Punchline Week-End (Émission du 16/02/2024)

  • il y a 7 mois
Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

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Transcript
00:00:00 -Bienvenue sur CNews Punchline Week-end.
00:00:04 Nous sommes ensemble pendant 2 heures
00:00:06 pour analyser, décrypter et débattre
00:00:08 avec nos invités. Je vous les présente
00:00:10 dans un instant. Mais avant, au sommaire
00:00:13 de l'émission, une nouvelle fois,
00:00:15 la SNCF touchée par une grève en pleine période de vacances.
00:00:18 Les contrôleurs réclament une hausse de salaire.
00:00:21 La SNCF prévoit un TGV sur 2
00:00:22 avec une priorité donnée aux destinations alpines
00:00:25 et des grèves qui ont des conséquences importantes
00:00:29 pour les voyageurs. Nous vous sollicitons ce soir
00:00:31 à témoigner en scannant le QR code
00:00:33 qui s'affiche actuellement à l'antenne.
00:00:36 Avez-vous déjà été fortement impacté
00:00:38 par une grève à la SNCF ?
00:00:40 Et quelles conséquences nous entendrons
00:00:43 vos témoignages en fin d'émission ?
00:00:45 Vous l'avez vécu en direct sur CNews,
00:00:47 les héros de la gendarmerie honorés cet après-midi
00:00:50 aux Invalides en présence de Gérald Darmanin.
00:00:53 Une cérémonie pour honorer les 14 gendarmes
00:00:55 qui sont morts pour la France en 2023,
00:00:58 et aussi pour honorer ceux qui se sont démarqués
00:01:00 par leur action héroïque cette année,
00:01:02 comme Marilyn, gendarme réserviste,
00:01:05 qui est intervenue lors de l'attaque au couteau
00:01:07 en juin dernier à Annecy. Elle sera en liaison
00:01:10 avec nous à 17h45. Et puis, sa parole se fait rare
00:01:13 dans les médias. Le général Retty,
00:01:15 commandant le célèbre GIGN,
00:01:17 sera notre invité exceptionnel à 18h.
00:01:21 Nous nous intéresserons également
00:01:23 à la liberté d'expression.
00:01:25 Cette interrogation est-elle en train
00:01:27 de se rendre sous nos yeux, puisque le fichage
00:01:29 des présentateurs, des journalistes,
00:01:32 des chroniqueurs est désormais envisagé
00:01:34 après un rapport sur notre chaîne ?
00:01:36 Comment en est-on arrivé là en France ?
00:01:39 Et puis, il y a aussi l'article 4 concernant
00:01:41 les dérives sectaires qui interroge.
00:01:44 Quelle est la frontière entre un gourou
00:01:46 et un lanceur d'alerte ? Pourra-t-on encore
00:01:48 avoir des débats scientifiques ?
00:01:50 Nous poserons la question à Georges Fenech,
00:01:53 ancien président de la Mivilud,
00:01:55 qui a parlé des dérives sectaires.
00:01:57 Il sera avec nous sur ce plateau à 18h30.
00:02:00 Et pour débattre, pour en parler,
00:02:02 pour vous accompagner jusqu'à 19h,
00:02:04 autour de ce plateau, nous accueillons
00:02:06 Louis Larridon. Bonjour. -Bonjour.
00:02:08 -Vous êtes secrétaire nationale
00:02:10 des Jeunes Socialistes. A votre côté,
00:02:13 un autre Louis, Louis Dragnel,
00:02:15 chef du service politique européen.
00:02:17 Vous avez une cravate à la couleur de la SNCF.
00:02:20 Faut-il y voir un soutien ?
00:02:21 -Je vous réserve une réponse.
00:02:23 -Chef d'entreprise, vous avez étudié de très près
00:02:26 un rapport d'attente 2022 sur la SNCF.
00:02:28 Vous nous direz les conclusions.
00:02:30 Vincent Roy, écrivain et journaliste,
00:02:33 nous accompagne également. Bonjour, Vincent.
00:02:35 -Bonjour, Olivier. -Et Thomas Bonnet.
00:02:38 Bonjour, Thomas. Journaliste politique.
00:02:40 C'est "News". Dans un instant, la parole à vous.
00:02:43 Tout de suite, on fait un rappel des titres.
00:02:46 C'est avec vous,
00:02:47 Miquel Dos Santos.
00:02:49 Générique
00:02:51 -L'ennemi numéro un de Vladimir Poutine est mort.
00:02:54 Alexei Navalny, 47 ans, est décédé ce vendredi
00:02:57 dans sa prison de l'Arctique.
00:02:59 Les causes de la mort n'ont pas été communiquées.
00:03:01 Paris, Washington, l'Union Européenne,
00:03:04 tous tiennent pour responsable la Russie
00:03:06 qui dénonce des accusations à l'emporte-pièce.
00:03:09 En 2021, le principal opposant politique
00:03:11 du président russe avait été condamné
00:03:14 à une peine de 19 ans de prison pour extrémisme.
00:03:16 Emmanuel Macron l'assure, la création d'un Etat palestinien
00:03:20 est le but du roi Abdallah II de Jordanie.
00:03:22 Le président de la République a réaffirmé sa préférence
00:03:25 pour une solution à deux Etats au Proche-Orient.
00:03:28 Il faut donner à cette solution un élan décisif et irréversible,
00:03:32 a martelé le chef de l'Etat.
00:03:33 Enfin, l'inflation a progressé de 3,1 % sur un an,
00:03:36 au moins de janvier.
00:03:37 Selon l'Insee, elle connaît néanmoins
00:03:40 un ralentissement de 0,6 points par rapport au mois dernier.
00:03:43 Cette baisse résulte du ralentissement
00:03:45 des prix de l'énergie ou de l'alimentation.
00:03:48 Les services ont légèrement augmenté.
00:03:50 -Merci, mon cher Michael.
00:03:52 Nous vous retrouvons à 17h30 pour un nouveau point.
00:03:55 C'est donc un marronnier à chaque vacances.
00:03:57 Les Français, il faut le dire, s'en passeraient bien.
00:04:00 Les contrôleurs de la SNCF sont une nouvelle fois en grève.
00:04:04 Ils réclament une hausse de salaire.
00:04:06 La SNCF prévoit un TGV sur deux
00:04:07 avec une priorité donnée aux destinations alpines.
00:04:10 Vacances de février obligent.
00:04:12 Avant de vous entendre les uns les autres sur cette grève
00:04:16 et les interrogations qu'elle pose,
00:04:18 nous allons retrouver Sarah Fenzary et Jules Bédot.
00:04:21 Ils sont à la gare Montparnasse.
00:04:23 On le voit derrière vous.
00:04:24 Quelle est l'atmosphère autour de vous ?
00:04:27 Peut-être un petit état des lieux à 17h03.
00:04:30 -Comme vous pouvez le voir derrière moi, Olivier,
00:04:36 peu de voyageurs, peu de valises et peu de contrôleurs
00:04:39 ici à la gare Montparnasse.
00:04:41 C'est très calme.
00:04:42 C'est l'une des gares les plus impactées
00:04:45 par ces annulations de trains.
00:04:47 J'ai discuté avec quelques voyageurs
00:04:50 qui disent s'être adaptés à cette nouvelle grève.
00:04:53 On note quand même plus de 60 % d'annulations de trains
00:04:56 vers Bordeaux et 70 % en direction de La Rochelle.
00:05:00 Concernant les prévisions de ce week-end,
00:05:03 un TGV sur deux, un Ouigo sur deux
00:05:05 et huit TER sur dix circuleront.
00:05:08 Patrice Vergriette, nouveau ministre délégué
00:05:11 pour les transports et sur place,
00:05:13 en compagnie du directeur président de la SNCF Voyageurs.
00:05:17 -Merci beaucoup, Sarah Serra,
00:05:21 Fenn Zahri avec Jules Bedot,
00:05:23 en duplex depuis la gare Montparnasse.
00:05:26 On le voit, situation très calme avec l'annulation de ces trains.
00:05:30 Faut-il interdire les grèves SNCF pendant les vacances scolaires ?
00:05:33 Je vous pose la question dans un instant.
00:05:36 Mais avant, je vous propose d'écouter le témoignage de Sylvie.
00:05:40 C'était ce matin sur les ondes d'Eaupin.
00:05:42 Derrière chaque retard, chaque suppression de trains,
00:05:46 il y a des conséquences,
00:05:47 et parfois des conséquences qui brisent le coeur.
00:05:50 On écoute Sylvie.
00:05:52 -Moi, je les déteste.
00:05:53 Je vais vous dire que je les déteste,
00:05:55 mais je les hais à un point.
00:05:57 C'est dommage que je ne puisse pas les avoir devant moi,
00:06:00 parce que ce qu'ils sont en train de faire,
00:06:03 pour moi, pour mon petit-fils, pour ma fille,
00:06:06 c'est...
00:06:07 J'ai même pas de mots.
00:06:09 J'ai même pas de mots, parce que je deviendrai très méchante.
00:06:13 Ca fait deux mois que ma fille a réservé ce train
00:06:16 pour que mon petit-fils, handicapé,
00:06:18 il va avoir quatre ans, il est handicapé moteur,
00:06:21 donc il marche pas, il est en chaise.
00:06:24 J'ai fait tout ce que je pouvais à Strasbourg
00:06:26 pour lui trouver une chaise spéciale pour la maison.
00:06:30 J'ai également récupéré un cot de dos,
00:06:32 un lit bébé pour le petit bébé qui a trois mois,
00:06:36 l'autre petit garçon.
00:06:37 Donc, mon petit-fils, comme je vous le disais,
00:06:40 il est handicapé.
00:06:41 En plus, il est diabétique insulino-dépendant,
00:06:44 donc c'est pas facile non plus à gérer.
00:06:46 Il se faisait une joie.
00:06:48 Il parle pas, il fait "vouhou", comme ça, pour le train.
00:06:51 Il se faisait une joie de venir.
00:06:53 Et là, ma fille, elle sait même pas comment elle va lui dire
00:06:56 qu'elle peut pas venir.
00:07:00 -Sylvie, qui ne pourra donc voir son petit-fils
00:07:03 en situation de handicap.
00:07:05 D'ailleurs, nous vous posons cette question.
00:07:07 Réagissez en scannant le QR code
00:07:09 qui s'affiche actuellement sur votre écran.
00:07:11 Nous entendrons vos témoignages en fin d'émission.
00:07:14 Est-ce que vous avez déjà été fortement impacté
00:07:17 par une grève à la SNCF ?
00:07:19 Je vous pose la question,
00:07:20 sans remettre en cause le droit de grève en France.
00:07:23 Est-ce que les syndicats ne pourraient pas avoir
00:07:26 une certaine intelligence de la situation ?
00:07:28 Puisque, si, systématique, à chaque fois,
00:07:31 il y a des histoires derrière chaque voyageur,
00:07:33 ce petit garçon en situation de handicap
00:07:36 qui va voir sa grand-mère.
00:07:37 Est-ce qu'il n'y a pas d'autres moyens
00:07:39 pour ces contrôleurs de se faire entendre ?
00:07:42 Est-ce que c'est pas la grève de trop ?
00:07:44 -Je pense qu'on va jamais à la grève avec plaisir.
00:07:47 C'est une perte de revenu quand on est père de famille,
00:07:50 mère de famille, qu'on a des gens à charge.
00:07:55 Faire des pertes de revenu, consentir des pertes de revenu
00:07:58 pour se battre pour ses conditions de travail,
00:08:01 c'est lourd de sens.
00:08:02 Aujourd'hui, on voit l'échec de la politique du gouvernement
00:08:05 sur les questions de mesures sociales.
00:08:07 On sort de plus en plus de grèves.
00:08:09 Les travailleurs sont mécontents, ils sont dans la rue.
00:08:12 A la SNCF, on voit des épisodes qui se répètent.
00:08:15 La lône de la mise en concurrence, de la privatisation,
00:08:18 c'est l'échec de cette politique libérale.
00:08:21 Au moment où on devrait entamer la transition environnementale,
00:08:24 changer durablement nos modes de mobilité,
00:08:27 pousser les Français à prendre moins la voiture
00:08:30 et à se déplacer plus en train, on voit l'échec des politiques
00:08:33 qui ont été mises en place et l'incapacité du gouvernement
00:08:36 à proposer des modes de transport alternatif.
00:08:39 -Vu les problèmes qu'il y a à la SNCF,
00:08:41 je ne prends plus le train.
00:08:43 C'est un témoignage personnel.
00:08:45 Marc Varnot, un contrôleur,
00:08:47 gagne autour de 2 500 euros net par mois,
00:08:49 et ce, en milieu de carrière.
00:08:52 Quand on voit l'impact pour les voyageurs,
00:08:55 est-ce qu'ils ne devraient pas prendre en compte
00:08:58 les syndicats, l'attente des Français
00:09:00 pour pouvoir mieux voyager en train ?
00:09:02 Est-ce que la question d'une interdiction d'une grève
00:09:05 en pleine vacance scolaire doit se poser aujourd'hui ?
00:09:08 -La question, elle se pose depuis des décennies.
00:09:12 On est un des seuls pays d'Europe,
00:09:14 le seul grand pays d'Europe,
00:09:16 à ne pas avoir réglementé le droit de grève des transports
00:09:20 pendant les périodes de congés.
00:09:22 Tous les pays européens l'ont fait.
00:09:24 -On va peut-être voir l'Allemagne, l'Italie...
00:09:26 -L'Allemagne, l'Italie, la Grande-Bretagne, l'Espagne,
00:09:30 qui ont soit instauré des services minimums élevés,
00:09:33 soit qui ont interdit.
00:09:34 En Allemagne, c'est au-delà de ça.
00:09:36 En Allemagne, le droit de grève est interdit
00:09:39 pour des raisons politiques,
00:09:40 mais ce n'est pas le cas en France.
00:09:42 Le droit de grève est interdit pour des grèves de solidarité.
00:09:46 Vous ne pouvez pas dire que vous vous mettez en grève.
00:09:49 En France, ça ne l'est pas du tout.
00:09:51 C'est justement parce que ce n'est pas réglementé en France
00:09:54 et qu'ils ont un tel pouvoir de nuisance
00:09:57 que la SNCF est en permanence en grève.
00:09:59 Depuis 1947, il y a eu au minimum une grève par an.
00:10:02 Ces 20 dernières années, ils ont 14 fois été en grève.
00:10:05 Ils représentent 1 % des salariés en France,
00:10:08 20 % du total des grèves.
00:10:10 On parle de ça quasiment à l'infini.
00:10:12 Sur les rémunérations,
00:10:13 ils parlent de leurs conditions de travail.
00:10:16 Lorsque vous gagnez 2 500 euros en milieu de carrière
00:10:19 et que vous faites partie des 30 % de Français
00:10:22 qui gagnent le mieux de leur vie,
00:10:24 est-ce que c'est justifié de faire des grèves comme ils le font ?
00:10:28 Pourquoi ? Parce qu'à chaque fois, ils gagnent.
00:10:31 Ce sont des grèves de chantage.
00:10:33 Les 2/3 des grèves en France sont faites par des gens
00:10:36 qui ont soit la garantie de l'emploi,
00:10:38 soit les policiers.
00:10:40 - C'est interdit. - Oui, mais ils ont fait
00:10:42 des mouvements de manifestation sans impacter non plus les usagers.
00:10:46 Si vous avez un mouvement de grogne
00:10:48 et que vous avez besoin que la police nationale intervienne,
00:10:52 est-ce qu'il n'y a pas quelque chose à penser ?
00:10:55 Thomas Bonnet, sachant que des sénateurs
00:10:57 se penchent sur cette question.
00:10:59 - Marc a raison.
00:11:00 Ca fait des années que le sujet est sur la table.
00:11:03 C'est une Arlésienne.
00:11:05 Cette fois-ci, une proposition de loi
00:11:07 est arrivée au Sénat et à l'Assemblée nationale.
00:11:10 L'idée, c'est de se baser sur le modèle italien.
00:11:13 Il y a une réunion chaque année
00:11:15 entre le ministre des Transports et les représentants syndicaux
00:11:18 pour définir des dates auxquelles les grèves ne seraient pas possibles.
00:11:23 On parle de 60 jours maximum dans l'année
00:11:25 et de 15 jours maximum de suite.
00:11:27 La question, c'est de savoir si la majorité présidentielle
00:11:30 va s'emparer du sujet.
