Leslie Pellegri

  • l’année dernière
Leslie Pellegri, secrétaire régionale d'Europe Ecologie les Verts

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00:00 Leslie Pellégri, vous avez suivi les annonces d'Emmanuel Macron sur la planification écologique.
00:05 On a fait la moitié du chemin depuis les années 90.
00:09 C'est pour atteindre les 55% de baisse des émissions de gaz à effet de serre en 2030.
00:13 Il faut aller deux fois et demi plus vite sur les prochaines années.
00:16 C'est réaliste.
00:17 On y arrive comment ?
00:18 Oui, 5% par an.
00:20 Il faut pour atteindre l'objectif.
00:22 C'est réaliste.
00:23 Alors après, est-ce que c'est réaliste au vu des annonces qui ont été faites par
00:27 le président Macron ?
00:28 Je ne suis pas sûre.
00:29 Mais en tout cas, il faut en passer par là.
00:31 Qu'est-ce qu'il faudrait faire ?
00:32 Ces annonces ont été un peu décevantes.
00:35 Déjà, il n'y avait pas de vision claire stratégique de sa vision politique.
00:40 On nous a parlé d'écologie à la française.
00:42 Alors, qu'est-ce qui est mis derrière ce terme ?
00:44 La France condamnée pour une action climatique déjà.
00:47 Donc, voilà.
00:49 Faire croire aussi que le progrès, la technique vont pouvoir nous aider à faire les réductions
00:56 des émissions de gaz à effet de serre nécessaires.
00:59 C'est aussi un mensonge.
01:00 À un moment donné, il faut dire la vérité qu'il y a des sacrifices, en tout cas des
01:04 renoncements.
01:05 Il va falloir faire des efforts.
01:07 De toute façon, le progrès et la technique vont nous aider.
01:09 Mais en tout cas, il y a des efforts qui vont être demandés aux entreprises en particulier,
01:13 mais également à la population.
01:14 Et la population, qu'est-ce qu'elle doit faire, elle ?
01:16 C'est de l'écologie au quotidien ?
01:18 Il faut changer son mode de fonctionnement ?
01:20 Je pense que le cap doit être donné par l'État.
01:23 Ça vient d'où ?
01:24 Oui, bien sûr, parce que là, quand on met des millions d'euros sur la table sur la
01:27 rénovation énergétique, c'est très bien.
01:29 Mais encore, faut-il qu'après, ça puisse être appliqué sur le terrain.
01:31 On voit bien que toutes les aides de rénovation, elles ont du mal à être mobilisées parce
01:36 qu'il manque d'informations, il manque de guichets uniques.
01:39 Il y a toujours un reste à charge pour les habitants qui est beaucoup trop important
01:43 dans le contexte économique actuel.
01:45 Donc, c'est bien d'annoncer des millions d'euros pour la rénovation, mais il faut
01:50 aller plus loin et penser au côté opérationnel de la chose.
01:52 En tant que secrétaire régionale d'Europe Écologie, comment vous jugez l'action de
01:56 la collectivité de Corse ? Elle n'est pas très visible, notamment sur la question
02:01 du traitement des déchets.
02:02 Oui, on est un peu dans l'attente d'une position claire.
02:06 Ça fait sept ans qu'on est dans l'attente sur cette mandature.
02:08 Oui, effectivement.
02:09 Je pense qu'au départ, nous partageons la même vision avec la majorité territoriale.
02:14 Maintenant, il faut que cette vision qu'ils ont défendue pendant de longues années et
02:19 au cours des élections, elle soit de la même façon lisible sur le terrain.
02:23 Donc, on attend la déclinaison de ce plan de déchets.
02:27 On attend de voir leur position sur Monde.
02:30 Il y a des choses où on les attend.
02:34 On vous sent résigné, voire ironique.
02:37 On attend, on attend.
02:38 C'est vrai que ça commence à faire long.
02:41 Et puis, je pense que les Corses attendent maintenant un cap, une vision claire.
02:48 Et là, j'avoue que j'ai du mal à voir quelle est la vision claire, la vision stratégique
02:53 de la collectivité territoriale.
