La guerre en Ukraine a mis en évidence la dérive européenne. L’OTAN et les Etats-Unis, dont les financements, les armes, les renseignements et la logistique fournis à Kiev prouvent l’affrontement contre la Russie, sont parvenus à instaurer aux portes de l’Europe une guerre fratricide et meurtrière. Face à cet élan suicidaire, l’Union européenne suit pour son plus grand malheur.
La France, loin de sa politique non-alignée chère au général De Gaulle, embrasse en tout point les obsessions de Bruxelles souvent dictées par Washington. Ses finances sont sous tutelle avec une dette explosive qui la place entre les mains des créanciers internationaux. Son indépendance, acquise notamment par un travail visionnaire sur le nucléaire civil, a été démantelée par des hommes politiques défendant des intérêts étrangers.
Dans la lignée de son grand-père, Pierre De Gaulle s’exprime pour redonner à la France l’envie d’être elle-même : une puissance indépendante sachant défendre les intérêts de son peuple. Il livre sa lecture de la guerre en Ukraine qui rompt les liens historiques entre Paris et Moscou et dénonce une attitude dangereuse de surenchère meurtrière. Il est temps pour la France de retrouver le chemin de son histoire.
La France, loin de sa politique non-alignée chère au général De Gaulle, embrasse en tout point les obsessions de Bruxelles souvent dictées par Washington. Ses finances sont sous tutelle avec une dette explosive qui la place entre les mains des créanciers internationaux. Son indépendance, acquise notamment par un travail visionnaire sur le nucléaire civil, a été démantelée par des hommes politiques défendant des intérêts étrangers.
Dans la lignée de son grand-père, Pierre De Gaulle s’exprime pour redonner à la France l’envie d’être elle-même : une puissance indépendante sachant défendre les intérêts de son peuple. Il livre sa lecture de la guerre en Ukraine qui rompt les liens historiques entre Paris et Moscou et dénonce une attitude dangereuse de surenchère meurtrière. Il est temps pour la France de retrouver le chemin de son histoire.
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00:00:00 [Générique]
00:00:20 Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour ce nouveau numéro du samedi politique.
00:00:24 Cette semaine, comme fréquemment, nous allons nous intéresser à la politique internationale, diplomatie, souveraineté, indépendance.
00:00:32 Qu'avons-nous fait de notre principe de non-alignement ?
00:00:35 Nous allons interroger cette question, mais avant, comme chaque semaine, vous le savez, je compte sur vous pour partager cette émission,
00:00:41 pour laisser vos commentaires, pour y faire vos suggestions, et puis bien sûr, pour cliquer sur le pouce en l'air afin d'améliorer le référencement.
00:00:47 C'est parti !
00:00:48 [Générique]
00:00:59 Et à mes côtés aujourd'hui, Pierre de Gaulle. Bonjour monsieur, merci infiniment d'être avec nous.
00:01:04 Bonjour Élise, merci de me recevoir.
00:01:05 C'est un plaisir. Alors vous êtes économiste, spécialiste des questions internationales,
00:01:11 et les téléspectateurs pourront s'en douter, vous êtes également petit-fils du général de Gaulle,
00:01:16 qui a donc dirigé la France entre 1944-1946, puis de 1958 à 1969.
00:01:22 Je tiens à préciser, pour commencer cet entretien, Pierre de Gaulle, parce que vous avez été beaucoup attaqué,
00:01:27 on le verra plus tard, que vous habitez en Suisse.
00:01:30 Je pense qu'on est dans un pays, vous savez, où on a quand même le droit de circulation, le droit de travail.
00:01:37 Il y a des légendes qui perdurent en ce qui concerne la Suisse.
00:01:41 C'est un pays qui favorise le travail, c'est pour ça que j'y habite.
00:01:46 C'est un pays démocratique, c'est un pays qui applique ce qu'ils appellent le référendum populaire,
00:01:52 c'est-à-dire le droit du peuple à décider sur des questions aussi bien nationales, fédérales, que des questions locales.
00:01:59 Et les décisions qui sont prises par le peuple sont systématiquement appliquées.
00:02:03 C'est donc un vrai pays démocratique.
00:02:05 Et il se trouve que dans ce pays, le taux de chômage en moyenne nationale est de 4%.
00:02:10 J'aimerais bien que les conditions de travail se trouvent réunies de la même manière en France,
00:02:15 ce qui n'est malheureusement pas le cas pour le plus grand malheur du peuple français.
00:02:19 Mais c'est un pays qui impose aussi certaines règles,
00:02:22 c'est-à-dire que la sécurité sociale et privée est obligatoire.
00:02:25 Et ce sont les conditions pour rester dans ce pays.
00:02:29 C'est donc le travail qui m'y a amené, et aussi à certains respect de la démocratie directe.
00:02:34 Parfait pour cette petite mise en accord, parce que vous allez le voir encore par la suite.
00:02:40 J'ai constaté en travaillant un peu cet entretien que vous aviez fait l'objet de nombreuses critiques.
00:02:44 Et ce sera l'occasion pour vous d'y répondre.
00:02:46 Alors Pierre de Gaulle, parmi celles-ci, le 2 février 2023,
00:02:50 vous étiez invité en Russie, à Volgograd, pour fêter la bataille de Stalingrad, ces 80 ans.
00:02:57 C'était évidemment dans un contexte de guerre en Ukraine.
00:03:00 À cette occasion, vous aviez déclaré que l'envoi d'armes à Kiev empirait la situation
00:03:06 et faisait risquer au monde une troisième guerre mondiale.
00:03:09 Vous aviez estimé que Zelensky était vendu aux Américains.
00:03:12 Ça a évidemment suscité un tollé.
00:03:15 Est-ce qu'aujourd'hui vous changeriez une ligne de ces propos ?
00:03:18 Absolument pas. Les faits me donnent raison.
00:03:21 Et le temps donnera raison par rapport à ces vérités qui sont établies.
00:03:27 J'ai été invité effectivement pour commémorer,
00:03:30 et non pas pour fêter les 80 ans de la bataille de Stalingrad,
00:03:35 c'est-à-dire commémorer tous ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie,
00:03:39 aussi bien soldats et patriotes, pour défendre leur liberté et leur patrie.
00:03:45 J'ai également une pensée pour les Allemands,
00:03:47 puisque les Allemands ont quand même laissé plusieurs centaines de milliers de personnes
00:03:52 dans une bataille qui a duré 6 mois et qui a fait 2 millions de morts.
00:03:55 Donc j'y suis allé pour trois raisons.
00:03:57 Commémorer ceux qui sont tombés pour leur liberté.
00:04:03 Me rendre compte aussi que les Russes vivaient normalement,
00:04:07 c'est-à-dire que dans les pharmacies, dans les boutiques,
00:04:11 vous avez tout ce que vous voulez.
00:04:12 Les restaurants sont ouverts en Russie 24/7,
00:04:18 donc il y a quand même une certaine notion du service.
00:04:20 Et les boutiques souvent jusqu'à minuit le soir.
00:04:23 Mais surtout me rendre compte que les Russes vivaient normalement.
00:04:26 Et ensuite pour adresser un message de paix,
00:04:29 parce que j'ai dénoncé et je dénonce encore la surenchère militaire
00:04:33 qui est largement alimentée par l'OTAN et par les Américains
00:04:37 pour faire une guerre toujours à distance,
00:04:40 dont le but est de déstabiliser l'Europe et de l'absorber,
00:04:45 donc selon leurs propres règles, selon leurs propres politiques.
00:04:48 Je suis venu pour dénoncer ça.
00:04:50 J'ai été interviewé dans la crypte sur la colline Mamayev,
00:04:55 qui est la colline où le monument a été érigé
00:04:58 en la mémoire de tous ceux qui sont tombés là-bas.
00:05:01 J'ai décrit ces trois raisons, les trois raisons de mon voyage.
00:05:05 Et j'ai été parfaitement censuré,
00:05:07 puisque je n'étais pas dans le politiquement correct
00:05:09 et que la presse principale n'avait surtout pas envie
00:05:12 d'entendre ce que je disais à l'époque.
00:05:15 Ensuite, je suis dans la continuité de la politique de mon grand-père,
00:05:22 puisque mon grand-père a toujours considéré
00:05:25 que garder une bonne relation et un partenariat avec la Russie
00:05:29 était indispensable à l'équilibre et à la paix dans l'Europe et dans le monde.
00:05:34 Et que je pense qu'il avait un sens de l'histoire extrêmement profond.
00:05:42 Il avait une très grande expérience des relations avec la Russie,
00:05:46 puisque pendant plusieurs dizaines d'années de sa vie,
00:05:48 il a connu intimement des grands dirigeants de l'Union soviétique de l'époque.
00:05:52 Il s'adressait toujours à la Russie.
00:05:54 Mais il considérait qu'outre cette communauté de destin et d'intérêt qui nous liait,
00:05:59 il était indispensable que la France et l'Europe soient liées à la Russie.
00:06:04 Et c'est ce que les anglo-saxons et à travers l'OTAN dénoncent.
00:06:09 C'est surtout pas faire en sorte que l'Europe puisse être alliée à un pays,
00:06:14 à un continent en soi, doté de ressources extraordinaires,
00:06:18 aussi bien stratégiques que de possibilités géopolitiques,
00:06:22 et qui en ferait un deuxième continent de référence par rapport aux États-Unis,
00:06:27 fort, et surtout qui serait totalement indépendant d'un point de vue énergétique,
00:06:32 des matières premières et avec un poids politique considérable.
00:06:35 Donc je suis allé pour rétablir ces vérités et, ma foi, donner un message de vérité
00:06:44 parce que par rapport au conflit, il y a eu beaucoup de non-dits,
00:06:47 beaucoup de mensonges.
00:06:48 – Et il y en a encore ?
00:06:49 – Et il y en a encore beaucoup.
00:06:51 Tout ce qui est russe est mauvais, tout ce qui est russe est négatif.
00:06:55 Et dans la formation, on ne reprend que tout ce qui est négatif vis-à-vis de la Russie.
