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Avec sa nouvelle feuille de route « brassons un monde meilleur », Heineken entend atteindre le zéro émission nette carbone sur toute sa chaine de valeur d’ici 2040.
Avec notamment le défi des emballages, la première source d’émissions carbone du groupe.

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Transcription
00:00 (Générique)
00:06 - Bonjour Caroline Missica, bienvenue. - Bonjour.
00:08 - Vous êtes donc la directrice RSE du groupe Heineken France
00:11 qui s'est donné une feuille de route "Brasson, un monde meilleur".
00:14 Quels sont les objectifs de cette feuille de route ?
00:16 - Les objectifs sont multiples. Ils reposent sur trois grands piliers.
00:21 Le premier, c'est la décarbonation de l'ensemble de notre chaîne de valeur.
00:24 Le deuxième, c'est la préservation de nos ressources et des ressources.
00:28 Et le troisième, c'est la promotion d'une consommation responsable.
00:31 L'objectif essentiel, vous l'avez dit, de "Brasson, un monde meilleur",
00:35 principal, c'est notre engagement fort à l'horizon 2040
00:39 d'arriver à zéro émission nette sur l'ensemble de notre chaîne de valeur.
00:43 - Toute la chaîne de valeur, donc Scope 1, 2 et Scope 3,
00:46 on va rentrer dans le détail.
00:48 Pour d'abord vos propres émissions, vous en êtes où aujourd'hui ?
00:51 Puisque l'objectif, c'est 2030 pour vos émissions.
00:53 - Exactement. Alors pour nos propres émissions,
00:55 on a effectivement un objectif intermédiaire à 2030.
00:57 Et la bonne nouvelle, c'est que la filiale française
01:00 qui contribue à remplir ces objectifs du groupe Heineken
01:03 a déjà atteint quasiment l'objectif grâce à une meilleure gestion
01:08 des énergies que nous utilisons dans nos brasseries pour la production.
01:13 Et nous avons atteint aujourd'hui, en 2022, jusqu'à 93% de réduction.
01:18 - Donc on est tout près de l'objectif.
01:20 - Tout près de l'objectif. Et c'est grâce, comme je le disais,
01:24 à une gestion fine des énergies que nous utilisons.
01:27 - Ça se passe comment dans une brasserie, par exemple ?
01:30 Comment vous faites baisser le bilan carbone d'une brasserie ?
01:32 - Alors en utilisant des énergies renouvelables
01:35 et notamment en utilisant la méthanisation des eaux usées
01:39 qui nous permet ensuite d'avoir du biogaz
01:42 qui fournit nos brasseries en énergie.
01:45 - À partir de vos propres eaux usées ?
01:47 - Exactement.
01:48 - Dans une circularité ?
01:49 - Exactement. Alors c'est l'objectif de pouvoir le faire
01:52 avec nos propres eaux usées et sinon avec d'autres partenaires
01:55 qui nous fournissent en biogaz issu de la méthanisation.
01:58 Donc c'est vraiment une boucle vertueuse.
02:00 - Alors il y a les questions de consommation d'énergie
02:03 quand on est dans un secteur comme le vôtre.
02:06 Est-ce que ça suppose, par exemple, d'avoir investi
02:09 dans des équipements nouveaux, plus performants,
02:11 moins gourmands en énergie ?
02:13 - Alors c'est le cas et Heineken a la particularité
02:16 d'être non seulement un brasseur mais aussi un distributeur
02:19 pour les cafés, hôtels, restaurants et de livrer avec des camions
02:23 nos clients en boisson.
02:25 Et dans ce cadre-là, effectivement, ce sont des investissements
02:28 que nous faisons, par exemple, avec le renouvellement
02:31 de la flotte de nos camions pour avoir à terme
02:34 100% de camions électriques, ce qui nous permet d'accéder
02:37 au centre-ville où sont principalement nos clients
02:40 et qui sont devenus pour beaucoup des zones à faible émission.
02:43 - Oui, vous anticipez, même si on voit que certaines villes
02:45 retardent un petit peu l'entrée en vigueur,
02:47 mais vous anticipez sur le moment où toutes les grandes villes
02:50 seront en ZF. Est-ce que ça suppose aussi,
02:53 dans les brasseries elles-mêmes, des équipements nouveaux ?
02:57 Parce que ça, c'est des investissements lourds.
02:59 On se pose toujours la question de la rentabilité
03:01 d'un investissement comme celui-là.
03:03 - Alors c'est évidemment des investissements, mais c'est surtout,
03:05 et je le disais, le choix des énergies que nous utilisons,
03:07 du biogaz, de l'électricité verte.
03:10 - Il y en a encore, tout le monde en veut, pardon,
03:13 mais de l'électricité verte, tout le monde en cherche.
