Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui l'autonomie de la Corse avec Jean Christophe Angelini, maire de Porto-Veccchio, président du groupe Avanzemu à l’Assemblée de Corse, fondateur historique du PNC (Partitu di a Nazione Corsa).
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00:00 - Europe 1, Pascal Praud.
00:02 11h25, vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1 jusqu'à 13h et vous réagissez au 01.80.20.39.21.
00:08 Et on part en Corse, Pascal.
00:10 - On part pour la Corse, vous avez raison, avec Emmanuel Macron qui est en train de s'exprimer en ce moment.
00:13 Je pense qu'il est en direct, si on peut l'entendre, Emmanuel Macron.
00:18 - Nous devons avancer. Et il faut pour cela l'entrée de la Corse dans notre Constitution.
00:28 C'est votre souhait, je le partage et je le fais bien.
00:33 Car je respecte et je reconnais l'histoire, la culture, les spécificités corse dans la République,
00:42 ce lien entre cette terre, cette mer, cette ambition enracinée.
00:50 La vocation de la Corse ne peut pas s'enfermer dans un texte, mais l'inscription dans un texte,
00:58 et en particulier celui de notre Constitution, désormais la plus vieille et la plus durable de notre histoire,
01:08 est ce geste de reconnaissance indispensable et de la construction d'un cadre respectueux
01:16 de la singularité insulaire et méditerranéenne.
01:20 Je ne veux ici préempter aucun des débats démocratiques que mèneront les forces vives en Corse
01:26 et la représentation nationale.
01:29 Je suis favorable à ce que les spécificités de la communauté insulaire corse soient reconnues dans la Constitution.
01:37 - On a compris, évidemment, l'essentiel de ce que veut dire Emmanuel Macron,
01:41 même s'il y aura besoin, à mon avis, d'un décryptage et de savoir précisément ce que veut dire cette phrase.
01:50 "Je propose l'entrée de la Corse dans notre Constitution."
01:55 Je voudrais savoir précisément ce que ça recouvre.
01:59 Manifestement, il n'a pas parlé d'autonomie, encore moins évidemment d'indépendance.
02:05 Il n'a pas non plus, à ma connaissance, évoqué un référendum possible sur le territoire de Corse.
02:12 Donc, que recouvre ce terme et, au-delà du symbole, qu'est-ce que ça change pour les Corses ?
02:20 Je suis bien incapable de vous le dire à 11h28.
02:23 Mais en revanche, on va essayer d'interroger, pourquoi pas le service politique d'ailleurs d'Europe 1,
02:29 et Louis de Raguenel, qui doit être dans la maison, doit écouter sans doute le discours du président de la République
02:36 et pourra-t-il décrypter dans quelques minutes avec nous ?
02:39 Mais pour le moment, on est avec Chantal. Bonjour Chantal.
02:42 - Oui, bonjour Pascal Traud.
02:44 - Vous êtes corse, Chantal ?
02:46 - Oui, je suis corse, j'habite en Corse.
02:48 - Vous habitez où ?
02:50 - A Bastia.
02:52 - Voilà.
02:54 - J'aimais beaucoup aller en Corse. Je n'y vais plus du tout, mais j'y suis tellement allé souvent pour des matchs de football,
02:59 mais je n'y suis quasiment jamais allé en vacances, pour tout vous dire.
03:02 - Eh ben, vous devriez plutôt venir en vacances, parce qu'en ce moment, le sporting, il est mal en point.
03:08 - Oui, c'est vrai que le sporting est...
03:10 Bon, comment vous décodez cette phrase "la Corse doit entrer dans la constitution française" ?
03:18 - Écoutez, j'avoue que je suis un peu dubitative.
03:22 Alors, je ne sais pas trop, vous savez avec Emmanuel Macron, on ne sait jamais ce qu'il veut dire.
03:29 Alors, est-ce que ça signifie qu'il veut nous faire entrer dans la constitution comme la Nouvelle-Calédonie, l'article 72,
03:39 et nous faire participer comme la Nouvelle-Calédonie à une large autonomie ?
03:44 Je ne sais pas. Je ne sais pas du tout.
03:48 - Alors, il vient de dire, parce que le discours, vous savez, en ce moment, ce discours a lieu à l'instant même,
03:55 et il vient d'ajouter, et c'est vraiment il y a quelques secondes,
03:58 il propose une autonomie à la Corse, ni contre l'État, ni sans l'État.
04:03 Donc, on est vraiment dans le, en même temps, macronien.
04:06 Mais on va en parler avec Louis Dragnel, il est 11h29, on marque une pause à tout de suite.
04:09 - Vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1.
04:11 - Europe 1.
04:12 - Pascal Praud et vous.
04:13 - Merci de nous rejoindre sur Europe 1, il est 11h32,
04:15 revenons, Pascal, sur ce discours très attendu d'Emmanuel Macron à Ajaccio ce matin.
04:20 - Au fond, ayons l'audace de bâtir une autonomie à la Corse, dans la République.
04:29 Cette autonomie doit être le moyen pour construire ensemble l'avenir, sans désengagement de l'État.
04:41 Ce ne sera pas une autonomie contre l'État, ni une autonomie sans l'État,
04:47 mais une autonomie pour la Corse et dans la République.
04:50 - Une autonomie à la Corse, non pas sans l'État, non pas contre l'État,
04:54 on va décoder ces propos avec Louis Dragnel dans une seconde.
04:57 Mais Chantal, qui est là, qui habite Bastia et qui est Corse,
05:01 je voulais savoir comment vous receviez ce discours du président de la République, Chantal.
05:06 - Écoutez, honnêtement, alors moi je vais vous dire honnêtement ce qu'on attend de l'autonomie de la Corse,
05:11 parce que pour l'instant, c'est du blabla qu'il nous dit comme d'habitude.
