Les informés de l'Europe 17.09

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Migrants à Lampedusa : que peut faire l'Union européenne ? 
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00:00 Les Informer de l'Europe sur France Info, votre rendez-vous du dimanche pour tout comprendre de l'actualité européenne.
00:13 C'est avec vous bien sûr François Bodonnet, bonjour.
00:15 Oui bonjour Jules.
00:16 Rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions, nos Informer de l'Europe ce matin.
00:20 Et bien aujourd'hui deux invités, Clara Bauer-Babeff qui est journaliste pour le site Euractiv,
00:26 un site spécialisé dans l'actualité européenne.
00:28 Bonjour.
00:29 Bonjour.
00:29 Et également Christophe Préaut, journaliste et directeur de la rédaction du site touteleurope.eu.
00:36 Bonjour.
00:36 Merci d'être avec nous.
00:38 On va commencer par parler des flux migratoires, de la crise en ce moment en Méditerranée avec des milliers de migrants.
00:45 François qui arrive sur l'île de Lampedusa, île italienne à 150 km de la Tunisie.
00:49 Exactement sur cette île italienne et donc européenne qui se trouve donc très près, vous l'avez rappelé, des côtes africaines.
00:56 Et bien rien qu'entre lundi et mercredi, près de 200 bateaux, 200 bateaux de fortune avec 8500 personnes à leur bord sont arrivées à Lampedusa.
01:07 Aujourd'hui, ce matin, ce chiffre doit approcher les 11 000 personnes en une semaine donc.
01:12 Et selon la presse italienne, il y a encore ce matin des dizaines de petites embarcations qui se trouvent en approche.
01:18 Et à Rome, Giorgia Meloni, la première ministre, a pris la parole pour demander l'aide de ses partenaires européens.
01:25 La pression migratoire que l'Italie subit depuis le début de l'année est insoutenable.
01:32 Conséquence d'une situation instable et difficile en Afrique, en particulier dans la zone du Sahel.
01:37 Il est évident que l'Italie et l'Europe ne peuvent pas accueillir cette masse énorme de migrants.
01:44 Alors Giorgia Meloni qui a parlé hier au téléphone avec le président de la République Emmanuel Macron.
01:49 Aujourd'hui, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, va se rendre à Lampedusa.
01:54 Alors vraisemblablement, pour annoncer une aide européenne d'urgence à l'Italie,
01:59 la pression migratoire sur l'Italie est en effet fortement augmentée depuis le début de l'année 2023.
02:04 Le nombre de migrants qui sont arrivés sur les côtes italiennes a été multiplié par deux
02:09 par rapport à la même période de l'année dernière.
02:11 Des chiffres qui commencent à s'approcher, on n'y est pas encore,
02:14 mais qui commencent à s'approcher dangereusement de la grande crise migratoire qu'avait connue l'Europe en 2015.
02:19 Et c'est vrai qu'il y a beaucoup de monde qui passe à Lampedusa en ce moment,
02:22 de représentants politiques après Marion Maréchal, Le Pen, Ursula von der Leyen.
02:25 On sait que Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur français, était aussi attendu ces prochains jours.
02:30 Christophe Préaut, est-ce que d'abord, sur le diagnostic de Giorgia Meloni, elle a raison,
02:36 l'Italie ne peut pas tenir seule face au flux migratoire aujourd'hui ?
02:40 Il y a besoin de cette solidarité européenne accrue ?
02:42 Alors évidemment, il y a besoin de cette solidarité européenne accrue.
02:46 Et comme on vient de le dire, tout d'un coup, l'Italie subit un afflux important, important de migrants,
02:52 qui est le cas depuis 2015 et le début de cette crise migratoire.
02:55 Les pays dits en première ligne, surtout pour toute la Méditerranée, Grèce, Italie, Espagne,
03:00 subissent des flux en fonction des temps répartis.
03:05 Et là, c'est l'Italie aujourd'hui.