00:11:32 C'est peu probable.
00:11:33 Dans quelques mois, il y a les Jeux olympiques.
00:11:36 Le droit de grève, c'est sans doute
00:11:38 s'attirer les flammes de certains syndicats.
00:11:41 C'est plutôt ce qu'on veut éviter du côté du gouvernement.
00:11:44 - Mathilde Panot, qui englourage les mouvements sociaux
00:11:48 aux Jeux olympiques,
00:11:49 on y reviendra dans un instant, mais avant, Louis Dragnel.
00:11:52 Vous nous disiez que vous vouliez vous surprendre
00:11:55 sur cette grève des cheminots.
00:11:57 Quel est votre regard ?
00:11:59 Pensons à tous ces usagers.
00:12:00 Vous prenez votre billet plusieurs mois à l'avance
00:12:03 et le jour J, train annulé.
00:12:05 Vous ne pouvez pas vous rendre à votre destination.
00:12:08 On entend à Sylvie ce témoignage poignant.
00:12:11 Ce n'est pas le seul, très certainement, en France.
00:12:14 - Si c'était un service privé, une entreprise privée,
00:12:17 je pense que j'aurais un autre avis que celui que je vais vous donner.
00:12:21 Il s'agit d'un service public.
00:12:23 Dans l'intérêt des contrôleurs et même de tous les employés
00:12:27 de la SNCF, et même dans l'intérêt des Français,
00:12:30 il y a un enjeu d'essayer de maintenir
00:12:33 l'intérêt du service public au niveau des transports ferroviaires.
00:12:36 Et donc, là, pour le coup, évidemment,
00:12:39 je rejoins un peu ce qui a été dit
00:12:41 par les uns et les autres autour de ce plateau.
00:12:44 Je trouve qu'à chaque fois, c'est la même prise en otage.
00:12:47 Systématiquement, ça tombe à chaque fois
00:12:49 un jour de départ en vacances.
00:12:51 J'ai rarement vu, moi, des grèves au moment de jour férié
00:12:55 ou des grèves, sauf la veille de Pont, évidemment,
00:12:58 mais des grèves au milieu de la semaine.
00:13:01 Je pense que la coupe est un peu pleine pour beaucoup de Français
00:13:04 qui suivent les injonctions du gouvernement.
00:13:07 Il faut faire moins de voyages en avion, moins de voyages en voiture.
00:13:11 Tout le monde se met au train,
00:13:13 mais derrière, il faut absolument qu'il y ait une vraie solution.
00:13:17 - Votre expression "prise d'otage",
00:13:19 des voyages en otage, a pétiqué votre voisin.
00:13:22 - Le principe de responsabilité individuelle
00:13:25 et même la responsabilité d'une entreprise
00:13:27 qui a un droit de vie, en fait,
00:13:30 sur les trajets, la vie familiale des Français,
00:13:33 dans la mesure où c'est un service public,
00:13:36 le premier principe, c'est au moins
00:13:38 de ne pas entraver la vie des gens.
00:13:40 On entendait ce témoignage bouleversant de cette dame.
00:13:43 C'est un exemple, il y en a d'autres,
00:13:47 mais il y a aussi des gens qui avaient envie de partir en vacances
00:13:51 dans des conditions beaucoup moins dramatiques que ce cas-là.
00:13:54 Je trouve que la décision d'une poignée de personnes
00:13:57 a un impact qui rejaillit sur des centaines de milliers de Français.
00:14:01 Il y a même une part d'égoïsme dans ce mouvement.
00:14:04 - Louis Larridon, Ticket.
00:14:06 Mais Vincent Roux, on ne vous a pas entendu encore.
00:14:09 Vous y voyez une dérive du droit de grève ?
00:14:11 - Il y a des mois et des années
00:14:13 que les salariés de la SNCF font la grève de la décence.
00:14:18 Souvenez-vous, en décembre dernier,
00:14:21 on risquait des grèves au moment des fêtes.
00:14:25 Là, on attend qu'il y ait des vacances,
00:14:29 et en l'espèce, les vacances de février,
00:14:31 pour faire grève.
00:14:33 C'est-à-dire qu'on veut piquer au vif.
00:14:36 Et évidemment, je trouve ça très indécent
00:14:39 de choisir de surcroît les dates de vacances pour faire grève.
00:14:43 Pourquoi font-ils cela ?
00:14:45 Parce qu'on leur laisse le choix,
00:14:47 parce que le droit de grève dans notre pays n'est pas encadré.
00:14:50 Il s'agit de l'encadrer.
00:14:52 Il ne s'agit pas de l'interdire, de le remettre en cause.
00:14:55 Il s'agit de l'encadrer,
00:14:56 c'est-à-dire de retrouver une certaine décence
00:14:59 et de ne pas laisser, notamment les salariés de la SNCF,
00:15:03 se sentir forts et faire n'importe quoi
00:15:06 et prendre en otage les usagers.
00:15:08 On nous dit, au nom de l'écologie ou de l'écologisme,
00:15:12 éviter la voiture, préférer éviter l'avion.
00:15:15 L'avion, quelle horreur !
00:15:17 Prenez le train, qui est horriblement cher,
00:15:19 mais tout le monde s'en moque.
00:15:21 Vous ne connaissez pas le contrôle des prix.
00:15:24 Le calcul des prix, c'est très compliqué de comprendre.
00:15:27 Peu importe, mais c'est un autre souci.
00:15:30 Mais on vous dit, prenez le train.
00:15:32 Vous voyez le résultat ?
00:15:34 Prenez le train, vous ne pouvez pas le prendre.
00:15:36 - Je ne comprends pas pourquoi vous dites
00:15:38 que les tarifs de la SNCF sont horriblement chers.
00:15:41 Soyons réalistes, cette entreprise qui fait 42 milliards d'affaires
00:15:45 touche 20 milliards de subventions.
00:15:47 Elle devrait augmenter toutes leurs prises, 50 %,
00:15:50 donc soyez très contents qu'il y ait 20 milliards de subventions
00:15:54 pour que les tarifs soient maintenus à des prix très bas.
00:15:57 - Donc nous payons deux fois les subventions
00:15:59 et en même temps très cher des billets.
00:16:01 Je voulais revenir vers vous, Louis Larridon,
00:16:04 puisque je vous ai vu tiquer cette expression
00:16:06 "des voyageurs qui sont pris en otage",
00:16:08 expression utilisée régulièrement quand il y a des grèves.
00:16:12 Je sens que cela ne vous plaît pas.
00:16:14 - Même plus généralement, ce débat sur le fait
00:16:16 de cantonner le droit de grève.
00:16:18 Le principe d'une grève, c'est d'instaurer un rapport de force
00:16:22 des travailleurs et des dirigeants d'entreprises
00:16:24 pour obtenir des choses.
00:16:26 Si on cantonnait le droit de grève quand ce n'est pas trop embêtant,
00:16:29 les travailleurs qui font grève n'obtiendraient jamais rien.
00:16:32 C'est comme si vous disiez aux agriculteurs
00:16:35 que vous avez le droit de bloquer une route,
00:16:37 mais une petite départementale,
00:16:39 et surtout pas les autoroutes qui approchent Paris.
00:16:42 Vous imaginez ce que ça voudrait dire ?
00:16:44 - Il y en a qui sont en train de survivre
00:16:46 là où je pense que les contrôleurs réussissent à vivre.
00:16:50 - Vous posez une question, c'est est-ce que le droit de grève,
00:16:53 à quoi il doit servir ?
00:16:54 Il doit servir à obtenir des avancées sociales.
00:16:57 Les carrières des agents,
00:16:58 vous contestez leurs conditions salariales.
00:17:01 Moi, ce que je dis, c'est que quand on a des situations
00:17:04 de professionnels particulières,
00:17:06 comme celui d'un agent de bord SNCF,
00:17:08 qu'on se déplace partout,
00:17:09 nos vies familiales sont aussi impactées,
00:17:12 nos vies personnelles sont changées,
00:17:14 on fait des horaires particulièrement décalés,
00:17:17 on a des vies qui font qu'on n'est pas chez soi tous les soirs.
00:17:20 Quand on a une vie familiale,
00:17:21 il demande une hôtelle légitime,
00:17:23 vu la situation.
00:17:24 - Une hôtelle de Transavia qui est payée 2 fois moins
00:17:27 et qui découche 2 fois plus, elle s'en va.
00:17:30 - Je pense que les salaires ne sont pas assez élevés en France,
00:17:33 particulièrement pour les travailleurs
00:17:35 qui ont des horaires décalés,
00:17:37 et pour ceux qui font l'écart des salaires
00:17:39 entre les salaires les plus bas et les plus hauts
00:17:42 dans une entreprise.
00:17:43 Pourquoi on ne prendrait pas cette proposition de loi
00:17:46 qui a été faite par des sociétés,
00:17:48 et qui dit que le salaire le plus bas et le plus haut
00:17:51 ne doivent pas excéder un rapport de 12 ?
00:17:53 Si on veut augmenter le patron, on augmente aussi...
00:17:56 - Si vous vous mettez à la place d'une femme de ménage
00:17:59 qui gagne le SMIC, qui se lève très tôt le matin,
00:18:02 et que si elle se plaint, c'est terminé, c'est à la porte,
00:18:05 et elle sera remplacée immédiatement par une autre personne...
00:18:09 Et là, des contrôleurs qui gagnent 2500 euros net par mois
00:18:12 avec des conditions de vie plutôt agréables,
00:18:15 ce n'a pas toujours été le cas à la CNCF,
00:18:17 mais est-ce qu'il n'y a pas une certaine décence
00:18:20 à avoir, une sorte d'intelligence de la situation
00:18:23 au fond pour les syndicats ?
00:18:24 - Je crois que...
00:18:26 Je suis d'accord avec une chose,
00:18:28 c'est que les salaires à la SNCF
00:18:31 ne sont pas révélateurs pour une raison très simple,
00:18:34 c'est qu'ils ne tiennent pas compte des avantages
00:18:37 dont bénéficient les salariés de la SNCF,
00:18:39 et qui sont, pardonnez-moi, scandaleux.
00:18:41 Vous avez 10 % de la masse salariale
00:18:44 qui passe dans les CE et autres,
00:18:46 100 000 logements,
00:18:47 100 000 logements, mais parlons des travailleurs,
00:18:50 puisque c'est le mot que vous aimez.
00:18:52 Quel travailleur en France aimerait avoir
00:18:54 une entreprise qui a 100 000 logements ?
00:18:56 Mais vous imaginez l'avantage que c'est ?
00:18:59 3 200 médecins de ville,
00:19:00 il n'y a pas de problème de médecine à la SNCF,
00:19:03 etc., etc., etc.
00:19:04 On ne parle même pas de la retraite,
00:19:06 qui est tellement généreuse qu'il faut que l'État
00:19:09 réinjecte tous les ans 3 milliards d'euros
00:19:11 pour pouvoir l'équilibrer.
00:19:13 Si les salariés ne sont pas à plaindre,
00:19:15 c'est la SNCF.
00:19:16 Si une entreprise en France fait grève sans arrêt,
00:19:19 c'est la SNCF.
00:19:20 - Donc ils ont raison de faire grève.
00:19:23 - La réalité, c'est que la France est la seule
00:19:25 pays d'Europe qui n'a pas encadré le droit de grève.
00:19:28 La question n'est pas d'être pour ou contre le droit de grève,
00:19:32 c'est une équation qui n'existe pas pour moi.
00:19:34 Tout le monde est attaché au droit de grève,
00:19:37 mais il y a aussi le droit de travailler,
00:19:39 de se déplacer, de pouvoir vivre sans être pris en otage.
00:19:43 Heureusement, quand les gens ne peuvent plus se déplacer,
00:19:46 ils sont pris en otage.
00:19:48 - Louis Laridon souligne le fait.
00:19:50 Les contrôleurs de la SNCF, les agents de la SNCF
00:19:52 ont raison de faire grève, puisqu'aujourd'hui,
00:19:55 ils ont des conditions très bonnes, au fond,
00:19:58 après des grèves et des dizaines de grèves
00:20:00 depuis tant d'années.
00:20:02 - Je me dis qu'ils ont de la chance d'être dans une entreprise
00:20:05 comme la SNCF, qui a un pouvoir de nuisance
00:20:08 si elle ne fonctionne pas.
00:20:09 Je pense à toutes ces personnes dans d'autres corps de métier
00:20:13 qui peuvent perdre leur travail à cause des grèves de la SNCF,
00:20:16 qui risquent de perdre leur travail.
00:20:18 Vous citiez une femme de ménage payée au SMIC,
00:20:21 mais il y a des gens qui ne sont pas payés au SMIC,
00:20:24 qui sont dépendants des transports en commun
00:20:27 et qui n'ont pas cette capacité,
00:20:29 qui ne peuvent pas s'arrêter de travailler
00:20:31 parce qu'ils perdent leur emploi.
00:20:34 On peut toujours voir les choses un peu comme on veut,
00:20:37 mais objectivement, c'est une minorité de personnes
00:20:40 qui la bloquent, paralysent la vie
00:20:42 et qui veulent soit retrouver leur famille,
00:20:45 soit travailler.
00:20:46 Il y a aussi beaucoup de gens éloignés de chez eux
00:20:49 quand ils travaillent.
00:20:50 Il y a beaucoup de gens concernés par cette disposition-là.
00:20:54 J'ai l'impression que, quand on est à la SNCF,
00:20:56 notre souffrance compte triple par rapport à celle des autres
00:21:00 et forcément, par définition, doit être plus entendue
00:21:04 que la cause des autres.
00:21:05 - Vincent. - D'un autre côté,
00:21:07 je vais vous dire que, d'une certaine façon,
00:21:10 tout cela est voué à se terminer
00:21:12 d'une manière ou d'une autre.
00:21:14 Je crois que le gouvernement et les gouvernements à venir
00:21:17 vont encadrer le droit de grève.
00:21:19 Ces situations vont devenir...
00:21:21 - On en parle depuis un moment. - ...de plus en plus insupportables.
00:21:25 J'ai confiance en l'avenir.
00:21:27 Ces situations vont devenir de plus en plus insupportables
00:21:31 et que le droit de grève sera, un jour ou l'autre,
00:21:34 et je crois, plutôt à court terme, encadré.
00:21:37 Plus personne ne veut vivre ça.
00:21:39 - Plus personne ne veut vivre. - J'aimerais être aussi optimiste.
00:21:43 Prenons le cas de la RATP, où on a instauré un service minimum.
00:21:47 Le service minimum, on l'a créé pour rassurer les Français.
00:21:50 Mais en même temps, on a fait en sorte qu'il soit inapplicable.
00:21:54 C'est la direction de la RATP qui décide de déclencher.
00:21:58 Quand vous avez un conflit social dans une entreprise,
00:22:01 la direction ne va pas activer une mesure
00:22:03 qui va braquer ces syndicats.
00:22:05 Le bien est optimiste. - J'aimerais être.
00:22:08 - J'aimerais qu'on encadre.
00:22:10 Mais je ne suis pas certain que nous ayons des politiques.
00:22:13 - Louis Larry, on arrive au terme de cette première partie.
00:22:17 Encadrez-vous le droit de grève ? - Pas.
00:22:19 Et surtout, à la question "pourquoi".
00:22:22 C'est une question que les téléspectateurs doivent se poser.
00:22:26 Si la SNCF n'avait le droit de faire grève que tous les lundis,
00:22:29 auraient-ils obtenu des avancées sociales ?
00:22:32 Si les grignoles n'avaient pas fait grève,
00:22:35 auraient-ils obtenu une augmentation de salaire ?
00:22:38 Le droit de grève, c'est toutes les avancées sociales.
00:22:42 Ne limitons pas le pouvoir de travailleurs.
00:22:44 Quand on vous manipule pour vous faire croire
00:22:47 que c'est à votre désavantage, vous n'aurez plus d'avancées sociales.
00:22:52 - Auquel cas, vive la concurrence ? - Non.
00:22:54 - C'est aussi simple que ça ? - Non.
00:22:57 - Et nous aurons le débat au terme de cette émission.
00:23:00 - C'est ce qui a commencé à venir, notamment sur la France et l'Italie.
00:23:05 - Une courte pause.
00:23:06 - Une qualité de service supérieure.
00:23:08 - La liberté des médias, d'expression,
00:23:11 d'une ligne éditoriale, c'était une fierté française.
