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La vice-présidente de Reconquête, Marion Maréchal était l’invitée de Laurence Ferrari dans #Punchline sur CNEWS.

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00:00 18h36, on se retrouve en direct dans Polshine, CNews 0.1 avec notre invité Marion Maréchal, bonsoir.
00:05 - Bonsoir.
00:05 - Vice-présidente de Reconquête, on va parler des européennes avec vous.
00:08 Vous êtes tête de liste pour les européennes pour ce parti.
00:11 Il y a beaucoup de sujets qu'on va aborder, le pouvoir d'achat, la vie des Français.
00:15 Peut-être d'abord commencer par un mot de la sécurité.
00:17 Il y a quelques instants, on évoquait le cas du quartier Pies 20 à Nîmes,
00:21 où les habitants sont désespérés, ils ont le sentiment d'être abandonnés par l'État.
00:25 Il y a eu, il y a quelques semaines, la mort d'un enfant de 10 ans dans un règlement de comptes entre dealers.
00:28 Et puis c'est la double peine pour les habitants de ces quartiers, puisqu'il y a moins de transports en commun.
00:33 La mairie en a décidé ainsi, moins de périscolaire, moins de temps pour l'accueil en crèche ou pour la médiathèque.
00:39 On va écouter une mère de famille et puis je vous demanderai de réagir ensuite dans ce quartier de Pies 20.
00:43 Elle s'appelle Nastasia.
00:44 - On a l'abandon, on n'a plus de transport, on n'a plus de service.
00:47 Maintenant, le temps périscolaire, la médiathèque qui a fermé.
00:50 On n'a même pas les services de police.
00:54 Alors, ils nous disent qu'on les voit, qu'ils y sont, mais nous, on ne les voit pas.
00:59 Et nous, on a besoin de les voir pour se sentir en sécurité, justement.
01:02 - Qu'est-ce que vous répondez, Marie-Marie Chahal, à cette habitude ?
01:04 - Que je la comprends tout à fait.
01:06 Je vais vous dire, j'étais il y a quelques semaines de cela à Marseille.
01:10 Donc, j'ai eu l'occasion de faire avec l'un des policiers qui est en charge d'IDM le tour des points de deal.
01:15 Donc, il faut savoir que c'est aujourd'hui, pour le narcotrafic, quelque chose qui se fait à ciel ouvert,
01:19 de manière totalement décomplexée, avec des filières très professionnelles, très organisées, extrêmement violentes.
01:23 Et ce qu'on constate quand on discute avec les policiers, c'est qu'il y a un manque de moyens, un manque d'effectifs,
01:28 une procédure pénale extrêmement lourde qui les empêche de pouvoir mener les enquêtes convenablement.
01:32 Mais surtout, le sujet qui revient toujours et qui touche à l'ensemble de la question de l'insécurité,
01:36 dont on parle assez peu, c'est la question de la justice et de la réponse pénale.
01:39 Parce qu'on peut mettre tous les policiers et les gendarmes qu'on veut au bord de la route.
01:43 Les policiers et les gendarmes, ils font leur travail.
01:45 Ils enquêtent, ils interpellent, ils permettent de déférer devant la justice.
01:48 Mais derrière, le souci, c'est que ça ne suit pas.
01:50 Et c'est là qu'on n'entend pas le gouvernement.
01:53 On va ouvrir des gendarmeries très bien, formidables, mais derrière...
01:56 - 238 brigades. - Exactement.
01:57 Mais est-ce que derrière, on se pose la question des places dans les prisons ?
02:01 Le gouvernement nous en avait promis 15 000, on est à à peine 2 000.
02:04 Est-ce qu'on se pose la question, aujourd'hui, de la mise en place de véritables peines planchées ?
02:09 Est-ce qu'on se donne les moyens, même constitutionnels, de pouvoir vraiment punir la récidive ?
02:12 Est-ce qu'on se pose la question de toutes les lois qui ont été empilées,
02:14 qui mettent en place des alternatives à la prison pour les soi-disant petites peines ?
