Zoom - Claude Meunier-Berthelot : Ecole à 2 vitesses : les contradictions de J-P Brighelli

  • l’année dernière
L'école française n'existe plus, elle est devenue un centre d'endoctrinement ! Il n'est plus question de faire cours : la transmission des savoirs, c'est terminé. Les valeurs de la République : laïcité, égalité, écologie à outrance sont le nouveau programme. La juriste Claude Meunier-Bethelot, qui a fait toute sa carrière à l'Education nationale, dénonce un projet de démolition subtile qui remonte à la Révolution française avec Condorcet. Les syndicats d'enseignants n'ont d'ailleurs pas cessé d'appuyer la déconstruction républicaine. Les résultats de la France dans les grands classements internationaux reflètent cet état de fait. Après la sortie du dernier ouvrage du professeur Jean-Paul Brighelli, "L'école à deux vitesses", et de son passage à TVLibertés, Claude Meunier-Berthelot montre du doigt des contradictions, notamment concernant la mixité sociale, l'égalitarisme et le dispositif d'éducation prioritaire. Un entretien pour remettre les pendules à l'heure.

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Transcript
00:00 [Générique]
00:06 – Bonjour à tous et bienvenue dans notre Zoom,
00:08 aujourd'hui en compagnie de Claude Meunier-Bertelot.
00:11 Bonjour Madame. – Bonjour Pierre.
00:13 – Claude Meunier-Bertelot, vous êtes juriste, diplômée d'Assas,
00:16 vous avez réalisé toute votre carrière au sein de l'éducation nationale,
00:20 vous avez consacré de nombreux livres à son ancien ministre Jean-Michel Blanquero.
00:25 – Pas deux seulement. – Deux livres.
00:27 – Deux pour lui, oui.
00:29 – On peut aussi citer des ouvrages tels que "C'est l'identité française qu'on assassine"
00:34 ou "Cette révolution scolaire qui tue la France".
00:37 – Ce sont les deux derniers, oui.
00:38 – On va donc parler avec vous, Claude Meunier-Bertelot, de l'école,
00:41 puisque c'est la rentrée, en tout cas on est à l'époque de la rentrée scolaire.
00:46 On a récemment entendu le nouveau ministre de l'éducation nationale,
00:52 Gabriel Attal, prononcer l'interdiction quant à ce port de l'Abaya,
00:57 qu'est-ce que vous en pensez vous ?
00:58 – Je pensais que c'était du cinéma, parce que si vraiment on voulait interdire
01:03 le port de l'Abaya, il fallait le faire avant la rentrée, quand même.
01:06 Ce n'est pas le jour de la rentrée qu'on décide.
01:08 Ça permet de faire un écran de fumée sur les problèmes de l'éducation.
01:13 – Le cache-misère.
01:14 – C'est le cache-misère, oui.
01:15 Mais ça ne va pas au fond des problèmes de l'éducation qui sont abyssaux.
01:23 – On va en parler évidemment, mais le port de l'uniforme revient à chaque rentrée.
01:29 Le gouvernement s'est exprimé sur le sujet.
01:34 Est-ce que vous y seriez favorable ?
01:36 On sait que c'est déjà le cas en France, en tout cas pas dans la métropole,
01:40 mais en Auzentie, les enfants portent chacun dans l'école un uniforme différent.
01:46 – Oui, ils portent un uniforme différent parce que ce sont des réseaux d'éducation prioritaire.
01:51 Et donc là, effectivement, l'école est différente, comme elle l'est aussi en métropole,
01:56 pour les élèves ici de l'immigration, dans les réseaux d'éducation prioritaire,
02:00 et même hors réseau d'éducation prioritaire, nous y reviendrons tout à l'heure.
02:04 Je ne vois franchement pas la nécessité de prendre un uniforme pour une école qui n'existe plus,
02:09 parce que l'école française aujourd'hui, pour nos enfants, n'est plus une école.
02:14 Ce sont des centres de loisirs, d'endoctrinement.
02:19 – Centres aérés.
02:20 – Centres aérés ou pas.