00:06:59 Et je pense que l'OTAN et les États-Unis à travers l'OTAN
00:07:03 placent l'Europe et placent la France dans une situation de grand danger
00:07:07 à travers une stratégie que certaines personnes ont dénoncée
00:07:13 comme étant justement la stratégie du "not enough to win but enough to survive",
00:07:18 c'est-à-dire pas suffisamment pour gagner mais suffisamment pour survivre,
00:07:22 à travers une surenchère qui fait qu'à chaque fois on va un peu plus loin
00:07:26 en donnant des tanks, en donnant des missiles de longue portée,
00:07:31 en donnant des avions de combat.
00:07:33 Mais c'est là où le jeu est extrêmement pervers,
00:07:37 c'est qu'on donne des armes qui sont déclassées par rapport à ce qu'il peut y avoir en Russie,
00:07:42 c'est-à-dire des chars qui ont une trentaine d'années,
00:07:45 qui sont pris sur des vieux stocks de l'OTAN.
00:07:48 On donne des F-16 qui sont des avions qui ont 30 ans,
00:07:50 qui sont forcément déclassés,
00:07:52 mais on envoie des missiles britanniques, storm shadow,
00:07:56 qui ont été utilisés même sur le territoire russe.
00:07:59 Et là on se lance dans une surenchère qui va encore plus loin
00:08:03 avec une réaction des Russes qui est de dire,
00:08:07 déclaration récente de M. Lavrov, ministère des Affaires étrangères,
00:08:12 quoi qu'ils disent, et peu importe leurs commentaires,
00:08:19 la Russie est en guerre directe avec les États-Unis et avec l'OTAN,
00:08:23 puisqu'ils fournissent les armes, puisqu'ils fournissent les munitions,
00:08:26 puisqu'ils fournissent le renseignement,
00:08:29 et puisqu'ils fournissent toute la logistique d'information sur le terrain via les satellites.
00:08:34 Et je pense qu'on est dans une situation où le peuple français,
00:08:39 comme le peuple européen, n'est pas vraiment conscient de ce danger,
00:08:44 mais il faut bien se rendre compte, à mon avis,
00:08:48 que ce conflit ne peut que s'étendre.
00:08:51 Il ne peut que s'étendre parce qu'il faut le faire évoluer d'une façon ou d'une autre.
00:08:55 C'est un conflit qui est vital pour la Russie,
00:08:58 puisqu'il s'agit de leur survie politique et de leur survie militaire,
00:09:02 et aussi de leur survie économique.
00:09:04 Je pense que les 14 000 sanctions qui ont été prononcées contre la Russie
00:09:10 et leur précision, le champ d'application,
00:09:14 font que ça a été préparé depuis très longtemps.
00:09:17 Et je veux dire devant les auditeurs que les plans de démantèlement de la Russie
00:09:24 ont été depuis très longtemps mis en place par le RAND Corporation,
00:09:29 qui est le think tank du gouvernement américain et de la CIA,
00:09:33 pour démanteler la Russie en trois parties.
00:09:35 Une partie qui serait occidentale, sous le contrôle américain.
00:09:40 Une partie centrale, pas dangereuse, pas économiquement puissante,
00:09:45 ni politiquement puissante, qui serait plus ou moins russe.
00:09:47 Et une partie orientale qui serait absorbée par d'autres pays,
00:09:53 dont les pays d'extrême-orient et peut-être la Chine.
00:09:56 Donc on s'est mis dans une situation de surenchère qui est grave,
00:10:00 avec un conflit, je vous l'ai dit, qui doit forcément évoluer,
00:10:03 qui militairement, dans l'état actuel des choses, n'a pas de solution,
00:10:07 puisque la suprématie militaire, diplomatique, économique russe
00:10:13 est parfaitement claire.
00:10:15 Les capacités de production de munitions et d'armes
00:10:18 sont 8 à 10 fois supérieures à celles de l'OTAN en Russie.
00:10:22 Il faut regarder vraiment ce conflit avec les yeux des Russes
00:10:26 et non pas avec les yeux des Occidentaux.
00:10:28 Les Russes n'ont pas peur de mourir et ils iront jusqu'au bout,
00:10:31 absolument jusqu'au bout.
00:10:32 Et dans cette surenchère diplomatique, on essaie de pousser les choses,
00:10:37 on va forcément, on essaie de pousser Poutine à la faute, je trouve,
00:10:43 sans faire état d'être trop pro-russe.
00:10:50 Mais si on regarde les choses de façon très objective,
00:10:53 uniquement en tant que personne qui s'oppose dans un conflit,
00:10:56 je pense que les Russes ont jusqu'à présent été très patients.
00:11:00 Et donc, je dénonce ce danger, je dénonce aussi le fait
00:11:04 qu'on ne parle pas suffisamment de paix, on parle très peu de paix.
00:11:08 Les Russes ont proposé des plans de paix dès le 25 février 2022 à Zelensky,
00:11:14 qui les a acceptés, avec la reconnaissance des territoires russes
00:11:19 dans le Donbass, avec une neutralité, une non-adhésion à l'OTAN,
00:11:24 avec un principe de non-ingérence.
00:11:28 Les plans de paix ont été tout de suite dénoncés par les pays de l'OTAN,
00:11:33 en particulier par Boris Johnson.
00:11:35 – Pas tous, bien sûr.
00:11:36 – Pas tous, mais en particulier par les Américains, par le Royaume-Uni,
00:11:42 par les Allemands et par les Français, et évidemment par les États-Unis,
00:11:47 dont le dernier en date étant Boris Johnson en avril,
00:11:51 qui a cassé les plans de paix qui avaient été mis en place
00:11:55 avec une médiation turque et un travail formidable
00:12:00 qu'avait réalisé l'ancien Premier ministre Bennett, l'Israélien.
00:12:04 On a été jusqu'à 7 à 8 versions des plans de paix,
00:12:06 mais ça a été malheureusement cassé pour poursuivre la guerre.
00:12:11 – Et avec des effets délétères puisque dorénavant,
00:12:13 on voit qu'Israël ne s'investit plus tellement dans de potentiels accords de paix,
00:12:18 puisqu'on a l'impression que c'est impossible.
00:12:21 – Oui, Israël a une position qui est diplomatique intéressante,
00:12:27 puisqu'ils ont quand même une population russe et ukrainienne chez eux,
00:12:32 et surtout ils se sont bien gardés de rentrer dans une sûrenchère militaire,
00:12:37 puisque comme vous le savez, il y a énormément d'armes qui circulent en Europe.
00:12:41 Le président Zelensky a publié un catalogue de 1000 pages d'armes en vente
00:12:50 dès le mois de juin 2022 sur les marchés internationaux,
00:12:53 dont des lance-missiles HIMARS.
00:12:56 Et donc les Israéliens ne voulaient surtout pas que leurs armes derniers cris
00:13:00 se retournent contre eux, parce que revendues sur les marchés internationaux,
00:13:03 à leurs frontières.
00:13:05 Donc toutes ces tentatives ont été malheureusement s'aborder dès le départ,
00:13:11 pour rentrer dans une politique de sûrenchère.
00:13:15 Il faut bien se dire que l'enjeu de cette guerre est un enjeu d'abord économique,
00:13:22 c'est-à-dire que les Américains sont à la recherche de leur leadership perdu,
00:13:26 par rapport à leur position dominante au plan de la politique internationale.
00:13:32 Je rappelle que les Américains ont 800 bases militaires dans le monde.
00:13:36 Il y a eu un livre d'un certain William Bloom,
00:13:39 qui a dit que les Américains étaient les plus grands destructeurs
00:13:42 de la démocratie dans le monde, et qui décrit clairement
00:13:45 que depuis la fin de la deuxième guerre mondiale,
00:13:47 ils ont été responsables de 50 révolutions, guerres, changements de résine,
00:13:53 y compris d'assassinats politiques.
00:13:55 – Si je peux me permettre de vous interrompre monsieur,
00:13:57 vous avez dit que la guerre était essentiellement avec un enjeu économique,
00:14:00 tout particulièrement pour les Américains,
00:14:02 mais pour la question ukrainienne, on voit que c'est un pays
00:14:04 qui est en train de se dépeupler, qui perd ses hommes au fur et à mesure de la guerre,
00:14:08 et c'est aussi un enjeu de survie pour l'Ukraine.
00:14:12 – C'est un enjeu de survie pour l'Ukraine, et encore une fois,
00:14:16 pour le plus grand malheur du peuple ukrainien, Russes et Ukrainiens sont frères.
00:14:21 – Bien sûr.
00:14:23 – Le président actuel se lance dans une sûrenchère militaire
00:14:28 au détriment de son propre peuple,
00:14:31 avec un gouvernement qui est extrêmement corrompu.
00:14:35 Le président Zelensky vient de changer son ministre de la Défense
00:14:41 sur base de contrats frauduleux, de surfacturation
00:14:45 en ce qui concerne les approvisionnements.
00:14:47 L'année dernière, il a régulièrement licencié tous ses contrôleurs de budget,
00:14:53 et récemment, les États-Unis ont obtenu de pouvoir avoir une délégation américaine
00:14:59 pour contrôler l'aide à l'Ukraine.
00:15:02 Ils ont reçu, les Ukrainiens, enfin le gouvernement Zelensky
00:15:05 a reçu environ 100 milliards de dollars.
00:15:07 Je ne sais pas quelle est la part qui arrive directement au peuple ukrainien,
00:15:11 mais je pense que c'est extrêmement faible.
00:15:13 – Et parmi ce qui a été donné par le FMI, on sait qu'il y a la moitié qui a disparu.
00:15:17 – Exactement.
00:15:19 Je pense que tous les Américains, dont Bill Gates,
00:15:22 certains responsables politiques américains,
00:15:24 ont toujours dénoncé la corruption ukrainienne,
00:15:26 y compris la Commission européenne, lorsqu'il s'agissait, avant-guerre,
00:15:30 d'étudier la candidature de l'Ukraine dans l'Union européenne.
00:15:34 C'est un pays qui a littéralement été vendu aux intérêts anglo-saxons.
00:15:39 50% des terres agricoles appartiennent à des fonds anglo-saxons.
