SMART BOURSE - Emission du jeudi 28 septembre

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Jeudi 28 septembre 2023, SMART BOURSE reçoit Ouissem Barbouchi (Président Fondateur, Obafrica AM) , Valérie Gastaldy (Stratégiste, DaybyDay) , Bastien Drut (Responsable de la stratégie et de la recherche économique, CPR AM) et Axel Botte (Directeur de la stratégie marchés, Ostrum AM)

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00:00 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart pour rester à l'écoute
00:12 des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 17h en direct si vous nous suivez en live
00:16 ou sur vos box à la télévision et en replay ou en podcast bien sûr avec notre plateforme
00:22 bsmart.fr.
00:23 Au sommaire de cette édition ce soir, le premier bilan d'un mois de septembre qui
00:27 s'annonce comme un mois douloureux pour les investisseurs aussi bien sur la partie action
00:31 que la partie obligation avec un trio infernal qui bouscule les équilibres de marché, le
00:38 pétrole, le dollar et les taux qui ne cessent de progresser.
00:42 Le pétrole à 95 dollars, ce sont des prix de marché qu'on a vu aujourd'hui pour le
00:47 baril de Brut Léger Américain, pour le baril de Brent également, l'envolée des taux
00:51 longs sur la partie américaine bien sûr mais sur la partie européenne également
00:56 avec un 10 ans américain à plus de 4,65% désormais, le 30 ans américain est à plus
01:01 de 4,70% et en Europe on trouve un 10 ans allemand qui est très proche désormais des
01:06 3% et plus de 3,5% bien sûr pour le 10 ans français.
01:10 Quant au dollar, il est irrésistiblement haussier et maintient une pression certaine
01:15 sur de grandes parités de devises comme l'euro dollar par exemple qui tente de se stabiliser
01:19 aujourd'hui autour de 1,0550.
01:22 Discussion à suivre avec nos invités de Planète Marché concernant cette situation
01:28 du mois de septembre sur les marchés globaux, ce sera dans un instant.
01:32 Parmi les bonnes nouvelles du jour, il faut quand même saluer la poursuite de la baisse
01:35 de l'inflation en Europe, en zone euro, on aura le chiffre pour l'ensemble de la zone
01:39 euro demain mais les premières indications vont dans le bon sens avec notamment une nouvelle
01:43 marche à la baisse pour l'inflation en Allemagne au mois de septembre qui sur un an est passé
01:47 de 6,4% en août à 4,3% donc pour le mois de septembre grâce à des effets de base
01:53 qui vont encore durer quelques mois peut-être pour la partie européenne.
01:57 La publication de l'inflation pour la France et la zone euro est prévue demain et puis
02:02 pour le quart d'heure thématique de Smart Bourse ce soir, nous sortirons complètement
02:06 des marchés développés pour nous intéresser aux marchés boursiers africains comme nous
02:10 le faisons régulièrement avec Wissem Barbouchi, le président d'Aubafrica Asset Management
02:14 qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
02:17 Nous pourrons saluer avec lui la bonne tenue de la plupart des marchés boursiers africains
02:22 aux trois quarts de cette année 2023.
02:24 Avant d'entamer notre discussion de marché, les infos clés du jour, ces tendances mon
02:39 ami, chaque soir avec Comme Du Bois sur Bismarck.
02:41 La Bourse de Paris réussit à se stabiliser ce jeudi malgré la poursuite de la hausse
02:45 des taux longs, en Allemagne l'inflation a ralenti plus qu'attendu en septembre passant
02:49 de 6,4% sur un an en août à 4,3% sur un an en septembre en données harmonisées et
02:56 descend ainsi à son plus bas niveau depuis février 2022.
02:59 En Espagne au contraire, l'inflation a connu une nouvelle accélération en septembre pour
03:03 atteindre 3,2% sur un an contre 2,4% sur un an le mois précédent en données harmonisées.
03:09 Du côté des Etats-Unis, les investisseurs continuent de digérer les propos tenus hier
03:13 par le président de la fête de Minéapolis, Nile Kachkari, qui a indiqué mercredi qu'il
03:18 n'était pas certain que la Banque Centrale ait suffisamment augmenté ses taux pour maîtriser
03:22 l'inflation.
03:23 Du côté des valeurs, Total Energy progresse ce jeudi jusqu'à 1,8% au cours de la séance.
03:28 Le groupe profite toujours de la hausse des prix du pétrole et marque un nouveau record
03:31 en bourse à 64,55 euros l'action.
03:34 De son côté, Beneteau chute jusqu'à 13,4% au cours de la séance.
03:38 Le constructeur de bateaux confirme qu'il anticipe des résultats records pour cette
03:42 année, mais prévient que l'année prochaine sera une année de déstockage des concessionnaires.
03:46 Suite à ces annonces, la note du constructeur a été dégradée à accumuler par la société
03:50 J.B.
03:51 Dupont.
03:52 A Londres, Ryanair recule de plus de 3% au cours de la séance après que la compagnie
03:56 aérienne ait annoncé qu'elle réduirait ses vols prévus cet hiver en raison de retard
04:00 de livraison d'avions fabriqués par Boeing.
04:02 Demain, un côté statistique, les investisseurs prennent reconnaissance des données d'inflation
04:06 pour le mois de septembre pour la France et l'ensemble de la zone euro.
04:09 Tendance mon ami, chaque soir le résumé de la séance avec Comme Dubois qui nous accompagne
04:15 dans Smartbourse sur Bsmart.
04:16 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
04:30 Valérie Gasteldi est avec nous ce soir, stratégiste de Debaidé.
04:32 Bonsoir Valérie.
04:33 Bonsoir Grégoire.
04:34 Merci d'être là.
04:35 Merci à Axel Bode d'être à nos côtés également.
04:37 Bonsoir Axel.
04:38 Bonsoir Gérard.
04:39 Vous êtes responsable de la stratégie de marché d'Ostrom Asset Management.
04:41 Et Bastien Dru avec nous également au plateau.
04:43 Bonsoir Bastien.
04:44 Ravi de vous avoir ce soir.
04:45 Vous êtes responsable de la stratégie de la recherche économique de CPR Asset Management.
04:48 Le mois de septembre tient ses promesses sur les marchés.
04:51 On sait que c'est toujours un mois un peu particulier avec des effets de saisonnalité
04:55 peut-être qui joue d'ailleurs en ce moment.
04:57 Il faut qu'on parle des taux et notamment des taux longs.
04:59 Bastien, autant en 2022, l'histoire de la courbe des taux en 2022 était marquée par
05:05 l'envolée des taux courts sous l'effet de l'agressivité des banques centrales et des
05:10 hausses de taux directeurs continues, violentes, intenses tout au long de 2022.
05:16 Autant l'histoire de la courbe des taux notamment aux Etats-Unis en cette fin de trimestre 2023
05:20 est marquée par la poursuite de l'envolée des taux longs réels, 10 ans, 30 ans, alors
05:27 même que les taux courts restent plutôt stables aujourd'hui.
05:30 Oui, donc 2022 c'est vraiment l'inversion de la courbe des taux.
05:34 Là on a ce qu'on appelle un bear steepening avec des taux longs qui remontent.
05:37 Juste pour expliquer parce que le marché obligataire corrige et on corrige beaucoup
05:44 plus sur la partie longue, c'est ça, qui donne un effet de repentification de cette
05:48 partie longue.
05:49 On a une courbe des taux qui est toujours inversée mais qui est de moins en moins inversée,
05:52 en tout cas moins que ce qu'on avait en 2022.
05:54 Alors les raisons de ça, il y en a plein.
05:56 On ne va pas forcément revenir sur la Fed ou avec le dernier OFOMC où l'idée c'était
06:00 un peu le hire for longer qui avait été un peu présenté par Jerome Powell.
06:06 Mais après, il y a tout un tas de facteurs, il y a des facteurs structurels, conjoncturels.
06:10 Dans les facteurs structurels, il y a quand même la dégradation des finances publiques
06:15 américaines parce que si la croissance américaine s'est aussi bien tenue ces deux ou trois
06:19 dernières années, c'est quand même largement grâce à la politique budgétaire.
06:22 Et aujourd'hui, en fin de cycle, alors que normalement en fin de cycle, quand on a un
06:26 taux de chômage qui est bas, on a un déficit qui est plutôt bas aussi, or là on a un
06:31 déficit public qui est aux alentours de 8 à 9% du PIB avant même une éventuelle récession.
06:35 Donc on n'a même pas imaginé ce que ça donnerait dans une récession.
06:38 Et ça, ça s'ajoute au quantitative tightening de la Fed, le fait que la Fed a réduit son
06:45 bilan, c'est-à-dire remet sur le marché un certain nombre de titres de maturité
06:48 longue.
06:49 Et tout ça fait que le Trésor américain, lui, doit émettre de plus en plus des quantités
06:53 très importantes de titres de maturité longue, et là encore une fois, c'est en
06:56 train de remonter avant même une récession, ce qui n'est pas du tout quelque chose qui
07:01 est habituel.
07:02 Donc ça, ça participe un petit peu à ce mouvement de hausse des taux longs.
07:07 Après, il y a des facteurs peut-être plus conjoncturels, où le conjoncturel se mélange
07:10 avec le structurel, comme par exemple le shutdown, l'éventuel shutdown, qui est quand même
07:16 très probable.
07:17 Et là, il y a quand même des menaces des agences de notations, notamment de Modi,
07:21 qui indiquait qu'il pourrait dégrader la note des États-Unis.
