• il y a 2 ans

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Amusant
Transcription
00:00 Tu penses quoi de ton propre visage ?
00:01 T'as été méchante au collège ?
00:02 Quel est ton rapport au bois ?
00:03 T'as déjà ressenti du désir pour une personne de droite ?
00:05 Est-ce que tu peux nous parler un peu d'épinal ?
00:07 Putain, elle est bien ton interview.
00:09 Alors "small talk", c'est de l'anglais.
00:15 Moi je suis super fort en anglais donc je sais ce que ça veut dire.
00:19 Ça veut dire "petite conversation".
00:20 Ça veut dire parler de choses inoffensives et sympas.
00:25 Mais alors en podcast, ça veut dire quoi ?
00:28 Ça veut dire que j'invite des gens connus pour parler de tout,
00:32 sauf de ce pourquoi ils sont connus.
00:36 Sophie Marie Laroui, bonjour.
00:38 Bonjour.
00:39 Ça va bien ?
00:39 Oui, ça va, oui.
00:40 Merci d'être ici pour "small talker" jusqu'au bout de l'heure du déjeuner
00:46 parce qu'en fait on est à peu près en milieu de journée.
00:49 Il est quelle heure ? Il est 13h20, voilà, 12h20.
00:52 La dernière fois qu'on s'est parlé,
00:54 c'était le 31 mars 2020 pendant le confinement.
00:59 Est-ce que tu as un vague souvenir de ce moment-là ?
01:01 Tu m'as envoyé un DM, non ?
01:03 Non.
01:03 Tu m'as chiné sur Instagram.
01:05 Je t'ai pas chiné sur Instagram.
01:06 Si, si, je t'ai chiné sur Instagram.
01:08 Peut-être un peu chiné sur Instagram.
01:08 Je t'ai interviewée pendant le confinement.
01:11 Tu étais dans la forêt.
01:13 Je t'avais interviewée pour un média concurrent
01:15 dans un podcast que je faisais qui s'appelait "Tout seul ensemble".
01:19 J'ai réécouté avant de te voir aujourd'hui.
01:23 Toi, t'étais naturelle, sympa, cool.
01:26 Et moi, j'étais nul, mais nul d'une force.
01:30 J'avais un ton de journaleux dégueulasse.
01:32 Je t'ai présentée en disant genre "mon invitée du jour,
01:35 elle est comédienne" et j'ai parlé comme ça.
01:38 J'avais honte de moi.
01:39 Écoute, c'est pas bien.
01:40 Enfin, je vois l'amende honorable que tu fais envers toi-même,
01:43 mais ça, c'est quelque chose que...
01:45 Alors, je comprends, c'est pas moi qui vais te dire de ne pas te livrer.
01:48 T'as compris ce que je faisais dans la vie.
01:51 Mais je ne suis pas d'accord.
01:53 Je pense que tu voulais bien faire.
01:55 Et je pense qu'on devrait refaire cette intro en disant
01:58 "je voulais vraiment bien faire" plutôt que dire "j'étais nul".
02:01 Non, c'est vrai que j'essayais de bien faire.
02:02 Je crois que j'étais dans mon salon pendant le confinement.
02:04 C'était un peu la seule chose que je faisais de la journée
02:06 et j'avais pas beaucoup d'énergie.
02:08 C'était une sorte de "de là où" sans moche.
02:11 Tu vois, c'était pas très beau à voir.
02:14 Là, l'eau dans ton corps, parce que tu sais,
02:16 on est quand même composé à 96% d'eau.
02:19 L'eau dans ton corps, elle est en train de frisanter.
02:22 C'est possible.
02:24 Mais dire du mal de soi, du soi du passé,
02:27 c'est pas si grave, en fait.
02:28 Ouais, c'est une étape du deuil de soi-même.
02:33 Du deuil de soi-même, tu penses ?
02:35 Ou plutôt de la renaissance ?
02:36 Qui dit deuil, dit renaissance.
02:39 Dit solstice, dit fête de la musique.
02:41 Tu es née le 22 février 1984.
02:43 Exactement.
02:44 Tu sais ce qui s'est passé ce jour-là ?
02:47 Ma mère a accouché.
02:48 C'était la plus grosse info.
02:49 Elle faisait ses impôts et il y avait beaucoup de neige.
02:51 Non, je sais pas d'autres.
02:52 Je suis complètement autocentrée.
02:53 C'est pas Ophéle Winter qui est née aussi le 22 février ?
02:56 Alors peut-être, mais pas le 22 février 1984.
02:58 Moi, j'ai fait un truc.
03:00 J'ai enregistré le JT de ce jour-là avec mon téléphone.
03:03 Et tu vas voir du coup ce qui s'est passé ce jour-là.
03:06 On peut peut-être écouter ensemble.
03:08 Hop, regarde.
03:09 En région parisienne, surtout dans la banlieue nord et nord-est de la capitale,
03:14 le trafic était fortement perturbé.
03:16 Voilà, c'est ça qui s'est passé le 22 février 1984.
03:20 Je peux, si je me concentre 5 minutes et que je mets un peu de mascara,
03:26 je peux créer des émeutes.
03:27 Tu peux créer des émeutes ?
03:28 Ouais.
03:28 Pour quelle raison ? Je sais toujours pas.
03:32 Voilà, mais c'est vrai que les gens sont souvent très énervés quand j'arrive.
03:36 Et ils disent du mal d'eux-mêmes.
03:39 Et après, tu vas voir quand on sortira de là, tu seras en mode franchement...
03:42 Ça va être... C'était bien, c'était doux.
03:44 C'est quoi ton premier souvenir d'actualité ?
03:48 Quand Pierre Bérégovoy, il est mort.
03:50 C'est marrant, d'ailleurs, j'ai regardé le documentaire
03:51 sur les circonstances de la mort de Pierre Bérégovoy,
03:54 un peu plus tard que vendredi dernier.
03:56 Et je m'en souviens parce que c'est le premier jour où j'ai eu mes règles.
04:00 Mais c'était en 1993 ?
04:02 Ah ouais, donc c'était...
04:03 T'avais 9 ans.
04:05 Ouais.
04:06 Tu sais, nous, les meufs, 6, on a des précocités de règles.
04:10 Parfois, ça va, ça vient.
04:12 Qu'est-ce qui bouffe le lien ?
04:13 Boubou, parce qu'il faut dire, en fait, il y a ton chien qui est dans le studio,
04:17 il s'appelle Boubou et c'est un chien un peu étonnant,
04:20 qui on dirait deux races de chiens.
04:22 Mais c'est vraiment le cas.
04:23 Non, c'est non.
04:25 Et c'est non.
04:27 Il a l'air de faire ce qu'on lui dit, sauf des fois.
04:29 Ah, comme les hommes.