00:15:42 Et à travers les malheurs de cette guerre et la disparition…
00:15:45 – Ce qui permet, pardon, d'avoir à l'esprit la question des accords céréaliens, notamment.
00:15:49 – Exactement.
00:15:50 Alors, il faut savoir aussi que les Ukrainiens, les militaires et les familles
00:15:55 qui, malheureusement, disparaissent dans le cadre du conflit,
00:15:58 ont fait l'objet de procédures de rachat à des conditions absolument misérables,
00:16:04 de la part de fonds anglo-saxons,
00:16:06 et que les terres agricoles n'appartiennent plus maintenant aux Ukrainiens.
00:16:12 Le président Zelensky, le 28 décembre 2022, a donné un mandat exclusif
00:16:18 au fonds américain BlackRock pour la reconstruction de son pays.
00:16:22 Donc voilà l'état des lieux par rapport à ce gouvernement.
00:16:27 Le peuple ukrainien en fait les frais, personne ne parle de paix,
00:16:33 et on est dans cette surenchère économique, mais aussi diplomatique maintenant,
00:16:38 qui fait que les Américains nous mettent dans une logique véritablement de bloc,
00:16:44 et dans leur logique, dans leur construction d'alliance,
00:16:47 ils considèrent que vous êtes allié et vous êtes aligné,
00:16:50 sinon vous êtes contre eux.
00:16:52 C'est une politique contre laquelle mon grand-père s'est opposé,
00:16:55 puisqu'il a toujours voulu restaurer, préserver et maintenir
00:17:00 l'indépendance militaire et stratégique, aussi bien sur le nucléaire,
00:17:04 notamment l'énergie civile française, que la force de dissuasion,
00:17:08 et notre indépendance d'action, ce que malheureusement,
00:17:12 les gouvernements qui ont succédé, et le gouvernement actuel,
00:17:15 a absolument massacré, et on parlera de l'Afrique tout à l'heure,
00:17:19 mais les gouvernements ont détruit des dizaines d'années de diplomatie,
00:17:25 et le gouvernement actuel a même pris la décision de détruire le corps diplomatique,
00:17:30 qui pourtant est riche en compétences, en expérience, en connaissances locales,
00:17:35 donc en capacité de nouer un dialogue, et nouer durablement
00:17:39 des relations de partenariat et une construction.
00:17:41 Donc pour revenir à ce que je vous disais, c'est un conflit économique,
00:17:45 les États-Unis ont 34 000 milliards de dollars de dettes,
00:17:49 le dollar n'est plus la seule monnaie de référence et d'échange
00:17:53 sur les marchés internationaux, et donc ils doivent restaurer
00:17:58 cette position perdue, en ayant un discours politique dur,
00:18:07 en étendant l'OTAN à l'Est, je vous rappelle que les pays de l'OTAN
00:18:12 doivent dépenser obligatoirement 2% de leur PIB en dépenses d'armement,
00:18:16 évidemment c'est du matériel américain, donc en étant au maximum,
00:18:20 sur des pays soi-disant neutres comme la Suisse,
00:18:24 il est question d'ouvrir un bureau de l'OTAN à Genève,
00:18:27 il est question également d'ouvrir un bureau de l'OTAN au Japon,
00:18:31 et sur la partie donc extrême-orient, vous savez aussi,
00:18:36 je suis économiste, que quand vous avez une crise majeure
00:18:39 et une guerre, il y a un effet valeur-refuge sur le dollar,
00:18:43 c'est-à-dire que les marchés, les acteurs, achètent de la dette américaine,
00:18:49 et donc ça contribue à aider au refinancement américain,
00:18:52 sur une devise, une économie, où de moins en moins de pays étrangers
00:18:58 achètent du dollar américain, donc ils ont un très gros problème
00:19:01 de refinancement de leur dette qui va croissant,
00:19:03 et on assiste maintenant à un processus de dé-dollarisation,
00:19:08 c'est-à-dire que les conséquences de ce conflit ont été d'accélérer une dynamique,
00:19:15 plus que d'émancipation, de véritablement une affirmation,
00:19:20 un développement de pays qui veulent choisir un modèle de développement différent.
00:19:25 – Alors justement, est-ce que finalement les États-Unis
00:19:27 n'ont pas tiré une balle contre leur camp ?
00:19:29 Parce qu'ils se sont tirés une balle dans le pied finalement,
00:19:31 en poussant à cette crise, on voit bien qu'il y a un mouvement
00:19:34 avec l'essor des BRICS, qui vient contre les États-Unis
00:19:38 pour développer une économie tierce, notamment d'ailleurs à cause des sanctions
00:19:43 qui ont été prononcées contre la Russie, l'expulsion du système SWIFT
00:19:47 a poussé la Russie à utiliser autre chose, et donc de fait,
00:19:50 à se sortir totalement, sans compter le gel des avoirs.
00:19:55 Toute l'économie qui avait encore lien avec le dollar a été coupée de fait.
00:20:00 – Alors je pense qu'il faut dire deux choses très importantes,
00:20:03 c'est que les Américains ont une remarquable capacité d'analyse à long terme,
00:20:07 mais ils agissent toujours à court terme.
00:20:09 Ils sont responsables de la plupart des crises économiques
00:20:13 depuis quelques décennies, sans exception aucune,
00:20:16 et on aura l'occasion d'en parler.
00:20:18 Je pense qu'on est au bord d'une crise du crédit très importante aux États-Unis,
00:20:22 notamment à travers l'immobilier commercial.
00:20:24 Vous avez notamment une entreprise qui s'appelle WeWork,
00:20:27 qui était une entreprise de location de locaux commerciaux, un peu à la carte,
00:20:31 qui valait encore 54 milliards de dollars il y a peu,
00:20:34 qui maintenant vaut 500 millions.
00:20:36 Pourquoi ? Parce que les sanctions ont causé une crise financière extrêmement profonde,
00:20:42 à dessein, parce que, encore une fois, dans les plans, je dirais,
00:20:48 liés à la guerre en Ukraine, il y a cette guerre économique qui est derrière.
00:20:53 Donc par la montée des taux d'intérêt,
00:20:56 vous causez une crise économique, financière et sociétale terrible
00:21:01 dans tous les pays d'Europe, et maintenant en France.
00:21:03 C'est nous, Français, qui en souffrons.
00:21:05 Ce sont les ménages modestes,
00:21:08 avec l'augmentation considérable des prix de l'énergie,
00:21:14 l'augmentation considérable des denrées alimentaires,
00:21:17 de certains biens de consommation.
00:21:18 On parle de plus de 20% au minimum, en moyenne, de tous les produits alimentaires,
00:21:24 mais il est évident que sur la viande c'est beaucoup plus.
00:21:26 On parle du prix de l'essence, on parle du prix du gaz et de l'électricité.
00:21:30 Et effectivement, l'effet sur les entreprises,
00:21:34 qui sont quand même des employeurs en particulier, sur les PME,
00:21:37 est dramatique puisque ça conduit à une augmentation du taux de chômage
00:21:41 et un gel de l'emploi.
00:21:43 Ça a également des conséquences terribles sur l'immobilier.
00:21:46 On a perdu, je vous l'avais dit, cette indépendance stratégique,
00:21:51 cette indépendance diplomatique, mais aussi cette indépendance économique,
00:21:55 puisque les gouvernements, pendant des décennies,
00:21:58 ont été incapables de maintenir la prédominance
00:22:03 et les avantages du parc nucléaire français,
00:22:06 c'est-à-dire l'indépendance énergétique de la France,
00:22:09 que mon grand-père s'était tellement attaché à développer,
00:22:12 parce que rien n'a été fait pour renouveler le parc nucléaire français.
00:22:16 – C'est même l'inverse, puisque encore il y a quelques semaines,
00:22:20 Edouard Philippe se félicitait sur les réseaux sociaux
00:22:23 d'avoir signé le décret pour fermer Fessenheim.
00:22:26 – Oui, après, c'est un discours politique.
00:22:29 On est déjà dans une campagne.
00:22:31 Je fustige ces déclarations qui font que les hommes politiques d'aujourd'hui
00:22:35 sont en train de préparer un agenda personnel en vue des prochaines élections,
00:22:39 au détriment du bien-être des Français.
00:22:42 Rien n'a été fait pour maintenir ce parc nucléaire.
00:22:45 On a, malgré ça, accepté des lois sur la transition énergétique
00:22:50 sous la pression de Bruxelles et sous la pression américaine,
00:22:54 puisque les directives de Bruxelles veulent que vous ayez
00:22:59 42% d'énergie renouvelable dans le parc énergétique français,
00:23:05 c'est-à-dire que vous passez d'une capacité de production nucléaire,
00:23:08 le nucléaire c'est un des moyens de production d'électricité le moins cher qui soit,
00:23:14 et vous passez, selon ces directives…
00:23:16 – Surtout avant le marché européen de l'énergie.
00:23:18 – Oui, selon un marché européen de l'énergie,
00:23:20 où l'EDF est passé d'un producteur, d'un exportateur net d'électricité
00:23:25 à un portateur cet été, puisque le parc nucléaire français,
00:23:29 de par ses nécessités d'entretien, des réacteurs qui devenaient vieux,
00:23:34 et une politique d'abandon, il n'y a pas d'autre mot
00:23:37 de la politique énergétique française,
00:23:40 est passée de 56 réacteurs nucléaires actifs à une trentaine,
00:23:44 enfin 36 au plus bas.
00:23:46 C'est-à-dire qu'on va se retrouver dans une dépendance énergétique
00:23:51 vis-à-vis de l'extérieur.
00:23:52 Dans une dépendance énergétique vis-à-vis de l'extérieur,
00:23:55 et c'est une gigantesque hypocrisie, parce qu'on vous dit
00:23:58 "ah mais on n'achète plus de gaz russe".
00:24:00 Quel est le premier importateur de gaz naturel liquéfié russe en Europe ?
00:24:04 C'est la France.
00:24:06 C'est la France.
00:24:07 L'Allemagne voit son industrie complètement fracassée,
00:24:12 parce que les coûts de l'énergie explosent.