03:15 Donc ce n'est pas si facile à sourcer, j'imagine.
03:17 - Non, mais on fait nos meilleurs efforts pour la trouver.
03:20 Et puis pour revenir aux camions aussi de France Boisson,
03:23 parce que c'est un gros poste aussi d'émission.
03:26 - France Boisson, ça dépend du groupe Inok.
03:28 - Exactement, c'est une de nos deux activités en France.
03:32 Il y a les camions électriques, ça c'est à l'horizon 2040,
03:36 d'avoir uniquement des camions électriques.
03:39 Et d'ici là, on utilise aussi d'autres types d'énergie,
03:42 avec du biogaz, du biodiesel.
03:44 Et pour le biodiesel, c'est un carburant synthétique
03:47 qui est fait à partir de l'huile et graisse usées,
03:50 déjà de nos clients, des restaurateurs,
03:53 dont on récupère les huiles usagées.
03:57 - C'est quoi votre première source d'émissions carbone ?
03:59 - Les emballages.
04:01 - Les bouteilles en verre ou les canettes ?
04:03 - Les canettes, l'ensemble de nos emballages.
04:05 Quand on étudie la répartition de nos émissions
04:08 sur l'ensemble de notre chaîne de valeur,
04:10 c'est les emballages qui sont le principal poste.
04:14 C'est à peu près 40%.
04:16 C'est pourquoi nos efforts portent aussi et surtout
04:19 sur les emballages.
04:21 - Quel choix vous avez fait pour réduire cet impact ?
04:23 - D'abord, un des premiers, c'est l'allègement
04:26 du poids de nos emballages.
04:28 Je vais vous donner quelques chiffres.
04:30 Nos bouteilles en verre, par exemple, nous avons,
04:32 depuis 5 ans, réussi à économiser 69 000 tonnes de verre.
04:36 - C'est drôle parce que ce chiffre m'avait marqué,
04:38 on l'avait prévu.
04:40 Comment vous y arrivez ?
04:42 On ne s'en rend pas compte, nous, consommateurs,
04:44 mais les bouteilles sont plus légères, plus fines ?
04:46 - Exactement. On allège leur poids.
04:48 Je vais vous donner un exemple.
04:50 On a une des bouteilles les plus légères du marché,
04:52 une bouteille d'Eineken, qui pèse 140 grammes.
04:54 Pour ce faire, on allège leur poids,
04:56 mais aussi on incorpore davantage de matière recyclée,
04:58 c'est-à-dire de verre recyclé,
05:00 à partir de bouteilles déjà consommées,
05:02 collectées et recyclées.
05:04 Et ça, c'est deux leviers,
05:06 l'élimination du poids et l'incorporation
05:08 de matières premières recyclées,
05:10 permettent de significativement réduire notre empreinte carbone.
05:12 - Ça veut dire moins de camions sur les routes ?
05:14 - Exactement. Et c'est 69 000 tonnes.
05:16 Je peux vous donner un autre chiffre,
05:18 c'est l'équivalent de 1500 camions
05:20 qui n'ont pas été mis sur les routes.
05:22 - Vous avez commencé à l'aborder,
05:24 mais la partie secteur café,
05:26 hôtellerie, restauration,
05:28 vous êtes dans une logique de réemploi,
05:30 de circularité.
05:32 On a commencé à l'évoquer,
05:34 mais je voudrais vous en parler plus en détail,
05:36 parce que ça peut être aussi un changement d'habitude
05:38 à prendre dans un secteur
05:40 qui n'est pas forcément prêt.
05:42 - Absolument.
05:44 Ce qui est assez intéressant,
05:46 c'est que le réemploi, c'est déjà une réalité
05:48 dans les cafés, hôtels, restaurants,
05:50 et c'est souvent peut-être méconnu.
05:52 Quand vous buvez une bière au comptoir
05:54 ou sur une terrasse,
05:56 elle est issue, pour Heineken,
05:58 dans 82% des cas, d'un emballage réemployable.
06:00 Soit une bouteille en verre consigné,
06:02 récupérée par le distributeur,
06:04 soit issue d'un fût.
06:06 - Pour les tireuses à bière.
06:08 - Exactement.
06:10 Les fûts pour les tireuses à bière,
06:12 ce sont des fûts réemployables
06:14 qui peuvent avoir plus de 15 ans de durée de vie
06:16 et qui sont livrés à nos clients,
06:18 récupérés une fois vides,
06:20 re-remplis et livrés à nouveau.
06:22 - Vous dites que ça fait une quinzaine d'années,
06:24 donc c'était déjà une préoccupation.
06:26 Vous avez accéléré sur cette circularité
06:28 de la filière CHR ?
