37 Maxime Le Guet, bonjour.
00:26:39 Comment s'est passée cette manifestation ?
00:26:41 Elle touche à sa fin, me semble-t-il.
00:26:48 Oui, une manifestation qui touche à sa fin.
00:26:50 Écoutez, il y a vraiment eu deux manifestations aujourd'hui.
00:26:53 Celle qui vient de se terminer et qui était "Bonne Enfant",
00:26:56 composée de familles venues avec leurs enfants,
00:26:58 des jeunes également ou encore des paysans
00:27:01 qui ont marché pacifiquement avec des slogans, des pancartes
00:27:04 dénonçant le projet de l'A69 jugé par ses opposants comme écocide.
00:27:09 Et puis, celle beaucoup plus violente
00:27:10 et qui a été redoutée par les autorités.
00:27:13 Celle-ci s'est déroulée hors cortège
00:27:15 et était composée d'éléments radicaux, près de 2500 selon la préfecture du Tarn.
00:27:20 Des éléments violents comme les membres des soulèvements de la terre
00:27:22 qui ont incendié la cimenterie de Carayon
00:27:25 à quelques kilomètres de la commune de Saïs.
00:27:28 D'autres manifestants violents également à Castres
00:27:30 et qui ont blessé deux policiers.
00:27:32 La manifestation et la marche est donc désormais terminée.
00:27:35 La plupart des manifestants ont quitté les lieux
00:27:38 ou sont en train de les quitter, comme vous pouvez le voir sur ces images.
00:27:41 Tandis que certains se préparent désormais à festoyer sur le campement
00:27:44 lors d'une soirée concert organisée par les associations
00:27:47 à l'initiative de la mobilisation.
00:27:49 Merci beaucoup Maxime, Maxime Le Gant, en duplex de Saïx,
00:27:53 donc dans le Tarn, par débordement.
00:27:55 Une cimenterie tout de même qui a été incendiée.
00:27:58 Alors si on s'intéresse bien évidemment à cette manifestation,
00:28:02 c'est qu'il y avait, Thomas Bonnet,
00:28:03 des risques de troubles à l'ordre public
00:28:07 avec des éléments que l'on connaît, que l'on a déjà vus,
00:28:10 notamment dans la manifestation ultra violente en Seine-Solide.
00:28:13 Oui, et on voit donc que cette manifestation a été nettement plus violente
00:28:16 que celle du mois d'avril dernier où j'y étais.
00:28:18 Il y avait environ 200 individus qui s'étaient habillés en noir
00:28:21 et qui avaient tenté une percée dans un complexe industriel
00:28:24 avant d'être rattrapés par les forces de l'ordre.
00:28:26 Là, visiblement, il y a eu plus de violence.
00:28:29 Les craintes ne sont pas totalement dissipées
00:28:31 parce qu'on sait qu'au sein du ministère de l'Intérieur,
00:28:32 il y a une cellule anti-ZAD qui a été mise en place
00:28:35 justement pour surveiller le fait que ces manifestants
00:28:38 ne s'établissent pas en ZAD à l'endroit précis
00:28:40 où doit être construite cette autoroute A69.
00:28:44 Donc la surveillance va se poursuivre.
00:28:45 Vous l'avez dit, la mobilisation a lieu pendant tout le week-end,
00:28:48 comme c'était le cas la dernière fois.
00:28:50 Et donc, il va y avoir une surveillance accrue,
00:28:52 notamment des services de renseignement,
00:28:53 pour s'assurer que les manifestants quittent bien les lieux
00:28:55 à l'issue de cette mobilisation.
00:28:56 Et Jean-Michel Fauver, que cela nous a interpellés,
00:28:58 on a entendu parler des soulèvements de la terre.
00:29:00 C'est eux qui sont à l'origine de cet incendie.
00:29:03 Or, on se souvient très bien de la volonté de Gérald Darmanin,
00:29:06 le ministre de l'Intérieur, qui voulait dissoudre.
00:29:08 Alors, on le sait, c'est très compliqué, puisque ce n'est pas une association,
00:29:11 mais plutôt un collectif.
00:29:13 Toujours est-il qu'aujourd'hui, ils sont toujours présents,
00:29:15 ils sont toujours au milieu des manifestations
00:29:18 et ils continuent de casser, de brûler.
00:29:20 Oui, c'est la problématique que nous avons aussi,
00:29:23 de ne pas pouvoir dissoudre rapidement,
00:29:26 de ne pas être suivi quelquefois par les juges administratifs,
00:29:29 qui, on l'a vu déjà à plusieurs reprises,
00:29:32 ont des jurisprudences très évolutives en ce domaine-là.
00:29:38 Mais ce que je voudrais dire, c'est que ce qui me semble important,
00:29:41 c'est qu'il y a deux manifestations dans une,
00:29:43 manifestation pacifique avec véritablement cette envie
00:29:48 de s'opposer à cette artificialisation des sols,
00:29:52 ce qu'ils jugent être une artificialisation des sols.
00:29:55 Et là, le but est assez noble d'une manière générale.
00:30:00 Mais la problématique, c'est que sur ces manifestations-là,
00:30:02 se grèvent toujours des éléments radicalisés.
00:30:04 C'est 2 500 aujourd'hui, c'est énorme, c'est quasiment énorme,
00:30:08 qui mettent une, qui, ils essayent de faire une guérilla
00:30:13 par rapport aux forces de l'ordre,
00:30:14 qui ont bien réagi jusqu'à présent,
00:30:16 avec une belle préparation de la part du préfet du Tarn,
00:30:23 qui est un ancien conseiller du ministre de l'Intérieur,
00:30:26 donc qui connaît son affaire,
00:30:29 avec plusieurs discussions sur le parcours de cette manifestation-là,
00:30:37 et des possibilités donc de travailler correctement là-dessus.
00:30:41 Si ça c'est une belle préparation de la part du préfet,
00:30:43 je me demande ce que serait qu'une mauvaise préparation.
00:30:46 Faire arriver 2 500 types violents dans un endroit en pleine campagne,
00:30:51 sans que les services de renseignement le savent,
00:30:53 et sans qu'on prévoie un dispositif,
00:30:55 ça me paraît tout à fait incroyable.
00:30:58 - Quand une manifestation est interdite,
00:30:59 en place de la République,
00:31:00 vous avez des milliers de personnes qui spontanément se rassemblent.
00:31:02 - D'accord, la République c'est une chose,
00:31:04 là on est en pleine campagne.
00:31:05 - Ah non mais d'accord.
00:31:05 - Il y a un filtrage en amont qui n'est pas fait,
00:31:08 est-ce que ça vous interroge ?
00:31:09 Et c'est vrai que c'est une question qu'on se pose régulièrement.
00:31:11 - Il y a un problème d'autorité dans ce pays.
00:31:13 On ne peut pas laisser à chaque fois,
00:31:15 moi je ne veux pas entrer dans le débat
00:31:17 sur le bien fondé de cette autoroute,
00:31:19 il y a eu toute une série de procédures
00:31:22 qui ont tous été validées par les élus locaux
00:31:25 et différentes responsables locaux.
00:31:27 Je pense qu'ils savent ce qu'ils font,
00:31:28 je pense, de toute façon,
00:31:30 toutes les procédures ont été respectées,
00:31:32 y compris devant la préfecture, les tribunaux et le reste.
00:31:35 À partir de là, il y a un état de droit
00:31:37 et l'application du droit.
00:31:39 Si à chaque fois qu'il y a une installation
00:31:42 qui gêne quelqu'un,
00:31:43 on se retrouve dans une situation,
00:31:44 Notre-Dame-des-Landes, Sainte-Soline,
00:31:47 qui elle, pouvait être discutable
00:31:48 parce que ça ne servait qu'à six agriculteurs.
00:31:52 Là, on est devant un système
00:31:54 qui doit permettre aux gens d'aller travailler.
00:31:56 En voie de sûr, ce qui n'est pas le cas à Paris,
00:31:58 qu'on soit incapable de protéger une cimenterie,
00:32:02 ça m'étonne.
00:32:05 Sur le maintien de l'ordre,
00:32:05 c'est quelque chose de très technique et de difficile.
00:32:08 Alors c'est vrai qu'effectivement,
00:32:12 il y a des débordements là-dessus,
00:32:13 mais des manifestations avec des débordements
00:32:17 dans le cadre de maintien de l'ordre, il y en a eu.
00:32:19 Je rappelle qu'il y a eu des émeutes aussi
00:32:23 dans les banlieues dans les années 2000 et quelques.
00:32:27 Il y a eu des débordements à cette époque-là.
00:32:29 Donc, le maintien de l'ordre,
00:32:31 c'est quelque chose de très difficile.
00:32:32 – C'est fantastique, il y a eu 2 milliards de pertes
00:32:33 au mois de juin, il y a eu 570 vides en flammes.
00:32:36 – Je suis d'accord avec vous.
00:32:37 – Il y a un sigé problème d'autorité dans ce pays.
00:32:39 – Oui, bien sûr, mais il n'est pas nouveau
00:32:41 et il date de plusieurs dizaines d'années.
00:32:43 Et si peut-être les gens successifs
00:32:46 qui s'étaient succédés avaient commencé
00:32:50 à régler ce problème-là, on ne serait pas là, Pierre de Louchon.
00:32:52 – Et effectivement, il y a des manifestations
00:32:55 qui sont interdites et qu'on autorise.
00:32:58 On va en parler justement tout de suite avec celles
00:33:00 qui ont eu lieu, que les juges autorisent.
00:33:03 Exactement, ça a été le cas jeudi dernier,
00:33:06 conséquence du conflit israélo-palestinien.
00:33:09 Puisqu'il y a eu une manifestation,
00:33:12 je dis place de la République à Paris,
00:33:14 en soutien au peuple palestinien,
00:33:17 au départ interdite, je vous le disais, par la préfecture.
00:33:19 La décision a ensuite été levée par le tribunal
00:33:22 administratif de Paris.
00:33:24 Alors, 4000 personnes se sont rassemblées,
00:33:26 place de la République, au cri d'Alain Agbar
00:33:29 et Macron complice, Israël assassin.
00:33:31 Voyez ce récit signé Clotilde Payet.
00:33:33 [Cris de la foule]
00:33:37 – Ce sont 4000 personnes qui ont manifesté jeudi,
00:33:40 place de la République, après l'appel de l'association
00:33:44 Cap-Jour Europalestine et du nouveau parti anticapitaliste.
00:33:48 Un rassemblement d'abord interdit par la préfecture de Paris,
00:33:51 une décision qu'Emmanuel Macron a justifiée.
00:33:54 – Je pense qu'il y avait un délai de décence,
00:33:56 il y avait eu une attaque terroriste, c'était pas bon.
00:34:00 – Un délai de décence, mais pas seulement.
00:34:02 – Je vois des gens qui veulent manifester de manière pacifique,
00:34:05 mais dedans se crèvent des éléments hyper radicaux
00:34:08 qui vont aller brûler les drapeaux israéles,
00:34:11 défendre le Hamas.
00:34:12 – L'interdiction a finalement été levée
00:34:14 par le tribunal administratif de Paris,
00:34:17 alors que la manifestation avait déjà commencé.
00:34:20 Selon lui, cette interdiction porte atteinte à la liberté d'expression.