05:16 Écoutez, je ne pense pas que sur le statut de résident, il soit d'accord.
05:21 Sur la co-officialité de la langue, qu'est-ce qu'on demande ? Je ne pense pas qu'il soit d'accord.
05:28 Sur la fiscalité, c'est-à-dire qu'une certaine recette arrive directement à la région,
05:35 on a déjà fait nous la collectivité unique,
05:39 donc on n'a plus les deux départements, bien qu'ils existent toujours géographiquement, bien sûr.
05:44 Mais je ne sais pas ce qu'il veut dire.
05:48 Donc pour l'instant, sans l'État, avec l'État, ce qui serait bien, c'est que la région puisse voter des lois spécifiques.
06:00 Mais par exemple, qu'est-ce que vous souhaiteriez comme loi spécifique,
06:07 qui ne s'applique qu'en Corse, qui pose d'ailleurs un problème, évidemment,
06:11 par rapport aux Nantais, aux Parisiens, aux Marseillais,
06:16 qu'est-ce que vous souhaiteriez, précisément, concrètement ?
06:19 Par exemple, le statut de résident.
06:22 C'est-à-dire ?
06:23 Parce qu'en Corse, nous avons plus de résidences secondaires que de résidences principales.
06:28 Mais j'entends, mais vous allez avoir la même chose aux Pays Basques,
06:31 et puis vous allez avoir dans plein de régions de France aujourd'hui, ou à Saint-Jean-de-Luz.
06:36 Je n'empêche absolument pas les autres régions de demander la même chose.
06:40 Oui, mais j'en...
06:41 C'est-à-dire, moi, ce n'est pas un problème, ce n'est pas parce que les autres régions ne le demandent pas,
06:44 que nous, on ne doit pas le demander.
06:45 Je veux dire, regardez, vous prenez l'exemple de Monaco, ils ont un statut de résidence, ça n'a pas l'air d'être...
06:51 Oui, alors, c'est une autre histoire.
06:53 En fait, ce que vous soulevez, et que j'entends partout, et qui est un vrai souci,
06:58 dans des stations balnéaires, ou dans des stations qui sont très attractives pour les vacances,
07:07 les locaux, mais c'est vrai à la montagne, et c'est vrai également dans le littoral,
07:12 les locaux qui travaillent n'ont plus les moyens d'acheter des maisons,
07:17 qui sont prises par des grosses fortunes, soit du monde entier, d'ailleurs,
07:22 soit principalement à Paris, parce que les fortunes sont souvent plus importantes à Paris qu'en région.
07:29 Donc vous avez des gens qui, parfois en retraite, quittent Paris,
07:32 ils vendent leur appartement parisien, et ils vont acheter une maison,
07:36 ils font flamber les prix à Biarritz, à Bidart, à Ajaccio ou à Chabonny,
07:42 et effectivement, ceux qui travaillent sur place ne peuvent même plus avoir accès à la propriété.
07:47 Oui, voilà, pour nous qui vivons sur place, c'est compliqué,
07:50 mais bon, comme vous le disiez, moi je connais le même problème dans le Vaucluse, dans l'Uberon,
07:54 et je n'empêche pas les autres régions de faire la même chose, de demander la même chose.
07:58 Après, donc, il y a un, le statut de résident, deux, il y a la co-officialité.
08:05 Je ne dis pas parce qu'on fait la co-officialité qu'on refuse de parler le français.
08:11 Ça permettrait de faire des écoles bilingues, qu'on développerait plus le corse, une langue,
08:18 c'est quand ça fait partie d'une identité, donc ça il ne nous la donnera pas.
08:22 Donc je ne sais pas ce qu'il veut mettre dans l'autonomie.
08:25 Après, il y a quand même des lois fiscales qui permettraient que les recettes,
08:29 plutôt que de monter à Paris, qui soient redistribuées, peuvent rester en Corse, pour des projets.
08:34 On nous dit toujours, oui, mais la Corse, si il n'y a pas la France, elle ne peut pas vivre.
08:40 Enfin, on paie tous les impôts, on paie tous les taxes.
08:43 - Je pense qu'effectivement, si vous étiez indépendant, ça serait plus compliqué.
08:46 - Je ne parle pas d'indépendance, Pascal.
08:49 - L'histoire de France, elle est centralisatrice.
08:53 Donc au nom, effectivement, du vivre ensemble, on a empêché les bretons de parler breton,
08:59 on a empêché les corses de parler corse, on a empêché les occitans de parler...
09:04 Mais il y avait eu un but en tout cela, c'était d'unir la France,
09:09 et on a été une France unie bien avant l'Italie, bien avant l'Allemagne, bien avant d'autres pays.
09:13 C'est l'histoire d'un autre pays.
09:15 C'est à partir de la Révolution française que les langues minoritaires ont été pénalisées.
09:20 - À marche forcée, non. À marche forcée avec Louis XIV, Louis XIII, on était à marche forcée sur l'unification du pays.
09:28 - Nous, sous Louis XIV et Louis XIII, nous n'étions pas français.
09:31 - C'est vrai, mais c'est vrai que la Corse a été récupérée, elle a été vendue par Gênes.
09:37 - On a été récupérés en 1779. Donc nous, ni Louis XIV ni Louis XIII, on n'était pas concernés.
09:42 - Je suis d'accord.
09:43 - Ce que les gens ont tendance à oublier, c'est que nous, nous avons eu quand même notre indépendance de 1755 jusqu'en 1779,
09:51 avant que Louis XV nous envahisse.
09:53 - Mais Chantal, et après je vais donner la parole à Louis Dragnet, mais vous, Chantal, répondez-moi,
09:58 mais franchement, vous vous sentez plus Corse ou plus Française ?
10:02 - Alors moi, c'est vrai que quand on me demande, même quand je vais sur le continent, quand on me dit "où tu viens ?"