04:32 Ouais, exactement.
04:34 Boubou, donc c'est un mix, en fait, c'est un tout petit Husky, c'est ça ?
04:38 Exactement.
04:39 C'est un loulou de Poméranie et un Husky.
04:41 D'accord.
04:41 Et on en a parlé un tout petit peu avant de rester tout à l'heure,
04:43 mais moi, j'imaginais comment a pu se faire l'accouplement entre ces deux races.
04:47 Elle a dû se faire forcément dans un sens, parce que l'autre, c'est pas possible.
04:51 Donc, on a mis du loulou de Poméranie dans une femelle Husky.
04:55 Je pense. Ou alors, comme pour les PMA fêtes maison,
04:59 ils l'ont fait à la pipette à Doliprane.
05:01 Ouais, c'est possible.
05:02 On connaît ça.
05:03 Il sait qu'il est mignon.
05:04 Non, non, mais je m'en fous qu'il soit mignon.
05:06 Ouais, mais lui, il a bien compris que son visage, il était cool.
05:08 Et du coup, il fait ce qu'il veut.
05:10 Il doit vivre 15 piges avec lui, donc t'inquiète pas.
05:13 En plus, moi, je suis pas très...
05:15 J'allais dire, je suis pas très attirée par les beaux gosses.
05:18 Tu vois, ça fait pas le lundi matin un beau gosse.
05:21 Ça fait pas le lundi matin ?
05:21 Ouais, ça fait pas un bon lundi matin joyeux.
05:24 Ça fait un bon dimanche soir, c'est ça ?
05:26 Ouais, ça fait un bon match Wikipédia.
05:29 Ouais, d'accord.
05:32 Et lui, donc, comme de la même façon que t'aimes pas les beaux gosses,
05:34 t'aimes pas les petits chiens mignons, c'est un hasard qu'il soit super beau.
05:37 Je sais pas que j'aime pas les beaux gosses.
05:38 C'est que c'est pas parce que c'est des beaux gosses.
05:40 C'est des copines qui me disent "mon nouveau mec, regarde".
05:44 Au lieu de dire "mon nouveau mec, en fait, il est chanmé parce qu'il est sympa
05:48 et qu'il est généreux et qu'il donne à l'UNICEF le samedi après-midi à République".
05:52 Mais alors, donc, ce chien, en fait, avant tout, pour toi, il est sympa.
05:56 Il est très sympa.
05:57 Donc, si le fait qu'il est beau gosse, c'est un hasard, quoi, presque.
06:00 Bon, voilà, c'est un plus-produit, mais je voulais d'abord qu'il soit sympa.
06:06 Ce petit con.
06:07 Tu fais partie des gens qui ont trois noms.
06:10 Toi, t'as deux prénoms et un nom.
06:11 Et donc, comme très souvent, ça arrive.
06:13 Et bien, on les contacte, on les contracte.
06:16 Ça va être DSK, NKM, MLK.
06:19 Et toi, on t'avait le sous-plan, donc du coup, Sophie Marie Larouille, SML.
06:22 - Ouais. - T'aimes bien ?
06:24 Oui, j'aime bien.
06:25 Et en fait, c'est bon, c'était à le toner, quoi.
06:30 Il y a du sound design chez Konbini maintenant.
06:32 Et donc, t'aimes bien qu'on t'appelle toi SML ?
06:36 Oui, j'aime bien, oui.
06:37 Non, parce que en fait, Sophie Marie Larouille, c'est super joli.
06:39 Et SML, ça pourrait être un nom d'assurance, quoi.
06:41 - Tu vois, donc... - Tu peux parler, toi.
06:43 C'est vrai, DCL.
06:44 On dirait un transporteur, en gros, un fret frigorifique.
06:48 Parce que... DCL ?
06:50 - Bah, bien sûr, DCL. - C'est vrai.
06:52 Tu vois, c'est genre, moi, j'ai envie de m'assurer chez SML.
06:54 Alors que Sophie Marie Larouille, il y a un truc hyper littéral.
06:56 Attends, je t'assure.
06:57 T'es née dans les Vosges.
06:59 Ouais.
07:00 Est-ce que tu peux nous parler un peu d'épinal ?
07:03 - Épinal, c'est pas ouf. - Non.
07:04 Il n'y a pas grand-chose à faire là-bas.
07:05 Ouais.
07:06 Toi, t'es née au sud des Vosges, à Remiremont, c'est ça ?
07:08 - Remirement, ouais. - Remirement, j'ai dit, ouais.
07:10 Et Remirement, c'est quoi la réputation de Remirement au sein des Vosges ?
07:14 - Les remirontins. - Nous, les remarimontins,
07:17 on est des gens loyaux, on a les épaules solides.
07:22 On ne saura jamais ce qu'on pense, au fond du fond.
07:26 On est très adaptables et on sait garder les secrets.
07:29 Putain, ça fait beaucoup... Pour une population assez petite, finalement.
07:31 Ouais.
07:32 Aussi, les Vosges, c'est une terre de bois.
07:35 - C'est un bruit de bavouillage. - C'est une terre de bois.
07:37 Quel est ton rapport au bois ?
07:38 J'adore le bois.
07:39 Je suis très ennuyée parce qu'en ce moment, dans les Vosges,
07:41 depuis quelques années, il y a une épidémie
07:44 parce que tous les sapins ont été plantés.
07:46 C'est des fausses forêts, quoi.
07:48 Et il y a une épidémie de l'équivalent du mildew, mais dans les sapins.
07:52 Et donc, toutes les forêts sont jaunes et ils coupent, ils coupent, ils coupent.
07:56 Donc, non seulement c'est problématique pour l'écosystème,
07:59 en plus de ça, c'est problématique parce qu'il y a des vols de bois
08:02 qui coupent et le temps qui débite et qui transporte,
08:05 les gens viennent se servir la nuit
08:07 et ça fait des problèmes, des rixes, des bandes rivales.
08:10 Il y a une mafia du bois qui est en train de s'installer dans les Vosges.
08:13 Une vraie mafia du bois ?
08:14 - C'est vrai que ça fait comme... - Je suis contente parce qu'il a son attaque.
08:17 Ouais, c'est vrai qu'on se dit qu'elle doit être inoffensive, la mafia du bois,
08:22 mais non, en fait.
08:23 Mais pas du tout. Tu sais, où il y a de l'argent, où il y a de l'offense.
08:26 Ouais, c'est ça.
08:27 Il y a un truc dans les Vosges, je suis allé, c'est un de mes endroits préférés de France.
08:30 Je vis à peu près tous les endroits de France et j'aime beaucoup les Vosges.
08:34 Il y a un truc, je pense que c'est un peu touristique, maintenant ça n'existe plus,
08:37 qui s'appelle la "schlitte".
08:39 La "schlitte", c'est le fait de transporter le bois...