02:22 – Pour devenir, en fait, le Président l'a répété,
02:24 nous formons des citoyens qui deviennent de bons petits républicains.
02:28 – Exactement.
02:29 – C'est quoi l'endoctrinement républicain ?
02:31 Ça passe par quoi ?
02:32 – Ça passe par les valeurs de la République.
02:33 Justement, si vous voulez, les programmes, il faut bien réaliser que l'école est morte
02:38 et que c'est sans retour.
02:40 Aujourd'hui, il ne suffit pas de dire…
02:43 – De réformer, de prendre par un coup.
02:45 – C'est terminé. Pourquoi c'est terminé ?
02:47 Parce que maintenant, il n'est plus du tout question de faire cours,
02:50 il est question de faire réaliser des projets à des élèves
02:55 sans qu'il y ait une transmission de savoir.
02:56 D'ailleurs, je le dis dans mon dernier livre,
02:59 "Cette révolution scolaire qui tue la France",
03:02 en réalité, sous Blanquer, une réforme qui subsiste,
03:06 il ne faut pas croire que puisqu'il est parti, ça s'annule,
03:09 M. Blanquer a supprimé les 80 inspections générales
03:13 qui chapeautaient les différentes disciplines d'enseignement.
03:15 Donc, il n'y a plus d'enseignement de littérature,
03:19 il n'y a plus d'enseignement d'histoire,
03:20 il n'y a plus d'enseignement de géographie, etc.
03:22 L'enfant est censé construire son savoir à travers des projets.
03:28 Et ces projets doivent être attachés aux valeurs de la République.
03:31 Et ce qui remplace le contenu, histoire, géographie, etc.
03:35 c'est le verdémicum de la laïcité.
03:37 Et le verdémicum de la laïcité a comme valeur,
03:41 notamment, la laïcité a comme valeur, notamment, l'égalité.
03:45 Et donc, égalité qui est conjuguée à travers de ce projet
03:50 sous toutes ses formes, égalité sexuelle, égalité de race,
03:55 écologie à outrance, etc.
03:58 Et donc, c'est le programme, aujourd'hui, si vous voulez,
04:01 des élèves sur lesquels ils vont bâtir les projets
04:03 qu'ils vont vouloir, si vous voulez.
04:05 Donc, on n'est plus dans le cadre d'une école,
04:07 je ne vois pas pourquoi on va mettre un uniforme à des élèves
04:10 qui sont plus... enfin, à des enfants qui sont plus des élèves.
04:13 Non, ça... il faudrait...
04:16 – Faire en faire des bons petits consommateurs mondialisés, quoi.
04:19 – Bah, des crétins ! C'est ça.
04:23 – Un poing, un chat, un chat.
04:24 – Ah oui, c'est ça.
04:24 – Est-ce que vous pouvez revenir sur les étapes qui nous ont menées
04:28 là où on en est aujourd'hui, en France, avec l'éducation nationale ?
04:31 – Oui, tout à fait.
04:32 Oui, oui, tout à fait, je l'explique dans "C'est l'identité française qu'on assassine",
04:36 toute l'historique de la dégradation du système négatif,
04:38 parce que la situation qui existe aujourd'hui n'est pas due à une négligence des ministres,
04:45 à une succession de ministres qui auraient fait n'importe quoi,
04:48 et différemment du ministre précédent, qui n'y aurait aucune cohérence,
04:53 c'est absolument faux.
04:54 C'est un projet qui remonte à la Révolution française, en réalité,
04:58 et aujourd'hui, on arrive à une situation qui était celle qu'avait imaginée
05:04 le Pelletier de Saint-Fargeau, projet qui avait été repris par Robespierre.
05:07 Alors évidemment, et si vous voulez, tout n'a pas pu se faire dans l'instant même,
05:12 et nous avons évolué en 250 ans dans un système de révolution lente.
05:19 Et dans ce système, si vous voulez, les révolutionnaires s'affairent parfois
05:23 deux pas en arrière pour faire un pas en avant.