10:08 je dis "je suis Corse".
10:09 Et quand je parle avec des étrangers, je vais dire "je suis Corse".
10:13 - Bon ben merci.
10:14 - Ça nous vient beaucoup plus naturellement.
10:15 - Vous avez toujours été en Corse ou vous avez travaillé sur le continent ?
10:18 - Ah non, non, moi j'ai bougé sur le continent. Moi je suis ravie d'aller sur le continent.
10:22 - Non mais vous avez travaillé sur le continent ou vous êtes toujours resté en Corse à vivre ?
10:25 - Non, non, j'ai pas. J'ai fait des études sur le continent, mais j'ai travaillé, j'ai toujours travaillé en Corse.
10:32 - Donc vous êtes évidemment, parce que la première ville Corse de France, ça doit être Paris, je pense.
10:38 - Oui, mais en fait j'ai habité aussi Aix, Marseille, Paris. J'ai beaucoup bougé pendant mon enfance, mon adolescence.
10:45 - Bon ben merci en tout cas Chantal de ce témoignage parce que c'est intéressant d'entendre et puis pour tout vous dire, je vous comprends.
10:52 Et parce qu'en Corse, même si les autres territoires dans France ont des spécificités, je pense que la spécificité corse est plus grande encore que celle de la Bretagne
11:04 ou celle, je pense que l'Ajaccien est différent du Nantais.
11:09 - Du Brestois peut-être.
11:11 - Ou du Brestois. Parce que vous trouvez que Nantais c'est pas Bretagne.
11:14 - J'étais sûr de vous lancer.
11:16 - Vous voulez très désagréable. Je vous rappelle que la Bretagne existait avant la France.
11:19 - Je sais, je sais.
11:20 - Je vous rappelle que nous sommes colonisés les Bretons par l'État français depuis qu'Anne de Bretagne a vendu le duché.
11:26 Mais nous ne disons rien parce que nous sommes aussi français. Bien sûr, nous autres Bretons.
11:32 - Aussi.
11:33 - 11h39, on marque une pause et vous allez nous dire ce que recouvre ce mot de l'autonomie. A tout de suite.
11:42 - Europe 1, Pascal Praud.
11:44 - Pascal Praud et vous, la suite sur Europe 1 jusqu'à 13h et nous revenons ce matin sur le discours attendu du président à Ajaccio.
11:51 - Au fond, ayons l'audace de bâtir une autonomie à la Corse dans la République.
12:01 Cette autonomie doit être le moyen pour construire ensemble l'avenir sans désengagement de l'État.
12:12 Ce ne sera pas une autonomie contre l'État, ni une autonomie sans l'État, mais une autonomie pour la Corse et dans la République.
12:22 - Vous vous souvenez de la phrase de Edgar Ford, l'indépendance dans l'interdépendance.
12:27 Vous vous souvenez de cette phrase célèbre d'Edgar Ford qui était le roi du "en même temps".
12:32 Alors Edgar Ford, je ne suis pas sûr que tout le monde se souvienne de l'homme politique, il avait été président de l'Assemblée Nationale.
12:38 Mais le mot que je retiens, c'est "sans désengagement de l'État".
12:42 Moi, j'y vois un paradoxe. Une autonomie sans désengagement de l'État.
12:48 Ça, c'est du macronisme pur jus.
12:50 Alors, décriptez-moi.
12:52 - Parce que vous venez de théoriser la différence entre l'autonomie et l'indépendance.
12:57 L'indépendance, ça voudrait dire une émancipation totale de la République et de la France.
13:03 Là, l'autonomie, on attend de voir dans le détail quel mot Emmanuel Macron mettra derrière le mot "autonomie".
13:10 Mais on peut en tout cas, aujourd'hui, se référer à un exemple, c'est celui de la Polynésie française.
13:15 Alors, c'est l'outre-mer, c'est très différent.
13:17 Mais en Polynésie, l'État central administre, s'occupe des fonctions régaliennes.
13:22 Et ensuite, il y a un Parlement en Polynésie qui est chargé de toutes les compétences économiques,
13:28 l'enseignement, le social, la santé.
13:31 Mais quand même avec des fonctionnaires d'État qui ont été formés par la métropole, par le continent.
13:38 - Donc, l'autonomie, en quoi est-elle autonome, cette Corse future, s'il n'y a pas de désengagement de l'État ?
13:44 Parce que ceux qui nous écoutent, sans doute, souhaitent avoir des exemples concrets.
13:49 - Absolument. Alors, moi je pense que...
13:51 - Parce que si c'est pour faire des collèges, c'est ce que fait déjà le Conseil régional.
13:55 - Moi je pense que c'est d'abord et avant tout symbolique.
13:57 La Corse avait besoin d'entendre... Si ! Je pense vraiment.
14:00 - Bah oui, c'est symbolique.
14:01 - Le mot de symbole. Et en plus, ça permet de fermer la porte, au moins pour quelques années,
14:05 à toutes les véléités d'indépendance.
14:07 Puisque Emmanuel Macron va pouvoir dire, voilà, "j'ai tendu la main".
14:11 Et je rappelle simplement, moi je pense qu'en réalité, la Corse aurait beaucoup plus à perdre,
14:15 à s'éloigner de Paris, qu'à gagner.
14:17 - Mais nous sommes d'accord, mais l'indépendance, les Corses n'en veulent pas, de l'indépendance.
14:20 - Mais l'autonomie. - En revanche, ils veulent sans doute l'autonomie.
14:22 Mais je voudrais savoir, moi, ce que cette autonomie recouvre.
14:25 Alors, manifestement, l'Assemblée de Corse a quand même applaudi fortement.
14:28 Donc elle est sans doute contente du message d'Emmanuel Macron.
14:30 - Parce qu'elle aura plus de prérogatives, sans doute.