07:23 On a vu que, quand ça avait été le cas pour Fitch, ça avait quand même provoqué
07:27 un peu un mouvement de hausse des taux longs américain.
07:30 Et ça, ça vient aussi participer à ce mouvement-là.
07:34 Après, on peut encore ajouter d'autres arguments, comme par exemple ce qui se passe
07:39 au niveau de la Chine, les sorties de capitaux de la Chine, le fait que les autorités aient
07:43 peut-être un peu de mal à contrôler les sorties de capitaux, et donc ça devise, et
07:48 ça peut induire, on n'a pas vraiment de chiffres très clairs, très durs là-dessus,
07:53 mais ça peut induire les autorités chinoises à peut-être vendre un peu de titres de maturité
07:57 longue, en tout cas ne plus en acheter, et ça fait un gros acheteur de moins pour la
08:01 titre du Trésor, et tout ça fait qu'on a des taux longs qui montent aujourd'hui beaucoup.
08:05 Après, la question, c'est jusqu'où ça va.
08:07 Là, c'est quand même très difficile de répondre.
08:09 On a un peu l'impression que le marché est en train d'aller frapper à la porte de Jérôme
08:13 Poel pour lui demander quand est-ce qu'on s'arrête maintenant.
08:17 Est-ce que le mouvement, alors après c'est aussi des enjeux un peu techniques de marché,
08:20 on pourra décrire ça, mais le mouvement, je ne parle pas d'affolement, mais il y a
08:25 un peu de vitesse quand même dans la hausse des taux longs, et puis surtout un mouvement
08:27 continu, sans aucune pause, sans aucune respiration, ça fait 5 mois de continu que les taux longs
08:34 américains montent, et le mois de septembre va avoir 50-60 points de voie de hausse de
08:38 taux longs aux Etats-Unis sur un mois.
08:41 Alors ce n'est pas un krach obligataire, mais ça y ressemble un peu.
08:45 Pourquoi ? C'est une sorte de mini krach obligataire, là, rien que le mois de septembre, le fait
08:48 que les taux de 10 ans prennent maintenant plus de 50 points de base aujourd'hui, ça
08:53 montre quand même un mouvement qui est très violent, qui est tout à fait remarquable.
08:57 Jérôme Poel avait dit en conférence de presse que c'était l'un des éléments qui pouvaient
09:03 être un risque négatif pour la croissance, et ça va l'être encore plus maintenant que
09:09 les taux ont encore un peu monté.
09:10 Là, dans les chiffres du jour, il y avait les ventes de logements en attente aux Etats-Unis,
09:15 c'est le plus bas historique.
09:16 Donc ça veut dire que sur les mois qui arrivent, on aura des ventes de logements qui vont encore
09:20 baisser, on est déjà sur des niveaux qui étaient extrêmement bas vers les plus bas
09:23 de ces 20 dernières années, et ça va continuer.
09:25 Donc dans un certain sens, même s'il n'y a pas eu de récession cette année, la Fed
09:30 a quand même réussi à obtenir certaines des choses qu'elle voulait, on a quand même
09:33 un vrai ralentissement de l'inflation, du marché du travail, mais aussi le marché
09:36 immobilier avec le fait que les transactions aujourd'hui sont extrêmement basses.
09:41 Personne ne veut vendre, personne ne veut se réengager sur un nouveau mortgage à plus
09:44 de 7%, etc.
09:45 Tout est bloqué pour l'instant.
09:48 C'est la question, Axel, est-ce que ce qu'on voit sur la partie longue de la courbe obligataire
09:53 américaine, avec des taux réels, long terme, à plus de 2%, on casse quand même des niveaux.
09:58 Alors rien de dramatique peut-être dans l'absolu d'un point de vue historique, mais quand
10:01 même, on n'a pas vécu ça depuis longtemps.
10:03 Est-ce que ça fait encore partie de ce que veut voir la réserve fédérale américaine ?
10:06 Oui, je pense que le début, peut-être que c'est insuffisant par rapport à ce qu'il
10:12 voudrait pour réellement freiner le crédit parce que le biais par lequel la Fed affecte
10:19 l'économie, ce n'est pas par les conditions de crédit.
10:23 Quand on regarde l'évolution des spreads à yield, des spreads de crédit depuis le
10:27 début de l'année, ça ne va pas dans ce sens-là.
10:29 Quand on regarde les flux hebdomadaires de crédit qu'on a sur le crédit bancaire,
10:35 hormis l'épisode SVB qui a duré quelques semaines, en fait, il n'y a pas eu de rupture.
10:39 Et c'est reparti même à la hausse.
10:41 On a un léger ralentissement du crédit conso, mais rien de vraiment convaincant.
10:47 Est-ce que la politique monétaire est suffisamment serrée pour ralentir l'économie ? On a
10:55 été quand même surpris par la vigueur de l'économie depuis le début de l'année.
10:59 Est-ce que le resserrement aussi violent puisse-t-il paraître, en comparaisons des six crédits
11:04 qui étaient suffisants dans la configuration actuelle ?
11:06 La configuration actuelle, à mon avis, ce n'est pas évident.
11:10 Ça veut dire qu'il faut continuer de relever les taux réels.
11:14 Les taux réels à 10 ans sont au-delà de 2.
11:15 Les taux réels à 2 ans, quand on regarde le marché de TIPS, sont au-delà de 3, 3 à 3,25.
11:19 Donc là, peut-être que ça va commencer à un moment à impacter l'économie.
11:26 Il va falloir essayer maintenant d'en faire deux temps.
11:28 Combien de temps on reste à ces niveaux-là ?
11:31 Là où je différerais de l'analyse de Bastien, c'est que sur l'immobilier, on a peut-être
11:40 effectivement renchéré énormément le crédit.
11:42 Les mortgages sont au-delà de 7%.
11:44 Le problème, c'est qu'on l'a fait dans une situation où il n'y a pas de stock, où la
11:48 construction est insuffisante, où le déficit d'offres est tel depuis des années que finalement
11:54 un tout petit peu de demande suffit incrémentalement à faire monter les prix.
11:59 On a vu les prix juillet, SNPK Schiller.
12:02 Schiller, mais aussi l'indicateur du régulateur du secteur qui remonte depuis 6-8 mois maintenant.
12:11 Donc ça, c'est une vraie question parce que c'est un des leviers essentiels sur lesquels
12:16 la Fed peut agir.
12:17 La Fed n'agit pas sur tous les secteurs de la demande, mais uniquement sur ce qui est
12:20 sensible au taux d'intérêt.
12:21 Et là, on peut considérer qu'ils n'ont pas eu suffisamment d'impact, malgré le niveau
12:26 des transactions qui est très faible, mais aussi parce qu'il n'y a pas de stock.
12:31 C'est là peut-être un des manquements dans la politique de la Fed.
12:38 On est dans la stratégie du higher for longer.
12:41 Higher for longer, moi j'entends l'idée d'un plateau.
12:43 Là, on parle de taux réels qui n'arrêtent pas de progresser.
12:46 C'est-à-dire qu'on est encore dans une phase d'augmentation de la restriction monétaire,
12:52 quand bien même les taux directeurs de la Fed ne bougent plus.
12:54 Ce n'est pas un plateau encore.
12:56 Ce n'est pas un plateau et puis c'est amplifié par la dynamique de désinflation qu'on a
13:00 connue depuis quelques mois.
13:03 Avec les risques sur le prix du pétrole, les conflits sociaux, les tensions résiduelles
13:09 qu'on a sur le marché du travail, on peut avoir aussi une reprise de l'inflation.
13:13 C'est contre ça que Powell doit se prémunir aujourd'hui.
13:17 C'est des faits de stop and go des années 70.
13:19 Il faudra être très vigilant là-dessus.
13:22 D'autant qu'il projette un scénario de croissance qu'on n'avait pas forcément en tête,
13:26 que la Fed elle-même n'avait pas en tête encore il y a trois mois pour 2024.
13:29 Il n'y a plus de récession nulle part et c'est un soft landing assez solide.
13:35 C'est un soft landing.
13:36 On projette une période de croissance d'à peu près 1% de croissance annualisée au Q4 T1
13:41 et puis ensuite une reprise.
13:44 C'est une année d'élections.
13:45 La petite budgétaire a priori n'a pas de raison d'être forcément très restrictive l'année prochaine.
13:50 On va être dans ce schéma-là si ça tient.
13:54 D'ailleurs la coordination de la politique monétaire et budgétaire,
13:58 si le budget reste aussi expansionniste,
14:00 c'est la porte ouverte à davantage de resserrement monétaire.
14:03 Normalement pour préserver un petit peu l'équilibre et la cohérence des politiques publiques.
14:09 C'est vraiment ce jeu qui est mal appréhendé par le marché.
14:14 Mais higher for longer pour ceux qui étaient là en 2006,
14:17 qui ont survécu à des conséquences de 2006,
14:23 c'est exactement le vocab qui était utilisé à l'époque.
14:26 À l'époque Greenspan avait maintenu les taux jusqu'à 5,25
14:32 et puis il a refilé le bébé à Berdyncki.
14:35 Mais la courbe était inversée, le 10 ans était autour des 4,5.
14:39 Le 2 ans était plus bas parce que le marché était plus...
14:42 Et les taux étaient plus bas pour d'autres raisons.
14:45 Il y avait le recyclage d'excédents courants des émergents qui appuyait à la baisse les taux.
14:50 La courbe était inversée et vous avez un moment, un sell-off,
14:53 qui nous ramène au niveau des Fed Funds sur le 10 ans.
