SMART BOURSE - Emission du mercredi 22 mai

  • il y a 5 mois
Mercredi 22 mai 2024, SMART BOURSE reçoit Véronique Riches-Flores (Présidente, RF Research) , Kelly Hebert (Directrice générale France, M&G; Investments) , Léa Dauphas (Chef économiste, TAC Economics) et Jeanne Asseraf-Bitton (Directeur de la Recherche et Stratégie, BFT-IM)

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00:00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bismarck pour rester à l'écoute
00:00:12des marchés, chaque jour du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez en direct sur Bismarck
00:00:16TV, émission que vous retrouvez évidemment chaque soir en replay sur Bismarck.fr ou encore
00:00:21en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:00:23Au sommaire de cette édition ce soir, le calme avant la publication d'NVIDIA, le calme
00:00:29qui s'exprime sur les marchés actions avec un écrasement spectaculaire de la volatilité.
00:00:34On est revenu très largement sur des niveaux de volatilité qui peuvent d'ailleurs amener
00:00:39à réfléchir à l'idée d'une forme de complaisance peut-être à ce stade sur les marchés actions.
00:00:44On a vu la volatilité implicite du marché américain basculer sous le niveau des 12
00:00:49pour le VIX américain.
00:00:51Donc on voit même la volatilité des marchés obligataires qui s'est également calmée
00:00:55ces derniers temps.
00:00:56Il y a plutôt des taux qui restent canalisés, on va dire, les choses comme ça et des indices
00:01:01actions qui ont bien sûr renoué avec leur sommet, c'était le cas encore hier soir
00:01:05en clôture pour le Nasdaq américain ou encore le S&P 500.
00:01:09Les marchés européens sont dans une phase de légère consolidation à ce stade avec
00:01:14un CAC 40 qui tourne autour des 8100 points.
00:01:16Vous aurez le détail des infos clés du jour sur les marchés dans un instant avec Pauline
00:01:20Grattel.
00:01:21NVIDIA à suivre bien sûr, pour patienter nous aurons les minutes de la fête qui seront
00:01:26publiées également à 20h heure française et puis les résultats d'NVIDIA après la
00:01:30clôture de Wall Street ce soir qui viendra en point d'orgue de cette saison de publication
00:01:35de résultats trimestriel.
00:01:37Nos invités dans un instant pour discuter de ces sujets ensemble et puis dans le dernier
00:01:42quart d'heure de Smart Bourse, le quart d'heure thématique, nous nous focaliserons sur les
00:01:45marchés d'actifs privés et au sein de ces actifs privés le segment de la dette privée.
00:01:50Comment peut-on démocratiser ces instruments, ces outils d'investissement auprès d'une
00:01:56clientèle privée, d'une clientèle de particuliers ? C'est un enjeu et c'est l'enjeu général
00:02:01pour la classe des actifs privés aujourd'hui, nous en parlerons avec la directrice générale
00:02:06France de MNG Investments, Kelly Hébert, qui sera avec nous en plateau à partir de
00:02:1017h45.
00:02:11Avant d'accueillir nos trois invités de Planète Marché, les infos clés du jour sur les marchés
00:02:25privés.
00:02:26Aujourd'hui, les investisseurs patientent avant les résultats du premier trimestre
00:02:35de Nvidia qui seront publiés à fin de 2h20 ce soir, donc en attendant la séance est
00:02:41calme et l'attente longue.
00:02:43D'ailleurs, l'indice VIX qui mesure la volatilité du marché américain est à son plus bas
00:02:49de l'année, autour de 12.
00:02:51Le CAC 40 perd environ 0,5% et tourne autour des 8100 points, mais les annonces de ce soir
00:02:59seront susceptibles d'inverser la tendance, surtout si les chiffres atteignent les attentes
00:03:04élevées du consensus établi par Factset qui estime que Nvidia devrait avoir réalisé
00:03:10un chiffre d'affaires de 24,6 milliards de dollars, en hausse de environ 240% sur
00:03:17un an.
00:03:18Les investisseurs attendent aussi ce soir les minutes de la Fed, même si la dernière
00:03:23réunion remonte à trois semaines et même si depuis, les prises de parole des responsables
00:03:29de la Fed ont été nombreuses.
00:03:31Christopher Waller disait hier que la Fed envisagerait une baisse de taux en fin d'année
00:03:37si les données économiques le permettent.
00:03:39En parlant de données économiques, les investisseurs ont pris connaissance des dernières données
00:03:45d'inflation au Royaume-Uni.
00:03:47Sur un an en avril, l'inflation passe de 3,2% à 2,3% et l'inflation sous-jacente
00:03:54ressort à 3,9%.
00:03:56Pour les deux chiffres, c'est plus qu'anticipé.
00:03:59Le marché espérait que la Banque d'Angleterre suive la BCE dans une perspective de baisse
00:04:04des taux en juin, mais ces données tempèrent les espoirs.
00:04:08Après cette publication, on a vu les taux des rendements obligataires augmenter et la
00:04:14livre Sterling se renforcer.
00:04:16Le point macro étant fait, place à la micro, à commencer par Target qui plonge à Wall
00:04:22Street de 9% dès l'ouverture.
00:04:25Le groupe de grande distribution publie des résultats très inférieurs aux attentes.
00:04:30Concernant le second trimestre, Target table sur une hausse de 0 à 2% maximum de ses ventes.
00:04:37Pour l'année, les objectifs des ventes sont aussi maintenus entre 0 et 2%.
00:04:43Toujours côté conso, Marks & Spencer fait état d'une hausse de 58% de son bénéfice
00:04:49annuel.
00:04:50Un résultat supérieur aux attentes, les ventes bondissent grâce à la restructuration
00:04:54de l'activité.
00:04:55La publication est saluée et le titre gagne plus de 8% aujourd'hui, en tête du Stoxx
00:05:02600.
00:05:03A Paris, les valeurs du luxe sont en difficulté, dans l'actualité, Chanel publiait hier une
00:05:09croissance à 2 chiffres dans toute catégorie.
00:05:12Malgré tout, le groupe alerte sur le fait que l'industrie du luxe entre dans un environnement
00:05:17délicat.
00:05:18LVMH annonce la prolongation de son partenariat avec Alibaba pour 5 ans supplémentaires afin
00:05:25d'augmenter sa présence en Chine.
00:05:27Mais LVMH, Kering et Hermès sont dans le rouge aujourd'hui et tirent le CAC 40 vers
00:05:33le bas.
00:05:34Enfin, Soitech est relevé par un analyste et gagnait jusqu'à 4% au cours de la séance.
00:05:41Ces résultats seront publiés ce soir, tout comme ceux de Nvidia évidemment.
00:05:45Des résultats arbitrés demain par les investisseurs qui prendront connaissance des PMI préliminaires
00:05:52pour le mois de mai en zone euro et aux Etats-Unis notamment.
00:05:56Tendance mon ami, chaque soir, les infos clés du jour sur les marchés en ouverture de Smart
00:06:00On commence avec Pauline Grattel sur Bismarck.
00:06:13Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:06:16Léa Dauphaz est avec nous ce soir, chef économiste de TAC Economics.
00:06:19Bonsoir Léa.
00:06:20Bonsoir Grégory.
00:06:21Véronique Richelorez nous accompagne également.
00:06:23Bonsoir Véronique.
00:06:24Bonsoir.
00:06:25Vous êtes économiste également, présidente de RF Research et Jeanne Asraf Bitton est
00:06:28avec nous également.
00:06:29Bonsoir Jeanne.
00:06:30Ravie de vous retrouver.
00:06:31Vous êtes directeur de la recherche et de la stratégie de BFT IM.
00:06:34Qu'est-ce que les marchés essayent de nous dire Jeanne ?
00:06:37Prenez quelques indicateurs pour décrire la situation.
00:06:40C'est vrai qu'on a l'impression qu'on a des marchés aussi calmes que possible dans
00:06:43l'environnement actuel.
00:06:45Le VIX est passé sous le niveau de 12, la volatilité du marché action américain, les
00:06:49indices sont au sommet, en tout cas pour les marchés développés.
00:06:53Même sur les marchés obligataires, la volatilité a tendance à se calmer un peu.
00:06:57Le MOUV est quand même redescendu de ses niveaux records des derniers temps, les taux
00:07:02restent canalisés, les spread de crédits sont serrés, le pétrole fluctue autour de
00:07:0880 dollars, reste relativement calme autour d'un prix qui semble satisfaire tout le monde.
00:07:15De quoi est-ce que cette image est le reflet d'une certaine manière ?
00:07:19Moi j'aurais dit d'un équilibre instable.
00:07:22C'est-à-dire que ce sont des marchés qui, à mon sens, n'ont pas de grande conviction
00:07:27parce qu'ils sont dans une incertitude extrême.
00:07:30Donc là, à l'instant T, les marchés se disent qu'il y a une désinflation un peu
00:07:35plus lente que ce qu'on espérait, mais après tout, pas très grave.
00:07:39La désinflation immaculée, ce n'est pas complètement vrai, mais ce n'est pas complètement
00:07:44faux.
00:07:45Les Etats-Unis ralentissent, mais un peu.
00:07:48L'Europe a l'air même de vouloir frémir un peu en termes d'activité.
00:07:52Donc après tout, les résultats, c'est peut-être le plus important, les marges des entreprises
00:07:56tiennent bien.
00:07:57Donc ça donne un équilibre dont on sait qu'il est instable.
00:08:01Parce que très difficile de projeter cet équilibre comme s'il n'y avait pas d'effet
00:08:08cumulatif qui allait se faire sentir, ou comme si même les banques centrales maintenaient
00:08:16un statu quo en l'état, ça produirait des effets cumulatifs à un moment.
00:08:20Si les banques centrales ne font rien aujourd'hui, le niveau de restriction monétaire augmente.
00:08:25Oui, ce n'est pas énorme quand même, mais bien sûr.