14:32 - Mais c'est ses prérogatives qu'on aimerait savoir.
14:34 Écoutez ce moment où l'Assemblée de Corse a applaudi.
14:37 - Vive la Corse, vive la République et vive la France.
14:41 - Ce qui est intéressant, évidemment, c'est de décoder, de décrypter
14:51 et de comprendre ce qui va changer.
14:55 - Ce qui devrait changer, alors ça reste à préciser...
14:58 - Mais peut-être qu'on le sait pas d'ailleurs, Louis, peut-être qu'à l'heure actuelle, on ne le sait pas encore.
15:01 - Globalement, on va aller vers plus de souveraineté, en tout cas de la part des élus corses,
15:07 en matière de politique économique, en matière d'administration globale du territoire.
15:12 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand il y a des décisions qui sont prises de niveau économique ou social,
15:16 elles sont prises en interprétation de décisions prises à Paris.
15:20 Et là, le sujet c'est, voilà, en quoi le Parlement corse aura des compétences renforcées sur ce sujet-là.
15:30 - J'ai l'impression qu'il va falloir attendre. En vous écoutant, j'ai l'impression qu'il va falloir attendre.
15:34 - Vous avez raison, mais je rappelle simplement quand même des choses.
15:36 Il y a quand même beaucoup d'avantages qui ont été accordés par le continent à la Corse.
15:40 Il y a une fiscalité très avantageuse. Je donne quelques exemples.
15:45 La TVA à 13% sur l'essence, les droits de succession sont quasiment inexistants.
15:51 Il y a une TVA qui est réduite aussi sur des produits comme l'eau, les boissons non-alcoolisées, le chocolat,
15:57 il y a quand même beaucoup d'activités touristiques, le zoo.
16:01 La Corse est aussi très administrée par l'État. Il y a 81 agents publics pour 1000 habitants.
16:07 C'est considérable. Et je rappelle également, alors je sais que les Corses n'apprécient pas trop qu'on dise ça,
16:12 mais c'est pourtant la réalité, c'est que la Corse, économiquement, est une région assez pauvre.
16:19 Et donc a besoin, cruellement, de Paris pour notamment le système de santé, le système social...
16:26 - Le tourisme, évidemment, est l'un des facteurs d'enrichissement pour la société corse, en tout cas de vie économique.
16:36 Et c'est un sujet qui est primordial pour que les Corses puissent continuer de vivre sur l'île
16:46 avec effectivement une partie des vacances qui se passent en Corse.
17:01 - Bien sûr, bien sûr. - Je me demande si moi-même je ne fais pas un malaise de régal.
17:04 - En tout cas, il y a une chose à regarder, mon cher Pascal, c'est est-ce qu'il y aura des transferts de compétences de Paris
17:10 à l'endroit du Parlement corse. C'est la seule chose qu'il faudra regarder.
17:14 - On va marquer une pause, à tout de suite.
17:16 *Musique*
17:25 - Pascal Praud et vous sur Europe 1.
17:28 - Pascal Praud et vous. Vous écoutez Pascal Praud jusqu'à 13h, vous réagissez bien sûr à l'antenne au 01 80 20 39 21
17:35 et nous sommes avec Louis de Raguenel, chef du service politique d'Europe 1, pour revenir sur le discours d'Emmanuel Macron à Jacques-C.Pascal.
17:40 - Le tourisme, voilà le mot que je cherchais. - Absolument.
17:44 - Le tourisme, bien évidemment, je disais les vacances, mais le tourisme, le mot que je cherchais.
17:50 Frédéric Michel est notre correspondant permanent en Corse.
17:54 Comment décryptez-vous ce qu'a dit le président de la République ? Bonjour Frédéric.
18:00 - Bonjour Pascal, bonjour à toutes et tous. Je viens de m'entretenir avec différents élus, avec la présidente autonomiste de l'Assemblée territoriale de Corse.
18:08 Les mots du président en tout cas ont touché, notamment chez les nationalistes.
18:12 Il y a un espoir, je vous rappelle que le président dit qu'il faut encore travailler six mois,
18:18 qu'il s'est prononcé pour une inscription dans la Constitution, qu'il souhaiterait qu'il y ait un rassemblement de tous les élus de Corse.
18:25 Vous savez qu'il y a eu une résolution qui a été votée le 5 juillet dernier, mais pas par la droite.
18:30 Donc c'est une volonté aussi du chef de l'État pour faire passer ce projet, tout simplement,
18:35 parce que le Sénat devra voter, le Sénat est majoritairement à droite.
18:39 Il faut un accord entre les différents partis. En en discutant avec les nationalistes, on me disait qu'il fallait voir que déjà cette résolution permettait sans doute de trouver un accord constitutionnel.
18:50 En tout cas, le message a été très bien perçu ici en Corse.
18:55 En tout cas, ce sont les premières réactions des élus et notamment nationalistes que j'ai pu rencontrer.
19:00 J'imagine les gens qui nous écoutent et qui entendent "inscription dans la Constitution" et qui ont du mal à savoir ce que ça change.
19:07 Or, le symbole, déjà, je ne sais pas quelle forme ça prend, cette inscription, comment on l'inscrit, comment on l'écrit.
19:15 Je ne sais pas, Frédéric Michel, si là-dessus, vous avez pu avoir des informations.
19:18 Alors, on aura des détails, mais la volonté, Pascal, c'est notamment d'inscrire la singularité de la Corse.
19:26 Vous savez qu'ici, les élus sont très attachés aux exemples des différentes îles méditerranéennes, mais le président a proposé une autre voie.
19:33 Il l'a dit, il l'a répété, il ne faut pas regarder ailleurs. Il faut un nouveau statut pour la Corse.
19:39 Il faut quelque chose de singulier, un statut, mais dans la République.