00:34:24 – Le respect de la liberté de manifestation
00:34:26 et de la liberté d'expression,
00:34:28 qui ont le caractère de liberté fondamentale,
00:34:31 doit être concilié avec l'exigence constitutionnelle
00:34:33 de sauvegarde de l'ordre public.
00:34:35 – Un collectif baptisé pour une paix juste et durable
00:34:38 entre Palestiniens et Israéliens,
00:34:40 appelle à se rassembler demain partout en France et à Paris.
00:34:43 – On ne peut plus s'arrêter Palestiniens !
00:34:46 – Chaud Messiah !
00:34:47 – Le tribunal administratif a donc autorisé cette manifestation,
00:34:51 on l'entendait au nom de la liberté d'expression,
00:34:54 mais également parce qu'il n'y avait pas de perspective
00:34:57 ou de risque de trouble à l'ordre public.
00:34:59 Mais on a entendu Alah Akbar.
00:35:01 Alors Alah Akbar, c'est aussi la signification
00:35:04 de la fin d'une prière chez les musulmans,
00:35:06 dans ce cadre-là c'est effectivement tout à fait respectable,
00:35:08 sauf que nous ici, quand on entend Alah Akbar,
00:35:10 ça a une toute autre signification,
00:35:12 surtout place de la République, pas loin du bâtiment…
00:35:16 – Les valeurs de la République.
00:35:17 – Est-ce que ces manifestations devaient être interdites
00:35:19 après ce qu'on a entendu ?
00:35:20 – Écoutez, moi je suis atterré par l'incohérence de notre justice.
00:35:25 Notre justice est capable de maintenir en prison Florian,
00:35:28 le policier qui a été impliqué dans la mort du jeune Nahel.
00:35:31 Et qu'est-ce que la justice excite pour le maintenir en prison ?
00:35:35 Le contexte.
00:35:37 Ils disent que le contexte d'inflammabilité du corps social
00:35:40 n'autorise pas à ce qu'on libère ce policier.
00:35:44 Mais diable, pourquoi ne fait-on pas le même raisonnement,
00:35:48 ne parle-t-on pas de contexte pour interdire ces manifestations ?
00:35:51 Le contexte est tout aussi inflammable,
00:35:53 nous avons une crise au Proche-Orient qui est assez grave,
00:35:57 qui s'importe chez nous, qui trouve des échos chez nous,
00:36:01 à travers ces manifestations et à travers les cris,
00:36:03 donc on pourrait légalement les interdire.
00:36:06 Ça c'est la première chose.
00:36:07 La deuxième chose, c'est que ce qui se passe
00:36:10 au Proche et au Moyen-Orient actuellement,
00:36:12 et notamment le massacre de 1 400 innocents en Israël,
00:36:16 sert en quelque sorte d'une forme de blue star politique
00:36:20 et identitaire en France pour révéler finalement
00:36:23 qui a une identité française et qui n'en a pas.
00:36:26 Je regrette, si vous voulez, que ces milliers de manifestants
00:36:30 qui ont su descendre pour crier Al-Akbar dans la rue
00:36:33 et pour soutenir Gaza et pour soutenir aussi accessoirement le Hamas,
00:36:38 il n'y en a pas eu un qui est descendu pour manifester sa colère
00:36:41 suite à l'assassinat de Dominique Bernard par un terroriste islamique.
00:36:44 Où est l'allégeance de ces gens face au malheur qui frappe la France ?
00:36:48 Leur allégeance, elle est pour des malheurs qui frappent d'autres causes,
00:36:52 d'autres civilisations et d'autres identités.
00:36:55 En revanche, quand il s'agit de manifester sa colère,
00:36:59 sa tristesse vis-à-vis des drames et des tragédies qui touchent la France,
00:37:05 les mêmes personnes ne sont pas là.
00:37:07 On a beaucoup parlé de Benzema, etc.
00:37:10 Benzema, c'est la tête de gondole de toutes ces altères identités
00:37:15 qui s'expriment en France et qui sont plus propices à s'offrir aux intentions
00:37:20 de ces manifestants.
00:37:22 Mais c'est vrai que, Pierre Lelouch, il y a un paradoxe entre le ressenti,
00:37:25 la réalité du ressenti des Français de beaucoup de téléspectateurs.
00:37:29 On l'entend autour de nous.
00:37:30 Et cette décision de justice, finalement, cela peut surprendre
00:37:33 puisque pour beaucoup de citoyens, Jean Messiaen le disait,
00:37:36 quand on entend Alain Ackbar, ça nous ramène à la sphère terroriste.
00:37:41 Comment est-ce que ça, la justice ne peut pas le révéler ?
00:37:43 Est-ce que la liberté d'expression est au-dessus de tout ?
00:37:46 Le Conseil d'État a une juridiction constante en matière de liberté publique
00:37:50 qui, parfois, est très difficile pour l'exécutif quand il s'agit de maintien de l'ordre.
00:37:55 Mais contrairement à...
00:37:57 Moi, je ne veux pas les défendre, mais qu'a dit le Conseil d'État ?
00:37:59 Il a dit qu'il y a un principe qui est le droit de manifester,
00:38:03 le droit d'exprimer ses opinions.
00:38:04 Et ça, c'est fondamental dans une démocratie.
00:38:07 C'est l'anti-hamas.
00:38:08 C'est pour ça qu'il faut que nous battions avec les armes de la démocratie.
00:38:13 Mais il dit aussi, s'il y a un trouble de l'ordre public, c'est au préfet d'apprécier.
00:38:17 Il n'a pas validé, contrairement à ce que j'ai entendu à la manifestation.
00:38:21 Il a dit, c'est au préfet de valider en fonction des conditions de sécurité locale.
00:38:26 Je ne sais pas, le préfet avait préalablement interdit la manifestation.
00:38:30 Ensuite, je ne l'ai plus entendu.
00:38:32 Et il lui appartiendra maintenant, en fonction des violences
00:38:37 et de ce qu'on a entendu à la République, de faire en sorte éventuellement d'interdire.
00:38:41 Mais ça, c'est sa prérogative.
00:38:46 Et donc, contrairement à ce que j'ai entendu, le Conseil d'État n'a pas validé cette manifestation.
00:38:51 Parce que l'intérêt de Michel Fauvet, il l'a autorisé.
00:38:54 Non, il a dit, il y a un droit fondamental d'exprimer son opinion et donc de manifester.
00:39:00 Dès lors que ça dérape, dès lors que ça dérape dans du Allah ou Akbar, on interdit.
00:39:05 Ça veut dire qu'il y a une enquête pour voir si c'est Allah et Akbar
00:39:10 qui pourraient rentrer dans l'apologie du terrorisme.
00:39:13 Pourquoi pas.
00:39:14 Mais ça, je veux dire, ce qu'a dit le Conseil d'État, c'était avant.
00:39:17 Là, c'est le tribunal administratif qui a autorisé,
00:39:21 qui a autorisé cette, enfin, qui a levé l'interdiction du préfet de police.
00:39:26 Et moi, je m'interroge sur le timing de cette décision-là.
00:39:31 Parce qu'il a fait, le tribunal administratif, au moment même où la manifestation était déjà partie,
00:39:37 empêchant tout recours, justement, au niveau du Conseil d'État.
00:39:43 Ce qui fait que, moi, je pense très sincèrement, comme souvent,
00:39:49 pour les juges administratifs, en général, de première instance,
00:39:52 je ne parle pas trop du Conseil d'État, mais en général, de première instance,
00:39:54 qu'il y a des jurisprudences qui sont complètement erratiques
00:40:00 et dont le rôle est souvent de s'opposer aux décisions de l'exécutif.
00:40:08 Et donc, on a un vrai gros problème parce qu'on est en situation tendue.
00:40:13 Certains parlent de guerre civile.
00:40:15 Je ne reprendrai pas ces mots-là, mais on est en situation très tendue.
00:40:18 C'est Michel-André Lefebvre qui parle de guerre civile.
00:40:20 Oui, oui, oui, tout à fait.
00:40:21 On est en situation très tendue.
00:40:22 Et dans cette situation tendue, l'État a besoin de tous ses pouvoirs,
00:40:27 y compris qu'ils ne soient pas contredits par les pouvoirs des juges administratifs.
00:40:30 On va écouter.
00:40:31 Je vous propose d'écouter Marine Tondoli et Thomas Bonnet,
00:40:33 puisque c'est vrai qu'à l'extrême gauche,
00:40:35 elle suscite aussi beaucoup de réactions et de malaise, finalement.
00:40:39 À l'image de Marine Tondoli, secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts.
00:40:42 Écoutez-la.
00:40:44 Je rêve d'un monde où je pourrais aller manifester pour le peuple palestinien,
00:40:48 pour le peuple israélien et pour la paix,
00:40:50 sans risquer d'être amalgamé à des gens qui crient à la Ouagbar,
00:40:53 place de la République hier,
00:40:54 ce qui est quand même complètement débile et choquant dans le contexte.
00:40:57 Mais quand vous interdisez une manif,
00:40:59 évidemment que les gens qui sont là,
00:41:01 il y a beaucoup de gens que ça dissuade d'y aller.
00:41:03 Et donc, vous vous retrouvez proportionnellement avec des gens
00:41:05 qui n'étaient pas forcément venus que pour soutenir la paix,
00:41:08 le peuple israélien et le peuple palestinien.
00:41:10 Il y a eu des slogans "morat Israël".
00:41:12 "Morat Israël", on a le droit d'être antisioniste.
00:41:16 Parce que, selon vous...
00:41:17 On a le droit d'être con.
00:41:18 C'est ça le truc aussi.
00:41:19 C'est qu'on ne peut pas...
00:41:20 Il y a un moment où les manifs,
00:41:22 on ne peut pas mettre tout sur le même plan.
00:41:24 L'Assemblée nationale, on est député,
00:41:26 on porte la parole du peuple.
00:41:27 Et les manifs, il y a tout le monde dans les manifs.
00:41:29 Et donc, quand vous êtes des manifs avec 1000, 10 000, 100 000 personnes,
00:41:32 il y a toujours quelqu'un qui dit un truc débile,
00:41:34 une pancarte débile dans toutes les manifs.
00:41:36 Thomas Bonnet, on voit bien ce réel malaise aujourd'hui à l'extrême gauche,
00:41:40 notamment après ces manifs.
00:41:42 Vous avez vu qu'elle s'est ravisée, Marine Tendelier,
00:41:44 justement, suite à cette sortie, en disant que sa pensée...
00:41:48 Forcément, elle avait dépassé sa pensée.
00:41:49 Je résume parce que je n'ai pas le tweet sous les yeux.
00:41:50 Mais ce qui est intéressant aussi dans ces manifestations,
00:41:52 c'est de voir qui est à l'origine de cette manifestation.
00:41:55 On voit que celle de jeudi était notamment à l'initiative du NPA,
00:41:58 dont le communiqué a quand même fait réagir.
00:42:01 Et c'est un euphémisme que de le dire,
00:42:03 puisqu'il y a sans doute des poursuites qui pourraient être lancées
00:42:05 pour apologie du terrorisme.
00:42:06 Et notre manifestation qui se déroule demain,
00:42:09 qui a été approuvée parce que, nous dit la préfecture de police,
00:42:13 les organisateurs ont condamné les agissements du Hamas.
00:42:16 On verra quand même quels seront les discours
00:42:19 qui seront prononcés lors de cette manifestation
00:42:21 qui aura lieu demain à Paris.
00:42:23 Mais le problème, si vous voulez, c'est que...