05:26 – Oui, parce que pendant la Troisième République, on avait de bons instituteurs,
05:30 bon, ils étaient assez anticléricaux, mais enfin, ils ont donné quand même à la France
05:35 des génies dans tous les domaines d'activité.
05:38 – Oui, alors ça correspondait au projet de Condorcet.
05:40 Il y a deux projets au moment de la Révolution qui ont compté, si vous voulez,
05:44 par la suite, le projet de Condorcet, qui était un projet basé sur l'instruction,
05:48 parce que Condorcet pensait que pour que la société puisse fonctionner normalement,
05:55 il fallait former des personnes qui seraient capables d'occuper les postes voulus.
06:00 Et par contre, le Pelletier de Saint-Fargeau, lui, ce qu'il voulait,
06:03 c'était effectivement que les enfants s'adonnent à des activités
06:07 basées sur les valeurs de la République.
06:09 Il y avait vraiment un endoctrinement vers la République, on y est aujourd'hui, si vous voulez.
06:13 Alors, on a été obligés de passer par le projet de Condorcet.
06:16 Pourquoi ? Au moment de la Troisième République.
06:18 Pourquoi ? Parce que le projet des Républicains était de prendre le pas sur l'école privée,
06:24 parce qu'au XIXe siècle, vous avez eu une école privée qui fonctionnait bien,
06:27 notamment les jésuites, etc.
06:29 – Oui, on disait que les Républicains, leur projet, c'était de montrer au monde
06:33 qu'ils étaient capables de faire aussi bien que l'école privée catholique.
06:36 – Voilà, c'est ça. – Pour la supplanter.
06:38 – Pour la supplanter, c'est ça, exactement.
06:40 C'est exactement ça.
06:41 Alors donc, si vous voulez, d'ailleurs, pendant toute cette période,
06:43 ils ont fait une lutte acharnée contre l'enseignement public,
06:48 fermeture d'établissements, expulsion des congrégations religieuses,
06:51 interdiction d'enseigner aux religieux, etc.
06:55 Donc, si vous voulez, toute la période qui s'est étendue de l'adoption du projet
07:01 de Jules Ferry jusqu'à la guerre de 14, si vous voulez,
07:03 vous avez eu une lutte acharnée contre l'enseignement privé,
07:05 parce que leur but, c'était effectivement de supplanter l'enseignement privé,
07:10 et donc il fallait qu'ils fassent la preuve qu'ils fassent aussi bien.
07:13 Mais ce n'était pas le projet final, vous comprenez ?
07:15 Ça, c'était les deux pans en arrière.
07:17 Mais pour pouvoir avancer, parce que déjà,
07:20 on sait qu'il y a eu un allégement des programmes en 1923,
07:22 ensuite en 1932, l'instruction publique est devenue éducation nationale,
07:27 donc c'est-à-dire, c'était l'esprit de l'opéltier de Saint-Fargeau.
07:31 Et donc en 1937, vous avez eu aussi un projet de Janzé,
07:35 mais qui n'a pas abouti, mais qui était basé sur des activités,
07:37 c'était effectivement dans la ligne du constructivisme.
07:42 Et puis ensuite, le plan qui a servi après de dégradation,
07:48 ça a été le plan de Langevin-Vallon qui a été repris en 1947,
07:50 mais qui ressemblait beaucoup à ce projet de Janzé.
07:54 Voilà, c'est ça, basé sur des activités.
07:57 Et d'ailleurs, alors il faut dire qu'il y a bien une intention
08:05 de la part de nos gouvernants,
08:07 et qu'on est dans un système de révolution lente.
08:10 Un ami me disait que dans les années 60,
08:13 une de ses amies se trouvait à travailler au ministère de l'éducation nationale,
08:17 et elle avait dû aller aux archives,
08:18 alors pour je ne sais quel dossier, peu importe,
08:21 et puis tout d'un coup, elle voit un dossier plan Langevin-Vallon.
08:24 Alors, elle lui dit "tiens, ça doit être intéressant",
08:26 donc elle prend le dossier, elle l'ouvre,
08:30 et puis bon, elle lit certaines choses,
08:32 et puis elle dit "ah bah tiens, c'est intéressant, je l'emporte".