19:44 Nous serons, après le flash de midi avec Jean-Christophe Angelini, qui est le maire de Porto Vecchio, et le président du groupe Avenzemo, à l'Assemblée de Corse.
19:53 Et il pourra réagir, évidemment, sur les mots du président de la République.
19:57 Bien évidemment, un débat va exister, Louis Dragnel, si la Corse a ça, d'autres régions vont peut-être demander.
20:03 - Le demander, également. Alors, ce qu'il y a, c'est que la Corse, c'est une terre de revendications historiques, c'est une terre de très forte identité.
20:11 Et évidemment, après les Corses, on pense plutôt au Basque, même si, en fait, il y a une volonté d'indépendance, de cultiver cette singularité dans le Pays Basque.
20:23 Mais politiquement, cette demande, en tout cas, n'est pas portée, ou très peu, par les élits du Pays Basque, à la différence, quand même, de la Corse,
20:31 où il y a beaucoup, beaucoup d'élus, c'est quand même un sujet de politique locale.
20:35 Même à chaque élection municipale, territoriale, les élus sont obligés de se prononcer sur l'autonomie, l'indépendance.
20:41 Voilà, c'est consubstantiel, même, du vote en Corse, quel que soit l'échelon.
20:46 - Restez avec nous, parce que Lionel est là. Lionel, bonjour, vous êtes Corse ?
20:51 - Ah non, non, je ne suis pas Corse du tout, je suis de Lille, mais de Lille-Lille.
20:55 - De Lille. Donc, vous intervenez sur ce sujet, malgré tout, qui vous intéresse. Vous avez un lien particulier avec la Corse ?
21:01 Un lien de touriste, peut-être ?
21:03 - Oui, j'aime bien la Corse, j'adore la Corse, c'est magnifique.
21:06 Enfin, moi, je veux plutôt du côté de l'Italie, mais je veux dire, la Corse, moi, je dis que Macron, là, il parle encore une fois pour...
21:12 Là, Macron nie, quoi, il parle pour rien dire.
21:14 Ce qu'il faudrait, c'est faire un référendum. Si les gens veulent un maximum leur indépendance,
21:18 on devrait qu'on leur donne leur indépendance. Mais dans ces cas-là, que la France stoppe, coupe les robinets.
21:23 - Mais alors, ça, c'est la phrase de Raymond Barre, jadis, qui avait dit, si les Corses veulent leur indépendance, qu'ils l'apprennent.
21:31 Mais je ne suis pas certain que les Corses veulent leur indépendance.
21:36 Ils savent bien qu'ils auraient beaucoup de mal à vivre en autarcie.
21:40 La Corse a été indépendante il y a plus de deux siècles.
21:43 Je ne pense pas qu'aujourd'hui, raisonnablement, l'indépendance l'emporterait, s'il y avait un vote.
21:50 - Oui, mais dans ces cas-là, qu'ils font un référendum, et puis c'est tout. Comme ça, on sera clair et net.
21:54 Et puis voilà, qu'ils font un référendum chez les Corses, et puis voilà.
21:57 Et s'ils veulent leur indépendance, ok, ben, dans ces cas-là, débrouillez-vous.
22:00 - Louis de Raguenay.
22:02 - Ils ne pourront pas faire de référendum pour décider d'eux-mêmes de leur indépendance,
22:06 dans la mesure où ils appartiennent aujourd'hui pleinement à la France.
22:09 - Ben voilà.
22:11 - Le référendum n'est pas constitutionnel, c'est ce que vous voulez dire. On ne peut même pas faire un référendum.
22:15 - Parce qu'il y a le modèle espagnol. Non, mais en fait, s'il y a le modèle espagnol, nous, on n'est pas l'Espagne.
22:19 C'est-à-dire qu'on n'est pas une confédération de régions.
22:21 Nous, le pays est quand même très centralisé à Paris, et la France est vraiment unie derrière Paris.
22:28 Et où que vous soyez, c'est même le principe de la République, où que vous soyez sur le territoire,
22:34 il y a cet idéal d'essayer de tendre vers une harmonisation, où vous avez les mêmes services publics, les mêmes prestations,
22:40 vous avez le même enseignement, partout où vous soyez sur le territoire, en Outre-mer ou à Paris.
22:45 - Lionel, je sens un agacement un petit peu sur ce sujet.
22:49 - Oui, parce que ça fait des années qu'on nous parle de ça, ça fait des années qu'on met les cartes sur table.
22:56 Je vois qu'en Italie, que moi je suis d'Italie, avec la Sardaigne et la Sicile, il n'y a jamais de problème.
23:02 Je veux dire, mais là, c'est toujours la Corse, la Corse, la Corse.
23:05 S'ils veulent leur indépendance, qu'on leur donne, mais qu'on...
23:07 - Mais pourquoi vous dites qu'il n'y a pas de soucis ? D'abord, chaque pays n'a pas la même histoire.
23:11 Forcément, la Sardaigne et la Sicile...
23:13 - Oui, mais c'est du passé, ça. Maintenant, c'est du passé, c'est tout.
23:16 - Oui, mais c'est du passé, l'histoire, c'est toujours du passé, par définition.
23:19 Mais chaque pays n'a pas la même construction.
23:22 - Oui, bien sûr, mais je veux dire, s'ils veulent leur indépendance...
23:26 - Est-ce que vous trouvez que la Corse nécessite un statut particulier
23:32 du fait de sa position géographique, politique, historique ? Voilà une question simple.
23:37 - Non. Pourquoi ? Pourquoi il devrait avoir un statut particulier ?
23:40 - Alors, je vais vous dire pourquoi. Parce qu'effectivement, la Corse est française depuis 1769,
23:45 ce qui n'est pas le cas de Lille, par exemple.
23:48 Il y a une histoire qui est plus nouvelle, parce qu'effectivement, il y a une spécificité insulaire,
23:56 et puis parce qu'il y a une langue également qui existe, ce qui n'est pas le cas du nord de la France, que je sache.