08:42 Ah, la "schlourte".
08:43 Ah, la "schlourte" qui est la luge et la "schlitte", c'est le fait d'utiliser la "schlourte".
08:46 En fait, la "schlourte", c'est un col qui est très beau.
08:48 La "schlitte", c'est "schlitter", ça veut dire glisser,
08:52 en patois vosgien.
08:53 Donc, à la base, la "schlitte", c'était les hommes qui allaient couper du bois
08:59 et qui utilisaient une sorte de luge.
09:01 On a fait un gros traîneau pour le faire descendre du haut de la forêt.
09:04 Et puis maintenant, genre si je glisse sur une peau de banane,
09:08 tu peux me dire "attache-l'ité".
09:09 D'accord.
09:10 Parce que j'avais vu ce truc où c'était quand même d'un très grand danger.
09:14 Ils ont leur traîneau dans le dos et ils descendent le long d'une échelle,
09:19 le long de la pente et plein de fois, ils se faisaient écraser.
09:22 Oui, l'espérance de vie n'était pas ouf dans tous les milieux primaires,
09:28 dans le secteur primaire, avant que la technologie, à travers la roure,
09:34 vienne mettre son nez dans l'industrialisation du secteur primaire.
09:39 Il y a un article sur toi en 2017, je suis un peu chronologique,
09:42 il y a un article sur toi dans "Society" en 2017,
09:44 qui dit que ton premier rôle au théâtre,
09:46 c'était dans une pièce qui s'appelait "Le chat de la mère Michel".
09:48 Oui, c'est ça.
09:49 Tu jouais qui ?
09:50 Le chat.
09:50 Tu jouais le chat.
09:51 Oui.
09:51 D'accord.
09:52 Parce que je voulais faire du théâtre et je ne savais pas lire.
09:54 Bah oui, parce que...
09:55 Tu m'as aimée en un second.
09:57 Mais oui, il y a de la tendresse qui est venue tout de suite.
10:00 Et tu jouais le chat, tu te souviens ?
10:02 Donc, tu n'avais pas de texte ?
10:03 Bah si, j'avais un peu de texte.
10:05 En fait, je devais traverser de cours à jardin, tu vois ?
10:09 Donc, moi, j'étais hyper...
10:11 Tu vois, j'étais dans mon perso, quoi.
10:13 Je fais très méthode américaine.
10:14 Donc, c'est-à-dire que je prépare les rôles,
10:16 deux semaines avant, je suis dedans,
10:18 deux semaines après, je suis dedans encore.
10:20 Donc là, on me foutait du temps en boîte,
10:22 des croquettes avec une gamelle de lait.
10:24 Et pendant deux, trois jours avant, voilà, miaou, miaou.
10:27 Et donc, je répétais, je répétais,
10:28 parce que c'est vrai que j'avais pas mal de texte, quand même,
10:30 pendant cette représentation.
10:32 C'était un gala de charité, on profite du Rotary, je crois.
10:35 Enfin bon, bref.
10:36 Et puis, je passais comme ça, je devais passer très lentement.
10:39 Et j'avais été perdue et donc, on me retrouvait.
10:43 Et donc, j'étais un petit peu...
10:46 Je ne vais pas dire un messie, parce que c'est un peu fort, un messie.
10:49 Mais tu vois, j'étais l'enfant inespéré, quoi.
10:51 Et je passais, je disais, miaou, miaou.
10:57 - Et t'étais déjà super à l'aise comme t'es dans la vie à six ans ?
11:01 - Moi, j'ai toujours aimé.
11:02 En fait, mon truc préféré dans la vie,
11:04 quand j'ai le cafard, chacun a sa petite technique.
11:06 Il y a des gens qui mangent du muesli,
11:08 il y a des gens qui vont dans un cinéma porno.
11:11 Enfin, j'imagine, je sais pas, je pense que ça existe.
11:14 Et moi, j'aime aller dans les théâtres à 16 heures, tu vois, dans les coulisses.
11:18 - Et déjà quand t'avais trois ans et demi ?
11:20 - C'est là que j'ai compris que je voulais faire ça.
11:22 Je savais que je m'y sentais bien.
11:24 Quand ça sent le rideau.
11:26 Oh, j'aime trop.
11:27 - L'odeur du rideau.
11:29 T'étais au collège dans les années 90 ?
11:31 - Oui.
11:32 - Est-ce que t'étais cool ?
11:34 - Je sais pas.
11:35 - Il n'y avait pas...
11:37 C'était pas très, en fait, presque militaire entre les cools et les pas cools ?
11:40 - Non.
11:41 - En fait, c'est différent dans les...
11:42 C'était en Alsace, toi, ce soir-là.
11:43 - Oui, oui, c'était en Alsace.
11:44 Non, je sais pas.
11:45 Toi, tu sais dire si t'étais cool ou pas ?
11:47 - Ah oui.
11:49 Ça s'est amélioré plus tardivement à un moment où le cool n'a plus autant d'importance,
11:53 genre à 15, 16 ans.
11:54 - Ouais, je vois ce que tu veux dire.
11:55 Attends, je peux te faire une description rapide.
11:58 Au collège, j'adorais la sape, déjà.
12:02 Donc, je pouvais...
12:03 On allait à trois dans l'aube faire les courses à MacArthur Glen.
12:06 Et j'aimais bien mettre des tailleurs beige à 13 ans.
12:09 - Ouais.
12:10 - Je sais pas si c'est être cool.
12:12 En tout cas, moi, je trouvais ça cool.
12:14 Mais genre, les gens, ils t'insultaient pas.
12:18 T'existais socialement dans ta classe.
12:21 - Ah oui.
12:22 - Ouais.
12:22 - Et je volais des cartes de téléphone dans les sacs.
12:25 - Des cartes de téléphone, oui.
12:26 Pour les gens qui ne savent pas, c'est que jusque dans les années 90,
12:28 il fallait appeler dans les cabines téléphoniques
12:30 et on achetait dans les tabacs des cartes avec 50 ou 120 unités.
12:33 - Exactement.
12:34 - Et tu les collectionnais ?
12:35 Il y avait des...
12:35 Ouh, alors moi, j'ai toute la collection des Jeux olympiques d'Alberville, par exemple.
12:38 - Ah, les Jeux d'Alberville, c'était quelque chose...
12:40 La cérémonie d'ouverture, c'était un vrai douce.
12:43 Non, je les collectionnais pas.
12:44 En fait, je voulais pas de preuves de mes larcins.
12:47 Donc, une fois qu'elles étaient utilisées,
12:49 j'utilisais énormément de cartes de téléphone
12:52 parce que j'avais toujours des coups de fil à passer.
12:55 J'avais des affaires à faire.
12:57 - T'as été méchante au collège ?