00:08:29Donc du coup, il y a des effets induits.
00:08:31Donc le marché a bien conscience que c'est un équilibre instable, mais pour autant, un
00:08:37peu à l'instar des banques centrales, il dit qu'on est data-dependent, donc on va
00:08:41voir.
00:08:42On va voir.
00:08:43Honnêtement, quand les entreprises ont commencé à annoncer les résultats du premier trimestre,
00:08:49c'était difficile de penser que ça tiendrait aussi bien.
00:08:53Mais ça tient quand même, en tout cas remarquablement bien compte tenu des attentes qu'on pouvait
00:08:59avoir.
00:09:00Donc il y a des éléments qui font que globalement, je n'ai pas fait un point précis, mais il
00:09:06semble que les investisseurs soient investis, mais un peu de façon prudente.
00:09:12Je n'ai pas l'impression qu'ils ont beaucoup envie de bouger là pour l'instant.
00:09:16Oui, on paye pour voir, on attend de voir ce qui va se passer.
00:09:19Voilà, on ne veut pas prendre trop de risques, d'ailleurs, entre guillemets, avoir des volatilités
00:09:23aussi faibles devrait ou pourrait inciter certains gérants à se dire, on reste investi,
00:09:29mais on se couvre.
00:09:30Oui, la couverture n'est pas chère.
00:09:32La couverture n'est pas chère, ce n'est pas toujours le cas.
00:09:35Un équilibre instable en attendant de voir ce qui va se passer à partir du mois de juin,
00:09:40puisque c'est quand même la séquence baisse de taux qui va commencer en Europe ou qui
00:09:44va se poursuivre, puisqu'on a déjà eu la Riksbank, on a déjà eu la Banque Nationale
00:09:48Suisse, on aura la baisse le 6 juin, peut-être que ce sera plus compliqué pour la Banque
00:09:53d'Angleterre le 20 juin, mais ces baisses de taux, néanmoins, en tout cas en Europe,
00:09:58elles arrivent et pas dans un futur lointain.
00:10:01Elles arrivent là demain, dans trois semaines, Véronique.
00:10:04Oui, je pense incontestablement, il n'y a plus rien pour retenir la baissée aujourd'hui.
00:10:09Pas même l'inflation, les résultats économiques sont ce qu'ils sont, on a quelques signes
00:10:16d'espoir que la situation s'améliore, mais dans le fond, la situation quand même
00:10:20est critique.
00:10:21Et comme vous le disiez fort justement, si on ne fait rien, la situation peut devenir
00:10:28beaucoup plus critique, notamment sur le marché immobilier, marché immobilier, secteur de
00:10:32la construction, qui sont vraiment des secteurs dont on s'en sent bien, qui peuvent basculer,
00:10:37devenir plus négatifs pour l'ensemble de la situation économique.
00:10:40Donc oui, la BCE, et puis on a un pétrole, pétrole à 81, 82 dollars, c'est quand même
00:10:48pas négligeable.
00:10:49C'est ce qui a permis, me semble-t-il, ces dernières semaines, d'avoir un écrasement
00:10:54des taux longs.
00:10:55Et c'est vrai que c'est un niveau qui satisfait presque tout le monde, ça permet de stabiliser,
00:11:02de ne pas menacer d'un retour des effets de base ou d'une remontée de l'inflation
00:11:06après que les effets de base négatifs aient disparu.
00:11:08Et dans le cas de la zone euro, ça vient vraiment consolider les résultats de la baisse
00:11:14de l'inflation.
00:11:15Donc ça, c'est très important.
00:11:17Et l'euro…
00:11:18Mais vous l'écriviez récemment, la corrélation, alors elle peut paraître un peu simpliste
00:11:21ou insatisfaisante, mais la corrélation entre les taux longs et le pétrole, ça reste quelque
00:11:26chose de très efficace, vous dites.
00:11:28Et aujourd'hui, ce qui s'est passé depuis le mois d'avril à peu près, quand on a
00:11:34à nouveau eu des déceptions sur la Chine, etc., et le pétrole est retombé, ça a quand
00:11:40même largement aidé à cette détente des taux longs.
00:11:43Donc on a, et simultanément, la réappréciation de l'euro.
00:11:49Que manque-t-il à la BCE pour agir ? Rien.
00:11:53Elle va agir, c'est quasiment certain, en juin.
00:11:56À mon avis, elle pourrait très bien abaisser ses taux une deuxième fois en juillet, parce
00:12:03qu'il n'y a pas de raison, elle aura toujours les conditions pour le faire.
00:12:07Reste toujours la position des plus faux cons, qui vont peut-être quand même plaider pour
00:12:14attendre le mois de septembre.
00:12:15Donc ce n'est pas certain, mais ça paraît probable en tout cas.
00:12:22Qu'est-ce que ça va changer ? Cette première baisse de taux, dans la perception, dans
00:12:26la psychologie, mais aussi, j'allais dire, dans la réalité.
00:12:29Une baisse de taux, il y en aura forcément une deuxième, sans doute une troisième.
00:12:33On verra ce qui se passe après en 2025, mais ces quelques baisses de taux qui arrivent
00:12:37en zone euro, qu'est-ce que ça change au profil conjoncturel de la zone euro ?
00:12:43Probablement pas grand-chose, mais dans ce pas grand-chose, il y a des éléments qui
00:12:49sont quand même importants.
00:12:50Je pense que ces baisses de taux sont nécessaires pour stabiliser le marché immobilier.
00:12:54C'est vraiment important et c'est là qu'on voit l'urgence de passer à l'action et c'est
00:13:00sans doute un des secteurs qui préoccupe la BCE également.
00:13:03Donc ça ne nous permet pas d'envisager une reprise, on aura des frémissements, il y a
00:13:07un marché qui est très disparate de toute façon, donc il y aura des effets plus spectaculaires
00:13:11sans doute dans certains pans du marché, mais ça permet au moins de se stabiliser.
00:13:17Deuxièmement, pour les entreprises, on a d'ailleurs un début d'effet avec une détente
00:13:22des taux longs, mais qui est fragile, qui se fait très lentement.
00:13:25On était encore au-dessus de 3% ce matin ou hier sur l'OAT en France, donc il faut
00:13:30consolider le mouvement de baisse et je pense que ce premier acte de la BCE devrait aider.
00:13:35Enfin, je le pense d'autant plus que je pense que la Fed ne va pas tarder quand même trop
00:13:40derrière.
00:13:41Si ce n'était pas le cas, je serais sans doute un peu plus nuancé.
00:13:44Est-ce qu'il y a un écart aussi délirant que ça entre la BCE et la Fed ?
00:13:47Je ne crois pas, malgré les déceptions ou le manque de résultats suffisants sur l'inflation,
00:13:53parce que la conjoncture américaine, l'accord commence à s'user.
00:13:58Et ça, ça va me semble-t-il devenir une préoccupation pour la Fed qui va supplanter
00:14:03celle sur l'inflation.
00:14:04Donc à partir de là effectivement, d'abord ça fait plaisir d'avoir une BCE qui s'affranchit,
00:14:10qui est l'audace.
00:14:11Ce sera le 6 juin, c'est une date quand même forte, en symbole je trouve, le 6 juin.
00:14:18C'est le 6 juin et puis c'est trois jours avant les élections, accessoirement.
00:14:23Mais le plus étonnant peut-être, c'est que l'euro pourrait même en profiter.
00:14:30Et je pense que c'est un bon point pour les perspectives européennes, même s'il
00:14:36faut relativiser tout ça, et qu'en termes de croissance, j'en attends vraiment pas
00:14:40grand-chose.
00:14:41Simplement une consolidation de l'assurance que les choses ne vont pas se dégrader de
00:14:46manière persistante.
00:14:47Est-ce que tout le monde, et notamment dans le marché, est revenu à des considérations
00:14:51un peu plus raisonnables en matière de baisse de taux, de trajectoire de politique monétaire
00:14:56devant nous ?
00:14:57Alors, on partait de 7 baisses de taux tout de suite, dès le début de l'année 2024
00:15:02à chaque meeting.
00:15:03Et puis ensuite on est passé par plus de baisses de taux du côté américain, voire
00:15:07des hausses.
00:15:08Bon, est-ce que tout le monde revient un peu au calme de ce point de vue-là ?
00:15:11Est-ce que les derniers discours de banquiers centraux valident, y compris du côté de
00:15:15la Fed, qu'il y a de la place quand même pour ajuster, recalibrer, rebalancer la politique
00:15:22monétaire américaine ?
00:15:23Pas en 2026, mais là peut-être au cours de l'année 2024.
00:15:28J'aime bien le mot d'équilibre précaire.
00:15:30Moi j'avais rééquilibrage, mais je pense que rééquilibre précaire est pas mal.
00:15:34C'est un peu cette notion-là, c'est-à-dire qu'on est passé d'un extrême à un autre
00:15:37avec un sous-jacent macro qui en fait aujourd'hui est assez similaire à ce qu'on avait en
00:15:42décembre quand Powell a fait son pivot, à savoir un scénario, une anticipation de soft
00:15:47lending, ce qu'on voit dans les dernières données de Hard Data côté américain, des
00:15:51anticipations que l'inflation sous-jacente va diminuer graduellement, il y a toujours
00:15:55cette persistance dans les prix des loyers qui est un point important, mais si on s'abstrait
00:16:01de ce côté CPI qu'on regarde, qu'on va regarder le PCE Core, qu'on regarde des sous-composantes
00:16:05sur les salaires, qu'on regarde l'inflation un peu plus large, on a bien ce train de désinflation
00:16:09qui se met en place.
00:16:10Donc de la désinflation, un soft lending, un ralentissement sur le marché du travail
00:16:14qui rééquilibre.
00:16:15On retrouve de la cour de Beverage, on retrouve des cours de Philips, quelque chose qu'on
00:16:18avait totalement perdu, on rééquilibre un peu partout.