00:24:14 On achète du gaz naturel liquéfié, du gaz de schiste,
00:24:17 qui est tout sauf écologiste américain,
00:24:20 à des prix qui sont 4 à 7 fois plus chers
00:24:22 que les Américains le vendent dans leur propre pays.
00:24:24 Bien sûr.
00:24:25 Donc on se retrouve dans une situation de dépendance.
00:24:27 On se retrouve dans une autre tutelle,
00:24:29 avec une tutelle politique qui est considérable.
00:24:32 Croyez bien que dans un pays comme les États-Unis,
00:24:35 vous n'avez pas de loi sur la transition énergétique,
00:24:38 vous avez des avantages fiscaux, ce qui n'est pas du tout la même chose.
00:24:41 C'est beaucoup plus incitatif.
00:24:43 Mais vous n'avez pas cette politique discriminatoire
00:24:46 qui fait que vous devenez complètement dépendant.
00:24:48 Qu'est-ce qui en souffre ?
00:24:49 Ce sont les artisans, ce sont les petits commerçants,
00:24:51 ce sont les petites et moyennes entreprises,
00:24:53 ce sont vous et moi, ce sont tous les Français
00:24:55 qui n'arrivent plus à joindre les deux bouts,
00:24:57 ce sont les Français qui sont obligés de faire deux repas sur trois,
00:25:01 qui n'achètent plus de viande parce qu'ils n'ont plus les moyens.
00:25:04 Et tout ce processus de déconstruction et d'appauvrissement
00:25:08 est parfaitement orchestré par les États-Unis à leur profit.
00:25:12 C'est-à-dire transformer l'Europe,
00:25:16 qui était un bloc solvable, uniforme, homogène,
00:25:20 de 650 millions d'habitants et autonome,
00:25:24 pour un peu qu'elle s'allie à la Russie.
00:25:28 Il faudra de toute façon discuter avec la Russie.
00:25:30 On ne peut pas se passer d'un dialogue avec la Russie.
00:25:32 Sinon comment arriver à la paix ?
00:25:34 C'est impossible.
00:25:35 Et on est dépendant en fait de l'un ou de l'autre.
00:25:38 J'aimerais, si vous voulez bien, Pierre de Gaulle,
00:25:41 pour clôturer ce passage sur la question de la guerre en Ukraine,
00:25:44 revenir sur un point.
00:25:46 Vous avez expliqué tout à l'heure que les États-Unis
00:25:48 avaient attisé cette guerre, ce conflit,
00:25:52 notamment avec la livraison d'armes.
00:25:54 On assiste toutefois à une forme de revirement de la situation
00:25:57 puisque aujourd'hui, les Américains, par des sondages d'opinion,
00:26:01 ont fait connaître leur intention de cesser de financer ce conflit.
00:26:05 On sait qu'il y a également la présidentielle américaine
00:26:07 qui se profile dans 18 mois.
00:26:10 Est-ce que vous avez le sentiment qu'on a commencé
00:26:14 à changer de direction à Washington ?
00:26:17 Je pense que les LOTAN et les États-Unis
00:26:20 ne savent plus comment sortir de cette situation.
00:26:22 Ils savent très bien que la guerre ne sera pas gagnée
00:26:26 et qu'on doit nécessairement passer par une solution diplomatique de paix
00:26:30 à laquelle j'appelle fortement.
00:26:33 On ne peut pas continuer en ces conditions,
00:26:36 laisser des centaines de milliers d'Ukrainiens, de Russes aussi,
00:26:40 s'entretuer alors qu'ils sont frères,
00:26:43 sachant que la situation est extrêmement, je dirais, perverse.
00:26:47 Vous savez, ça a été récemment révélé,
00:26:50 en particulier en ce qui concerne le Donbass,
00:26:52 il y avait un accord de protection des populations civiles dans le Donbass
00:26:56 qui ont été bombardées depuis le fameux coup d'État de Maïden en 2014,
00:27:00 ce coup d'État qui a été orchestré par l'OTAN et par les Américains
00:27:05 pour mettre en place un gouvernement, je dirais, comment dire,
00:27:11 un petit peu extrémiste, mais qui, malgré les accords de paix
00:27:16 qui ont été négociés en 2014 et 2015,
00:27:19 où les Français et les Allemands étaient garants,
00:27:22 les persécutions contre les populations du Donbass n'ont jamais cessé.
00:27:26 En 2019, Zelensky a rappelé qu'il reconquérerait le sud de l'Ukraine par la force.
00:27:34 Il a même publié un décret en mars 2021
00:27:38 pour dire qu'il engagerait une campagne militaire en ce sens.
00:27:42 – Si je peux me permettre, ce n'est absolument pas ce qu'il disait
00:27:45 pendant la campagne présidentielle.
00:27:46 – Non, bien évidemment, ce n'est pas ce qu'il disait,
00:27:48 mais vous avez ce conseiller Arestovitch,
00:27:50 qui était le principal conseiller de Zelensky en 2019,
00:27:54 qui a été interviewé en mars et à qui on a demandé
00:27:58 "Qu'est-ce qui est le mieux pour votre pays ?"
00:27:59 "Mais la guerre, il faut la guerre avec la Russie."
00:28:02 Il était persuadé que cette guerre ne durerait que quelques semaines
00:28:06 grâce à l'apport de l'OTAN, à l'apport des armes
00:28:09 et aux mensonges diplomatiques et politiques qui ont été faits
00:28:14 à l'époque par les Américains de faire croire que le régime russe
00:28:18 allait s'effondrer et que donc la victoire serait évidente.
00:28:21 Alors évidemment, on a fait miroiter des belles promesses à l'Ukraine
00:28:25 qu'ils allaient pouvoir avoir un rôle considérable
00:28:29 en faisant partie de l'OTAN et de l'Europe.
00:28:30 Tout ça était un mensonge et malheureusement, j'ai été abasourdi
00:28:35 de voir Angela Merkel déclarer devant Dean Seitz en décembre 2022
00:28:40 que les accords de Minsk n'étaient qu'un leurre
00:28:43 et qu'ils n'étaient seulement destinés à laisser à l'Ukraine
00:28:46 le temps de se réarmer.
00:28:47 Et vous voyez la situation dans laquelle on est,
00:28:50 avec les conséquences économiques, politiques et sociétales,
00:28:53 et en France en particulier, je reviens à la France,
00:28:56 ça s'accompagne d'une véritable fracture sociale
00:28:59 et je vais plus loin, il faut voir que ce conflit va s'étendre,
00:29:03 et j'en reparlerai après parce que c'est avant tout un conflit idéologique,
00:29:07 mais surtout ce conflit va s'étendre parce que c'est une volonté,
00:29:11 je dirais, c'est à la fois une survie pour les Russes,
00:29:15 mais c'est aussi une survie pour le système, je dirais, anglo-saxon.
00:29:21 Vous me disiez, est-ce qu'il n'y a pas un changement d'opinion,
00:29:25 un revirement de la part des États-Unis ?
00:29:27 Vous voyez que dans le communiqué du G20,
00:29:30 il n'y a aucune condamnation par rapport à la politique de la Russie
00:29:35 vis-à-vis de l'Ukraine.
00:29:37 S'il n'y avait pas de communiqué, ça soulignait, je dirais,
00:29:42 l'impuissant du G20 à s'entendre sur quoi que ce soit
00:29:45 et à s'y décider quoi que ce soit.
00:29:47 Pas de communiqué non plus sur le climat,
00:29:49 une sorte de déclaration un peu vague,
00:29:52 et je pense que les Américains et l'OTAN ne savent pas
00:29:54 comment sortir de cette situation.
00:29:56 Ils ont aussi une longue tradition de laisser tomber leurs alliés.
00:30:00 Alors justement, je vais vous interrompre,
00:30:03 mais je vais vous proposer d'écouter Sylvain Ferreira,
00:30:05 un historien militaire, et il en parle justement.
00:30:07 On est dans une situation qui, sur beaucoup d'aspects,
00:30:11 ressemble à celle du gouvernement sud-vietnamien en 1972-73,
00:30:16 surtout au deuxième semestre 72,
00:30:19 c'est-à-dire que l'aide américaine commence à être plus compliquée.
00:30:24 N'oublions pas que là, les Américains, eux,
00:30:27 viennent d'entrer vraiment dans la dernière ligne droite,
00:30:30 la dernière année avant leur élection présidentielle.
00:30:34 Et donc, aujourd'hui, la situation de Zelensky,
00:30:38 elle est difficile et fragile,
00:30:41 parce que tant face aux Russes, il est en difficulté,
00:30:44 et vis-à-vis de ceux qui sont censés l'aider de manière inconditionnelle,
00:30:48 on voit que de plus en plus de conditions sont posées,
00:30:51 et ce n'est pas les petites annonces,
00:30:53 les petites rumeurs concernant le fait que la France
00:30:56 viendrait au secours de Zelensky en livrant quelques vieux mirages
00:31:00 pour son aviation, vont changer la donne.
00:31:04 Emmanuel Macron risque encore peut-être de se ridiculiser
00:31:07 en faisant des annonces à contre-courant
00:31:10 de ce que pensent et veulent les Américains aujourd'hui.
00:31:13 [Musique]
00:31:19 – Alors, qu'est-ce que vous pensez de ces propos,
00:31:21 ce côté un peu plus royaliste que le roi, j'allais dire,
00:31:23 ou plus américain que les Américains de la part de Paris ?
00:31:27 – Je pense que, encore une fois, la France a abandonné sa souveraineté,
00:31:31 a abandonné son indépendance politique.
00:31:34 Je dénonce cette politique, ce discours du "en même temps",
00:31:39 d'un président qui dit qu'il souhaite la victoire de l'Ukraine,
00:31:42 mais qu'il ne faut pas non plus affaiblir, humilier la Russie,
00:31:46 qui va dire que dénoncer les crimes, je dirais, du colonisateur en Algérie
00:31:53 et dire qu'il doutait de la réalité de la nation algérienne
00:31:57 avant la colonisation française, cette politique du "en même temps"
00:32:02 où on essaie de satisfaire tout le monde et de mécontenter personne,
00:32:05 aboutit à une catastrophe, ça aboutit à une perte, je dirais,
00:32:10 de la reconnaissance de la politique française,
00:32:12 de la voix forte de la France sur la scène internationale
00:32:16 et ça aboutit à des situations catastrophiques,
00:32:19 une perte de terrain considérable en Afrique, au Maroc.