00:23:14 Jusque-là, nous sommes d'accord.
00:23:17 Ça n'a peut-être plus pour très longtemps.
00:23:19 Restez avec nous sur CNews. A tout de suite.
00:23:22 ...
00:23:25 - De retour sur le plateau de "Punchline Weekend".
00:23:28 Bienvenue. Nous sommes ensemble jusqu'à 19h.
00:23:31 Dans un instant, nous allons parler de la liberté des médias
00:23:35 après cet arrêt historique du Conseil d'Etat.
00:23:38 Pour vous accompagner jusqu'à 18h,
00:23:40 Louis Laredon, secrétaire national des jeunes socialistes,
00:23:44 Louis Dragnel, Marc Varneau, Vincent Roy et Thomas Bonnet.
00:23:47 On fait un point sur les dernières actualités.
00:23:50 C'est avec vous, mon cher Michael Losantos.
00:23:53 - Week-end de débrouille à la SNCF
00:23:55 pour des milliers de voyageurs.
00:23:58 La SNCF prévoit un TGV sur deux jusqu'à lundi matin, 8h.
00:24:01 La priorité est donnée aux liaisons vers les Alpes.
00:24:04 3 contrôleurs sur 4 sont en grève.
00:24:06 Ils réclament des revalorisations salariales.
00:24:09 Cet impact de sécurité qualifiée est historique.
00:24:12 A Berlin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky
00:24:15 et le chancelier allemand Olaf Scholz
00:24:18 ont signé un accord de soutien militaire et financier.
00:24:21 Montant de l'aide militaire allouée à Kiev,
00:24:24 1,1 milliard d'euros.
00:24:26 Le TGV est attendu à Paris par Emmanuel Macron
00:24:28 pour la signature d'un pacte similaire.
00:24:31 Enfin, l'ennemi numéro 1 de Vladimir Poutine est mort.
00:24:34 Alexei Navalny, 47 ans, est décédé ce vendredi
00:24:37 dans sa prison de l'Arctique.
00:24:39 Les causes de la mort n'ont pas été communiquées.
00:24:42 Paris, Washington, Union Européenne,
00:24:45 tous tiennent pour responsable la Russie
00:24:47 qui dénonce des accusations à l'emporte-pièce.
00:24:50 En 2021, le principal opposant politique du président russe
00:24:54 est le président de la République.
00:24:56 - Nous vous retrouvons à 18h pour un nouveau point complet.
00:24:59 Une réaction peut-être.
00:25:01 La mort d'Alexandre Navalny, à la une de l'actualité.
00:25:04 Le militant âgé de 45 ans purgeait une peine de 19 ans de prison
00:25:08 pour extrémisme dans une colonie pénitentiaire
00:25:11 très reculée de l'Arctique,
00:25:13 dans des conditions difficiles.
00:25:15 Une avalanche de réactions dans le monde entier.
00:25:18 A commencer par celle d'Emmanuel Macron.
00:25:21 - On met les esprits libres au goulag
00:25:23 et on les y condamne à la mort, colère et indignation.
00:25:26 Je salue la mémoire d'Alexandre Navalny,
00:25:29 son engagement, son courage,
00:25:31 pour sa famille, ses proches et le peuple russe.
00:25:34 Le Kremlin dans le viseur de l'Occident.
00:25:36 - Dans le viseur de tous les pays
00:25:38 qui contestent la sincérité de la Russie.
00:25:41 On voit la mise en scène de la communication du Kremlin
00:25:45 où s'est présenté le président Vladimir Poutine
00:25:48 et où le président Vladimir Poutine a appris la mort de Navalny.
00:25:52 On a quand même un peu de mal à y croire
00:25:54 qu'il l'a appris fortuitement.
00:25:56 Ce qui est intéressant, de manière tragique,
00:25:59 c'est que cette mort intervient à seulement une semaine
00:26:03 du début de la campagne présidentielle en Russie.
00:26:06 La présidentielle, il y aura deux tours,
00:26:09 le 15 et le 17 mars prochains.
00:26:11 Et on voit que, je pense,
00:26:12 Vladimir Poutine se permet de faire ce tirage
00:26:16 sur ce type de choses
00:26:18 pour aussi susciter la réaction de l'Occident.
00:26:23 Et puis on voit un Occident qui, globalement, reste impuissant.
00:26:27 C'est le même sujet par rapport à ce qui se passe en Ukraine.
00:26:30 Ca réveille les réflexes de posture un peu morale de l'Occident,
00:26:34 mais qui est un peu désarmé face à la Russie.
00:26:37 - Volodymyr Zelensky rencontre Emmanuel Macron ce soir.
00:26:40 Nous suivrons cela de près sur C News.
00:26:43 Marc Varnot, une réaction concernant Alexei Lavany ?
00:26:47 - Je crois que s'opposer violemment à Vladimir Poutine,
00:26:50 c'est le meilleur moyen de décéder rapidement.
00:26:53 Il n'y a pas beaucoup d'exemples d'opposants fermes et forts
00:26:57 qui ont survécu longtemps à une opposition à Vladimir Poutine.
00:27:01 Il a été mis dans une colonie pénitentiaire.
00:27:03 Ils ont rebaptisé le goulag à Carpe,
00:27:06 qui est un endroit épouvantable,
00:27:08 qui est totalement au nord, c'est l'Arctique.
00:27:11 Il doit faire -30°C en plein été.
00:27:15 C'est évident que dans ces conditions-là,
00:27:18 le fait qu'il disparaisse n'est pas quelque chose d'extraordinaire.
00:27:22 C'était malheureusement relativement prévisible.
00:27:25 Ils avaient tenté de l'empoisonner en 2020 au Novachok,
00:27:28 le fameux produit toxique radioactif.
00:27:31 Il avait survécu.
00:27:32 Il n'aura pas survécu la 2e fois.
00:27:34 Je ne suis pas surpris.
00:27:35 C'est une des méthodes du Kremlin.
00:27:38 - Vassarova, c'est un peu impacté.
00:27:40 La guerre entre l'Ukraine et la Russie, on le sait.
00:27:43 - Peu de surprises, effectivement.
00:27:45 Souvenez-vous, quand M. Prigojine avait eu un accident d'avion,
00:27:50 le maître du Kremlin avait présenté ses condoléances.
00:27:53 Là, on apprend qu'il apprend fortuitement, lui-même,
00:27:57 la mort de Navalny.
00:28:00 Tout ça ressort d'un théâtre noir.
00:28:02 - Plus c'est gros, plus ça passe.
00:28:05 - Avec sa mort, c'est évidemment toute la démocratie russe
00:28:09 qui est condamnée à mort.
00:28:11 Dans un moment de climat et de tension,
00:28:13 notamment en Ukraine,
00:28:15 ça doit renforcer notre position de nous, démocrates,
00:28:18 défendeurs des libertés, à soutenir l'Ukraine
00:28:21 et, à l'occasion des élections,
00:28:23 de mettre en débat leur entrée dans l'UE.
00:28:25 La France doit se positionner en faveur de l'Ukraine.
00:28:28 - Et défendre la démocratie, la liberté d'expression.
00:28:32 Je vous propose que nous nous intéressions
00:28:34 à la liberté des médias, la liberté d'expression,
00:28:38 la liberté d'une ligne éditoriale, une fierté française.
00:28:41 C'est vrai, jusque-là, la base de la démocratie.
00:28:44 Mais il y a eu cet arrêt historique du Conseil d'Etat,
00:28:47 une petite bombe dans l'histoire du droit de l'audiovisuel
00:28:51 et une décision qui interroge sur la liberté des médias.
00:28:54 Le Conseil d'Etat a demandé à l'autorité de régulation
00:28:57 de la communication audiovisuelle et numérique,
00:29:00 le fameux ARKOM, de passer à la moulinette.
00:29:03 Notre ligne éditoriale, le Conseil d'Etat,
00:29:06 qui a été réduit par "Reporter sans frontières",
00:29:08 donne 6 mois à l'ARKOM pour réexaminer
00:29:11 le respect du pluralisme sur notre chaîne.
00:29:13 François Josse, un spécialiste des médias,
00:29:16 a réalisé pour "Reporter sans frontières"
00:29:19 une enquête sur ces news.
00:29:20 Ce matin, il s'exprimait chez nos confrères de Sud Radio.
00:29:24 - Je comptabilise à gauche ou à droite pour l'ARKOM ?
00:29:29 Je vous comptabilise comment ?
00:29:31 - Comme un humaniste.
00:29:33 - Ah bah...
00:29:34 - C'est ma tendance. C'est mon grand pensée.
00:29:37 - Est-ce qu'on a fait un débat de gauche ou de droite ?
00:29:40 - L'ARKOM va nous dire quoi ? Faut choisir.
00:29:43 - Mais non, attendez...
00:29:45 - Que peut faire l'ARKOM ?
00:29:46 - Ils ont 6 mois pour le dire.
00:29:48 - Mais concrètement, il y a des pistes ?
00:29:51 - Il y a 3 pistes pour l'instant.
00:29:53 Il y a 3 pistes.
00:29:54 Il y a une piste qui dit...
00:29:58 C'est déclaratif.
00:29:59 On va demander aux gens où vous vous situez.
00:30:02 - C'est une solution ? Je vous l'ai dit.
00:30:04 - Mais c'est fasciste !
00:30:06 - Mais c'est fasciste !
00:30:07 - C'est pas fasciste, écoutez.
00:30:09 Vous vous rappelez qu'on disait aux gens
00:30:12 "mais d'où tu parles, toi ?"
00:30:14 La deuxième, ça consiste à dire
00:30:17 "on va regarder si la personne appartient à Think Tank,
00:30:21 "si elle a été dans un...
00:30:23 "un meeting électoral avec machin ou machin."
00:30:27 La troisième, c'est un peu semblable à la dernière.
00:30:32 C'est de dire "je regarde comment cette personne
00:30:35 "dans la société se classe."
00:30:37 Attendez, laissez-moi finir.
00:30:39 Valeurs actuelles, tout le monde dit que c'est extrême droite.
00:30:43 - C'est dit "tout le monde".
00:30:45 - Non, mais...
00:30:46 - Il y a une sorte de consensus là-dessus.
00:30:48 - Il y a un consensus sur l'humanité,
00:30:51 sur des journaux qui ont des...
00:30:53 - Ils le revendiquent.
00:30:54 - Mais à la télévision, c'est différent.
00:30:57 Vous avez des individus qui viennent débattre,
00:31:00 l'éditorialiste, l'éditorialiste,
00:31:02 il a, selon les sujets, une sensibilité
00:31:04 qui peut varier d'un sujet à l'autre.
00:31:06 - Vous avez d'un côté des politiques,
00:31:09 comme on en a croisé tout à l'heure,
00:31:11 et puis vous avez le vulgum pecus
00:31:13 des gens qui sont rien, etc.
00:31:15 Alors, ceux-là, on doit pas prendre en compte...
00:31:19 - François...
00:31:20 - Les agriculteurs, quand ils disent un certain nombre de choses,
00:31:24 c'est pas une parole orientée ?
00:31:25 - Les gens qui sont rien, on aurait entendu le mépris,
00:31:29 comme François Joss qui se prononce
00:31:31 pour le fichage présentateur.
00:31:33 - Le mépris social, d'ailleurs.
00:31:35 - Oui, qui révèle... - Ses grands humanistes.
00:31:37 - On a un exemple intéressant autour de ce plateau,
00:31:40 c'est Vincent Roy.
00:31:42 François Joss nous disait qu'il était favorable
00:31:44 pour ficher les présentateurs,
00:31:46 les intervenants sur le plateau.
00:31:48 Lui-même est incapable de dire s'il est classé à droite ou à gauche.
00:31:52 Vous avez travaillé à l'humanité ?
00:31:54 - Oui, comme critique littéraire,
00:31:57 j'ai donné des chroniques à l'humanité,
00:31:59 j'en donne maintenant au JDD,
00:32:01 j'ai donné pendant 13 ans des textes au Monde,
00:32:04 tout ça est vérifiable, c'est sûr.
00:32:06 J'ai commencé à travailler avec Gonzague Saint-Brice
00:32:09 dans un magazine qui s'appelait "Femmes".
00:32:11 Ca va être compliqué de me...
00:32:13 Ce qui est très intéressant chez M. Jost,
00:32:16 c'est l'humaniste.
00:32:18 D'abord, un humaniste serait forcément de gauche.
00:32:22 C'est la théorie de Voltaire.
00:32:24 Voltaire était détesté par la gauche
00:32:26 parce qu'on lui supposait trop d'argent,
00:32:29 et il était détesté par la droite
00:32:31 parce qu'il était trop de gauche.
00:32:33 C'est compliqué de ficher les gens.
00:32:35 Comment va-t-on ficher, par exemple, au hasard,
00:32:38 un intellectuel, un écrivain ?
00:32:40 Je sais qu'on l'a fait sans vergogne avec Sylvain Tesson,
00:32:43 mais ça va être compliqué.
00:32:45 Revenons à Sade, français,
00:32:47 encore un effort si vous voulez être républicain.
00:32:50 - Louis Larridon, fichage,
00:32:52 journalistes, intervenants,
00:32:53 c'est contradictoire avec cette notion de liberté des médias.
00:32:57 On devrait s'en inquiéter.
00:32:59 - Larridon ne dit pas qu'il faut faire un fichage
00:33:02 de tous les intervenants autour d'un plateau.
00:33:05 Moi, dans le débat public,
00:33:07 aujourd'hui, la transparence qu'on doit
00:33:09 aux téléspectateurs, quand on regarde une chaîne de télé,
00:33:13 aux auditeurs, quand on écoute la radio,
00:33:15 c'est de comprendre.
00:33:17 Personne qui vient intervenir sur un plateau
00:33:19 n'a aucune opinion, aucune idéologie.
00:33:22 Quand je dis ça sur ces news, je sais qu'à priori,
00:33:25 je vais débattre avec des gens qui ne sont pas en désaccord avec moi.
00:33:29 Mais qui sont quand même, par rapport à si on allait
00:33:32 sur d'autres plateaux, plus en désaccord avec moi
00:33:35 que sur d'autres plateaux.
00:33:37 Quand on parle de l'explicabilité
00:33:39 de qui sont les faiseurs d'opinion,
00:33:41 on parle des chroniqueurs et des éditorialistes.
00:33:44 On ne parle pas des journalistes,
00:33:46 on ne parle pas d'un auditeur
00:33:48 qui viendrait raconter quelque chose au téléphone.
00:33:51 On parle des journalistes qui sont en scène régulièrement,
00:33:55 qui se font régulièrement des opinions
00:33:57 au service d'une idéologie et d'une vision de la société.
00:34:00 On est toujours au service d'une certaine vision de la société.
00:34:04 Ce qu'on ne dit pas, c'est qu'il faut dire
00:34:07 que ce chroniqueur est LR, il est RN.
00:34:09 Non, il faut qu'on puisse comprendre en transparence
00:34:13 quand autour d'un plateau, les gens sont d'une certaine idéologie.
00:34:17 - Il faut travailler. - J'ai pas compris.
00:34:20 J'ai des journalistes qui interviennent.
00:34:22 Je ne sais pas pour qui ils votent.
00:34:25 Si on ne les classe pas par parti politique,
00:34:28 quand bien même je connaîtrais leur opinion politique,
00:34:31 il faudrait que je fasse comment ?
00:34:33 Il y a 6 mois pour trouver une solution,
00:34:36 ce qui est plutôt sain.
00:34:37 - Il va falloir mettre un code couleur.
00:34:40 - Comment je fais ?
00:34:41 - On peut parler de code couleur,
00:34:44 de cette méthode déclarative.
00:34:46 - Le vote est secret.
00:34:48 - On n'a pas dit que ce chroniqueur a voté
00:34:50 Jean-Luc Mélenchon ou Pierre Mogel.
00:34:53 - Il y en a certains.
00:34:54 - Par contre, quand ils font des chroniques,
00:34:57 ils défendent une certaine vision.
00:35:00 - Marc Barneau, chef d'entreprise, par exemple.
00:35:03 Qu'est-ce qu'on peut dire de lui ?
00:35:05 Vous avez eu des engagements politiques dans une mairie.
00:35:09 Est-ce que vous êtes à droite ou à gauche ?
00:35:12 Vous défendez les forces de l'ordre ?