03:08 C'est difficile avec Giorgia Meloni parce qu'elle a en même temps aussi une relation à l'UE un peu compliquée,
03:16 parce que c'est elle qui a mis à mal la coopération aussi européenne.
03:20 Ses alliés européens, Viktor Orban ou la Pologne sont...
03:25 On peut rappeler brièvement qu'elle est à la tête d'une coalition d'extrême droite et...
03:28 Et qu'elle avait dit avant d'être élue que si elle était élue, ce qui a été le cas,
03:32 elle ferait un blocus naval avec la marine militaire italienne.
03:35 Et elle a aussi ses positions, y compris envers l'Europe après, mais...
03:38 L'Italie ne respecte plus non plus le programme de Dublin,
03:43 c'est-à-dire le traitement en première intention des migrants qui arrivent dans le pays d'entrée en Europe.
03:49 Donc il y a aussi une position un peu ambiguë.
03:52 Néanmoins, aujourd'hui, il est clair qu'il faut une solidarité européenne
03:56 pour accompagner et aider l'Italie face à cet afflux de migrants.
03:59 C'est absolument indispensable.
04:01 Le problème, c'est que pour rendre cela plus efficace,
04:04 il y a un pacte qui est en ce moment en négociation à l'échelle européenne.
04:07 Ça fait trois ans qu'il est en cours de négociation.
04:09 Visiblement, la fumée blanche, ce n'est pas tout de suite pour demain.
04:10 Donc dans l'immédiat, que peut faire ?
04:13 Que peut annoncer Ursula von der Leyen à l'Italie en visite sur l'île de Lampedusa ?
04:17 Que de l'argent ? Que d'une aide ponctuelle ?
04:19 Alors pour le moment, effectivement, ce sont des discussions qui sont encore en cours à Bruxelles
04:23 et qu'on espère voir voter avant la future Commission européenne de 2024.
04:28 Mais il est clair qu'Ursula von der Leyen, en se rendant aujourd'hui à Lampedusa,
04:31 elle n'a pas d'autre choix que d'annoncer des mesures d'urgence.
04:35 C'est une première aussi qu'elle se rende sur cette île.
04:37 D'autant que tout ce week-end, les appels à la solidarité européenne se sont multipliés,
04:41 notamment en France, par Emmanuel Macron ou Elisabeth Borne.
04:45 François, il faut peut-être expliquer justement comment,
04:46 pourquoi les Européens n'arrivent pas à se mettre d'accord,
04:49 alors qu'on l'a dit, ça fait depuis 8 ans que l'Europe est confrontée aux problèmes ?
04:52 Alors ils n'arrivent pas à se mettre d'accord parce qu'il y a un certain nombre de pays
04:54 qui ne veulent pas jouer le jeu, en particulier par exemple la Hongrie,
04:57 mais également par exemple la Pologne ou même la Slovaquie.
05:00 En fait, beaucoup de pays de l'Est, ex-Europe de l'Est.
05:04 Et ces discussions qui sont en cours actuellement, il y a deux points.
05:08 Il y aurait ce qu'on appelle une relocalisation.
05:10 Alors c'est un terme un peu barbare parce qu'on parle de personnes humaines, donc désolé.
05:14 Mais en fait, relocalisation des migrants depuis le pays où ils arrivent vers d'autres pays d'Europe.
05:20 Le pays qui refuserait d'accueillir ces migrants devrait payer environ 20 000 euros par migrant.
05:25 Vous voyez, c'est même chiffré par personne.
05:27 C'est vrai que ça fait étrange quand on parle de vie humaine.
05:29 Exactement.
05:30 Il y a des gens qui fuient des situations difficiles, mais c'est l'objet de ces négociations.
05:33 C'est complètement l'objet de ces négociations.
05:34 Ça se joue, j'ai envie de dire, à l'euro près.
05:37 Et là, il s'agit évidemment d'une sorte de compensation financière.