14:55 Et c'est ce type de krach qui est un petit peu insidieux depuis le début de l'année,
15:01 qui peut toujours survenir et nous ramener le 10 ans au niveau des Fed Funds
15:05 qui feraient 100 BP encore plus haut.
15:06 Il manque la vitesse pour que ce soit un krach,
15:08 mais c'est quand même le sens qu'on prend pour l'instant.
15:11 C'est le sens qu'on prend, la désinversion de la courbe.
15:12 Je pense que c'est peut-être l'événement, ce type de krach,
15:16 qui modifiera l'économie sur 2024.
15:18 Il y a un moment où ça risque de lâcher.
15:22 - 50-30 ans n'est plus inversé aux Etats-Unis.
15:25 Il y a une partie de courbe qui est plus inversée par rapport à la partie de...
15:29 - De l'allocation, c'est la même question depuis le début de l'année.
15:31 Comment vous battez le cash ?
15:33 - Bon, on va y revenir.
15:35 C'est vrai, j'aurais dû poser cette question tous les jours.
15:39 Valéry, vos commentaires.
15:40 - D'un point de vue de marché, avec votre analyse du marché,
15:44 comment vous regardez ce qui se passe ?
15:45 J'appelle ça le trio infernal, désormais,
15:47 parce qu'on a l'impression que tout tourne un peu ensemble,
15:51 entre le pétrole qui revient à 95 dollars,
15:54 les taux américains, les taux longs réels qui continuent de s'envoler,
15:59 et le dollar irrésistiblement haussier,
16:02 avec des phénomènes de mouvements assez linéaires.
16:05 Il n'y a pas de pause dans ces tendances.
16:07 Ça met de la pression, on le sent.
16:09 - Pour le moment, je dirais que la pression,
16:11 elle ne se fait pas trop de ressentir encore,
16:13 parce que justement, les mouvements restent assez ordonnés,
16:15 sur les taux, peut-être que sur la dernière semaine,
16:19 ou sur les 10 derniers jours,
16:21 on a eu une toute petite accélération haussière.
16:23 Si on regarde toutes les mesures de volatilité historique,
16:27 on est très bas.
16:29 Oui, on est remonté en taux,
16:33 pas dans des proportions qui sont beaucoup plus importantes
16:35 que les hausses précédentes qu'on a eues au cours de 2023,
16:37 un peu plus maintenant,
16:39 mais depuis peu de temps,
16:41 depuis qu'on a renforcé les plus bas en gros,
16:43 enfin les plus hauts en taux, les plus bas en bonnes.
16:45 - Oui, oui.
16:47 - Mais ce n'est pas encore...
16:49 Moi, je pense que les gens ne sont pas encore franchement déstabilisés.
16:53 - D'accord.
16:55 Il n'y a pas de panique, là.
16:57 Il n'y a pas trop de stress, au final, dans ce marché.
16:59 - Pour moi, c'est un petit peu...
17:01 Ce qui m'étonne continuellement,
17:03 c'est qu'en fait,
17:05 comme vous le savez,
17:07 ce qui m'intéresse,
17:09 c'est de voir comment les gens réagissent aux événements.
17:11 Ce ne sont pas les événements en eux-mêmes
17:13 qui, pour moi, sont importants.
17:15 Et j'essaie toujours de trouver des mesures
17:19 pour essayer d'évaluer
17:21 le niveau d'inquiétude des investisseurs.
17:25 Une des mesures, bien entendu, de base,
17:27 qui est disponible sur tous les marchés, à peu près,
17:31 c'est les mesures de volatilité implicite.
17:33 Sur les devises,
17:35 les volatilités implicites sont, en gros,
17:39 au plus bas depuis un bon moment.
17:43 - Le dollar n'arrête pas de monter.
17:45 Il n'y a qu'un sens.
17:47 - Oui, mais on est particulièrement bas
17:53 pour un mouvement de cette amplitude-là.
17:57 - Aussi fort.
17:59 Il y a une divergence entre la volatilité...
18:01 - C'est le début du mois d'août,
18:03 parce que le dollar a fait un plus bas...
18:05 - Fin juillet ?
18:07 - Oui, fin juillet, début juillet.
18:09 - C'est peut-être la clôture trimestrielle.
18:15 - Je crois que c'est juin.
18:17 - Et après, il est parti à l'opposé,
18:19 en ligne droite, tout le temps.
18:21 Et la volatilité a baissé pendant tout ce temps-là.
18:25 - En fait, sur un marché de devises,
18:31 la volatilité, c'est toujours compliqué,
18:33 parce qu'il y a toujours une devise qui monte
18:35 pour une devise qui baisse.
18:37 On ne peut pas dire que ça soit lié
18:39 à une baisse d'une devise.
18:41 En revanche, c'est l'effet surprise
18:43 qui doit se retranscrire dans la volatilité.
18:45 Le changement de rythme, justement.
18:47 Est-ce que les gens trouvent qu'ils sont
18:49 confortablement dans leur position
18:51 et qu'ils ne redoutent pas un changement de rythme ?
18:53 - C'est un changement important.
18:55 Une volatilité au plus bas, ça veut dire
18:57 que les gens ne perçoivent pas
18:59 de changement de cadre important.
19:01 Si on regarde ce qui s'est passé sur le dollar
19:03 depuis une bonne année,
19:05 finalement, on est monté, on a baissé,
19:07 on a monté, baissé, monté, baissé, monté, baissé.
19:09 Les gens pensent qu'on reste dans ce cadre d'évolution.
19:11 Hausse, baisse, hausse, baisse, hausse, baisse.
19:13 Sauf que là, le mouvement de hausse,
19:15 il commence à être un petit peu au-delà
19:17 des bornes que l'on avait connues.
19:19 Et on a une situation qui est équivalente
19:21 sur tous les marchés.
19:23 On est exactement dans la même situation partout.
19:25 Que ce soit les actions
19:27 où la volatilité a un petit peu moins baissé,
19:29 les obligations
19:31 où là aussi,
19:33 la volatilité, alors ce n'est pas facile
19:35 la volatilité sur les obligations
19:37 parce qu'il y a beaucoup d'effets d'arbitrage
19:39 entre les taux courts et les taux longs.
19:41 Mais néanmoins,
19:43 l'indicateur synthétique qui s'appelle
19:45 le "move" calculé par Bank of America,
19:47 il était au plus bas
19:49 il y a une semaine.
19:51 Et là, il commence juste à remonter.
19:53 Alors que les taux ont déjà pris 50 dp.
19:55 Et qu'on vient à peine de faire des taux plus bas.
19:57 En fait,
19:59 pour que
20:01 ces taux cessent de monter,
20:03 je me suis encore trempée, j'ai dit "taux, on fait des taux plus bas".
20:05 Oui, les obligations.
20:07 C'est toujours le problème quand on parle "taux, oblig".
20:09 Si sur les obligations,
20:11 on avait dû avoir un point bas
20:13 à ce moment-là, on aurait dû avoir un "move"
20:15 qui devait être déjà très haut.
20:17 On ne l'a pas.
20:19 Donc il va falloir que...
20:21 Le potentiel de vitesse est encore devant nous, sur ces actifs-là.
20:23 Oui, absolument.
20:25 Donc, quand on voit les corrélations actuelles
20:27 qui existent sur les marchés,
20:29 elles peuvent changer à tout moment,
20:31 ça, on ne sait jamais.
20:33 Mais en se projetant dans ce type de corrélation,
20:35 ça veut dire que le dollar poursuit sa hausse
20:37 et que
20:39 a priori, les actions,
20:41 ça ne va quand même pas être facile.
20:43 Le value va peut-être
20:45 rester correct, mais
20:47 tout ce qui est croissance, ça va avoir du mal.
20:49 Donc,
20:51 on voit que les gens n'ont pas encore
20:53 vraiment
20:55 pris ce problème à bras-le-corps.
20:59 Et tout le monde reste confortablement
21:01 dans le scénario qui a été celui
21:03 de 2023, donc un scénario
21:05 très tranquille. Enfin, tranquille,
21:07 sur les grandeurs macro.
21:09 Ça ne bouscule pas encore assez les convictions.
21:11 Non, mais on a un risque.
21:13 Le pétrole,
21:15 il est en train d'arriver sur des niveaux
21:17 qui sont...
21:19 Si on va à 100, ça va faire un petit peu...
21:21 Oui, on le saura, ça je vous confirme.
21:23 Ça, je vous confirme qu'on le saura.
21:25 Le dollarien, il est...
21:27 Il est aussi dans une situation...
21:29 Il est super haut, le dollarien.
21:31 Donc, tout ça,
21:35 personne ne réagit trop.
21:37 Comment vous regardez, Bastien et puis Axel,
21:39 ces nœuds de tension, effectivement,
21:41 ces tendances qui se poursuivent
21:43 ou qui atteignent peut-être
21:45 des niveaux un peu extrêmes ?
21:47 Le pétrole, effectivement,
21:49 dans le jeu des marchés, dans le jeu macro pour 2024,
21:51 c'est un élément qu'on surveille,
21:53 j'imagine. - Alors, je commence ?
21:55 - Oui, oui, vas-y, Bastien, oui, bien sûr.
21:57 - L'un des trucs qui est très originaux
21:59 depuis deux ans,
22:01 c'est la corrélation entre le dollar et le pétrole.
22:03 Parce qu'on a eu pendant
22:05 des décennies, le dollar
22:07 et le pétrole qui étaient anticorrélés.
22:09 L'un a monté, l'autre baissé, inversement.
22:11 La cause de la réalité, elle peut aller dans les deux sens.