08:36 Et quand elle est arrivée à la porte de…
08:39 – On lui a dit "non, non, vous ne pouvez pas l'emporter".
08:40 – On lui a dit "non, non, ce dossier-là, il faut le laisser là,
08:42 vous ne pouvez pas l'emporter".
08:43 Et elle avait eu le temps de lire que le plan Langevin-Vallon
08:48 avait pour but d'empêcher les enfants de penser par eux-mêmes.
08:54 Donc elle a eu le temps de voir ça.
08:55 Donc si vous voulez, quand on voit aujourd'hui l'état dramatique
08:59 dans lequel se trouve la situation au scolaire des enfants,
09:04 on peut estimer que le projet a abouti.
09:07 – Il y a eu aussi, on en avait déjà parlé ensemble,
09:10 l'arrivée des pédagogistes dans les années 70.
09:13 – Non mais alors justement, si vous voulez,
09:15 alors ça je l'explique dans le livre "C'est l'identité française qu'on assassine",
09:19 j'explique bien justement qu'à 47, si vous voulez,
09:22 bon les communistes ont été éliminés du gouvernement, etc.
09:25 puis le plan Langevin-Vallon n'en a finalement jamais été voté, si vous voulez.
09:28 Alors on a pensé que le projet était enterré.
09:30 Mais la même année a été créée la FED, la Fédération de l'Éducation Nationale,
09:36 de même que la Fédération de Parents d'Élèves, c'était dans la même mouvance.
09:40 Et donc, contrairement à ce que l'on pense,
09:42 les syndicats ne se sont jamais vraiment opposés
09:47 à ce qui se faisait dans les discours,
09:48 au contraire ils étaient les initiateurs des réformes
09:52 qui progressivement allaient jalonner toute cette période.
09:57 Et ça je l'explique dans mon livre "C'est l'identité française qu'on assassine",
10:00 toutes ces étapes.
10:02 D'abord le nœud principal c'est effectivement
10:05 la modification des méthodes pédagogiques dès les années 50,
10:08 où vous avez eu notamment l'adoption de cette méthode globale
10:13 qui aujourd'hui demeure, quoi que l'on dise, si vous voulez,
10:17 maintenant ce sont des méthodes semi-globales,
10:19 mais elles représentent les mêmes inconvénients que les méthodes globales
10:26 dans la mesure où elles sont basées sur la mémoire
10:27 et non pas sur l'analyse, sur la logique si vous voulez,
10:30 parce que dans la méthode traditionnelle
10:32 vous avez effectivement parti du simple au complexe
10:34 et vous aidez de la grammaire, l'analyse grammaticale et logique,
10:39 vous connaissez la nature et la fonction des mots,
10:40 donc ce qui vous permet de comprendre les phrases.
10:42 Avec la mémorisation, si vous voulez,
10:44 la prévention de la lecture par la lectureisation,
10:47 par la mémorisation, l'enfant peut savoir lire,
10:52 mais il ne comprend pas ce qu'il lit.
10:53 – Et puis alors on a atteint l'apogée…
10:55 – Alors non, excusez-moi.
10:57 – On a atteint l'apogée avec l'ancien ministre de l'Éducation nationale
11:00 sous François Hollande, c'était Vincent Péion,
11:02 alors lui il a carrément mis les cartes sur la table,
11:04 est-ce que vous pouvez nous dire ce qu'il raconte ?
11:06 – Oui, alors entre 1947 et aujourd'hui, si vous voulez,
11:11 j'explique dans le livre "C'est l'identité qu'on a en France,
11:13 c'est ce qu'on assassine", toutes les étapes effectivement
11:16 qui ont permis effectivement de dégrader,
11:18 parce qu'ils ont dégradé vraiment très progressivement
11:21 avec l'aide des syndicats.