24:04 - On a le ch'ti, on a tout.
24:06 - Oui, enfin, le ch'ti n'est pas...
24:07 - Pardon pour se rire, on a tous rigolé.
24:09 - On ne va pas enseigner le ch'ti dans les écoles.
24:11 Bon, il est 11h57 en tout cas. Merci Lionel. Restez peut-être avec nous,
24:15 parce que ça va être la pause.
24:18 - Les infos à midi.
24:19 - Les infos à midi, bien évidemment.
24:21 Brigitte Bardot, on va célébrer son anniversaire.
24:25 Hier, c'était Tine Rossi, aujourd'hui c'est Ymou Vredi.
24:31 - Les polyphonicors, exactement.
24:34 - Les polyphonicors.
24:35 - Avec les différentes tessitures, trois tessitures de voix pour avoir ces chants.
24:38 - Mais moi, quand j'allais à Calvi, je montais chez Tao, comme on dit à la Citadelle.
24:43 - Chez qui ?
24:44 - Tao. Tao, c'est une personnalité de Calvi.
24:48 - Il parlait que c'était un restaurant.
24:50 - Un restaurant asiatique en Corse.
24:53 - Et nous chantions jusque tard dans la nuit des chants.
24:58 Et c'est merveilleux Tao, parce qu'il te raconte qu'effectivement,
25:02 dans les années 70, il y a eu parfois des actions violentes,
25:05 mais s'il n'y avait pas eu ces actions violentes, la Corse n'appartenait plus aux Corses.
25:10 Il a fallu défendre le littoral.
25:12 Les gens autrement, ça aurait été la Costa Brava, où on construisait à tout va,
25:18 et ça défigurait le paysage.
25:20 Et les Corses, effectivement, ils ont défendu leur identité,
25:23 ils ont défendu leur langue, ils ont défendu leur histoire,
25:25 ils ont défendu leur patrimoine.
25:27 Je ne peux pas leur reprocher, évidemment.
25:30 La pause, peut-être ?
25:33 - Je vais juste rappeler, juste avant, qu'il y a le podcast du rugby Europe 1
25:37 qui existe sur europe1.fr.
25:38 Un podcast événement et inédit, où les légendes du XV de France
25:42 confient à Manon Fossat leurs souvenirs personnels de Coupe du Monde.
25:45 Et vous pouvez découvrir, dès à présent, le cinquième épisode de Marc Lieviomon,
25:50 l'entraîneur des sales gosses mondial 2011.
25:53 Europe 1.fr pour retrouver tous ses podcasts ou l'application Europe 1.
26:05 - Le rugby d'après-midi à l'écoute d'Europe 1, Pascal Praud avec vous.
26:07 Jusqu'à 13h, vous réagissez au 080 20 39 21 sur le discours d'Emmanuel Macron à Ajaccio.
26:14 - Une autonomie.
26:16 - Ayons l'audace de bâtir une autonomie à la Corse, dans la République.
26:23 Cette autonomie doit être le moyen pour construire ensemble l'avenir
26:33 sans désengagement de l'Etat.
26:36 Ce ne sera pas une autonomie contre l'Etat, ni une autonomie sans l'Etat,
26:41 mais une autonomie pour la Corse et dans la République.
26:45 - Nous sommes avec Jean-Christophe Angelini, qui est le maire de Porto Vecchio,
26:50 président du groupe Anvanzemou, je ne sais pas si je le dis bien, à l'Assemblée de Corse.
26:56 Bonjour M. Angelini.
26:58 - Anvanzemou, donc avançons. Bonjour, merci.
27:01 - Et merci à vous d'être avec nous.
27:04 Je voudrais savoir comment d'abord vous avez reçu ce message du président de la République
27:07 et comment vous l'interprétez ?
27:09 - Écoutez, on l'a reçu d'abord avec une très grande attente en toile de fond au préalable,
27:15 depuis des mois maintenant, et notamment depuis les événements tragiques
27:19 qui ont conduit à l'assassinat d'Ivan Collon et ensuite à la mobilisation
27:24 d'une grande partie de la jeunesse.
27:26 On avait engagé à la demande de l'Etat et avec le concours de la Corse
27:30 un processus dit d'autonomie et on attendait donc la parole présidentielle,
27:34 notamment après que l'Assemblée ait pu délibérer en juillet dernier.
27:37 Elle est intervenue et je dois dire en toute honnêteté que si elle présente
27:44 des aspects qui demandent encore à être approfondis collectivement,
27:48 elle marque une inflexion très nette et un changement peut-être de paradigme
27:54 dans les relations entre la Corse et l'Etat.
27:56 - Alors j'entends bien, mais depuis tout à l'heure j'essaye de traduire en termes concrets
28:02 ce qui se dit ce matin et pour tout dire je n'y arrive pas.
28:06 - Je ne vous ai pas beaucoup aidé Pascal.
28:08 - Et je pense à nos auditeurs qui nous écoutent au-delà du symbole.
28:13 Qu'est-ce que ça va changer ?
28:15 - Alors très concrètement, très concrètement et pour les auditeurs
28:19 qui sont au rendez-vous, qu'est-ce que ça pourrait changer ?
28:22 Qu'est-ce qu'a dit le président ?
28:23 Il a dit tout d'abord que la Corse, le peuple corse pour nous,
28:27 était une communauté, je cite, "singulière, insulaire, historique".
28:32 Donc il ne s'agit pas simplement de transférer des compétences à un assemblée donnée,
28:36 comme ça pourrait être le cas n'importe où ailleurs sur le continent,
28:39 mais de reconnaître, je cite, "une communauté particulière".