00:32:23 On a réussi quand même à se fâcher à peu près avec tous les pays,
00:32:26 tous les pays de la planète, avec une position ambiguë,
00:32:29 on va d'un côté ou on va de l'autre.
00:32:32 Je crois qu'il faut avoir une stratégie claire,
00:32:38 il faut avoir des idées claires, il faut avoir une présence forte
00:32:43 et pouvoir, je dirais, accompagner cette politique
00:32:47 de façon locale et également sur la scène internationale.
00:32:50 On a perdu tous ces relais de communication,
00:32:53 on a perdu tous ces relais de communication
00:32:55 et on a perdu ce que la France était, c'est-à-dire véritablement un référent
00:33:01 sur la scène internationale avec des atouts quand même considérables,
00:33:07 un capital historique, un capital diplomatique,
00:33:09 un capital scientifique, un capital culturel, un capital d'échange,
00:33:14 notamment vis-à-vis des pays africains, vis-à-vis des pays du Maghreb,
00:33:17 vis-à-vis de la Chine et vis-à-vis de la Russie.
00:33:20 Et tous ces efforts, toute cette construction qui a été faite
00:33:23 de la France de mon grand-père, elle a été absolument fracassée
00:33:26 par un agenda politique, par une capacité, si vous voulez,
00:33:32 à appréhender les événements un petit peu comme ils viennent
00:33:35 mais avec absolument aucune anticipation.
00:33:38 On se retrouve maintenant dans une situation de dépendance et d'appauvrissement.
00:33:43 Il est vrai que vous me disiez que le ton change,
00:33:47 je pense qu'il y a une vraie prise de conscience des réalités
00:33:50 par rapport à ce conflit, par rapport à l'effet des sanctions
00:33:53 sur la population, dans la vie de tous les jours.
00:33:58 Vous avez vu récemment une déclaration du président polonais
00:34:03 qui a dit qu'il cessait, en fait, à travers son Premier ministre,
00:34:09 de fournir des armes à l'Ukraine et que la Pologne ne voulait pas couler avec l'Ukraine.
00:34:16 Donc c'est la prise de conscience que ce conflit, cette fameuse,
00:34:20 encore à mon avis un mensonge et une certaine hypocrisie,
00:34:24 de dire que la contre-offensive, je parle du général Millet aux États-Unis
00:34:30 qui viennent d'ailleurs juste de changer leur chef d'état-major,
00:34:33 vous avez, je crois qu'il s'appelle General Brown,
00:34:36 qui reprend à la fin de ce mois les commandes de l'état-major militaire américain.
00:34:42 Eh bien, la contre-offensive va réussir.
00:34:47 Alors c'est là où c'est assez subtil, parce qu'ils disent que les Ukrainiens
00:34:51 ont tous les moyens de réussir la contre-offensive.
00:34:54 Vous entendez, on ne vous en donnera pas d'autres.
00:34:56 – Bien sûr.
00:34:57 – Vous entendez, si vous perdez, c'est de votre faute.
00:34:59 C'est exactement ce qu'ils sont en train de faire.
00:35:01 C'est-à-dire de les laisser tomber et de, si vous me permettez l'expression,
00:35:05 de refiler le bébé à l'Europe.
00:35:07 L'Europe qui d'ailleurs a dit qu'ils mettraient en charge un fonds de développement
00:35:13 pour l'Europe, pour la paix, qui est de 4 milliards par an pendant 5 ans.
00:35:16 – Et l'Europe qui finance désormais depuis 2023, depuis le début 2023,
00:35:19 quasiment le double par rapport aux États-Unis.
00:35:21 – Tout à fait, avec une absence totale de contrôle des budgets,
00:35:25 de l'aide qui arrive véritablement aux Ukrainiens.
00:35:28 Mais tout ça a pour effet d'alimenter une guerre dont l'issue, malheureusement,
00:35:33 est évidente, c'est-à-dire qu'elle ne peut pas être gagnée militairement.
00:35:38 – Alors, vous avez évoqué à plusieurs reprises, Pierre de Gaulle,
00:35:41 la perte de la souveraineté de la France.
00:35:43 De cela, de ce constat est né dans le champ politique français,
00:35:48 le camp des souverainistes qui ont tendance, qui a tendance, pardon,
00:35:52 à toujours cibler l'Union européenne.
00:35:54 Quel est votre point de vue à vous ?
00:35:56 Quelle responsabilité porte l'Union européenne ?
00:35:58 Parce qu'en 1957, évidemment, l'Union européenne,
00:36:01 elle n'est pas ce qu'elle est aujourd'hui.
00:36:03 Ces 6 pays qui sont très proches, c'est la France, l'Allemagne, l'Italie,
00:36:07 le Danemark, les Pays-Bas et j'en oublie un, le Luxembourg et la Belgique.
00:36:12 Ce sont des pays très proches, l'espace est très restreint.
00:36:17 En 1973, votre grand-père est parti, la Grande-Bretagne rentre, l'Irlande.
00:36:23 Est-ce que c'est là où tout commence ?
00:36:26 Je pense qu'il y a eu un processus de contrôle, voire d'infiltration,
00:36:33 c'est un grand mot, mais de lobby des États-Unis très tôt
00:36:39 dans le processus de construction de l'Europe.
00:36:41 On ne le dit pas suffisamment, mais Jean Monnet,
00:36:43 qui est censé être le père, le saint de l'Europe,
00:36:47 mon grand-père l'appelait le traître.
00:36:49 D'abord le géomètre, puis ensuite le traître.
00:36:51 C'était le conseiller économique de Roosevelt
00:36:54 et c'était un ancien banquier américain.
00:36:57 Il a travaillé pour la banque Morgane avant-guerre,
00:37:02 avec d'ailleurs beaucoup de talent, et il a d'ailleurs beaucoup aidé
00:37:05 à faire en sorte que la France, dans sa reconstruction,
00:37:07 puisse avoir des financements américains,
00:37:09 mais qui ont toujours été mis en place avec d'énormes contreparties.
00:37:13 Lorsque mon grand-père a libéré la France en 1944,
00:37:17 les Anglais, pardon je fais un lapsus, mais le lapsus est révélateur,
00:37:22 les Américains avaient mis en place un programme qui s'appelait "Lamgot",
00:37:26 qui était une mise sous tutelle véritable de la France,
00:37:29 de la France libre, c'est-à-dire que la France
00:37:32 pertait complètement sa souveraineté.
00:37:34 Les Américains voulaient avoir le contrôle sur les bassins industriels,
00:37:38 de l'acier et minier en particulier dans l'Est de la France,
00:37:44 mais c'était une véritable mise sous tutelle,
00:37:46 que mon grand-père avait refusée bien évidemment.
00:37:49 Les Américains considéraient que les Français auraient été absolument incapables
00:37:53 de s'administrer et de se gouverner eux-mêmes.
00:37:56 Après la débatque, il est vrai qu'ils avaient le souvenir de la France de 1940,
00:38:01 où le gouvernement provisoire avait été abandonné
00:38:04 au profit de l'ambassadeur américain à l'époque.
00:38:07 Mais c'était une mise sous tutelle et les Américains avaient prévu
00:38:10 ce qu'on appelle la "monnaie drapeau", c'est-à-dire une photo,
00:38:15 une image qui représentait la réserve fédérale américaine
00:38:20 et de l'autre un drapeau français, sans aucune garantie ni rien.
00:38:24 Et tout au long de cette construction de l'indépendance de la France,
00:38:29 du redressement d'une grande France victorieuse
00:38:33 qui s'est inscrite au rang des vainqueurs,
00:38:36 ce qui a permis de faire en sorte que la France ait un siège permanent
00:38:40 au Conseil de sécurité de l'ONU,
00:38:42 les Américains ont voulu, je dirais, contrôler, faire un lobby,
00:38:47 qui a d'ailleurs été très efficace, pour contrôler le processus
00:38:50 et faire en sorte qu'il n'y ait surtout pas d'Europe des Nations,
00:38:53 mais une sorte de communauté européenne qui serait contrôlée par eux,
00:38:57 qui serait absorbée par eux en tant que marché,
00:39:00 à travers un processus de déconstruction que l'on voit aujourd'hui.
00:39:04 L'identité française est déconstruite,
00:39:07 le principe de la nation française est déconstruit,
00:39:10 son indépendance est déconstruite également,
00:39:14 le but étant d'absorber l'Europe dans un marché de libre-échange
00:39:18 qui serait contrôlé par les Américains.
00:39:20 Vous me direz, je vous parlais de devises alternatives
00:39:23 par rapport aux dollars sur les marchés de règlements internationaux.
00:39:26 L'euro aurait pu jouer son rôle,
00:39:28 mais comme les institutions politiques sont largement influencées
00:39:33 et ne suivent pas toujours, même souvent, une politique
00:39:35 qui n'est pas dans l'intérêt de leur propre nation,
00:39:37 mais une politique européenne qui est dictée par une commission
00:39:41 qui n'est pas élue, qui impose des lois dans chacun des États membres
00:39:47 sous peine de pénalité, c'est contre l'intérêt des Français,
00:39:51 c'est contre l'intérêt des nations dans chaque pays membre,
00:39:54 en vue d'instaurer une sorte de tutelle.
00:39:57 L'euro est très endetté, tous les pays européens sont extrêmement endettés,
00:40:00 on parlait de perte d'indépendance.
00:40:03 En ce qui concerne la France, c'est 3 000 milliards de dollars de dettes.
00:40:06 Sous le président Macron, et en particulier ça a commencé
00:40:09 lorsqu'il était ministre des Finances,
00:40:11 l'endettement de la France a augmenté de 30%.
00:40:14 C'est bien de le rappeler, ça a commencé bien avant le Covid.
00:40:16 Oui, mais je voudrais aussi rappeler
00:40:18 qu'on oublie l'endettement hors-bilan de la France.