00:35:14 Vous vous en prenez à Eric Zemmour ?
00:35:17 - La réalité, c'est qu'avant de venir sur CNews,
00:35:20 personne ne s'intéressait à mes opinions politiques,
00:35:23 et encore moins l'Arcomm.
00:35:25 C'est pas à peine de se la raconter à l'envers.
00:35:28 L'Arcomm veut la peau de CNews, et tous les moyens sont bons.
00:35:32 On peut parler du cas de Marc Barneau.
00:35:35 Je suis pur et dur société civile,
00:35:37 je ne suis pas encarté, je ne suis pas dans un parti.
00:35:40 Quand je m'en prends à Eric Zemmour,
00:35:43 on dit que je suis de gauche.
00:35:45 Je suis de ceci ou de cela.
00:35:47 Mais l'Arcomm va me classer comme d'hiver droite,
00:35:50 car c'est pratique pour eux.
00:35:52 Il est où le jeu ?
00:35:53 Il faut décoder et appeler les choses par leur nom.
00:35:57 Le jeu, c'est de prendre 90 % des gens
00:35:59 qui ne sont pas politiquement encartés,
00:36:02 leur mettre une étiquette pour casser les intervenants de CNews,
00:36:06 et faire en sorte que CNews soit obligé
00:36:09 de donner 2, 3, 4 fois plus de temps de parole
00:36:12 à des amis politiques du pouvoir.
00:36:14 Vous avez parlé des radios.
00:36:16 Parlons un peu du temps de parole ailleurs.
00:36:19 Parlons du temps de parole sur France Inter.
00:36:22 62 % pour la NUPS pendant la législative.
00:36:25 Ca a dérangé qui ?
00:36:26 Pas M. Jost, ni l'Arcomm, ni le Conseil d'État.
00:36:29 - Ici, ce sont des médias privés. - On va parler de RMC, 62 %.
00:36:34 BFM, 57 %.
00:36:37 C'est quand même extraordinaire
00:36:39 quand on voit les chiffres de la présence de la NUPS
00:36:43 dans les grands médias.
00:36:45 Ca n'intéresse pas l'Arcomm.
00:36:47 L'Arcomm s'intéresse exclusivement et uniquement à CNews.
00:36:51 C'est ça, le problème.
00:36:52 - Vincent Roir. - Allons au bout du problème.
00:36:56 Le problème, en réalité, il n'est pas là.
00:36:59 Depuis...
00:37:00 Allez, 68, depuis Bourdieu, si vous voulez,
00:37:03 l'idéologie française et de gauche.
00:37:06 Le vote, par exemple, à l'université,
00:37:09 je parle de Sciences Po Paris, le vote en 2022.
00:37:12 53 % des étudiants votent Mélenchon.
00:37:16 L'idéologie française, depuis très longtemps, est de gauche.
00:37:20 - On pourrait s'interroger sur la pluralité des professeurs.
00:37:24 - On peut s'interroger sur cette question.
00:37:27 Ca commence, cette idéologie-là,
00:37:29 commence à vaciller CNews,
00:37:32 fait parler des gens, donne la parole à des gens.
00:37:35 Panique ! Panique, c'est horrible !
00:37:37 Pour la gauche et son représentant,
00:37:41 puisque la gauche n'existe plus,
00:37:43 ils sont tous atteints de mélanchonite,
00:37:45 une maladie infantile, comme je ne cesse de le répéter.
00:37:49 Ils sont tous atteints de mélanchonite.
00:37:52 - Vous êtes atteints de mélanchonite ?
00:37:54 - M. Ford n'a pas quitté la NUPES.
00:37:56 Pour l'instant, on verra, mais pour l'instant, il n'a pas quitté.
00:38:00 Le problème, c'est qu'on fait, avec CNews, vaciller...
00:38:04 Evidemment, on fait vaciller une idéologie de gauche
00:38:09 et que c'est la panique, ils ne supportent plus.
00:38:11 C'est ça, le fond du problème.
00:38:13 M. Macron nous a expliqué
00:38:16 que les partis traditionnels étaient effondrés,
00:38:19 qu'il n'y avait plus de partis issus de la Révolution française,
00:38:23 plus de gauche, plus de droite.
00:38:25 La lutte des classes est toujours là,
00:38:27 et la lutte des idées encore bien plus.
00:38:30 C'est la gauche qui se bat
00:38:32 parce qu'on fait vaciller l'idéologie.
00:38:34 - Nous y reviendrons à 18h30.
00:38:36 - Pas de réponse pour vous, Louis Larridon ?
00:38:39 Vous êtes à peine mélenchonite.
00:38:41 - Je ne me sens pas malade de mélenchonite.
00:38:44 Je suis là pour discuter avec vous.
00:38:46 La preuve étant que, sur ce plateau,
00:38:48 on est bien au service d'une vision.
00:38:51 Vous êtes tous d'accord pour dire qu'il ne faut pas
00:38:54 qu'on explique qui pense quoi.
00:38:56 Si vous êtes un chef d'entreprise, vous n'avez rien à craindre.
00:38:59 Si vous êtes là pour faire l'opinion,
00:39:02 quelle opinion ? Pourquoi ? En quel nom ?
00:39:04 Que défendez-vous ? Quel est le projet ?
00:39:07 Quand, tout à l'heure, vous contestiez le droit de grève,
00:39:10 quand vous dites que nous serons tous mélenchonisés,
00:39:14 que nous serons tous mélenchonisés,
00:39:17 c'est de la mélenchonite.
00:39:18 - De me faire dire ce que je n'ai pas dit.
00:39:21 - Vous avez expliqué que la gauche,
00:39:23 l'idéologie dominante, cherche à effondrer les choses.
00:39:26 On a un gouvernement libéral de droite.
00:39:29 - Vous le classez où ?
00:39:31 - Ça fait des semaines qu'on débat tous les vendredis
00:39:34 avec Varno. Je suis incapable de dire
00:39:36 pour qui vote Martin Arnault.
00:39:38 - Je ne vais pas classer M. Varno,
00:39:41 que j'ai rencontré il y a une heure et demie.
00:39:43 - Vous regardez tous les vendredis.
00:39:46 - Je vais essayer de travailler.
00:39:48 - Vous concluez, Louis Larrion ?
00:39:50 - Je pense qu'il nous faut de la transparence.
00:39:53 C'est d'expliquer. Ce n'est pas d'interdire les gens.
00:39:57 Tout ce qu'on fait n'est pas neutre.
00:39:59 Les téléspecteurs qui nous regardent
00:40:01 ont le droit à cette transparence.
00:40:04 - Vous avez des opinions inclassables.
00:40:06 Vous avez le droit de détester M. Zemmour,
00:40:09 de ne pas aimer M. Macron et de ne pas être amoureux de M. Ciotti.
00:40:14 - Vous n'êtes pas LR.
00:40:15 - Vous ne faites pas de vous quelqu'un de gauche.
00:40:19 - Heureusement.
00:40:20 - On rentre dans un truc...
00:40:22 - C'est impossible.
00:40:24 - C'est impossible.
00:40:25 - C'est l'illustration du débat.
00:40:28 - Vous le classez où ?
00:40:30 - Manuel Valls.
00:40:31 - Il n'est plus socialiste.
00:40:33 - Manuel Valls a été candidat sur une liste de droite.
00:40:37 Il est donc de droite.
00:40:38 - On voit bien...
00:40:40 - Elisabeth Badinter.
00:40:41 - Ce débat montre bien à quel point
00:40:44 il est compliqué de classer les uns et les autres.
00:40:47 On y reviendra largement à 18h30, si vous le voulez bien.
00:40:51 Mais avant, l'actualité,
00:40:53 marquée par cet hommage au héros de la gendarmerie,
00:40:56 en présence de Gérald Darmanin.
00:40:58 A cette occasion, une parole rare sur ces news.
00:41:02 A 18h, une interview à ne pas manquer.
00:41:04 Celle du général Retty, le commandant du GIGN.
00:41:07 Il sera avec nous à 18h.
00:41:09 Mais avant, une journée pour saluer la mémoire
00:41:12 des 24 gendarmes morts en service en 2023.
00:41:15 Mais aussi pour saluer les actes héroïques
00:41:18 de certains militaires de la gendarmerie,
00:41:20 comme celui de Marie-Lyne, assistante maternelle
00:41:24 et réserviste de la gendarmerie,
00:41:26 à deux des enfants blessés lors de l'attaque au couteau à Annecy,
00:41:31 qui a été décorée cet après-midi aux Invalides,
00:41:33 lors de la cérémonie de Gérald Darmanin.
00:41:36 Marie-Lyne est en liaison avec nous.
00:41:39 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:41:41 Pour démarrer, nous allons peut-être revoir ces images
00:41:45 où vous avez été honorée, décorée, cet après-midi.
00:41:48 Quel est votre sentiment, ce soir,
00:41:51 après avoir été honorée, après votre geste héroïque ?
00:41:58 -Bonsoir. Eh bien, écoutez, beaucoup de fierté,
00:42:01 beaucoup d'émotion, avec beaucoup de pensée
00:42:04 pour les familles qui ont été touchées, les enfants, notamment.
00:42:07 Beaucoup d'émotion avec ma fille,
00:42:10 qui était présente aujourd'hui sur le plateau de gendarmerie
00:42:14 de Saton-et-Camp, pas les Invalides, mais Saton-et-Camp.
00:42:18 Donc, c'est beaucoup d'émotion, c'est beaucoup de fierté,
00:42:20 c'est beaucoup d'émotion qui remonte,
00:42:23 des souvenirs, des mauvais souvenirs,
00:42:26 mais aussi, voilà, le rappel de "les enfants vont très bien".
00:42:30 -Justement, racontez-nous,
00:42:32 comment avez-vous agi le 8 juin dernier ?
00:42:35 Quels sont les souvenirs que vous pourriez partager
00:42:38 sur cette intervention ?
00:42:39 -C'est assez partagé.
00:42:42 En fait, il y a le premier souvenir de cette panique,
00:42:46 de cette attaque réelle et dangereuse.
00:42:49 Il y a un danger immédiat, il y a beaucoup de monde.
00:42:52 Il y a un sentiment d'impuissance,
00:42:55 il y a un sentiment... Il y a beaucoup de peur.
00:42:58 On est un peu démunis face aux blessures des enfants.
00:43:03 J'avais rien sur moi, j'étais pas du tout en service,
00:43:05 j'étais pas du tout équipée pour porter secours.
00:43:09 Donc, bon, il y a peu de stress,
00:43:12 mais en tout cas, beaucoup de sang-froid également
00:43:15 pour prodiguer les premiers soins
00:43:17 et faire en tout cas ce qu'on m'a appris à faire.
00:43:19 -Justement, quoi, le fait d'être réserviste de la gendarmerie
00:43:22 vous a poussé à agir ce jour-là ?
00:43:25 -J'ai pas réfléchi.
00:43:27 En fait, il y a quelqu'un qui est en danger,
00:43:31 quelqu'un a besoin d'aide,
00:43:32 réserviste ou citoyenne, je sais pas,
00:43:34 mais en tout cas, j'y vais.
00:43:36 J'y vais en sachant que je peux pas réagir tout de suite,
00:43:39 je peux pas aller l'aider, cette dame,
00:43:41 je peux pas aider les enfants dans le parc
00:43:43 puisque j'ai moi-même des enfants avec moi.
00:43:45 Donc, comme j'ai appris, on protège, on alerte, on secoue.
00:43:48 Donc, je protège tout le monde
00:43:50 et ensuite, je donne l'alerte et je retourne secourir les victimes.
00:43:54 -Vous les revoyez, les petits bouts de chou que vous avez sauvés ?
00:43:57 -Non, j'ai quelques nouvelles par des personnes interposées.
00:44:01 Je sais qu'ils vont bien, relativement bien,
00:44:03 en tout cas, du mieux qu'ils peuvent.
00:44:04 Physiquement, tout va bien.
00:44:06 Maintenant, j'ai pas eu l'occasion de les rencontrer,
00:44:10 j'ai pas envie d'embêter les parents.
00:44:11 Je pense qu'ils sont dans leur travail encore
00:44:13 d'acceptation et de reconstruction.
00:44:15 Donc, il y aura un temps peut-être plus tard,
00:44:18 mais en tout cas, pour l'instant, ils ont besoin de ce temps.
00:44:21 -Avant de vous libérer, c'est quoi, aujourd'hui,
00:44:22 votre réservice de la gendarmerie ?
00:44:24 Vous portez l'uniforme combien de jours par an ?
00:44:26 Pour quelles missions ?
00:44:28 -Alors, je le porte, a priori,
00:44:32 entre 50 et 60 jours par an,
00:44:34 pour mon temps libre, quand mon temps le permet.
00:44:37 Et puis, ça va des missions sur le terrain,
00:44:40 remporter des équipes, aller au plus près de la population.
00:44:44 C'est être utile, rendre service à la population,
00:44:47 répondre à des appels d'urgence, des besoins d'urgence.
00:44:52 Et puis, il y a aussi quelques missions
00:44:55 où je suis à la plateforme d'appels,
00:44:58 donc le 17, évidemment,
00:45:00 où, là, du coup, on répond et on envoie les secours
00:45:03 pour les lieux des gens qui en ont besoin.
00:45:07 -En tout cas, un grand merci, Marilyn,
00:45:09 d'avoir accepté de témoigner sur notre antenne, ce soir,
00:45:12 tous autour de ce plateau, ce soir.
00:45:15 Salut, votre geste est héroïque.
00:45:17 Un grand bravo, un grand merci, également.
00:45:20 Merci à vous, Marilyn.
00:45:21 Nous continuons de parler de cette journée
00:45:24 des héros de la gendarmerie,
00:45:25 puisque dans un instant, sa parole se fait rare.
00:45:28 C'est le général Gislain Réti, commandant du célèbre GIGN,
00:45:32 qui sera avec nous sur notre plateau.
00:45:35 C'est, dans un instant, un témoignage,
00:45:37 l'histoire d'une vie à ne pas manquer.
00:45:39 C'est tout de suite sur notre antenne.
00:45:42 Musique de tension
00:45:44 ...
00:45:45 -De retour sur le plateau de "Punchline Weekend".
00:45:48 Bienvenue, si vous nous rejoignez.
00:45:50 Sa parole se fait rare dans les médias.
00:45:52 A l'occasion de la journée des héros de la gendarmerie,
00:45:55 le général Gislain Réti, commandant le GIGN,
00:45:58 sera avec nous dans un instant.
00:46:00 Comme journaliste, j'ai eu la chance de visiter cette unité.
00:46:03 Prise d'otages, interpellation d'individus dangereux,
00:46:06 filature, opération discrète, protection de haute personnalité.
00:46:09 Ces hommes et femmes d'exception interviennent
00:46:12 huit fois par jour sur le territoire national,
00:46:15 sans compter les multiples missions à l'étranger.
00:46:18 La unité est à la pointe de la technologie
00:46:20 pour répondre aux menaces,
00:46:22 mais c'est aussi une unité chargée d'histoire.
00:46:24 Cette histoire, j'ai pu la voir dans les yeux clairs
00:46:27 de ce gendarme qui a participé à l'assaut de Marignane.
00:46:30 C'était en 1994. C'est le dernier de ces héros
00:46:33 encore présents à l'unité.
00:46:35 Il a été rejoint depuis par des centaines de gendarmes
00:46:38 durement sélectionnés, taillés par l'aventure.
00:46:40 De quoi être fier, le faire savoir.
00:46:42 Et pourtant, j'ai été profondément touché
00:46:45 par l'humilité, par l'accueil, la bienveillance,
00:46:48 le sens du service de ces militaires.
00:46:50 Alors, je suis sorti de là en me disant
00:46:52 tant que des femmes et des hommes continueront
00:46:55 à s'engager pour notre pays, comme le font les membres du GIGN,
00:46:58 je vous l'assure, rien n'est foutu.
00:47:00 Le général Gislain Réthy, dans un instant sur notre antenne,
00:47:04 et pour vous accompagner également jusqu'à 19h autour de ce plateau,
00:47:08 nous accueillons Véronique Jacquier. Bonjour, Véronique.
00:47:11 -Bonjour à tous. -A vos côtés,
00:47:13 Marc Varneau, Vincent Roy,
00:47:15 Louis Dragnel, qui est également toujours avec nous,
00:47:17 et Georges Fenech, qui va nous rejoindre.