00:42:25 En faveur des Israéliens, de la communauté juive.
00:42:28 Le problème, c'est que derrière, si vous voulez,
00:42:31 ces rassemblements et les mots d'ordre et les slogans,
00:42:34 moi, je crains que ces manifestations-là
00:42:36 soient aussi des manifestations sourdement antisémites.
00:42:39 Alors voilà, c'est ça que vous interrogez.
00:42:40 Je peux simplement conseiller, on peut le vérifier aisément,
00:42:44 je conseille aux amateurs de sport extrême de mettre une kippa
00:42:48 et d'aller avec un drapeau israélien dans le cortège.
00:42:50 Et là, on verra si les Allah ou Akbar
00:42:52 sont antisémites ou antisionistes.
00:42:53 Alors, je vais peut-être vous rappeler ce qu'a dit Marine Tondoli
00:42:56 après les propos qu'on vient d'entendre.
00:42:58 Intéressant, là encore,
00:42:59 je n'aurais jamais dû laisser un amalgame
00:43:01 si misi dans mes propos à la Akbar et la prière
00:43:03 d'un million et demi de musulmans.
00:43:04 Il va peut-être respecter un milliard et demi, pardonnez-moi.
00:43:07 Je suis sincèrement désolé auprès de toutes les personnes
00:43:10 que mes propos ont blessé.
00:43:11 Mais néanmoins, dans ce qu'elle dit,
00:43:12 ça révèle un petit peu l'interrogation de Jean Messia,
00:43:14 Jean-Michel Fauvergue, c'est-à-dire que l'intention
00:43:17 de ces manifestants, oui, il y a ceux qui soutiennent la Palestine
00:43:20 et on peut tout à fait le comprendre.
00:43:22 Et puis, on voyait bien le malaise de Marine Tondoli.
00:43:25 Et ça veut dire qu'il y a d'autres intentions.
00:43:26 Et cette fois, peut-être, antisémites.
00:43:29 Bien évidemment, il y a des amalgames qui sont là
00:43:35 et qui sont difficiles à interpréter.
00:43:36 Mais quand vous êtes dans la rue,
00:43:40 Al-Akbar, c'est une salmodie religieuse.
00:43:45 Ça se fait dans les endroits religieux.
00:43:47 – Dans le privé.
00:43:48 – En privé, ça ne se fait pas sur la voie publique.
00:43:50 Et quand ça se fait sur la voie publique,
00:43:52 dans ces circonstances-là, avec l'histoire que l'on a,
00:43:55 nous, sur le terrorisme et sur les attentats terroristes
00:43:59 que l'on connaît tous, évidemment que c'est une provocation.
00:44:02 Évidemment que c'est des mots forts
00:44:06 qui doivent être considérés comme des appels différents
00:44:12 que des appels odieux.
00:44:14 – Surtout place de la République.
00:44:16 – Surtout place de la République.
00:44:17 – Le paradoxe de tout ça, c'est qu'on a des cris pour la religion
00:44:22 dans un endroit qui est censé être le symbole de la vie à la française,
00:44:28 de la laïcité, la religion étant une affaire privée.
00:44:32 On ne va pas proclamer "Allah est grand" en plein Paris,
00:44:36 "place de la République", sauf à être dans une provocation monstrueuse
00:44:40 à l'égard du pays d'accueil de ces gens.
00:44:43 Je trouve ça, comme français, je trouve ça scandaleux.
00:44:46 – Vous avez parfaitement raison.
00:44:47 – Après, il y a un deuxième point, c'est que ce n'est pas la première fois,
00:44:50 malheureusement, qu'on attend des slogans anti-juifs,
00:44:53 voire mort aux juifs dans Paris, par les mêmes organisations,
00:44:56 NPA, Mélenchon et autres.
00:44:58 Il y a eu ces manifestations dans Paris.
00:45:01 Donc, de ce point de vue, c'est intolérable.
00:45:03 Mais que des gens soient pour Israël, qui manifestent pacifiquement pour Israël,
00:45:10 et d'autres soient pour un État palestinien et manifestent pacifiquement,
00:45:14 ce droit-là me paraît fondamental.
00:45:17 C'est pour ça qu'il faut faire attention entre le droit et son application.
00:45:22 C'est pour ça que le rôle du préfet et de l'autorité, de l'exécutif, est important.
00:45:26 Quand on a vu une manif comme ça à "place de la République",
00:45:28 la suivante, à mes yeux, devrait être interdite.
00:45:31 Tout simplement.
00:45:32 D'autant plus que, et ça c'est le plus grave, en tout cas c'est aussi grave,
00:45:36 que dans ces manifs-là, ce n'est pas simplement une haine vis-à-vis d'Israël,
00:45:40 ce n'est pas simplement aussi en sourdine une haine antisémite,
00:45:44 et on a entendu des slogans extrêmement clairs à ce sujet.
00:45:47 Une haine contre l'Occident ?
00:45:48 C'est aussi une haine contre la France.
00:45:50 Combien de drapeaux français vous avez vus dans cette manif ?
00:45:52 Moi, je n'en ai pas vu un seul. Pas un.
00:45:55 Donc c'est aussi des gens qui, à tout le moins, sont sceptiques vis-à-vis de la France,
00:46:01 et dans une très grande partie des cas, ce sont des gens qui haïssent la France.
00:46:05 Et ça, ce que vous avez devant vous, c'est aussi, comment dirais-je,
00:46:08 le pic de l'iceberg de haine antifrançaise qu'on a pu voir au moment des émeutes
00:46:13 et qu'on voit régulièrement dans toutes les agressions, dans toutes les attaques terroristes, etc.
00:46:17 Et c'est vrai que la Marseillaise, on l'avait entendu,
00:46:19 mais au rassemblement en soutien à Israël, n'est pas là.
00:46:23 Vous savez, peut-être qu'il y a fort longtemps que j'ai fait des études aux États-Unis,
00:46:26 et un de mes professeurs, c'était Kissinger.
00:46:29 Et du haut de ses 101 ans, Kissinger vient de donner une interview aux Allemands,
00:46:33 à une chaîne allemande, dans laquelle il dit...
00:46:35 Ça a été une erreur.
00:46:36 Ce que vous avez vu en Israël risque de se produire en Europe.
00:46:41 Et c'est vrai. Il y a un risque d'inflammation des minorités musulmanes.
00:46:46 Quand je vois les images que je vois en Égypte, à Amman, au Liban, au Yémen et ailleurs,
00:46:52 et que je vois la violence de ces foules, je me dis "attention".
00:46:56 On va s'interroger dans cette deuxième partie, justement, sur la menace terroriste aujourd'hui en France.
00:47:04 On ne pourrait pas que ça tourne à la guerre d'Algérie à l'envers.
00:47:05 Eh bien on va en parler dans un instant, et on reviendra aussi dans ce contexte-là.
00:47:09 C'est multiples alertes à la bombe aujourd'hui, pour la sixième fois en moins d'une semaine.
00:47:13 Le château de Versailles a été une nouvelle fois évacué.
00:47:16 Alors de quoi est-ce le signe ? Qu'est-ce que cela révèle ?
00:47:19 La vie de nos invités, à suivre.
00:47:20 Restez avec nous, "Punchline Weekend".
00:47:23 De retour sur le plateau de "Punchline Weekend".
00:47:25 Bienvenue, si vous nous rejoignez pour la sixième fois en moins d'une semaine.
00:47:28 Le château de Versailles, une nouvelle fois évacué.
00:47:30 Aujourd'hui, la France touchée par une vague d'alertes à la bombe ces derniers jours,
00:47:34 après l'attentat d'Aras, dans le contexte du conflit au Moyen-Orient.
00:47:38 Le gouvernement y voit l'action de plaisantins, de gros abrutis,
00:47:42 pour reprendre les mots des ministres de la Justice et des Transports.
00:47:45 Reste que l'idéologie islamiste en France est en or.
00:47:47 Elle ne cesse de croître et touche des profils de plus en plus jeunes.
00:47:51 Gabrielle Attal a signalé plus de 500 perturbations après les temps d'hommage
00:47:55 aux professeurs Dominique Bernard et Samuel Paty.
00:47:58 La France doit-elle s'inquiéter de ces menaces à répétition ?
00:48:01 Comment y faire face ?
00:48:02 Où en est la menace terroriste en France, mais aussi sur le sol européen ?
00:48:06 On en parle dans "Punchline" avec Jean-Michel Fauvergue, Pierre Lelouch,
00:48:11 Jean Messiaen, mais également Thomas Péret,
00:48:13 dans un instant, mais tout de suite.
00:48:15 Il est presque 18h.
00:48:17 On fait un rappel des toutes dernières infos.
00:48:19 C'est avec vous, Adrien Smiteri.
00:48:21 - Les premiers convois d'aide humanitaire sont arrivés à Gaza,
00:48:25 actuellement en état de siège.
00:48:27 Ces aides étaient attendues par les civils.
00:48:29 De l'eau potable, de la nourriture et des médicaments ont été apportés.
00:48:33 Les camions sont sortis d'Egypte via le terminal de Rafah.
00:48:36 Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées
00:48:39 dans le centre de Marseille pour faire face à la crise.
00:48:42 Ce samedi, une marche blanche a été organisée par les proches de Soukaina.
00:48:46 La jeune fille a été tuée par une balle perdue le 10 septembre dernier,
00:48:50 alors qu'elle se trouvait dans sa chambre dans la résidence Sintis.
00:48:54 Et puis, du nouveau, dans l'affaire de l'incendie meurtrier de Wistenheim.
00:48:58 La gérante du gîte a été mise en examen pour homicide involontaire.
00:49:02 Elle est soupçonnée d'avoir exploité son établissement
00:49:05 sans autorisation et sans respecter les règles incendie.
00:49:08 Le 9 août dernier, 10 adultes en situation de chute
00:49:11 et un accompagnateur sont décédés.
00:49:15 - Merci beaucoup, Adrien.
00:49:17 On fait un prochain point sur les dernières informations avec vous à 18h30.
00:49:21 Je vous le disais, dans un instant, on va revenir sur ces alertes à la bombe
00:49:25 qui se multiplient ces derniers jours en France.
00:49:28 Alors, de quoi est-ce le signe ? L'avis de nos invités.
00:49:31 Mais avant, on va prendre la direction du Moyen-Orient.
00:49:34 On va retrouver nos envoyés spéciaux sur place,
00:49:37 Antoine Estève avec Fabrice Elsner.
00:49:39 Antoine, bonjour.
00:49:41 - Effectivement, on le disait, l'aide humanitaire a commencé
00:49:44 à arriver aujourd'hui à Gaza.
00:49:47 - Effectivement.
00:49:49 Quelques heures seulement d'ouverture de ce poste frontière au sud
00:49:52 de la bande de Gaza, en face de la ville de Rafah.
00:49:55 Ce poste frontière a permis de laisser passer quelques camions.
00:49:58 On n'a pas le chiffre exact encore.
00:50:00 Tout ce qu'on sait, c'est qu'il reste 178 camions encore
00:50:03 sur ces grands parkings qui sont dans le Sinaï, côté égyptien,
00:50:06 prêts à passer la frontière avec des médicaments, de l'eau
00:50:09 ou encore de la nourriture.
00:50:11 Mais tout cela, c'est très incertain.
00:50:13 La communauté internationale met la pression sur l'Egypte
00:50:16 pour pouvoir ouvrir ce point de passage.