00:16:20Et si je caricature avec un taux de Fed Funds à 5,50 et nous on a une cible d'inflation
00:16:27headline autour de 2,5 en fin d'année, on ne peut pas avoir une Fed qui maintient
00:16:31un taux de Fed Funds à 5,50 et avec une inflation à 2,5.
00:16:35Donc il y a de la marge pour décélérer, pour anticiper une fête digne, notamment
00:16:39parce qu'il y a des questions d'instabilité financière forte, que ce soit sur le résidentiel
00:16:43commercial ou autre, des questions toujours de stabilité qui sont là, certaines poches
00:16:49côté ménage qui sont aussi fragiles, donc il y a effectivement à la fois un contexte
00:16:53macro qui valide une Fed qui ajuste, en plus du sous-jacent qu'il voudrait et une
00:16:58Fed qui est sur-restrictive.
00:16:59Donc très clairement, pour nous, on en est même plutôt en septembre, voire une première
00:17:05baisse pour la Fed de septembre puis décembre, baisse trimestrielle.
00:17:09À cela s'ajoutent en plus, qui est plutôt des questions de 2025, des questions de, il
00:17:16vaut mieux essayer de retrouver rapidement une situation plutôt neutre, ou en tout cas
00:17:20de rééquilibrer la politique monétaire pour se donner des marges de manœuvre d'un
00:17:24prochain cycle.
00:17:25Pour nous, c'est cette combinaison de critères qui valide effectivement une baisse de la
00:17:30Fed.
00:17:31Ils n'ont pas l'air de vouloir y aller rapidement quand même.
00:17:32Non, mais après…
00:17:33C'est un choix tactique, est-ce qu'on préfère aller rapidement auto-neutre, comme
00:17:37vous dites, ou est-ce qu'on préfère y aller graduellement avec le petit traumatisme
00:17:42quand même de l'inflation et de l'épisode de pensionnisme des dernières années ?
00:17:45C'est effectivement ça.
00:17:47La Fed a à prendre ses erreurs, c'est-à-dire qu'on n'a pas vu assez rapidement l'inflation,
00:17:53on a vu trop rapidement la désinflation, donc on voit bien qu'on est sur une phase
00:17:56d'attentisme.
00:17:57Là où la Fed se met à risque, c'est qu'en fait elle conditionne beaucoup de son action
00:18:01à un chiffre qui est l'inflation des services, voire même à l'inflation des loyers, et
00:18:06qu'en fait en sous-jacent ou autre, il y aurait plutôt manière et raison de commencer
00:18:12à ajuster dès maintenant la politique monétaire pour retrouver à la fois quelque chose qui
00:18:16n'est pas trop restrictif compte tenu de l'instabilité, un contexte macro qui s'assouplirait
00:18:21bien dans l'assouplissement monétaire, donc pour moi, tous les critères sont en place.
00:18:26Maintenant, effectivement, attendons de voir cette baisse sur l'inflation des services
00:18:30qui valide ce que fait la Fed, mais même là, c'est un jeu dangereux de lancer son
00:18:34action seulement sur une partie de l'inflation qui est très volatile, sur laquelle sa politique
00:18:39monétaire a très peu d'impact.
00:18:41Je n'aurais fait peut-être deux petites remarques.
00:18:45La première, c'est sur la Fed, j'ai toujours trouvé intéressant un de leurs indicateurs
00:18:52qui est leur indicateur de conditions financières globales, dans lequel ils expriment, depuis
00:18:58quelques mois, c'est un nouvel indicateur, ils expriment la dureté ou pas des conditions
00:19:03financières en impact, en points de pourcentage sur la croissance à venir.
00:19:09Aujourd'hui, on est à peine négatif, à peine, donc il n'y a pas d'urgence pour la Fed.
00:19:16Les conditions financières sont déjà neutres d'une certaine manière ?
00:19:19Elles sont quasiment neutres, elles ont été restrictives, on est même passé en zone
00:19:23de soutien, parce qu'ils incluent dans l'ensemble des conditions financières, le marché actions,
00:19:28le dollar, la totalité.
00:19:29C'est bien parce que le marché anticipe que la Fed va baisser ses taux, que les conditions
00:19:32financières se sont détendues.
00:19:33Oui, mais en même temps, il y a d'autres facteurs, alors on parlait d'NVIDIA, c'est
00:19:36aussi des éléments qui tirent le marché, mais c'est intéressant à noter, ça veut
00:19:42dire qu'il n'y a pas forcément d'urgence.
00:19:44Deuxième élément sur la Fed, elle doit, et ils le répètent tout le temps, ils ont
00:19:49un objectif, ça vient justement compenser les deux, ils ont deux objectifs, donc il
00:19:53faut qu'ils maintiennent le plein emploi.
00:19:55Ce sont deux éléments qui peuvent faire que, je suis assez d'accord avec le scénario
00:20:01qu'elle vient d'évoquer, c'est-à-dire qu'ils peuvent baisser en septembre, ça leur donne
00:20:05un peu le temps d'attendre, de valider, et puis ensuite, rebaisser, mais ils ne sont
00:20:10pas dans l'urgence.
00:20:11Et baisser dès cet été, ça donnerait un sentiment d'urgence ? En tout cas, toute chose
00:20:17égale par ailleurs.
00:20:18En tout cas, presque de précipitation, parce qu'il n'y a pas forcément de raison.
00:20:22Il se trouve qu'on regarde depuis, on en a parlé à maintes reprises, depuis très
00:20:26longtemps, cette inflation des logements, nos modèles nous disaient quand même qu'elles
00:20:31devaient baisser, ce sont des effets de base, qu'elles devaient baisser beaucoup plus vite.
00:20:36Elle est un peu à la traîne, un peu étonnant, et du coup, il y a des éléments, parce que
00:20:42la FED regarde cet élément-là, elle regarde aussi l'inflation des services, mais c'est
00:20:48vrai qu'il y a des composantes comme les assurances auto, les choses comme ça qui
00:20:52font des distorsions, mais sur la partie composante logement, maintenant, elle regarde aussi
00:20:56le super-coeur.
00:20:57Donc les services hors énergie en logement, mais même ceux-là, ils sont quand même
00:21:02assez tendus.
00:21:03Maintenant, je voulais faire juste une toute petite remarque sur la BCE, parce que la BCE,
00:21:09on est tous d'accord, et le marché nous le dit, c'est une baisse en juin, et puis le
00:21:13marché nous dit presque trois baisses d'ici la fin de l'année, donc une en septembre,
00:21:17une en décembre.
00:21:18Mais il y a quand même un élément sur lequel, à mon sens, repose le schéma qu'on a tous
00:21:26en tête pour la BCE, c'est leur prévision sur la productivité.
00:21:32Et quand on les regarde, alors moi je les ai...
00:21:35C'est une hypothèse ambitieuse.
00:21:36C'est pas tellement qu'elle est ambitieuse, enfin peut-être pour la BCE, pour l'eurozone
00:21:42elle est ambitieuse, mais au-delà de ça, si vous regardez leur projection, quand ils
00:21:47les ont faites il y a un an, il y a neuf mois, il y a six mois et en mars, ils n'ont jamais
00:21:52cessé de le revoir en baisse.
00:21:53C'est-à-dire que...
00:21:54Comme l'inflation avant quoi.
00:21:56Oui, c'est-à-dire que là, et avec des sauts importants.
00:22:02Même pour le T1, prévision de productivité sensible à baisse de productivité, pareil
00:22:08pour le T2 de cette année.
00:22:10Et donc j'aimerais voir, en juin, quelles vont être leurs projections de productivité.
00:22:17Je pense qu'il y a une clé de lecture très importante, parce que derrière la productivité,
00:22:21on la combine à la modération salariale et puis ça nous donne un coût du travail,
00:22:26etc.
00:22:27Mais c'est une clé quand même assez importante, à mon sens.
00:22:32Il y avait aussi le sujet de la baisse des marges des entreprises.
00:22:35Là aussi, ça fait partie des hypothèses, effectivement, qui doivent accompagner la
00:22:41désinflation.
00:22:42Sur l'abaissement, moi je me réfère, c'était la prise de parole du gouverneur de la Banque
00:22:45centrale du Portugal, il y a deux jours, Mario Santeno, il dit que l'inflation est en train
00:22:50de chuter en zone euro.
00:22:51Inflation is falling.
00:22:53Et l'inflation chute à un rythme soutenable.
00:22:56C'est la vision d'un gouverneur, celui de la Banque centrale du Portugal.
00:23:01Est-ce que dans le match fait de BCE, est-ce qu'il n'y a pas pour la Banque centrale européenne
00:23:05la montée d'un risque d'undershooting de l'inflation à un moment ?
00:23:08Enfin, une zone euro qui renouerait avec, en tout cas, une situation macro qu'on a
00:23:14pu connaître pendant un cycle assez long.
00:23:17Dans les projections de la BCE, on voit des marques trimestrielles de l'inflation coeur
00:23:22ou headline qui sont à un 9, voire un 8, je crois, même sur un trimestre au cours de 2025.
00:23:28Oui, c'est assez récent d'ailleurs parce que finalement, on avait une convergence des
00:23:33résultats d'inflation entre les Etats-Unis et la zone euro, les services en début d'année,
00:23:37des choses qui semblaient assez proches avec des niveaux différents mais de la même logique.
00:23:42Et là, depuis deux mois, on a vraiment des signes de ralentissement très fort de l'inflation
00:23:49en zone euro.
00:23:50Donc, c'est une différence très importante, je pense, qui a marqué les dirigeants européens
00:23:56aussi à la BCE ces derniers temps.
00:23:58Et là, je vais peut-être laisser la parole.
00:24:00Oui, oui, parce que voilà, « inflation is falling », ce n'est pas un discours qu'on
00:24:04entend du côté de la Fed et même pas du côté de la Banque d'Angleterre.
