« Ça en surprendrait plus d’un le métier de médecin en ARS », d’entrée de jeu, Eléonore Tron donne le ton. Loin du cliché du médecin ronronnant enfermé dans son ARS, la médecin référente grand âge pour la Nouvelle-Aquitaine est toujours sur le pont. Un jour à l’accueil des internes, l’autre en inspection en Ehpad, le troisième pour former les médecins coordonnateurs… pas de journée type. Et tout ça sans sacrifier sa vie perso de jeune femme de 33 ans, maman de deux petits garçons. On s’est embarqué avec cette médecin qui veut changer les choses dans le système de santé…
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00:00 Il y a vraiment un sens du service public très très fort en ARS.
00:03 Je pense que ça en surprendrait plus d'un, le métier de médecin en ARS.
00:07 Je m'appelle Hélène Hortron, je suis médecin de santé publique
00:18 et également maman de deux petits garçons.
00:21 J'ai 33 ans et je travaille à l'ARS depuis 3 ans.
00:28 Je suis conseillère médicale sur les sujets du grand âge, à l'ARS Nouvelle-Aquitaine.
00:33 Moi je vois ce rôle-là comme un peu un rôle de traducteur,
00:36 c'est-à-dire que c'est vraiment notre formation médicale qui est au service des politiques publiques
00:41 et on le décline tout simplement en apportant cette expertise.
00:45 Alors des fois ça peut être une expertise qui est très très technique,
00:48 par exemple quand on va en inspection-contrôle dans les établissements,
00:52 nous en tant que conseillère médicale on va s'attarder vraiment sur les aspects très médicaux
00:56 et ça peut être aussi beaucoup plus stratégique sur la définition d'une politique de santé par exemple.
01:02 Alors une journée de type, il n'y en a pas, c'est tous les jours différents.
01:09 J'ai bien sûr toute une partie de traitement de mêles qui peuvent être très divers,
01:14 des réunions sur différentes thématiques, on peut avoir des déplacements aussi,
01:18 ça peut être des journées d'inspection, aussi on a des choses un peu plus inopinées,
01:22 comme on l'a vu avec la crise sanitaire et le Covid, ou encore comme les incendies qu'on a eu cet été en Géronde.
01:28 Bonjour !
01:30 Salut !
01:31 Il y a les nouveaux internes !
01:33 Oh !
01:35 Entrez, entrez !
01:37 Bonjour !
01:38 Alors ce matin on a accueilli les internes de santé publique
01:42 qui vont effectuer leur prochain stage au sein de l'agence.
01:47 Re-bienvenue, bienvenue Féléon, toi qui es la première fois.
01:50 Pour tout ce qui est logistique, vous allez avoir vos ordinateurs, normalement c'est prêt.
01:55 Les bureaux, il n'y a que le tien à avoir, Daphnis.
01:57 On essaye de construire avec eux, quand ça les intéresse, un parcours de formation au sein de l'agence
02:02 pour leur montrer les perspectives qu'ils ont eux à la sortie de l'internat.
02:06 Durant tout mon externat, j'ai eu besoin de comprendre le système dans lequel les médecins évoluent,
02:18 le système de santé de façon plus globale.
02:20 J'avais cette soif de comprendre le système, et c'est vrai que la spécialité de santé publique pour ça est géniale
02:26 parce qu'on peut aborder tous les aspects du système de santé.
02:29 Et puis c'est arrivé à un moment aussi de ma vie où j'ai rencontré mon conjoint
02:33 et où il a eu aussi des choix personnels d'exercice.
02:37 D'ailleurs ça s'est concrétisé parce que moi j'ai eu mon premier enfant durant ma première année d'internat.
02:41 Allez, attends !
02:44 Hop, tu ouvres le portail ?
02:46 Tiens, allez, tiens !
02:49 Oh là là, il y a le soleil !
02:52 Et tac, allez, tac !
02:54 Allez, c'est parti !
