Lundi 9 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Véronique Riches-Flores (Présidente, RF Research) , Léa Dauphas (Chef économiste, TAC Economics) , Jeanne Asseraf-Bitton (Directeur de la Recherche et Stratégie, BFT-IM) et Jean-Pierre Petit (Président, Cahiers Verts de l'Économie)
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00:00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne pour rester à l'écoute des
00:00:11marchés chaque jour sur Bsmart for Change à 17h. Si vous nous suivez en direct à la
00:00:15télévision, émission que vous retrouvez chaque soir en replay, sur bsmart.fr ou encore
00:00:20en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées. Au sommaire de cette émission,
00:00:24les marchés qui attaquent une nouvelle semaine après quelques jours encore compliqués.
00:00:29La semaine passée était une semaine de retour de stress sur les marchés, sur les
00:00:34marchés actions notamment, avec une volatilité qui a franchi à nouveau le seuil des 20 si
00:00:39on regarde le VIX américain qui mesure la volatilité du marché US. En attendant, le
00:00:44début de semaine est plutôt positif avec l'idée quand même d'une stabilisation.
00:00:49On préserve les grands équilibres sur les marchés actions, sur les marchés obligataires,
00:00:53sur les marchés de matières premières également qui ont beaucoup souffert ces derniers temps
00:00:57et on se prépare à attaquer une nouvelle salve de décisions de politique monétaire
00:01:02notamment avec la Banque Centrale Européenne qui délivrera ce jeudi une deuxième baisse
00:01:07de taux consécutive. La question étant bien sûr celle du discours et de la suite du réglage
00:01:14de la politique monétaire en zone euro. La Fed elle se réunira la semaine prochaine
00:01:18mais côté américain, les investisseurs après l'emploi du mois d'août qui a été publié
00:01:23vendredi dernier, les investisseurs seront très attentifs aux derniers chiffres d'inflation,
00:01:27aux Etats-Unis qui sera publié ce mercredi. Pour le mois d'août également et du côté
00:01:32des entreprises, l'événement du jour, ce sera évidemment la keynote d'Apple et ce
00:01:36sera également un test important pour l'appétit du consommateur final pour les nouveaux usages
00:01:42de l'intelligence artificielle puisque l'iPhone 16, vous le savez sans doute, va intégrer
00:01:48de nouvelles dimensions liées à l'intelligence artificielle générative. L'Apple Intelligence
00:01:54sera embarquée dans cet iPhone 16 et donc on verra comment les consommateurs sur le
00:02:00plan de la commercialisation bien sûr réagiront à ces nouveaux équipements dotés d'intelligence
00:02:06artificielle. Désormais, on a vu quand même que la thématique pédalait un petit peu
00:02:11ces derniers temps. Les réactions de marché aux publications de Nvidia par exemple ont
00:02:16été un peu moins spectaculaires que les trimestres précédents. Et puis l'actualité
00:02:20sera embarquée évidemment toujours par la dimension politique, Michel Barnier face
00:02:25aux marchés, Mario Draghi qui livre son plan pour l'Europe, c'était l'événement du
00:02:31jour d'ailleurs, un rapport sur la compétitivité européenne et le décrochage de la compétitivité
00:02:36européenne par rapport à la Chine et les Etats-Unis. Ce rapport de Mario Draghi qui
00:02:40était attendu de longue date a été dévoilé aujourd'hui. Vous en aurez quelques détails
00:02:44dans un instant avec Pauline Grattel et puis Michel Barnier et les marchés. Nous en parlerons
00:02:48spécifiquement avec Jean-Pierre Petit, Président des Cahiers Verts d'Economie qui sera avec
00:02:52nous en plateau à partir de 17h45.
00:03:04Tendances mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les tendances du jour sur
00:03:08les marchés avec Pauline Grattel. Bonsoir Pauline. L'ensemble des marchés actions en
00:03:12Europe notamment est dans le vert pour débuter cette semaine.
00:03:14Oui, le CAC 40 sort un peu la tête de l'eau ce début de semaine après avoir perdu 3,6%
00:03:20en tout la semaine dernière avec un rebond aujourd'hui jusqu'à 1%. Même son de cloche
00:03:26du côté américain avec une ouverture positive à Wall Street après une baisse encore marquée
00:03:31vendredi dernier. Sur le marché obligataire, les taux se stabilisent entre 3,70 et 3,75%
00:03:38pour le disant américain et autour de 2,20% pour le disant allemand. Le disant français
00:03:43lui tourne autour de 2,90%. Et puis c'était l'événement politique du jour on va le dire
00:03:48comme ça. En Europe, 400 pages, 170 mesures. Mario Draghi a donc fini par rendre aujourd'hui
00:03:54son rapport sur la compétitivité économique de l'Union Européenne. Oui, l'ancien Premier
00:03:58ministre italien et ancien président de la BCE estime à 800 milliards d'euros le montant
00:04:02des investissements supplémentaires nécessaires en Europe pour éviter une poursuite du décrochage
00:04:08par rapport aux Etats-Unis ou à la Chine. Sans surprise, Mario Draghi estime que ces
00:04:13efforts devront être réalisés en intégrant un financement commun européen beaucoup plus
00:04:18important. Du côté de l'agenda macro, assez peu de statistiques majeures étaient au rendez-vous
00:04:23aujourd'hui. Oui mais les investisseurs ont tout de même pris connaissance de la deuxième
00:04:26estimation du PIB japonais pour le deuxième trimestre qui ressort à 0,7% sur la période
00:04:33après une première estimation légèrement supérieure à 0,8%. L'inflation chinoise
00:04:39pour le mois d'août était également au programme. Sur un an en août, les prix ne
00:04:43progressent que de 0,6% en Chine. Du côté des prix à la production, c'est un nouveau
00:04:48recul sur un an en août de 1,8% après un repli de 0,8% le mois précédent. Bon, de
00:04:56la Chine au secteur du luxe en Europe, il n'y a qu'un pas et c'est un secteur qui reste
00:05:00lourdement pénalisé, notamment par le ralentissement ou l'atomie de la demande en Chine. Oui,
00:05:05la plus forte baisse du jour, c'est celle de Kering, dernier du CAC 40 et qui perdait
00:05:09plus de 4% au cours de la séance. Deux brokers ont abaissé leurs recommandations sur le
00:05:14titre. Depuis début janvier, le titre Kering est en recul de 40% et se trouve désormais
00:05:20au plus bas depuis 7 ans. Hermès qui a perdu 12% la semaine dernière est à l'équilibre
00:05:24aujourd'hui. Barclays est plus optimiste que sur Kering. Et puis on surveille également
00:05:29le cours de bourse d'Apple avec une action. Apple qui a ouvert tout à l'heure sans tendance
00:05:33au démarrage du marché US. L'entreprise présentera ses nouveaux iPhone 16 ce soir
00:05:38à l'occasion de la traditionnelle Keynote de septembre. Une nouvelle gamme d'iPhone
00:05:42équipée de l'intelligence artificielle générative. Selon le Financial Times, la nouvelle puce
00:05:47a été développée en utilisant la toute dernière conception de la puce V9 de ARM
00:05:53Holdings dont le titre ouvre en hausse de plus de 4%. Et puis l'agenda macro notamment
00:05:58de demain sera encore relativement léger. Oui, demain les investisseurs prendront connaissance
00:06:03de la deuxième estimation de l'inflation en Allemagne pour le mois d'août. Côté
00:06:07micro, ils arbitreront les résultats du premier trimestre fiscal 2025 d'Oracle qui seront
00:06:12publiés ce soir après la clôture américaine. Pauline Grattel avec nous chaque soir en ouverture
00:06:17de Smart Bourse. Tendance mon ami pour tout savoir des mouvements de marché du jour.
00:06:22Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:06:35Léa Dauphaz est avec nous ce soir, chef économiste de TAC Economics. Bonsoir Léa, merci d'être
00:06:41là. Merci à Jeanne Asraf-Bitton d'être avec nous également. Bonsoir Jeanne, vous
00:06:44êtes directeure de la recherche et de la stratégie de BFT-IM et à nos côtés également
00:06:48Véronique Richelorez que je salue. Bonsoir Véronique, économiste indépendante, présidente
00:06:53de RF Research et membre fondatrice de Calaisis 360. C'est ça Véronique. Un mot de l'initiative
00:07:01que vous portez avec Laurent Albi de Next Momentum que je connais bien et puis un troisième
00:07:05partenaire également alors que je ne connais pas encore. Vous connaîtrez probablement
00:07:09Jérôme Boumangel qui est une entité qui est plutôt analyse financière donc on a
00:07:20qualifié ça plutôt d'analyse fondamentale donc qui analyse les perspectives de résultats,
00:07:26les momentum de profit, etc. Oui, Calaisis 360 ça y est a vu le jour, communiqué de
00:07:33presse la semaine dernière, premier numéro. C'est quoi ? D'abord un point de rencontre,
00:07:40entre trois experts. C'est bien de faire de la macroéconomie, c'est encore mieux d'essayer
00:07:44de faire de la stratégie mais voilà moi j'ai beau avoir des idées assez convaincues en général sur
00:07:51ce que doivent faire les taux d'intérêt, je vais quand même regarder un petit peu la lueur.
00:07:55Oui, la moyenne mobile de 100, etc. Par exemple, voilà, ou avoir un sentiment sur les bourses mais
00:08:02si je n'ai pas ce que font les perspectives de résultats, etc. des différents secteurs,
00:08:07finalement on tourne un peu en rond, on est limité et là on a réussi quelque chose qui est
00:08:12assez unique en France, c'est justement la mise en commun de ces expertises. Il y avait longtemps
00:08:17que j'avais envie de ça et dans les grandes boîtes à l'époque c'était quand même un peu compliqué
00:08:21et là finalement avec cette rencontre de Laurent Albi et Jérôme Beaumangel par ailleurs, on s'est
00:08:28mis d'accord, on s'entend bien, on se comprend, on a tous envie effectivement de partager nos
00:08:33analyses, de donner un produit synthétique, de fait, rien à voir avec ce que je fais par ailleurs
00:08:40chez Riche Forest, ou en détail toute l'économie, bref. Non, c'est synthétique avec le but de quoi ?
00:08:46De servir la réflexion sur un sujet qu'on a discuté bien sûr beaucoup en amont, sur lequel
00:08:53on tombe d'accord et d'essayer de donner du levier d'un point de vue de recommandation d'investissement.
00:08:58Donc le dernier numéro, c'était, bon, la rentrée s'annonce quand même assez perturbée, assez compliquée
00:09:04pour les investisseurs. Qu'est-ce qu'on pourrait leur indiquer comme choix de secteur ? Et donc,
00:09:12partie macro, on regarde ce que font les différents secteurs à ce stade de la recommandation.
00:09:17C'est très concret à l'arrivée, c'est très concret. Le but c'est de servir des investisseurs
00:09:21professionnels. Avec trois secteurs à la clé et la démonstration de pourquoi on les aime bien.