00:40:20 Tous les engagements hors-bilan,
00:40:22 qui sont le démantèlement des centrales nucléaires,
00:40:26 les retraites des fonctionnaires, 5 000 milliards.
00:40:28 Plus 3 000, on est à 8 000.
00:40:31 Donc on est dans une situation de dépendance.
00:40:34 Qui dit dette, dit refinancement sur les marchés internationaux.
00:40:37 Donc contrôle des banques américaines
00:40:39 et des fonds d'investissement anglo-saxons,
00:40:41 parce que c'est une question d'offre et de demande.
00:40:43 Ce qui fait que dans l'état de dépendance
00:40:45 dans lequel la France et les pays européens se sont mis,
00:40:49 on est complètement dépendant,
00:40:52 complètement dépendant en fait d'une politique de marché.
00:40:55 L'euro devient l'euro-dollar.
00:40:57 Et dans les fluctuations,
00:40:59 il y a quand même une corrélation qui devient très forte.
00:41:02 Je le déplore, parce que l'euro aurait pu jouer ce rôle de monnaie alternative,
00:41:06 notamment dans le cadre d'un rapprochement avec la Russie.
00:41:09 Et je voudrais dire que les Russes,
00:41:12 forcément tout ce qui est russe est mauvais,
00:41:14 tout ce qui est russe est négatif,
00:41:16 tout ce qui est russe est arriéré.
00:41:18 Mais vous ne pouvez pas, le disait un prix Nobel de physique,
00:41:22 annihiler la culture et la civilisation.
00:41:25 Une civilisation qui est responsable, notamment en physique et en chimie,
00:41:28 depuis la moitié des découvertes fondamentales.
00:41:31 Vous ne pouvez pas nier cette culture russe.
00:41:33 Eh bien, la Russie plus l'Europe
00:41:36 auraient fait un continent fort, indépendant et souverain.
00:41:40 Et je le soulignais tout à l'heure lors de notre interview,
00:41:44 les Américains ont une faculté extraordinaire
00:41:46 d'analyser très précisément les situations à long terme
00:41:50 et d'agir à court terme.
00:41:52 Ils ont créé une dynamique totalement inverse.
00:41:54 C'est-à-dire que des pays qui étaient au départ émergents
00:41:57 à travers les BRICS et se sont créés dans les années 90,
00:42:00 Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud,
00:42:03 on en fait maintenant des puissances alternatives
00:42:05 et des puissances dominantes
00:42:07 qui ont ouvert de nouveaux espaces économiques,
00:42:10 diplomatiques et financiers.
00:42:12 Les BRICS viennent de s'élargir, et ça n'est que le début,
00:42:16 en acceptant l'Égypte, l'Iran, l'Argentine
00:42:23 l'Éthiopie et l'Arabie Saoudite.
00:42:30 Vous avez à travers ce nouveau bloc des BRICS
00:42:32 qui se prendra effet au 1er janvier 2024,
00:42:36 80% des réserves mondiales de pétrole,
00:42:39 80% des routes de pétrole.
00:42:42 C'est-à-dire que ce bloc contrôle 80%
00:42:46 du trafic mondial de pétrole.
00:42:48 En ce qui concerne les réserves, on est à 44%.
00:42:51 S'il veut nuiser leur rente, ça sera 65%.
00:42:55 Et on est à la moitié des réserves en ce qui concerne
00:42:57 l'agroalimentaire, mais également l'aluminium
00:43:01 et certains métaux stratégiques.
00:43:03 Vous me disiez, cette politique européenne,
00:43:06 elle n'est plus indépendante en tant que telle.
00:43:12 L'Europe n'est plus un interlocuteur crédible
00:43:14 pour Vladimir Poutine.
00:43:16 – Et aujourd'hui, le général de Gaulle qui regarderait Bruxelles,
00:43:21 Bruxelles d'aujourd'hui bien entendu, qu'est-ce qu'il dirait ?
00:43:23 Il dirait "on sort".
00:43:24 – Alors je pense qu'il voudrait revenir à une Europe des nations.
00:43:28 Je crois que la France doit, comment dire…
00:43:32 – Une Europe des nations, ça veut dire un rétrécissement ?
00:43:35 – Pas forcément.
00:43:36 Vous savez, l'Europe telle qu'elle existe actuellement,
00:43:38 elle est totalement inefficace.
00:43:40 C'est une technocratie de 27 pays et on veut encore l'étendre
00:43:44 à des pays plus petits.
00:43:46 On veut utiliser le Kosovo pour créer un autre front en Serbie,
00:43:50 à Kiev, sur un pays qui est très petit sur l'échiquier mondial.
00:43:53 On va promettre un grand rôle.
00:43:55 Et toute cette démarche est la même,
00:43:57 c'est créer de nouvelles zones de conflits
00:43:59 pour essayer de faire de l'espace économique européen
00:44:03 un espace disparate, hétérogène, incontrôlable et totalement inefficace.
00:44:09 On a abouti avec le Covid à une situation
00:44:11 où finalement chaque pays décide de sa politique de relance
00:44:14 et de sa politique sanitaire individuellement.
00:44:17 Les Allemands les premiers qui ont décidé un plan de relance
00:44:20 de 100 milliards d'euros pour leur industrie,
00:44:23 et en particulier l'industrie automobile, sans avoir prévenu personne.
00:44:27 Ils ont refusé de voter la directive européenne
00:44:30 en ce qui concerne les véhicules à combustion
00:44:34 et notamment les biocarburants,
00:44:36 en poussant l'industrie automobile française
00:44:39 à devenir non dépendante des carburants,
00:44:41 c'est-à-dire à devenir électrique,
00:44:43 pour au dernier moment leur dire "ah ben non, nous, on ne vote pas,
00:44:46 on vote juste un biocarburant".
00:44:48 Vous avez Annalina Baerbock,
00:44:51 la ministre des Affaires étrangères allemande,
00:44:54 qui a déclaré récemment qu'il ne fallait pas que Poutine gagne
00:45:01 parce que sinon on ouvrait la voie à d'autres dictateurs,
00:45:05 comme Xi Jinping.
00:45:07 Donc déjà on place ce nouvel adversaire sur l'échiquier diplomatique,
00:45:11 Xi Jinping est le nouveau dictateur, c'est lui qu'il faut abattre.
00:45:16 – Non seulement on le cible, mais en plus on le nomme dictateur.
00:45:19 – Oui, on le nomme, donc c'est déjà une faute diplomatique considérable,
00:45:21 et en plus c'est une imbécilité.
00:45:23 Parce qu'elle dit ensuite "mais voilà, la politique économique de l'Allemagne,
00:45:27 c'est justement de se désengager des secteurs clés dépendants des Chinois,
00:45:32 dont les médicaments, dont les batteries au lithium,
00:45:36 et certaines activités militaires stratégiques,
00:45:41 et la fabrication des puces.
00:45:43 Vous ouvrez la voie à une dépendance économique américaine.
00:45:47 Et vous avez dans des pays comme l'Allemagne et d'autres pays d'Europe,
00:45:53 une réaction assez violente et justifiée contre ça,
00:45:56 puisque c'est le savoir-faire, c'est la compétitivité,
00:46:00 ce sont les emplois, c'est la prospérité des populations en Europe
00:46:04 qui absolument s'abraient, comme c'est le cas en France.
00:46:08 Il n'y a pas tous ces directives aux États-Unis.
00:46:10 Encore une fois, les Américains ont besoin de refinancer leurs dettes,
00:46:14 et la part des pays étrangers qui refinancent le dollar
00:46:17 est de plus en plus faible.
00:46:19 Et je vais plus loin encore.
00:46:21 Vous êtes dans des règles de marché qui fait que maintenant,
00:46:23 si vous voulez ouvrir un compte en banque, Élise,
00:46:25 ou insouscrire à des produits d'assurance-vie en France,
00:46:28 vous êtes obligé de donner l'autorisation à votre banque
00:46:33 sur simple demande du fisc américain.
00:46:35 Mais si vous n'avez aucun rapport avec les États-Unis,
00:46:38 les États-Unis peuvent vous demander, le trésor américain,
00:46:41 le fisc américain peuvent vous demander tous les rancionnements
00:46:43 qui juvent nécessaires lorsque vous ouvrez un compte.
00:46:46 Si vous refusez, vous n'avez pas de compte en banque.
00:46:48 La banque refuse d'entrer en matière.
00:46:50 C'est-à-dire que les États-Unis ont réussi à transposer
00:46:53 de façon complètement unilatérale leurs droits.
00:46:57 Et depuis la guerre du Vietnam, parce que la guerre du Vietnam
00:47:00 posait un problème considérable de refinancement d'un effort de guerre
00:47:04 loin des États-Unis, les Américains,
00:47:07 depuis qu'ils ont décidé d'abandonner les talons or,
00:47:11 c'est la fin des accords de Bretton Woods,
00:47:13 donc en 71 si je ne m'abuse,
00:47:16 les Américains ont ouvert la voie à un endettement,
00:47:20 c'est-à-dire le fait qu'on puisse endetter et exporter leur endettement,
00:47:26 exporter l'inflation dans tous les autres pays du monde.
00:47:29 À l'époque Kissinger disait "notre dollar, votre problème".
00:47:34 Et c'est exactement la situation dans laquelle on est.
00:47:36 – Alors si je peux me permettre, c'est très intéressant que vous me parliez
00:47:38 des accords de Bretton Woods parce que j'avais l'intention
00:47:40 de vous poser une question sur mai 68,
00:47:42 que d'aucuns qualifient aujourd'hui d'une révolution de couleur,
00:47:47 qu'on pourrait comparer en tous les cas à une révolution de couleur.
00:47:50 C'est un peu ce qui précipite le départ de votre grand-père du pouvoir.
00:47:55 Il arrive ensuite George Pompidou qui en 73 fait la fameuse loi de 73.
00:48:01 Est-ce que vous voyez un lien entre la fin des accords de Bretton Woods précisément
00:48:05 et la loi de 73 ?
00:48:07 – Il y a eu, je vous le disais, les Américains ont une logique de bloc,
00:48:12 c'est-à-dire qu'ils devaient être nécessairement alignés.