05:40 Et puis le deuxième point, c'est que dans ce pacte,
05:42 les demandes d'asile de ressortissants de certains pays, par exemple,
05:45 comme la Tunisie, le Maroc, la Turquie ou l'Inde,
05:49 qui sont des personnes qui ont peu de chance de voir leur dossier accepté parce que leur pays n'est pas en guerre.
05:54 Eh bien, cette demande d'asile devrait être faite à la frontière de l'UE,
05:57 donc en fait, en gros, à l'extérieur et beaucoup plus rapidement qu'aujourd'hui.
06:02 Le problème, c'est que cette réforme n'est pas encore rentrée en application.
06:05 Et ensuite, ce qui va se passer vraisemblablement pour le cas précis d'aujourd'hui,
06:09 c'est qu'il risque d'y avoir une négociation de capital à capital.
06:13 Entre elles, par exemple, Berlin pourrait dire "eh bien moi, je vais prendre 3 000 migrants,
06:17 Paris 2 000", ce sont des chiffres que j'invente.
06:19 Et au lieu qu'il y ait une réaction européenne, ça sera une réaction capital par capital.
06:23 - Il faut dire qu'en attendant qu'un accord soit trouvé au niveau européen des 27,
06:26 le pacte dont on parlait, c'est une douzaine de pays volontaires
06:29 qui acceptent de répartir l'accueil des migrants.
06:33 Comment faire aujourd'hui, face à la montée des populismes dans de nombreux pays,
06:38 pour avancer ? C'est dire, imaginer qu'on aidera davantage l'Italie
06:41 si les pays concernés ne veulent pas accueillir de demandeurs d'asile ou pas en accueillir plus.
06:45 - Très bonne question, excellente question.
06:49 Effectivement, comme François vient de le dire, il y a en discussion ce pacte sur l'Asie et la migration.
06:56 Il faut justement que les États membres arrivent à s'entendre sur ce sujet.
07:04 - Est-ce que les élections européennes là-dessus, qui arrivent en début d'année prochaine,
07:07 sont assez capitales ? On n'avancera pas si le sujet n'est pas réglé avant et que les équilibres changent ?
07:13 - Les États membres se sont entendus, et le Parlement européen aussi,
07:15 pour faire en sorte que le pacte Asie et la migration soit adopté avant les élections européennes,
07:18 plutôt au Conseil européen, je pense en février 2024.
07:22 Il existe aujourd'hui un mécanisme de relocalisation, comme vous venez de le dire,
07:26 signé par une douzaine d'États membres, mais qui n'est pas contraignant.
07:28 Donc l'idée demain, c'est d'avoir effectivement quelque chose de contraignant,
07:32 d'avoir aussi une plus grande solidarité européenne,
07:34 qui n'est pas toujours mise en avant.
07:37 Elle l'est, la solidarité européenne vis-à-vis d'Ukraine et des réfugiés ukrainiens, par exemple.
07:41 Elle l'est moins, effectivement, pour les réfugiés et les migrants arrivant du pourtour méditerranéen.
07:47 Mais il est impératif qu'il y ait une solution, et cela passe par justement aussi un meilleur accueil
07:56 et sélection aussi des personnes qui demandent l'asile.
08:00 - Et vous parliez, Jules, des élections européennes.
08:02 Le fait que Ursula von der Leyen soit en route pour Lampedusa,
08:05 je pense que c'est quand même aussi un élément de sa campagne électorale,
08:10 parce que, je ne suis pas complètement certain, mais de mémoire,
08:13 je pense qu'elle ne s'y est jamais rendue depuis le début de ce mandat.
08:15 - Oui, c'est ce qu'en disait Clara Wobber-Baboff.
08:17 D'ailleurs, que va-t-il se passer, que peut-il se passer là pour ces 11 000 personnes
08:21 dont on parle, arrivées sur l'île de Lampedusa depuis le début de la semaine ?
08:24 - Alors, il faut savoir que la Croix-Rouge italienne sur place a renforcé ses moyens
08:27 pour pouvoir accueillir au mieux ces personnes.