00:09:28Je crois beaucoup à l'alliance de ces différentes dimensions d'analyse. C'est ce que j'essaie un peu
00:09:33de créer. Alors, en fonction du casting, c'est plus ou moins évident, mais je crois beaucoup
00:09:38effectivement que c'est très intéressant de mélanger différents niveaux d'analyse, différentes
00:09:42dimensions d'analyse, macro fondamentale, technique également. Et c'est pas évident, je suis d'accord
00:09:47avec vous, que tous ces mondes se côtoient, se fréquentent et discutent forcément ensemble.
00:09:52Apprennent à se parler, se mettre d'accord et soient sûrs de parler du même timing. Moi,
00:09:57à moyen terme... Mais le moyen terme pour toi, c'est quoi ? C'est trois semaines ?
00:10:00Ça veut dire qu'à trois ans, si vous n'êtes pas d'accord, la recommandation, elle n'existe pas.
00:10:04Exactement. Donc, tout le travail en amont, c'est précisément d'étudier les points sur
00:10:10lesquels nos réflexions convergent. Et puis après, on apporte chacun notre contribution.
00:10:17Et donc, on s'abonne, c'est ça ?
00:10:19Ah ben oui, on s'abonne.
00:10:20C'est une publication mensuelle, c'est ça ?
00:10:22C'est mensuel. On aura sans doute du mal à ne pas intervenir entre deux mois, parce qu'on est chacun.
00:10:29Mais pour l'instant, c'est mensuel, précisément pour donner de la solidité quand même à nos
00:10:36raisonnements et nos recommandations.
00:10:37Kaleis360, félicitations pour cette initiative à vous trois. Venons-en à l'actualité des marchés
00:10:44du moment. Je commence avec vous, les H-chefs économistes de TAC Economics. C'est le sujet du
00:10:49moment. Normalisation ou récession ? Que disent notamment les modèles que vous construisez,
00:10:54que vous entraînez chez TAC Economics pour essayer de toujours mieux comprendre les logiques
00:10:58macroéconomiques ? Normalisation ou récession, on parle notamment des Etats-Unis. Le marché joue-t-il
00:11:04à se faire peur ou est-ce que le marché a raison peut-être d'être de plus en plus sensible à la
00:11:09question de la croissance et de la croissance américaine notamment ?
00:11:12Je vais répondre les deux. Est-ce que le marché joue à se faire peur ? Oui. Est-ce que le marché
00:11:15commence enfin à avoir une vision claire où l'économie ralentit ? Également. C'est un peu les
00:11:20deux. Je prends la double casquette du coup. Economist takes point cette fois-ci sur la
00:11:24data science. Donc ce qu'on fait, on ne fait pas de modélisation où je pense que ça va aller là.
00:11:30On reprend l'histoire américaine depuis les années 50. On regarde tous les épisodes historiques et
00:11:35on regarde suivant tel ou tel indicateur à tel type. Et encore une fois, c'est prédéfini par le
00:11:39modèle. Ce n'est pas moi qui le fais. Ça nous dit et bien là, il y a x% de chances qu'on soit dans
00:11:43tel ou tel stade. Ce que ça indique aujourd'hui, à l'horizon, faisons l'horizon trois mois pour être
00:11:48d'accord sur notre horizon. Très bien. À l'horizon trois mois, il n'y a pour l'instant aucun risque de
00:11:52récession dans l'économie américaine. Récession étant des trimestres consécutifs de croissance
00:11:57négative. Pourquoi ? Parce que pour qu'on arrive dans cet épisode-là, il faut vraiment qu'on ait
00:12:04des destructions d'emplois plus fortes. Les modèles indiquent que sous des NFP en moyenne avec des
00:12:09destructions de l'ordre de 17 000, là on aura une récession. Tant qu'on est dans un range autour de
00:12:14zéro, ce n'est pas un sujet. Encore une fois, dans l'horizon trois mois. Qu'est-ce qui est aussi
00:12:18important sur les sujets et les indicateurs que regardent aujourd'hui les investisseurs ? Et c'est
00:12:21pour ça que je pense que le marché joue à se faire peur. Tout le monde a regardé l'ISM et l'ISM
00:12:25manif totalement en disant attention. Même chose qu'au mois d'août, on reprend les mêmes à peu
00:12:29près aux mêmes dates entre l'aboge l'ISM et les NFP et on fait le check-up et on recommence. Ce que
00:12:35dit le modèle, même chose, c'est qu'aujourd'hui, il ne faut pas regarder l'ISM. L'ISM, ce n'est pas un
00:12:40indicateur là qui est important. Cet indicateur là serait important à regarder pour savoir si
00:12:43l'économie américaine peut se reprendre. Aujourd'hui, l'ISM, ça fait sur les 23 derniers
00:12:47mois, 22 sur 23. Ce n'est pas le sujet. Ce n'est pas le niveau qui compte, mais ce sera plutôt
00:12:54l'évolution, la dynamique. Quand on sera sur un niveau d'ISM au-delà de 52, on pourra réfléchir à
00:13:01une économie qui se reprend fortement. Donc là, on le met de côté. Aujourd'hui, ce qu'on a,
00:13:04c'est une économie qui est en ralentissement, que ce soit du hard ou du soft, on emploie bien le mot
00:13:11de lending et c'est ce qu'on a. Une économie qui ralentit. Les indicateurs normaux qu'on regarde
00:13:17habituellement, notamment sur le marché du travail, la courbe de Beverage, les indicateurs d'emploi,
00:13:21et bien à ce stade-là dans l'économie, c'est normal qu'ils soient en train de se dégrader. C'est
00:13:26normal qu'on ait cette décélération. Après, on peut jouer. Ce qui fait peur aux investisseurs
00:13:30aujourd'hui, c'est de dire que ces signaux sur le marché du travail sont le précurseur d'une
00:13:34dégradation de la conso, qui elle-même est précurseur d'une dégradation de la croissance.
00:13:38Nous, ce qu'on voit dans les modèles, et ce qu'on voit même quand on regarde dans l'analyse dans
00:13:41les données cycliques, c'est la conso décélère, le revenu décélère, le marché de l'emploi décélère.
00:13:46Aujourd'hui, sauf chocs externes qui arrivent sur l'économie, on en tire la conclusion que
00:13:52l'économie américaine est dans un bad cycle qui ralentit. C'est la seule conclusion qu'on peut
00:13:56avoir. Pour aller sur des scénarios beaucoup plus sévères, il faudrait qu'on ait des chocs beaucoup
00:14:01plus forts, extrêmes, qui arrivent sur le marché. Alors, on en a plein, on peut en lister plein.
00:14:05Ah oui, la liste des risques, oui, normal.
00:14:07Mais aujourd'hui, dans l'état actuel de la conso, la décélération du marché du travail, elle est normale du cycle.
00:14:11Et donc, 25 points de base pour commencer, côté réserve fédérale américaine.
00:14:1525 points de base. Aujourd'hui, on est dans une situation où on voit bien, la Fed met de côté
00:14:19le risque inflationniste, met en avant la situation sur le marché du travail. On sait bien que la
00:14:24politique américaine est surrestrictive, donc on considère qu'il y a 150 BP en trop aujourd'hui.
00:14:29Est-ce que le premier message dans ce cycle de desserrement, c'est de dire, on fait 50 BP ?
00:14:33Non. C'est de dire, on fait 25 BP, on ouvre ensuite. Ce qui va être intéressant, c'est plutôt le message.
00:14:38Est-ce que, il y a quelques trimestres, on avait un peu peur, plus peur des élections américaines,
00:14:43donc on disait, c'est 25 BP par trimestre. Là, c'est peut-être 25 BP en septembre, en novembre, en décembre.
00:14:49Peut-être. Mais en tout cas, ça serait donner une mauvaise image, et ça serait faire comprendre
00:14:53au marché que le risque est plus fort que ce qu'on voit aujourd'hui sur l'économie américaine,
00:14:57donc commencer par 50 BP, donc 25 BP. Et après, suivant l'ajustement de l'économie, pourquoi pas ?
00:15:02Il y a des marges, il y a 525 BP.
00:15:04S'il faut accélérer à un moment, pas de doute que la Fed trouvera les marges de manœuvre pour le faire.
00:15:08Exactement.
00:15:09C'était le sens du discours de Jérôme Poel à Jackson Hole.
00:15:11C'était ça.
00:15:12On sera prêt s'il faut.
00:15:13On sera prêt s'il faut, mais aujourd'hui, quand on a une inflation à ce niveau-là et une croissance
00:15:17qui ralentit, il n'y a pas de justification à faire du 50 BP tout de suite.
00:15:20Jeanne, qu'est-ce que vous comprenez, effectivement, de la situation macro-américaine, de la décision
00:15:25à venir de la Réserve fédérale américaine, de comment elle pourrait être prise aussi par le marché ?
00:15:29À quoi s'est préparé le marché aujourd'hui quand il s'agit des États-Unis ?
00:15:33J'ai l'impression qu'il se prépare au pire, mais je rejoins ce que vraiment nos analyses rejoignent.
00:15:39Alors exactement ce que vient de dépeindre Léa, que ce soit les analyses quantes qu'on peut faire ou les autres,
00:15:44on est sur un schéma aujourd'hui de ralentissement sur les trois prochains mois.
00:15:49Je vais garder la même précaution oratoire, avec des éléments qui me paraissent très intéressants pour dire
00:15:56pourquoi la dégradation immédiate nous semble peu probable.
00:16:01Et la principale raison, c'est que les entreprises ont peu de raisons à ce stade de vouloir diminuer leurs effectifs.
00:16:10Et quand vous regardez, il y a certaines métriques, c'est assez simple, vous regardez la charge de personnel
00:16:15rapportée aux ventes aux États-Unis, on l'a depuis peu d'ailleurs, mais sur le deuxième trimestre,
00:16:20on est sur des niveaux extrêmement bas historiquement.
00:16:23Mais coûts salariaux par rapport aux ventes réalisés ?
00:16:25Oui, oui.
00:16:26D'accord.
00:16:27Oui, oui, ok.
00:16:28Schéma très simple, qui est un élément important qui donne un signal.
00:16:31Alors après la question c'est, les marges vont-elles tenir ?
00:16:34Il n'y a pas d'urgence à dégraisser quoi.
00:16:35Non, elles n'ont aucune urgence à dégraisser aujourd'hui.
00:16:37Alors l'autre question c'est, est-ce qu'il va y avoir urgence dans les trois mois qui viennent ?
00:16:41Possible. Sauf qu'aux États-Unis en l'occurrence, il y a bien une décélération des salaires.
00:16:46Nous c'était la thèse qu'on a défendue longtemps, c'est que la décélération était plus facile aux États-Unis qu'en Europe.
00:16:52Il y a non seulement décélération des salaires, mais il y a gain de productivité aux États-Unis.
00:16:56Ce qui veut dire que les entreprises, certes, ne passent plus d'augmentation de prix, ou pas plus que ce que ferait un 2%,
00:17:03mais que du coup la pression sur les marges pourrait rester limitée, en tout cas pour les trois mois à venir.
00:17:10Ça ne veut pas dire que ça ne va pas se dégrader après, mais en tout cas c'est peut-être l'élément qui nous indique.
00:17:15Et je rejoins Léa sur le point que l'ISM, je cesse de le répéter, depuis le Covid, a perdu sa signifiance.
00:17:23Mais pour le coup, on a essayé de regarder pourquoi.