00:50:18 Car vous le savez, Israël a déjà dit qu'elle ne fournirait
00:50:21 aucune aide humanitaire tant qu'il y aurait des otages
00:50:24 du côté de la bande de Gaza.
00:50:26 Pendant ce temps-là, les bombardements ont repris.
00:50:29 Notamment cet après-midi, des bombardements très forts
00:50:32 sur le nord de la bande de Gaza, où nous étions tout à l'heure
00:50:35 avec Fabrice Elsner, qui est derrière la caméra.
00:50:38 C'est un chassé d'hommes, par l'artillerie israélienne.
00:50:41 L'autre information de la soirée, c'est cette chasse à l'homme
00:50:44 qui a lieu en ce moment même.
00:50:46 Des terroristes seraient recherchés par les forces spéciales
00:50:49 entre la frontière nord de Gaza, autour de la ville d'Erez
00:50:52 et la ville d'Achkelon, où nous nous trouvions tout à l'heure.
00:50:55 L'armée nous a demandé de nous repousser en dehors
00:50:58 de la zone d'opération.
00:51:00 Ils sont en ce moment à la recherche d'hommes qui auraient été vus
00:51:03 côté mer, sur la plage, en Israël, au sud d'Achkelon.
00:51:06 - Merci Fabrice Elsner. Vous faites un travail tout à fait remarquable.
00:51:09 Merci de nous faire suivre au plus près la situation en Israël.
00:51:15 C'est vrai que ce n'est pas évident pour eux d'être sous les bombes.
00:51:21 On salue donc le travail de toute la rédaction.
00:51:24 En tout cas, on se souvient, la semaine dernière, à la même heure,
00:51:27 Pierre Lelouch, on parlait d'une offensive imminente,
00:51:30 ou en tout cas d'une offensive toute proche.
00:51:32 Aujourd'hui, on parle effectivement de l'aide humanitaire
00:51:35 à Gaza, on parle de la libération des otages.
00:51:37 Est-ce que ça veut dire qu'une opération terrestre de Tsaïl,
00:51:40 de l'armée israélienne, s'éloigne de plus en plus aujourd'hui ?
00:51:43 Ou alors l'objectif reste toujours l'élimination du Hamas
00:51:46 et c'est une priorité ?
00:51:48 - Je ne crois pas qu'elle s'éloigne.
00:51:50 Je pense que la violence du choc qui a été ressentie en Israël
00:51:53 par la population, c'est un tout petit pays.
00:51:56 C'est comme si, à l'échelle de la France,
00:51:59 c'est comme si 10 000 personnes en France avaient été gorgées
00:52:02 dans leur appartement, ou brûlées.
00:52:05 Vous imaginez l'impact que ça aurait sur le pays ?
00:52:07 C'est ça le sujet.
00:52:09 Ils ont cette rage, les Américains leur ont conseillé
00:52:13 de ne pas être dominés par la rage,
00:52:16 parce qu'eux-mêmes avaient fait des erreurs massives
00:52:19 après le 11 septembre.
00:52:21 Le problème pour les Israéliens, il est multiple.
00:52:23 D'abord, il faut faire cette opération
00:52:26 dans des conditions militaires très compliquées,
00:52:29 avec plusieurs centaines de kilomètres de tunnel sous Gaza.
00:52:32 Le Hamas, avec l'aide de l'Iran, a montré qu'ils étaient capables
00:52:37 de développer des armes tout à fait redoutables,
00:52:40 y compris des drones sous-marins, par exemple,
00:52:43 qui ont été utilisés contre des bateaux israéliens,
00:52:46 des choses dans les tunnels, des armes très précises.
00:52:50 Ils n'ont pas tout utilisé il y a 15 jours.
00:52:53 Il y a un problème militaire considérable.
00:52:56 Combien de morts, ça veut dire du côté israélien ?
00:52:59 Jusqu'à présent, les Israéliens sont rentrés 4 fois dans Gaza.
00:53:02 Chaque fois, c'était très coûteux. Ils ne sont jamais restés.
00:53:05 C'est la deuxième question. Une fois qu'ils sont rentrés,
00:53:08 c'est quoi l'objectif ? Comment est-ce qu'on fait pour déraciner,
00:53:11 éliminer toute une opération, une organisation terroriste ?
00:53:15 Troisièmement, à supposer que vous arriviez à déraciner,
00:53:18 à tuer tous les terroristes, tous les membres du Hamas,
00:53:21 vous mettez qui à la place ?
00:53:24 Quatrièmement, pendant que vous faites ça,
00:53:27 et ça peut prendre des semaines, voire des mois,
00:53:30 qu'est-ce qui se passe à la frontière nord,
00:53:33 où le Hezbollah chiite pro-iranien peut là aussi se mettre en route ?
00:53:36 Le Hezbollah, c'est beaucoup plus puissant que le Hamas.
00:53:39 Ils ont une centaine de milliers de missiles précis livrés par l'Iran.
00:53:43 Ils sont très aguerris parce qu'ils ont combattu depuis des années en Syrie.
00:53:48 Le risque, c'est qu'Israël soit dans une guerre sur deux fronts.
00:53:52 Après une année de division interne,
00:53:55 où leurs réserves n'ont pas été entraînées convenablement,
00:53:58 et donc ils risquent une situation militaire très complète.
00:54:02 Sans parler de l'éventuelle entrée dans le conflit de l'Iran,
00:54:07 avec une dimension où l'Amérique elle-même pourrait être interpellée.
00:54:11 Donc risque d'extension assez angoissante, on peut le dire aujourd'hui.
00:54:15 C'est-à-dire que tout le monde entier peut s'enflammer au fond.
00:54:18 Monsieur Lelouch a souligné plusieurs points importants,
00:54:21 qui ont pour grande partie des réponses.
00:54:24 Quand vous dites que si le Hamas tombe, on ne sait pas par quoi on le remplace,
00:54:29 vous avez raison, mais c'était la même question qu'on s'était posé
00:54:31 quand le nazisme a été pulvérisé par les soviétiques et les alliés en 1945.
00:54:36 Il n'y avait rien après.
00:54:37 La ressemblance n'est pas aussi farfelue que vous le pensiez.
00:54:42 Parce qu'en fait le Hamas n'est pas qu'une organisation terroriste,
00:54:46 une sorte de corps étranger ou une corps annexe à Gaza.
00:54:49 C'est un gouvernement le Hamas.
00:54:51 C'est-à-dire que c'est une organisation totalitaire qui irrigue la bande de Gaza
00:54:57 et qui prend en charge les Gazaouis depuis le Berceau jusqu'au Cercueil.
00:55:02 Et en cela, c'est exactement le même fonctionnement que tous les partis totalitaires
00:55:05 comme le NSDAP en son temps.
00:55:07 Donc effectivement, je pense qu'il faut éradiquer le Hamas,
00:55:11 il faut l'exterminer parce que c'est lui qui va entraîner finalement le peuple de Gaza
00:55:17 à sa ruine. Aujourd'hui, le plus grand ennemi des Palestiniens de Gaza,
00:55:21 c'est le Hamas exactement comme Naguère, les nazis, et les 15 000 des Allemands.
00:55:25 On imagine que ces dirigeants ont fui à l'étranger.
00:55:28 Les dirigeants, il faut aller les chercher.
00:55:30 Vous savez, pareil, en 1945, vous avez beaucoup de dignitaires nazis
00:55:33 qui se sont échappés, qui ont été recherchés.
00:55:35 Le dirigeant de Hamas, il a pignon sur rue.
00:55:38 Je sais, je sais.
00:55:39 En ce moment, à dehors, Qatar.
00:55:41 Jusma el-Nahny est au Qatar.
00:55:43 En ce moment, je pense qu'il va falloir... Attendez, la justice internationale,
00:55:47 c'est parfois monter des cabales et criminaliser les régimes qu'elle veut.
00:55:51 On peut, excusez-moi, criminaliser aussi le Hamas et aller rechercher ses responsables.
00:55:55 Ce n'est pas très difficile.
00:55:57 Juste un dernier mot sur le Hezbollah.
00:56:00 Sur le Hezbollah, excusez-moi, vous avez parfaitement raison.
00:56:03 Le Hezbollah est un bien plus grand danger pour Israël que le Hamas.
00:56:07 Mais on ne va pas me faire croire que le Hezbollah est plus puissant
00:56:11 militairement et stratégiquement qu'Israël.
00:56:14 Il ne faut pas oublier que c'est une puissance atomique.
00:56:16 Ce n'est pas ce que je dis.
00:56:17 D'abord, dans ce genre de situation, la bombe atomique, excusez-moi, ça ne sert à rien.
00:56:21 Vous n'allez pas bombarder le sud de Liban avec des bombes atomiques.
00:56:25 Il ne faut pas dire n'importe quoi.
00:56:26 Ça dépend de l'attaque du Hezbollah.
00:56:28 Deuxièmement, je ne dis pas que ce sont des forces plus puissantes.
00:56:33 Je dis que ça peut être extrêmement coûteux en termes de vie humaine
00:56:37 dans un tout petit pays qu'est Israël.
00:56:39 Deuxièmement, ça peut aussi déclencher des escalades considérables
00:56:43 avec le pays voisin comme l'Iran.
00:56:45 Et là, on rentre dans une dialectique qui sera peut-être nucléaire.
00:56:48 Et c'est là que ça devient vraiment grave.
00:56:50 - Pour compléter un peu, répondre à la question, apporter un élément de réponse
00:56:56 à la question que vous posiez, pourquoi c'est difficile de rentrer dans Gaza.
00:57:00 Parce que la population aussi, tout à l'heure, Jean Messiaen l'a dit,
00:57:04 en disant qu'elle est prise en compte par le Hamas.
00:57:07 Une partie de la population est prise en otage par le Hamas
00:57:09 et sert aussi de bouclier humain.
00:57:11 Et l'aide humanitaire qui est en train de rentrer dans le pays
00:57:16 va être sans nul doute prise en compte par le Hamas
00:57:19 et distribuée par le Hamas ou revendue par le Hamas.
00:57:22 Parce que le Hamas fait de l'argent de toutes parts.
00:57:24 - La France face à la menace terroriste, on en parle maintenant peut-être.
00:57:28 Avant de conclure, Thomas Bonnet, une délégation française attendue ce soir en Israël.
00:57:33 Mais ce n'est pas le chef de l'État.
00:57:34 - Non, c'est la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Brown-Pivet,
00:57:37 qui sera accompagnée d'Éric Ciotti notamment, de Meir Habib,
00:57:41 député également des Français qui résident en Israël,
00:57:44 ainsi que Mathieu Lefebvre, député Renaissance.
00:57:46 Ils sont attendus ce week-end en Israël.
00:57:48 Évidemment, on en parlait tout à l'heure, ça ne remplacera pas la présence du chef de l'État.
00:57:52 Mais ça montre, et c'est ce sur quoi communique l'exécutif,
00:57:55 que les contacts ne sont pas rompus et que la présence française se poursuit en Israël.
00:58:01 - Et on suivra cette visite, cette délégation française, bien évidemment, de très près sur CNews.
00:58:06 Alors la situation au Moyen-Orient, mais ayez également l'attentat terroriste à Haras.
00:58:10 C'était le vendredi 13 octobre.
00:58:12 La France fait face à la menace terroriste et des inquiétudes.
00:58:16 On l'a vu ces derniers jours.
00:58:18 Les alertes à la bombe se sont multipliées partout dans le pays.