28:44 Donc c'est très concrètement l'ouverture dans le droit,
28:48 avec une réforme de la constitution, de ce qu'on appelle la loi fondamentale,
28:52 de revendications plus collectives dans des domaines très concrets
28:56 comme par exemple le foncier, le logement, la régulation d'un certain nombre de prix, etc.
29:02 Donc ce qui nous est proposé, c'est de bénéficier du droit à nouveau en perspective
29:06 à partir d'une réalité reconnue.
29:09 Deuxièmement, il a été dit de manière forte que sur ces sujets-là,
29:13 on avait besoin d'une action volontariste,
29:16 et notamment au plan, je dirais, de la langue, de la terre,
29:20 qui sont, aujourd'hui on le sait, exposées à de très grands dangers.
29:24 Très concrètement, ça a été dit par le Président,
29:26 il s'agit ici de sauver tout ce qui peut l'être,
29:29 et au-delà, de faire prospérer, je dirais, un certain nombre d'acquis.
29:33 Troisièmement et enfin, le Président a évoqué à travers l'autonomie,
29:37 la capacité à produire des normes.
29:40 De quoi parle-t-on ?
29:41 De ce qu'une assemblée aujourd'hui ne peut pas faire ailleurs,
29:44 et qui ici nous se...
29:46 - Ah, malheureusement la ligne...
29:48 - C'est-à-dire en gros, dans les domaines déjà acquis,
29:51 ou dans d'autres, réglementés, voire légiférés,
29:55 ça reste à définir.
29:56 Donc en clair, l'Assemblée va pouvoir décider,
29:59 si on va au bout, on va rester prudent,
30:01 de ces textes dans un certain nombre de domaines essentiels.
30:04 - Alors, c'est vrai que j'entends votre souci d'être concret,
30:09 mais ça manque d'exemples, si vous me permettez, M. Angelini,
30:13 dans les nouvelles réformes, dans les nouvelles lois.
30:16 Par exemple, sur les résidents, je sais que c'est une question
30:18 qui intéresse, qui est au cœur de la demande de Corse.
30:22 Est-ce que vous souhaitez, par exemple, qu'on ne puisse acheter
30:27 des maisons Corses, que si on est Corse ?
30:30 Voilà une question simple.
30:31 - Alors, ce que vous disiez est pour cause,
30:33 et la réponse en l'état n'est pas de cette nature-là.
30:37 Il n'a pas été dit par le Président qu'on aurait ce que vous évoquez,
30:40 c'est-à-dire un statut de résident.
30:42 Ce que nous attendions aujourd'hui,
30:44 ce n'est pas de la partie présidente de la République
30:46 et du chef de l'État, qui vient en Corse devant l'Assemblée,
30:49 qui disent que si on pouvait acheter un bien, en louer un autre,
30:53 on n'est pas à ce niveau d'enjeu. Pardonnez-moi.
30:56 - Oui, mais c'est des questions concrètes.
30:58 Alors, si je voulais synthétiser, il faut attendre.
31:02 Il est urgent d'attendre. Louis de Raguenel,
31:04 qui est avec nous, chef du service politique,
31:06 peut-être a-t-il une question à vous poser ou une remarque à faire.
31:08 - Juste une remarque. Ce qui était très intéressant tout à l'heure,
31:10 c'est que vous parliez des normes.
31:12 Le président en a parlé également.
31:14 Et en fait, moi, la seule question que je me pose,
31:16 c'est peut-être un peu du chinois, mais quel type de normes
31:18 sur lesquelles vous allez être habilité à décider ?
31:21 Est-ce que c'est des lois ? Est-ce que c'est des décrets, des arrêtés ?
31:24 Et selon le type de normes sur lesquelles vous aurez plus de compétences,
31:27 eh bien, ça permettra de savoir si, justement,
31:30 vous êtes vraiment autonome, semi-autonome,
31:33 ou si en fait, ce n'est pas une forme de statut quo.
31:36 Moi, j'ai l'impression que, d'abord et avant tout,
31:38 ce qui a été annoncé, c'est symbolique.
31:40 C'était une demande très forte d'Ecorse.
31:42 Je ne sais pas ce que vous en pensez de tout ça.
31:44 – Écoutez, je vous rejoins en bonne partie.
31:46 Effectivement, quand il s'agit de produits à des normes,
31:49 on ne sait pas encore si on est dans le domaine du législatif.
31:53 Ça n'a pas été précisé dans le domaine du réglementaire.
31:55 Nous, ce que nous demandons, très clairement et pour être précis,
31:58 c'est effectivement de pouvoir voter des lois.
32:00 Pas dans toutes les matières.
32:01 Nous avons toujours dit que le régalien, et pour cause,
32:04 la justice, la police, etc., restait du domaine exclusif de l'État.
32:08 Ce n'est pas la position des indépendantistes,
32:10 mais c'est la nôtre en tant qu'autonomistes.
32:12 Nous avons dit en même temps que dans les domaines
32:14 déjà transférés ou dans d'autres,
32:16 tourisme, économie, fiscalité, éducation, pourquoi pas,
32:20 nous avions vocation à exprimer nos propres prétentions.
32:23 – Ça, vous l'avez quasiment déjà ?
32:25 – Alors non, malheureusement non, on en est même très loin.
32:27 Puisque aujourd'hui, nous avons des politiques…
32:29 – Sur les lycées, les collèges, c'est vous qui décidez ?
32:32 – Non, mais… – Moi, ce que je vous propose,
32:34 ce que je vous propose, monsieur Angelini,
32:36 on a bien compris que vous êtes plutôt satisfait,
32:38 qu'il va falloir effectivement continuer les discussions,
32:42 que c'est très important ce qui se passe aujourd'hui
32:45 d'un point de vue symbolique, la reconnaissance de la Corse,
32:48 notamment dans la Constitution, et je vais surtout vous remercier
32:51 et puis saluer tous les Corses qui nous écoutent,
32:53 parce que je ne sais pas si vous êtes attaché au continent,
32:57 mais nous, on est très attaché à la Corse.