06:30 - Oui, on a accéléré au sens où
06:32 aujourd'hui c'est 82% et on veut
06:34 à très très court terme atteindre 100%
06:36 de nos bières consommées en CHR
06:38 qui soient issues d'emballages réemployés,
06:40 que ce soit des bouteilles en verre
06:42 ou des fûts.
06:44 Et puis surtout,
06:46 la question c'est comment on étend le réemploi
06:48 à d'autres circuits de distribution.
06:50 Comment vous et moi, exactement,
06:52 quand on va faire ces courses,
06:54 on pourrait acheter des bouteilles en réemploi.
06:56 - Vous allez me parler de la bonne vieille consigne, j'imagine.
06:58 - C'est une des options.
07:00 Ce qu'on essaye de faire avec l'ensemble des acteurs
07:02 impliqués, que ce soit nos fournisseurs
07:04 en verre, nos clients,
07:06 mais aussi les consommateurs, c'est de trouver
07:08 le modèle qui fonctionnera le mieux.
07:10 C'est-à-dire qui fonctionnera du point de vue économique,
07:12 environnemental et surtout
07:14 qui suscitera l'adhésion du consommateur.
07:16 C'est qu'on trouve le meilleur moyen que le consommateur
07:18 ait envie de choisir une bouteille
07:20 en réemploi. - Donc ça veut dire que vous êtes
07:22 dans une période de test, en quelque sorte ?
07:24 - Exactement. On fait des tests avec nos clients,
07:26 les distributeurs,
07:28 pour évaluer ce qui fonctionne
07:30 et ce qui ne fonctionne pas, pour ensuite passer
07:32 à l'échelle et pouvoir développer davantage
07:34 le réemploi. C'est vraiment le défi de demain
07:36 pour nous.
07:38 - Donc là, on était, on va dire, globalement
07:40 sur vos propres émissions, Scope 1 et 2,
07:42 si on élargit au Scope 3.
07:44 Et donc là, l'ambition
07:46 zéro émission nette
07:48 en 2040, une décennie plus tard,
07:50 qui sont les principaux partenaires,
07:52 les sous-traitants,
07:54 qu'il faut convaincre, qu'il faut embarquer ?
07:56 - Alors, en fait, souvent, quand on regarde
07:58 les chaînes de valeur, on est chacun le Scope 1,
08:00 le Scope 2 ou le Scope 3 d'un acteur.
08:02 - Bien sûr, de quelqu'un d'autre.
08:04 - Et dans notre cas, le Scope 3, c'est
08:06 notamment nos fournisseurs. Et on a parlé
08:08 des emballages en verre, c'est un
08:10 des piliers de notre stratégie,
08:12 c'est d'encourager nos fournisseurs
08:14 à eux-mêmes s'engager dans une
08:16 dynamique de décarbonation.
08:18 Pour les verriers, ça veut dire changer
08:20 leur source d'énergie. On en a parlé pour nous,
08:22 mais c'est aussi le cas pour eux. Les principaux,
08:24 les fours de verre
08:26 sont
08:28 souvent au gaz, et on
08:30 essaye de les encourager
08:32 à choisir de l'électricité
08:34 ou un mode hybride.
08:36 Donc, notre démarche pour
08:38 le Scope 3, c'est de travailler avec
08:40 nos fournisseurs pour essayer de trouver
08:42 la meilleure manière pour eux
08:44 de décarboner. Et c'est aussi,
08:46 et il se trouve que c'est cette semaine que
08:48 cette annonce a été faite, sur le Scope 3,
08:50 Heineken a annoncé
08:52 en début de semaine, et c'est le premier brasseur au monde
08:54 à avoir pris cet engagement,
08:56 aussi de couvrir les émissions indirectes
08:58 liées à l'agriculture.
09:00 Comme vous le savez, un des ingrédients
09:02 principaux, ce sont des céréales de l'orge
09:04 du Malte, et c'est aussi
09:06 pourvoyeur d'émissions. Et nous avons
09:08 pris un engagement qui est reconnu
09:10 par le référentiel international
09:12 SBTI, sur le Scope 3.
09:14 Alors c'est un peu... SBTI, ça veut dire "basé sur la science".
09:16 Exactement, basé sur la science, et ça s'appelle
09:18 SBTI Flag, parce que ça
09:20 concerne justement la déforestation
09:22 et l'agriculture. Et c'est
09:24 dans ce domaine, nous avons
09:26 pris un engagement à l'horizon
09:28 2030, de réduire entre 25 et 30%
09:30 nos émissions Scope 3
09:32 de ce type.
09:34 Merci beaucoup Caroline Nissika, je vous dis
09:36 à bientôt sur Bismarck.
09:38 On passe à notre débat, le tri
09:40 des déchets ménagers au programme
09:42 Défis Collectif, c'est dans très peu de temps.

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