00:24:07C'est vrai que la marque d'inflation britannique ce matin a quand même un gros palier à la
00:24:11baisse mais, comme vous dites, le comptier pas, Véronique.
00:24:14Le comptier pas, au Royaume-Uni, les hausses mensuelles du sous-jacent, elles sont complètement
00:24:19hors normes pour revenir à 2 %, ce n'est pas du tout crédible.
00:24:22En zone euro, on commence à avoir, on doutait un peu, parce qu'il y avait cette période
00:24:27du printemps qui est toujours challenge, il y a les prix des paquets, des vacances, des
00:24:32packs, etc.
00:24:33Mais non, les derniers chiffres, clairement, nous disent « ça baisse ». Là, ça accélère
00:24:38à la baisse, effectivement, et on va probablement…
00:24:41Mais c'est un point de vigilance quand même, ça doit être un point de vigilance pour la
00:24:44BCE qui pilote les prix.
00:24:45Exactement.
00:24:46Et le contexte, c'est pareil, pas le même.
00:24:47Nous, on a fait de la restriction budgétaire ces derniers trimestres en Allemagne et on
00:24:51commence à en faire sérieusement en France, aux Etats-Unis, on n'en est pas là.
00:24:56Plusieurs points là-dessus.
00:24:57Le premier, un facteur qui est important, on venait sur les projections de croissance
00:25:00en zone euro.
00:25:01On utilise des modèles de machine learning qui disent quelles sont les variables importantes
00:25:05à regarder pour regarder les trajectoires en zone euro.
00:25:07Effectivement, à très court terme, les questions associées sont principalement les questions
00:25:11de confiance en zone euro.
00:25:12Et donc, même si on a un peu cette baisse de pouvoir d'achat, l'avantage de la BCE
00:25:16va agir, amène aussi ce regain de confiance et donc peut créer un peu cette dépense,
00:25:21cette épargne, etc.
00:25:22Donc ça, ça nous amène sur le scénario 2024 qui est plutôt favorable, même s'il
00:25:26n'est pas encore exceptionnel, zone euro, on va dire 0,7% de croissance, en montant
00:25:30un peu les projections sur cette année.
00:25:31Par contre, ce qui est intéressant, c'est que 2025, il y a des seuils très forts qui
00:25:36sont liés aux perceptions d'inflation des ménages.
00:25:38Et donc, ce scénario qui a le marché aujourd'hui de dire la zone euro se reprend, va bien,
00:25:43réaccélère quelque part en 2025, est aussi associé au fait qu'il n'y ait pas de résurgence
00:25:47de l'inflation.
00:25:48Donc, dans un sens, une inflation...
00:25:50Ça prend du temps.
00:25:51Pour que les ménages ou les agents économiques aient la vraie perception d'une inflation
00:25:57qui a baissé après l'épisode qu'on a connu, ça prend du temps.
00:26:01Et ce qui est assez intéressant, c'est que traditionnellement, c'est plutôt des modèles
00:26:03qui mettent en avant la croissance US, le commerce ou autre, et là, c'est vraiment
00:26:07du domestique, zone euro, perception de l'inflation.
00:26:09Donc, ce côté des inflations, on ne va pas s'en plaindre, c'est aussi ce qu'on a tous
00:26:13derrière le scénario.
00:26:14Pourquoi la zone euro va un peu mieux ?
00:26:15Maintenant, c'est où est-ce qu'on place le curseur ?
00:26:18Moi, j'ai tendance plutôt à mettre des scénarios de séquence, c'est-à-dire 2024, début 2025,
00:26:23c'est plutôt le post-Covid.
00:26:24On retrouve, on abaisse en fait tous ces facteurs qui pesaient, on enlève les mesures
00:26:29one-off, la question des services, ça ralentit.
00:26:31Par contre, et on arrive effectivement, on a plutôt des scénarios où on est autour
00:26:36de deux sur l'inflation en zone euro.
00:26:38On pourrait même aller chercher un peu en-dessous avec l'inflation alimentaire, par exemple.
00:26:42On a toujours un biais un peu fort sur l'alimentaire, mais on est autour de deux, on est encore
00:26:48un peu légèrement au-dessus.
00:26:49La question se pose plus pour ensuite.
00:26:51Et donc là, c'est plutôt les scénarios qui sont structurels, plutôt 2025-2026, le
00:26:57sous-jacent de la prochaine décennie est un sous-jacent inflationniste.
00:27:01Donc, c'est les niveaux des salaires, même s'ils décélèrent, on reste à des niveaux
00:27:05élevés.
00:27:06Donc, les décontraintes, ce qu'on appelle les éléments attendus mais imprévisibles,
00:27:10donc les chocs externes, les guerres, les problématiques environnementales, tout ça
00:27:14crée des facteurs permissifs d'une inflation plus élevée à terme.
00:27:17Donc, il y a vraiment cette histoire de séquence.
00:27:19À court terme, oui, l'inflation va continuer de décélérer.
00:27:23À horizon moyen terme, beaucoup plus compliqué.
00:27:26Ma question, est-ce que ce scénario que vous décrivez, est-ce que ça permet à une banque
00:27:29centrale comme la BCE de mener un vrai cycle de baisse de taux qui nous ramène au taux
00:27:35ou est-ce que c'est simplement quelques baisses de taux pour le temps de se réajuster ?
00:27:40Je mettrais les mêmes conditions.
00:27:42Déjà, moi, je l'ajuste à la Fed.
00:27:44C'est-à-dire que la BCE arrive en avance, met en place une baisse de taux avant la Fed.
00:27:49Oui, à supposer que la Fed suive avec deux ou trois trimestres maximum de décalage.
00:27:54Déjà, il y a cette logique, il faut qu'on reste dans cet environnement des inflations
00:27:58soft lending pour avoir la BCE qui continue.
00:28:00Ensuite, est-ce qu'elle peut aller bien loin ?
00:28:04Le jour où la Fed s'arrête, la BCE s'arrêtera.
00:28:06En tout cas, il n'y aura pas des décalages longs entre les deux banques centrales.
00:28:10J'entends.
00:28:11Ça m'intéresse.
00:28:12Des baisses de taux, je reviens à la question, qu'est-ce que ça génère en zone euro ?
00:28:16Alors, sur l'activité économique, mais aussi sur les flux de marché, Jeanne, est-ce que
00:28:21quelques baisses de taux, ça suffit à rendre les produits monétaires, les produits de
00:28:25court terme moins intéressants pour des investisseurs ? Est-ce que ça peut pousser une partie du
00:28:30stock accumulé, massif quand même, sur ces produits de court terme ou monétaires, vers
00:28:35d'autres actifs en termes d'investissement, vers de la consommation ?
00:28:39Je n'irai pas forcément jusqu'à la consommation, ce qui est un peu d'une autre nature, parce
00:28:45que là, ça va être l'arbitrage entre consommation et épargne qui va être en jeu, et cet arbitrage-là...
00:28:51Restons sur l'investissement alors.
00:28:53Il a un élément de confiance qui est évident et qui peut jouer et qui va booster la consommation
00:28:59plutôt que l'épargne.
00:29:00Mais en général, les gens ne vont pas puiser dans les placements monétaires pour consommer.
00:29:06Voilà, on va dire...
00:29:07D'accord.
00:29:08C'est pas comme ça que ça fonctionne.
00:29:09Très bien.
00:29:10En revanche, je pense qu'il y a un intérêt, en tout cas, c'est presque, on va dire, une
00:29:17opportunité presque asymétrique à se positionner sur du crédit court, sur de l'obligataire
00:29:26court, on va dire, si on veut se prémunir contre cette baisse de taux et alloquer des
00:29:33rendements plus attrayants.
00:29:34Mais c'est en cours, ça se prépare ? BCIM est un spécialiste du monétaire, pour dire
00:29:39les choses clairement.
00:29:40Oui, c'est vrai, mais c'est pas complètement là.
00:29:43D'accord.
00:29:44On a vu déjà des choses, notamment sur des entreprises, mais ça, c'est presque un mouvement
00:29:49récurrent.
00:29:50D'accord.
00:29:51Quand elles doivent payer les dividendes...
00:29:52Mais vous ne voyez pas d'anticipation chez vos clients de ce que va faire la BCE ?
00:29:55Il n'y a pas urgence à sortir des produits monétaires aujourd'hui ?
00:29:59Un peu, mais ce n'est pas tant que ça.
00:30:00D'accord.
00:30:01Mais quand même, un peu, forcément.
00:30:02Tout le monde y réfléchit.
00:30:03Tout le marché monétaire, et quand vous regardez l'ensemble, il y a eu des flux sortants,
00:30:06bien sûr.
00:30:07Après, il faut identifier de qui viennent les flux sortants.
00:30:11C'est vrai qu'il y a eu une partie qui vient d'une réallocation, mais il faudrait que
00:30:15l'alternative...
00:30:16Vous savez, c'était le fameux TINA, là.
00:30:18Bien sûr.
00:30:19Yes, no alternative.
00:30:20Aujourd'hui, il n'est pas complètement évident, parce que l'attractivité des actions, on
00:30:27l'évoquait il y a passé longtemps, elle est quand même en question.
00:30:30Et du coup, et l'attractivité des marchés obligataires, oui, mais, avec le mais, notamment
00:30:39quand on regarde à plus long terme, si on regarde le potentiel de décélération de
00:30:44l'inflation, ou à l'inverse, le potentiel de viscosité de l'inflation à terme.
00:30:48Donc, tout ça fait qu'on voit quand même, on a des anticipations que les taux longs
00:30:53vont baisser, mais pas tant que ça.
00:30:56Une certaine prudence.
00:30:57Donc, du coup, c'est un mouvement qu'on voit, mais qui n'est pas encore très important.