22:13 En gros,
22:15 les études académiques montrent qu'il y en a un tiers
22:17 qui disent que ça va dans un sens, un tiers qui disent que ça va dans l'autre sens
22:19 puis un tiers qui dit que ça peut être dans les deux sens.
22:21 Mais bon, bref,
22:23 il y avait une corrélation négative entre
22:25 les deux, entre le pétrole et le dollar,
22:27 et là, on a complètement perdu ça depuis deux ans.
22:29 Et ce que
22:31 vous disiez, c'est que le dollar
22:33 a monté quand même pas mal
22:35 depuis deux mois, le pétrole aussi,
22:37 et en même temps, les deux ont monté en même temps.
22:39 Et on se retrouve avec un dollar
22:41 qui est assez cher et un pétrole qui est assez
22:43 cher en même temps, et ça,
22:45 c'est assez inédit quand même
22:47 si on va chercher même très loin
22:49 dans la période historique. Et ça, c'est un problème
22:51 pour qui ? C'est un problème pour l'Europe et pour le Japon,
22:53 notamment, et aussi un petit peu pour la Chine.
22:55 Parce qu'eux voient
22:57 leur devise en train de se déprécier par rapport
22:59 au dollar et le pétrole qui est en train
23:01 de monter, le pétrole qui est en dollar qui est en train de monter.
23:03 Donc ça fait une sorte de double peine pour eux.
23:05 Et quand on regarde, quand on calcule
23:07 par exemple le pétrole en euros
23:09 ou le pétrole en yens,
23:11 on n'est pas au plus haut historique, mais
23:13 on est vraiment en train de revenir sur des niveaux qui sont très
23:15 élevés. Et même quand on...
23:17 Du coup, quand on regarde l'historique de prix
23:19 à la pompe en Europe ou en France,
23:21 on voit qu'on n'est plus forcément très très loin
23:23 des plus hauts historiques. Donc, c'est...
23:25 - Même pour le pétrole consommé par les ménages,
23:27 la proportion par rapport au revenu disponible
23:29 pèse moins qu'il y a
23:31 10, 15 ou 20 ans.
23:33 C'est-à-dire que, bon, la... - Mais effectivement !
23:35 - L'intensité énergétique,
23:37 finalement, de la consommation, elle est peut-être moins forte,
23:39 mais quand même, on a
23:41 aujourd'hui des prix à la pompe
23:43 qui augmentent de toute façon sensible
23:45 pour l'Europe, pour
23:47 le Japon encore plus.
23:49 Et ça, c'est pas encore
23:51 complètement un problème pour l'inflation, parce que
23:53 comme on le disait tout à l'heure, il y a des effets de base
23:55 qui sont un petit peu différents
23:57 pour l'Europe.
23:59 Le pic pour les prix
24:01 énergétiques, le CPI énergie
24:03 de la zone euro, le pic, c'était en octobre 2022.
24:05 - D'accord. - Et ça veut dire que
24:07 les effets de base vont continuer à être encore un peu plus favorables
24:09 jusqu'au chiffre d'octobre,
24:11 qui sera publié, donc, fin octobre.
24:13 Et après, les effets
24:15 de base deviendront... - S'annuleront. - Moins...
24:17 - Bien sûr, moins favorables. - Nettement moins favorables.
24:19 En revanche, donc, même si c'est pas forcément
24:21 un problème direct pour l'inflation... - Ça peut l'être pour la croissance.
24:23 - Ça l'est pour le pouvoir d'achat.
24:25 Et le gros problème de l'Europe,
24:27 c'est le pouvoir d'achat et la consommation, qui sont vraiment
24:29 en berne actuellement,
24:31 notamment en Allemagne,
24:33 ou même en France, on voit que c'est... - Ça peut...
24:35 Ça accroît le risque de récession,
24:37 pour dire les choses de manière... - Oui, fermement.
24:39 - Simple. - Oui, oui.
24:41 - Oui, oui, oui, oui, c'est complètement récessionniste.
24:43 - Oui. - Complètement.
24:45 - Sur ces actifs, pétrole,
24:47 Tho en a parlé, mais le dollar
24:49 aussi, alors voilà, tout se tient.
24:51 Axel...
24:53 Encore une fois, qu'il ait la limite, effectivement,
24:55 de ces mouvements...
24:57 - La limite sur le pétrole, je pense
24:59 qu'elle est assez haute, c'est-à-dire que
25:01 on a été un petit peu
25:03 aveuglé par la politique de Biden,
25:05 de mettre un million de barils du jour sur le marché
25:07 pendant tout 2022. - Oubliez ça.
25:09 - Et l'enjeu des mid-term,
25:11 et quand vous mettez
25:13 pendant 6 mois un million de barils du jour, c'est à peu près
25:15 1% de la production mondiale
25:17 de pétrole, vous changez
25:19 l'équilibre du marché, sauf que maintenant,
25:21 on est sur l'os, c'est-à-dire que quand on regarde
25:23 les stocks stratégiques, on est à
25:25 370 millions de barils,
25:27 je pense, ce qui fait
25:29 pas grand-chose en termes de... - Ça a été vidé
25:31 de 60%, c'est ça, c'est ce que j'ai vu.
25:33 - Donc on est sur l'os, ce qui veut dire
25:35 que maintenant, l'État fédéral va être acheteur
25:37 à des milliers de pétrole. Il va falloir les reconstituer.
25:39 - 70, 80 dollars, c'était le prix qu'ils
25:41 avaient indiqué, je crois que c'est ça.
25:43 - Ils espéraient... - C'est raté !
25:45 - C'est raté !
25:47 Et donc,
25:49 non seulement ça aura sans doute un coût budgétaire,
25:51 qu'il ne faut pas négliger,
25:53 mais en plus, on aura
25:55 non pas juste une situation de stock
25:57 tendu qui fait monter les prix
25:59 à bref échéance, les prix courants,
26:01 mais probablement un nouvel équilibre
26:03 sur le marché du pétrole. Et ce,
26:05 malgré la production américaine
26:07 qui monte, malgré
26:09 la montée de quasiment
26:11 400 000 barils/jour en quelques semaines. Là, on est passé
26:13 de 12,4 millions à 12,8 millions,
26:15 quasiment les plus hauts historiques sur le pétrole,
26:17 proprement dit.
26:19 Mais bon,
26:21 on le sait depuis des années que le marché du pétrole
26:23 ne peut pas s'équilibrer sans croissance forte du shale.
26:25 Et donc,
26:27 là pour le coup, ces producteurs
26:29 ont été échaudés par 2020, échaudés avant
26:31 par 2015, sont beaucoup plus prudents
26:33 dans leur politique d'expansion.
26:35 Et d'ailleurs... - Les cash flows plutôt
26:37 que les capex, c'est ce qu'ils disent depuis longtemps maintenant.
26:39 - Les cash flows plutôt que les capex,
26:41 et surtout,
26:43 des rémunérations
26:45 pour le top management de ces boîtes qui sont plus
26:47 indexées sur la croissance,
26:49 plutôt sur la rentabilité. - Il n'y a plus d'incitation à croître.
26:51 - Ça change beaucoup de choses.
26:53 Donc, on est sur
26:55 un trend d'expansion beaucoup plus
26:57 faible. - Modéré.
26:59 - Je pense que ça joue énormément
27:01 dans l'appréhension des enjeux
27:03 ESG aux Etats-Unis, qui sont clairement
27:05 infléchis, qui n'étaient déjà pas très
27:07 importants, mais qui sont clairement
27:09 infléchis. Donc,
27:11 on a, je pense, cette prise
27:13 de conscience que ça va coincer
27:15 sur le prix du pétrole. La deuxième chose qui fait très
27:17 peur sur le prix du pétrole, c'est que pendant tout
27:19 le début de l'année, beaucoup d'hedge funds ont perdu
27:21 beaucoup d'argent sur le pétrole.
27:23 En regardant cet équilibre, en étant
27:25 long, mais en voyant
27:27 les positions longues spéculatives
27:29 être débouclées sur les CTA qui sortaient,
27:31 certains de fonds. Aujourd'hui,
27:33 là aussi, on est...
27:35 La position nette longue spéculative
27:37 a peut-être été divisée par 4. Donc, il y a
27:39 un potentiel pour que cette
27:41 thématique revienne. - C'est un vrai pain in trade.
27:43 - C'est ça. - Les 30% d'os du pétrole
27:45 cet été, c'est un pain in trade pour beaucoup d'investisseurs.
27:47 - Pour beaucoup de gens. Et maintenant,
27:49 il y a beaucoup de gens qui vont courir
27:51 derrière, je pense. Et qui peuvent
27:53 rajouter à cette...
27:55 à cette...
27:57 amplifier le mouvement sur le marché du pétrole.
27:59 - Est-ce que les Saoudiens peuvent tenir ?
28:01 Si c'est ça la clé. Est-ce que les Saoudiens,
28:03 avec les coupes de production qu'ils ont prolongées
28:05 de 3 mois d'un coup, est-ce qu'ils peuvent
28:07 tenir ? Ou est-ce qu'à un moment, tout le monde le sait,
28:09 est-ce qu'à un moment, le prix peut détruire la demande ?
28:11 Alors, vous dites, ce prix qui détruira
28:13 la demande est peut-être éloigné
28:15 aujourd'hui. Est-ce que les Saoudiens
28:17 peuvent tenir encore ?
28:19 Est-ce que l'équilibre leur convient aujourd'hui ?
28:21 - Alors, on peut détruire la demande
28:23 et avoir néanmoins
28:25 envie de reconstituer un petit peu les stocks.
28:27 C'est un petit peu cet équilibre-là.