00:58:20 On va y revenir largement.
00:58:22 Et aujourd'hui, pour la sixième fois en une semaine,
00:58:24 le château de Versailles a été évacué.
00:58:27 Cette semaine, de nombreux établissements aussi ont dû être évacués.
00:58:30 Voyez ce reportage de Goderic Bae et de Célia Gruyère.
00:58:33 - Les fausses alertes à la bombe ont bouleversé l'Hexagone cette semaine.
00:58:38 Mercredi, 17 aéroports ont fait l'objet de menaces d'attentat.
00:58:42 Ce jeudi, c'est 25 aéroports qui étaient concernés et 18 ce vendredi.
00:58:48 La plupart d'entre eux ont dû être évacués.
00:58:50 Le ministère des Transports a demandé des mesures judiciaires.
00:58:53 - Cette situation est inacceptable.
00:58:55 Nous avons donc, à ma demande, à chaque fois fait l'objet d'un dépôt de plaintes.
00:59:00 Chaque aéroport est invité à déposer une plainte pour chaque cas d'alerte reçu.
00:59:05 Et 80% des plaintes ont d'ores et déjà été déposées et enregistrées.
00:59:10 - 22 enquêtes ont été ouvertes et 18 arrestations ont eu lieu.
00:59:14 Elles concernent également les établissements culturels,
00:59:17 comme le Louvre ou le château de Versailles,
00:59:19 mais aussi les établissements scolaires.
00:59:21 Selon le ministre des Transports, la plupart de ces alertes à la bombe étaient des canulars.
00:59:27 - Les petits malins ou les petits plaisantins qui se livrent à ce genre de jeu
00:59:31 sont en fait de gros abrutis, voire de grands délinquants.
00:59:34 Et nous ne laisserons rien passer sur leurs actions dans le climat que nous connaissons.
00:59:38 - Pour une fausse alerte à la bombe, la loi prévoit deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende.
00:59:44 - Et Claude Moniquet, spécialiste de la question terroriste,
00:59:47 mais également du renseignement est en liaison avec nous.
00:59:51 Bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:59:54 On entendait les mots du ministre des Transports, Clément Beaune,
00:59:58 parler de gros abrutis.
01:00:01 Eric Dupond-Moretti, après ses alertes à la bombe, avait parlé de plaisantins.
01:00:06 Est-ce que ce sont les termes appropriés ?
01:00:09 Ou alors derrière ces multiples alertes à la bombe,
01:00:12 on peut voir au contraire une atmosphère inquiétante à prendre au sérieux ?
01:00:17 - Alors d'abord au niveau des termes, ce sont certainement des abrutis,
01:00:20 là je pense que tout le monde sera d'accord.
01:00:22 Ce sont aussi, il faut être très clair, des délinquants.
01:00:24 Ce qu'ils font est un délit qui est puni sauf alors de ma part de trois ans de prison et d'une forte amende.
01:00:29 Ça mobilise des forces de police, ça coûte de l'argent,
01:00:33 ça fatigue des hommes, des services de sécurité et des femmes qui sont déjà sur les dents.
01:00:38 C'est clairement à la fois une manifestation d'imbécilité profonde et un comportement délinquant.
01:00:45 - Est-ce que derrière ce mode opératoire, derrière ces alertes à la bombe,
01:00:49 on peut imaginer des profils inquiétants ?
01:00:52 Puisque à Versailles, l'alerte a été postée via le site moncommissariat.fr
01:00:58 et la personne a dit qu'il allait faire tout sauter, qu'il allait s'en prendre à des mécréants.
01:01:03 Donc est-ce qu'on a effectivement un mode opératoire reconnu qu'il faut prendre au sérieux ?
01:01:10 - Honnêtement, je pense qu'on n'est pas en face d'un réel danger dans le sens où,
01:01:16 en règle générale, les terroristes, surtout les terroristes islamistes,
01:01:19 quand ils passent à l'action, ne préviennent pas.
01:01:21 Ils ne prennent pas le téléphone pour appeler en disant "je vais faire sauter une école, un musée, un aéroport ou un train".
01:01:27 Donc je pense qu'on est vraiment plus en face de gens qui sont fragiles, peut-être psychologiquement,
01:01:33 ou des imbéciles, qui se trouvent dans une ambiance générale
01:01:38 qui leur permet de se rendre intéressant, de s'amuser, au dépend de la société.
01:01:43 Je ne pense pas que... Ça, évidemment, chaque enquête individuelle le dira.
01:01:46 Je ne pense pas que les profils soient en eux-mêmes très inquiétants.
01:01:50 - Quel type de menace aujourd'hui est la plus inquiétante en France ?
01:01:53 Est-ce que c'est finalement l'attaque de ce qu'on a appelé un loup solitaire
01:01:59 ou alors une action coordonnée type Bataclan ?
01:02:03 Est-ce qu'aujourd'hui, il y a ce genre de menace qui pèse sur la France ?
01:02:06 - Alors je pense qu'il y a deux choses inquiétantes aujourd'hui en France.
01:02:09 La première, personne ne peut exclure une attaque du type du Bataclan, une attaque 13 novembre,
01:02:16 même si c'est assez peu probable en l'état actuel de la menace.
01:02:19 On n'est plus en face d'un terrorisme individuel, mais on l'a vu à Nice le 14 juillet 2016,
01:02:25 ça peut faire des dizaines de victimes, le terrorisme individuel.
01:02:28 Mais d'une part, on a la menace terroriste, et de l'autre part, on a quand même un certain flou dans la réponse de l'État.
01:02:34 Je vais prendre un seul exemple. On a un cas qui n'est pas lié au Hamas,
01:02:37 mais celui de Mme Mariam Abou Daka, qui est une Palestinienne,
01:02:42 membre d'une organisation terroriste définie comme telle par l'Union européenne,
01:02:46 le Front populaire de libération de la Palestine, le FPLP.
01:02:49 Cette femme a premièrement reçu un visa pour venir faire des conférences en France,
01:02:53 alors que normalement la désignation comme organisation terroriste interdit le déplacement en Europe de ces personnes.
01:02:59 Et deuxièmement, quand elle a été menacée d'expulsion par M. Darmanin,
01:03:03 il s'est trouvé un magistrat des référés pour dire qu'on violait gravement sa liberté d'expression et sa liberté d'aller et venir.
01:03:10 Et là, je m'excuse, on marche sur la tête.
01:03:12 Donc d'une part, la menace terroriste, d'autre part, une réponse de l'État,
01:03:16 qu'il faudrait peut-être un tout petit peu coordonner pour éviter ce genre d'imbrolio.
01:03:19 Avant de vous libérer, Claude Moniquet, on voit des profils extrêmement jeunes aujourd'hui, radicalisés.
01:03:26 Il suffit d'observer le nombre de signalements qui ont été faits lors des minutes de silence,
01:03:32 plus 500 dans l'éducation nationale, avec des élèves très jeunes, parfois même en CP.
01:03:37 Comment comprendre que cette jeunesse soit aussi perméable aujourd'hui à cette idéologie islamiste ?
01:03:44 L'enjeu, est-ce qu'il n'est pas aujourd'hui de s'attaquer aux prêcheurs de haine ?
01:03:48 L'enjeu est-il sur les réseaux sociaux ? Voilà ce qui est là aussi.
01:03:50 Cette jeunesse, elle pèse une menace pour la France.
01:03:53 Bien entendu, il y a un risque très fort lié à la jeunesse, à une partie, une fraction, un minime de la jeunesse.
01:03:59 Et qui a été signalé d'ailleurs, si vous vous rappelez, au moment des confinements liés au Covid,
01:04:05 plusieurs services de sécurité et de renseignement, pas seulement en France et en Europe, mais dans le monde,
01:04:10 ont signalé qu'il y avait une recrudescence, une forte augmentation des recrutements en ligne
01:04:17 de toute une série de mouvements extrémistes, qu'ils soient islamistes ou autres.
01:04:20 Parce qu'on a eu des jeunes qui se sont trouvés coupés de leur milieu scolaire, coupés de leurs amis,
01:04:25 et qui avaient comme seule référence, comme seul interlocuteur, si on peut dire, les réseaux sociaux.
01:04:29 Et à ce moment-là, il y a un très gros travail, très impressionnant de recrutement qui s'est fait.
01:04:34 Donc peut-être aujourd'hui, on voit les fruits.
01:04:38 Je pense effectivement que ces jeunes sont d'autant plus dangereux qu'on a tous été adolescents,
01:04:44 on a tous été jeunes, et on sait qu'un jeune est plus facile à manipuler, est plus facile à sensibiliser,
01:04:51 et peut réagir beaucoup plus affectivement si on lui parle des victimes collatérales du Hamas, par exemple, à Gaza.
01:04:57 – Merci beaucoup Claude Modiquet pour vos éclairages dans "Punchline Weekend".
01:05:01 Je vous rappelle, vous êtes spécialiste du terrorisme et du renseignement.
01:05:04 Alors c'était intéressant, Pierre-Louis, ce que nous disait Claude Modiquet,
01:05:07 à savoir le cap de l'exécutif face à ces multiples alertes à la bombe.
01:05:12 Il y a une sorte de "en même temps".
01:05:14 Alors déjà, on n'a pas de réponse, on ne sait pas trop si on doit avoir peur, si on doit rigoler.
01:05:17 Et pourtant, quand vous êtes dans un musée et que l'alarme sonne, vous avez peur.
01:05:22 Et puis derrière, on vous dit "non, ce sont des plaisantins".
01:05:24 Bref, on a le sentiment qu'à la fois que l'État est dépassé, qu'il n'y a pas véritablement de réponse.
01:05:30 Et dans le même temps, Maria Abou-Daka, cette militante palestinienne du groupe terroriste FPLP,
01:05:36 qui a le droit de rester en France.
01:05:37 Voilà, il n'y a pas de ligne claire, c'est ça que je veux dire.
01:05:40 – Oui, pour dire une chose simplement, la gestion de tout ça est assez calamiteuse.
01:05:44 Ce ne sont pas des plaisantins.
01:05:48 Le mot est mauvais, ce sont des délinquants qui coûtent des fortunes,
01:05:55 parce qu'à chaque fois, il faut mobiliser des centaines et des centaines de gens,
01:05:58 qui à terme, donnent un coup de massue au tourisme à Paris.
01:06:02 Moi, j'ai vu hier des étrangers qui me disaient qu'ils avaient peur.
01:06:04 Du coup, ils avaient peur, donc ils ne veulent plus venir, etc.
01:06:07 Donc tout ça, c'est tout, sauf des plaisantins.
01:06:09 C'est des gens qui utilisent un climat qui est très anxiogène pour le rendre plus anxiogène.
01:06:14 Donc il faut que la réponse du gouvernement soit extrêmement faible.
01:06:17 Et là où M. Moniquet a raison, c'est qu'en général, les terroristes,
01:06:21 et même pas seulement en général, tout le temps, les terroristes ne téléphonent pas
01:06:25 pour dire qu'ils vont envoyer une bombe, ou attaquer le Bataclan, ou attaquer telle manifestation.
01:06:30 Donc je pense que plutôt que de continuer à paralyser le pays,
01:06:34 il faut poursuivre les gens qui passent par Internet, bien entendu, pour appeler.
01:06:39 Mais c'est pas là le sujet.