11:22 D'ailleurs, comment s'appelle-t-il, je peux le dire,
11:24 parce qu'il l'a dit à la radio, c'est Paul Maricouteau
11:27 qui disait qu'il avait travaillé à l'Éducation nationale
11:30 quand un journaliste lui a dit "oui, on sait que les syndicats
11:36 ont co-géré avec le ministère", il a dit "même pas co",
11:39 c'était en fait les ministres, les syndicats, si vous voulez.
11:42 D'ailleurs, vous savez que le grand maître du Grand Orient de France
11:49 est l'ancien secrétaire adjoint de l'UNSA,
11:53 Union Nationale des Syndicats Autonomes.
11:55 – D'accord.
11:55 – Voilà.
11:56 Donc, Vincent Péan justement est quelqu'un qui nous a énormément rendu service,
12:02 parce que si moi j'avais dit par exemple en 2010,
12:04 vous savez nous sommes dans un processus révolutionnaire,
12:06 on m'aurait dit "mais ça ne va pas,
12:07 enfin écoutez la révolution ça fait 200 ans qu'elle est passée".
12:10 Lui, il nous a dit carrément, il a mis les cartes sur la table.
12:12 – Il continue.
12:13 – Il a dit "la révolution française n'est pas terminée, il faut l'achever".
12:18 C'est fait, Blanquer l'a fait.
12:20 Blanquer a effectivement abouti à ce qui avait été prévu par le Pays des Infirmeurs,
12:25 c'est-à-dire donc des activités, pas de transmission de savoir,
12:29 activités basées sur l'indoctrinement aux valeurs dites de la République,
12:33 alors avec tous les dévouements qui n'étaient peut-être pas prévus
12:35 au moment de la révolution française,
12:36 parce que maintenant, si vous voulez, c'est les transgenres,
12:39 c'est la théorie du genre, etc.
12:41 – Le délire.
12:43 – Le délire.
12:43 – Alors, on a reçu récemment le professeur Jean-Paul Brighelli, madame,
12:49 et il a écrit ce livre qui s'appelle "L'école à deux vitesses",
12:52 vous l'avez lu, vous avez relevé de nombreuses contradictions.
12:56 – Ah oui ça !
12:57 – Est-ce que vous pouvez nous en donner les meilleures ?
12:59 – Ben écoutez, les meilleures, d'abord, ils disent qu'il y a une école,
13:03 et toi tu dis "une école à deux vitesses",
13:04 ce n'est pas les mêmes vitesses que les miennes,
13:07 les "miennes" entre guillemets, si vous voulez, c'est celles que je dénote,
13:10 parce qu'en réalité, lui fait la distinction entre les riches et les pauvres.
13:15 Alors, je ne sais pas ce qu'il appelle les riches,
13:16 je ne sais pas ce qu'il appelle les pauvres.
13:18 En réalité, nous avons effectivement une école à deux vitesses,
13:21 mais au détriment de nos enfants, au détriment de nos enfants,
13:25 comme je viens de vous l'expliquer, l'école pour nos enfants,
13:28 elle résulte effectivement d'un processus révolutionnaire
13:31 qui aboutit à la disparition, en fin de compte,
13:33 de toute transmission de savoirs et de l'école, finalement.
13:37 Tandis que pour les élèves issus de l'immigration,
13:40 pas tous bien sûr, parce qu'il y en a beaucoup,
13:41 alors donc, si vous voulez, on arrive à un moment où ça bloque,
13:44 mais vous avez, depuis des années, des politiques justement
13:48 qui visent à assurer une formation de qualité à ces élèves,
13:52 à un grand nombre d'élèves, et c'est d'ailleurs très méthodique.
13:58 L'organisation s'est faite, surtout par le ministère de la Ville,
14:05 ce qui fait que c'est passé inaperçu,
14:07 parce que ça n'entrait pas dans le budget de l'éducation,
14:09 on n'a pas vu passer cette politique, alors que le ministère de l'éducation nationale
14:16 avait instauré des ZEP, si vous voulez,
14:18 dans lesquels, effectivement, il n'y a pas eu de résultats meilleurs qu'ailleurs,
14:23 bien qu'il y ait eu des classes moins chargées,
14:26 qu'on ait eu davantage de moyens matériels,
14:29 mais comme on n'a pas changé les méthodes, si vous voulez,
14:31 évidemment, ça ne pouvait pas donner le bon résultat.