28:29 Ce qui est, je pense, ce qui va à l'encontre
28:31 de cet argument, c'est que cette remontée
28:33 du pétrole, elle se fait avec une croissance
28:35 chinoise extrêmement médiocre.
28:37 Et du 0,1+
28:39 en Europe. Donc,
28:41 si jamais on a un petit peu
28:43 de croissance dans ces deux zones... - Ah, ben c'est ça !
28:45 Comme pour l'immobilier, si
28:47 la moindre demande supplémentaire, ça va
28:49 accroître. - La demande supplémentaire va avoir un impact sur les prix
28:51 qui risque d'être très important.
28:53 Donc, moi, je...
28:55 Ce que je pense,
28:57 je disais en préambule, je pense que
28:59 l'asymétrie des risques sur l'inflation reste quand même
29:01 toujours à la hausse, pour des raisons
29:03 de ce type.
29:05 Donc,
29:07 est-ce qu'il faudra couper l'herbe sous le pied des Saoudiens
29:09 en provoquant une récession
29:11 et d'autoriser de faire baisser le prix du baril ?
29:13 Ou alors trouver
29:15 un autre équilibre sur le marché
29:17 du prix du pétrole avec une pression plus forte ?
29:19 Mais tu n'as pas l'air d'en prendre le chemin.
29:21 - Valérie, je reprends. Tout ça peut-être pour l'idée
29:23 qu'il n'y a pas encore assez de vitesse, peut-être,
29:25 dans ces mouvements de marché. Enfin, en tout cas, que le gros de la vitesse
29:27 est peut-être encore à venir.
29:29 Ce qui est marquant, quand même,
29:31 c'est la résistance
29:33 des marchés actions.
29:35 Je l'avais dit, ça tourne ! Mais quand même,
29:37 on a baissé de quoi ? 3, 4 % ?
29:39 À peine, sur les grands indices.
29:41 En Europe, on a résisté à 20 % de baisse du luxe.
29:43 Aux Etats-Unis,
29:45 on a résisté, là aussi, au derating
29:47 de quelques grosses valeurs du
29:49 Nasdaq. Voilà, les indices
29:51 ne sont plus sur tout à fait leur sommet,
29:53 mais quand même.
29:55 - Alors, il y a un an,
29:57 ou un peu plus d'un an,
29:59 tout le monde était super négatif.
30:01 Tout le monde s'attendait à une récession.
30:03 Donc, on a attaqué
30:05 l'année 2023
30:07 avec une majorité des investisseurs
30:09 qui étaient sous-exposés
30:11 aux marchés actions.
30:13 Et qui, finalement,
30:15 après un premier trimestre, où on a eu des résultats
30:17 qui étaient nettement
30:19 meilleurs que redoutés,
30:21 des mesures,
30:23 un chômage, une inflation,
30:25 plein de choses qui ne témoignaient pas
30:27 de ce qui était attendu.
30:29 Les expositions sont remontées, peu à peu,
30:31 forcément. Parce qu'on ne peut pas...
30:33 - Ah oui, le pain-in-the-head !
30:35 - Ce fameux débat qui est, finalement,
30:37 la récession américaine,
30:39 elle ne va pas forcément avoir lieu.
30:41 La Fed remonte ses anticipations pour 2023,
30:43 pour 2024, etc. Bref.
30:45 Donc, on n'a plus
30:47 un marché qui est sous-exposé,
30:49 a priori. Je ne pense pas que
30:51 les gens soient surexposés
30:53 en masse non plus. Ce n'est pas ce que je
30:55 constate non plus dans
30:57 les données, a priori. - Neutre. Maintenant,
30:59 tout le monde dit "je suis neutre".
31:01 - Plutôt assez neutre, effectivement. Mais c'est neutre,
31:03 et les indices sont
31:05 partout dans des
31:07 consolidations,
31:09 disons, parce qu'on n'a pas
31:11 encore franchi aucun des sommets
31:13 de 2021 en 2022,
31:15 selon les secteurs, selon les valeurs.
31:17 Enfin, il y a quelques valeurs qui ont franchi leur précédent sommet,
31:19 mais on les compte un petit peu sur...
31:21 Elles ne sont pas très nombreuses. En secteur,
31:23 en tout cas, ce n'est pas très nombreux.
31:25 Donc,
31:27 on a beaucoup de gens qui
31:29 sont entrés dans le marché
31:31 forcés, quoi,
31:33 pour suivre, parce qu'ils ne peuvent pas
31:35 se permettre d'être trop sous-exposés.
31:37 Et ça, c'est la pire
31:39 des positions pour changer d'avis.
31:41 Parce que
31:43 il n'y a aucune raison
31:45 qu'ils vont vraiment
31:47 vous donner tort,
31:49 vu qu'on fait quelque chose,
31:51 on n'est pas vraiment d'accord avec ce qu'on fait.
31:53 En fait, les gens sont
31:55 coincés dans la situation actuelle.
31:57 Je pense que c'est ce que l'on voit
31:59 sur ces marchés actions.
32:01 C'est des gens qui attendent. Pendant l'année,
32:03 il y a eu beaucoup de remarques comme quoi
32:05 la tech, c'est super,
32:07 le luxe, c'est super, ça gagne tout le temps,
32:09 ils vendent tout le temps plus,
32:11 ils peuvent tout le temps monter les prix, etc.
32:13 On a eu des discours qui étaient
32:15 un petit peu
32:17 très, très enthousiastes.
32:19 Voilà. On a eu, bien entendu,
32:21 l'intelligence artificielle aussi,
32:23 qui a bouleversé le monde de la technologie.
32:25 Donc, peut-être
32:27 des pics d'enthousiasme sur ces secteurs
32:29 clés des indices
32:31 pour les Etats-Unis et pour l'Europe.
32:33 - Il y a eu des poches d'euphorie quand même,
32:35 comme ça, ici et là. - Il y a eu des poches d'euphorie sectorielles.
32:37 Comme on avait eu des poches d'euphorie l'année
32:39 2021, etc.
32:41 Et en fait, tout ça,
32:45 ça fait que
32:47 on est condamné
32:49 à baisser
32:51 à un moment donné.
32:53 On peut rester sans rien faire,
32:55 remonter un tout petit peu,
32:57 mais on va se prendre une claque.
32:59 Pour moi,
33:01 il n'y a pas d'issue
33:03 différente.
33:05 - C'est l'issue la plus probable.
33:07 - Ou alors, il va vraiment falloir, sinon,
33:09 beaucoup, beaucoup de temps pour qu'on aille
33:11 sectoriellement purger
33:13 les portefeuilles.
33:15 - Mais votre expérience vous fait dire que... - Ça, c'est six mois.
33:17 - Oui, c'est ça. Il y a quand même une chance que ça se fasse plus vite
33:19 qu'un scénario
33:21 de six mois de distribution
33:23 ou de consolidation. - Il faut acheter
33:25 de la dette corporate, le high yield,
33:27 c'est super. Je regarde l'évolution
33:29 du high yield qui s'y prie quand même
33:31 toute la hausse de taux, quoi. Même si
33:33 les spreads sont corrects. - Les spreads sont serrés, oui.
33:35 - Je suis
33:37 juste un tout petit peu
33:39 sceptique.
33:41 - Et du coup, s'il faut aller dans un...
33:43 - C'est un peu comme le luxe, ça marche tout le temps.
33:45 Vous vous rendez compte que les taux sont montés et les spreads
33:47 ne sont pas écartés. C'est vrai, c'est ça. - Quand 100% des gens
33:49 pensent que ça marche tout le temps, oui.
33:51 - Normalement, quand les taux remontent,
33:53 le high yield ne se passe pas écarté. - S'il faut décrire un scénario
33:55 alors de la claque, comme
33:57 vous dites, Valérie,
33:59 je veux dire, quel niveau
34:01 il faut avoir ? - Les band range,
34:03 c'est moins de 10,15. - D'accord.
34:05 Non mais je veux dire, il faut aller... Moi, je pensais
34:07 au niveau, au point bas de 2022.
34:09 - Oui, c'est ça. - Ah, c'est ça. - Bah oui.
34:11 - D'accord. Parce qu'ils sont quand même loin
34:13 en dessous de nous, les points bas de 2022.
34:15 - Oui. - Oui. D'accord.
34:17 - Oui, en fait,
34:19 personne n'a tort et personne n'a
34:21 raison, actuellement. Parce qu'on
34:23 ne sait pas encore. Cette
34:25 récession, elle n'existe pas.
34:27 Il n'y a pas franchement de croissance non plus.
34:29 On est dans un truc qui est mou.
34:31 Donc, sur les indices, là, on est
34:33 allé dans un extrait où tout le monde se dit,
34:35 finalement, il faut voir les côtés positifs.
34:37 On peut aller dans l'autre extrême, qui est
34:39 il faut voir les côtés négatifs. Et ça, ça va nous renvoyer
34:41 sur le bas du range. Enfin,
34:43 pour moi, c'est...
34:45 C'est mon cadre
34:47 de travail. - Oui, j'entends. - Bien entendu.
34:49 J'ajuste. Parce qu'en fait, tout cela, ça va dépendre
34:51 de la vitesse à laquelle le sentiment s'ajuste.
34:53 - D'accord. Je comprends. - Mais pour le moment,
34:55 le sentiment, il bouge super doucement.
34:57 Même en Europe, là, les gens ont
34:59 acheté la récente baisse sur les indices
35:01 européens. - Bah oui.
35:03 - Ah bah oui, bah... - Non, mais il n'y a pas d'émotion
35:05 forte. Il n'y a pas encore d'émotion suffisamment forte.