00:17:26Et c'est intéressant de regarder, les enquêtes ISM sont toujours le solde.
00:17:31On pose déjà aux gens des questions et on leur dit, est-ce que c'est meilleur, pareil ou pire ?
00:17:37Depuis le Covid, la réponse qui dit c'est pareil, elle est montée à deux écarts-types et n'en bouge plus.
00:17:46Elle n'est plus du tout là où elle était normalement.
00:17:49Et la réponse qui dit ça va mieux, elle est scotchée en bas.
00:17:53Donc le caractère exceptionnel du Covid a faussé la lecture que les entreprises en ont.
00:18:00En gros, que ça aille mieux ou pas, elles disent c'est pareil.
00:18:03C'est tellement dégradé que ça n'a l'air pas.
00:18:05Ça laisse geler la perception des directeurs d'achat ou des chefs d'entreprise.
00:18:08Exactement, c'est très intéressant.
00:18:10Parce que du coup, ça explique ce qui nous a étonnés au début en se disant,
00:18:14mais ce n'est pas possible, il y a des incohérences très importantes.
00:18:18Et que les ISM, en particulier les manufacturiers, ont perdu énormément de pertinence.
00:18:24Et les PMI, c'est pareil, j'imagine.
00:18:26Toutes ces enquêtes conjoncturelles manufacturières ont perdu la corrélation qu'on avait entre la réalité économique
00:18:34Et ces enquêtes sont très distendues aujourd'hui.
00:18:36En tout cas, avec le niveau de croissance, pas forcément avec la tendance.
00:18:40Et c'est intéressant parce que les ISM ne varient pas beaucoup.
00:18:42Mais en tout cas, c'est un point effectivement très important.
00:18:47Nous, on ne le regarde plus depuis assez longtemps.
00:18:49On a des indicateurs courants qui nous disent la même chose.
00:18:52Il n'y a pas de récession juste devant nous.
00:18:55Et donc les marchés, quand ils nous disent entre 4 et 5 baisses de taux d'ici la fin de l'année pour la Fed,
00:19:01230 points de baisse de taux en un an de la Fed.
00:19:06Plus de 200 maintenant ? Plus de 200 en un an ? En 12 mois ?
00:19:10Oui, on est à 225 ou 230 en 12 mois.
00:19:14De notre point de vue, les marchés sont très pessimistes.
00:19:18C'est outreau ou pas assez ? C'est toujours ce qu'on me dit moi.
00:19:22C'est outreau parce qu'il n'y a pas de récession.
00:19:24Et ce n'est pas assez s'il y a vraiment un choc qui arrive au-delà du prochain mois.
00:19:29Mais il faudra pour nous aujourd'hui, vu ce qu'on pense, c'est évidemment trop.
00:19:34Mais il faudra en plus intégrer les élections américaines.
00:19:38Et selon que l'on part sur un scénario Harris et gouvernement divisé,
00:19:44ou un scénario Trump et même gouvernement divisé,
00:19:47alors la Fed pourrait être encore plus gênée aux entournures.
00:19:51Et donc non seulement ne pas pouvoir faire ni 230, ni 200, ni même 150.
00:19:57Donc voilà, ce sera à...
00:20:00Véronique, vous venez parfaire, si je puis dire, ce consensus, puisque vous aussi...
00:20:04Malgré quoi, il ne faut plus faire du plateau mono-genré, parce qu'on cherche les sujets de désaccord.
00:20:10Ah tiens, est-ce que c'est lié au genre, vous pensez, Véronique ? Je ne sais pas moi.
00:20:15Non mais par contre, je vous connais depuis longtemps.
00:20:18Et c'est vrai, je le dis très honnêtement, parce que vous êtes un de mes baromètres.
00:20:21Et quand je vois quelqu'un comme vous, économiste, macro-économiste, chevronné,
00:20:26que j'ai toujours connu très attentif aux risques,
00:20:29avec un discours quand même toujours très prudent sur la soutenabilité de nos économies, de nos modèles...
00:20:37La perte de service !
00:20:39Bon, vous le dites mieux que moi, Véronique.
00:20:41Quand je vois que vous écrivez encore la semaine dernière que non,
00:20:45on ne peut pas appeler aujourd'hui à une récession dans les trois prochains mois.
00:20:50Vous ne capitulez pas sur cette idée que le risque de récession aujourd'hui,
00:20:55comme le disait Jeanne ou Léa, est un risque peut-être nul ou quasi nul,
00:20:59ou en tout cas n'est pas le risque principal.
00:21:01N'est pas le risque principal, avec la conclusion qui est celle de Jeanne.
00:21:04Donc les anticipations de baisse des taux, non, ça ne va pas.
00:21:07Alors, moi je procède un peu différemment.
00:21:10D'abord, on rappelle que les récessions, elles ne viennent pas de nulle part.
00:21:13Ce n'est pas parce que tout d'un coup, il y a un ISM qui baisse.
00:21:17Si l'ISM baisse de manière un peu accentuée et qu'on se pose la question,
00:21:21il faut regarder pourquoi.
00:21:23En général, une récession, c'est la correction d'excès.
00:21:26Donc excès de création d'emplois, ça vous fait baisser la productivité,
00:21:29ça augmente les coûts salariaux unitaires,
00:21:31les entreprises sont obligées de couper à un moment donné.
00:21:33Il n'y en a pas.
00:21:34On est encore largement en dessous de la tendance d'avant la crise
00:21:37en termes de création d'emplois.
00:21:39Deuxièmement, ça fait plus d'un an qu'on dit que les créations d'emplois
00:21:42ne sont pas aussi vigoureuses que ce que nous dit Jean-François Bowell
00:21:46toutes les six semaines.
00:21:48En fait, c'est un marché de l'emploi avec d'énormes distorsions
00:21:53où les emplois sont concentrés dans la santé.
00:21:55Il y a eu aussi un peu d'hôtellerie, restauration de loisirs,
00:21:58rattrapage post-Covid et le secteur public.
00:22:02Mais vous avez une grande majorité de secteurs
00:22:05qui ne créent quasiment plus d'emplois depuis le début 2023.
00:22:08Ça veut dire, et là je rebondis sur ce que disait Jeanne,
00:22:11les entreprises n'ont pas le couteau sous la gorge.
00:22:14Elles se sont ajustées.
00:22:16Ça a permis d'ailleurs de maintenir la productivité effectivement.
00:22:19Et donc aujourd'hui, il n'y a pas d'urgence à baisser les coûts.
00:22:22Deuxièmement, il n'y a pas eu de surinvestissement.
00:22:25On a eu des crises.
00:22:26Il y a eu des surinvestissements,
00:22:28difficultés à rentabiliser l'investissement.
00:22:30Là, il n'y a pas.
00:22:31Ou surendettement.
00:22:33Du coup, les entreprises, le taux d'endettement est quand même costaud.
00:22:36La charge d'intérêt est quand même élevée.
00:22:38Mais enfin, pour l'instant, avec la valorisation des actifs, ça passe.
00:22:43C'est peut-être là qu'il faudra être vigilant quand même.
00:22:46Mais, si vous voulez, il n'y a pas de surstockage.
00:22:49Et du côté des ménages non plus.
00:22:51On a un taux d'endettement qui s'est abaissé.
00:22:54Voir les déliquescences sur les cartes de crédit,
00:22:56tout le monde regarde ce genre d'indicateur.
00:22:57Vous dites, quand on regarde la mesure du patrimoine des ménages aujourd'hui.
00:23:02Voilà, au niveau macroéconomique, il n'y a pas.
00:23:04Au niveau macro, agrégé.
00:23:05Après, effectivement, il y a des situations.
00:23:08Il y a des couches de population qui souffrent.
00:23:09Exactement, tout à fait.
00:23:10Alors, qu'est-ce qui reste maintenant ?
00:23:12La dégradation du marché immobilier, qui est un vrai sujet.
00:23:15Et c'est vrai qu'on n'a jamais eu de récession immobilière
00:23:19qui n'ait pas été suivie d'une récession plus générale.
00:23:23Donc, là, on est prudent.
00:23:25Pour autant, le cycle immobilier actuel n'a rien à voir avec les précédents.
00:23:30Ce n'est pas l'Américain moyen qui a acheté son logement, on est bien d'accord.
00:23:33Donc, c'est l'Américain relativement qui a bien traversé la crise de 2008,
00:23:37qui est en général multipropriétaire,
00:23:39qui investit dans l'immobilier pour le louer.
00:23:41Celui-ci, ça commence à être franchement moins rentable.
00:23:44Et puis, il a quand même financé essentiellement en cash son acquisition.
00:23:48Donc, il n'était pas très sensible au taux.
00:23:50Mais là, il commence à rechigner.
00:23:52Et il n'y a pas de relais de l'Américain moyen.
00:23:54Donc, ça peut s'intériorer.
00:23:56Mais on n'a pas du tout des conditions comparables à 2008,
00:23:59mais même pas des conditions comparables aux fins de cycle classiques.
00:24:02Donc, moi, j'ai beaucoup de mal à trouver, effectivement,
00:24:05la logique cyclique d'une récession.
00:24:07Ça ne veut pas dire qu'elle ne va pas arriver.
00:24:09Mais j'ai tendance à dire, du coup,
00:24:11bon, on peut peut-être sous-estimer la partie immobilière,
00:24:14des effets richesses, quand même un petit peu.
00:24:16Mais c'est surtout, un, l'élection,
00:24:18l'incertitude à l'égard des élections
00:24:20et des anticipations de marché à l'égard de Trump
00:24:23et de ce que ça pouvait signifier pour les marchés.
00:24:25Et puis, le risque financier.
00:24:27C'est là que sont les risques.
00:24:29Mais aujourd'hui, est-ce qu'ils sont plus importants qu'il y a six mois ?
00:24:33Non. Il y a la question de la nouvelle technologie,
00:24:35qui, quand même, n'est pas très facile.
00:24:37Et on voit bien que les risques se concentrent.
00:24:39En même temps, il y a des baisses de taux à venir.
00:24:41Alors, moi, par contre, je conserve, malgré tout ce que j'ai dit,
00:24:4550 BP plus tôt de la Fed.
00:24:48Parce que je pense que, d'abord, il y a des élections,
00:24:51comme l'a dit Jeanne,
00:24:53ce sera peut-être un peu compliqué en fonction du résultat des élections.
00:24:56On a un degré de resserrement monétaire qui est quand même significatif.
00:25:00On peut faire 50, assorti d'un discours
00:25:03beaucoup plus prudent sur la suite.
00:25:06Voilà. C'est un peu comme ça que je verrais les choses.
00:25:09Parce que les marges de manœuvre, après le mois de novembre,
00:25:11on ne sait pas trop ce qu'elles sont.
00:25:13Et que, quand même, les conditions sont restrictives,
00:25:16qu'il y a un peu de stress, y compris sur les marchés.
00:25:19Et donc, voilà.
00:25:21Mais je suis sensible à ce que j'ai écouté aussi,
00:25:24qui pourrait me faire douter de moi.
00:25:26Ce n'est pas évident. La communication autour du 50 points de base,
00:25:28elle n'est pas évidente.