32:59 – Et on continue à travailler, merci.
33:02 – Voilà, vraiment, merci beaucoup.
33:04 Je le dis d'autant plus que moi, je vais rarement ou quasiment jamais encore,
33:07 je n'ai pas d'intérêt particulier là-bas,
33:09 mais je suis, comme tout le monde lorsque j'y suis allé,
33:12 parfois séduit par cette identité, par ce rapport à la famille,
33:19 ce rapport à l'histoire… – Préservation des traditions, la transmission.
33:23 – … la tradition, voilà.
33:25 – Mais donc, vous aimez, ce qui vous comprend bien,
33:27 vous aimez la Corse dans la France.
33:28 – Figurez-vous que je suis un peu conservateur sur certains sujets, c'est fou.
33:31 – Mais je sais bien, je sais bien.
33:32 – Pas surtout. – Mais ce n'est pas conservateur.
33:34 – Pas surtout, mais je suis attaché, effectivement.
33:36 – Vous êtes attaché à la transmission, vous aimez votre pays,
33:38 l'idée qu'on transmet quelque chose, qu'on mérite aussi, une valeur des choses.
33:41 – Merci Louis de Ragnet, c'est toujours un plaisir que lorsque vous venez
33:45 nous éclairer et décrypter ce qui se dit en matière politique,
33:49 monsieur Olivier Guenec est là.
33:52 – Qui n'est pas là pour décrypter la politique, non ?
33:54 Pas moi en tout cas, moi je ne peux pas le faire.
33:56 – Pourquoi ?
33:57 – Bah non, c'était une petite transition, vous n'avez pas aimé ?
33:59 – Je vous laisse ma place, moi.
34:00 – Donc, Louis la décrypte, mais pas moi, mais voilà, c'est tout, c'est une petite transition.
34:04 – Mais peut-être que vous la décryptez à votre manière, avec fantaisie, avec poésie.
34:09 – Beaucoup moins de précision quand même.
34:11 – Mais une immense culture, une érudition qui me bluffe à chaque fois.
34:14 – Arrêtez, arrêtez, vous arrêtez.
34:16 – Non, franchement, si vous êtes venu ici…
34:18 – Vous êtes un spécialiste des lois d'archi.
34:19 – Non, non, franchement, mais vous ne me défendez même pas, Pascal.
34:21 – D'abord, je suis content que vous soyez venu en jogging aujourd'hui pour nous parler.
34:26 – On s'en rend dans sa attention.
34:28 – Je ne veux pas que vous fassiez votre spore après.
34:32 Bon, qu'est-ce qu'on nous dit ?
34:34 – Ah, directement, c'est parti.
34:36 – Mais là, il n'y a plus de feuilles, il n'y a plus rien, vous n'avez que votre smartphone maintenant.
34:39 – Mais attendez, mais Pascal, vous êtes resté dans les années 50, avec les micro-ir.
34:42 – Mais comment ça, j'ai pas ramené un parchemin avec les réseaux sociaux, arrêtez !
34:46 – Attendez, modernisez-vous !
34:49 – Qu'est-ce qu'on nous dit ?
34:51 – Oui, c'est parti, Jean-François nous écrit sur la page…
34:53 – Jean-François Delanthe ?
34:54 – Non, pas du tout.
34:55 – Jean-François Delanthe…
34:58 – Vous voyez, Louis, pourquoi je ne peux pas les faire, c'est genre…
35:00 – Jean-François…
35:02 – Imposez-vous, imposez-vous !
35:03 – Mais vous faites pas ça, Louis, quand il décrypte la politique, vous ne chantez pas comme ça !
35:06 – Allez, Jean-François nous écrit sur la page.
35:10 – Jean-François Delanthe…
35:12 – Allez, vivez, vivez, vivez !
35:14 – Non, non, non, non, mais restez !
35:15 – S'il veut, c'est une révolution, je ferai plus !
35:16 – Vous savez ce que je fais ? Je prends mon indépendance, mon autonomie !
35:18 – Non, je ne ferai plus !
35:19 – C'est pas la même chose !
35:20 – Non, on va venir !
35:22 – Il est pas content.
35:23 – Il est parti.
35:24 – Ah, il est vixé.
35:25 – Ah non, mais c'est pas possible !
35:26 – Bon, on fait une pause, alors !
35:27 – Il reviendra vite, on le connaît un peu.
35:29 – Mais non, mais là, il a quitté, il est parti, il est de l'autre côté de la vite, il est dans le…
35:34 – Mais on sait qu'il ne s'est pas boudé.
35:37 – Est-ce que vous pouvez nous parler, au moins ?
35:39 – Non, non, c'est fini, c'est fini !
35:41 – Il est reparti en révis.
35:42 – Tant n'est marre !
35:43 – Allez, on fait 10 minutes ou on ne se parle plus, franchement !
35:44 – Monsieur et Madame Némar ont un fils.
35:46 – Oh non, oh non, stop, stop !
35:48 – Jean !
35:49 – Vous connaissez !
35:51 – Je ne regretterais pas d'être parti !
35:53 – Alors, je le dis, c'est la première fois qu'on le fait, là, depuis le 28 août,
35:57 mais c'était un grand jeu, Monsieur et Madame, ça me fait rire.
36:00 Donc, Monsieur et Madame…
36:02 – Peu plus ! Monsieur et Madame, peu plus, j'en peux plus.
36:04 – Voilà, ça nous amuse, Monsieur et Madame.
36:07 – Non, ça vous amuse, tout seul !
36:09 – Monsieur et Madame Micoton ont une fille.
36:11 – Mylène.
36:12 – Mylène, Mylène Micoton.
36:14 – On va marquer une pause, là, tout de suite.
36:16 – Et Victor sur Europe 1.
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