02:56 Ma vie professionnelle et ma vie personnelle, pour moi, elles sont l'une au service de l'autre.
03:02 C'est-à-dire qu'il faut que je sois épanouie dans les deux pour être complètement heureuse actuellement.
03:06 Et c'est sûr que ce sont des horaires qui sont fixes.
03:09 Globalement, je peux déposer mes enfants le matin à la crèche et à l'école avant de venir au travail.
03:14 Et je débauche vers 17h30-18h.
03:17 Après, il n'y a pas assez d'heures dans une journée quand même, mais il y a cette souplesse en tout cas.
03:22 On a aussi la possibilité de pouvoir télétravailler.
03:25 C'est quand même un confort de vie.
03:27 Et ensuite, on a quand même beaucoup de congés.
03:30 Là, on va à l'agence régionale de santé de Limoges.
03:33 On va sur un atelier avec une dizaine d'hépates sur le circuit du médicament.
03:37 - Si, à plus ! - À plus !
03:41 Là, j'étais au téléphone avec un médecin coordonnateur d'un hépate de Gironde
03:45 qui m'a appelée pour confirmer les nouvelles recommandations qui sont sorties sur la vaccination anti-Covid
03:53 à destination des résidents d'Hépat.
03:55 Il voulait être sûr qu'il fallait qu'ils lancent une campagne de vaccination printanière pour ces résidents.
04:01 - Ça arrive souvent qu'on vous appelle comme ça pour se donner des conseils ?
04:06 - Oui. Je suis médecin référent grand âge à l'ARS.
04:09 C'est vrai que quand les EHPAD ont des questions sur les recommandations ou des choses comme ça,
04:15 assez facilement, moi, je leur réponds.
04:18 C'est très riche pour nous aussi d'avoir le retour des professionnels de terrain,
04:21 de savoir si c'est clair ou si ce n'est pas clair, les recommandations qu'on a diffusées.
04:26 Si on me pose des questions, c'est peut-être que ce n'est pas clair.
04:28 Peut-être qu'il faut refaire une information, par exemple.
04:35 Nous, on est ravis de vous accueillir à l'ARS, ici, Limoges.
04:40 C'est le premier atelier du programme.
04:44 Effectivement, on a fait 18 groupes dans les EHPAD de Nouvelle-Aquitaine
04:48 pour le programme qu'on a lancé conjointement avec l'ANAP et Adopal et l'OMELI de Nouvelle-Aquitaine.
04:53 Alors moi, je suis médecin aussi, je me mets avec vous.
04:55 On en trouve d'autres ?
04:58 Est-ce qu'il y a des médecins co ?
05:00 - Des médecins coordonnateurs ?
05:04 - Ah !
05:06 - On demande aux EHPAD de vous faire un pain de géant,
05:10 que les hôpitaux ont mis 20 ans à faire.
05:13 - Exerçant l'ARS, je pense que ce n'est pas prêt pour tout le monde.
05:16 Je pense qu'il y a des médecins qui ne s'y retrouveraient pas,
05:18 parce qu'ils ont besoin de contact avec le patient, par exemple.
05:22 Par contre, si on a envie d'explorer un peu le système de santé,
05:26 de voir ce qu'on pourrait apporter et un peu de changer les choses,
05:28 je pense qu'il faut y aller.
05:29 Il y a vraiment la place pour des spécialistes de santé publique
05:32 et également des cliniciens qui vont avoir une antériorité.
05:36 On voit quand même des profils de cliniciens, des spécialistes,
05:38 qui, au bout de 20 ans d'exercice, ont fait le tour
05:41 et ont souhaité s'ouvrir à la santé publique.
05:44 Et c'est très riche pour nous aussi.
05:46 C'est justement ensemble qu'on peut avoir des idées
05:48 et puis faire quelque chose de cohérent
05:50 et qui apporte un plus au système de santé.
05:52 [Musique]