00:25:29C'est-à-dire faire comprendre aux marchés qu'on le fait
00:25:31parce qu'on veut bien démarrer,
00:25:33mais qu'après, ce ne sera peut-être pas au temps, etc.
00:25:35On a l'inflation jeudi.
00:25:37Et les effets de base, ils se sont massivement baissés, quand même.
00:25:40Donc...
00:25:42Et puis, peut-être un point sur les élections.
00:25:44Nous, on vient de finir un travail assez large
00:25:46sur des modèles ajustés.
00:25:48Il y a deux points à mettre en avant.
00:25:50Le premier, c'est qu'on n'est absolument pas aujourd'hui
00:25:52assurés d'une victoire d'Aris.
00:25:54Il y a eu vraiment ce changement-là sur le marché
00:25:56qui a été de dire qu'il y a eu quand même cet effet un peu...
00:25:58Gain ? Pas du tout.
00:26:00Quand on regarde les indicateurs de sentiments
00:26:02dans lesquels on traque toute la presse internationale,
00:26:04effectivement, Aris était en tête
00:26:06sur la période convention démocrate.
00:26:08Aujourd'hui, Trump repasse en tête.
00:26:10C'était un indicateur qu'on utilisait beaucoup,
00:26:12qui avait réussi à bien mettre en avant
00:26:14la victoire de Trump face à Clinton à l'époque,
00:26:16qu'on a réappliqué elle-même.
00:26:18Aujourd'hui, Trump reste encore avec un avance.
00:26:20Ça, c'est le premier point.
00:26:22Le deuxième, c'est que tout se joue sur la Pennsylvanie,
00:26:24dans laquelle Trump est encore avec une...
00:26:26En tout cas, on est dans la marge d'erreur.
00:26:28Et en parlant de cette marge d'erreur,
00:26:30si on applique les calculs de marge d'erreur
00:26:32et qu'on les met aujourd'hui sur les sondages,
00:26:34on peut retrouver, avec la surprise
00:26:36qu'on avait eue au moment de Clinton
00:26:38et Trump, dans lequel Trump peut gagner,
00:26:40même s'aujourd'hui, il y a un ensemble plus assuré
00:26:42pour Aris. Donc ça, c'est le premier point.
00:26:44Et le deuxième, c'est quand on fait tourner tous les modèles,
00:26:46on voit que c'est vraiment
00:26:48des modèles très clivants.
00:26:50Même si on applique un Trump,
00:26:52donc on augmente les droits de douane,
00:26:54on baisse l'immigration d'un million par an,
00:26:56et on baisse
00:26:58le revenu,
00:27:00l'impôt sur les entreprises,
00:27:02même en appliquant ce modèle-là, le choc
00:27:04sur l'inflation est tel qu'il emporte le reste.
00:27:06Et en termes de temporalité, le choc inflationniste
00:27:08emporte le reste.
00:27:09Donc là, il n'y a plus de marge de manœuvre pour la Fed,
00:27:11pour baisser les taux,
00:27:13accompagner le cycle, etc.
00:27:15Et le plan Aris
00:27:17est un plan qui met en avant
00:27:19l'économie du CAIR, donc le soutien aux classes
00:27:21moyennes. Et donc,
00:27:23les deux plans sont aussi des plans
00:27:25en faveur d'une inflation un peu plus forte.
00:27:27Pas nécessairement une reprise, sauf si
00:27:30on laisse imaginer que Trump fait vraiment un plan...
00:27:32Mais un soutien à la demande, quoi.
00:27:34Donc, en plus, là, aujourd'hui, on raisonne
00:27:36sur notre scénario de récession, sur un scénario
00:27:38dans lequel il ne se passe pas d'élections,
00:27:40où tout va bien, où on continue
00:27:42notre cycle, alors qu'on sait que
00:27:44dans à peine un mois, on peut
00:27:46arriver soit avec un plan fiscal massif
00:27:48de Trump, soit avec un choc
00:27:50assez fort sur l'inflation, soit avec un scénario
00:27:52Aris qui est probablement un statu quo,
00:27:54mais pas nécessairement parce qu'il semblerait quand même
00:27:56que l'on soit dans tous les cas dans quelque chose
00:27:58de très divisé. Donc, voilà. Je remets
00:28:00un peu de... J'achète pas les 50 BP,
00:28:02mais j'achète quand même cette prudence de la Fed.
00:28:04On oublie encore un peu ce scénario d'Amérique.
00:28:06C'est quoi le potentiel de
00:28:08perturbation, alors, autour
00:28:10de l'élection américaine et
00:28:12du résultat même de
00:28:14cette élection pour
00:28:16les marchés, pour les investisseurs, pour l'économie ?
00:28:18Alors, je rejoins ce que je viens d'entendre.
00:28:20C'est vrai que nous, si on regarde, pour nous, là,
00:28:22c'est vraiment le coude à coude à nouveau,
00:28:24Trump étant légèrement devant. Bon.
00:28:26Cela étant dit, ce qu'on regarde, c'est
00:28:28qu'est-ce que l'un
00:28:30ou l'autre peut faire en cas
00:28:32de gouvernement divisé ? Parce que pour nous, c'est
00:28:34vraiment ce qui est important.
00:28:36Le scénario central
00:28:38a l'air d'être,
00:28:40pour l'instant, un gouvernement divisé.
00:28:42C'est-à-dire qu'il n'est pas dans
00:28:44les probabilités les plus élevées que les
00:28:46deux chambres du Congrès
00:28:48détiennent le contrôle, soient détenues
00:28:50par les mêmes que la présidence.
00:28:52Alors, cela étant dit,
00:28:54si je prenais les deux
00:28:56cas extrêmes, c'est-à-dire ce qu'on appelle
00:28:58le Republic Sweep.
00:29:00La vague rouge.
00:29:02Trump, plus tout le Congrès.
00:29:04Pour nous, c'est une autre connotation, la vague rouge.
00:29:06Oui, oui, oui, pardon.
00:29:08C'est la vague rouge.
00:29:10La vague rouge aux Etats-Unis,
00:29:12a priori, c'est inflationniste
00:29:14parce que toute hausse de taxes, on est bien d'accord,
00:29:16est inflationniste.
00:29:18Le coût de la baisse des impôts,
00:29:20ça a été dit en pointillé,
00:29:22je ne pense pas que ce serait mis en œuvre
00:29:24parce que dans les deux cas qu'on ait un sweep
00:29:26d'un côté ou de l'autre, la dégradation
00:29:28des finances publiques telles que nous
00:29:30l'annonce une chambre bipartisan
00:29:32du Congrès est telle que aucun
00:29:34des scénarios n'a de match de manœuvre.
00:29:36Il y a encore des républicains, même
00:29:38ayant voté pour Trump, qui sur
00:29:40la question du déficit public
00:29:42seraient capables de dire, monsieur le Président,
00:29:44encore des baisses d'impôts,
00:29:46vous êtes sûr ? Non, il n'aura pas la majorité.
00:29:48Donc là, honnêtement, ils sont à 6
00:29:50ou 7% de déficit par an.
00:29:52Donc la dette
00:29:54est prévue pour arriver à 122%
00:29:56en 2032
00:29:58ou 34. Il n'y a aucun moyen.
00:30:00La latitude est faible.
00:30:02Mais ce qui peut jouer de façon
00:30:04drastique, un, c'est les tarifs côté Trump.
00:30:06Mais là, moi, j'ai tendance à
00:30:08penser que, un peu comme l'épisode
00:30:10qu'on avait eu en 2018-2019,
00:30:12la hausse des tarifs, ça joue comme une hausse
00:30:14de taxes. Donc c'est inflationniste à très
00:30:16court terme. Ça ne veut pas dire que c'est
00:30:18inflationniste après. Vous avez perte de productivité,
00:30:20vous avez perte de croissance, etc.
00:30:22Donc l'influence sur les taux,
00:30:24en général, elle est en tout cas
00:30:26probablement transitoire.
00:30:28Maintenant, côté
00:30:30démocrate,
00:30:32si on a un sweep démocrate,
00:30:34là, on n'est pas dans une situation
00:30:36aussi facile que ce que le marché
00:30:38veut bien l'agir. Je m'étonne
00:30:40à chaque fois de voir que tout le monde
00:30:42est là, il va rien se passer, etc.
00:30:44Et pourtant, le marché a goûté à Trump,
00:30:46déjà. Enfin, ce que je veux dire, c'est que le marché a vu
00:30:48que Trump, c'était pas si négatif
00:30:50sur la 2016-2020.
00:30:52Au-delà de ça, moi, je ne regarde pas
00:30:54en comparatif. Je regarde, s'il y a
00:30:56un sweep démocrate,
00:30:58je dirais, elle est très claire, c'est une grosse
00:31:00augmentation d'impôts partout,
00:31:02c'est augmentation de réglementation,
00:31:04augmentation de taxes, donc je n'arrive pas à comprendre pourquoi
00:31:06Wall Street serait content. Donc là,
00:31:08du côté des entreprises, c'est pas la joie.
00:31:10Mais le
00:31:12scénario que le marché a l'air de retenir,
00:31:14en dehors d'un tout républicain,
00:31:16c'est un scénario Harris
00:31:18et gouvernement divisé. Et dans ce
00:31:20cas-là, en gros, elle ne peut pas
00:31:22passer grand-chose. C'est pas le grand soir.
00:31:24Il n'y a rien, il n'y a pas de mesure qui passe.
00:31:26Donc du coup, les changements sont
00:31:28extrêmement faibles. C'est pour ça
00:31:30qu'on suit presque au jour le jour
00:31:32les évolutions pour
00:31:34savoir si c'est un
00:31:36sweep Trump all-in
00:31:38ou bien si c'est un Harris
00:31:40divisé. Bon, déjà, débat demain soir.
00:31:42On verra ce que disent les modèles
00:31:44à la sortie du débat et si
00:31:46un avantage a pu être pris,
00:31:48décisif ou non, je n'en sais rien, mais
00:31:50à l'occasion de cette soirée-là.
00:31:52Il faut qu'on parle un peu de l'Europe.
00:31:54Partons un peu des fonctions de réaction des banques centrales.
00:31:56Qu'est-ce que vous comprenez de la fonction de réaction de la BCE
00:31:58à ce stade, dans l'état dans lequel on
00:32:00trouve l'économie de la zone euro,
00:32:02Véronique, par rapport
00:32:04à la partie américaine ?
00:32:08Eh bien,
00:32:10paradoxalement, effectivement, parce qu'en zone euro,
00:32:12la situation conjoncturelle est quand même assez dramatique
00:32:14et ça fait longtemps que ça dure et ça s'améliore
00:32:16pas.
00:32:18Et si on se dit qu'il y a une région
00:32:20dans laquelle il faudrait baisser les taux et
00:32:22le degré de contrainte monétaire, c'est bien là, avec la crise
00:32:24immobilière qui est plusée. Et c'est
00:32:26pourtant, là encore,
00:32:28qu'on a le plus de mal à envisager des mouvements
00:32:30significatifs de baisse des taux en
00:32:32assouplissement comparable, par exemple,
00:32:34à celui de la Fed, même si...
00:32:36Chaque baisse des taux est entourée d'une grande prudence.