00:48:15 Mon grand-père s'est opposé à cette politique
00:48:18 tout au long de ses mandats présidentiels
00:48:21 et même pendant la fameuse traversée du désert entre 46 et 58
00:48:26 avant son retour au pouvoir.
00:48:28 Les Américains n'ont cessé d'influencer notre politique.
00:48:32 Ça allait jusqu'à, je dirais, le financement des réseaux de l'OAS
00:48:37 par la banque de la CIA.
00:48:39 Je vous invite à lire l'excellent livre d'Eric Branca, l'ami américain,
00:48:42 qui s'appuie sur des archives qui ont été déclassifiées 20 ans après
00:48:46 et qui dénoncent tout ce processus.
00:48:49 Il y a eu beaucoup de lobbies d'influence, effectivement, en 1968
00:48:53 pour déstabiliser, en fait, mon grand-père.
00:48:58 Les milieux économiques et financiers n'y étaient pas étrangers,
00:49:04 lesquels cédaient aux sirènes américaines, évidemment.
00:49:07 Encore une fois, le dollar était à l'époque la principale monnaie de refinancement
00:49:11 et les Américains commençaient à lorgner de très près les industries,
00:49:17 les entreprises françaises.
00:49:19 On est aujourd'hui dans une situation où la plupart des entreprises du CAC 40
00:49:23 sont détenues à 50% par des fonds anglo-saxons
00:49:26 et où les marchés de ces entreprises sont principalement des marchés américains.
00:49:32 On est dans une situation assez absurde, d'ailleurs,
00:49:36 où lorsque Ursula von der Leyen est allée, je dirais,
00:49:42 plaider des avantages fiscaux pour des véhicules européens aux États-Unis,
00:49:49 les États-Unis ont instauré une politique qui s'appelle
00:49:54 l'Inflation Reduction Act, qui était une politique extrêmement protectionniste
00:49:58 de leurs propres entreprises, avec des avantages fiscaux, évidemment,
00:50:02 pour l'énergie verte.
00:50:03 On dit à madame von der Leyen, il n'y a pas de problème,
00:50:06 on accepte évidemment qu'il puisse y avoir importation chez nous
00:50:09 de véhicules américains, de véhicules européens aux États-Unis,
00:50:15 mais à ce moment-là, en ce qui concerne les véhicules électriques,
00:50:18 plus aucune terre rare, plus aucun métaux,
00:50:21 plus de métaux rares pour permettre notamment les batteries électriques, etc.
00:50:25 Or ces métaux sont produits à 98% par les Chinois.
00:50:30 Donc on instaure encore une dépendance.
00:50:33 Et en ce qui concerne Mai 68, il y a eu tous ces lobbys.
00:50:36 Cohn-Bendit qui a été expulsé, d'abord parce qu'il n'était pas français,
00:50:41 donc il n'avait aucune justification à venir manifester en France,
00:50:46 c'était un agitateur pur et simple.
00:50:49 Les manifestants de Mai 68 étaient d'ailleurs des consommateurs.
00:50:52 – C'est pas sûr qu'il soit nécessaire de le mettre au passé, ça l'est toujours.
00:50:54 – Ça l'est toujours, mais vous savez, Mai 68, c'était des consommateurs.
00:50:58 Des consommateurs dans une situation économique d'abondance,
00:51:01 ce qui n'est plus du tout le cas aujourd'hui.
00:51:03 Eh bien, Cohn-Bendit est revenu d'Allemagne vers la France
00:51:10 dans la voiture du propriétaire de Paris-Mage de l'époque,
00:51:14 ou du président de Paris-Mage de l'époque, qui était un atlantiste convaincu.
00:51:18 Ensuite, il y a eu des financements évidemment,
00:51:21 notamment à travers le centre culturel américain rue du Dragon
00:51:26 pour provoquer des mouvements de déstabilisation.
00:51:30 Et je pense que les argentiers, les grandes entreprises de l'époque
00:51:36 ne voulaient plus de cette, comment dire, indépendance française.
00:51:44 Le général d'ailleurs s'était attaché, dès 1965,
00:51:47 à faire revenir les réserves d'or qui ont été soigneusement gardées par les Américains,
00:51:53 réserves qui avaient été confiées à l'époque de la guerre de par l'invasion allemande.
00:51:59 Mais il a fallu des années et des années pour aller les chercher.
00:52:01 Il y a eu, je crois, quatre frégates qui ont été dépêchées en 1965,
00:52:05 aux grands dames des Américains,
00:52:07 qui l'année suivante sortent du commandement intégré de l'OTAN
00:52:10 pour avoir une politique autonome, je dirais…
00:52:16 – Il fallait mieux le faire dans ce sens-là d'ailleurs.
00:52:18 D'abord récupérer l'or et sortir ensuite du commandement intégré de l'OTAN.
00:52:21 – Oui, bien sûr, sinon on aurait eu des oppositions,
00:52:23 mais très très fortes, et j'irais même,
00:52:26 des tentatives de déstabilisation importantes.
00:52:28 Mais ce que je veux dire, c'est que tout a été fait pour nous rendre dépendants.
00:52:32 Et on est maintenant dans une situation extrême qui devient insupportable,
00:52:36 où les Français en souffrent.
00:52:39 Et les Français en souffrent avec une incapacité politique de décider et de gérer.
00:52:44 Sur le plan militaire, c'est quand même le bras armé de la diplomatie,
00:52:49 on nous laisse 48 heures de stock, de munitions, 48 heures d'essence,
00:52:55 et à l'époque où nous représentons encore une force de dissuasion nucléaire
00:53:00 qui est la première en Europe, on est totalement dépendants des Américains
00:53:04 en ce qui concerne l'expression même de notre identité à l'étranger.
00:53:08 – J'aimerais qu'on termine cette émission avec le volet
00:53:11 dont nous avons déjà rapidement parlé, à savoir le continent africain.
00:53:14 On a vu très récemment que les relations entre Paris et le Maghreb,
00:53:19 qu'il s'agisse de l'Algérie ou qu'il s'agisse du Maroc,
00:53:23 quant à la Libye, je ne suis pas sûre qu'il soit nécessaire d'en reparler,
00:53:27 que ces relations sont catastrophiques.
00:53:29 On a vu aussi dans le même temps des vagues migratoires
00:53:31 arriver sur les côtes italiennes, des vagues migratoires
00:53:34 qu'il serait bon de gérer par la diplomatie, là encore.
00:53:39 Ce que je vous propose, c'est, comment voyez-vous les choses ?
00:53:44 Petit-fils du général de Gaulle, que l'on associe évidemment à la décolonisation,
00:53:49 comment voyez-vous les choses aujourd'hui ?
00:53:51 Mon grand-père était un décolonisateur.
00:53:54 Il considérait dès 1960 qu'il fallait donner la capacité d'autodétermination
00:54:00 à l'ensemble des pays africains.
00:54:02 Ça ne pouvait pas se faire avant l'indépendance de l'Algérie
00:54:06 pour des raisons évidentes politiques,
00:54:09 mais il le voyait dans un processus d'accompagnement du développement de ces pays.
00:54:16 Pendant des dizaines d'années, la France, c'est vrai,
00:54:21 a bénéficié d'un capital de partenariat qu'avait instité mon grand-père
00:54:27 avec les excès des chefs d'État de l'époque.
00:54:30 C'est-à-dire qu'il faut maintenant redéfinir, à mon avis,
00:54:34 complètement les conditions de façon à ce que les Africains
00:54:38 soient associés étroitement au développement, au marché, au programme.
00:54:44 Les gouvernements africains de l'époque ne l'ont pas forcément fait.
00:54:49 Ce sont des jeunes démocraties.
00:54:51 Il faut les aider.
00:54:52 Il faut véritablement établir un partenariat à tous les niveaux,
00:54:56 au niveau financier, au niveau diplomatique, au niveau de l'intelligence économique,
00:55:00 et faire en sorte que ces pays deviennent, dans le sens d'une coopération,
00:55:05 le plus autonome possible.
00:55:06 Mais encore une fois, la France bénéficie d'un capital historique,
00:55:10 d'un capital diplomatique, d'un capital de sympathie qui est réellement là.
00:55:16 – À l'égard des Français, parce qu'à l'égard de ses dirigeants,
00:55:18 maintenant c'est terminé.
00:55:19 – Oui, mais moi je parle du peuple français.
00:55:21 Je ne suis pas là pour parler des dirigeants français,
00:55:23 surtout pas des dirigeants français d'aujourd'hui,
00:55:25 mais je suis là pour parler des Français, de ce que la France peut faire,
00:55:29 dans son excellence, dans son savoir-faire,
00:55:31 dans tout ce qu'a fait, qu'est-ce qu'elle est la France.
00:55:34 Et nous devons retravailler, repenser complètement ces relations
00:55:38 dans une optique, je dirais, très large, à 360 degrés,
00:55:42 pour rétablir un partenariat.
00:55:44 Vous savez, les Chinois et les Russes n'ont pas forcément de solution miracle.
00:55:49 Ils rencontreront les mêmes difficultés que nous Français en avons rencontré.
00:55:53 – Le passé en moins.
00:55:54 – Pardon ?
00:55:55 – Le passé en moins.
00:55:56 – Le passé en moins, et nous, nous avons le passé en plus,
00:55:58 avec cette capacité qu'ont les Français de se mélanger
00:56:01 avec les populations locales, des mariages mixtes,
00:56:04 qui ont une véritable, je dirais, compréhension de leur propre identité.
00:56:08 Et je pense que c'est fondamental, la compréhension,
00:56:13 le dialogue entre les peuples.
00:56:15 Si ce conflit a une résonance aussi forte,
00:56:18 c'est parce que le conflit actuel est avant tout un conflit idéologique.