00:31:04Alors, il est possible que la décision de 6 juin booste les anticipations, mais j'ai
00:31:09un peu doute.
00:31:10En tout cas, il faudra regarder ce à quoi correspond cette baisse de la BCE.
00:31:16Au quiche-côte.
00:31:18C'est ça que tout le monde attend.
00:31:20C'est une baisse de taux qui sera accompagnée d'un discours, alors forcément plus accommodant
00:31:25puisqu'on a baissé les taux, mais qui ne va pas vouloir ouvrir les vannes trop fort
00:31:30tout de suite, en tout cas de ce que je comprends quand j'écoute certains...
00:31:33Oui, elle nous dira quand même qu'ils ont fait le boulot et qu'ils ont réussi.
00:31:36Ah bah oui, c'est ce qu'elle dit déjà, facile à garder, l'inflation est sous contrôle.
00:31:39Ça y est, ça fait.
00:31:40Oui, effectivement.
00:31:41Je ne sais pas, sur les banques centrales, non mais ça m'intéressait votre point quand
00:31:46même sur le dollar, enfin sur l'euro, c'est vrai qu'on a effacé cette baisse de taux
00:31:50de la Fed, on est passé par zéro, voire des hausses de taux dans la conversation de marché,
00:31:56bien sûr.
00:31:57L'euro-dollar n'est pas retourné à la parité pour autant.
00:31:58C'est quand même un soulagement pour la BCE, j'imagine, de voir une stabilisation, voire
00:32:05même une remontée de l'euro contre le dollar avant des baisses de taux en amont de la Fed.
00:32:09Je pense que c'est un point important, même si, bien évidemment, ce n'est pas le sujet,
00:32:14mais rappelez-vous quand on était il y a 2-3 mois, ou un peu plus peut-être, en phase
00:32:20là de baisse de l'euro-dollar, où on se disait, envisageait une baisse des taux de
00:32:27la BCE isolée, il y avait à l'évidence un risque que ça accélère beaucoup plus,
00:32:32à un moment donné où par ailleurs le marché des matières premières était un petit peu
00:32:34sous tension, etc., donc c'était clairement un environnement qui n'était pas favorable,
00:32:39qui ne redonnait pas de marge de manœuvre, aujourd'hui, au moins, temporairement, et
00:32:43du coup ils vont pouvoir tester tranquillement, j'ai envie de dire, un quart de point, ils
00:32:47verront bien ce que ça fait sur l'euro-dollar, avec un peu de chance d'autre côté, côté
00:32:51américain, ça va se gâter encore, et donc l'euro pourrait se réapprécier un peu, et
00:32:56très bien.
00:32:57Et là, ils sortent gagnants-gagnants, quelque part, et vraiment, j'ai quand même l'impression
00:33:03que ce scénario-là est aujourd'hui le plus probable, après on verra, ça peut varier
00:33:08très vite en fonction des données, mais il me semble qu'il y a une bonne chance que
00:33:11ce soit ça.
00:33:12Après, moi je reviendrai bien sur, je trouve, la notion d'équilibre instable, là où on
00:33:18la voit le mieux, c'est que finalement on est dans un environnement complètement délirant,
00:33:22où on a d'un côté l'or et les précieux, qui culminent, de record en record, et qui
00:33:28ont toutes les bonnes raisons de continuer, on les comprend tous, non ? Et, de l'autre
00:33:34côté, des marchés qui, effectivement, rejoignent des records, et en plus, sur la base des
00:33:39valeurs cycliques, essentiellement, même si, aujourd'hui, on ne sait plus trop à quoi
00:33:43correspond.
00:33:44Les cycliques ont pris de l'avance.
00:33:45Et donc là, on a quand même un environnement qui nous met bien face à cette contradiction,
00:33:49et on se dit, en tant qu'investisseurs, on ne peut pas ignorer l'or, forcément, ou les
00:33:56précieux, mais on ne peut pas rester en dehors du marché aujourd'hui.
00:34:00Et finalement, les deux sont cohérents, parce qu'effectivement, le risque géopolitique,
00:34:05le risque financier, etc., fait que tout le monde est à l'affût pour protéger l'ensemble,
00:34:13et c'est ce qui explique, à mon avis, cet environnement très instable, fondamentalement
00:34:18instable, mais sur lequel on peut prendre du risque.
00:34:21Et c'est là, je pense, que c'est extrêmement...
00:34:24Ça chamboule complètement tous les critères, y compris les critères de sélection de
00:34:30valeurs ou de secteurs, parce qu'on ne peut même plus vraiment parler de secteurs, il
00:34:33faut presque aller sur...
00:34:34On voit, Wal-Mart au sommet, Target qui baisse de 10 sur sa publication, et les exemples
00:34:39sont nombreux comme ça au sein de chaque secteur.
00:34:40Ça complexifie énormément l'ensemble, mais je rajouterais, par ailleurs, qu'on a quand
00:34:43même un marché sur lequel les opportunités d'investissement en dehors des actions, enfin
00:34:48des actions européennes ou locales, sont quand même un peu réduites.
00:34:51On va beaucoup moins investir dans les émergents, etc., on ne va plus investir sur l'immobilier.
00:34:58On a une épargne élevée en Europe, et des effets richesses qui commencent également
00:35:03en Europe à être très substantiels, donc tout ça, ça permet au marché de tenir.
00:35:08Moi, je suis rarement optimiste sur les marchés, mais là, je n'ai jamais été aussi, entre
00:35:14guillemets, « confiante », sans avoir les éléments d'avant, mais oui, on a quand même
00:35:18un espèce d'alignement des planètes pour les marchés.
00:35:20Action dont acte sera peut-être mis en question, il y a de fortes chances, par des éléments
00:35:27qu'on a du mal à prévoir, peut-être, je ne sais pas quoi, mais en tout cas, aujourd'hui,
00:35:31dont acte.
00:35:32Je reviens à votre point sur les précieux, je ne sais pas si j'ai bien compris pourquoi
00:35:36l'or battait aujourd'hui, là, maintenant, des records, enfin l'or a monté quand les
00:35:41taux réels remontaient, par exemple, aux États-Unis, alors là, peut-être que les
00:35:45taux réels, effectivement, rebaissent un peu, mais l'environnement géopolitique
00:35:50instable, oui, alors évidemment, depuis 2022, on est entré dans quelque chose de nouveau
00:35:54de ce point de vue-là, mais pourquoi, là, maintenant ?
00:35:56Non, je veux dire, l'environnement géopolitique instable, l'hyperliquidité, si on traverse
00:36:01aussi bien cette période de remontée des taux, c'est juste que les taux de liquidité
00:36:04sont astronomiques.
00:36:05Donc, les mêmes stocks, GameStop et l'or, c'est aussi un peu la même histoire, alors.
00:36:08Et oui, la perte de crédibilité des banques centrales, parce que, quand même, elles n'ont
00:36:12pas les moyens de lutter contre ces excès de liquidité pour des raisons valables, sans
00:36:19doute.
00:36:21Oui, elles ne souhaitent pas, comme dit Jeanne, c'est vrai ça.
00:36:23Et qu'elles ne souhaitent pas, bien évidemment, et on peut se mettre à leur place et les
00:36:25comprendre.
00:36:26Mais ça, ça a un coût, bien évidemment, sur la valeur, leur capacité à préserver
00:36:31la valeur des monnaies, donc l'or, donc les cryptos, et les cycliques, parce que les
00:36:38gouvernements sont derrière aussi, et que les banques centrales ne veulent pas gêner
00:36:40les gouvernements, surtout, c'est pour ça que, d'ailleurs, on va ralentir le rythme
00:36:44de baisse du bilan, c'est quand même assez surprenant.
00:36:47Il y a un côté, toujours un peu la pédale sur le frein, et puis on commence à gérer
00:36:53la liquidité à travers le bilan.
00:36:54Donc, les cycliques qui montent, et de l'or, et des précieux qui s'envolent.
00:36:56À propos de considération géopolitique ou politique, est-ce que vous avez un modèle
00:37:01d'IA générative que vous entraînez, qui s'appelle Albert, c'est ça, Léa ? Non,
00:37:04mais vous lui avez posé la question, il répond à des questions économiques, Albert, c'est
00:37:09ça ?
00:37:10Alors, Albert signifie AI Language for Boosting Economic Research, c'est une IA générative
00:37:14qui fonctionne à l'image de chaque GPT alimenté avec des aliments macro et financiers pour
00:37:19répondre à n'importe quelle question d'économiste ou de financier, donc c'est un assistant économiste,
00:37:23premier assistant économiste virtuel.
00:37:24Albert fonctionne sur les news, les publications que chacun peut faire et analyse, donc il
00:37:30fait juste notre travail en analysant un ensemble énorme de données ou autres, donc il ne
00:37:33fait pas mieux que nous sur ce sujet-là.
00:37:35Pour faire ces outils-là, c'est de l'IA, mais pas générative, maintenant l'IA est
00:37:40un peu désuète, c'est vraiment de l'IA.
00:37:43Et donc là, on a effectivement trois combinaisons d'outils.
00:37:45Des premiers outils qui sont des sismographes, donc on prend l'ensemble des données utilisables
00:37:51sur les pays, les zones, les secteurs, et là on regarde si on a des rappels et des
00:37:57notes.
00:37:58Deuxièmement, c'est nécessairement la mise en place de stress tests, c'est-à-dire qu'il
00:38:01faut utiliser les scénarios et valider pour les stress tests.
00:38:05Et puis troisièmement, c'est aller se projeter un peu plus loin, et en fait, dans cet environnement
00:38:10où le conjoncturel se fait basculer avec du structurel, que ce soit la révolution
00:38:16de l'IA, les problèmes environnementaux, les problèmes géopolitiques, c'est trois
00:38:21plaques tectoniques qui se rencontrent au même moment.
00:38:23Capter les disruptions, les points de retournement.