35:07 - Non, les plans continuent à être contrariants.
35:09 Donc, c'est pas...
35:11 - Sur la résistance des actions, comment on
35:13 explique ce phénomène
35:15 aujourd'hui, Christian ? - Ah bah, c'est quand même
35:17 largement parce que... Enfin, c'est
35:19 la même cause que le "hire for longer",
35:21 quoi. C'est le fait que
35:23 il y a le narratif
35:25 du soft landing qui s'est
35:27 vraiment mis en place, que rien ne craque,
35:29 quoi. Mais après, la situation est complètement paradoxale
35:31 parce que c'est une sorte de
35:33 stagflation, mais
35:35 complètement adulcorée. C'est-à-dire que
35:37 stagflation, en années 70, c'était une inflation qui
35:39 était très élevée, avec un taux
35:41 de chômage qui montait beaucoup, puis une croissance
35:43 qui, de temps en temps, était un peu vraiment négative.
35:45 Là, l'inflation est très élevée,
35:47 mais on n'a pas la croissance qui
35:49 passe vraiment au territoire négatif, puis on n'a pas
35:51 l'inflation qui... Pardon, le chômage qui monte
35:53 vraiment. Ça monte un petit peu, quand même,
35:55 à droite, à gauche. Si on regarde,
35:57 je sais pas, le Royaume-Uni, l'Australie,
35:59 différents pays européens,
36:01 on voit quand même des petites évolutions,
36:03 mais c'est pas
36:05 du tout le même
36:07 degré de gravité que les
36:09 années 70. Donc, il y a un peu
36:11 ce scénario, finalement,
36:13 de stagflation dure,
36:15 qui a été évacué par le marché,
36:17 et qui explique un peu
36:19 cette résistance, parce qu'il y avait quand même
36:21 des scénarios qui étaient très négatifs
36:23 il y a quelque temps. - À propos
36:25 du marché du travail, pour rajouter un peu
36:27 de piment à la complexité de la situation,
36:29 on va bientôt...
36:31 Les investisseurs vont bientôt vivre
36:33 sans statistiques américaines.
36:35 - Alors, c'est pas encore complètement sûr.
36:37 Mais disons qu'il y a une
36:39 probabilité qu'il y ait un shutdown,
36:41 donc une fermeture du gouvernement américain.
36:43 La probabilité est quand même très élevée, parce que la situation
36:45 politique, elle est insoluble,
36:47 quelque part.
36:49 - Il faudra en passer
36:51 par un shutdown pour trouver une solution, quoi.
36:53 - Oui, la situation est quand même très, très
36:55 compliquée, on va pas forcément rentrer dans les ailles, mais l'une des
36:57 conséquences, c'est qu'il y a vraiment beaucoup
36:59 de publications économiques qui ne vont pas
37:01 sortir, même si
37:03 les différentes agences ont toutes les données
37:05 pour publier, elles vont pas forcément
37:07 le faire. Et
37:09 si le shutdown commence ce dimanche,
37:11 ça voudrait dire que la semaine prochaine, par exemple, on n'aurait pas
37:13 le job report, le rapport sur l'emploi, on l'aurait
37:15 pas. Et il y a vraiment beaucoup de
37:17 statistiques qu'on n'aurait pas, par exemple, au bureau
37:19 du recensement, il y a les
37:21 achats immobiliers, enfin,
37:23 tout ce type. - Et ces bureaux-là,
37:25 le BLS et les autres bureaux de
37:27 statistiques, normalement vont être concernés par
37:29 le shutdown. Toutes les administrations peuvent ne pas
37:31 fermer non plus. - C'est ce qui
37:33 serait concerné par le shutdown, et
37:35 donc il n'y aurait pas de publication
37:37 de ces instituts.
37:39 Ce qui pourrait y avoir,
37:41 enfin, ce qui va y avoir,
37:43 ce qui va continuer, c'est les publications de la Fed,
37:45 qui a un financement qui est différent,
37:47 mais les
37:49 statistiques, elles sont intéressantes, mais elles vont pas
37:51 forcément nous éclairer sur tout.
37:53 On peut avoir la production industrielle,
37:55 le bilan de la Fed, le bilan des banques
37:57 commerciales, mais on va pas forcément aller
37:59 très très loin, par exemple, sur le marché du travail.
38:01 On va pas voir grand-chose.
38:03 Et ça tombe quand même mal dans un moment où
38:05 on sait pas forcément très bien
38:07 où on en est, parce que déjà
38:09 la fiabilité des statistiques
38:11 ces derniers temps est quand même relativement
38:13 faible, du fait de tous les problèmes
38:15 de désaisonnalisation qu'il peut y avoir,
38:17 notamment, et on va se retrouver
38:19 dans une période encore plus floue,
38:21 où on aura encore moins de statistiques auxquelles se fier.
38:23 - Bah c'est bien !
38:25 - Ça va !
38:27 - Je voudrais mettre les marchés en pause, est-ce qu'on peut pas
38:29 décider de mettre Wall Street en pause
38:31 pendant le government shutdown ?
38:33 - Ça va pas arriver. - Bon, après, on a eu l'habitude.
38:35 Le plus gros des dernières années, c'était sous Trump.
38:37 Ça veut dire plus d'une trentaine de jours.
38:39 - 335, ouais.
38:41 - On verra comment les choses évoluent sur le plan politique.
38:43 De toute façon, la séquence politique va nous accompagner pendant plus
38:45 d'un an, maintenant, aux Etats-Unis. C'est parti jusqu'à
38:47 l'élection présidentielle.
38:49 Axel, si vous avez des commentaires sur le shutdown
38:51 et ce que ça peut générer, peut-être d'ailleurs
38:53 sur le plan conjoncturel, pour les Américains.
38:55 Mais, je voulais bien, repartant de l'idée
38:57 de la hausse des taux longs et des taux longs réels,
38:59 un risque qu'on n'a pas
39:01 encore évoqué, c'est le risque de stabilité
39:03 financière. Enfin, on parlait que de ça, il y a
39:05 6 mois, au moment de SVB,
39:07 parce que les taux longs étaient à 4%,
39:09 ben, on est à plus de 4,60.
39:11 Et,
39:13 j'ai pas l'impression que ce soit un sujet qui revienne,
39:15 là, comme ça, dans les débats ou dans les
39:17 discussions de manière naturelle.
39:19 Alors, je le mets sur la table.
39:21 Est-ce qu'il faut reparler de ce sujet ?
39:23 - Alors, oui, d'instabilité financière
39:25 ou simplement de
39:27 dislocation du marché,
39:29 c'est deux choses un petit peu différentes.
39:31 En ce moment, on s'inquiète
39:33 beaucoup de
39:35 de l'ampleur de ce qu'on appelle
39:37 les "basis trades", c'est-à-dire des arbitrages
39:39 entre futur et
39:41 obligations cash sur le marché
39:43 des trésoristes. Vous avez des écarts
39:45 de prix qui sont
39:47 disons, la conséquence
39:49 d'une régulation bancaire
39:51 qui fait que les banques sont moins actives,
39:53 sont dans l'activité de "market making"
39:55 et la liquidité du marché secondaire
39:57 elle est assurée
39:59 par des "hedge funds", des arbitragistes,
40:01 des gens qui cherchent
40:03 des profits rapides
40:05 et qui sont financés sur le marché du repos.
40:07 Donc, c'est
40:09 des marchés
40:11 à court terme, en fait, ils achètent des obligations
40:13 en empruntant le cash
40:15 et en apportant ces titres en garantie
40:17 et ils arbitrent avec le marché
40:19 de futur. Donc, il y a des petits écarts à jouer
40:21 mais les pauses sont tellement énormes
40:23 que potentiellement, on peut avoir
40:25 des
40:27 épisodes de volatilité très fortes
40:29 qui peuvent nous ramener, par exemple
40:31 aux tensions qu'on avait eues
40:33 sur le repos en septembre 2019.
40:35 Et avec
40:37 tous les aspects de risque moral qui vont avec,
40:39 c'est-à-dire que la Fed, forcément, serait forcée d'intervenir
40:41 au moment où ils ont plutôt envie de resserrer
40:43 la politique monétaire, être obligée de faire
40:45 des opérations inverses,
40:47 un peu comme pendant les années... - Ben oui, la plomberie, quoi !
40:49 - La plomberie. Et donc,
40:51 voilà. Est-ce que
40:53 ça enjambe de l'instabilité financière ?
40:55 Je pense que pour avoir beaucoup d'instabilité financière, il faut quand même
40:57 un affaiblissement économique
40:59 significatif qui ramène
41:01 des défauts. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
41:03 ça reste peut-être
41:05 le paradoxe. On est
41:07 dans une situation où,
41:09 par exemple, en Europe,
41:11 la faiblesse
41:13 de la croissance n'a pas du tout fait
41:15 monter les taux de défauts.
41:17 Il y a évidemment toujours des sujets...
41:19 Jamais zéro défaut dans une économie qui va bien.
41:21 Mais les taux de défauts
41:23 sont relativement réduits.
41:25 Il pourrait y avoir un emballement.
41:27 Il y a une part de ça, évidemment.
41:29 C'est une des raisons de la résilience des actions.
41:31 C'est le "higher for longer"
41:33 des marges dans beaucoup de secteurs.
41:35 Et dans les secteurs, d'ailleurs, qui ont
41:37 subi des baisses de marge, c'est ceux qui,
41:39 aujourd'hui, vont profiter de la remontée des prix des matières premières.
41:41 Donc ça va aussi
41:43 être stabilisant pour ces secteurs-là.