08:30 En moyenne, ce sont des personnes qui restent entre 24 et 48 heures à Lampedusa,
08:33 avant d'être redirigées vers d'autres centres.
08:36 Et c'est d'ailleurs ce qui a déjà commencé, par bateau ou par avion,
08:38 et notamment vers la Sicile.
08:40 - Donc, retour vers la Sicile, vers le continent européen, et après ?
08:44 - Et après, on verra justement si Ursula von der Leyen propose des annonces
08:47 ou des mesures concrètes tout à l'heure.
08:49 - Et si des pays européens, voisins, la France par exemple, disent,
08:53 comme ça a déjà été fait d'ailleurs, lors notamment de sauvetages en mer
08:56 par des bateaux d'ONG, s'ils acceptent ou pas d'accueillir des exilés sur leur sol.
09:01 On va continuer la discussion sur l'Union européenne dans un instant.
09:04 On va changer de sujet.
09:05 On va parler de grosses valises de billets, de grosses fous en tout cas,
09:08 et de scandales de corruption ou de trafic d'influence.
09:11 C'est après Le Fil Info à 10h10.
09:13 Sophie Echel.
09:15 - À l'écran, ce confirme, en Libye, où le dernier bilan de l'ONU fait état
09:18 de plus de 11 000 morts à Derna, une semaine après des inondations dévastatrices
09:22 et plus de 10 000 personnes toujours portées disparues.
09:25 L'hôpital de campagne envoyé par la France est enfin en cours de construction.
09:28 Il doit être opérationnel d'ici la mi-journée.
09:31 Kim Jong-un a reçu ce matin cinq drones explosifs et un gilet pare-balles
09:34 de la part de la Russie.
09:36 Des cadeaux à caractère militaire hautement symboliques
09:38 dans un contexte de rapprochement entre Moscou et Pyongyang.
09:41 Les pays occidentaux craignent que la Corée du Nord vende des armes à la Russie
09:45 pour soutenir son offensive en Ukraine.
09:47 À ce propos, la guerre en Ukraine sera longue selon le secrétaire général de l'OTAN.
09:51 La Russie a commencé à envahir le pays en février 2022
09:54 et la contre-offensive menée par l'armée ukrainienne depuis juin
09:57 n'a permis de reprendre qu'un nombre limité de localités pour l'instant.
10:01 En football, le RC Lance chute à l'avant-dernière place du classement de Ligue 1.
10:04 Les Lançois se sont inclinés à domicile.
10:06 1-0 face à Metz hier soir.
10:08 Dans un instant, on va parler du Qatar Gate au Parlement européen.
10:23 Avant cela, sur ces questions migratoires,
10:25 et notamment je me tourne vers vous François Bedonnet
10:26 puisque vous avez été correspondant de France Télévisions à Rome,
10:29 donc vous avez fait de nombreux reportages sur ces questions migratoires.
10:33 En quoi est-ce différent ce qui se passe aujourd'hui par rapport à avant ?
10:35 Qu'est-ce qui vous frappe dans la situation ?
10:36 Il y a deux choses qui me frappent.
10:38 Tout d'abord, c'est le côté absolument dramatique de la situation
10:40 parce que là, on a parlé de chiffres, mais derrière, ce sont des personnes humaines
10:44 et il y a beaucoup de morts, il y a énormément de morts.
10:46 Il y a eu cette semaine, par exemple, un bébé de 5 mois qui s'est noyé
10:50 en tombant dans l'eau juste devant l'Ampédouza.
10:54 Depuis le début de l'année, il y a eu 290 enfants qui sont morts noyés
10:59 et les chiffres sont terribles puisque globalement, il y a plus de 2000 morts
11:04 depuis le début de l'année en Méditerranée centrale.
11:06 Donc la Méditerranée, on le dit souvent, mais c'est vrai, est devenue un cimetière,
11:11 souvent sans images d'ailleurs, parce que là, on en parle aujourd'hui,
11:13 mais souvent, on n'en parle pas parce qu'en fait, on ne sait pas ce qui se passe.
