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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce mercredi, il s'intéresse à la récupération politique autour du drame de Crépol lors duquel un jeune homme de 16 ans a perdu la vie.

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Transcription
00:00 7h52 sur Europe 1 lors de l'édito politique avec Le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet-Diller.
00:06 Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Vincent, bonjour à tous.
00:10 Alors depuis dimanche, l'opinion en France, Vincent, est partagée entre l'effroi et la colère
00:14 après la mort à Crépole dans la drôme d'un adolescent sans histoire,
00:17 victime de ce qui ressemble plus en plus à une attaque barbare.
00:21 Ce drame, Vincent, fait divers ou fait politique ?
00:25 Les deux, Dimitri, les deux. Ce drame, c'est d'abord une tragédie intime, familiale et amicale
00:30 pour ceux qui en ont été victimes, mais c'est aussi un événement qui frappe de plein fouet la vie de la cité.
00:36 Avant même que l'on connaisse le déroulé précis de cette nuit d'horreur et la personnalité des agresseurs,
00:41 cette attaque a cristallisé une crainte latente dans la société française,
00:45 l'extension d'une violence aveugle qui n'aurait plus de limites géographiques et plus de limites du tout.
00:50 Durant les émeutes, beaucoup de nos concitoyens se sont dit
00:53 « Aujourd'hui ce sont les magasins, les écoles, les gymnases,
00:55 mais l'étape suivante ce seront les appartements et les maisons individuelles. »
00:59 La poursuite de l'épouse du maire de La Haie-les-Roses, Vincent Jambrin, par des voyous dans son propre jardin,
01:03 était le signe annonçateur.
01:05 L'attaque de Crépole, c'est le surgissement des capuches et des couteaux de la délinquance meurtrière
01:10 dans un petit village au milieu d'une fête ordinaire.
01:13 Jérôme Fourquet dit que l'insécurité est devenue un bruit de fond dans notre société.
01:17 Le principe d'un bruit de fond, c'est que l'on s'y habitue.
01:20 L'attaque de Crépole, c'est un horrible fait divers qui nous rappelle que nous vivons dans une réalité politique et sociale
01:25 qui ressemble de plus en plus au Far West.
01:27 - Alors on connaît bien la chorégraphie désormais, Vincent.
01:29 La gauche d'un côté crie à la récupération et la droite dénonce la décivilisation.
01:35 - Oui, c'est une chorégraphie qu'on commence malheureusement à connaître par cœur.
01:39 Certains à droite s'approprient immédiatement la victime.
01:41 Le ministre de l'Intérieur condamne avec force un crime ignoble.
01:44 Le ministre de la Justice fait sa grosse voix pour s'en prendre aux récupérateurs de Reconquête et du Rassemblement National.
01:49 Quelques belles âmes disent que cela n'a rien à voir avec l'immigration,
01:53 comme si cette hypothèse, à ce stade non vérifiée, permettait de minorer le cauchemar de Crépole.
01:59 Mais cette pantomime politicienne est anecdotique,
02:02 à côté de ce qui menace tout l'équilibre de notre société,
02:05 la faiblesse de l'État et le sentiment d'impunité.
02:07 - Mais la menace n'est-ce pas aussi ce qu'a dit Gérald Darmanin, le terme qu'il employait, l'ensauvagement de la société ?
02:13 - Cet ensauvagement est indiscutable mais il ne vient pas de nulle part.
02:17 Cet ensauvagement prospère sur la crise de l'autorité.
02:20 Crise de l'autorité dans les familles où le père est absent,
02:23 crise de l'autorité à l'école où le maître est soumis au désir de l'enfant roi,
02:27 crise de l'autorité aux frontières dont profitent chaque année des centaines de milliers de clandestins,
02:31 crise de l'autorité dans la rue où le policier est nargué par le délinquant,
02:36 crise de l'autorité dans les tribunaux où le coupable est d'abord regardé comme une victime.
02:40 C'est sur le ruine de ces autorités effondrées que les assaillants de Crépole ont mené leurs sinistres besognes.
02:47 Ces petits tyrans, chez eux, à l'école, dans la rue, ne craignent ni la police, ni la justice.
02:53 C'est d'ailleurs pour cela que les multirécidivistes repoussent toujours un peu plus loin les limites de la délinquance et de la violence.
02:58 Notre État, ligoté par une logique pénitentielle qui l'accuse de tous les maux, est complètement dépassé.
03:03 Et pourtant la réponse d'autorité ne peut venir que de l'État.
03:06 Et c'est cela, sans doute Dimitri, qui est le plus inquiétant dans ce que nous vivons,
03:09 la mollesse des réactions de ceux qui nous gouvernent.
03:12 Il faut bien comprendre qu'un État faible menace beaucoup plus les libertés publiques qu'un État fort.
03:17 C'est aussi cela le message de Crépole, un message éminemment politique et très dangereux.
03:22 Puisque l'État n'est plus capable de nous protéger dans les instants les plus préservés de l'existence,
03:26 faut-il nous protéger nous-mêmes ?
03:28 L'édito politique sur Europe 1. Merci Vincent Trémolet de Villers.

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