12:58 - Ouais.
13:00 - T'as dit quoi comme truc méchant ?
13:01 Tu t'en souviens ?
13:03 - Ben, j'étais déjà...
13:05 Ma défense, c'est l'attaque.
13:07 Donc, j'étais en mode punchline.
13:09 J'ai volé des trucs.
13:12 J'ai dit...
13:13 Ben...
13:15 Si t'es...
13:16 Y a une meuf qui était un peu désagréable.
13:19 - Ouais.
13:20 - Elle était...
13:20 Vraiment, elle avait des gros seins.
13:22 Elle était belle.
13:22 Elle avait un carré plongeant et tout.
13:24 Tu vois, à l'époque de Lauryn Hill,
13:26 elle avait un carré plongeant.
13:27 Donc, elle était vraiment stylée.
13:29 Et en fait, je lui ai dit...
13:29 Ouais, mais en fait, t'as pas compris le principe dans la vie.
13:32 Si t'es belle maintenant, c'est que ça va faner plus tard.
13:35 - Oh, la pauvre.
13:37 - C'était... Ouais.
13:38 Après, je l'ai payée.
13:39 Je l'ai payée de mon karma pendant des années et des années.
13:41 - Y a des gens auxquels t'as envie de dire pardon ?
13:44 De cette époque-là, on va pas m'aller jusqu'à maintenant.
13:46 - Ma tante.
13:47 Parce qu'une fois, elle m'a offert une serviette à Noël.
13:49 Une serviette de bain.
13:50 Et elle m'a dit "C'est pas grand-chose".
13:51 J'ai dit "C'est déjà ça".
13:53 - Ah ah ah !
13:54 Parce que moi, j'étais rejeté de la vie.
13:55 Mais y avait des gens qui étaient encore plus rejetés de la vie que moi.
13:58 Et au lieu d'être sympa avec les gens,
14:01 comme je voulais qu'on soit avec moi,
14:02 ben en fait, je reproduisais la violence
14:04 qu'on me foutait dans la gueule.
14:05 Auprès de Émilie Gondouin, par exemple.
14:07 - Bienvenue dans l'hétéropatriarcat, mon chéri.
14:09 - On a un point commun aussi.
14:10 On a tous les deux passé le concours de l'ESJ-Lille.
14:12 Sauf que moi, j'ai raté.
14:13 - J'étais sûre que t'allais faire comme ça.
14:15 - Et toi, t'as réussi.
14:18 Y avait une épreuve aux écrits de l'ESJ-Lille
14:21 qui s'appelait "l'épreuve libre".
14:23 Et où en fait, ils disaient juste un mot
14:25 et on devait faire ce qu'on voulait dans l'épreuve libre.
14:29 Est-ce que tu te souviens de ce que t'avais fait ?
14:31 Non ?
14:32 Blackout total ?
14:33 - Aucun souvenir.
14:34 - Je sais qu'on a dit que dans ce podcast,
14:36 on ne parlait pas de ce pour quoi les gens étaient connus.
14:38 - Mais t'as quand même envie parce que t'es un bon élève.
14:40 - Moi, j'avais pas forcément envie, mais on m'a dit "attends,
14:43 mais si les gens, ils peuvent pas parler de leur production culturelle,
14:48 ensuite, ils vont pas venir".
14:49 Donc, on a prévu de mettre tout ça dans un petit Tintermède.
14:55 - Ouais, un Tintermède.
14:56 - Un petit Tintermède,
14:57 qui est l'internet de promotion de produits culturels.
15:00 Donc, on m'a demandé qu'il fallait que je te chronomètre
15:05 et que t'aies une minute pour parler d'un truc que tu fais
15:11 et que t'as envie que les gens voient ou ils entendent.
15:13 - T'avais la flemme de faire une brève promo,
15:15 alors c'est moi qui dois le faire.
15:17 - Vas-y, allez.
15:18 - OK, bonjour, je m'appelle Sophie Marie Laroui.
15:20 Je suis née en 1984 dans les Vosges.
15:23 Aujourd'hui, je fais ci et ça.
15:25 Je t'embête.
15:28 Mais non, chill, regarde, il me reste 45 secondes.
15:31 En fait, moi, j'ai depuis 2018 un podcast qui s'appelle
15:34 "À bientôt de te revoir", qui est une contre-soirée dans la cuisine,
15:37 qui fait des petits aujourd'hui, j'ai l'impression,
15:39 et dans lequel mes invités, qui sont des personnalités publiques,
15:45 ne parlent jamais de ce pourquoi ils étaient invités à la base.
15:49 Aussi, j'ai un...
15:51 C'est devenu aussi une émission télé, par ailleurs, en plus.
15:53 Et aussi, j'ai un autre podcast qui s'appelle "On est chez nous",
15:56 où je vais voir les Français pour voir ce qu'ils ont dans le fond du cœur.
15:59 Aussi, je suis scénariste et actrice,
16:01 et vous pouvez me retrouver dans "Des gens bien ordinaires",
16:03 une série Canal+, réalisée par Ovidie.
16:05 Voilà.
16:06 -Putain, il te restait même 5 secondes.
16:09 Ça a été admirable.
16:10 C'est... Voilà.
16:11 Bravo, Sophie-Marie. -Tu vois ?
16:13 Ça, c'est l'héros Marie-Montain.
16:14 -Ouais. -Tu sauras jamais que je suis stressée.
16:17 -Parce que l'instant promo, on aime pas, tu vois,
16:18 on va se dire qu'on va s'emmerder, bah non, c'était bien.
16:20 -Mais non, mais parce que les gens osent pas...
16:22 Moi, j'ai fait la paix avec le fait que mon égo, il est pas là,
16:25 et pour moi, j'ai déjà réussi.
16:27 -Ouais. -Tu vois, j'ai pas à prouver
16:28 en faisant la promo, machin, nanana...
16:31 Pour moi, ce qui importe, c'est de me réveiller le matin
16:33 en me disant "Ah, quelle belle journée",
16:35 et de me coucher le soir en me disant "Ah, je ne suis pas seule",
16:37 tu vois ce que je veux dire ?
16:38 Donc, en fait, faire de la promo, bon bah voilà,
16:40 j'aurais pu te raconter la recette de la tartatin,
16:42 que ça aurait été la même. -Ça aurait été pareil.
16:44 -C'est quoi le moment où tu t'es dit "Là, j'ai réussi" ?
16:47 -C'est une super question !
16:49 Je crois que c'est peut-être...
16:54 quand j'ai pu partir en vacances au mois de novembre.
16:57 -Ouais.
16:58 -Et c'était quand ? -L'année dernière.
17:00 -C'est récent.
17:02 -Non, mais je suis contente de...
17:03 En fait, j'ai pas d'ambition, parce que c'est pas dans nos ADN,
17:07 nous, les gens de l'Est.