00:38:25Et donc ça, c'est du stress test, et tout ça, c'est malheureusement que de l'IA.
00:38:30D'accord.
00:38:31Pas génératif, juste de l'IA.
00:38:32C'est déjà suffisant, parce que ma question étant, est-ce qu'on peut lui demander à
00:38:36Albert de nous faire un peu Biden, Trump, risque, opportunité, et qu'est-ce qu'il
00:38:41en ressort ? Est-ce que c'est pas si éloigné l'un de l'autre, parce que de toute façon,
00:38:46c'est les Etats-Unis et que c'est America First, quelle que soit l'administration, ou
00:38:49est-ce qu'au jeu des différences, il y a quand même des points de différence majeurs,
00:38:53avec des impacts, j'entends, pour les marchés ?
00:38:54Oui.
00:38:55Alors, il y a les deux.
00:38:57Il y a, dans l'ensemble, un environnement plus inflationniste, associé à plus de dépenses
00:39:02budgétaires, et je mets de côté tous les aspects sociaux.
00:39:06Ça, c'est vrai pour les deux ?
00:39:07Ça, c'est vrai pour les deux.
00:39:08D'accord.
00:39:09La différence qu'il y a, donc là, c'est pas de l'IA génératif, ça va être juste
00:39:11des petits modèles statistiques, où en fait, il y a trois gros impacts des plans plutôt
00:39:18Trump versus Biden, qui sont les tarifs, donc qu'est-ce que ça implique, la baisse des
00:39:23taxes, et puis l'immigration, le choc sur l'immigration.
00:39:26Donc ces effets-là combinés, quel est l'impact ? Donc ça, c'est des petits modèles beaucoup
00:39:30plus simples, qui varient.
00:39:33Donc nous, on a fait une sorte de baseline où si on prend, alors pas la hausse des tarifs
00:39:36à hauteur de 10%, mais plutôt quelque chose de médian, on met de côté les questions
00:39:41d'immigration, on sort cette hypothèse-là, parce que c'est quand même sortir 3% de la
00:39:45force de travail du marché américain, or, donc là, on l'a mis de côté, et on poursuit
00:39:51certaines baisses de taxes.
00:39:52Là, c'est plutôt des effets en termes de croissance, alors qu'ils vont dans des ranges
00:39:55entre moins 0,5 et 1, donc c'est un plan Trump un peu light, mais par contre aussi
00:40:03une reprise de l'inflation, c'est à peu près les parallèles, c'est plus 0,6 d'inflation,
00:40:08moins 0,6, moins 0,7 de croissance, dans un horizon 3 ans.
00:40:12Par contre, en stressant ces scénarios, là, on va très vite dériver sur des scénarios
00:40:19extrêmes, si on met les tarifs tels que Trump les a dit, le choc côté force de travail,
00:40:24là, c'est vraiment des chocs significatifs.
00:40:26Donc, il y a dans un Trump extrême, en tout cas, qui fait tout ce qu'il dit, et donc
00:40:32une Fed qui réviserait, j'imagine, considérablement sa copie.
00:40:35Avec la question de qu'est-ce qu'on fait de la Fed, il y a quand même un outil fort
00:40:38de remise en cause de l'indépendance de la Fed.
00:40:41Alors, encore une fois, comment on lit Trump ? Est-ce qu'on part du principe qu'il est
00:40:45pragmatique, et donc, si le marché vient anticiper une remise en cause de l'indépendance
00:40:50de la Fed et de la crédibilité de la Fed, avec tout ce qu'on peut envisager côté
00:40:54taux, dollars ou autres, on aura une marche arrière ou pas ? Ou est-ce qu'au contraire,
00:40:58on force ce trait-là ?
00:40:59Il fait les deux, quoi.
00:41:00Voilà.
00:41:01Et là, c'est vraiment les extrêmes.
00:41:02Là, c'est du stress-test.
00:41:03Là, c'est vraiment ce scénario-là.
00:41:05On peut mettre la Fed sous cloche, on ne mettra pas les marchés sous cloche.
00:41:10Donc, si la Fed se voit limitée dans sa capacité à faire son job, c'est sur la partie longue
00:41:15de la courte que ça se verra, et c'est là que l'activité est la plus sensible.
00:41:20C'est peut-être là qu'on va payer la dette de la Fédérale dans un extrait.
00:41:25Dans un environnement inflationniste, dans un environnement incertain.
00:41:26Effectivement, de toute façon, c'est un environnement osciétaux, inflationniste,
00:41:30beaucoup plus incertain, et avec beaucoup plus de polarité.
00:41:34Qu'est-ce que ça vous inspire déjà ? On y réfléchit un peu, quand même, j'imagine.
00:41:38C'est dans six mois, mais ça va être quand même…
00:41:40D'abord, le scénario, je pense, doit être un peu plus, peut-être, précisé.
00:41:45C'est-à-dire que, pour moi, ce qui a été évoqué, c'est valable dans un scénario Trump
00:41:49avec un gouvernement divisé, c'est-à-dire la Chambre aux démocrates
00:41:54et le Sénat aux républicains, parce que ça limite quand même les marges de manœuvre.
00:41:58Alors ensuite, sur la Fed, de fait, cette année, il faut quand même le réaliser,
00:42:04la Fed a enregistré des pertes, et donc, au lieu de remettre les 100 milliards par an
00:42:10qu'elle remettrait au Trésor, c'est l'inverse.
00:42:13Donc, elle a perdu, en termes de rapport de force,
00:42:17quand vous devez faire absorber des pertes, ce n'est pas tout à fait pareil
00:42:22que de remettre, je n'ai plus le chiffre exact en tête, mais c'était de l'ordre de 100 milliards.
00:42:28Ça affaiblit quand même, vous dites, parce qu'on vous a toujours expliqué
00:42:31qu'on peut avoir des banques centrales en perte, on peut prendre des activités…
00:42:34Mais dans la vraie vie, dans la réalité, et dans le rapport de force politique ?
00:42:39Oui, je pense. Je ne sais pas si vous avez, à un moment,
00:42:43Trump a même évoqué le fait qu'il allait être président de la Fed.
00:42:47Alors, beaucoup ont ri, pensant que c'était juste…
00:42:51Et certains à Washington, qui regardent ça quand même d'assez près,
00:42:55disent que ce n'est pas complètement un risque à écarter, complètement.
00:43:00Dans son esprit, ce n'est pas complètement absurde.
00:43:02Il y a un chemin possible dans le droit ou la Constitution américaine qui…
00:43:06Alors là, j'ai posé le débat, donc je me permettrai plus tard.
00:43:10Donc, il y a un élément dans cette volonté de chapeauter la Fed,
00:43:15c'est qu'une des différences, à mon sens,
00:43:17effectivement, il n'y a pas de différence sur les déficits publics qui seront énormes,
00:43:21et les deux candidats ont dit, on les laissera en l'État.
00:43:23En revanche, il y a un élément sur le fait que Trump souhaite des taux bas et un dollar faible.
00:43:30Donc, il y a aussi, au plan des marchés financiers, peut-être à jouer sur la devise.
00:43:36Parce que là, il souhaite affaiblir la devise.
00:43:39On verra sur les déficits.
00:43:40Donc, c'est très clair.
00:43:41Je suis d'accord, mais le message n'est quand même pas le même.
00:43:43Toutes les baisses de taxes Trump seront prolongées, amplifiées, etc.
00:43:47Biden, il peut quand même aussi jouer sur la fiscalité,
00:43:50notamment sur certaines catégories de ménage, d'entreprise, etc.
00:43:54Ça fait partie des combats menés par l'administration Biden.
00:43:56Tout à fait.
00:43:57En termes de crédibilité ou de sérieux budgétaire, ça ne renvoie pas tout à fait la même image.
00:44:02Les estimations que j'ai vues sur les plans d'un côté et de l'autre,
00:44:06ce n'est pas les mêmes postes qu'on bouge, mais au final, c'est pareil.
00:44:10Le déficit est le même.
00:44:11D'autant qu'il ne faut pas oublier qu'à chaque fois qu'on baisse les taxes, les impôts, etc.,
00:44:16on stimule l'activité.
00:44:18Par rapport au pourcentage du PIB, ça joue quand même un peu.
00:44:21Donc, au final, les estimations que j'ai vues ne diffèrent pas de façon radicale.
00:44:25Mais attention, l'aspect de l'art n'est peut-être pas un aspect inintéressant.
00:44:29Biden, Trump, je ne sais pas quelles réflexions ça vous inspire à ce stade, Véronique.
00:44:35On s'amuse à réfléchir au-delà du 5 novembre.
00:44:38Est-ce que la fête baissera ses temps en décembre et combien de fois en 2025 ?
00:44:41Jusqu'au 5 novembre, on peut en discuter.
00:44:44Au-delà, il va falloir passer à des choses plus sérieuses.
00:44:48Je pense qu'effectivement, le scénario d'une victoire de Trump dans le contexte actuel,
00:44:52géopolitique actuelle, compte tenu des sous-jacences inflationnistes
00:44:56et du changement de régime de l'inflation dans lequel on est,
00:45:00d'abord, crée énormément d'incertitudes.
00:45:06Dans mon tableau de prévision, j'ai coupé en disant
00:45:08« Écoutez, là, il y a potentiellement Trump, je ne peux pas vous dire. »
00:45:11Moi, je ne sais pas faire.
00:45:12Il y a des choses, il y a des moments où on ne sait plus faire
00:45:14en termes de prévision, de taux d'intérêt, etc.
00:45:18J'ai mis des chiffres, mais franchement, parce que ça devient d'un niveau de complexité extrême.
00:45:25Si on intègre, et moi, je ne me soucie pas.
00:45:29En fait, l'arrivée de Trump ne me pose pas trop de questions pour l'économie américaine.
00:45:33C'est sa résonance globale qui est beaucoup plus complexe
00:45:37et qui risque d'être beaucoup plus impactante
00:45:40et peut-être en premier rang pour l'Europe.