00:56:23 Vous avez, c'est un conflit, c'est un choc de civilisation,
00:56:26 qui a été voulu par les Américains et l'OTAN
00:56:29 pour recréer un bloc ouest-est,
00:56:32 c'est-à-dire que vous avez d'un côté des pays qui défendent leur tradition,
00:56:36 qui défendent les valeurs fondamentales de la foi,
00:56:39 de la nation, de la famille,
00:56:41 et de l'autre, une civilisation qui est tournée sur le court terme,
00:56:45 qui est tournée sur la jouissance,
00:56:46 où on déconstruit les valeurs fondamentales de la famille,
00:56:50 on déconstruit l'éducation, on déconstruit la notion de sacré,
00:56:54 c'est-à-dire que l'homme est immortel,
00:56:56 l'homme est un consommateur consommé, n'a pas besoin de Dieu,
00:57:00 et on perd même la notion de conscience individuelle,
00:57:03 pardon, on perd la notion de conscience collective
00:57:06 et d'intérêt collectif.
00:57:08 L'individu est autosuffisant et il n'a besoin de personne.
00:57:11 Et c'est un processus en fait de René Guénon,
00:57:16 il l'a très bien décrit,
00:57:18 c'est une sorte de civilisation à l'envers.
00:57:21 C'est une civilisation à l'envers, vous savez,
00:57:23 si on fait un peu de philosophie,
00:57:25 sans aller vers quelque chose qui ne soit pas vraiment terre à terre.
00:57:30 Je veux être terre à terre,
00:57:32 et c'est le sens de mon discours pour les Français.
00:57:36 Les vertus sont immuables, elles sont intangibles,
00:57:40 mais le vice a besoin d'évoluer.
00:57:43 Et malheureusement, dans la société d'aujourd'hui,
00:57:45 et ces deux mondes qui s'opposent, dans la société occidentale,
00:57:48 on transforme le vice en norme, ça devient une norme sociétale,
00:57:52 c'est-à-dire que ce n'est plus un vice.
00:57:54 Et donc forcément le vice va évoluer.
00:57:57 Jusqu'où ? Jusqu'où ?
00:57:59 Vous perdez totalement la notion d'identité familiale,
00:58:02 vous perdez la notion des valeurs,
00:58:05 et c'est pour ça que ce conflit est un conflit idéologique.
00:58:07 Entre des nations qui veulent le maintien de leurs traditions,
00:58:11 vous avez en Chine 56 communautés,
00:58:13 croyez-vous qu'elles ont envie de perdre leurs traditions ? Non.
00:58:15 Dans tous les pays arabes, dans tous les pays musulmans,
00:58:18 les traditions sont conservées.
00:58:20 On parle de Dieu, on parle de la famille.
00:58:22 Exactement, il en est le même pour tous les pays africains.
00:58:25 C'est pour ça que ce conflit est un conflit idéologique.
00:58:27 Vous disiez que j'ai été critiquant dans mes prises de position.
00:58:30 Mais si on me critique, déjà les faits m'ont donné raison
00:58:33 par rapport à ce que j'ai dit il y a plusieurs mois,
00:58:36 je peux vous dire que si vous me critiquez,
00:58:38 si vous critiquez mes positions,
00:58:40 vous êtes tout à fait libre pour le faire,
00:58:42 et bien vous critiquez aussi tous les pays du Maghreb
00:58:45 qui soutiennent la Russie et qui veulent la défendre
00:58:47 de ses valeurs fondamentales.
00:58:49 Vous critiquez tous les pays arabes,
00:58:51 vous critiquez l'Amérique latine dans ses traditions,
00:58:54 vous critiquez évidemment la Russie,
00:58:56 mais vous critiquez tout ce qui fait la cohésion
00:59:00 de notre civilisation depuis des années.
00:59:03 Et je voudrais que l'on revienne au bon sens,
00:59:06 je voudrais qu'on revienne aux valeurs traditionnelles
00:59:09 et qu'il y ait cette honnêteté intellectuelle
00:59:13 qui a complètement disparu en France vis-à-vis des hommes politiques,
00:59:16 de dire aux Français la vérité,
00:59:18 de parler pour eux, de penser pour eux,
00:59:21 d'agir pour eux, pour la France, pour les Français.
00:59:24 C'était l'œuvre de mon grand-père,
00:59:26 j'y suis profondément attaché,
00:59:28 et je le ressens au fond de moi-même.
00:59:32 J'ai cette vocation, j'ai ce rôle,
00:59:34 et je défendrai toujours le bon sens français
00:59:37 et je m'appuierai toujours sur cette démocratie populaire
00:59:40 qu'on a perdue.
00:59:42 – Mais alors justement Pierre de Gaulle,
00:59:44 est-ce qu'aujourd'hui, pour œuvrer pour cette France
00:59:46 et donc à ériger votre grand-père,
00:59:49 est-ce que vous avez l'intention de vous engager en politique ?
00:59:52 – Mon engagement est un engagement de cœur,
00:59:55 c'est un engagement de raison.
00:59:57 J'ai toujours vécu avec, je dirais, la conscience,
01:00:02 la notion de la grande France,
01:00:05 de l'amour de la France et des Français.
01:00:07 Et il est vrai que je lance actuellement
01:00:09 une fondation pour la paix et la prospérité entre les peuples
01:00:12 dont le but est justement de dire la vérité aux Français,
01:00:17 de, comment dire, restaurer les valeurs fondamentales
01:00:20 de la famille et de la foi, et de la compréhension,
01:00:23 parce que sans compréhension et sans dialogue entre les peuples,
01:00:26 on ne peut pas arriver à la paix.
01:00:28 Le respect aussi de l'honneur et de la parole donnée.
01:00:30 Je vous parlais des accords de Minsk
01:00:32 dont malheureusement on a dit que c'était un leurre.
01:00:35 Je pense qu'il faut rétablir ces valeurs fondamentales
01:00:38 et que sans ça, on ne redonnera pas à la France une cohésion.
01:00:43 Il y a un discrédit considérable de la classe politique en France,
01:00:47 comme un discrédit considérable de la presse principale française.
01:00:52 Et je pense qu'il faut être honnête.
01:00:56 Il faut dire les choses.
01:00:58 On parle beaucoup de pensée unique.
01:01:00 Dans ce mode, dans ce modèle, je dirais, de consommation,
01:01:05 on est malheureusement dans un mode qui n'est pas celui de l'honnêteté.
01:01:09 Justement, soyons honnêtes, la Fondation pour la paix,
01:01:11 c'est un parti politique.
01:01:12 C'est pour vous lancer sur le terrain purement politique, électoral ?
01:01:17 Écoutez, c'est un mouvement que j'espère qui fédérera le plus grand nombre
01:01:23 pour rétablir les valeurs de bon sens et de raison qu'on a perdues.
01:01:27 Évidemment, c'est une démarche politique, c'est une démarche de rassemblement.
01:01:30 Et je pense qu'avant de se lancer dans des échéances électorales,
01:01:34 je ne suis pas dans un agenda électoral.
01:01:36 Contrairement à ce qui est, je dirais, la feuille de route des hommes politiques d'aujourd'hui,
01:01:41 je suis pour rassembler les Français, je suis pour leur dire la vérité
01:01:44 et leur redonner le sens de ce qu'ils sont, dans leur diversité,
01:01:50 dans leur différence, c'est-à-dire dans leur fierté.
01:01:54 Parce que c'est une belle chose d'être Français.
01:01:56 C'est une belle chose d'être dans ce pays qui a des traditions,
01:02:00 qui a des valeurs, qui a un savoir-faire considérable.
01:02:03 Et dire aux Français que, ma foi, la France peut redevenir un grand pays.
01:02:09 Il y a dans les conversations, les dialogues, les discussions que j'ai avec la vraie France,
01:02:15 avec la France d'aujourd'hui, beaucoup d'abattements, beaucoup de résignations.
01:02:21 Et bien c'est de résister contre cette résignation, d'aller de l'avant
01:02:25 et de rétablir, je dirais, ce qui fait la vraie France,
01:02:30 c'est-à-dire les valeurs fondamentales d'excellence et de travail.
01:02:34 Et je pense que ça passe par le rétablissement, justement, des valeurs fondamentales.
01:02:38 Pour que la France redevienne grande, forte, vaillante.
01:02:41 Exactement. Grande, forte et vaillante.
01:02:44 C'est ce que mon grand-père me disait quand j'étais petit.
01:02:46 Tu es grand, fort et vaillant.
01:02:48 Et je pense que c'est complètement imprégné dans ma démarche.
01:02:52 Mais encore une fois, je ne fais pas de démarche politicienne.
01:02:55 Je fais une démarche de rassemblement.
01:02:58 Et je veux redonner aux Français l'espoir.
01:03:01 L'espoir de ce qu'ils sont, pour ce qu'ils sont et ce qu'ils peuvent réellement faire.
01:03:05 Tous ensemble.
01:03:07 Et également pour toute la francophonie et pour tous les étrangers qui aiment la France.
01:03:12 Parce que c'est mon pays, que c'est ma raison.
01:03:15 Et que je crois fondamentalement à cette démocratie populaire
01:03:19 que l'on a malheureusement méprisée.
01:03:21 Donc les Français ne sont plus des vaux ?
01:03:24 Les Français… comment vous dire ?
01:03:29 Les Français sont capables de faire de très grandes choses.
01:03:33 Mais ils sont peut-être accaparés par des réalités, malheureusement qu'ils subissent,
01:03:39 qui ont été entretenues avec des erreurs et des mauvais choix politiques.
01:03:44 Mais ils ont la capacité de se redresser.
01:03:47 Il y a dans cette France la capacité de redevenir ce qu'elle est
01:03:51 lorsqu'elle est au pied du mur.
01:03:54 Et à ce moment-là, les Français sont capables de très grandes choses,
01:03:56 y compris dans leur quotidien.
01:03:58 – Merci beaucoup monsieur.
01:03:59 Merci Pierre de Gaulle d'être venu jusqu'à nous.
01:04:01 Merci à tous de nous avoir suivis.
01:04:03 Si vous ne l'avez pas déjà fait, j'espère que vous avez laissé vos commentaires juste en dessous,
01:04:06 que vous avez déjà partagé cette vidéo et que vous avez cliqué sur le pouce en l'air.
01:04:10 En attendant, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine.
01:04:13 Et d'ici là, portez-vous bien.
01:04:15 À bientôt.
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