01:06:40 Le sujet, c'est la haine qui s'est diffusée de l'Occident et de la France dans une partie de notre jeunesse,
01:06:47 article 1, et qui produit des gens qui font des incidents pendant une minute de silence,
01:06:53 et qui parfois viennent avec des couteaux à l'école ou ailleurs, et qui tuent.
01:06:56 Ça c'est le problème numéro 1.
01:06:58 Les fameux loups solitaires, mais dans un climat de haine propice à la radicalisation,
01:07:04 sur ordre ou même pas sur ordre, parce que le climat est comme ça.
01:07:07 Et deuxièmement, les groupes organisés qui renaissent au Proche-Orient
01:07:11 et qui ont des cellules d'ormandes dans le pays, dans toute l'Europe.
01:07:15 Et ça, c'est là-dessus que doivent travailler les services.
01:07:18 – Il y a la parole, mais juste avant, l'ancien chef du RED, justement,
01:07:22 ces cellules d'ormandes, aujourd'hui, elles existent en tout cas ?
01:07:25 Vos anciens collègues s'y préparent ?
01:07:27 C'est une menace aujourd'hui sur le territoire français ?
01:07:29 – La menace, elle est identique et elle évolue en même temps.
01:07:35 Elle est identique du fait que la menace est endogène avec des gens,
01:07:41 un terreau du terrorisme qui est à l'intérieur de chez nous,
01:07:45 des gens qui se radicalisent quelquefois assez vite
01:07:49 et qui peuvent passer à l'action de manière tout à fait autonome.
01:07:52 Et d'ailleurs, en passant à l'action de manière tout à fait autonome,
01:07:55 ils échappent au radar des services de renseignement.
01:07:58 Et c'est les attentats qu'on a eus ces derniers temps,
01:08:02 du long terme, depuis la fin des années 2015.
01:08:06 Et puis, maintenant, tous les services de renseignement,
01:08:11 tous les services d'intelligence nous disent que réapparaît une menace,
01:08:15 une menace projetée qui, pour l'instant, n'a pas…
01:08:20 et j'espère qu'elle ne passera pas à l'action.
01:08:22 Mais c'est quelque chose qui apparaît dans les radars des services de renseignement.
01:08:26 Et pourquoi elle apparaît dans les radars ?
01:08:27 Parce que l'IDR est en train de se reconstituer à l'extérieur de nos frontières,
01:08:33 dans le Levant, elle est toujours là, mais aussi en Afrique,
01:08:36 et en particulier au Nord-Marit, dans le Salé, au Nord du Togo,
01:08:42 et dans d'autres pays de ce type-là. Elle est importante.
01:08:44 Mais finalement, le plus terrible dans tout cela, Jean-Méssiah,
01:08:47 est-ce que ce n'est pas cette jeunesse qui se radicalise aujourd'hui dans nos écoles ?
01:08:51 On l'a vu quand la minute de silence pour Dominique Bernard et Samuel Paty est chahutée.
01:08:57 Au fond, c'est l'échec aussi de notre système d'éducation.
01:09:01 C'est l'échec de notre système d'éducation,
01:09:03 mais c'est aussi l'échec plutôt de notre politique migratoire.
01:09:07 C'est-à-dire, comment peut-on continuer à alimenter,
01:09:10 via un pays ouvert, via une politique d'immigration pour le moins laxiste,
01:09:16 un phénomène que l'on peine à combattre en France,
01:09:20 qui est le phénomène de la haine de la France,
01:09:22 et qui s'exprime sous toutes ses formes.
01:09:24 Ça va effectivement de la perturbation d'une minute de silence à Samuel Paty,
01:09:29 jusqu'à l'acte de décapitation d'un professeur,
01:09:33 en passant par tout un tas d'agressions quotidiennes,
01:09:36 de viols, de coups de couteau, etc., qu'on ne compte plus.
01:09:40 Voilà, donc ça c'est la première chose.
01:09:41 La deuxième chose, c'est quand, excusez-moi,
01:09:43 quand M. Bohn parle de plaisantins, est-ce qu'il a au moins lu le code pénal ?
01:09:48 Son article 322.14, la personne risque jusqu'à 45 000 euros d'amende et 3 ans de prison,
01:09:54 s'il s'agit de menaces de destruction ou d'atteinte aux personnes.
01:09:57 Donc, excusez-moi, si le vocable du gouvernement,
01:10:01 c'est de dire que quand on risque autant par le code pénal, c'est une plaisanterie,
01:10:05 alors à ce moment-là, tous les actes d'agression et de délinquance,
01:10:08 et de criminalité, beaucoup en tout cas, c'est de la plaisanterie.
01:10:10 En fait, M. Bohn, il a un commentaire de Bobo de Boîte de Nuit,
01:10:13 qui n'a rien à voir avec la réalité.
01:10:15 Et dernière chose, sur le nombre, parce qu'il n'y a pas qu'une seule alerte à la bombe,
01:10:19 il y en a plusieurs.
01:10:20 C'est ça qui interroge, ça aurait été un plaisantin,
01:10:23 si ça avait été une alerte à la bombe sur un édifice,
01:10:25 quand on en est à 5 ou 6 au château de Versailles,
01:10:28 plus toutes les gares, etc., c'est qu'on peut se poser la question
01:10:32 de savoir s'il n'y a pas un phénomène coordonné derrière
01:10:34 qui vise ni plus ni moins qu'à déstabiliser notre pays, à déstabiliser l'État.
01:10:37 C'est ça, c'était la vraie interrogation derrière.
01:10:40 C'est d'ailleurs ce que disait Simon de Montbréal, aussi l'avocat,
01:10:43 qui soulignait ce phénomène anxiogène voulu peut-être par certains.
01:10:48 On va marquer une très courte pause, on va revenir sur ces révélations,
01:10:51 toujours dans ce contexte de menaces terroristes.
01:10:54 Le terroriste islamiste qui a tué l'enseignant Dominique Bernard,
01:10:57 il était inscrit au fichier, il était fiché depuis 2021,
01:11:02 et non depuis octobre dernier, c'est ce que les autorités nous avaient dit au départ.
01:11:06 Alors pourquoi ce mensonge ? On en parle dans un instant.
01:11:08 De retour sur le plateau de Punchline Weekend,
01:11:16 bienvenue si vous nous rejoignez pour cette dernière partie.
01:11:19 Pour vous accompagner jusqu'à 19h, Jean Messia, Jean-Michel Fauvergue,
01:11:22 Pierre Lelouch et Thomas Bonnet.
01:11:24 Dans un instant, on va revenir sur cette révélation.
01:11:26 Le terroriste islamiste qui a tué l'enseignant Dominique Bernard,
01:11:30 à Arras, il était fiché depuis 2021, et non depuis octobre dernier,
01:11:35 c'est ce qui avait été dit au départ.
01:11:37 Alors comment l'expliquer ? On en parle dans un instant.
01:11:39 Mais tout de suite, on fait un point sur les toutes dernières informations.
01:11:42 C'est avec vous mon cher Adrien Smiteri.
01:11:44 Antonio Gutiérrez réclame un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.
01:11:48 Le patron de l'ONU a participé aujourd'hui au sommet pour la paix au Caire.
01:11:52 Plusieurs dirigeants du Monde étaient également présents.
01:11:55 Il plaide pour une aide massive à Gaza,
01:11:58 avec au moins 100 camions par jour pour les civils palestiniens.
01:12:01 Des incidents en marge de la manifestation contre l'autoroute A69.
01:12:06 Des manifestants ont mis le feu à une cimenterie, vous le voyez sur ces images.
01:12:10 Deux entreprises travaillant sur le chantier de cette autoroute ont été ciblées.
01:12:15 Selon le préfet du Tarn, environ 5000 personnes ont participé à ce rassemblement,
01:12:19 parmi lesquelles figurent 2500 individus radicaux.
01:12:23 Et puis la Guadeloupe est confinée jusqu'à nouvel ordre.
01:12:26 Conséquence du déclenchement de l'alerte Violette Cyclone.
01:12:29 L'ouragan à Tami, classé en catégorie 1, pourrait passer à proximité de l'île de la Désirade.
01:12:34 Selon Météo France, des vents de 130 km/h sont attendus, ainsi que des fortes nuages.
01:12:40 Merci mon cher Adrien.
01:12:41 Adrien Smiterik vous retrouvera à 19h pour un point complet sur l'actualité.
01:12:45 A la une, également ce samedi, c'est révélation.
01:12:48 Le terroriste islamiste qui a tué Dominique Bernard, l'enseignant à Arras,
01:12:52 il était inscrit au fichier de signalement pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste.
01:12:58 C'est le FSPRT.
01:13:00 Et il était inscrit depuis février 2021.
01:13:03 Et à l'origine, c'était un incident avec une enseignante survenue quelques mois plus tôt au sein du lycée Gambetta.
01:13:10 Ce même lycée où il a commis son attentat.
01:13:12 Or, jusqu'ici, les autorités avaient précisé que Mohamed Mokouchkov était fiché pour radicalisation seulement depuis le 2 octobre dernier.
01:13:22 Cela interroge donc Jean-Michel Blanquer, été ministre de l'Éducation de mai 2017 à mai 2022,
01:13:29 ministre de l'Éducation lorsque le terroriste avait été signalé.
01:13:32 Jean-Michel Blanquer qui s'est exprimé sur cette affaire justement ce matin. Écoutez-le.
01:13:37 – Cet homme a été fiché. Là, on n'est plus sur un sujet de la police.
01:13:41 Évidemment, l'enquête démontrera l'ensemble du déroulement des choses.
01:13:45 Ce qui a été mis en place depuis 2017 et avant l'assassinat de Samuel Paty,
01:13:49 c'est un système de signalement systématique.
01:13:53 Quand je suis arrivé, j'ai dit que le pas de vague s'était fini et qu'il fallait signaler tous les problèmes.
01:13:57 Et un système de signalement a bel et bien été mis en place.
01:14:00 Il y a le moment où les professeurs signalent à l'institution, c'est-à-dire à la fin de le rectorat,
01:14:04 puis le rectorat à la police. Ensuite, la police, elle a aussi ses obligations.
01:14:09 C'est-à-dire qu'elle ne peut pas dire tout à tout le monde.
01:14:11 Elle doit travailler dans un certain secret pour réussir à être efficace.
01:14:14 Et donc, dans l'affaire d'Arras, il est évidemment beaucoup trop tôt pour faire des commentaires.
01:14:18 Il faut attendre l'enquête.
01:14:20 – Il est beaucoup trop tôt pour faire des commentaires.
01:14:22 Néanmoins, c'est vrai qu'on a le sentiment qu'en France, ce n'est jamais la faute de personne.
01:14:25 Est-ce que cette explication de Jean-Michel Blanquer,
01:14:28 il était ministre de l'Éducation à l'époque où Mohamed Mogouchkov a été fiché
01:14:33 pour la première fois, est-ce que cette explication, elle vous satisfait ?
01:14:36 – Elle me satisfait d'autant moins que ce n'est pas la première fois que ça arrive.
01:14:40 Je veux dire, on a quand même eu dans notre pays la tête d'un professeur
01:14:45 qui a roulé après avoir été décapité par un terroriste islamiste, Tchétchène également.
01:14:51 Donc, c'est exactement la même chose.
01:14:53 C'est une école, un Tchétchène radicalisé, islamiste et un professeur qui est attaqué.