17:08 Je veux pas dire que les gens de l'Est n'ont pas d'ambition,
17:10 mais en fait, on est tellement méfiants de la vie, du vivant,
17:13 que pas mal, c'est déjà bien, tu vois ?
17:17 Donc là, pour moi, c'est vraiment pas mal.
17:20 J'arrive en interview avec des lunettes teintées, s'il te plaît.
17:22 Et c'est des vues, hein !
17:23 C'est pas genre des Berchka, quoi !
17:25 Tu vois ?
17:26 -Je suis pas compris des noms propres.
17:27 -Laisse, ils sauront.
17:29 -Là, j'avais marqué sur ma fée genre "jusqu'à présent, c'était un peu structuré,
17:32 maintenant, ça va être le bordel".
17:33 C'était déjà le bordel, donc en fait, il va pas y avoir de structure.
17:35 -C'est bien parce que t'as fait des bulles.
17:36 -Des bulles, ouais ! -J'adore !
17:38 -Exactement.
17:38 Ouais, j'ai un petit peu un problème de maniacrie.
17:41 T'as déjà ressenti du désir pour une personne de droite ?
17:43 -De ouf !
17:44 Mais moi, c'est mon brief de ouf, les mecs de droite, à fond !
17:47 Je sais, c'est un problème, j'en ai parlé il y a pas longtemps
17:51 avec Enora Malagré, que j'ai reçu dans le canapé, et vraiment, j'essaye.
17:56 J'essaye, mais j'y arrive pas.
17:57 Et en plus, personne ne veut dire qu'il est de droite, tu vois, dans nos milieux.
18:00 Mais vraiment, c'est mon genre de gars.
18:03 Tu sais, ils ont des principes.
18:05 Alors, ce qui est drôle, c'est qu'il faut que vous sachiez,
18:06 vous qui êtes de droite, mais que vous le savez pas forcément,
18:09 c'est que si vous, vous avez des principes, la personne en face
18:12 ne peut pas avoir des principes autant, parce que sinon, c'est un trou d'antagoniste.
18:16 Donc, si vous, vous avez des principes, sachez que la personne en face s'adapte.
18:19 Donc, si vous pouviez juste vous calmer cinq minutes,
18:22 en fait, ça faciliterait beaucoup les choses.
18:24 - Mais donc, genre, un mec qui se trouve intéressant, super machin, etc.
18:29 et tout à coup, il dit vraiment un truc de droite, ça n'éteint pas ton désir ?
18:32 - Non, non, j'ai l'habitude que les gars, ils racontent n'importe quoi,
18:35 donc de droite ou de gauche, tu vois, c'est pas là le problème.
18:39 - C'est pas là que ça se fait.
18:40 - Non, mais tu vois...
18:41 - C'est quoi le moment de ta vie où tu as eu le plus mal physiquement ?
18:44 - Oh, Babybel, tu veux vraiment qu'on aille là ?
18:48 - Il y a deux ans, je me suis fait ablater la vésicule biliaire.
18:51 Et avant de me la faire ablater en urgence,
18:54 j'avais juste un peu mal au ventre pendant deux, trois mois
18:58 et j'étais fatiguée, fatiguée, fatiguée.
19:02 Et en fait, j'étais sous la douche avec mon téléphone comme ça,
19:05 en haut-parleur, et j'ai appelé les urgences.
19:08 Je leur ai dit "je suis sous la douche depuis deux heures,
19:09 franchement, j'ai mal au ventre, quoi.
19:12 J'ai vraiment... J'ai un peu mal au ventre."
19:13 Et ils m'ont dit "il est comment votre ventre ?"
19:16 J'ai dit "bah, vous voyez une table, il est dur comme une table."
19:19 Ils m'ont dit "OK, on vous envoie une ambulance tout de suite."
19:22 Et en fait, j'avais deux cailloux de 1 cm chacun dans la vésicule biliaire.
19:26 - Donc des calculs vésiculaires.
19:29 - Oui, parce que je me faisais trop de bile, parce que j'arrivais pas à digérer.
19:31 Tout ça à cause des hommes blancs cishétérosexuels.
19:34 - Donc de moi, quoi.
19:36 Enfin, des gens comme moi. - C'est systémique.
19:38 - Oui, c'est systémique, c'est pas moi en particulier.
19:39 - Oui, oui.
19:40 - La vésicule, on n'en a pas besoin pour autre chose, du coup, on peut l'enlever ?
19:43 - Non, en fait, c'est une réserve de bile. - D'accord.
19:45 - C'est comme en gros, on m'a enlevé mon sac à dos.
19:48 - D'accord.
19:49 Mais t'as encore de la bile, sauf que tu es obligé de la prendre à chaque fois.
19:52 T'as pas un stock.
19:53 - C'est ça, c'est dans le foie, il me reste de la bile.
19:55 Donc je suis obligée.
19:57 C'est pour ça que j'ai changé d'état d'esprit aussi,
19:59 c'est que je te dis il y a quelques années, j'aurais dit "gna gna gna gna gna gna gna". Mais là, je peux pas, en fait.
20:02 Sinon, je clame, sinon, tranquille, tu vois. Et je peux plus manger de frites.
20:06 - Et de tristesse ? - C'est la vie, c'est comme ça.
20:09 - Ton médicament préféré, c'est quoi ? Pour ça ou pour autre chose ?
20:12 - Le Smecta. - Le Smecta ? - J'adore. - D'accord.
20:14 T'en prends des fois pour le plaisir. - Franchement, je pourrais. - Ouais.
20:17 - J'aime trop ça, le goût, incroyable. - Mais c'est du plâtre un peu.
20:20 - Ouais, ouais, mais ça sent un peu le lait, mais c'est pas du lait.
20:23 - Ouais, c'est du lait et de la poussière. - Ouais, c'est ça, j'aime trop.
20:26 Des fois, je le mets, même juste, c'est pas assez d'eau,
20:30 et un peu pâteux comme ça, et je le garde.
20:32 - Je vois très bien. C'est fou, c'est fou, parce que vraiment,
20:36 parce que souvent, les gens, ils aiment des médicaments
20:38 qui font semblant de ne pas être des médicaments, tu vois.
20:40 Genre la vitamine C, parce que t'es un peu comme du Fanta, tu vois.
20:43 Et toi, non, tu vas direct... - Eh ben non, parce que c'est une super question aussi,
20:48 parce que si tu veux savoir, je suis un peu hypermésique.
20:51 Donc ça veut dire, je me souviens de tout, enfin de plein de choses.
20:53 - Pas de notre interview, enfin.
20:55 - Mais non, mais parce que c'était le confinement, frérot, t'es mignon.
20:58 T'as vu comment on était, on lavait nos courgettes à l'eau de Javel.