41:45 Donc, voilà.
41:47 On a quand même un certain nombre
41:49 de paradoxes qui,
41:51 suivant la durée du recensement monétaire,
41:53 peuvent s'inverser et engendrer...
41:55 Si ça engendre des défauts, alors il y aura
41:57 un peu d'instabilité financière dans tous les produits
41:59 dérivés ou
42:01 de titrisation qui sont assis sur
42:03 le risque de crédit. Et là, on pourra
42:05 peut-être parler d'instabilité
42:07 parce que ça engendrera des besoins
42:09 d'équidité et des pertes, évidemment,
42:11 dans les acteurs financiers.
42:13 - Gardez la parole, Axel,
42:15 sur la logique d'investissement.
42:17 Qui peut battre le cash ?
42:19 Est-ce qu'il y a d'autres
42:21 segments de marché où on est
42:23 encore confortable, hormis
42:25 le trait court américain
42:27 en plus, qui rémunère le mieux aujourd'hui
42:29 et pas forcément couvert ?
42:31 Le dollar n'arrête pas de monter.
42:33 - Le dollar n'arrête pas de monter.
42:35 C'est peut-être aussi un paradoxe.
42:37 On a beaucoup parlé de la hausse du dollar.
42:39 Ça s'est fait aussi dans un contexte où tout le monde
42:41 se bat sur l'extension des briques,
42:43 la dé-dollarisation.
42:45 C'est un contre-pied qui est assez intéressant.
42:47 - J'ai vu que c'est plutôt l'euro qui baisse
42:49 dans la part des échanges mondiaux.
42:51 C'est pas le dollar. Le dollar est au plus haut.
42:53 Mais l'euro, en tant que
42:55 monnaie de commerce, a perdu
42:57 beaucoup de parts de marché, quand même.
42:59 - Effectivement. Et peut-être qu'un jour
43:01 les Saoudiens se lasseront de retenir
43:03 des yuans en règlement
43:05 de leur pétrole.
43:07 En tout cas, on verra. Mais c'est effectivement
43:09 le dollar qui est
43:11 à la fois la monnaie de réserve mondiale,
43:13 mais aussi un bon baromètre de la version poloris,
43:15 qui est une référence pour tout le monde.
43:17 L'ancrage de tous les actifs.
43:19 C'est dit, c'est incontournable.
43:21 Les hauts et les bas cours américains sont, à mon avis,
43:23 très difficiles à battre. Parce qu'avec la configuration
43:25 d'une courbe encore inversée,
43:27 même si vous allez prendre du risque de crédit,
43:29 finalement, l'excès de rendement
43:31 par rapport au cash est peut-être
43:33 trop faible pour justifier de s'exploser.
43:35 Il y a une histoire de ce qu'on appelle
43:37 « the same value for money ».
43:39 C'est-à-dire que quand vous investissez sur du 3 ans,
43:41 4 ans, 5 ans, vous bloquez
43:43 à un certain taux, vous avez une
43:45 duration supérieure. C'est-à-dire que votre actif va performer
43:47 plus longtemps. Pour autant,
43:49 la position d'attente aujourd'hui,
43:51 elle n'est pas forcément mauvaise.
43:53 Au sein du marché actions,
43:55 on a une configuration où
43:57 les secteurs de croissance, je pense,
43:59 c'est le dénominateur commun de l'IA,
44:01 sur lequel on revient un petit peu, le luxe,
44:03 c'est quand même cette dimension croissance et sa sensibilité
44:05 à la durée, à la durée de l'économie,
44:07 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
44:09 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
44:11 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
44:13 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
44:15 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
44:17 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
44:19 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
44:21 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
44:23 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
44:45 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
44:47 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
44:49 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
44:51 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
44:53 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
44:55 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
44:57 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
44:59 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
45:01 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
45:03 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
45:25 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
45:27 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
45:29 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
45:31 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
45:33 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
45:35 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
45:37 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
45:39 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
45:41 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
45:43 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
46:05 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
46:07 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
46:09 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
46:11 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
46:13 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
46:15 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
46:17 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
46:19 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
46:21 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
46:23 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
46:45 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
46:47 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
46:49 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
46:51 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
46:53 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
46:55 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
46:57 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
46:59 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
47:01 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
47:03 à la durée de l'économie, à la durée de l'économie,
47:25 qui souffrent peut-être pas plus des performances un peu décevantes
47:29 d'une entreprise qui s'appelle Safaricom
47:31 que des sujets macroéconomiques qu'on pourrait voir sur d'autres marchés par exemple.
47:35 Est-ce que ces performances positives qu'on observe,
47:39 est-ce qu'elles s'accompagnent de flux d'investissement ?
47:41 Alors là aussi, peut-être pas sur l'ensemble du territoire africain,
47:44 mais est-ce qu'il y a des marchés qui ont profité de flux d'investissement étrangers
47:48 peut-être d'ailleurs plus importants que d'habitude ?
47:50 Oui, alors c'est vrai que les flux étrangers sont souvent guidés par
47:53 à la fois les éléments macroéconomiques, mais aussi surtout par les niveaux de valorisation.
47:57 Et on a vu par exemple dans le cas du marché marocain,
48:00 que les niveaux de valorisation en début d'année,
48:03 qui étaient autour de 15-16 fois les résultats,
48:05 étaient en dessous des moyens historiques,
48:07 qui sont plutôt autour de 22-23 fois les résultats.
48:09 Et donc ça a attiré pas mal d'investisseurs
48:11 européens, nord-américains et aussi sud-africains.
48:14 Les performances que vous avez décrites, elles sont en devise locale ?
48:17 Oui, c'est ça.
48:18 Le jeu des devises est toujours important sur les marchés,
48:21 pas particulièrement quand on est sur des marchés émergents,
48:24 comme les marchés boursiers africains.
48:27 Qu'est-ce que ça donne en euro pour juger un petit peu
48:30 des mouvements de devise qu'on a pu avoir sur certains de ces grands marchés africains ?
48:34 Oui, alors on a eu depuis le début d'année quelques mouvements de devise.
48:36 Ce qui est important de noter, c'est qu'on a toujours quelques devises
48:39 qui sont relativement stables par rapport à l'euro et au dollar.
48:41 On prend le cas du dirham marocain,
48:43 qui est toujours relativement stable sur une période assez longue.
48:45 Si on regarde sur les 10-15 dernières années,
48:47 on est toujours à 10,5-11 dirhams pour un euro.
48:50 On a toujours ce franc CFA qui est stable par rapport à l'euro.
48:54 Et puis on a aussi quelques marchés qui, depuis plusieurs années,
48:58 ont des devises qui sont souvent dévaluées.
49:01 Je pense au cas de la livre égyptienne,
49:03 qui avait pris un choc en 2016,
49:05 qui a de nouveau pris un choc en début d'année.
49:07 Et puis plus récemment, la devise nigériane, le nera,
49:10 qui a été fortement dévaluée après l'arrivée du nouveau président
49:13 et qui a eu évidemment un impact pour les investisseurs en euro.
49:17 Mais disons que sur le long terme,
49:20 ces dévaluations sont toujours des éléments plutôt positifs.
49:23 Parce que...
49:24 - C'est pro-croissance, quoi !
49:26 - Exactement.
49:27 - C'est un boost pour la croissance future.
49:28 - Exactement.
49:29 Ça permet aux investisseurs de revenir,
49:31 ceux qui avaient un peu déserté ces marchés-là reviennent.
49:33 Ça permet aussi à un marché parallèle,
49:35 qui dans le cas du Nigeria par exemple,
49:37 était très développé, de disparaître marginalement.
49:40 Et puis ça permet aussi aux entreprises de retrouver des devises
49:44 qui à un moment donné pouvaient être difficiles à trouver
49:47 pour pouvoir reconstituer leur stock notamment.
49:50 - Et les boîtes, dans le cadre d'évaluations importantes
49:52 de la devise domestique,
49:54 elles arrivent à gérer ça en termes de pricing notamment ?
49:58 Elles arrivent à passer justement peut-être des prix différents aux clients final ?
50:04 - Oui.
50:05 Alors ce qui se passe aussi après une dévaluation importante,
50:07 c'est que souvent on observe des niveaux d'inflation qui sont très élevés.
50:09 Quelques mois après, on le voit bien,
50:12 notamment là aussi au Nigeria ou en Égypte,
50:14 où dans le cas de l'Égypte, on a des taux d'inflation
50:17 qui empoisinent les 20% depuis plusieurs mois.
50:19 Mais disons que les entreprises, si on prend le cas de l'Égypte,
50:22 sont capables effectivement d'avoir du pricing power,
50:25 d'augmenter les prix et de maintenir leur niveau de marge.
50:28 D'autant plus que pour la plupart d'entre elles,
50:30 elles bénéficient du fait que pour certaines matières premières,
50:33 les niveaux qu'on a vus à des niveaux historiques
50:36 juste après le début de la guerre en Russie-Ukraine,
50:39 là reviennent sur des niveaux un peu plus normatifs.
50:41 Donc elles arrivent à gérer ces phases de dévaluation.
50:45 Il faut qu'on parle de géopolitique, bien sûr.
50:48 Je ne sais pas si c'est business as usual.
50:51 Non, mais je veux dire, pareil, comme sur les devises,
50:54 l'investisseur présent en Afrique a l'habitude de la géopolitique
50:59 et en l'occurrence des coûts d'État.
51:01 Ce qui a marqué ces derniers mois en Afrique,
51:04 il y a eu deux coûts d'État coup sur coup, Niger et Gabon.