00:45:44Donc, dans un contexte géopolitique également, extrêmement sensible.
00:45:49Donc, voilà, maintenant, je pense qu'on a encore un petit peu de temps
00:45:53pour affiner et essayer de défricher ce que ça pourrait donner.
00:45:58C'est intéressant parce que le marché, à ce stade,
00:46:00ne semble pas jouer quoi que ce soit
00:46:03ou en tout cas s'alerter quand Biden monte un peu les tarifs, etc.
00:46:07Ça ne provoque pas pour l'instant de réaction au marché.
00:46:09Il y a encore le réflexe.
00:46:10Le marché avait finalement de l'air.
00:46:12Donc, on sent bien que c'est dans les esprits.
00:46:14Il y a des analystes aussi, forcément.
00:46:17Et je pense qu'il va falloir aborder la question de manière un peu plus large.
00:46:23Certainement beaucoup plus large et peut-être plus complexe.
00:46:26Et puis, il y a un côté de l'imprévisibilité.
00:46:28On la connaît bien chez Trump, dans ses sautes de...
00:46:32On ne peut pas dire d'humeur, mais enfin bon.
00:46:33Et on a une imprévisibilité sur la santé de Biden aussi.
00:46:39On ne peut pas l'écarter.
00:46:42Donc, il faudra bien regarder qui est le vice-président aussi.
00:46:46Oui, c'est bon. On n'en est pas encore là.
00:46:48Non, mais c'est un sujet qui est déjà un sujet aujourd'hui.
00:46:52Oui, bien sûr.
00:46:53Ça sera l'élection de toutes les élections.
00:46:55D'où l'imprévisibilité qu'évoquait à l'instant Véronique.
00:46:59Et l'équilibre instable.
00:47:00Et l'équilibre instable.
00:47:01C'est parfait.
00:47:02Et la productivité.
00:47:03Parce qu'in fine, c'est sur la productivité qu'on va juger
00:47:06l'efficacité de ce qu'a fait Biden
00:47:08et la capacité d'économie américaine à rembourser ses dettes de main.
00:47:11Est-ce que c'est une vraie tendance de gain de productivité qui est en place ?
00:47:13Dès que la productivité ou que la croissance a ralenti,
00:47:15donc la productivité a été ralentie,
00:47:17le dollar a payé.
00:47:18Là, on a commencé à ne plus vouloir du dollar.
00:47:21Merci à vous trois, mesdames, d'avoir été les invités de Planète Marché.
00:47:25Ce soir, Jeanne Asraf Bitton, BFTIM, Léa Dauphaz, TAC Economics
00:47:29et Véronique Richelores, RF Research.
00:47:39Le dernier quart d'heure de Smart Bourse.
00:47:42Chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
00:47:44Le thème ce soir, c'est le grand sujet de la démocratisation
00:47:47des actifs privés au sens large et de la dette privée.
00:47:51En particulier, nous en parlons avec Kelly Hébert,
00:47:53qui est directrice générale France de MNG Investments.
00:47:55Bonsoir, Kelly.
00:47:56Bonsoir, Eric.
00:47:57Merci beaucoup d'être là.
00:47:58Oui, j'essaye de circonscrire le sujet à la dette privée
00:48:02parce que la vague de démocratisation dont on parle,
00:48:04elle touche beaucoup d'actifs privés au sens large,
00:48:06private equity, etc.
00:48:08Mais là, le sujet, c'est celui de la dette privée spécifiquement.
00:48:12Comment on définit cette classe d'actifs ?
00:48:15De quoi est-ce qu'on parle précisément aujourd'hui
00:48:18quand on évoque la dette privée ?
00:48:20C'est une bonne question et c'est sûrement important
00:48:22de le définir parce que c'est vrai que le private equity
00:48:25a été une classe d'actifs dans l'univers non-côté alternatif
00:48:29qui était plus connue et sûrement plus abordable
00:48:32puisque ce sont des histoires d'entrepreneurs
00:48:34avec des entreprises qui font juste le choix
00:48:36de ne pas aller ce côté en bourse.
00:48:37Du côté de la dette privée, on parle de quoi ?
00:48:39On parle en fait d'emprunts non-bancaires.
00:48:42Donc très similaire au private equity,
00:48:44des sociétés qui sont non-côtées
00:48:47et qui décident d'émettre des financements hors système bancaire.
00:48:52En tout cas, ce sont des sources de financement alternatives.
00:48:55Que représente ce marché aujourd'hui
00:48:57et qu'est-ce qu'on peut dire au-delà de la photo,
00:48:59de la dynamique de ce marché de dette privée spécifique ?
00:49:02Encore une fois, le développement des actifs privés
00:49:05a été majeur au cours des dernières années.
00:49:07Qu'en est-il spécifiquement de la dette privée ?
00:49:09La dette privée ne fait que doubler tous les 5 ans
00:49:12si on revient sur les 10 dernières années.
00:49:14En 2015, la dette privée représente 500 millions d'actifs.
00:49:19Ah oui, d'accord, rien quoi !
00:49:21Et puis milliards.
00:49:25D'accord, alors 500 milliards.
00:49:27En 2021, c'était déjà 1200 milliards.
00:49:30D'accord.
00:49:31Et on pense que d'ici 2027, ça aura encore doublé
00:49:34pour atteindre 2300 milliards.
00:49:36Ça, c'est global autour du monde ?
00:49:38Oui.
00:49:39D'accord.
00:49:40Et ça correspond, il faut revenir un petit peu à la genèse,
00:49:43cette explosion ou cette croissance,
00:49:46plutôt pour utiliser un terme positif, de la dette privée,
00:49:49il faut revenir à une croissance accélérée depuis en gros 2008.
00:49:54Donc crise financière globale.
00:49:57Bien sûr, crise bancaire.
00:49:59Avec les banques qui se retirent d'un segment juste de financement
00:50:04et de prêts, et donc du coup, la nature ayant horreur du vide,
00:50:08des acteurs, les sociétés continuent d'avoir besoin
00:50:12de lignes de crédit, de financement,
00:50:14et des acteurs vont se proposer pour fournir ces financements
00:50:18et notamment les gérants d'actifs,
00:50:20tout comme nous pouvons l'être chez M&G Investment et d'autres.
00:50:23Et donc ça, c'est vraiment un phénomène qui a beaucoup accéléré
00:50:28et aussi, pour revenir sur le private equity,
00:50:31en fait, on a eu une décélération du nombre d'IPOs,
00:50:34d'introductions en bourse.
00:50:36Donc entre 1980 et 2000, il y a à peu près 6 000 introductions en bourse
00:50:40dans le monde.
00:50:42Sur les 20 années suivantes, entre 2001 et 2022,
00:50:46il y a moins de 3 000, donc deux fois moins d'IPOs d'introductions en bourse.
00:50:50Et au même moment, vous avez forcément le marché du PE
00:50:53qui, lui, explose pour atteindre plus de 7 000 milliards.
00:50:56Donc tout ça va ensemble.
00:50:58Et donc, oui, cette dynamique du private equity ces dernières années,
00:51:02c'est accompagner, enfin, la dette privée a accompagné
00:51:05ces entreprises financées hors marché coté, j'entends,
00:51:10qui avaient aussi besoin parfois d'instruments de créance
00:51:14ou de dette pour leur financement.
00:51:16Oui, et puis on a eu ces 20 dernières années,
00:51:18beaucoup de secteurs qui sont devenus de plus en plus techniques.
00:51:21Donc je pense que ce soit la biothèque, la pharmacie,
00:51:24la santé, l'IT.
00:51:26Et en fait, c'est pour apprécier le risque représenté par le produit
00:51:30ou les services présentés par ces entreprises,
00:51:32il faut avoir des analystes financiers qui sont capables
00:51:35d'apprécier le business model, le brevet,
00:51:38vraiment les caractéristiques techniques
00:51:41qui sont présentées par l'entreprise.
00:51:43Et les banques, depuis 2008, s'étant retirées,
00:51:45ayant retiré les analystes et les expertises,
00:51:48étaient plus capables finalement d'aller apprécier le risque
00:51:51présenté par ces secteurs d'activité très techniques parfois.
00:51:54Et donc on a eu une multitude, nous en tant que gérants d'actifs,
00:51:58nous et d'autres, on a été capables d'investir
00:52:00pour recruter des experts qui sont capables d'aller appréhender
00:52:04les différents business models.
00:52:05Oui, il y a eu un mouvement effectivement de transfert
00:52:08entre l'analyse du risque fait par les banques
00:52:10et l'analyse du risque et la capacité à analyser le risque
00:52:13et investir chez les asset managers comme vous aujourd'hui.
00:52:16Vous êtes dans le top 3 d'ailleurs, je crois,
00:52:18des détenteurs de dettes privées en Europe.
00:52:21C'est ça aujourd'hui, Kelly ?
00:52:22Oui, exactement.
00:52:23Sur les actifs privés, on gère quasiment 90 milliards.
00:52:26Et sur la dette privée, prenons par exemple le cas des loans,
00:52:31donc des prêts pour seniors, c'est 8000 milliards gérés aujourd'hui
00:52:35et c'est plus de 700 experts.
00:52:37Oui, bien sûr.
00:52:38Qu'est-ce qu'on peut dire des caractéristiques de ces actifs,
00:52:42de cette dette privée ?
00:52:44En l'occurrence, est-ce que vous travaillez sur des segments particuliers ?
00:52:48Est-ce que ça couvre le financement de tout type de secteurs aujourd'hui
00:52:51ou est-ce qu'on retrouve peut-être des secteurs en première ligne
00:52:55qui utilisent la dette privée pour s'y financer ?
00:52:59En termes de rendement, qu'est-ce que ça donne également ?