21:01 - Je suis complètement d'accord.
21:02 - Et en fait, comme je suis assez observatrice, je sais quand les gens me mentent.
21:06 Et du coup, moi, j'essaye de plus en plus de ne pas mentir.
21:11 J'ai beaucoup menti dans le passé, je me suis mentie à moi-même.
21:14 Et du coup, j'essaye de ne pas mentir.
21:18 Donc un Smecta, c'est un médicament, OK ?
21:20 C'est un bon médicament.
21:21 Donc j'aime bien que ça fasse l'effet.
21:24 Tu vois, c'est pour ça que j'aime bien ça.
21:25 - C'est bien rangé, en fait.
21:26 - Voilà. J'aime pas les médicaments qui me serrent la main molle.
21:29 C'est comme ça.
21:31 - Ça, c'est pas bien.
21:32 Mais je pense que les gens sont...
21:33 Plus personne ne sert la main comme ça, parce que je pense que l'info est passée.
21:36 - Oui, oui.
21:36 T'as vu, je suis arrivée, j'ai dit...
21:38 J'ai fait la bise à une personne sur six qui était très malpolie.
21:40 Mais franchement, on a huit groupes WhatsApp ensemble,
21:43 la personne à qui j'ai fait la bise, franchement...
21:45 Parce que t'es arrivé, je t'ai dit "on fait la bise", t'as dit "non".
21:49 Et ensuite, tu t'es tourné et t'as fait la bise à quelqu'un d'autre
21:52 avec un entrée et un enthousiasme.
21:54 - Non mais, on n'aime pas faire la bise.
21:56 Est-ce que, voilà, on est quatre dans cette pièce, qui aime faire la bise ici ?
21:59 - Moi, j'aime assez bien.
22:01 Moi, j'aime assez bien.
22:02 C'est pas une passion, mais...
22:04 - Ça fait 25 % des 100 % de nos quatre.
22:08 - Ouais.
22:08 - Donc c'est pas assez pour...
22:09 C'est pas une majorité. - C'est pas assez.
22:11 - It's a nay. - It's a nay.
22:13 Tu penses quoi de ton propre visage ?
22:15 - Putain, incroyable, j'en parlais avec quelqu'un
22:18 pas plus tard que dimanche soir, entre 2 et 3h30 du matin.
22:21 Je change d'avis 60 fois par jour.
22:24 J'arrive pas à savoir si... Je sais pas.
22:26 - Et là ?
22:28 - Là, aujourd'hui, ça va.
22:30 Mais en fait, j'ai plusieurs moods.
22:31 J'ai un mood où... Et c'est là que le fond vert, il est intéressant.
22:34 J'ai un mood où, franchement, je peux ressembler à Rihanna.
22:39 - Ouais.
22:42 - J'ai un mood où je peux vite fait,
22:45 moins depuis que j'ai les cheveux foncés, mais je peux ressembler à Scarlett Johansson.
22:48 - Ouais.
22:49 - Je suis... D'ailleurs, la personne avec qui j'étais dimanche soir m'a dit
22:52 "En fait, moi, je trouve que t'es belle.
22:54 Je trouve que tu ressembles à Billie Eilish."
22:56 - Ouais, la chanteuse...
22:58 - Donc c'est pas Billie Eilish, mais c'est Billie Eilish.
23:00 - Ah d'accord. Ah oui.
23:02 Putain, je suis lent, mais lent.
23:04 - C'est pas grave.
23:05 - Donc Billie Eilish.
23:06 - Et le dernier. - Elle est de loin, quoi.
23:07 C'est la même blague, en fait.
23:08 - Ouais, voilà, c'est ça.
23:09 - Mais tu vois, ça peut, si je prends un air un peu...
23:12 - Ouais, mais carrément.
23:13 - Un peu saoulé, comme ça.
23:16 Et le dernier mood, c'est que depuis la sortie du dessin animé,
23:21 depuis 2001, je sais qu'au fond de moi, je ressemble à Shrek.
23:26 Moi, quand j'ai identifié Shrek, si je dis "je ressemble à Fiona",
23:30 tu vas me dire "quoi, Fiona Apple ?"
23:32 - Ouais, c'est vrai, c'est vrai.
23:34 - Mais oui, Fiona, la meuf de Shrek.
23:36 - À un moment donné, je t'ai rousse et franchement, c'était manifesto.
23:39 - On te l'a... Tu te l'es dit à toi-même.
23:42 - Oui. - On ne te l'a jamais dit, fondamentalement.
23:44 - On l'a déjà corroboré.
23:46 - D'accord, genre...
23:47 - Ouais. - Comme ça.
23:49 - Mais parce que je sais que, en fait, comme j'ai un visage un peu maléable,
23:53 je peux être à la fois mignonne.
23:55 Moi, j'aimerais trop être genre Catherine Deneuve, tu vois,
23:57 en mode "elle a une tête depuis, elle a la même tête depuis toute sa life".
24:02 Mais moi, c'est pas comme ça.
24:04 Si je peux être à peu près de toutes origines,
24:07 enfin, tu vois, on peut se dire "ah bon, ah non, ah si, ah là-bas, là-bas, machin".
24:12 Tu peux me foutre partout, je m'adapte comme une vraie Romarie Montaigne.
24:15 Et puis, j'arrive pas.
24:18 Est-ce que tu trouves que je suis mignonne, toi ?
24:20 - Bah oui. - Ah oui ?
24:21 - Ouais, ouais.
24:22 - Moi, je pense que je serais reconnue de manière posthume.
24:25 Je sais que je serais pas reconnue de manière enthume.
24:27 - Ouais.
24:28 Bah, t'es déjà reconnue de manière enthume.
24:30 - Oui, mais à ce niveau-là.
24:31 Parce que moi, j'ai pas de névrose de me trouver intelligente.
24:34 Ou tu vois, les gens me disent souvent...
24:36 Et je sais que c'est pas genre...
24:38 Ils me disent "t'es extraordinaire", mais c'est pas genre "génial",
24:42 c'est genre "pas ordinaire".
24:44 Donc, j'ai pas de névrose là-dessus, tu vois.
24:46 Je sais que machin.
24:47 Mais par contre, quand on me trouve pas genre...
24:50 Vraiment...
24:53 En fait, je suis un produit de niche.
24:55 - Oui.
24:56 - Donc, je sais que ça passe ou ça casse.
24:58 Mais c'est vrai que j'aimerais bien qu'on me dise que je suis jolie,
25:01 ça me ferait plaisir, tu vois.
25:03 Parce que je sais que je suis intelligente, j'ai vu, tu vois.
25:05 - C'est le truc qui te fait le plus plaisir.
25:06 - Ouais, ouais.
25:07 Ouais, ouais.
25:08 - Et c'est quand même la dernière fois qu'on te l'a dit ?