01:15:00 Emmanuel Macron et son gouvernement nous ont fait un discours avec des bisous et des nounours
01:15:05 en nous promettant que ça n'arriverait pas et que la France est résiliente.
01:15:08 Trois ans après, presque jour pour jour, on a exactement le même scénario qui se produit.
01:15:14 Mais qu'est-ce qui se passe ?
01:15:15 À quel moment, lorsqu'il y a quelque chose d'aussi symbolique qu'un professeur
01:15:19 qui est décapité par un terroriste, à quel moment le gouvernement se réveille
01:15:24 pour prendre les mesures pour que ça ne se reproduise plus ?
01:15:27 C'est-à-dire qu'à ce moment-là, lorsqu'on avait vu le profil de ce terroriste et d'autres d'ailleurs,
01:15:32 eh bien, qu'attend l'État pour expulser massivement tous ceux qui sont radicalisés,
01:15:38 tous ceux qui sont fichés S, tous ceux qui sont étrangers, pour les expulser purement et simplement ?
01:15:43 On ne peut pas invoquer l'État de droit pour protéger les terroristes en puissance,
01:15:49 pour protéger les radicalisés, alors même que la notion d'État de droit est faite pour protéger un pays et ses citoyens.
01:15:56 Comment est-ce qu'à notre État de droit, on est arrivé à protéger les autres,
01:16:01 quel que soit leur côté criminogène, au lieu de protéger les nôtres ?
01:16:06 C'est invraisemblable la situation dans laquelle on est.
01:16:08 89 étrangers radicalisés expulsés, c'était ce qu'a dit Germain.
01:16:12 Sur 489 étrangers irréguliers fichés au FSPRT.
01:16:16 On va y revenir dans un instant, mais c'est vrai que vraisemblablement, sans aucun doute, il y a eu une faille.
01:16:21 On s'interroge pourquoi on nous dit que cet individu était fiché depuis seulement octobre,
01:16:27 et puis on apprend qu'il était connu des services de police depuis bien plus longtemps, finalement.
01:16:32 Est-ce que vous avez une explication qui pourrait tenir la route ?
01:16:35 Est-ce qu'on peut se poser la question, clairement ?
01:16:38 Est-ce que derrière, il y a une volonté de ne pas dire la vérité ?
01:16:40 Ou alors c'est tout simplement une faille ?
01:16:43 Je ne crois pas qu'il y ait une volonté de ne pas dire la réalité des choses,
01:16:48 parce qu'en fait, qu'il soit fiché depuis 2021 ou depuis la veille,
01:16:53 ça ne change pas grand-chose au fait qu'il soit passé à l'action.
01:16:57 Je pense qu'il doit y avoir une...
01:17:00 Ça ne change pas grand-chose, en tout cas, s'il avait été identifié avant.
01:17:03 Est-ce qu'il n'y aurait pas eu des mesures qui auraient pu...
01:17:05 Ce qui était important, il faut quand même le savoir, c'est effectivement,
01:17:08 et là je rejoins évidemment Jean Messiaen, c'est que c'est un étranger,
01:17:12 comme beaucoup d'autres, fichés...
01:17:16 Quand on est étranger, fiché pour terrorisme, bien évidemment,
01:17:19 le réflexe, ça doit être à partir de maintenant,
01:17:24 mais ça aurait dû être avant aussi, une expulsion immédiate.
01:17:28 Cette expulsion, elle aurait pu avoir lieu, je suis désolé de revenir là-dessus,
01:17:31 mais elle aurait pu avoir lieu en 2015 ou 2014, je ne me rappelle plus exactement,
01:17:35 quand toute la famille devait être expulsée,
01:17:37 et quand vous avez eu des associations qui s'y sont opposées,
01:17:41 des associations comme la CIMAD et d'autres associations...
01:17:43 - Une ministre de l'Intérieur aussi...
01:17:45 - Et le parti communiste de l'Intérieur, et que le ministère et l'exécutif
01:17:51 a été trop faible pour l'expulser.
01:17:56 Donc, s'ils avaient été expulsés à cette époque-là,
01:17:58 les faits n'auraient pas eu lieu.
01:17:59 Et maintenant, d'une manière générale, il faut systématiser ces expulsions d'étrangers
01:18:04 qui sont sur le FSPRT, c'est clair, c'est sûr.
01:18:07 - Et c'est ce que veut en tout cas Gérald Darmanin, est-ce si facilement...
01:18:09 - Évidemment.
01:18:10 - ...réagir ?
01:18:11 - Oui, je veux réagir pour dire quelque chose un peu solennellement.
01:18:15 Les démocraties ont beaucoup de mal de sortir du temps de paix,
01:18:21 d'accepter dans la tête des gens qu'on n'est plus en temps de paix
01:18:24 et qu'on est dans autre chose.
01:18:26 Ce qui est en train de se passer, c'est qu'on est en train de basculer
01:18:29 dans une sorte de guerre civile larvée,
01:18:35 avec de temps en temps des violences, des gens qui descendent des banlieues,
01:18:40 qui foutent le pays en flammes, qui attaquent 500 commissariats,
01:18:44 puis après on rentre, puis le gouvernement dit "bon, on va réfléchir,
01:18:48 on va étudier ce qui se passe", puis il ne se passe rien pendant des semaines.
01:18:52 - On n'a plus le temps de réfléchir ?
01:18:54 - C'est pas ça.
01:18:55 - On est dans la réflexion.
01:18:56 - Il y a une espèce de truillomètre général est au maximum.
01:19:00 Donc tout le monde est tétanisé et on espère que ça va se calmer,
01:19:03 mais ça ne se calme pas.
01:19:05 Après ce qui s'est passé au Proche-Orient, ce qui est en train de se passer,
01:19:08 et qui peut encore s'aggraver, il faut comprendre que les pays européens
01:19:13 sont le ventre mou et l'extension naturelle du conflit au Proche-Orient.
01:19:19 Et nous sommes environnés d'une vraie menace.
01:19:23 Maghreb, Sahel, retirons nos forces, sous pression.
01:19:28 On est sur la défensive.
01:19:30 Il faut que le pays...
01:19:33 Là, on prépare la énième loi sur l'immigration qui ne va rien contrôler du tout.
01:19:37 Les Français le sentent et le disent.
01:19:39 Il faut qu'on passe à autre chose.
01:19:41 Il y a un moment où il faut comprendre qu'on a besoin d'instruments juridiques différents.
01:19:48 Dès lors qu'un enfant, quand il y a une minute de silence,
01:19:51 quel que soit son âge, émet une protestation ou va crier Allah ou Akbar
01:19:56 ou je ne sais quoi dans une classe,
01:19:58 il est immédiatement signalé à la police et la famille est expulsée quand ils sont étrangers.
01:20:03 Ou mis en rétention en attendant d'être expulsés.
01:20:05 Mais on arrête tout de suite.
01:20:07 Il faut que la mesure de la sanction tombe immédiatement.
01:20:11 On n'attend pas trois ans.
01:20:13 On n'attend pas trois ans pour qu'il y ait la perdure de l'assurance des organisations qui viennent derrière.
01:20:18 Il faut que la prise de conscience soit que oui, c'est grave,
01:20:22 il y a des problèmes de liberté publique, bien sûr, je le disais tout à l'heure.
01:20:26 C'est une manifestation pacifique, pourquoi pas ?
01:20:28 Mais dès que ça bascule dans autre chose,
01:20:31 dès qu'on va lancer des anathèmes antisémites, racistes, anti-France, anti-république,
01:20:37 la sanction doit tomber.
01:20:39 Et si on ne fait pas ça, on va aggraver la vulnérabilité du système.
01:20:43 Et là, on tombe sur les fameux plaisantins,
01:20:45 c'est-à-dire les gens qui utilisent ce climat de trouille généralisée
01:20:49 pour ajouter à la trouille.
01:20:51 Quand vous avez un pays où 14 aéroports s'arrêtent, où les gares s'arrêtent,
01:20:55 où on met l'armée dans la rue et où ça continue,
01:20:58 alors je dis que ça ne va pas.
01:21:00 Et c'est quoi un élan exécutif totalement tétanisé face à la situation,
01:21:04 qui se rend bien compte qu'il faut changer totalement de logiciel,
01:21:06 mais qui n'ose pas faire le premier pas ?
01:21:08 L'ironie dramatique, si vous voulez, de ce qui s'est passé à Arras,
01:21:11 c'est que les associations et le Parti communiste
01:21:14 avaient lutté contre l'expulsion de cette famille
01:21:17 parce qu'elles avaient un enfant, je crois, de moins de 13 ans.
01:21:20 C'est ce même enfant-là qui va commettre l'attentat
01:21:24 contre le professeur Dominique Bernard et le tuer.
01:21:27 Donc, vous voyez, c'est terrible de se dire que la raison
01:21:31 pour laquelle cette famille n'a pas été expulsée,
01:21:34 c'est la même pour laquelle un professeur est mort.
01:21:37 Jean-Michel Fauvergne, on mettra en parallèle l'attentat d'Arras
01:21:41 avec celui, les conséquences en tout cas en parallèle de l'attentat d'Arras
01:21:44 et celui de la Belgique.
01:21:46 Jean-Michel Fauvergne.
01:21:48 Je rajouterai aussi que c'est un État qui, depuis longtemps,
01:21:53 depuis des décennies, perd la main au fur et à mesure
01:21:56 et a perdu la main parce que la main, elle est maintenant
01:22:00 à la disposition des juges et on a des juges
01:22:03 qui ne vont pas dans ce sens de sévérité.
01:22:06 On l'a vu avec les derniers, avec les juges administratifs,
01:22:09 mais les juges judiciaires aussi,
01:22:11 qui ne vont pas dans ce sens de sévérité.
01:22:13 Effectivement, il y a un tas de contre-pouvoirs
01:22:15 qui sont appuyés par cette justice-là,
01:22:17 qui est une justice qui aujourd'hui manque
01:22:20 à la puissance de l'État.
01:22:22 Les associations sont...
01:22:25 Parce qu'on est dans cette espèce de...
01:22:27 Alors effectivement, je suis assez d'accord avec ce qui est dit
01:22:30 et ce que dit Pierre Lelouch en particulier.
01:22:32 Il faut maintenant passer à autre chose
01:22:34 et il faut qu'on ait, nous aussi, une dissuasion nucléaire
01:22:38 de ce point de vue-là, qui est l'expulsion.
01:22:40 Alors, effectivement, expulsion, mais pour passer à autre chose,
01:22:43 qui, puisque lundi dernier, la Belgique, elle aussi,
01:22:46 a été frappée par un attentat,
01:22:48 Abdel Slam, la Suède, un Tunisien radicalisé,
01:22:51 a tiré, je vous le rappelle, sur deux Suédois.
01:22:53 Il a été ensuite localisé, abattu le lendemain matin.
01:22:57 Il n'avait rien à faire sur le territoire belge.
01:22:59 Les conclusions de l'enquête.
01:23:01 Conséquence, le ministre de la Justice belge a démissionné.
01:23:05 Voici ses mots, vous voyez à l'antenne.
01:23:07 Le magistrat compétent n'a pas donné suite
01:23:09 à cette demande d'extradition et le dossier n'a pas été traité.
01:23:12 C'est une erreur individuelle, monumentale,
01:23:15 une erreur inacceptable aux conséquences dramatiques.
01:23:18 Bon, ce n'est pas le magistrat qui a démissionné.
01:23:21 C'est le ministre de la Justice.