00:47:20 Mais avant, nous faisons un point complet
00:47:22 sur les dernières actualités.
00:47:24 C'est avec vous, mon cher Michael Dos Santos.
00:47:26 -Gérald Darmanin rend hommage aux gendarmes
00:47:29 pour la journée des héros aux Invalides.
00:47:31 Le ministre de l'Intérieur a récompensé certains d'entre eux
00:47:35 pour leurs actes héroïques, une cérémonie pendant laquelle
00:47:38 il a honoré la mémoire des 14 militaires décédés
00:47:41 dans l'exercice de leur fonction en 2023.
00:47:43 Avec un bénéfice net de 10 milliards d'euros,
00:47:46 EDF finit dans le vert en 2023.
00:47:48 L'électricien français bénéficie notamment
00:47:50 du redressement de sa production nucléaire.
00:47:53 Ses résultats sont qualifiés d'exceptionnels par le groupe
00:47:56 après une renationalisation en juin dernier.
00:47:59 En 2022, la perte était presque de 18 milliards d'euros.
00:48:02 Enfin, l'armée israélienne a pris le contrôle
00:48:05 d'un grand hôpital du sud de la bande de Gaza.
00:48:07 L'établissement, situé à Canyounès,
00:48:10 serait identifié par TSAHAL comme une base arrière du Hamas.
00:48:13 Après cette opération, plus de 20 terroristes auraient été arrêtés,
00:48:17 des obus de mortiers, des grenades et des armes saisies.
00:48:20 Aucun otage n'a en revanche été retrouvé pour le moment.
00:48:23 -Merci beaucoup, mon cher Michael.
00:48:25 Nous vous retrouvons à 18h30 pour un nouveau point sur l'actualité.
00:48:29 Venez, mon cher Georges Fenech, qui arrive, venez vous installer,
00:48:32 le temps que nous parlions de ce marronnier à chaque vacances.
00:48:36 Bonsoir, mon cher Georges. Je vous invite à vous mettre
00:48:39 à côté de Louis. Merci d'être avec nous.
00:48:42 Je vous parle de l'article 4 qui fait jaser, si je puis dire.
00:48:45 Ce sera à partir de 18h30.
00:48:47 Une interrogation à ne pas manquer, avec Georges Fenech.
00:48:50 Mais avant, pour démarrer, ce marronnier à chaque vacances,
00:48:53 les Français s'en passeraient bien.
00:48:56 Les contrôleurs de la SNCF sont une nouvelle fois en grève.
00:48:59 Ils réclament une hausse des salaires.
00:49:01 La SNCF prévoit un TGV sur deux
00:49:03 avec une priorité donnée aux destinations alpines.
00:49:06 Vacances de février oblige.
00:49:08 Il ne fait pas bon aller en Bretagne ces dernières heures.
00:49:12 On va faire le point. Gare Montparnasse,
00:49:14 avec Sarah Fenzary.
00:49:15 Sarah, quel est l'état des lieux à cette heure ?
00:49:18 Dites-nous comment cela se passe.
00:49:20 ...
00:49:24 -Comme vous pouvez le voir derrière moi,
00:49:27 c'est très calme. Peu de valises, peu de voyageurs
00:49:30 et peu de trains. La gare Montparnasse,
00:49:32 c'est la gare qui a été le plus impactée
00:49:34 par cette journée de grève.
00:49:36 Pourtant, j'ai discuté avec certains voyageurs
00:49:39 qui sont adaptés à cette situation.
00:49:41 On note plus de 60 % d'annulation de trains
00:49:44 en direction de Bordeaux
00:49:45 ou encore plus de 70 % vers La Rochelle.
00:49:49 Concernant les prévisions de ce week-end,
00:49:51 samedi-dimanche, un TGV sur deux circulera,
00:49:54 un Ouigo sur deux et huit TER sur dix circuleront aussi.
00:49:58 Patrice Vergriette,
00:49:59 nouveau ministre délégué chargé des Transports,
00:50:02 était en visite pour échanger
00:50:04 avec le président de la SNCF, Voyageurs.
00:50:07 -Merci beaucoup, Sarah, pour toutes ces précisions.
00:50:10 Sarah Fenzari, en duplex de la gare Montparnasse,
00:50:13 avec Jules Bedot.
00:50:14 Nous en avons parlé au début de cette émission.
00:50:17 Véronique Jacquet, c'est la question que nous nous posions.
00:50:20 C'est la galère pour énormément de voyageurs ces dernières heures.
00:50:24 La question du droit de grève,
00:50:26 ou de l'arrangement du droit de grève,
00:50:28 doit-il être revue en France ?
00:50:30 -On pourrait prendre exemple sur l'Italie,
00:50:33 qui a été capable de mettre en place une loi
00:50:35 où on dit qu'on respecte le droit de grève,
00:50:38 mais on respecte aussi le droit de la mobilité pour les citoyens.
00:50:41 Ca donne des cheminots qui ont le droit
00:50:44 de se mettre en grève toute l'année,
00:50:46 sauf au moment de la période de Noël, de Pâques,
00:50:49 et lorsque ça a une incidence sur de grands événements.
00:50:52 Si on avait en France une loi intelligente,
00:50:54 on pourrait imaginer qu'au moment des Jeux olympiques,
00:50:57 les cheminots n'aient pas le droit de faire grève.
00:51:00 En Italie, on a affaire, passez-moi l'expression,
00:51:03 une façon intelligente de voir les choses,
00:51:06 et on a mis ça en place il y a quelques années,
00:51:08 et tout le monde respecte cela.
00:51:10 Ca marche même pour les transports en commun,
00:51:13 pour métro et bus dans les grandes métropoles.
00:51:16 Vous n'avez pas le droit de faire grève
00:51:18 entre 7h et 10h du matin et entre 18h et 21h,
00:51:21 là encore, au nom de la Sacro-Sainte,
00:51:23 droit à la mobilité.
00:51:24 -Est-ce applicable en France ?
00:51:26 Le débat, on le sait, n'est pas terminé.
00:51:28 -Il faudrait que ça le soit.
00:51:30 On en avait parlé une fois,
00:51:32 sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
00:51:34 On avait mis en place, quand même,
00:51:36 de quoi empêcher ce qu'on arrive aujourd'hui,
00:51:39 le service minimum, et on n'est pas allé assez loin.
00:51:42 Il faut aller plus loin.
00:51:44 -Nous y reviendrons.
00:51:45 Vous posez cette question,
00:51:47 le QR code qui s'affiche à l'antenne.
00:51:49 Avez-vous déjà été fortement impacté
00:51:51 par une grève à la SNCF ?
00:51:53 Quelles conséquences ?
00:51:54 Nous entendrons vos réponses en fin d'émission.
00:51:57 Eux, ils n'ont pas le droit de grève,
00:52:00 puisqu'ils ont le statut de militaires.
00:52:02 Nous ne les entendons pas.
00:52:03 Pourtant, chaque jour, ils sont là pour défendre les biens.
00:52:07 Cette journée, du vendredi 16 février,
00:52:09 marquée par la journée des héros de la gendarmerie.
00:52:12 Vous avez pu suivre en direct sur notre antenne
00:52:15 la cérémonie depuis les Invalides.
00:52:17 Une cérémonie pour honorer les 14 gendarmes
00:52:20 qui sont morts pour la France en 2023,
00:52:22 mais aussi pour honorer ceux qui se sont démarqués
00:52:25 par leur action héroïque.
00:52:27 Nous accueillons le général Gislain Réty.
00:52:30 Bonjour. -Bonjour.
00:52:31 -Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:52:34 Vous êtes le patron du GIGN,
00:52:36 unité connue dans le monde entier,
00:52:38 unité fascinante, qui fait la fierté de notre pays,
00:52:41 des actions historiques, d'ailleurs, depuis 50 ans,
00:52:44 comme la libération des otages à Marignane.
00:52:47 Pour commencer, mon général,
00:52:48 l'année 2023 aura été marquante pour votre unité.
00:52:51 Le 22 mars, c'est le major Arnaud Blanc,
00:52:54 promu quelques jours plus tôt chef de groupe
00:52:57 au GIGN, qui est tombé au combat
00:52:58 lors d'une mission contre l'orpaillage illégal
00:53:01 en Guyane. C'est à lui, sa famille.
00:53:03 On voit son visage à l'antenne,
00:53:05 que nous pensons particulièrement,
00:53:07 ainsi que tous les gendarmes tombés en 2023.
00:53:10 Qu'est-ce que vous retenez de l'engagement
00:53:12 du major Arnaud Blanc ?
00:53:14 -Ce que je retiens, c'est que c'est une mission,
00:53:17 pour le GIGN, en tout cas, assez classique,
00:53:19 et qu'on s'aperçoit que le drame peut arriver à tout moment.
00:53:23 On parle de héros du quotidien,
00:53:25 mais c'est aussi un engagement où le drame peut arriver.
00:53:28 Ce que je retiens aussi, c'est que du coup,
00:53:30 Arnaud n'a pas attendu d'être mort pour être un héros.
00:53:33 L'héroïsme, il le vivait au quotidien.
00:53:36 Ses missions étaient des missions héroïques au quotidien.
00:53:39 Le fait qu'il soit décédé en mission en héros,
00:53:42 a porté sur le plan national son héroïsme,
00:53:44 qui, jusqu'à présent, était porté presque en lui-même,
00:53:48 au niveau de sa famille, au mieux, et pas plus.
00:53:50 -Avant de rentrer dans les détails sur le GIGN,
00:53:53 si vous aviez un souvenir à partager au téléspectateur,
00:53:56 une histoire, peut-être, qui incarnerait ce héroïsme
00:53:59 des militaires de la gendarmerie au quotidien,
00:54:02 quelle serait cette histoire ?
00:54:04 -J'en aurais plusieurs à vous raconter.
00:54:06 La première qui me vient à l'esprit,
00:54:08 c'est qu'on a eu un forcené il y a quelques semaines.
00:54:11 Il a tiré plus d'une centaine de cartouches.
00:54:14 Il a visé directement les militaires du GIGN.
00:54:17 Pourtant, tous les membres du GIGN, il n'y en a aucun qui n'a répondu.
00:54:21 Le but, c'était d'interpeller vivant,
00:54:23 quitte à s'exposer, à prendre des risques,
00:54:25 mesurés, certes, mais pour remettre à la justice
00:54:28 l'individu qui avait commis des exercices.
00:54:31 Je prends un autre exemple au Soudan,
00:54:33 au moment de l'évacuation des ressortissants français.
00:54:36 Le GIGN était très focalisé sur les ressortissants français
00:54:39 à l'ambassade, et l'ambassadrice.
00:54:41 Au cours du transport, en véhicule blindé,
00:54:44 un membre des forces spéciales est tombé d'un véhicule,
00:54:47 blessé par balle, pris entre deux feux extrêmement nourris,
00:54:51 et les militaires du GIGN ont fait demi-tour.
00:54:53 Un militaire du GIGN est descendu de son véhicule blindé,
00:54:57 ce qui a récupéré sous le feu le militaire des forces spéciales,
00:55:00 qui l'a remis dans le véhicule blindé
00:55:02 pendant que ses camarades l'appuyaient
00:55:05 et sont repartis sous le feu.
00:55:06 -Vous voulez intervenir sur la question de l'humilité ?
00:55:10 -En général, une image que tous les Français ont en mémoire,
00:55:13 c'est lorsque le GIGN, sur l'aéroport Tarmac de Marseille,
00:55:18 va libérer les otages... -On va revoir les images.
00:55:21 -...dans cet avion, qui était investi par le GIA de l'époque,
00:55:25 qui était absolument une opération extraordinaire.
00:55:28 -Effectivement. On voit l'image en direct,
00:55:31 et ça aura été un tournant, comme le rappelle Georges Fenech,
00:55:34 mon général. En quoi cette intervention, justement,
00:55:37 elle a marqué l'histoire du groupe ?
00:55:40 Et quelles ont été les conséquences, après ?
00:55:43 -Elle est doublement extraordinaire.
00:55:45 La mission en elle-même est extrêmement périlleuse.
00:55:48 Rien de plus compliqué qu'un avion.
00:55:50 Il faut avancer sur l'avion, ouvrir l'avion.
00:55:53 C'est un espace extrêmement confiné.
00:55:55 Il y avait énormément d'otages, 4 terroristes très déterminés.
00:55:59 C'était très complexe.
00:56:00 Et au final, aucun blessé parmi les otages, aucun mort,
00:56:04 uniquement des blessés parmi les membres du GIGN.
00:56:06 La 2e spécificité de cette mission,
00:56:09 c'est qu'il y avait une caméra qui a filmé en direct
00:56:12 toutes ces images.
00:56:13 C'est une portée internationale.
00:56:15 La même mission sans cette caméra qui filme quasi en direct,
00:56:18 c'est pas la même mission.
00:56:20 -En tout cas, je le disais, j'ai eu la chance de visiter
00:56:23 votre groupe et ce qui m'a interpellé,
00:56:25 c'est l'humilité des militaires de la gendarmerie,
00:56:28 la bienveillance également. Ca m'a marqué.
00:56:31 Aujourd'hui, on ne peut pas être un héros sans être humble.
00:56:34 Ca fait partie des valeurs des membres du GIGN,
00:56:37 de la gendarmerie, d'ailleurs, plus généralement.
00:56:40 -Notre métier, c'est servir.
00:56:42 Donc, moi, je vais rechercher parmi mes candidats
00:56:45 des profils où il y a énormément de savoir-être, effectivement,
00:56:48 mais je vais s'auto-retenir de l'intelligence de situation,
00:56:52 l'intelligence émotionnelle, l'intelligence d'innovation,
00:56:55 la capacité de travailler en groupe, etc.
00:56:58 S'il y a l'humilité en plus, bien évidemment, je la prends,
00:57:01 mais en général, ça va avec tout ça.
00:57:03 Les gens sont en plus couverts par l'anonymat.
00:57:06 Ils le font pour servir.
00:57:07 A aucun moment, ils ne pourront se glorifier de ce qu'ils ont fait.
00:57:11 -Ce qui est intéressant, c'est que toutes ces valeurs
00:57:14 que vous exposez sont à rebours total
00:57:17 avec ce qu'on peut voir dans l'état de la société.
00:57:20 Il y a une forme de message d'espoir.
00:57:22 Comme beaucoup de gendarmes du GIGN sont relativement jeunes,
00:57:26 aujourd'hui, quand ils toquent à la porte du GIGN,
00:57:29 on sait que la plupart d'entre eux, ou je crois tous,
00:57:32 sont déjà gendarmes avant d'entrer au GIGN,
00:57:34 qu'est-ce qu'ils viennent rechercher chez vous ?
00:57:37 -Le sens du service.
00:57:39 Ils veulent donner un sens à leur vie.
00:57:41 J'ai eu la chance d'avoir énormément de candidats
00:57:44 pour très peu de places,
00:57:45 donc ça me permet de sélectionner les plus motivés,
00:57:48 les plus préparés, les plus déterminés
00:57:51 à vouloir ce sens du service.
00:57:53 On est dans une logique d'honneur de service,
00:57:55 pas de contrat.
00:57:57 Est-ce que ça peut donner du sens ?
00:57:59 On n'a pas le monopole de ce service.
00:58:01 Je pense aux pompiers, au monde médical,
00:58:03 à toute la gendarmerie, à la police, les forces armées.
00:58:07 Fort heureusement, nous ne sommes qu'un microcosme
00:58:10 qui peut servir la nation et les Français.
00:58:13 -Marc Varnot et Vincent Roy
00:58:15 souhaitent également vous poser une question.
00:58:18 -Je crois qu'il y a également une autre dimension
00:58:21 chez les gendarmes que je veux mettre en exergue.
00:58:24 J'ai un fils qui habite aux Etats-Unis.
00:58:26 Lorsqu'il a vu les images de St-Savin,
00:58:29 il m'a demandé combien de morts la police a tirés.
00:58:32 Je lui ai dit qu'il n'y avait aucun mort.
00:58:34 Il m'a demandé si les gendarmes ne tirent pas.
00:58:37 Je lui ai dit que non.
00:58:39 -C'est incroyable,
00:58:41 c'est incroyable pour un citoyen landa dont je fais partie,
00:58:45 de voir à quel point les gendarmes ont cette capacité
00:58:48 à risquer leur vie sans pour autant riposter.