25:11 À part à l'instant.
25:12 - Ben, c'est il y a pas longtemps, mais...
25:15 Je suis un peu osaguée, tu vois, qu'on me le dise.
25:20 Mais on me le dit pas très souvent.
25:23 Mais je pense que aussi...
25:24 Putain, elle est bien, ton interview.
25:26 Franchement, parce que je raconte des doses que j'aurais pas pensé raconter.
25:28 Je suis osaguée et je suis plus stressée.
25:32 J'ai une névrose là-dessus.
25:33 - Ouais.
25:33 - Donc, ça me fait peur.
25:35 Quand on se dit...
25:36 "Ah là là, dis donc...
25:39 Elle est intelligente, tu vois.
25:41 Mais vite fait, elle ressemble à Simon Abkarian, tu vois."
25:43 - Est-ce que t'as eu des dates Tinder, des fois,
25:46 où genre t'es arrivée et t'as pas vu ce que tu voulais
25:48 dans le regard de l'autre, à l'instant ?
25:50 - En fait, je fais pas de...
25:51 - T'as jamais fait ? - Non.
25:52 - Ou des dates pas Tinder,
25:53 enfin des dates avec des gens qui t'ont pas vue avant de te...
25:55 - Non, parce que je suis trop sensible.
25:57 Je peux pas me permettre de prendre le risque
26:00 de passer à un moment middle.
26:03 Et comme de plus en plus, je sors que quand je suis payée,
26:07 tu vois, si c'est pour aller faire une interview,
26:09 je saurais tirer la divine moelle de la personne en face.
26:13 Mais si c'est juste pour que le gars, il décide ou non
26:16 s'il a envie de me donner la vie...
26:20 - Oui.
26:21 - Non, en fait, non.
26:22 Je...
26:23 Je suis un peu en mode...
26:26 Tradit, tu vois.
26:27 - Oui.
26:28 C'est quand même...
26:29 C'est ultra violent quand même, quoi.
26:31 C'est un espèce de... - Mais c'est pour ça.
26:32 Mais pourquoi vous vous infligez ça ?
26:33 Vous êtes cinglé, en fait.
26:34 - Ouais.
26:35 Je le fais plus, mais il y a le moment où tu fais genre...
26:37 Eh !
26:38 Le monde est...
26:39 Tu vois, tout est possible.
26:40 Et puis tu discutes et puis après c'est...
26:42 Et puis ouais, non, puis c'est des trucs...
26:43 Après, tu vois, des petites claques où tu mets
26:44 d'un petit moment de... - Ouais, ouais.
26:45 - ... à t'en remettre. - Ah non, mais c'est pas...
26:47 Franchement, j'ai du...
26:48 J'ai de la misère à imaginer que...
26:52 Que les gens s'en sortent indemnes, en fait.
26:53 Et je pense que c'est pour ça que les gens ici, en ville,
26:56 parce qu'il y a beaucoup de brassages, de rendez-vous, de machins,
27:00 de trucs même à ranger ou de Tinder ou qu'importe,
27:02 ou des trucs de plans cul même.
27:04 Mais enfin, mais préservez votre âme.
27:06 - Mais t'as...
27:07 - Attention, je suis pas en train de dire qu'il faut se préserver
27:10 le tiroir à malice, hein.
27:12 - La ZZ.
27:13 - Pas du tout, hein.
27:14 C'est chaque...
27:15 Enfin, moi, j'aime bien Ken et tout, c'est pas le problème,
27:16 mais c'est juste que le fait de dire...
27:18 Attends, je suis en face de toi, je vais décider
27:20 si t'es assez bonne...
27:21 Non, chérie, je te rachète demain, si je veux, donc...
27:25 - Tu peux racheter les gens.
27:27 - Franchement, tout le monde a un prix.
27:29 - Mais alors, dans le passé, pas sur Tinder,
27:33 t'as déjà vécu le râteau frontal ?
27:34 Frontal, c'est-à-dire genre...
27:36 C'est pas qu'on t'a fait comprendre, c'est que...
27:39 - Oui, ben...
27:40 - On t'a donné l'info, genre bam !
27:41 - La meuf à qui j'ai dit "toi", celle qui avait les gros seins au collège,
27:45 celle à qui j'ai dit "toi, t'es belle maintenant, mais ça va faner, du coup",
27:48 et ben en fait, je lui avais dit ça parce qu'un gars, Denis,
27:52 j'étais allée le voir après le sport,
27:54 et il vendait les croissants à 10h pendant la récré.
27:57 Et en fait, je suis allée voir Denis et je lui ai dit "Denis,
28:00 bon, t'as un prénom de daron, mais je t'aime."
28:05 Et lui, je me souviens, il tenait son balai,
28:08 parce que c'était la fin de la récré,
28:09 et il se balançait comme ça sur le truc de son balai,
28:12 j'étais là genre "ah, il va l'abîmer !"
28:14 Et il m'a dit "ben ouais, moi aussi, je t'aime bien,
28:18 mais je préfère Céline parce que je la trouve belle."
28:25 D'où le trauma initial de "j'aimerais bien qu'on me trouve jolie."
28:35 - Tu cherches Denis encore ?
28:37 - Je cherche un peu Denis.
28:38 - Il est où, Denis, là ?
28:40 - J'espère qu'il est encore vivant.
28:41 Putain, je crois qu'il avait un peu...
28:43 Il avait eu un moment où il avait un peu mal tourné,
28:45 je crois qu'il avait un peu pris des produits, tu vois.
28:48 Il était un peu resté perché après une full moon ou équivalent, tu vois.
28:53 - D'accord.
28:54 Bon, il a payé aussi, quoi.
28:56 - Il a payé aussi, le pauvre.
28:58 Je l'avais revu, je travaillais chez InterSport, il était passé,
29:00 et puis il avait, c'était un blanc, il avait des dreads.
29:03 Donc je m'étais dit "ah ouais, non."
29:05 - Ouais, déjà à ce moment-là, parce que maintenant,
29:08 c'est plus possible du tout, mais il y a eu un court moment où "ah !"
29:11 Mais c'était déjà fini, cette époque.
29:13 Tu vois, Sinsémia, il y a un tout petit moment où ils ont été cools.
29:15 - Je sais pas, ça me concerne pas.
29:17 Tu sais, je volais des cartes de téléphone,
29:21 donc si tu veux, j'écoutais pas Sinsémia en disant "la vie est belle",
29:24 "le soleil brille" et "faites la révolte".
29:26 Moi, j'étais en train de voler des cartes de téléphone, donc...
29:29 J'avais pas votre temps, en fait, les amis.
29:31 Eh oui ! Tu crois que le coffre-fort, il va se remplir tout seul ?
29:35 - Non. - Bah voilà.