00:32:38Une énorme prudence
00:32:40qui risque d'être renforcée
00:32:42par les dernières données,
00:32:44les dernières statistiques. Alors,
00:32:46la BCE va baisser ses taux de 25 points
00:32:48de base jeudi, je pense que ça,
00:32:50c'est assez peu
00:32:52sous question. Mais quand on regarde
00:32:54les statistiques, ce sont des statistiques
00:32:56qui risquent effectivement d'être
00:32:58perçues comme, un,
00:33:00plutôt pas mauvaises en termes de
00:33:02perspectives d'activité, parce que la BCE
00:33:04aime bien les PMI.
00:33:06Donc elle ne regarde pas le solde
00:33:08de réponse neutre.
00:33:10Et ces PMI, malgré tout,
00:33:12ont plutôt bien résisté,
00:33:14notamment dans les services.
00:33:16C'est le grand écart,
00:33:18mais même dans l'industrie, finalement,
00:33:20l'ensemble, ça ne se détériore pas plus.
00:33:22Deuxièmement, la croissance de la masse monétaire
00:33:24frémit un tout petit peu,
00:33:26et les crédits aux entreprises refrémissent un tout petit peu.
00:33:28Et on commence à parler de reprise immobilière
00:33:30un petit peu partout, partout.
00:33:32Mais c'est peut-être que les conditions financières
00:33:34ne sont pas aussi dures
00:33:36que ça, restrictives.
00:33:38Un taux de chômage à son plus bas,
00:33:40encore, et nouveau historique, 6,4%
00:33:42en juillet, à la baisse.
00:33:44Et des salaires qui
00:33:46ont du mal à décélérer. Franchement,
00:33:48en tout cas, on n'est pas comme aux Etats-Unis,
00:33:50et ça traîne, clairement.
00:33:52Ah non, ce n'est pas le dernier point.
00:33:54Le dernier point, c'est le détail de l'inflation.
00:33:56Sur 12 mois, impeccable.
00:33:58Regardez le job, on a bien réussi.
00:34:00Au moins, le mois, en instantané,
00:34:02on est quand même nettement moins sympathique
00:34:04avec, au mois d'août,
00:34:06l'inflation des services. On est sur un rythme
00:34:08annualisé de 5,2%
00:34:10en accélération. Ça va peut-être s'éteindre
00:34:12en septembre. Oui, c'est ce qu'il y a. En regardant un peu au travers,
00:34:14si les banques centrales lèvent
00:34:16un peu le guidon pour regarder sur des
00:34:18horizons de 2, 3, 6 mois.
00:34:20Oui, mais vous savez, la BCE
00:34:22ne lève pas beaucoup le guidon.
00:34:24Et donc, il y en a quand même qui sont bien...
00:34:26J'ai compris. Oui, on veut voir dans le blanc des yeux.
00:34:28Donc, j'ai quand même
00:34:30l'impression que les 25 points de base
00:34:32ne posent pas de questions,
00:34:34qu'ils risquent
00:34:36d'être entourés d'un discours très
00:34:38précautionneux sur la réserve
00:34:40qui pourrait, effectivement,
00:34:42quand même réduire,
00:34:44enfin, peser ou limiter les anticipations
00:34:46de baisse des taux. Parce que, là aussi, en zone
00:34:48euro, on a quand même des anticipations qui sont très
00:34:50agressives par rapport à...
00:34:52Donc, moi, je suis un peu dubitative.
00:34:54Si on a des anticipations agressives sur la Fed, je comprends qu'on en ait
00:34:56sur la zone euro, voire ailleurs.
00:34:58Alors, le fait...
00:35:00Ce qu'on vient de dire sur la Fed, les anticipations
00:35:02de baisse des taux de la Fed peut aider la BCE.
00:35:04La réappréciation de l'euro peut aider
00:35:06aussi à mettre un peu d'eau dans le...
00:35:08Mais je pense qu'il y a beaucoup de membres
00:35:10de la BCE qui vont retenir Christine Lagarde
00:35:12et que le discours pourrait quand même décevoir.
00:35:14Donc, il y a un biais structurel
00:35:16qui ne va pas s'effacer
00:35:18ou changer du jour au lendemain ?
00:35:20Qui, pour l'instant, est encore
00:35:22bien, il me semble.
00:35:24Effectivement, pour que la BCE change
00:35:26de vitesse, peut-être.
00:35:28Aux Etats-Unis, le taux de chômage a repris presque un point
00:35:30en un an. En zone euro,
00:35:32on continue à baisser. Ça fait partie
00:35:34des argumentaires. Alors, si vous avez
00:35:36des petits signes que
00:35:38le plus dur pourrait être passé, c'est au fond d'Allemagne,
00:35:40sur le plan conjoncturel.
00:35:42Je pense que ça peut alimenter
00:35:44pas mal de prudence encore chez certains.
00:35:46Vous voyez quelque chose de
00:35:48synchronisé dans le mouvement de baisse de taux
00:35:50qui a déjà commencé ? C'est ce que je rappelle à chaque fois.
00:35:52Les banques centrales périphériques,
00:35:54mais la Suisse, la Suède, la Canada,
00:35:56Canada est à sa troisième, etc.
00:35:58Mexique aussi. Enfin, je veux dire,
00:36:00il y a quand même déjà des banques centrales.
00:36:02Des émergents, mais pas que. Je cite
00:36:04volontairement Canada, la Banque d'Angleterre,
00:36:06ils en ont des rôles aussi,
00:36:08si je ne dis pas de bêtises.
00:36:10Bref, est-ce que la Fed qui va
00:36:12rentrer dans le jeu, est-ce que
00:36:14le tempo de la Fed va donner
00:36:16le tempo pour l'ensemble du cycle de
00:36:18baisse de taux ou est-ce qu'au fur et à mesure, on risque
00:36:20de voir de plus en plus de désynchronisation ?
00:36:22Dans un premier temps,
00:36:24on est dans cette phase où tout le monde décélère.
00:36:26Pourquoi ? Parce que notre inflation n'est
00:36:28en tout cas plus le sujet principal.
00:36:30Et que ce phénomène de désinflation, il est
00:36:32quoi qu'on en dise, assez global, assez général
00:36:34et il se produit,
00:36:36j'allais dire, au même moment
00:36:38dans la séquence pour tout le monde ?
00:36:40Avec une différenciation émergent-développée,
00:36:42mais dans l'ensemble, je reprends
00:36:44ce que dit Véronique. Ce qui est intéressant, c'est que
00:36:46on est dans la phase où la désinflation
00:36:48est faite, elle est ancrée en
00:36:50grande partie sur le headline.
00:36:52Et les banques centrales, ayant surmonté
00:36:54les taux à cette période-là,
00:36:56ont toute marge de manœuvre pour en tout cas faire le
00:36:58premier pas du décèlement, alors même
00:37:00que les économies, soit sont en train de décélérer,
00:37:02soit sont dans une situation plutôt
00:37:04complexe, comme pour la zone euro. Donc il y a
00:37:06effectivement tout le premier pas de
00:37:08on décélère, on enclenche les uns après
00:37:10les autres, à quelques trimestres auprès, on est
00:37:12en gros dans la fourchette. Le deuxième
00:37:14sujet, mais qui est plutôt pour moi le sujet
00:37:162025 et la bascule de marché,
00:37:18pour l'instant le marché est, qu'est-ce que font les banques
00:37:20centrales, à quel rythme, comment réagit la croissance ?
00:37:22On sait à peu près que
00:37:24la croissance va décélérer mais ne va pas
00:37:26tourner en récession, que la désinflation
00:37:28va se poursuivre mais va être proposée
00:37:30avec une problématique sur l'inflation
00:37:32corps et notamment l'inflation des services.
00:37:34Et donc que les banques centrales vont quand même maintenir
00:37:36cette approche qui reste prudente,
00:37:38qui est de faire le pendant de ce qu'elles ont fait,
00:37:40on monte très fortement les taux, on ne va pas non plus les
00:37:42baisser très fortement, parce que si derrière
00:37:44on n'a pas de scénario de récession
00:37:46forte et qu'on a en plus des services
00:37:48qui se tiennent, ça veut dire que les scénarios
00:37:502025-2026 et après,
00:37:52c'est des croissances qui se reprennent avec une inflation
00:37:54qui a au final baissé à peu près aux cibles
00:37:56et donc du coup il faut garder
00:37:58encore des marges de manœuvre. C'est pour ça que les
00:38:00baisses de taux très agressives, faites
00:38:02baisser ou autres, on va aller rechercher
00:38:04tout de suite des niveaux de
00:38:06taux directeurs qui sont au niveau des cibles d'inflation,
00:38:08pas tout de suite, peut-être en
00:38:102025, mais pas maintenant.
00:38:12Le risque qu'il y a à être trop agressif
00:38:14et que tout le monde aille en même temps, c'est qu'en fait
00:38:16on n'anticipe pas le coup d'après.
00:38:18Les banques centrales, on disait, typiquement
00:38:20nos modèles montrent que la Fed a à peu près un an de retard
00:38:22sur sa stratégie. Elle aurait dû monter un an plus tôt,
00:38:24elle aurait dû monter moins tôt,
00:38:26elle a un décalage d'un an, sauf que
00:38:28ce décalage-là d'un an,
00:38:30il n'est plus le temps de regagner les marges de manœuvre maintenant.
00:38:32C'est là où, comment, si
00:38:34on devait valider les baisses de 50 BP,
00:38:36elle pourrait se valider en disant
00:38:38il faudrait que la Fed fasse dans un temps
00:38:40très très court, retrouver une
00:38:42normalisation de sa courbe.
00:38:44Sauf que ça ne paraît pas possible aujourd'hui
00:38:46vu les stress de marché, vu les sujets.
00:38:48Donc ce qu'on a plutôt nous en tête, c'est des baisses
00:38:50graduelles pour s'assurer à la fois qu'on n'a pas
00:38:52la récession et qu'en même temps on n'a pas cette
00:38:54problématique d'inflation qui est sticky et qui
00:38:56réapparaît assez vite. On coordonne
00:38:58tout ça, mais par contre
00:39:00je suis encore plutôt favorable
00:39:02sur des choses graduelles et à des
00:39:04petits pas plutôt que des chocs forts
00:39:06alors qu'on voit bien que la situation macro
00:39:08reste encore plutôt en fait favorable
00:39:10avec le risque que ça se reprenne sur
00:39:12les moyens termes pour le coup 2025-2026.
00:39:14Sur les marchés,
00:39:16il nous reste quelques minutes.
00:39:18Jeanne, qu'est-ce qui vous paraît intéressant
00:39:20aujourd'hui ? Où est-ce qu'on est encore confortable ?
00:39:22Et surtout, qu'est-ce qui change ?
00:39:24C'est-à-dire qu'on a vu quand même une volatilité
00:39:26des marchés obligataires qui se retrouvent de plus
00:39:28en plus dans des marchés actions. Il y a eu l'épisode
00:39:30d'août, la semaine dernière de rentrée
00:39:32pour les investisseurs où la
00:39:34vol action retrouve quand même un peu
00:39:36de dynamique.
00:39:38Au sein des marchés actions, il y a des rotations aussi.