00:58:52 Là où le commun des mortels aurait immédiatement riposté,
00:58:55 qui pourrait accepter d'avoir sa vie en danger
00:58:59 sans finalement éliminer la menace,
00:59:02 en continuant à recevoir...
00:59:04 Bravo.
00:59:05 -Ca fait écho à l'histoire
00:59:08 que vous nous racontiez il y a un instant,
00:59:11 ces gendarmes de votre groupe qui étaient sous le feu
00:59:14 de l'adversaire et qui n'ont pas fait usage de leurs armes.
00:59:17 -C'est dans l'ADN de la gendarmerie.
00:59:21 Le principe de sélection, de formation,
00:59:23 tout ce qui va avec l'éthique, la déontologie.
00:59:26 L'encadrement est très bien préparé.
00:59:29 Dans la recherche de la munition, dans les savoir-faire tactiques,
00:59:32 tout va faire pour que l'on limite l'usage des armes.
00:59:36 On va faire usage de nos armes in extremis.
00:59:38 On utilisera des munitions les moins létales possible.
00:59:41 Si jamais on doit utiliser des munitions létales,
00:59:44 on essaiera de viser une partie qui ne sera pas létale.
00:59:47 -Peut-être, avant d'entendre Vincent Roy et Georges Fenech,
00:59:50 une précision, puisque, Dieu merci,
00:59:53 il n'y a pas de prise d'otage tous les jours.
00:59:55 En France, encore moins.
00:59:57 C'est quoi, aujourd'hui, les missions ?
00:59:59 Je disais, c'est 8 missions par jour en France
01:00:01 des gendarmes du GIGN.
01:00:03 Quelles sont ces missions ?
01:00:05 -Effectivement, comme vous l'avez dit,
01:00:07 8 missions par jour, 2 800 missions en 2023.
01:00:10 Ce sont principalement des missions d'intervention
01:00:13 avec des critères de technicité, de dangerosité.
01:00:16 On y vient.
01:00:17 Mais ce sont aussi des missions d'observation,
01:00:20 d'acquisition du renseignement.
01:00:22 Ce sont les deux grands piliers sur le territoire métropolitain.
01:00:25 -Peut-être une question par rapport à ça.
01:00:28 S'agissant de l'intervention,
01:00:29 on vous appelle toujours en dernier recours,
01:00:32 il n'y a plus d'autres solutions que de vous appeler.
01:00:35 Par rapport à ce que vous voyez et les missions actuelles
01:00:38 de la force intervention du GIGN,
01:00:40 quel est le diagnostic que vous faites sur l'état de la société ?
01:00:43 -C'est une question assez complexe.
01:00:46 Moi, ce que je constate, c'est que notre adversaire,
01:00:49 au-delà de la société, notre adversaire se sophistique.
01:00:53 Je ne dirais pas qu'il se durcit, mais il se sophistique.
01:00:56 Il utilise de plus en plus de technologies,
01:00:59 tous les moyens qui sont à la disposition
01:01:01 du commerce.
01:01:02 Il acquiert aussi peut-être plus facilement des armes.
01:01:05 On retrouve assez régulièrement des armes de guerre
01:01:08 dans les perquisitions,
01:01:10 voire même sur les individus qu'on interpelle.
01:01:12 Donc, un adversaire qui devient de plus en plus complexe
01:01:15 à interpeller, qui n'hésite pas non plus à foncer
01:01:18 sur les forces de l'ordre.
01:01:20 Il faut faire varier nos opératoires,
01:01:22 toujours dans cette optique de les interpeller vivants
01:01:25 pour les remettre à la justice.
01:01:27 -George Fenech.
01:01:28 -Je crois que, mon général, aussi,
01:01:30 au-dessus des attentats de 2015,
01:01:32 le GIGN s'est réorganisé avec un nouveau protocole.
01:01:36 Vous avez formé aujourd'hui, sur l'ensemble du territoire,
01:01:39 des GIPN, donc qui sont... -Les antennes GIGN.
01:01:43 -Equipés comme l'élite principale,
01:01:47 de casques, de boucliers, en capacité d'intervenir
01:01:50 sur tout point du territoire, entraîné par le GIGN.
01:01:53 Je crois savoir qu'il n'y a pas un seul point du territoire
01:01:56 aujourd'hui où, à moins de 20 minutes,
01:02:00 il y a une capacité d'intervention.
01:02:02 C'est les conséquences des attentats du Bataclan.
01:02:05 -C'est vrai. Ce qui est intéressant,
01:02:07 c'est qu'en 1982, le GIGN, c'était 80 hommes.
01:02:10 Aujourd'hui, me semble-t-il, 960 personnels,
01:02:13 donc 420 au GIGN.
01:02:15 Il y a une restructuration après les attentats,
01:02:18 comme l'a souligné Fenech.
01:02:19 -Il y a eu deux restructurations.
01:02:21 Une première, en 2007,
01:02:23 je vous ai parlé de métier d'intervention,
01:02:25 de l'observation, et le troisième,
01:02:27 principalement à l'étranger, de la protection.
01:02:30 Mécaniquement, en prenant ces 3 métiers,
01:02:32 le GIGN est passé en 2007 de 80 à 400,
01:02:35 avec des fonctions d'appui,
01:02:36 de façon à faire face à des prises d'otages
01:02:39 majeures ou multiples.
01:02:41 La deuxième transformation, celle que vous évoquiez,
01:02:44 c'est qu'on a densifié notre présence
01:02:48 et notre empreinte au sol dans les régions.
01:02:51 Aujourd'hui, il y a sept antennes GIGN en métropole
01:02:55 et sept antennes outre-mer,
01:02:57 ce qui nous permet d'être plus réactifs,
01:02:59 d'être le plus rapidement possible sur une crise,
01:03:02 et de prendre un spectre de missions
01:03:04 qu'on ne pouvait pas prendre avant avec le GIGN.
01:03:08 -Une relation très étroite, on imagine,
01:03:11 on va y revenir avec la gendarmerie départementale.
01:03:14 Vincent Roy, vous vouliez poser une question ?
01:03:16 -Oui, j'avais une question, mais très terre-à-terre,
01:03:19 qui m'est venue en regardant les images de l'aéroport de Marignane.
01:03:23 J'ai bien compris que vous étiez une unité d'élite
01:03:26 et que vous sélectionniez évidemment les meilleurs.
01:03:29 Mais une question me venait, notamment lorsqu'on monte à l'assaut,
01:03:32 je pense que tout le monde y pense.
01:03:34 On a beau être surentraîné,
01:03:36 on a beau montrer une abnégation absolument essentielle,
01:03:39 on a beau être particulièrement courageux,
01:03:42 comment est-ce qu'on conjure la peur ?
01:03:44 Est-ce que c'est le courage qui efface la peur ?
01:03:47 -Je ne sais pas si c'est le courage ou la peur qui efface le courage,
01:03:50 mais en tout cas, nos militaires sont préparés
01:03:53 et je pense que l'effet de groupe, de cohésion,
01:03:56 de motivation, fait que les gens transcendent leur peur
01:04:00 et qu'au-delà que ce soit un handicap, ça devient un avantage.
01:04:03 C'est ce qui va un petit peu les motiver
01:04:06 pour arriver au bout de leur mission.
01:04:09 -Je parlais de cette relation avec les gendarmes que nous connaissons tous,
01:04:13 les gendarmes de nos villages, de nos villes moyennes,
01:04:15 de nos périphéries également.
01:04:17 Quels sont les liens que vous entretenez avec eux ?
01:04:19 Effectivement, dès qu'il y a un coup de feu
01:04:22 ou une situation très délicate,
01:04:24 c'est eux qui interviennent les premiers.
01:04:26 A partir de quand vous vous déclenchez ?
01:04:29 -Il y a plusieurs situations dans lesquelles on nous déclenche,
01:04:32 mais puisqu'on parle de gendarmes et de héros du quotidien,
01:04:35 ce sont là aussi les vrais héros du quotidien.
01:04:37 Ils vont intervenir sur des conflits familiaux,
01:04:40 sur des problèmes de voisinage, sur un usage des armes,
01:04:43 sur une attaque de banque.
01:04:45 Ils ne sont pas préparés, forcément.
01:04:46 Ils sont moins bien équipés que les militaires du GIGN.
01:04:50 Ils sont dans des délais plus restreints,
01:04:52 ils n'ont pas le temps d'anticiper ce qui va leur arriver.
01:04:55 On travaille toujours à leur profit.
01:04:57 C'est eux qui arrivent les premiers,
01:04:59 et on vient se substituer à eux.
01:05:01 Mais le temps qu'on arrive, c'est eux qui gèrent la crise,
01:05:04 qui encaissent le choc.
01:05:05 J'ai beaucoup de respect pour les gendarmes départementaux
01:05:08 qui encaissent le choc en premier lieu.
01:05:10 On a beaucoup de missions préparées.
01:05:12 Dans une enquête judiciaire,
01:05:15 on sait que tel auteur de vol à main armée
01:05:18 est localisé à tel endroit,
01:05:19 ou il va passer à l'acte sur telle banque
01:05:23 ou tel distributeur automatique de billets, au hasard.
01:05:26 Donc, sous l'autorité d'un magistrat,
01:05:28 une unité est saisie pour faire l'enquête judiciaire,
01:05:31 et on va se mettre à leur profit pour essayer d'interpeller,
01:05:34 soit avant les faits, soit après, soit au moment des faits.
01:05:38 -Georges Fenech, en tant qu'ancien magistrat...
01:05:40 -Est-ce qu'on peut dire que la guerre des polices, c'est fini ?
01:05:44 Quelles sont vos relations entre le GIGN, le RAID,
01:05:47 la BRI ? Est-ce qu'il y a cette meilleure coordination
01:05:50 qu'on avait souhaitée il y a quelques années ?
01:05:53 Est-ce que c'est une chose qui s'est concrétisée ?
01:05:55 Il y a eu une guerre des polices, il faut le reconnaître.
01:05:59 Au Bataclan, on l'a vécue.
01:06:00 -Je ne pense pas qu'au Bataclan,
01:06:02 mais je ne vais pas arriver sur cet épisode.
01:06:05 Je n'ai jamais connu cette guerre des polices.
01:06:07 Il y a trois unités d'intervention dites spécialisées.
01:06:10 La police à le RAID, sur la préfecture de police,
01:06:13 la BRI-PP, et le GIGN pour la gendarmerie.
01:06:16 Il faut vous assurer qu'il y a une parfaite harmonie
01:06:18 en ces trois unités.
01:06:20 -Ce que nous avez dit régulièrement Jean-Michel Fouvert,
01:06:23 qui vient également sur ce plateau.
01:06:25 Cette question qui rejoint un peu
01:06:27 celle de Louis Dragnel il y a quelques minutes,
01:06:30 en 1982, je lui disais 80 militaires de la gendarmerie,
01:06:33 aujourd'hui, 400.
01:06:35 Qu'est-ce que ça révèle, au fond, cette hausse d'effectifs ?
01:06:38 Est-ce que c'est pour faire face à, vous ne disiez pas,
01:06:41 une société plus violente, mais plus sophistiquée ?
01:06:44 Une société où il y a plus de misère ?
01:06:46 Qu'avez-vous constaté tout au long de vos années de service ?
01:06:51 -Je constate, comme je disais, que l'adversaire se sophistique.
01:06:55 Il devient le plus préparé techniquement.
01:06:58 Il a de plus en plus de moyens technologiques.
01:07:01 Ca va des systèmes, des voitures de plus en plus puissantes.
01:07:06 Il s'organise avec des gardes du corps.
01:07:08 Il se professionnalise. L'adversaire se professionnalise.
01:07:12 En réaction, on est obligé d'avoir ce temps d'avance.
01:07:15 On développe énormément, on innove, on va chercher
01:07:18 des nouvelles technologies, on va développer nous-mêmes
01:07:22 nos propres outils pour lesquels on va avoir besoin.
01:07:25 Ca peut être des outils numériques, des outils tactiques.
01:07:28 Après, il y a une solution qui est venue par la restructuration.
01:07:32 Je reviens sur celle de 2007, qui nous a permis de passer de 80 à 400
01:07:36 pour faire face à ces prises d'otages de masse
01:07:39 et élargir notre spectre missionnel
01:07:41 en matière d'acquisition du renseignement et de protection.
01:07:44 Et en 2021, avec le rattachement des 14 antennes,
01:07:50 7 métropoles et 7 outre-mer,
01:07:52 directement au GIGN,
01:07:54 pour avoir un meilleur ancrage territorial
01:07:57 et avoir d'autres plus-values dans le domaine
01:08:00 de la gestion des personnels, des équipements,
01:08:03 une plus grande fluidité dans les prises de décision,
01:08:06 interopérabilité en cas de crise,
01:08:08 et ces deux transformations.
01:08:10 -Il nous reste plus d'une minute.
01:08:12 Un dernier mot pour conclure, mon général.
01:08:15 Un engagement sur le territoire national,
01:08:17 mais vous êtes des militaires,
01:08:19 pas seulement des opérations extérieures.
01:08:22 -On est très engagés sur les opérations extérieures,
01:08:25 en grande partie pour la protection des ambassades les plus sensibles.
01:08:29 On est en Ukraine, en Haïti, en Irak,
01:08:33 au Pakistan et je passe les autres pays.
01:08:36 On est sur une dizaine de pays pour assurer la protection
01:08:39 du représentant de la France, l'ambassadeur.
01:08:41 On peut être engagés aussi pour des enlèvements,
01:08:44 sur des prises d'otages.
01:08:46 C'est le lot quotidien du GIGN à l'étranger.
01:08:49 -En tout cas, un grand merci d'avoir accepté notre invitation.
01:08:53 Mon général, je le rappelle à l'occasion de cet hommage,
01:08:56 aujourd'hui, aux héros de la gendarmerie
01:08:59 que vous avez pu suivre en direct sur notre antenne.
01:09:02 Merci, général Gislain Réti.
01:09:04 Vous êtes le commandant du GIGN,
01:09:06 le célèbre groupe d'intervention de la gendarmerie nationale.
01:09:09 Restez avec nous sur CNews.
01:09:11 Nous marquons une très courte pause.
01:09:13 Dans un instant, nous allons nous intéresser
01:09:16 à la question de la liberté d'expression,
01:09:18 la liberté des médias au coeur du débat.
01:09:21 A tout de suite sur notre antenne.
01:09:23 ...
01:09:26 -De retour sur le plateau de "Punchline Weekend".
01:09:29 Bienvenue si vous nous rejoignez pour vous accompagner
01:09:32 dans la dernière partie.
01:09:34 Véronique Jacquier, Marc Varnot, Vincent Roy,
01:09:36 Georges Fenech et Louis Dragnel.
01:09:38 La parole à vous.
01:09:40 Nous allons nous intéresser à la question de la liberté,
01:09:43 la liberté des médias, d'expression, d'une ligne éditoriale.
01:09:46 Mais avant, le point sur les dernières actualités.
01:09:49 C'est avec vous, mon cher Michael de Santos.
01:09:52 ...
01:09:54 -Weekend 2 débrouille pour des dizaines de milliers de voyageurs.
01:09:57 La SNCF prévoit un TGV sur 2 jusqu'à lundi matin, 8h.
01:10:01 La priorité est donnée aux liaisons vers les Alpes.
01:10:03 3 contrôleurs sur 4 sont en grève.
01:10:05 Ils réclament des revalorisations salariales.
01:10:08 Dans le sud d'Israël, au moins 2 personnes sont mortes
01:10:11 dans une attaque terroriste présumée.
01:10:13 Selon la police, un automobiliste a ouvert le feu
01:10:16 dans une gare routière avant d'être neutralisé par un civil.
01:10:20 Dimanche, 2 attaques au couteau contre la police et l'armée
01:10:23 avaient eu lieu à Jérusalem et en Cisjordanie.
01:10:25 Le niveau d'alerte nationale a été relevé dans le pays.
01:10:29 Enfin, la communauté internationale demande à Israël
01:10:32 de ne pas lancer d'offensive sur Rafa.
01:10:34 Pour Emmanuel Macron, une telle opération militaire
01:10:37 serait un désastre humanitaire sans précédent.
01:10:39 L'ONU veut éviter que le million et demi de Palestiniens
01:10:43 qui s'y trouvent traversent la frontière.
01:10:45 Selon le Wall Street Journal, un camp fermé et sécurisé
01:10:48 a été construit en Égypte pour accueillir des civils
01:10:51 en cas d'offensive.