14:32 – Mais est-ce que ce n'est pas mieux ?
14:33 – Mais cette politique-là, elle n'a pas été menée,
14:37 la politique préférentielle en faveur des immigrés,
14:39 elle n'a pas été menée par le ministère de l'éducation nationale,
14:42 ça a commencé par le ministère de la Ville,
14:44 aidé d'autres ministères, dont le ministère de l'éducation,
14:46 mais aussi le ministère de la culture,
14:47 enfin tout le ministère a mis la main au porte-monnaie aussi,
14:51 et donc ça a commencé, si vous voulez,
14:54 la montée en puissance, disons, c'est le début des années 2000,
14:57 alors on a créé notamment des équipes de réussite éducative,
15:00 aujourd'hui vous avez 550 plans de réussite éducative
15:05 qui profitent à 100 000 élèves par an quand même,
15:09 et alors ces plans de réussite éducative, en quoi consistent-ils ?
15:13 Ils consistent à mettre à niveau les élèves,
15:15 c'est-à-dire donc en utilisant des méthodes efficaces,
15:18 c'est ce qui est dit dans les textes, méthodes efficaces,
15:21 et accompagnement individualisé et personnalisé.
15:25 Mais est-ce que ce n'est pas bien de donner plus de moyens
15:28 pour les élèves qui partent de plus loin ?
15:30 Mais attendez, oui, ça pourrait être si on allait dans le même sens,
15:34 si effectivement on donnait aussi une instruction à nos enfants,
15:37 et qu'on en donnait un peu plus aux enfants issus d'immigration,
15:40 moi je suis tout à fait d'accord.
15:41 Mais vous dites que ça va au détriment des masses.
15:43 Mais bien sûr, parce que nos enfants n'ont plus d'école,
15:46 mais parce que, si vous voulez, nous on est…
15:49 Pour nos enfants c'est le constructifice,
15:51 c'est-à-dire qu'il n'y a plus de transmission de savoir,
15:53 d'ailleurs c'est bien défini dans la loi de refondation de l'école de 2013,
15:57 où on voit très nettement la différence entre les deux.
15:59 Vous avez d'une part l'école pour nos enfants,
16:03 qui est basée sur l'appréhension des valeurs de la République,
16:06 c'est la mission première à l'école,
16:10 et puis pour l'éducation prioritaire,
16:12 vous avez un savoir structuré, des méthodes pédagogiques efficaces,
16:16 des contrôles à la clé, on parle même d'internat,
16:19 d'excellence.
16:20 Il y a longtemps qu'on n'a pas vu ça dans notre école.
16:25 Donc, si vous voulez, c'est basé sur des fondements différents,
16:30 c'est ça qui est important, parce que, bien sûr,
16:31 on pourrait concevoir qu'on donne plus à ceux qui ont besoin davantage,
16:35 mais on donne autre chose, c'est complètement différent.
16:38 Alors vous avez justement ce soutien scolaire,
16:41 après qui débouche sur les internats d'excellence,
16:44 aujourd'hui vous avez 33 000 places d'internat d'excellence.
16:47 33 000 places d'internat d'excellence pour les élèves issus de migration.
16:51 Ensuite, vous avez des structures pour la préparation,
16:58 l'entrée dans l'enseignement supérieur,
17:00 vous avez notamment ces fameuses conventions d'éducation prioritaire
17:04 de Sciences Po qui ont permis à 2 000 élèves,
17:06 depuis les débuts des années 2000,
17:09 qui ont permis à 2 000 élèves d'intégrer Sciences Po.
17:12 Vous avez aussi l'ESSEC qui, tous les ans, si vous voulez,
17:17 fait une procédure également d'aide individualisée
17:20 pour les élèves issus de migration,
17:22 pour favoriser leur accès à l'enseignement supérieur de prestige.