00:39:40Les secteurs dont on parle aujourd'hui, c'est
00:39:42santé, c'est télécom,
00:39:44c'est plus forcément que
00:39:46l'IA en tout cas, c'est plus forcément les
00:39:48cycliques, etc.
00:39:50Donc il y a des choses qui bougent. Est-ce que c'est
00:39:52en profondeur ou est-ce que c'est des
00:39:54phases un peu comme ça d'attente ?
00:39:56J'ai l'impression qu'il y a quand même des choses qui bougent.
00:39:58C'est qu'il y a pas mal de stratégies
00:40:00de leverage,
00:40:02des stratégies, ça peut être de
00:40:04carré-trade ou des stratégies short vol,
00:40:06qui sont nettoyées. Et elles sont
00:40:08nettoyées durablement, c'est ce qui me rend intéressant.
00:40:10Donc typiquement sur l'IA,
00:40:12il montouille encore un petit peu, mais on
00:40:14voit bien, puisqu'on peut suivre, on suit
00:40:16les positions short, c'est fini.
00:40:18Les positions short sur l'IA sont
00:40:20terminées et elles n'ont pas repris.
00:40:22Il y a certains indicateurs
00:40:24qui montrent que la stratégie est beaucoup moins rentable.
00:40:26En fait, elle n'est plus assez. Parce que l'écart
00:40:28est plus assez.
00:40:30Et puis sur la vol, très intéressant,
00:40:32parce que pour être honnête,
00:40:34pendant les
00:40:36derniers mois, on était nombreux
00:40:38à être très surpris de voir une vol
00:40:40action à 12. On était là
00:40:42en se disant, mais qu'est-ce qui se passe ?
00:40:44Enfin bon, presque en moyenne.
00:40:46Alors que le move
00:40:48sur le marché obligataire était toujours à 100,
00:40:50150, voilà, dans des niveaux stratosphériques.
00:40:52Maintenant,
00:40:54il y avait des positions short vol
00:40:56extrêmement importantes qui tenaient la vol en bas.
00:40:58Elles se sont débouclées
00:41:00quand le 5 août s'est montée.
00:41:02Intéressant aujourd'hui,
00:41:04effectivement, on est aux alentours de 20.
00:41:06Ce qui n'est pas une vol très élevé,
00:41:08mais c'est une vol cohérente.
00:41:10On n'est pas revenus
00:41:12dans l'excès inverse.
00:41:14Non, exactement. Ça je trouve intéressant.
00:41:16On regarde aussi sur les marchés d'action
00:41:18des indicateurs d'exubérance.
00:41:20C'est intéressant parce que dans la remontée
00:41:22du mois d'août, ils sont remontés un peu, mais ils reviennent rapidement.
00:41:24On a quand même
00:41:26des éléments techniques qui sont beaucoup moins
00:41:28étendus,
00:41:30ou beaucoup moins,
00:41:32qu'ils ne l'étaient avant.
00:41:34On a pas mal parlé
00:41:36de la BCE, mais il y a pour moi
00:41:38un élément très important.
00:41:40J'ai écouté,
00:41:42et je me suis dit,
00:41:44le marché en ce moment nous dit
00:41:4650% de probabilité pour la Fed
00:41:48que ce soit 25% et 50%
00:41:50que ce soit 50%. C'est ça aujourd'hui.
00:41:52À peu près. Implicite dans le marché.
00:41:54Je ne sais pas vers quel sens je penche.
00:41:56Pour la BCE, on est tous d'accord.
00:41:58Plutôt 25. Je pense que la Fed
00:42:00va libérer, peut-être libérer
00:42:02la BOE. La Banque
00:42:04d'Angleterre, là, les anticipations
00:42:06ne sont pas très élevées. C'est presque l'inverse
00:42:08que la Fed. Donc on peut se dire
00:42:10qu'il y a peut-être de la marge de manœuvre pour que
00:42:12la Banque d'Angleterre en fasse un peu plus.
00:42:14Parce qu'il y a aussi une économie très ouverte, et attention
00:42:16on change. Je veux dire,
00:42:18si le dollar devait s'affaiblir encore un peu
00:42:20plus avec une Fed... C'est l'inflation des salaires.
00:42:22Oui, oui. Mais je voudrais
00:42:24surtout insister sur un point, c'est que
00:42:26oui, l'inflation des services reste la clé
00:42:28mais surtout en zone euro.
00:42:30Parce qu'en réalité... Mais elle a besoin de revenir à 2%
00:42:32cette inflation des services ou pas ? Non, mais le problème
00:42:34c'est les salaires. Or il se trouve que
00:42:36les salaires aujourd'hui, alors je vais
00:42:38faire une grosse approximation
00:42:40aux alentours de 3,5-4%
00:42:42que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe.
00:42:44A peu près pareil.
00:42:46En termes de croissance.
00:42:48Sauf qu'aux Etats-Unis, vous avez de la productivité.
00:42:50Donc 3,5%
00:42:52aux Etats-Unis, c'est dans la cible
00:42:54de la banque centrale.
00:42:56Ça permet d'avoir l'inflation à 2%. C'est bon.
00:42:58Et donc ils y sont.
00:43:00Alors que nous, en Europe,
00:43:02quand on est à 3,5 ou 4%, on n'y est
00:43:04pas du tout. Et donc
00:43:06la problématique, et peut-être
00:43:08je dirais au-delà de la problématique,
00:43:10dans les hypothèses de la BCE,
00:43:12j'ai regardé beaucoup ce qu'ils prévoyaient sur 2025,
00:43:14il y a une hypothèse assez
00:43:16sympa. Ils disent en gros,
00:43:18la BCE dit qu'il va y avoir un retour de la productivité.
00:43:20Oui, rattrapage. Sacré retour
00:43:22de la productivité qui va venir
00:43:24absorber, parce qu'il ne faut pas d'hypothèse
00:43:26comme quoi les salaires vont décélérer violemment,
00:43:28mais qui va absorber une partie de la
00:43:30hausse des salaires. Et du coup, les marges des entreprises
00:43:32vont être tenues.
00:43:34Et là, je me dis
00:43:36je serais ravie,
00:43:38voilà, je serais très contente.
00:43:40C'est un peu wishful thinking.
00:43:42Ils ont le droit de faire des hypothèses.
00:43:44C'est une hypothèse généreuse.
00:43:46En tout cas, il faut garder ça
00:43:48dans les prévisions qui tomberont
00:43:50cette semaine. C'est vraiment le point le plus important.
00:43:52C'est quoi une recommandation d'investissement, là,
00:43:54qui vous a réuni chez Calais 360,
00:43:56Véronique ? Je ne sais pas, dans ces marchés un peu
00:43:58compliqués ? Dans ces marchés compliqués, oui, il me
00:44:00semblait que l'un des sujets
00:44:02des thèmes centraux pour les investisseurs,
00:44:04c'était la repentification de la courbe des taux.
00:44:06Et ma contribution, ça a été
00:44:08d'essayer de disséquer cette repentification
00:44:10en disant attention, enfin en disant non,
00:44:12en constatant que
00:44:14durant les trois ou six
00:44:16premiers mois de repentification de la courbe des taux,
00:44:18précisément, ce n'est pas du tout
00:44:20les cycliques et les valeurs qu'on a envie,
00:44:22qu'on imagine être portées par cette
00:44:24repentification, mais c'est plutôt,
00:44:26vous les avez notées, d'ailleurs,
00:44:28les défensives, la santé,
00:44:30les télécoms, les assurances.
00:44:32C'est une question de séquence.
00:44:34Et l'un des gros
00:44:36sujets d'investissement, ça va être
00:44:38est-ce que finalement on a les moyens aujourd'hui
00:44:40d'anticiper une vraie repentification
00:44:42de la courbe des taux ? Et ce n'est pas
00:44:44un retour vers zéro, une vraie repentification,
00:44:46c'est un minimum,
00:44:48c'est 50,
00:44:5075 points de base.
00:44:52C'est à partir de là.
00:44:54À partir de là, c'est normal.
00:44:56On peut dire, tiens, là, il y a un élan cyclique.
00:44:58Sinon, on est dans
00:45:00la zone
00:45:02grise.
00:45:04Et on a quand même beaucoup
00:45:06de mal. Si on n'a pas de récession,
00:45:08de toute façon, ça repartira par
00:45:10derrière. Donc, attention,
00:45:12effectivement, et je pense que
00:45:14ça a beaucoup tourné autour de ces questions-là,
00:45:16les rotations sectorielles.
00:45:18On l'a vu, la pente des taux donne,
00:45:20dicte un peu le rythme aujourd'hui
00:45:22sur les marchés. Merci à vous trois d'avoir été les invités
00:45:24de Planète Marché ce soir. Véronique Richelores,
00:45:26économiste indépendante, présidente
00:45:28de RF Research, Léa Dauphaz, chef
00:45:30économiste de TAC Economics, et Jeanne Asraf
00:45:32Bitton, directeure de la recherche et de la stratégie de
00:45:34BFT-IM.
00:45:45Dernier quart d'heure de Smart Bourse, le quart d'heure
00:45:47thématique. Le thème ce soir,
00:45:49c'est celui de la rentrée, des enjeux
00:45:51de la rentrée pour les marchés globaux.
00:45:53On en parle avec Jean-Pierre Petit, le président des
00:45:55Cahiers Verts de l'économie, à mes côtés en plateau. Bonsoir,
00:45:57Jean-Pierre. Bonsoir, Grégoire.
00:45:59Parlons de l'Europe, et même spécifiquement
00:46:01de la France.
00:46:03Michel Barnier et les marchés. Alors, c'est un peu
00:46:05la gourmandise de l'observateur
00:46:07quotidien des marchés. J'ai regardé si
00:46:09Michel Barnier et la nomination
00:46:11avaient eu une influence sur le spread.
00:46:13Je crois que non. Le spread ne s'est pas
00:46:15détérioré, il ne s'est pas amélioré non plus.
00:46:17J'ai l'impression que ce qu'on appelait à un moment
00:46:19les bonnes vigilantesses, c'est des investisseurs
00:46:21obligataires, attentifs, vigilants,
00:46:23restent en position de vigilance vis-à-vis de la France.
00:46:25Oui, objectivement, c'est le
00:46:27moins mauvais des premiers ministres qu'on nous
00:46:29avait proposés au cours des dernières semaines.
00:46:31J'exclus même l'hypothèse NFP.
00:46:33Mais voilà, donc c'est...
00:46:35Mais, pour les marchés,
00:46:37d'abord,
00:46:39ça avait été un petit peu priceé,
00:46:41l'idée d'un centriste, centre-gauche,
00:46:43centre-droit. Et, deuxième chose,
00:46:45on ne connaît pas encore le contenu de ce qu'il va
00:46:47annoncer, etc.
00:46:49Troisième chose, il y a la stabilité.
00:46:51Parce que, là, maintenant, on est quand même dans une
00:46:53hypothèse sous la Ve République où on n'est pas
00:46:55du tout assuré qu'ils tiennent plus qu'un mois,
00:46:57deux mois, trois mois, six mois, etc.
00:46:59Encore que le test du projet
00:47:01finance va être fondamental.