01:10:52 -Merci, Michael.
01:10:53 Nous vous retrouvons à 18h pour un nouveau point complet
01:10:56 sur l'actualité.
01:10:58 Volodymyr Zelensky est arrivé à Paris,
01:11:00 vous le voyez sur ces images,
01:11:01 pour signer un accord de sécurité avec Emmanuel Macron,
01:11:05 le président ukrainien,
01:11:07 qui va donc signer avec son homologue
01:11:09 cet accord de sécurité.
01:11:11 Il a été accueilli à la descente de l'avion
01:11:13 par le ministre des Armées Sébastien Lecornu.
01:11:16 Volodymyr Zelensky doit se rendre ensuite au palais de l'Elysée
01:11:19 pour s'entretenir avec Emmanuel Macron
01:11:22 pour signer cet accord.
01:11:23 Il tiendra une conférence de presse conjointe
01:11:26 avec le président français,
01:11:28 Volodymyr Zelensky,
01:11:29 qui a signé un document similaire
01:11:30 avec le chancelier allemand, Olaf Scholz,
01:11:33 et ce, plutôt dans la journée des informations,
01:11:35 peut-être, Louis-Drago.
01:11:37 -Il y a deux volets qui intéressent
01:11:39 la France et l'Ukraine,
01:11:40 Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky.
01:11:43 Le premier portera sur le renforcement
01:11:46 à long terme des capacités ukrainiennes,
01:11:49 et donc, avec l'aide de la France,
01:11:51 capacités militaires, économiques,
01:11:53 et notamment des capacités pour la reconstruction du pays.
01:11:56 Et puis, le deuxième volet, c'est l'engagement de la France
01:12:00 et, plus largement, des pays européens
01:12:03 en cas de nouvelle agression russe.
01:12:05 Ensuite, on attend d'avoir les détails de ces modalités,
01:12:08 mais c'est ce que nous dit l'Elysée ce soir.
01:12:10 -Merci, Louis. Nous suivrons tout cela de très près,
01:12:13 bien évidemment, sur CNews.
01:12:15 Nous allons parler de la question de la liberté d'expression,
01:12:18 mais aussi des voix célèbres pour une autre atteinte
01:12:21 supposée à la liberté d'expression
01:12:23 concernant l'article 4 du projet de loi visant à lutter
01:12:26 contre la corruption.
01:12:27 On en parlera plus tard, mais avant cet arrêt historique
01:12:30 du Conseil d'Etat, vous le savez, une petite bombe
01:12:33 dans l'histoire du droit de l'audiovisuel
01:12:36 et une décision qui interroge la liberté éditoriale des médias.
01:12:39 Le Conseil d'Etat a demandé à l'Arkom de passer à la moulinette,
01:12:43 notre ligne éditoriale, le Conseil d'Etat.
01:12:45 Il avait été saisi tout d'abord par Reporters sans frontières,
01:12:49 le Conseil d'Etat qui donne donc six mois à l'Arkom
01:12:52 pour réexaminer le respect du pluralisme sur notre chaîne.
01:12:55 Et c'est François Jost, le spécialiste des médias,
01:12:58 qui a réalisé pour Reporters sans frontières
01:13:01 son enquête sur ces news.
01:13:02 Je vous propose de l'écouter sur la méthodologie appliquée
01:13:06 justement de François Jost.
01:13:07 Il s'exprimait hier chez nos confrères de Sud Radio.
01:13:10 -Le rapport, on l'a réduit considérablement,
01:13:15 parce que ça montrait une analyse des thèmes
01:13:19 qui étaient abordés, et notamment, évidemment,
01:13:23 la partie qui a été retenue par le Conseil d'Etat,
01:13:26 le pourcentage, le volume des invités,
01:13:29 des tendances, des courants d'opinion
01:13:32 représentés à l'antenne.
01:13:33 -Mais par rapport à quoi ?
01:13:35 -Alors, j'ai travaillé sur 15 jours de démission.
01:13:39 Voilà, sur 15 jours, une tranche le matin,
01:13:41 une tranche à midi, une tranche le soir.
01:13:44 -Non, vous avez analysé quoi ?
01:13:45 -C'était sur ces news.
01:13:47 -Pourquoi se focaliser sur ces news ?
01:13:49 -Voilà, alors, parce que, bien sûr,
01:13:52 c'est la bonne question,
01:13:53 parce que "Reporters sans frontières"
01:13:56 pensait que le pluralisme
01:13:58 n'était pas effectif sur ces news,
01:14:01 et donc, ils m'ont demandé de faire une analyse objective
01:14:04 de ce qui se passait, qui était invité,
01:14:06 quel thème, etc., pour présenter au Conseil d'Etat
01:14:09 des arguments pour dire, vous voyez,
01:14:11 la chaîne n'est pas pluraliste.
01:14:13 Il faut dire que cette étude a été menée il y a deux ans.
01:14:16 C'était il y a deux ans.
01:14:18 Alors, maintenant, j'ai été convoqué comme...
01:14:20 -Oui, mais la chaîne a pu évoluer depuis deux ans.
01:14:23 Le Conseil d'Etat prend une décision
01:14:25 sur une étude qui a été faite il y a deux ans.
01:14:28 -Moi, je trouve que c'est dommage, effectivement.
01:14:30 -Ah, c'est... Vous vous rendez compte ?
01:14:33 -Je peux vous dire que j'ai fait une sorte de contrôle
01:14:36 de ce que j'avais dit sur la chaîne actuelle
01:14:38 et que ça bouleversait absolument pas les résultats.
01:14:41 -Rien d'exact. Il y a un travail de 15 jours,
01:14:44 il y a deux ans. Voilà sur quoi s'appuie
01:14:46 aujourd'hui le Conseil d'Etat.
01:14:48 C'est un peu léger, tout de même, non ?
01:14:50 -Ah oui, oui. Sincèrement, on a vraiment le sentiment
01:14:53 d'avoir affaire à des amateurs.
01:14:55 Surtout quand on voit les conséquences de leurs actes.
01:14:59 C'est-à-dire que c'est gravissime.
01:15:01 Il y a une légèreté...
01:15:03 Alors, dans la mise en oeuvre de ce qui a été fait,
01:15:06 ça date d'il y a deux ans,
01:15:07 on a écouté la chaîne pendant simplement 15 jours.
01:15:10 Ensuite, Christophe Deloire,
01:15:12 au nom de "Reporter sans frontières",
01:15:14 saisit le Conseil d'Etat.
01:15:16 Il y a presque un côté infantile
01:15:18 dans la façon dont les choses se sont déroulées
01:15:21 et ont été gérées.
01:15:22 On voit qu'ils sont complètement dépassés,
01:15:24 puisque l'Arkom a pour mission de demander des comptes,
01:15:28 mais finalement, à tous les médias.
01:15:30 Le service public commence à beaucoup moins rigoler.
01:15:33 On a l'impression qu'ils ont ouvert la boîte de Pandore,
01:15:36 mais qu'ils sont dépassés par ce qu'ils ont mis en oeuvre.
01:15:39 Le monstre sort de sa boîte.
01:15:41 Malheureusement, on ne sait pas ce que ça peut donner.
01:15:44 Le Conseil d'Etat aurait dû s'alarmer, selon moi,
01:15:48 du décalage ressenti entre les opinions des Français
01:15:51 et ce qui est dit dans certains médias,
01:15:53 par exemple le service public,
01:15:55 ce qui est dit dans certains corps de métier,
01:15:58 dans certaines administrations,
01:16:00 comme la magistrature, quand elle rend ses jugements,
01:16:03 quand le Conseil constitutionnel donne aussi son avis,
01:16:06 quand, au sein des universités,
01:16:10 on a l'impression de ne pas être représentatif d'un état d'esprit
01:16:14 et d'une notion d'excellence.
01:16:16 Bref, on voit qu'il y a un décalage
01:16:18 entre ce que pensent les Français
01:16:21 et une intelligentsia mediatico...
01:16:25 Pas politique, mais quoi que,
01:16:27 puisqu'elle est plutôt de couleur gauchisante.
01:16:31 Je prendrais par exemple un exemple, Crépole.
01:16:34 Crépole, on nous a vanté le vivre-ensemble.
01:16:36 Les Français savent que ça ne veut plus rien dire,
01:16:39 mais on nous fait croire que le vivre-ensemble, c'est possible.
01:16:42 Le Conseil d'Etat devrait s'alarmer
01:16:45 de cette dichotomie de plus en plus flagrante entre deux mondes.
01:16:49 Et ça, ça nourrit le populisme.
01:16:51 Le Conseil d'Etat devrait se pencher sur cette question
01:16:54 et non sur le boulot que fait CNews
01:16:56 au nom de la liberté d'expression pour empêcher tous les populismes.
01:17:00 -Avec cette volonté, Vincent Roy,
01:17:02 de contrôler le contrôle éditorial des chaînes TV,
01:17:05 est-ce que, de manière plus globale,
01:17:07 vous avez le sentiment que la liberté d'expression
01:17:10 doit être restreinte ?
01:17:12 -Ce qui m'étonne beaucoup, c'est que Reporters sans frontières
01:17:16 pensait, nous dit M. Jost,
01:17:17 que le pluralisme n'était pas respecté sur CNews.
01:17:20 C'est tout à fait orienté.
01:17:22 Reporters sans frontières ne pensait pas
01:17:24 que le pluralisme n'était pas respecté, par exemple,
01:17:27 sur France Inter. C'était juste sur CNews.
01:17:30 Voici que Reporters sans frontières fait donc,
01:17:32 je le découvre, de la politique.
01:17:34 Je ne savais pas que Reporters sans frontières
01:17:37 faisait de la politique.
01:17:39 Je ne savais pas que la mission de Reporters sans frontières
01:17:42 était de faire de la politique.
01:17:44 Naïvement, je pensais que Reporters sans frontières
01:17:48 avait pour mission de défendre la voix des journalistes,
01:17:51 n'importe quelle voix des journalistes,
01:17:53 et de défendre, tout court, le journalisme,
01:17:56 et partant, les journalistes.
01:17:58 Je suis étonné quant à la réduction du Conseil d'Etat.
01:18:01 Je suis encore plus étonné, puisqu'on m'a dit aussi
01:18:04 que l'Arkom était une autorité indépendante.
01:18:07 Puisqu'elle a un chef, par conséquent,
01:18:09 le Conseil d'Etat. Donc je vois que RSF
01:18:12 a une mission qui n'est pas directement la sienne.
01:18:15 Je vois que le Conseil d'Etat, aujourd'hui,
01:18:18 a lui-même une mission politique,
01:18:20 qui est celle de la censure.
01:18:22 Je suis très étonné, au point que, avec ironie,
01:18:25 je me demande si nous sommes vraiment encore
01:18:28 totalement et complètement en démocratie.
01:18:31 -Il y a des voix qui s'élèvent,
01:18:33 également pour une autre atteinte
01:18:35 supposée à la liberté d'expression.
01:18:37 Après de vifs échanges, l'article 4 du projet de loi
01:18:40 visant à lutter contre les dérives sectaires
01:18:43 a été adopté, et c'était mercredi.
01:18:45 Il a pour objectif de créer un nouveau délit
01:18:48 de provocation à l'abstention de soins médicaux.
01:18:51 C'est vrai qu'on le sait, les gourous,
01:18:53 notamment sur Internet, sont très nombreux.
01:18:56 Ils ont profité de la crise du Covid
01:18:58 pour s'inviter chez les gens, en proposant des méthodes
01:19:01 au mieux farfelues, au pire, dangereuses
01:19:04 voire mortelles. Cet article est contesté.
01:19:06 On le voit notamment sur les réseaux sociaux
01:19:09 ces dernières heures. La question qui se pose,
01:19:11 c'est quelle est la frontière entre un gourou
01:19:14 et un lanceur d'alerte ? Pourra-t-on avoir
01:19:16 des débats scientifiques ? La question se pose,
01:19:19 puisqu'Olivier Véran a tout de suite parlé
01:19:21 du professeur Didier Raoult pour faire référence
01:19:24 à cet article 4. On écoute Olivier Véran.
01:19:26 -En France, la loi doit protéger les plus fragiles
01:19:29 et condamner tous ceux qui prospèrent sur la peur
01:19:32 la misère et la mort.
01:19:34 Avant de venir, j'ai cherché sur Google,
01:19:36 j'ai tapé, par exemple, "gourou" et "Raoult",
01:19:39 et j'ai trouvé plus de réponses
01:19:41 qu'en tapant "sciences" et "Le Pen".
01:19:43 -Hé !
01:19:44 Applaudissements
01:19:46 -Il y aura, mesdames et messieurs les députés,
01:19:49 d'autres crises sanitaires dans notre pays.
01:19:52 Il y aura d'autres gourous.
01:19:54 Certains parviendront à ébranler la confiance
01:19:56 de nos concitoyens à large échelle.
01:19:59 D'autres attendront même peut-être
01:20:01 à nos institutions.
01:20:02 Nous sommes ici pour faire la loi,
01:20:04 pour protéger les plus fragiles,
01:20:06 pour rappeler des évidences.
01:20:08 Elles sont scientifiques, on peut débattre de toutes les idées,
01:20:12 mais on ne peut pas s'arroger des compétences qu'on n'a pas
01:20:15 et attenter à la sécurité et la santé de nos concitoyens
01:20:19 pour des bénéfices personnels.
01:20:21 -Georges Fenech, les dérives sectaires,
01:20:23 vous les connaissez par coeur.
01:20:25 Vous avez été président de la Mivilude,
01:20:28 l'organisme pour lutter contre ces dérives sectaires.
01:20:31 Votre question brûle pour point avec ce fameux article 4.
01:20:34 Est-ce que le gourou Raël et le professeur Didier Raoult
01:20:38 se retrouvent aujourd'hui dans le même panier ?
01:20:41 -Absolument pas.
01:20:42 Je regrette l'intervention d'Olivier Véran.
01:20:45 On se trompe totalement d'objectif.
01:20:48 L'article 4 répond à une attente très importante.
01:20:51 Beaucoup de victimes, d'associations de victimes
01:20:55 de la Mivilude...
01:20:56 Il ne s'agit pas de remettre en cause le débat scientifique.
01:21:00 Il s'agit d'incriminer des comportements.
01:21:03 Moi, cette loi, je l'aurais appelée la loi Evelyn Marsalex,
01:21:07 du nom de cette jeune mère de famille de 37 ans
01:21:10 qui était atteinte d'un cancer du sein
01:21:12 et qui tombe malheureusement entre deux mauvaises mains,
01:21:15 deux médecins qui sont adeptes d'une organisation sectaire,
01:21:19 le Graal, pour ne pas le nommer,
01:21:21 et qui vont l'éloigner de son soin conventionnel,
01:21:24 sa chimiothérapie, et lui prodiguer des cataplasmes,
01:21:27 des jus de citron, etc.
01:21:29 Elle a dû mourir dans des conditions atroces,
01:21:32 des souffrances terribles,
01:21:34 et elle a laissé un témoignage.
01:21:36 C'est ça qu'on s'attaque à des charlatans,
01:21:38 des gourous que j'appelle des dérapeutes,
01:21:41 qui, dans le secret de leur cabinet,
01:21:43 avec une belle plaque de naturopathes,
01:21:46 ou ce que vous voudrez,
01:21:47 vont exercer sur leur patient une emprise mentale
01:21:51 qui vont faire du patient un adepte,
01:21:54 et à des buts lucratifs, évidemment,
01:21:56 de façon à lui faire rompre avec le souci.
01:21:59 C'est ça, l'article 4.
01:22:01 C'est rien d'autre.
01:22:02 Ce débat s'est hystérisé complètement,
01:22:05 à gauche comme à droite.
01:22:06 Il faudrait peut-être que,
01:22:08 dans la commission mixte paritaire,
01:22:10 qui va se réunir,
01:22:11 qu'on crève l'abcès et qu'on rajoute
01:22:14 un membre de phrase dans cette loi,
01:22:16 sans préjudice,
01:22:17 de la liberté du débat scientifique
01:22:19 et de la recherche.
01:22:21 On ne mettra jamais en cause
01:22:22 la liberté d'expression,
01:22:24 la liberté d'expression sur la recherche médicale,
01:22:27 sur la science médicale.