17:25 Et puis vous avez les classes préparatoires à l'enseignement supérieur
17:28 et les classes préparatoires intégrées,
17:30 qui sont des classes spécifiques qui existent,
17:32 les CPES notamment, les classes préparatoires à l'enseignement supérieur,
17:36 ce sont des classes qui existent entre le bac
17:38 et la classe préparatoire aux grandes écoles.
17:41 Et vous avez à peu près,
17:44 vous avez une trentaine de classes de 25 élèves,
17:47 donc si vous voulez, vous avez à peu près 800 élèves par année.
17:50 Donc ce n'est pas marginal.
17:53 Et puis après, vous avez des taux de réussite extrêmement importants.
17:57 Vous avez aussi les écoles supérieures
18:02 qui ont ce qu'on appelle les classes préparatoires intégrées,
18:05 comme par exemple l'École nationale de la magistrature,
18:08 comme l'École supérieure de journalisme de Lille,
18:11 qui ont des taux de réussite très importants,
18:13 puisque par exemple l'École supérieure de journalisme de Lille,
18:18 qui fait une année de préparation pour ces élèves-là,
18:23 ont un résultat pour eux de 60 à 85 %,
18:28 alors que la moyenne nationale est de 10 %.
18:31 À l'École nationale de la magistrature, c'est la même chose,
18:35 vous avez des taux de réussite de 33 %,
18:38 alors que la moyenne est de 10 %.
18:40 Donc, si vous voulez, il y a des réussites importantes.
18:44 Alors, si vous voulez, et ça nous coûte très cher,
18:46 ça nous coûte des milliards et des milliards chaque année,
18:49 parce qu'on les traite vraiment comme des princes,
18:53 c'est vraiment eux les riches.
18:55 Vraiment, quand on étudie bien, j'ai essayé d'évaluer dans le livre,
19:00 mais c'est très difficile, parce que si vous voulez,
19:03 tout le monde met la main au porte-monnaie,
19:05 les communes, les départements, les régions, l'Europe, les fondations,
19:10 tout le monde s'y met, donc c'est difficile d'avoir vraiment des chiffres précis,
19:15 mais on engloutit des sommes absolument considérables.
19:18 – On a entendu également Jean-Paul Briély se dire
19:21 davantage favorable à la mixité sociale,
19:24 il dit donc plus d'élitisme, mais il se dit contre l'égalitarisme,
19:30 donc il veut la création de classes de niveau.
19:32 Alors, est-ce que ça vous choque ?
19:33 – Alors, moi si vous voulez, écoutez, oui ça me choque,
19:36 parce que, alors effectivement, ce qu'il faut savoir aussi,
19:38 c'est que Blanquer a créé 200 cités de haute qualité éducative
19:43 sans mixité sociale, sans mixité sociale,
19:46 c'est-à-dire donc uniquement réservées aux élèves et à les filles de migration.
19:49 Alors, c'est bien si vous voulez de vouloir effectivement
19:53 faire de la mixité sociale pour nos enfants,
19:55 mais forcément on le sait très bien que lorsqu'on fait de la mixité sociale
20:01 et aussi scolaire, si vous voulez, il est évident qu'on entraîne une baisse des niveaux.
20:05 Donc, si vous voulez, à Henri IV et à Louis le Grand,
20:09 on ne sélectionne plus sur dossier,
20:12 on sélectionne en fonction du critère géographique.
20:15 Monsieur Briély le dit lui-même,
20:16 qu'il a été souvent dans des jurys justement d'admission
20:20 pour l'entrée en classe préparatoire aux grandes écoles,
20:26 et dit que finalement le livre scolaire est regardé de très loin,
20:29 et ce qui compte c'est le critère géographique.
20:31 Alors donc, si vous voulez, on est en train de casser…
20:34 – Si papa habite dans le XVIe, c'est mieux, c'est ça ?
20:37 – Non, non, non, on privilégie, justement on va privilégier
20:43 les enfants qui sont issus de l'immigration,
20:48 qui sont loin de l'école, si vous voulez, non, non.