00:53:03En termes de risque également, par rapport à de la dette cotée,
00:53:06notamment de la dette obligataire traditionnelle,
00:53:08qu'est-ce qu'on peut dire des caractéristiques de ces segments ?
00:53:11C'est des très bons points parce que c'est évidemment très attractif,
00:53:14sinon il n'y aurait pas eu un tel essor et un tel engouement
00:53:17de la part des investisseurs institutionnels
00:53:20et maintenant les particuliers ou cette démocratisation des actifs.
00:53:25Elle vient évidemment parce que les rendements qui sont proposés
00:53:31dans l'univers de la dette privée sont attractifs
00:53:34parce qu'il y a cette prime d'illiquidité.
00:53:37Forcément, vous n'avez pas cette notion de cotation en bourse
00:53:40où vous pouvez à tout moment redonner votre titre,
00:53:43donc vous êtes quelque part obligé de le porter jusqu'à l'échéance.
00:53:47Cette prime d'illiquidité, pour vous donner un exemple,
00:53:50par exemple sur les dix dernières années,
00:53:52la dette privée c'est 10% de rendement par an.
00:53:55Le yield c'est entre 3 et 4%.
00:53:57Donc là c'est un effet rétroviseur,
00:54:00mais cette prime d'illiquidité va rester vraie dans le futur
00:54:04et donc on peut s'attendre à avoir des rendements
00:54:06qui continueront d'être attractifs sur ce segment-là.
00:54:09Après, il faut être vigilant, puisqu'il faut être sélectif.
00:54:14Tous les secteurs d'activité peuvent être représentés
00:54:17au sein de la dette privée,
00:54:19puisque la seule caractéristique à respecter c'est d'être non cotée.
00:54:23Mais encore une fois, nous on va prêter,
00:54:26et je vais vous donner des exemples concrets,
00:54:28parce que finalement les investisseurs
00:54:31parfois n'ont pas toujours de notion de quelle société on parle.
00:54:34On investit, nous par exemple, on prête des capitaux à Vela,
00:54:37la marque de shampoing, ou peut-être plus connu,
00:54:39Vérissure, le leader de la sécurité,
00:54:42des alarmes, Flora, le beurre...
00:54:45Ah mais c'est du financement direct de l'économie !
00:54:47C'est du financement direct de l'économie.
00:54:49Là où il faut être vigilant, c'est qu'on est quand même
00:54:51dans une période de l'économie,
00:54:53et vous venez d'en parler,
00:54:55est-ce qu'on est sur un soft lending, non lending ?
00:54:57En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'en effet,
00:54:59il faut être vigilant sur les niveaux de défaut,
00:55:02qui sont très bas depuis 10 ans.
00:55:05C'est pas notre opinion,
00:55:08mais il faut être vigilant sur où vous êtes positionnés
00:55:11dans la structure du capital,
00:55:13et nous, c'est vrai qu'on va favoriser une approche
00:55:15plutôt défensive, donc on va aimer les sociétés
00:55:17qui sont plutôt tout en haut, donc dites seniors,
00:55:19pour lesquelles, par exemple, il y a un collatéral en face.
00:55:21D'accord.
00:55:23Donc on peut quand même avoir des éléments de seniorité,
00:55:26en tant que porteur de dettes privées,
00:55:28ça ne nous met pas non plus en dessous
00:55:30de tous les autres créanciers ?
00:55:32Vous êtes même tout en haut,
00:55:34pour faire la queue,
00:55:36en cas de problème,
00:55:38vous êtes tout en haut de la structure du capital,
00:55:40et ces collatéraux, c'est très intéressant
00:55:42de s'intéresser à ce qu'il y a derrière un collatéral.
00:55:44Il peut y avoir des machines,
00:55:46un immeuble, des brevets,
00:55:48et ça permet, en cas de défaut,
00:55:50d'avoir un taux de recouvrement
00:55:52qui est bien supérieur, le high yield.
00:55:54Quand une société annonce le défaut,
00:55:56le high yield, le taux de recouvrement,
00:55:58c'est 40%.
00:56:00Là, vous récupérez plus de 70%.
00:56:02D'où le bon sourcing,
00:56:04c'est toujours la question
00:56:06de la sélectivité du dossier.
00:56:08Comment est-ce qu'on adapte
00:56:10ce marché,
00:56:12qui a suscité beaucoup d'engouement,
00:56:14beaucoup de la part d'investisseurs institutionnels,
00:56:16avisés, sophistiqués,
00:56:18capables de comprendre, et capables de s'engager
00:56:20aussi sur cette illiquidité,
00:56:22d'une certaine manière,
00:56:24comment est-ce qu'on adapte ces produits,
00:56:26puisqu'on retrouve ça dans des fonds,
00:56:28à des clients
00:56:30privés
00:56:32particuliers aujourd'hui ?
00:56:34Le vrai sujet pour, je pense,
00:56:36cette démocratisation
00:56:38arrive, et je pense qu'elle est vraiment nécessaire,
00:56:40parce que si on réfléchit en termes de construction
00:56:42de portefeuille, il y a une vraie
00:56:44diversification à aller chercher
00:56:46en investissant sur une partie
00:56:48du marché qui est déjà non cotée.
00:56:50Vous avez moins de volatilité
00:56:52et des rendements qui sont attractifs.
00:56:54En termes de pure construction de portefeuille,
00:56:56je pense que tous les investisseurs
00:56:58doivent s'intéresser à cette partie non cotée,
00:57:00dite alternative.
00:57:02Sur la dette
00:57:04privée
00:57:06spécifiquement,
00:57:08ce qui va être
00:57:10intéressant, c'est
00:57:12notamment, et là je reviens sur
00:57:14un fait conjoncturel, le fait qu'il n'y ait pas
00:57:16de duration.
00:57:18Si on a des sujets
00:57:20de remontée des taux, baisse des taux,
00:57:22finalement, on ne sait plus, à l'heure actuelle,
00:57:24on pensait qu'il y allait avoir une baisse de taux.
00:57:26Est-ce qu'il faut être long ou court duration ?
00:57:28Beaucoup s'y sont pris les pieds dans le tapis.
00:57:30Là déjà, vous êtes protégé
00:57:32de ces sujets-là.
00:57:34Pour revenir sur votre question sur
00:57:36comment l'offrir
00:57:38au plus grand nombre, il faut offrir
00:57:40de la liquidité.
00:57:42La clé, c'est ça. C'est traiter
00:57:44la question de la liquidité auprès d'un public
00:57:46qui peut dire, oui, je m'engage dans un tunnel
00:57:48de 5, 8, 10 ans, pas de problème,
00:57:50mais qui peut, à un moment, avoir besoin
00:57:52quand même de retirer de l'argent.
00:57:54Exactement, parce qu'on a tous
00:57:56à un moment besoin de liquidité,
00:57:58sauf les familles
00:58:00avec les plus gros patrimoines
00:58:02ou les institutionnels.
00:58:04C'était les raisons pour lesquelles elles pouvaient se permettre
00:58:06d'être coincées parfois pendant 7, 10 ans.
00:58:08Mais pour tout autre
00:58:10investisseur, il faut pouvoir, à un moment donné,
00:58:12accéder, parce qu'on
00:58:14a besoin de liquidité,
00:58:16à ces investissements.
00:58:18Nous, on a réfléchi chez MNJ Investment
00:58:20comment on pourrait
00:58:22fournir une stratégie
00:58:24qui offre une liquidité mensuelle
00:58:26et jusqu'où on peut aller en termes de rendement
00:58:28pour ouvrir cette liquidité mensuelle.
00:58:30Ce qui est un équilibre qu'il faut trouver.
00:58:32Et nous, aujourd'hui, on pense
00:58:34qu'on arrive, et d'ailleurs, on a une stratégie,
00:58:36un LTIF,
00:58:38qui, aujourd'hui,
00:58:40propose un rendement entre 9 et 10%
00:58:42par an,
00:58:44avec une liquidité mensuelle.
00:58:46D'accord.
00:58:48Peut-être que le rendement est un peu moins
00:58:50que si on était vraiment dans l'illiquidité totale,
00:58:52mais on a cette liquidité mensuelle.
00:58:54C'est un équilibre, et ça, c'est l'équilibre
00:58:56qui convient à la clientèle
00:58:58que vous adressez aujourd'hui.
00:59:00Et c'est très important, parce qu'en effet, dans la dette privée,
00:59:02on n'a peut-être pas assez de temps
00:59:04pour revenir sur tout ce qu'il y a dans l'univers de la dette privée,
00:59:06mais il y a les prêts
00:59:08illiquides, qui sont les senior loans,
00:59:10par exemple, et il y a ce qu'on appelle
00:59:12le direct lending, ou les junior loans,
00:59:14et ça, ça va être moins liquide.
00:59:16Plus vous allez être moins liquide,
00:59:18plus vous allez avoir de rendement.
00:59:20Et donc, nous, pour constituer
00:59:22un portefeuille
00:59:24avec une liquidité mensuelle,
00:59:26on a à peu près 70%
00:59:28d'obligations de prêts
00:59:30qui sont seniors,
00:59:32avec une liquidité quotidienne,
00:59:34donc un très gros marché secondaire,
00:59:36et on a 30%
00:59:38de stratégies, de dettes moins liquides
00:59:40qui viennent booster un peu le rendement.
00:59:42Eltif, apprenez, effectivement,
00:59:44l'acronyme européen, le cadre
00:59:46réglementaire qui régit, effectivement,
00:59:48les fonds d'investissement
00:59:50en actifs privés, c'est ça, Kelly ?
00:59:52Merci beaucoup, Kelly Hébert,
00:59:54d'être venue nous voir pour faire ce point
00:59:56sur le marché de la dette privée
00:59:58qui, comme les autres classes d'actifs privés,
01:00:00s'ouvrent aux particuliers,
01:00:02ou en tout cas aux clients privés. Kelly Hébert, directrice générale
01:00:04France de M&G Investments.

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