00:47:03Bien sûr. Oui, si
00:47:05il survit au budget, après, c'est plus
00:47:07tranquille, a priori, quand même, peut-être.
00:47:09Je ne sais pas ce qu'il aura comme ambition.
00:47:11Il faudra qu'il fasse quelque chose
00:47:13pour l'ORN, ça, c'est sûr.
00:47:15Sur l'immigration, la sécurité,
00:47:17ça, c'est sûr. Mais, disons que, globalement,
00:47:19c'est pas mal. Alors, c'est pas mal
00:47:21parce que, bon, le gars est quand même
00:47:23habitué des négociations.
00:47:25Il connaît bien la Commission européenne.
00:47:27C'est pas inutile, par les temps qui courent.
00:47:29Il a 73 ans. Alors, c'est devenu
00:47:31un avantage, maintenant, parce que, bon, évidemment,
00:47:33il n'a pas grand-chose à perdre, a priori.
00:47:35On est passé de
00:47:37« si t'as 40 ans, c'est fini »
00:47:39à le retour des
00:47:4173, quoi.
00:47:43T'as pu le remarquer, depuis le 21 juillet,
00:47:45les 80, c'est rapé.
00:47:47C'est ça, voilà, c'est ce que je dis.
00:47:4973 jusqu'à 80.
00:47:51Parce que c'est un sacré coup de barre
00:47:53qui a été donné le 21 juillet
00:47:55au niveau mondial. Je pense qu'on en parlera
00:47:57tout à l'heure, si tu veux. Donc, 73 ans,
00:47:59il n'a rien à perdre. Son patron, aussi,
00:48:01enfin, Macron,
00:48:03ne se représente pas. Donc, il a une certaine latitude.
00:48:05Alors, c'est vrai qu'au primaire
00:48:07de 2021, il était quand même plutôt sur
00:48:09une ligne réformiste,
00:48:11justement, des dépenses
00:48:13publiques, immigration, sécurité.
00:48:15Donc, c'est pour ça qu'il a, pour l'instant,
00:48:17une neutralité bienveillante,
00:48:19entre guillemets, du RN.
00:48:21Alors, c'est ça qui va être fondamental,
00:48:23à mon avis, parce qu'il n'aura rien à gratter à gauche.
00:48:25Il va simplement
00:48:27devoir donner quelques gages
00:48:29à la gauche macroniste. Voilà.
00:48:31Sans doute sur quelques aspects fiscaux,
00:48:33peut-être sur les super profits,
00:48:35sur le Dutrail. On parle de tout un tas de trucs.
00:48:37Et puis,
00:48:39pour le RN, il va falloir qu'il fasse quelque chose
00:48:41sur l'immigration et la sécurité.
00:48:43Et le RN est un petit peu en position difficile,
00:48:45parce qu'il sait très bien que s'il le renverse
00:48:47par une motion de censure, s'il vote une motion de censure,
00:48:49après, on aura du mal, quand même,
00:48:51à ne pas voir la gauche.
00:48:53Donc, il y a un petit sujet, quand même.
00:48:55Il y a un revers, quand même, à la censure.
00:48:57Le RN n'est pas aussi
00:48:59confortable.
00:49:01Voilà. Donc, c'est pas...
00:49:03Globalement, par rapport à l'angoisse
00:49:05qui avait monté, évidemment,
00:49:07en juin-juillet,
00:49:09notamment après le résultat du deuxième
00:49:11tour des élections législatives, où
00:49:13on pouvait craindre qu'une créature
00:49:15de LFI arrive comme chef de gouvernement.
00:49:17Là, c'est plus valablement le cas.
00:49:19Combien de temps on se donne ?
00:49:21Enfin, combien de temps les marchés,
00:49:23l'Europe aussi, les partenaires européens...
00:49:25Comment ça peut se négocier,
00:49:27tout ça ? Bon, il y a la séquence budgétaire.
00:49:29Est-ce qu'on va devoir consolider en 4 ans,
00:49:317 ans, etc. J'ai l'impression que c'est des droits,
00:49:33quand même, qui se gagnent.
00:49:35C'est pas automatique.
00:49:37La France est dans une situation où les partenaires
00:49:39n'ont plus envie de faire de chèques en blanc
00:49:41et de cadeaux à la France. Donc, il faut gagner
00:49:43à chaque fois le droit de pouvoir
00:49:45consolider en 7 ans, etc.
00:49:47Mais, néanmoins, ils sont réalistes. Ils savent que
00:49:49cette année, on est à 5,5
00:49:51encore.
00:49:53On ne sera pas à 4.
00:49:55La croissance nominale est passée de 6,5 à 3,5.
00:49:57Voilà. Le taux d'intérêt apparent
00:49:59est un tout petit peu monté, mais quand même un petit peu monté.
00:50:01Ce qui fait que l'écart entre
00:50:05la croissance nominale
00:50:07et le taux d'intérêt s'est considérablement réduit.
00:50:09Et avec un solde primaire
00:50:11à peu près à moins 3,2,
00:50:13moins 3,3,
00:50:15la dette publique en pourcentage du PIB
00:50:17ne peut pas se stabiliser.
00:50:19Donc, il va falloir trouver... Alors, pour arriver à 3%,
00:50:21en 2027,
00:50:23il faudrait 110 milliards.
00:50:25C'est-à-dire qu'exempter, il faudrait beaucoup plus.
00:50:27Parce qu'Expost, évidemment,
00:50:29si tu annonces un projet de loi de finances
00:50:31dans lequel tu réduis le déficit public
00:50:33de 2 points de PIB, en fait, tu ne réalises
00:50:35qu'à peine 1 point.
00:50:37Tu as généré une pression récessive
00:50:39qui réduit les ressources fiscales,
00:50:41ce qui fait que Expost a un déficit public
00:50:43plus important que ce que tu prétendais.
00:50:45Donc, au total, ça va être...
00:50:47C'est mission impossible, de toute façon, pour les 3%,
00:50:49mais même, ça va être très compliqué,
00:50:51comme rarement ça a été compliqué. C'est normal,
00:50:53parce qu'on a une dette publique
00:50:55à 111-112, ça, on ne l'a pas eue
00:50:57depuis très longtemps, depuis 1945,
00:50:59et qu'on a des taux d'intérêt qui
00:51:01ne sont pas beaucoup remontés. Je parle du taux d'intérêt
00:51:03à par an. C'est lui qui compte.
00:51:05Ce n'est pas beaucoup remonté. Bon, ils vont se stabiliser
00:51:07au bout d'un moment, mais voilà, on n'a plus
00:51:09les espoirs d'avoir des taux
00:51:11de refinancement proches de 0,5,
00:51:13en moyenne, à 0,5, 1...
00:51:15Il ne faut pas compter sur un retour
00:51:17de ces taux de financement, demain
00:51:19ou la semaine prochaine ?
00:51:21J'ai fait une divergence, déjà, avec
00:51:23pas mal de mes confrères,
00:51:25les gens qui ont tendance à considérer que le taux...
00:51:27Le retour
00:51:29à un état antérieur n'est pas impossible ?
00:51:31Je n'exclus rien.
00:51:33Non, mais franchement, parce que nous, on avait prévu
00:51:35les taux d'intérêt négatifs en 2012, et les gens
00:51:37nous traitaient de cinglés, parce que
00:51:39les taux d'intérêt négatifs, les gens disaient que ce n'était pas normal.
00:51:41Moi, je disais que si, dans la situation
00:51:43où on est, enfin, c'est la situation dans laquelle
00:51:45on est qui n'est peut-être pas normale, mais
00:51:47on n'a pas le choix. D'abord, ce qui compte, c'est le taux réel.
00:51:49Donc, si les anticipations d'inflation passent
00:51:51sous les zéros, ce qui était
00:51:53le cas, enfin, on était presque
00:51:55à la figure, après la grande crise
00:51:57de la dette souveraine européenne,
00:51:59on était en difficulté. Ce n'est pas pour rien que le Japon
00:52:01réussit à garder des taux réels à moins 0,5,
00:52:03par exemple, aujourd'hui. Parce qu'il ne faut pas oublier
00:52:05que le pays qui a le plus de dettes
00:52:07privées et publiques à refinancer, c'est le Japon.
00:52:09Et c'est, à mon avis,
00:52:11l'erreur un petit peu de la BCE actuellement,
00:52:13avec des taux réels à 1%,
00:52:15avec une croissance potentielle probablement
00:52:170,7, 0,8, pas plus, en zone euro.
00:52:19On est en difficulté. Quand tu vois l'Allemagne,
00:52:21par exemple, l'Allemagne a fait 3 années
00:52:23à zéro.
00:52:25Elle est au même niveau
00:52:27que le début 2019.
00:52:29C'est rare, quand même, dans l'histoire.
00:52:31C'est rare dans l'histoire, donc
00:52:33on est aussi en grosse difficulté.
00:52:35Puis l'avantage qu'on a pour le taux réel d'équilibre,
00:52:37si tu veux, c'est qu'on a une croissance potentielle
00:52:39plus faible et on a, quand même,
00:52:41un équilibre épargne-investissement plus favorable
00:52:43au niveau de l'épargne. Même si,
00:52:45hélas,
00:52:47on l'envoie aux Etats-Unis ou ailleurs.
00:52:49Mais ça, c'est encore un autre problème. Je ne sais pas ce que dit
00:52:51le rapport Mario D'Avignon.
00:52:53Alors, c'était ma question. Parce que sur l'Allemagne, c'est l'anecdote que je citais
00:52:55la semaine dernière, mais coup sur coup, en 24 heures,
00:52:57il y a quand même le PDG de Volkswagen, alors qu'il va
00:52:59fermer une ou deux usines, mais qui dit
00:53:01« Nous ne sommes plus compétitifs ». Enfin, je veux dire, c'est quand même
00:53:03des grands patrons allemands. Et derrière ça,
00:53:05même pas 24 heures après, le patron de Deutsche Bank
00:53:07qui dit « Les Allemands ne travaillent pas assez. Il va falloir
00:53:09retravailler à nouveau plus. »
00:53:12Non mais, oui, mais voilà.
00:53:14Ça m'intéressait que ce soit justement deux
00:53:16patrons allemands qui, face à leur audience,
00:53:18face à leur public allemand, portent
00:53:20des messages aussi forts.
00:53:22Draghi, alors je n'ai pas lu les 400 pages et les 170
00:53:24mesures, mais pour moi, c'est du Draghi dans le texte.
00:53:26Évidemment,
00:53:28investissement, il n'y a que ça qui sortira
00:53:30l'Europe de l'ornière et qui remettra l'Europe dans le
00:53:32match et lui évitera de sortir de l'histoire.
00:53:34Et puis derrière, investissement, ça veut dire investissement
00:53:36en commun. Enfin, bon,
00:53:38je n'ai pas lu les 400 pages. Je suis sûr que
00:53:40les 170 mesures sont extraordinaires,
00:53:42très pertinentes, très ingénieuses, etc.
00:53:44Mais à la fin de la journée, c'est quand même toujours la capacité
00:53:46à se dire « Est-ce qu'il y a un bien commun
00:53:48européen ? Est-ce qu'il y a des actifs communs
00:53:50qu'on serait prêts à financer ensemble ? »
00:53:52On l'a fait. On l'a fait dans une période
00:53:54tout à fait particulière qui était Covid.