51:08 Qu'est-ce que ça implique comme situation pour l'investisseur sur place,
51:11 sur ces marchés ?
51:12 Qu'est-ce qu'on peut dire des effets au moment des annonces ou des coûts d'État ?
51:17 Et quelques semaines ou quelques mois après, quelle est la situation ?
51:19 Alors c'est vrai que si on regarde sur moyenne période,
51:22 sur les quatre dernières années, il y a eu six coûts d'État en Afrique
51:25 et deux en 2023.
51:27 Alors c'est vrai que deux marchés qui sont des marchés
51:30 qui sont des petits marchés en termes de population,
51:34 en termes de géographie en Afrique.
51:37 Ce qu'on voit c'est que, si on prend le cas du Gabon,
51:40 qui est un cas assez récent,
51:42 pour les performances boursières des entreprises qui y sont exposées,
51:44 il y en a quelques-unes qui sont cotées sur Onext,
51:46 par exemple le cas de Total Gabon ou Déramette,
51:49 on voit que le jour de l'annonce, évidemment,
51:51 les coûts de bourse baissent.
51:53 Et que très rapidement, on voit un retour au niveau équivalent.
51:58 Alors de mémoire, je pense que Total Gabon doit être à 170 ou 175 euros,
52:01 on devait peut-être être à 180 ou 185 avant le coût d'État.
52:05 Donc en fait ce qui se passe c'est que les poutchistes,
52:07 ils n'ont aucun intérêt à faire en sorte que les entreprises
52:10 qui font travailler des gens, qui payent des impôts,
52:12 et qui participent au développement de leur économie,
52:15 soient à un moment donné arrêtées.
52:16 Et donc ce qu'on voit c'est que les coûts d'État,
52:19 c'est sûr que ça entraîne une certaine instabilité politique à un moment donné,
52:22 mais sur le plan business, sur le moyen long terme,
52:24 ça ne change pas vraiment grand-chose.
52:25 On reste business friendly, on ne fait pas de défaut sur sa dette non plus.
52:28 On garde une certaine confiance,
52:30 on essaye de maintenir une certaine confiance vis-à-vis des investisseurs.
52:33 C'est ça qu'on voit sur le Chat par exemple, sur la Centrafrique également,
52:35 où malgré les difficultés politiques,
52:37 effectivement il n'y a pas eu de défaut sur la dette
52:39 et les États continuent de rembourser correctement.
52:42 Si on parle de votre fonds et de la stratégie Aubafrica Asset Management,
52:45 belle performance quand même depuis le début de l'année,
52:47 Wissam, plus 16,5% à date, c'est ça comme on dit.
52:51 Wissam, comment se décompose cette performance ?
52:54 Quels ont été les moteurs dans la performance des actions africaines ?
52:57 C'est un fonds 100% actions, je le rappelle, sur lesquels vous avez investi.
53:01 Alors vous savez, nous on a une stratégie qui est basée sur plusieurs éléments.
53:04 La première c'est qu'on aime bien le segment small mid-cap.
53:07 Donc depuis le début, on est toujours intéressé par ce segment-là,
53:09 qui a relativement bien performé depuis le début de l'année.
53:12 On aime bien les entreprises du secteur de la consommation,
53:14 parce qu'on considère que ce sont elles qui vont bénéficier le plus
53:16 des drivers long terme auxquels nous croyons depuis le début,
53:19 c'est-à-dire la croissance économique, la croissance démographique
53:22 et le fait qu'on ait une population, une émergence de la classe moyenne
53:26 qui est de plus en plus visible et on le voit à travers certains secteurs
53:28 comme le secteur de l'assurance par exemple, où les taux de pénétration
53:31 commencent à atteindre des niveaux relativement intéressants sur certains marchés.
53:34 Et puis en réalité, c'est vrai que quand on regarde la performance du portefeuille,
53:38 on voit que sur cette année, on a bénéficié d'un recentrage
53:42 qu'on a mis en place depuis deux ans, qui était d'aller sur des marchés
53:47 où on considérait que le risque de vies était un peu limité,
53:49 notamment le Maroc ou la Bourse régionale des valeurs mobilières,
53:51 mais aussi l'Egypte au moment du passage au régime de change flottant.
53:54 Et on voit que cette stratégie-là commence un petit peu à payer.
53:57 Et si on prend le cas de l'Egypte, où on voit qu'il y a quand même
54:00 une dévaluation en début d'année, la livraison égyptienne a perdu environ 30%,
54:03 on s'aperçoit que les vents contraires liés à la dévaluation
54:06 ont largement été compensés par les vents positifs liés aux performances opérationnelles des entreprises.
54:10 Et donc tout ça cumulé fait que la poche égyptienne a bien performé,
54:14 la poche Bourse régionale des valeurs mobilières, donc Afrique de l'Ouest,
54:17 a relativement bien performé, la poche marocaine a également bien performé
54:21 et puis on a une petite valeur, elle est plus vraiment petite
54:24 puisqu'elle fait plus d'un milliard de capitalisation boursière aujourd'hui.
54:27 On a une société portugaise qui s'appelle Mota Enguilhe,
54:30 dont on a déjà parlé lors de passages précédents.
54:33 Je pense que lors de mon dernier passage, vous en avez parlé,
54:36 elle était peut-être à 1 euro ou 1,10 euro, et qu'aujourd'hui elle est à environ 3,40 euro.
54:39 Donc le cours de bourse a triplé depuis le début de l'année.
54:43 Et c'est une entreprise à laquelle on croit toujours,
54:45 parce qu'elle est impliquée dans le secteur du BTP en Afrique subsaharienne,
54:48 alors historiquement dans les pays lusophones, mais de plus en plus dans des pays
54:51 anglophones comme le Nigeria ou francophones comme la Côte d'Ivoire.
54:54 - Il n'y avait pas un petit intérêt spéculatif aussi sur la valeur ?
54:56 Il n'y avait pas l'idée d'une possible MNS sur la valeur ?
55:00 - Exact, on a un actionnaire chinois qui aujourd'hui a une part significative du capital,
55:03 et donc on croise les doigts pour que... - Oui, ça n'a pas bougé, mais c'est toujours là.
55:06 Secteur bancaire, vous aimez bien aussi, là aussi,
55:09 alors c'est très différent de la manière dont on traite les banques sur les marchés européens.
55:13 Là-bas c'est des marchés en croissance, c'est ça ?
55:15 - Oui, alors on a des taux de pénétration qui sont relativement faibles,
55:17 je parlais du secteur de l'assurance,
55:19 c'est un secteur qui doit bénéficier de l'émergence de cette casse moyenne qui a vocation à l'épargner.
55:23 Dans le cas du secteur bancaire, c'est vrai que là aussi, on est sur certains marchés
55:27 où on s'aperçoit que la bancarisation est en train de se développer
55:31 et que les acteurs du secteur bancaire sont vraiment des acteurs du secteur bancaire,
55:34 c'est-à-dire qu'il y a des dépôts et il y a des crédits,
55:36 et qu'il y a encore très peu de banques en Afrique finalement
55:38 qui sont des banques universelles comme on peut avoir sur les marchés matures.
55:41 Et donc on a une banque, notamment en Côte d'Ivoire, qu'on aime beaucoup,
55:44 qui est une filiale de la Société Générale, qui s'appelle la Société Générale Côte d'Ivoire,
55:47 qui a publié d'extraordinaires résultats sur le premier semestre
55:51 et qu'on continue de suivre compte tenu aussi des niveaux de valorisation qui restent très attractifs.
55:56 Quelle perspective vous pouvez donner à vos clients, partenaires, investisseurs,
56:00 après la performance déjà sur ces trois quarts de l'année 2023,
56:03 ou quasiment à la fin du troisième trimestre ?
56:06 Quels peuvent être encore les moteurs, la dynamique pour vous et la stratégie du fond ?
56:11 Alors la stratégie du fond a priori ne va pas changer puisqu'on reste encore une fois sur du small mid cap,
56:15 de la consommation avec une analyse fondamentale pour toutes les valeurs qui sont dans le portefeuille.
56:20 Notre point de vue c'est qu'il y a encore pas mal de performances à venir
56:24 compte tenu des niveaux de valorisation qu'on peut avoir sur certains marchés,
56:26 comme la BRVM qui traite autour de 8 fois les résultats,
56:29 ou le marché égyptien qui est autour de 10-11 fois les résultats.
56:31 Tout ça c'est quand même un élément de performances à venir qui est intéressant,
56:34 toujours avec une vision au moyen-long terme,
56:36 parce qu'encore une fois l'investisseur qui s'intéresse au marché africain,
56:39 c'est un investisseur qui a plutôt un horizon moyen-long terme,
56:42 et surtout un horizon en termes d'investissement qui est basé sur de la diversification.
56:48 Et c'est vrai que pour les personnes qui s'intéressent aujourd'hui à l'investissement global,
56:53 c'est très difficile de s'intéresser à l'investissement global sans avoir un regard sur ce continent-là,
56:58 qui quand même en 2050 concentrera 2,5 milliards d'habitants,
57:02 avec quasiment la moitié de la population qui aura moins de 20 ans.
57:04 Merci beaucoup Wissem, merci de venir nous éclairer sur les enjeux de l'Afrique
57:08 et des marchés boursiers africains.
57:10 En l'occurrence, on parle de l'investissement boursier avec vous,
57:13 la stratégie chez Aubafrica Asset Management, vous en êtes le président fondateur.
57:18 Wissem Barbouchi était avec nous l'invité du quart d'heure thématique de Smart Bourse,
57:21 ce soir sur Bsmart.
57:23 [Musique]

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