01:23:23 Néanmoins, c'est un geste symbolique fort.
01:23:25 C'est un geste d'une dignité qu'on ne voit plus depuis très longtemps.
01:23:29 On aimerait qu'en France, tous les gens qui nous gouvernent
01:23:32 depuis tant d'années et qui, depuis tant d'années, se trompent
01:23:35 et qui imposent par leur action, ou plutôt par leur inaction,
01:23:39 des drames épouvantables aux Français puissent en faire d'eux-mêmes.
01:23:43 Vous comprenez ? C'est un geste presque gaullien, ce qu'il a fait.
01:23:46 C'est-à-dire qu'un ministre, s'il ne réussit pas, il s'en va.
01:23:50 S'il foire, il s'en va, en gros.
01:23:53 C'est un peu ce qu'il a fait.
01:23:55 Donc ça, je pense que c'est un geste extrêmement fort.
01:24:01 Pourquoi le magistrat et M. Fauverg en parlaient il y a un instant ?
01:24:06 C'est parce que la justice, en France et aussi en Belgique,
01:24:11 a pris fait et cause pour un universalisme dévoyé.
01:24:15 On applique une sorte d'idéologie humaniste qui ne s'applique qu'aux autres.
01:24:20 C'est-à-dire qu'il faut, au nom de l'humanisme, au nom de l'universalisme,
01:24:24 accueillir non pas seulement toute la misère du monde,
01:24:27 mais accueillir aussi tous les dangers du monde qui se retrouvent dans nos rues.
01:24:31 Justement, avant de vous entendre, Jean-Michel Fauverg,
01:24:33 accueillir tous les dangers du monde, vous nous dites, Jean Messiaen,
01:24:35 qu'il va justement s'intéresser au parcours du terroriste belge.
01:24:39 Un parcours qui semble être aujourd'hui finalement un cas d'école.
01:24:43 Il avait déposé des demandes d'asile dans quatre pays européens depuis 2011.
01:24:46 On va revenir sur son cheminement en Europe avant son passage à l'acte.
01:24:50 On en parle ensuite.
01:24:52 Arrivé en 2015, Abdesalem El séjourne irrégulièrement en Belgique
01:24:57 après le rejet de sa demande d'asile en 2020.
01:24:59 Il est aussi visé par un ordre de quitter le territoire,
01:25:02 délivré l'année suivante, ordre qui n'a jamais été exécuté.
01:25:06 Selon des documents du Parlement belge,
01:25:08 l'assaillant a effectué d'autres demandes d'asile dans trois pays européens,
01:25:12 la Norvège, la Suède et l'Italie.
01:25:15 Le terroriste avait demandé l'asile dans quatre différents pays européens
01:25:19 et à chaque fois, il s'est vu débouter parce qu'il n'était pas éligible à la protection.
01:25:24 En 2011, Abdesalem El rejoint l'Europe à bord d'une petite embarcation
01:25:28 jusque l'Empédouza.
01:25:29 De cette île, le Tunisien de 45 ans se rend en Suède
01:25:32 où il est reconnu coupable de graves infractions liées aux drogues.
01:25:36 Expulsé du pays à la fin de sa détention,
01:25:38 il aurait été remis à la Norvège où sa première demande d'asile
01:25:42 avait été enregistrée avant de se rendre ensuite en Italie.
01:25:45 En 2016, selon le ministre belge de la Justice,
01:25:48 un service de police étranger signale le profil radicalisé du terroriste de Bruxelles.
01:25:54 "C'est vrai que Jean-Michel Fauvert, des parcours comme celui-ci,
01:25:56 ils sont nombreux, une arrivée depuis l'Empédouza et ensuite,
01:25:59 malgré des demandes d'asile qui ne sont pas...
01:26:04 malgré avoir été débouté après ces demandes d'asile,
01:26:08 pardonnez-moi, je vais y arriver,
01:26:10 et bien finalement, il se promène ensuite dans les pays européens
01:26:13 et ça, il y en a partout des cas comme celui-ci."
01:26:15 "On l'a déjà vu, effectivement, à plusieurs reprises
01:26:17 et c'est une problématique européenne importante à laquelle il faut remédier.
01:26:21 C'est-à-dire qu'il faut qu'on ait des fichiers interconnectés.
01:26:24 Il y a le CISSS qui existe, le système d'information Schengen.
01:26:28 On doit pouvoir arriver à éviter ce type de situation-là.
01:26:32 Mais quelque chose qui me semble important dans cette affaire-là,
01:26:36 on a salué, effectivement, le geste du ministre de la Justice, que je salue aussi,
01:26:43 mais qu'en est-il du magistrat ?
01:26:45 Le magistrat qui n'a pas fait son job, qui n'a pas fait son boulot...
01:26:47 - Oui, il est toujours en place, visiblement.
01:26:48 - Il est responsable de ce qui est arrivé aussi, il faut lui dire.
01:26:50 Tu n'as pas fait ton job correctement,
01:26:52 tu es responsable de ce qui est arrivé, il va falloir maintenant...
01:26:55 - Il n'y a pas de responsabilité de la Justice.
01:26:57 - Il n'y a pas de responsabilité, c'est vrai qu'aujourd'hui...
01:26:59 - Oui, mais il y a quand même un mort dans cette affaire-là.
01:27:02 - Pierre Lelouch, permettez à quelqu'un qui était en charge de l'affaire européenne
01:27:05 pendant un petit moment de rappeler que Schengen,
01:27:09 c'est un dispositif de confort créé en 1985 pour le confort des Européens,
01:27:16 qui n'a pas du tout été pensé pour autre chose que la liberté de circulation des gens,
01:27:22 c'est sympa, sans passeport, entre les pays d'Europe.
01:27:25 - Pas pour une invasion.
01:27:26 - Mais personne, ceux qui ont rédigé cet accord que nous avons ratifié,
01:27:31 parce qu'il faut ratifier tout, naturellement,
01:27:34 n'avait imaginé qu'on serait, et on avait pourtant les données,
01:27:39 devant une Afrique qui allait doubler sa population,
01:27:42 on va passer à 2,5 milliards d'hommes et de femmes et d'enfants en Afrique,
01:27:46 où il n'y a pas d'emploi, et on a devant nous des potentiels migratoires
01:27:50 de l'ordre de 600 millions de personnes.
01:27:53 Alors, si ces gens arrivent par l'Italie, j'ai eu à gérer ça.
01:27:56 Ils arrivaient en Italie déjà, l'Umpedusa, les Italiens les remontent à Rome,
01:28:01 puis après on les met dans des trains pour 20 milles,
01:28:04 et après on dit la France, Francia.
01:28:06 J'avais même un ministre de l'Intérieur à l'époque, italien,
01:28:09 qui donnait des vrais, faux certificats de circulation vers la France.
01:28:13 Et donc nous, à Menton, on essayait de stopper des gens qui étaient rentrés,
01:28:17 mais qui avaient un papier pour aller en France.
01:28:19 En fait, le système de Schengen, c'est qu'il est rentré en Italie,
01:28:23 il reste en Italie. Bien sûr, c'est injuste pour les Italiens,
01:28:27 et donc ça ne peut pas fonctionner.
01:28:29 Et à la fin de la journée, qu'est-ce que vous allez faire ?
01:28:32 Ce ne sont pas dix, ce sont des dizaines de milliers, des centaines de milliers.
01:28:36 Des centaines de milliers de personnes qui se baladent d'un État à l'autre
01:28:40 en décrochant des demandes d'asile qui ne sont pas des demandes d'asile.
01:28:44 Regardez ces propos d'Olaf Scholz, assez inédits.
01:28:48 Il s'est exprimé dans le magazine d'Air Spiegel aujourd'hui.
01:28:51 Il adopte un ton inactuellement dur à l'égard de l'immigration clandestine.
01:28:55 "Nous devons enfin expulser à grande échelle ceux qui n'ont pas le droit de rester en Allemagne.
01:28:58 Nous devons expulser plus."
01:29:00 Et rapidement, il était connu pour ses propos modérés, Jean-Messiah Olaf Scholz.
01:29:04 Il semble mettre le bar à droite.
01:29:06 Donc c'est très révélateur de la situation finalement.
01:29:10 Mais bien sûr, parce que je pense qu'il y a un réveil salutaire.
01:29:14 Il y a quelque chose qui est en train de bouger à cause de ces coups de boutoir sanglants
01:29:18 que les pays européens se prennent dans la figure.
01:29:21 Rappelez-vous, il n'y a pas si longtemps, on avait tout un système idéologique,
01:29:25 médiatique, politique, qui nous expliquait que des terroristes
01:29:29 qui pouvaient se glisser dans les colonnes de migrants en provenance de Syrie et du Moyen-Orient
01:29:34 étaient un fantasme d'extrême droite.
01:29:37 Et peu de temps après, nous avons eu le Bataclan,
01:29:39 avec ces gens qui ont même fait plusieurs allers-retours
01:29:42 entre le front irako-syrien et la France pour préparer les attentats
01:29:48 sans que personne ne soit au courant qu'ils sont rentrés en France
01:29:51 et qu'ils sont sortis à plusieurs reprises.
01:29:53 Là, c'est pareil. Le terroriste de Bruxelles, il est passé par l'Ampouidouza.
01:29:56 Il y a encore, parce que le Bataclan a été oublié, évidemment,
01:29:59 il y en a encore pour vous dire l'année dernière
01:30:01 que les terroristes qui viennent avec l'immigration illégale,
01:30:05 c'est un fantasme d'extrême droite.
01:30:06 L'attentat de Bruxelles montre que c'est le contraire.
01:30:08 Donc évidemment qu'au bout d'un moment, si vous voulez,
01:30:10 lorsque le réel vous explose à la figure
01:30:12 et lorsque le vernis de cette chape de plomb idéologique craquelle,
01:30:17 eh bien effectivement, en tout cas les gens les plus lucides
01:30:20 commencent à virer leur cul de lit et à s'adapter.
01:30:23 On arrive au terme de cette émission, Jean-Michel Fouvert. Quelques secondes.
01:30:26 Quel contre-pied par rapport à ce que Merkel a fait il y a quelque temps de ça.
01:30:30 Mais j'espère que c'est porteur d'espoir
01:30:33 et qu'on arrive à avoir une politique unie au niveau européen sur l'immigration.
01:30:38 Le pacte asile et immigration qui est en discussion depuis maintenant des mois.
01:30:41 Pierre Lelouch, le mot de la fin. 20 secondes.
01:30:43 On n'y est pas encore.
01:30:44 Parce que des idées aussi simples que modifier la Constitution
01:30:48 pour permettre de sortir de cette convention des droits de l'homme
01:30:51 qui gèle cette jurisprudence.
01:30:54 Il y a un hiatus entre ce que les Etats et les populations vivent
01:30:58 et l'appareil juridique.
01:31:00 Donc il faut un changement complet de logiciel sur toutes ces questions.
01:31:03 Un grand merci à tous les quatre.
01:31:05 Pierre Lelouch, Thomas Bonnet, Jean-Michel Fouvert, Jean Messiaen.
01:31:08 L'actualité continue bien évidemment sur CNews.
01:31:10 Dans un instant, face à Mathieu Boccoté.
01:31:14 A ne pas manquer, face à l'info, avec Eliott Deval.
01:31:19 A ne pas manquer, c'est tout de suite sur CNews.
01:31:22 Excellente soirée sur Notre-Tête.
01:31:24 ...

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