00:53:56Et hors période particulière,
00:53:58bien sûr. C'est tout l'enjeu de ce rapport.
00:54:00On a fait de la mutualisation, enfin
00:54:02un peu de mutualisation sur la crise gazière.
00:54:04Donc, il faut des événements.
00:54:06Il faut des événements et là, les événements...
00:54:08Si Trump est élu,
00:54:10ça va nous aider, entre guillemets,
00:54:12à réagir. Parce que là,
00:54:14il va se passer quand même quelque chose.
00:54:16Surtout qu'il gardera, de toute façon,
00:54:18quel que soit le Congrès, il gardera
00:54:20la politique de défense, la politique
00:54:22commerciale, la politique étrangère. Donc ça, c'est
00:54:24extrêmement important. Si c'est Kamala Harris,
00:54:26je crains fort que les élites
00:54:28politiques européennes
00:54:30prononcent un lâche
00:54:32soulagement et donc continuent
00:54:34à roupiller bien gentiment.
00:54:36Il faudrait que je dise
00:54:38qu'une victoire de Trump n'est pas
00:54:40une si mauvaise nouvelle dans le moyen terme.
00:54:42Je l'entends. À court terme, ça va nous coûter.
00:54:44Et est-ce toujours possible ? Ça remonte, on en a discuté avant
00:54:46avec les invités d'avant.
00:54:48L'effet post-convention démocrate pour
00:54:50Kamala Harris n'a pas été si fulgurant que ça ?
00:54:52Non, mais alors, ce qui est extraordinaire,
00:54:54bon, d'abord, c'est la décision de Biden,
00:54:56puis ensuite, parce qu'avant...
00:54:58Et puis, l'adoubement du Parti démocrate
00:55:00en dix jours. Le 2 août, on avait...
00:55:02Alors que ce n'était pas du tout évident avant.
00:55:04Il y avait beaucoup d'opposition au sein du Parti démocrate.
00:55:06Bon, la convention de Chicago,
00:55:08c'est assez bien passé.
00:55:10Et donc,
00:55:12elle a pris un assez bon
00:55:14colistier, je pense, avec Tim Walz.
00:55:16Pour l'instant,
00:55:18elle est à la pêche au voie, on le voit bien.
00:55:20Un coup à droite
00:55:22quand elle critique les WOKs,
00:55:24mais d'un autre côté,
00:55:26un coup à droite aussi, parce qu'elle dit
00:55:28sur la fracturation...
00:55:30Là, j'ai peut-être été un peu trop loin
00:55:32en 2020, donc je reviens dessus.
00:55:34Et puis, un coup à gauche, je vais aider les familles,
00:55:36même si ce qu'elle propose
00:55:38est complètement obsolète, et puis, en plus,
00:55:40pas efficace, mais ça ne fait rien. Je vais contrôler un peu
00:55:42les prix de certains médicaments,
00:55:44alimentaires. Je vais vous favoriser,
00:55:46les jeunes, l'accession à la propriété,
00:55:48les jeunes familles
00:55:50pour une aide pour le premier enfant.
00:55:52Elle vise des trucs, même état par état.
00:55:54D'ailleurs, ce qui est intéressant,
00:55:56la pénsylvanie, elle a remonté à l'égalité
00:55:58avec Trump. La pénsylvanie,
00:56:00ces 13 millions d'habitants, ça envoie quand même
00:56:0219 grands électeurs.
00:56:04Ça peut jouer. Géorgie aussi, elle est bien remontée.
00:56:06Donc, il y a match, quand même.
00:56:08Tu dis, il y a match.
00:56:10Là, alors qu'en juillet,
00:56:12c'était dans un fauteuil.
00:56:14Donc, il y a match.
00:56:16Alors, ceci étant, il ne faut pas que
00:56:18les partisans de Kamala Harris,
00:56:20qui sont archi-majoritaires en Europe,
00:56:22ne doivent pas crier victoire tout de suite,
00:56:24parce qu'elle est largement en dessous du score de Biden
00:56:26dans les sondages, en 2020, par exemple.
00:56:28Et puis ensuite, il y a la Chambre des représentants.
00:56:30Alors ça, c'est 50-50 actuellement.
00:56:32Franchement, les sondages, c'est deux fois rien.
00:56:34Et même le Sénat, on pensait que le Sénat,
00:56:36c'était foutu pour les démocrates,
00:56:38puisqu'il y a quand même 11 sièges
00:56:40républicains et
00:56:4223 sièges
00:56:44démocrates.
00:56:46Donc, ça fait quand même un déséquilibre.
00:56:48C'était plus compliqué, a priori, pour les démocrates.
00:56:50C'est pas complètement foutu non plus.
00:56:52Tout est ouvert, à la fois au niveau de la présidence
00:56:54et du Congrès.
00:56:56Et comment ça se traduit quand tu dois émettre
00:56:58des recommandations d'investissement pour tes clients ?
00:57:00C'est aussi partie du métier, Jean-Pierre.
00:57:02Donc, on voit une courbe d'auto américaine,
00:57:04alors je parle des grands équilibres,
00:57:06qui se repentifie, qui même
00:57:08revient à zéro entre le 2 ans et le 10 ans.
00:57:10Est-ce que ça implique des changements profonds
00:57:12dans les stratégies d'investissement,
00:57:14sur les marchés actions, sur d'autres
00:57:16classes d'actifs ?
00:57:18Il y a la courbe d'auto, mais il y a plein d'autres choses.
00:57:20Nous, ce qu'on avait recommandé avant l'été,
00:57:22nos principales recommandations, c'était de revenir
00:57:24sur les govis, les obligations souveraines,
00:57:26le high grade,
00:57:28la duration,
00:57:30govis, or aussi,
00:57:32on était long sur l'IN
00:57:34et puis on arrêtait.
00:57:36On garde pour l'instant cette stratégie,
00:57:38et sur les actions, on est plutôt défensif.
00:57:40On a réduit
00:57:42l'arbitrage gross value,
00:57:44mais en Europe, ce qu'on aime bien,
00:57:46c'est les trucs traditionnels, les foncières,
00:57:48on croit à la baisse d'étau, il faut dire.
00:57:50Si tu ne crois pas à la baisse d'étau, c'est quand même difficile.
00:57:52La baisse d'étau, c'est quand même
00:57:54un événement extrêmement important,
00:57:56donc les foncières,
00:57:58les utilities, les services télécoms,
00:58:00les trucs.
00:58:02Ce qu'on appelle les proxy bonds.
00:58:04Plutôt ça, voilà.
00:58:06Et sur l'immobilier, comment tu vois les choses ?
00:58:08Alors que sur le marché boursier, liquide,
00:58:10côté où ça va vite, où on anticipe
00:58:12qu'il y a un call à faire peut-être sur ce segment-là,
00:58:14ok.
00:58:16Dans la vie réelle,
00:58:18comment on voit la séquence
00:58:20sur le marché immobilier, là ?
00:58:22Ce qui est intéressant sur l'immobilier d'entreprise,
00:58:24d'abord on va commencer par l'immobilier d'entreprise,
00:58:26la purge a été très importante.
00:58:28En deux ans, un petit peu plus de deux ans,
00:58:30sur la grande couronne
00:58:32dans l'île de France,
00:58:34dans l'île de France, or Paris-Intramuros,
00:58:36t'as quand même moins 30.
00:58:38Sur la SCPI,
00:58:40en France, t'as moins 13.
00:58:42C'est quand même pas mal.
00:58:44Et la prime de risque augmente.
00:58:46Alors après, sur l'immobilier de bureau,
00:58:48au fond, l'immobilier d'entreprise, l'immobilier de bureau,
00:58:50sur l'immobilier de bureau,
00:58:52il faut un petit peu se calmer encore,
00:58:54parce qu'il y a encore un taux de vacances assez élevé.
00:58:56Bon, il y a toutes les contraintes
00:58:58liées au télétravail, c'est difficile à bien établir.
00:59:00Il y a les contraintes
00:59:02aussi liées aux normes environnementales,
00:59:04qui sont pénibles, etc.
00:59:06Donc il faut peut-être un petit peu attendre.
00:59:08Mais moi, mon grand pari, il y a 4 ans, c'était l'hôtellerie.
00:59:10Et ça a très bien performé. Donc moi, je reste encore là-dessus.
00:59:12Bon, sur la logistique,
00:59:14commerce, santé, alors santé, attention,
00:59:16parce que c'était un truc qui a été suracheté.
00:59:18C'est de la croissance. Ça, c'est l'immobilier de croissance.
00:59:20Et faire attention au reste.
00:59:22Oui, mais avec des valorisations de croissance.
00:59:24C'est ce que j'entends.
00:59:26C'est rare pour un secteur comme ça, mais c'est vrai.
00:59:28Mais si, il y a ces segments-là.
00:59:30Alors, sur les baux résidentiels, ça va mieux, forcément,
00:59:32parce que les taux longs ont baissé depuis octobre.
00:59:34On était à 360 sur l'OAT 10 ans
00:59:36au mois d'octobre. Là, on est à 290,
00:59:38ce qui fait que les taux
00:59:40moyens immobiliers sont passés de...
00:59:42Ils ont baissé
00:59:44de 60 bips, à peu près,
00:59:46entre la fin décembre et la fin juin.
00:59:48Ils réagissent toujours avec un petit retard.
00:59:50Temps de décalage.
00:59:52On est passé de 420
00:59:54à 360 et quelques.
00:59:56Donc, ça, forcément,
00:59:58parce qu'en fait, la baisse de l'immobilier,
01:00:00c'est dû à 95% au taux.
01:00:02Au taux, bien sûr.
01:00:04La durée des prêts, ça n'a pas beaucoup changé.
01:00:06Le revenu disponible est resté en territoire positif.
01:00:08Donc, ce n'était pas trop le sujet.
01:00:10C'est un choc de taux. Le choc de taux, il est derrière nous.
01:00:12Donc, on voit que
01:00:14la capacité d'achat moyenne remonte.
01:00:16Sachant qu'elle n'était pas trop
01:00:18déprimée non plus.
01:00:20La capacité d'achat moyenne remonte.
01:00:22Les taux vont baisser encore.
01:00:24Et le comportement des banques est un peu plus
01:00:26friendly, sachant qu'il n'y avait pas trop d'excès.
01:00:28Il n'y a pas eu d'excès d'offres avant, dans le cycle
01:00:30précédent. Il n'y a pas trop de défauts
01:00:32dans les crédits immobiliers aux ménages
01:00:34en France. Et que,
01:00:36fondamentalement, les taux sont à taux fixe.
01:00:38Fondamentalement, je trouve
01:00:40que, dans les prochains mois, on va avoir
01:00:42un rebond des prix immobiliers résidentiels.
01:00:44Sauf si la politique s'en mêle.
01:00:46Bon.
01:00:48Nouvelle séquence, peut-être, pour
01:00:50l'immobilier et ses marchés immobiliers.
01:00:52Merci Jean-Pierre. Jean-Pierre Petit, Président
01:00:54de l'Economie, invité de Smart Bourse ce soir.