20:50 Et alors justement, si vous voulez, Louis le Grand et Henri IV
20:55 sont des établissements d'excellence effectivement pour nos enfants,
21:00 mais aussi pour les élèves issus de l'immigration
21:01 s'ils ont les moyens intellectuels nécessaires.
21:07 Mais là on est en train de casser la dynamique de ces établissements
21:11 en admettant sur le principe du critère géographique,
21:16 si vous voulez, des élèves issus de l'immigration
21:17 qui n'ont pas forcément le niveau,
21:18 puisque lui-même dit dans son livre, Jean-Pierre Briély,
21:21 que bon, à ma foi, il faudra quand même les aider,
21:24 parce qu'ils ne savent peut-être pas prendre des notes,
21:27 ils n'ont peut-être pas l'orthographe,
21:29 ils n'ont peut-être pas les codes non plus pour mettre des majustules,
21:32 parce que, alors vous voyez, s'ils en sont arrivés là
21:33 et puis qu'ils rentrent Henri IV et Louis le Grand,
21:36 vous allez forcément avoir quand même des problèmes,
21:39 vous allez forcément baisser les niveaux.
21:40 – Le gouvernement aussi en rencontre des problèmes,
21:43 puisqu'à l'éducation nationale on a de gros problèmes de recrutement,
21:46 alors justement, est-ce qu'ils ne vont pas avoir à partir de là
21:49 du mal à mettre en place leur plan ?
21:53 – Ah ben, c'est-à-dire ?
21:55 – Il n'y a plus personne qui veut devenir prof en fait.
21:58 – Ce qu'il y a, c'est qu'ils recrutent maintenant
22:00 des assistants d'éducation sans diplôme,
22:03 sans qualification professionnelle, sans concours,
22:07 et après ils vont se charger de les formater.
22:09 Donc pour nos enfants, pas de problème si vous voulez,
22:11 eux, ce n'est pas un problème pour eux,
22:12 si vous voulez, que les profs démissionnent,
22:14 parce que ça correspond justement à la politique qu'ils souhaitent mettre en place,
22:18 parce que justement, pourquoi les profs démissionnent ?
22:21 Parce que justement, ce n'est pas leur métier,
22:22 puis ils se disent "mais attendez, mais qu'est-ce qu'on fait là ?"
22:24 Tandis que quelqu'un qui n'a pas de diplôme, qui n'a rien,
22:27 qui n'a pas de qualification professionnelle,
22:28 on lui n'en donne rien, vous rentrez, c'est tout.
22:31 C'est formidable, vous comprenez ?
22:33 Alors, ils vont avoir du monde,
22:34 ils vont avoir des assistants d'éducation, ça c'est certain.
22:36 Alors évidemment, pas pour faire de l'enseignement.
22:40 – Mais c'est quoi l'intérêt pour le ministère de l'Éducation nationale
22:44 de former des moutons prêts à consommer
22:47 et qui ne seront pas capables de produire quoi que ce soit pour le pays ?
22:50 – Et puis de faire une élite étrangère d'agriculture,
22:54 c'est pour accompagner le grand remplacement,
22:55 de faire les élites avec les élévations de migration
22:58 et faire de nos enfants les larbins.
23:00 C'est ça, l'objectif c'est ça.
23:02 – Volonté de nuire.
23:05 – Volonté que la France française finalement disparaisse,
23:09 ça s'intègre dans un projet mondialiste.
23:12 Il n'y a pas de…
23:16 L'excuse de l'expression a tortillé.
23:19 – Bon, ça sera le mot de la fin de cet entretien
23:22 avec notre invitée aujourd'hui, Claude Meunier et Bertheleau.
23:25 Je rappelle les titres de ces derniers ouvrages.
23:28 C'est l'identité française qu'on assassine,
23:30 cette révolution scolaire qui tue la France,
23:33 dont certains, je ne sais plus, sont disponibles
23:35 sur la boutique officielle de TV Liberté.
23:37 Merci à vous en tout cas Madame d'être venue nous voir.
23:39 – Merci Pierre, merci.
23:40 [Générique]

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