Cote de popularité : le moment Attal

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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce mercredi, il s'intéresse à la cote de popularité de Gabriel Attal qui est montée en flèche depuis la rentrée alors que le nouveau ministre de l'Éducation nationale a décidé de se saisir du sujet délicat du harcèlement scolaire et de dénoncer les courriers de réprobation du rectorat de Versailles.

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Transcript
00:00 Place à l'édito politique sur Europe avec le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:04 Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:07 Bonjour Vincent.
00:08 Vincent, depuis la fin du mois d'août, Gabriel Attal, ministre de l'Education nationale,
00:11 connaît une progression spectaculaire dans les sondages.
00:14 Plus 11 points selon un baromètre d'Oxa pour République-Sénat.
00:17 Aucun autre ministre ne peut rivaliser avec lui en ce moment.
00:20 On vit un moment Attal.
00:22 Comment expliquer Vincent ce succès fulgurant ?
00:25 Alors d'abord il faut noter que cette rentrée spectaculaire fait mentir
00:28 ce qui faisait de la rue de Grenelle le terminus des ambitieux.
00:31 Vous savez, d'autres ministres et non des moindres ont eu la même proposition que Gabriel Attal,
00:36 mais ils ont tous eu peur du mammouth.
00:38 Lui a accepté avec le charme du bon jeune homme et le culot du conquérant,
00:42 et il s'est immédiatement branché au générateur pour prendre la lumière
00:45 et dans le même temps en priver les autres.
00:47 Rappelez-vous, quand à la fin du mois d'août, au journal de 20h,
00:50 il a annoncé l'interdiction de la baïa,
00:52 en quelques secondes il a éclipsé l'opération politique de Gérald Darmanin
00:55 qui avait lieu le jour même à Tourcoing.
00:57 Lundi dernier, quand Gabriel Attal s'est rendu au rectorat de Versailles
01:00 pour une intervention sur la question du harcèlement,
01:03 c'était au moment même où le président de la République présentait sa planification écologique.
01:06 Les chaînes d'info ont préféré braquer les caméras sur le jeune ministre
01:10 plutôt que sur Emmanuel Macron.
01:12 Aujourd'hui, Elisabeth Borne présente le plan du gouvernement contre le harcèlement,
01:15 mais Gabriel Attal a déjà tout dit avant même qu'elle ne parle,
01:19 et comme c'est un garçon bien élevé, il a même éteint la lumière en partant.
01:22 - Alors cette hyper-communication, est-ce que ça suffit à expliquer le succès de Gabriel Attal ?
01:26 - Non, évidemment ça ne suffit pas.
01:28 Ceux qui pensent que le buzz et l'argent du buzz suffisent
01:30 se retrouvent en général les poches vides.
01:33 Si Gabriel Attal est populaire, ce n'est pas seulement parce qu'il est agile médiatiquement,
01:36 c'est surtout parce qu'il a fait le choix de l'opinion publique et du bon sens,
01:40 et vous noterez que très souvent les deux se confondent.
01:43 Pour le moment, il n'a pas cédé au conformisme sophistiqué des technos,
01:47 au découragement des bureaucrates,
01:48 il n'a pas non plus appliqué les conseils des demi-habiles
01:51 qui recommandent pour se couvrir d'établir toujours une équivalence
01:54 entre l'islam politique et l'enseignement catholique,
01:56 d'être compréhensif sur leur gauche et intraitable sur leur droite.
02:00 Je vous rappelle que la veille de l'interdiction de la Baïa,
02:02 on lui expliquait encore que cette décision était intonable.
02:05 Et pourtant, c'est à partir de cette décision que le ministre a véritablement décollé.
02:09 Preuve supplémentaire que l'insécurité culturelle pour les Français,
02:12 ce n'est plus une inquiétude, c'est une angoisse.
02:14 Tout ce qu'il a réduit est immédiatement salué.
02:17 De la même façon, Gabriel Attal a pris l'opinion à témoin
02:20 pour dénoncer le pas de vaguisme administratif sur la question du harcèlement,
02:23 Pape Ndiaye rasait les murs quand il fallait prendre une décision,
02:26 Gabriel Attal veut faire la preuve qu'il tranche dans le vif,
02:29 couvre-feu numérique, suppression des smartphones.
02:32 Alors, l'application de ces mesures est très compliquée,
02:34 mais la symbolique est très simple.
02:36 Il faut dire aussi que le ministre est sacrément aidé dans l'exercice par son prédécesseur.
02:41 Attal après Ndiaye, c'est comme Macron après Hollande,
02:44 c'est forcément mieux parce que de toute façon, ça ne pouvait pas être pire.
02:47 - Son succès va aussi peut-être finir par susciter des jalousies au gouvernement.
02:51 - Ça a déjà commencé, ses rivaux comptent sur les syndicats pour lui rendre la vieille impossible,
02:56 et Elisabeth Borne s'agace de l'omniprésence de son ministre,
03:00 d'où le fait que le plan harcèlement soit présenté depuis Matignon.
03:03 Pour le moment, l'Elysée s'amuse du jeune perturbateur qui vient bousculer les prétendants de 2027,
03:08 mais ce n'est pas certain que ça dure.
03:12 Vous noterez, Dimitri, que malgré leurs efforts pour s'emparer du sujet de l'éducation,
03:16 ni Emmanuel Macron ni Elisabeth Borne ne profitent dans les sondages de la popularité de Gabriel Attal.
03:22 C'est même le contraire.
03:23 Ils baissent doucement quand lui grimpe rapidement.
03:26 Nous ne sommes qu'au début de cette histoire,
03:28 et le propre de la mode, c'est qu'elle amplifie les phénomènes au risque de les faire disparaître.
03:32 Mais s'il faut tirer une leçon de cette très bonne rentrée du ministre de l'éducation,
03:36 c'est que les Français n'attendent rien d'autre qu'un peu de clarté et beaucoup d'autorité.
03:40 - L'édito politique sur Europe, merci beaucoup Vincent Trémolet de Villers, la une du Figaro.
03:45 J'ai oublié de la noter ce matin, peut-être vous en souvenez-vous Vincent, c'était le budget 2024 peut-être ?
03:50 - Non, c'est le rapport choc du Conseil de l'égalité femmes-hommes sur la porno-criminalité.
03:55 - Et nous allons en parler évidemment dans le journal de 8h.
03:58 - Et la bataille homérique entre Jean-Christophe Ruffin et Amine Malouf
04:02 pour le secrétariat perpétuel de l'Académie française.
04:05 - Merci beaucoup Vincent.

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