11:16 Puis le deuxième point qui me frappe, c'est le sentiment
11:19 d'avoir déjà vécu cette situation et qu'à chaque fois, c'est la même problématique
11:22 et à chaque fois, on n'apporte pas les bonnes solutions.
11:26 On en parle beaucoup, même quand on en parle,
11:28 on a l'impression qu'il reste néanmoins une forme de distance qui s'est créée avec l'habitude.
11:34 Est-ce qu'il y a besoin d'un électrochoc global au niveau de l'Union européenne aujourd'hui
11:40 pour que justement les pays qui ne sont pas les premiers pays d'accueil ouvrent leurs portes ?
11:44 Alors, c'est vraisemblablement un électrochoc, mais on parle de solidarité
11:47 qui effectivement a du mal à se mettre en place.
11:49 La question migratoire, elle est vécue différemment que ce soit dans un pays de l'Est aujourd'hui
11:52 ou même au nord de l'Europe ou au sud.
11:55 La solution, elle est peut-être plus dans les pays de départ en fait.
11:59 Et c'est là où l'Union européenne a signé aussi des accords,
12:02 bien ou mal, avec la Turquie et un récemment sur lequel on misait beaucoup avec la Tunisie,
12:10 à la fois qui sont des aides économiques aussi
12:14 et des aides pour le maintien des populations aussi sur le sol des pays de départ.
12:20 Bon, on s'aperçoit qu'aujourd'hui, celui-ci est peut-être moins efficace que ce qu'on imaginait,
12:24 mais la solution, elle est aussi dans l'aide au maintien des populations sur place.
12:30 Allez, on va changer de sujet et on va parler du Qatargate.
12:32 Vous vous en souvenez certainement, ces images de valises, de billets, d'euros,
12:38 avec des centaines de milliers d'euros en petites coupures.
12:41 C'est un scandale de corruption présumée qui s'est déroulé au Parlement européen à Bruxelles,
12:45 c'était il y a quelques mois maintenant, et le Qatargate, comme on l'a appelé,
12:49 avait fait la une de tous les médias internationaux.
12:51 Et si on en parle ce matin dans les informés de l'Europe,
12:53 c'est parce que cette semaine, le Parlement européen a décidé de se doter de nouvelles règles.
12:57 Cette réaction promise, annoncée à l'époque pour qu'un scandale comme celui-ci ne soit plus possible.
13:01 Quelles sont ces nouvelles règles, François Baudonnet ?
13:03 Alors, il y a plusieurs points dans ce nouveau règlement intérieur du Parlement européen.
13:07 Tout d'abord, il y a une interdiction pour les eurodéputés d'entrer en contact avec d'anciens eurodéputés
13:12 qui ont quitté le Parlement au cours des six derniers mois,
13:15 parce qu'en fait, dans cette affaire, il y avait un ancien eurodéputé italien
13:18 qui était véritablement au centre de cette affaire.
13:20 Ensuite, les eurodéputés devront déclarer toutes leurs activités rémunérées
13:24 si leur revenu annexe, en plus de député, dépasse 5 000 euros par an.
13:28 En fait, c'est quelque chose d'assez incroyable pour nous Français,
13:30 mais un député européen peut être, par exemple, avocat.
13:33 Enfin, il peut avoir une profession à côté de celle d'eurodéputé,
13:37 alors même que ce qu'il touche mensuellement pour son poste d'eurodéputé
13:40 est une somme assez confortable.
13:42 Mais tout cela, les nouvelles règles sont déclaratives, seulement il n'y aura pas de contrôle,
13:46 et ça ne plaît pas du tout à Manon Aubry et les députés européennes LFI.
13:51 Chaque député, quand il déclare ses rémunérations annexes,
13:54 il le fait sans être contrôlé et il le fait de manière déclarative.
14:00 Donc aujourd'hui, si moi je gagnais 5 000 euros par mois, mais je n'avais pas envie de le déclarer,
14:04 personne ne serait là pour le contrôler.