01:22:29 Il s'agit d'épingler,
01:22:31 je ne vais pas citer des noms,
01:22:32 mais il y en a un très célèbre,
01:22:34 parmi ceux qui luttent
01:22:36 contre ces dérives sectaires,
01:22:38 il s'agit d'épingler, je dirais,
01:22:40 ces escrocs de la médecine
01:22:42 qui se prétendent
01:22:44 détenteurs d'une solution miracle
01:22:46 et qui, en réalité, vont aboutir à des drames.
01:22:49 C'est des milliers et des milliers de victimes.
01:22:52 -A partir de quand la dérive sectaire
01:22:55 est identifiée ?
01:22:56 On entendait Olivier Véran dire
01:22:58 qu'il avait tapé "gourou Raoult"
01:23:00 sur Internet et on ne peut pas dire
01:23:02 que le professeur Raoult,
01:23:04 qui, avec ses recherches en pleine crise Covid,
01:23:07 finalement, était dans une démarche sectaire.
01:23:10 C'est ça qui inquiète.
01:23:11 -Ni Raoult, ni Renne Frachon.
01:23:13 Le débat scientifique, il faut le préserver.
01:23:16 C'est la liberté du débat scientifique.
01:23:18 -Il aurait fallu l'ajouter ?
01:23:20 -Je pense qu'il manque un membre de France,
01:23:23 peut-être, pour calmer les inquiétudes
01:23:26 et, voilà, sans préjudice,
01:23:27 de la liberté du débat scientifique.
01:23:30 -J'ai une question à vous poser,
01:23:32 c'est très intéressant.
01:23:33 Si demain survient une épidémie
01:23:35 un peu comme celle du Covid,
01:23:37 très rapidement, les Français
01:23:39 attendent des autorités de santé,
01:23:41 des autorités morales scientifiques,
01:23:44 des prescriptions.
01:23:45 Au moment du Covid, on voyait bien,
01:23:47 c'était une épidémie qu'on ne connaissait pas,
01:23:50 que les scientifiques connaissaient très mal,
01:23:53 et donc les gens qui écoutent
01:23:55 ne connaissaient pas ce qu'on veut leur dire.
01:23:57 On a vu, au cours de cette crise sanitaire,
01:24:00 que les prescriptions qui auraient pu être données à J0
01:24:03 ne sont absolument plus les prescriptions
01:24:06 qu'il y a à J50 ou J80,
01:24:07 pour une bonne raison,
01:24:09 c'est qu'on connaît de mieux en mieux la maladie,
01:24:12 on sait de mieux en mieux comment la soigner.
01:24:14 Ma question, c'est, où est-ce que vous placez la limite,
01:24:18 le curseur entre le charlatan absolu
01:24:20 et les médecins ou les autorités de médecine
01:24:23 qui vont prescrire certaines choses
01:24:25 qui, parfois, sont prescrites avec une bonne intention initiale,
01:24:29 mais qui, in fine, se révèlent catastrophiques
01:24:32 parce que la recherche, la médecine a fait du progrès
01:24:35 et qu'on en sait un peu plus ?
01:24:37 -Oui, mais la réponse est dans votre question.
01:24:40 Il faut savoir distinguer ce qui relève
01:24:42 de la recherche médicale, de la science médicale,
01:24:45 qui peut se tromper, on l'a vu.
01:24:47 Il y a eu des erreurs médicales qui ont été faites,
01:24:51 y compris par l'Académie de médecine,
01:24:53 mais de celui qui, encore une fois,
01:24:55 dans le secret de son pseudo-cabinet médical,
01:24:58 va exercer une emprise mentale.
01:25:00 Ca ne concerne absolument pas Didier Raoult,
01:25:03 cette loi ne s'appliquera jamais à Didier Raoult.
01:25:07 -Alors pourquoi... -Il y a eu
01:25:09 une mauvaise interprétation.
01:25:10 -C'est ce que je viens de dire.
01:25:12 -Certains ont peur, certains craignent
01:25:15 d'être musés, finalement, avec cette loi.
01:25:18 -A quoi joue Olivier Véran, sincèrement ?
01:25:20 Surtout en appelant l'article 4
01:25:22 "délit de provocation à l'absence de soins médicaux".
01:25:25 On a l'impression qu'il y a une embrouille.
01:25:28 -Il faut rappeler que le principe, c'est la liberté du soin.
01:25:31 Chacun a le droit de se soigner ou de ne pas se soigner.
01:25:35 C'est la loi Kouchner de 2002.
01:25:37 A partir de là, vous ne pouvez pas reprocher, si vous voulez,
01:25:40 à quelqu'un de ne pas se soigner, c'est son droit.
01:25:43 Donc, ce qu'on dit là, actuellement, c'est un mélange.
01:25:46 Il y a une mauvaise interprétation.
01:25:49 Une très mauvaise interprétation de ce texte.
01:25:51 Il a mis le feu aux poudres.
01:25:53 -On a l'impression, Marc Varnault,
01:25:55 qu'il vise directement le professeur Didier Raoult
01:25:58 avec cet article de loi,
01:26:01 et que, finalement, cet article de loi peut être compris
01:26:04 comme permettant de museler certains
01:26:06 qui gèneraient le gouvernement.
01:26:08 C'est ça, l'alerte qu'on entend et qu'on peut lire
01:26:11 ces dernières heures.
01:26:12 -En réalité, ce débat sur l'article 4,
01:26:15 il ne doit même pas exister.
01:26:17 Le problème, c'est que, comme on a l'expérience,
01:26:19 par exemple, de la loi travail,
01:26:21 où il y avait à chaque fois des portes de secours
01:26:24 et des messages indirects,
01:26:26 et une loi qui n'était pas aussi claire que ça,
01:26:28 forcément, maintenant, à chaque projet de loi,
01:26:31 se soulèvent des questions légitimes
01:26:33 par rapport aux intentions réelles du gouvernement.
01:26:36 -D'ailleurs, dans la loi, l'article 4,
01:26:39 a été rajouté et renforcé le statut de lanceur d'alerte.
01:26:42 C'est pour dire qu'il faut préserver ce débat scientifique
01:26:46 et incriminer ceux qui,
01:26:48 pour des raisons purement lucratives
01:26:50 ou d'appât sexuel, souvent aussi,
01:26:52 vont exercer une emprise mentale, un endoctrinement
01:26:55 sur un malade qui, malheureusement,
01:26:57 quelquefois, il laisse sa vie.
01:26:59 -Priorité au direct, ces images qui nous parviennent.
01:27:02 Vous le voyez, Volodymyr Zelensky,
01:27:05 qui est arrivé à Paris il y a quelques minutes,
01:27:07 et on le voit dans la cour de l'Elysée,
01:27:10 actuellement, pour signer un autre accord
01:27:12 de sécurité à Paris.
01:27:14 Puisqu'il était à Berlin,
01:27:16 un accord de sécurité avec Emmanuel Macron,
01:27:19 il en a fait de même à Berlin,
01:27:21 autant de soutien très attendu,
01:27:22 alors que l'armée ukrainienne, on le sait,
01:27:25 est à la peine, finalement, face aux Russes
01:27:28 et l'aide américaine, qui est aussi gelée.
01:27:31 Sa tournée européenne,
01:27:33 la tournée européenne de Volodymyr Zelensky,
01:27:35 qui a été assombrie par l'annonce de la mort en prison
01:27:38 d'Alexei Navalny, opposant numéro 1 à Vladimir Poutine,
01:27:42 qui dirige déjà d'une main de fer la Russie,
01:27:44 exacerbant les tensions avec l'Occident.
01:27:47 Le Sélimien est éteigné,
01:27:48 un peu plus tout espoir d'ouverture,
01:27:50 finalement, vers Moscou.
01:27:52 C'est cela aussi, la mort de Navalny,
01:27:54 cet après-midi.
01:27:55 Dans ce contexte-là, Volodymyr Zelensky,
01:27:58 on le voit, qui est arrivé à l'Elysée,
01:28:00 qui vient de s'allier Emmanuel Macron.
01:28:02 -Ils vont avoir, les deux chefs d'Etat,
01:28:04 un entretien tous les deux.
01:28:06 Et puis, à 19h30, il y aura la signature
01:28:08 d'un accord bilatéral entre la France
01:28:11 et l'Ukraine.
01:28:12 On est très curieux de savoir
01:28:14 ce qu'il y a dans cet accord bilatéral.
01:28:16 Notamment, il y a une question
01:28:18 que beaucoup se posent,
01:28:19 c'est quel est le matériel militaire
01:28:21 que pourrait encore livrer la France ?
01:28:24 On sait que ça suscite un débat
01:28:25 jusqu'au sein des armées françaises.
01:28:28 Donc, ça, c'est à 19h30.
01:28:29 Et puis, il y aura une conférence de presse
01:28:32 conjointe, ensuite.
01:28:33 Et puis, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky
01:28:36 termineront la soirée en dînant ensemble.
01:28:38 Ça intervient à un moment aussi
01:28:40 de politique intérieure
01:28:41 pour Volodymyr Zelensky,
01:28:43 qui est assez compliqué.
01:28:44 La semaine dernière, il a limogé
01:28:46 son chef d'état-major des armées,
01:28:48 qui était plus populaire que lui,
01:28:50 qui refusait d'obéir
01:28:52 à un certain nombre d'injonctions
01:28:54 venant des Américains.
01:28:55 Donc, il y a un nouveau chef
01:28:57 d'état-major des armées
01:28:58 qui vient d'être nommé.
01:29:00 Et ça intervient dans un contexte
01:29:02 où il y a un débat aussi en Ukraine
01:29:04 autour de la conscription,
01:29:06 puisque on voit que l'armée
01:29:07 ukrainienne a besoin de renfort,
01:29:09 a besoin d'avoir plus de forces.
01:29:11 Et donc, il y a un débat
01:29:13 qui soulève, vraiment,
01:29:14 qui secoue la population ukrainienne.
01:29:16 -Et nous suivrons cela de très près.
01:29:18 Donc, conférence de presse attendue
01:29:20 ce soir, conférence de presse
01:29:22 conjointe entre Volodymyr Zelensky
01:29:24 et Emmanuel Macron.
01:29:25 Vous le savez, à la une de l'actualité,
01:29:27 c'est la grève, une nouvelle fois,
01:29:29 grève à la SNCF.
01:29:30 Ce sont les contrôleurs, cette fois,
01:29:33 qui réclament une hausse de salaire.
01:29:35 Nous vous avons posé la question
01:29:37 et nous vous remercions,
01:29:38 puisque vous avez été très nombreux
01:29:40 à participer.
01:29:41 Nous vous proposions de témoigner
01:29:43 pour nous raconter une mésaventure
01:29:45 liée à une grève à la SNCF.
01:29:47 Quel impact a-t-elle pu avoir
01:29:49 sur votre quotidien ?
01:29:50 On écoute vos réponses.
01:29:51 -Je suis un peu touché, quand même.
01:29:54 Alors là, j'ai pris une semaine de vacances,
01:29:56 je suis dans le Sud-Ouest.
01:29:58 J'ai dû partir en voiture au début de la semaine
01:30:00 pour venir en vacances
01:30:02 pour la famille.
01:30:03 Et puis, du coup, comme je savais
01:30:05 qu'ils faisaient les grèves ce week-end-là,
01:30:07 j'ai dû venir en voiture.
01:30:09 J'ai pas eu trop le choix pour éviter les grèves,
01:30:12 pour pas être coincé ici.
01:30:14 -J'ai personnellement été impacté,
01:30:16 mais bien sûr, je pense pas être le seul.
01:30:18 Dans mon cas, c'était pour un entretien d'embauche
01:30:21 en région parisienne, et donc, faute de train,
01:30:24 je n'ai pu briguer ce poste.
01:30:25 Je ne sais pas s'ils se rendent compte
01:30:27 du malheur qu'ils font.
01:30:29 Depuis que je suis né, ils font grève.
01:30:31 Ils se rendent pas compte
01:30:33 qu'il y en a qui peuvent pas faire grève
01:30:35 et qui touchent moins qu'eux en argent.
01:30:37 -Bien impacté, puisque mon compagnon
01:30:39 qui est parti depuis 15 jours et qui dépend de la SNCF
01:30:42 devait remonter ce week-end pour repartir dimanche,
01:30:45 train annulé, et donc, il reviendra à la fin du mois.
01:30:48 C'est pas grave,
01:30:49 puisqu'il n'y a que les déplacements
01:30:51 des agents SNCF qui comptent.
01:30:53 -Derrière chaque grève, Marc Varneau,
01:30:55 il y a eu une histoire personnelle.
01:30:57 On l'a tous vécue, j'en suis sûr,
01:30:59 autour de ce plateau qui impacte notre vie quotidienne.
01:31:03 Parfois, effectivement, ça peut s'arranger.
01:31:05 Parfois, on l'entendait avec un autre témoignage,
01:31:08 celui de Sylvie.
01:31:09 Parfois, les conséquences sont dramatiques.
01:31:12 -Bien sûr.
01:31:13 On parle souvent et toujours,
01:31:15 et à juste titre des particuliers,
01:31:17 mais il y a aussi les entreprises.
01:31:19 Beaucoup ont choisi le train pour se déplacer
01:31:21 parce que c'est pratique, c'est pas la voiture, etc.
01:31:24 Ils sont donc bloqués, des rendez-vous annulés.
01:31:27 Moi, ce qui m'impressionne le plus dans cette grève SNCF,
01:31:31 qui sont en grève tous les ans depuis 1947,
01:31:33 et ils ont tous les records,
01:31:35 c'est surtout la mauvaise foi de la direction de la SNCF
01:31:38 sur les résultats du groupe.
01:31:40 J'entendais un syndicaliste de la SNCF dire
01:31:42 "Vous comprenez, l'année dernière, on a gagné 2,2 milliards d'euros,
01:31:46 "41 milliards de chiffres d'affaires, 2,2 milliards de résultats."
01:31:50 Je suis tombé de ma chaise.
01:31:51 Quand une entreprise reçoit plus de 20 milliards,
01:31:54 20 milliards de subventions,
01:31:56 42 milliards de chiffres, 20 milliards de subventions,
01:32:00 l'entreprise est riche, on a 2,2 milliards de résultats.
01:32:02 Je crois que c'est le rôle des politiques
01:32:05 de dire "stop" à ces désinformations permanentes.
01:32:08 La SNCF est une entreprise exsangue, et je répète ce que je disais,
01:32:11 si les billets étaient au prix économique,
01:32:14 il faudrait multiplier tous les prix de la SNCF par 50 %.
01:32:17 À ce moment-là, je pense que les Français se rendraient compte
01:32:20 du statut réel et du coût réel des salariés de la SNCF.
01:32:23 Je vais juste donner un chiffre.
01:32:25 Il y a 270 000 personnes à la SNCF aujourd'hui,
01:32:28 et 76 000 retraités.
01:32:29 L'Etat donne 3,5 milliards pour payer les retraites
01:32:32 tellement qu'elles sont généreuses.
01:32:34 Il y a un moment où il faut arrêter.
01:32:36 -Je crois qu'il y a des sujets
01:32:38 sur lesquels il faut philosopher à coup de marteau.
01:32:41 Il est impératif d'encadrer, d'encadrer le droit de grève
01:32:45 aujourd'hui dans cette situation.
01:32:47 Il faut dire avec beaucoup de clarté
01:32:49 qu'il y a une grande indécence de la part de salariés de la SNCF
01:32:53 aussi privilégiés à se plaindre
01:32:55 et à prendre en otage une partie des Français.
01:32:58 -Les téléspectateurs de CNews ont de la chance
01:33:00 puisque Philippe Devilliers a eu son train.
01:33:02 Il est bien là, face à Devilliers.
01:33:04 C'est votre rendez-vous du vendredi soir.
01:33:07 C'est tout de suite sur notre antenne
01:33:09 avec Geoffroy Lejeune, le tour orchestré par Eliott Deval.
01:33:12 Votre rendez-vous, Anne-Pam.
01:33:14 Un grand merci à tous les cinq d'avoir analysé,
01:33:17 décrypté l'actualité cet après-midi.
01:33:19 Je vous retrouve à 22h pour "Soir Info Weekend".
01:33:22 C'est donc face à Philippe Devilliers.
01:33:24 Merci à Samuel Vallin de m'avoir aidé à préparer cette émission
01:33:28 et à tous les équipes techniques.
01:33:30 *musique*