29:37 - On a bien small-talké, je crois.
29:39 Je dirais que ça s'est bien passé.
29:40 J'ai un petit cadeau pour toi.
29:43 Toi, dans ton podcast, tu donnes toujours des cadeaux.
29:45 Alors, on donne des cadeaux aussi.
29:47 C'est un millionnaire à gratter.
29:50 - Ah, c'est pour ça qu'il y a un sou !
29:52 - C'est pour ça qu'il y a un sou à côté.
29:54 L'idée, c'est que tu vas peut-être devenir riche dans quelques secondes.
29:57 Probablement pas, quand même, parce que si c'était sûr qu'il y ait beaucoup d'argent...
30:01 - L'univers n'écoute pas ce qu'il vient de dire.
30:02 - Voilà.
30:03 Qu'est-ce que tu fais avec cet argent si jamais tu gagnes ?
30:06 - Excellent.
30:07 Excellente question de fin.
30:09 Pardon, je suis en mode éducation mondiale.
30:12 - Non, ben non, pourquoi ?
30:14 Maintenant, tu as la pensée inversée.
30:15 Faudrait que tu appelles mon énergéticien.
30:17 Si je veux te dire que c'est à chier, franchement, on est entre nous, je m'écoute.
30:21 Et je te dis, gars, non, viens, refais.
30:23 - C'est vrai que ce qui est cool avec les gens honnêtes,
30:27 tu l'as été quand même pendant tout ce temps, c'est qu'en fait, après...
30:29 Ben non, la preuve, je n'ai pas besoin de la preuve.
30:30 Normalement, quand ils disent un truc sympa, ensuite, tu dis, tu crois le truc sympa,
30:33 comme tu as cru le truc sympa.
30:34 - Mais tu as la pensée inversée, ce n'est pas de ta faute.
30:36 Et pendant que je gratte mon millionnaire, je voudrais que tu répondes toi à une question.
30:41 - Ouais, vas-y.
30:42 - Qui tu serais si tu n'étais pas toi ?
30:45 - Qui je serais si je n'étais pas moi ?
30:47 Je pense que je serais une version mieux de moi-même.
30:50 Je serais mon père.
30:51 Mon père, c'était une version...
30:52 Je suis vraiment une version à chier de mon père.
30:55 - Ce n'est pas vrai.
30:56 - J'ai quelques qualités qu'il n'avait pas, mais dans l'ensemble, ouais,
31:01 plus grand, plus musclé, plus charismatique, plus brillant.
31:04 - Ah ouais ? - Ouais.
31:05 - Et il est parti il y a longtemps ?
31:08 - Oui.
31:09 - OK.
31:10 - Il y a 10 ans, déjà.
31:11 - Est-ce que tu fais les projets que tu fais en te disant
31:14 "il serait fier s'il me voyait" ou "il est fier s'il me voit" ?
31:17 C'est tout de suite "tu es croyant" ?
31:18 - Je ne suis pas croyant, donc je pense que c'est plutôt "il aurait été".
31:24 Et l'idée de genre "putain, c'est chiant, quoi".
31:27 C'est un peu le seul qui aurait pu faire genre "c'est pas mal" et il n'est pas là.
31:32 - Est-ce que tu y penses souvent ?
31:34 - De façon hebdomadaire.
31:36 - Ah, hebdomadaire ?
31:37 - Ouais.
31:38 - Ah ouais, c'est souvent quand même.
31:39 OK.
31:40 - Je crois que j'ai d'autres problèmes encore plus graves, mais disons que c'est un petit
31:43 truc.
31:44 - Non, c'est pas un problème, c'est un fait.
31:45 Alors tu sais, moi, je suis croyante, alors je lui ferai une petite prière et comme ça
31:51 il viendra te faire un petit signe, tu vois, un petit signe discret.
31:55 Et tu verras, là tu diras "bah dis donc, la petite Vosgienne, la petite Romarie Montaigne,
32:01 elle a fait une prière pour moi et maintenant..."
32:04 - Je suis désolé.
32:06 Oh, c'était pas prévu, ça.
32:10 Voilà.
32:11 Merci.
32:12 Eh, on pleure dans les podcasts à la fin.
32:13 Ah, mais Dieu du ciel, alors qu'on est là pour s'amuser.
32:15 Si vous avez aimé ce podcast, vous pouvez faire un truc assez sympa.
32:19 Vous pouvez prendre toutes les informations que Sophie Marie Laroui SML, elle a données
32:26 dans ce podcast et vous pouvez le mettre sur Wikipédia.
32:29 Voyez ?
32:30 - Wouah !
32:31 - T'as donné plein d'infos, tu vois ?
32:33 Et maintenant, il y aura la source, vous pouvez dire "ça vient de cette source-là"
32:36 et vous mettez ça sur Wikipédia.
32:37 - Il va y avoir Denis sur Wiki, tu penses ?
32:39 - Il va y avoir Denis sur Wikipédia, quoi.
32:40 - Alors, attends, est-ce que j'ai gagné mon pognon ?
32:42 - Ah oui, putain, on a complètement oublié ça.
32:44 - Oh, j'ai pas oublié de gagner du pognon, t'inquiète pas.
32:46 Alors là, j'ai pas gagné, mais je sais pourquoi j'ai pas gagné.
32:49 - Pourquoi ?
32:50 - Parce que chaque sou que j'ai gagné, putain, je l'ai travaillé.
32:54 C'est un poisson à pizza.
32:55 - Donc ça, ça marche pas.
32:57 - Merci beaucoup de m'avoir invitée.
32:58 - Merci Sophie Marie.
32:59 - Plaisir.
33:00 - Au revoir.
33:01 - Allez.
33:02 - Bon, bah cet épisode, il est fini.
33:03 Il va y avoir plein d'autres épisodes et si vous voulez être sûr d'en manquer aucun,
33:07 et bien cliquez, cliquez sur le bouton qui permet de vous abonner à Smalltalk.
33:11 Après, je sais que s'abonner, c'est un choix personnel, donc je vais pas vous forcer,
33:15 mais si j'étais vous, je le ferais.
33:17 C'est tout ce que je dis.
33:18 A dans deux semaines, parce que c'est tous les 15 jours.
33:20 OK ?
33:22 - Il faut pas le calculer, sinon il va faire des histoires.
33:25 - Ouais, mais il est...
33:27 - Voilà, c'est ça.
33:28 - Mais il est dur, il a le visage, quoi, qu'il a envie de...
33:31 - Ouais, ouais, ouais.
33:32 - Vraiment un super visage.
33:34 - Ouais, ouais, ouais.
33:35 - Ouais, ouais, ouais.
33:36 - C'est bon ?
33:37 - C'est bon.
33:38 - Vraiment un super visage.
33:40 Sous-titrage ST' 501
33:42 [Musique]

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