14:06 Et surtout, personne n'est là ensuite pour sanctionner quand les règles n'ont pas été respectées.
14:12 Raison de plus pour avoir un contrôle véritablement indépendant,
14:16 pour s'assurer que non seulement il y a des règles éthiques, mais qu'à la fin elles sont respectées.
14:19 Voilà, il sera important de vérifier effectivement que les règles soient respectées.
14:22 Par ailleurs, les eurodéputés ne seront pas autorisés à recevoir
14:25 des cadeaux supérieurs à une valeur de 150 euros.
14:29 Clara Bauer-Babeuf, est-ce que le diagnostic a été bon ?
14:32 Est-ce que ces mesures peuvent être efficaces ?
14:34 Alors je pense que là on est au-delà du symbole et qu'il y a une vraie volonté des eurodéputés
14:38 d'aller vers plus de transparence et des règles plus éthiques.
14:41 Déjà pour sauver l'honneur de l'institution, mais aussi à mandat des élections
14:45 pour regagner la confiance des citoyens.
14:46 Et d'ailleurs, comme le disait François,
14:49 ce sont des mesures qui pour nous Français peuvent paraître d'une évidence totale,
14:52 mais qui à Bruxelles n'étaient pas encore appliquées.
14:54 Donc comme le disait François-Xavier Bellamy à l'issue du vote,
14:57 on ne pourra pas empêcher aux tricheurs de tricher.
14:59 Mais néanmoins, je pense qu'il y a quand même des bases solides qui ont été posées.
15:02 Très important pour l'Union Européenne aujourd'hui de laver plus blanc que blanc en quelque sorte,
15:06 vu l'image qu'elle a auprès de beaucoup de ses ressortissants ?
15:09 Oui c'est important, on est aussi à 9 mois des élections européennes,
15:13 la question est aussi de savoir si pour les électeurs cela marque l'esprit.
15:16 Est-ce que ça va compter ça ?
15:17 Ou finalement c'était peut-être annexe dans le rapport à l'Union Européenne ?
15:20 Moi je pense que ça sera plutôt annexe,
15:22 mais néanmoins on en est toujours sur le sujet aussi des hommes politiques,
15:26 comme vous le dites, avec les institutions qui doivent laver plus blanc.
15:30 Ce texte sur lequel les parlementaires se sont raccordés est quand même assez innovant
15:34 par rapport aux règlements intérieurs existants.
15:37 Aujourd'hui il a quand même été adopté à 500 voix pour,
15:41 il y a eu 52 abstentions, plutôt côté droite et extrême droite, et vote contre.
15:48 Donc je pense qu'il y a une vraie volonté, ce n'est pas simplement de l'affichage ou de la communication.
15:52 Parfois les réticences c'est ce rejet de la transparence à tout prix,
15:55 qu'est-ce qui est prévu, est-ce qu'il y a des choses encore pour aller plus loin dans la transparence,
15:58 dans la politique européenne ?
15:59 Oui normalement il devrait y avoir un organisme de contrôle,
16:02 qui serait indépendant.
16:04 Là pour l'instant, encore une fois c'est déclaratif,
16:06 le député européen dit ce qu'il veut, mais personne ne sera là pour le contrôler.
16:09 Il n'y a pas cette haute autorité de la transparence pour la vie publique comme en France au niveau européen ?
16:13 Exactement, en France on va plus loin en matière de transparence qu'au niveau européen.
16:20 Alors que beaucoup de Français trouvent qu'on ne va pas assez loin en la matière,
16:22 c'est dire ce qu'il reste à faire au niveau de l'Union Européenne.
16:25 Merci beaucoup nos informés de l'Europe, François Bodonnet bien sûr,
16:29 Clara Bauer-Babeuf et Christophe Préhuéau d'avoir accepté notre invitation
16:34 et débattre sur ces deux sujets dans l'actualité européenne.
16:37 [Musique]

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