02:54 Je ne suis pas résigné, je suis encore optimiste.
02:57 Donc, tant qu'on n'aura pas prouvé le contraire, j'espère qu'on aille dans la bonne direction.
03:01 Et concernant la gestion de l'eau, pas de nouveaux barrages, des petites retenues.
03:07 On refait les réseaux.
03:08 C'est une gestion qui est à la petite semaine.
03:11 Alors là, pour le coup, je suis...
03:14 C'est un enjeu climatique qui est majeur.
03:15 La réfection de l'eau, c'est une réalité.
03:17 Effectivement, mais on sait les chiffres sur la communauté d'agglomération de Bastia.
03:21 Par exemple, on était à 40% de déperdition dans les réseaux, ce qui ne nous place pas
03:26 en plus parmi les plus mauvais.
03:27 Donc, c'est à dire l'état des réseaux en Corse, mais aussi au niveau national.
03:31 Donc, quand on pense que 40% sont perdus, effectivement, il y a un gros effort à faire
03:35 d'investissement au niveau des réseaux.
03:36 Ça veut dire que déjà, on en gagne 40%.
03:39 Après, vous aviez parlé...
03:39 On en perd pas.
03:41 Oui, mais c'est qu'on les retrouve quelque part.
03:45 Après, dans votre lancement, vous avez parlé de la tarification sociale.
03:48 Effectivement, il faut aller vers là, mais je pense qu'il faut aussi aller vers une tarification
03:53 où on encourage quand même les économies d'eau, comme sur la PPE.
03:56 On encourage le niveau, la baisse de la demande en énergie.
04:02 Il faut aussi qu'au niveau de l'eau, on aille, on travaille en tout cas sur une tarification
04:07 qui incite à la baisse de la demande.
04:10 40% sur les réseaux, baisse de la demande.
04:13 Effectivement, après, il ne faut pas aller vers un accroissement trop important de la
04:17 population.
04:18 Il faut aussi réfléchir au tourisme que l'on a, mais on peut déjà travailler sur
04:22 ces pistes là avant de parler de retenues qui ont quand même un impact écologique
04:26 important.
04:27 Emmanuel Macron et ce soir à Ajaccio.
04:28 Demain, on attend la parole présidentielle sur la question de l'autonomie dans le domaine
04:33 de l'environnement.
04:34 Ça apporterait quoi, l'autonomie ? Très concrètement ?
04:36 Très concrètement, je pense déjà que la maîtrise foncière est vraiment une maîtrise
04:40 pas seulement au niveau du PADUC, parce qu'on voit bien que maintenant, l'application
04:46 du PADUC est compliquée, surtout dans les communes qui n'avaient pas de PLU, etc.
04:49 Est-ce que l'autonomie va faire qu'on va produire moins de déchets, qu'on va mieux
04:52 traiter les déchets, qu'on va pouvoir recycler davantage ? Ou est-ce que c'est une vue
04:57 de l'esprit ?
04:58 C'est vrai que pour l'instant, on a quand même ce millefeuille de compétences entre
05:02 la collectivité, les intercos des fois, les syndicats comme le SIVADEC ou comme les autres
05:07 offices, plus l'État et ses agences, l'ADEME, etc.
05:12 Ça fait un partage de compétences qui fait que de toute façon, oui, on est confronté
05:17 à des longueurs administratives, on est confronté à des visions stratégiques qui ne sont pas
05:20 forcément les mêmes.
05:22 Donc, avoir plus d'autonomie, évidemment, ça pourra amener une…
05:28 Simplifier le millefeuille.
05:29 Simplifier en tout cas ce millefeuille et donc amener des solutions concrètes.
05:32 Sur le foncier, je crois vraiment que l'autonomie peut amener des solutions.
05:37 Je maîtrise foncière sur cet étalage urbain qui a des vraies conséquences sur l'environnement.
05:42 Ça va aussi avec le modèle de tourisme que l'on souhaite pour la Corse, le développement
05:46 économique que l'on souhaite pour la Corse.
05:47 Donc oui, je pense que cette autonomie est importante.
05:50 Merci Leslie Pellegris, secrétaire régional Europe Écologie Les Verts.

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