02:18 Est-ce qu'on se pose la question de la pertinence, aujourd'hui, de l'existence du juge d'application des peines,
02:22 dont l'existence ne sert qu'à réduire les peines, une fois qu'elles ont été prononcées ?
02:27 Un juge qui n'existe pas dans tous les pays, précisons-le.
02:29 Est-ce qu'on se pose la question, peut-être encore plus grave,
02:32 qui a, je trouve, pas suffisamment fait polémique ces dernières semaines,
02:34 de la politisation de la justice française ?
02:37 On a quand même le deuxième syndicat des juges qui assume aujourd'hui une justice partiale,
02:41 en allant, par exemple, à la fête de l'humanité, en participant à des manifestations anti-police,
02:46 en expliquant qu'il y a une violence policière dans notre pays.
02:50 Je vous rassure, le syndicat avant lui est de gauche et le syndicat après lui est de gauche.
02:54 Donc, à un moment donné, peut-on se poser la question de la formation, aussi, de nos juges ?
02:57 Ont-ils une formation suffisamment pratique, suffisamment proche du terrain,
03:00 pour mesurer, aujourd'hui, l'adéquation des peines qu'ils prononcent, avec la violence de la société ?
03:06 Je ne le crois pas et donc je regrette que le gouvernement n'aie pas sur ces sujets.
03:08 Louis Drangnet, une question.
03:09 Il y a un autre sujet, aussi, qui est dans l'actualité, c'est concernant la crise migratoire.
03:13 On l'a appris il y a peu, donc en 2022, il y a eu à peu près 130 000 demandes d'asile
03:19 qui ont été déposées en France. D'ici à la fin de l'année, on va atteindre les 140 000.
03:24 Aujourd'hui, on voit bien, le système dysfonctionne.
03:26 Il y a à peu près 65 % de refus de la part de la France d'accorder la protection de l'asile.
03:33 Qu'est-ce qu'il faut revoir dans notre système ?
03:35 Puisqu'on le voit bien, en fait, il y a beaucoup d'immigration économique.
03:38 Est-ce qu'il faut changer les critères de l'asile en France ?
03:40 Est-ce qu'il faut évacuer un certain nombre de pays qui, aujourd'hui, par principe, ont droit à l'asile ?
03:47 Alors, une fois de plus, j'ai l'impression que le gouvernement prend le problème par le mauvais bout de la lorniette.
03:51 C'est-à-dire que là, on a un projet de loi qui devrait arriver,
03:55 qui d'ailleurs est très timide au regard du consensus très large qu'ont les Français sur cette question.
03:59 C'est l'un des rares sujets qui fait consensus dans notre pays.
04:01 Chaque fois qu'on interroge les Français, tout courant confondu, d'ailleurs, ils disent
04:05 « Oui, nous sommes pour une réduction de l'immigration ».
04:06 Timide, pourquoi ? Parce que d'abord, au Sénat et plus tard à l'Assemblée ?
04:09 Parce que déjà, on voit bien qu'ils vont d'abord se poser des questions d'ordre administratif et bureaucratique
04:14 pour savoir comment améliorer le renvoi des personnes qui ne doivent pas être sur le territoire.
04:17 Ok, très bien, ça va être des mesures à la marge.
04:20 On verra comment est tranchée, finalement, la question de la régularisation ou non des clandestins.
04:25 Mais on ne se pose jamais la question de savoir comment on limite l'envie de venir et les arrivées.
04:31 C'est-à-dire qu'on gère, en fait, l'après et le bazar de l'après, mais sur l'amont.
04:35 Et donc, sur l'amont, quelles sont les raisons pour lesquelles ces personnes choisissent précisément de venir en France ?
04:40 C'est très intéressant. Je me suis également rendue à l'AMPE 12a il y a quelques semaines de cela.
04:44 Et l'immense majorité de ces migrants qui arrivent par l'Italie pour des raisons géographiques ne restent pas en Italie.
04:48 Ils veulent pour l'immense majorité aller en France. Pourquoi ?
04:50 Parce qu'ils savent qu'une fois arrivés en France, ils vont bénéficier d'un système d'aide particulièrement généreux,
04:55 qu'ils soient d'ailleurs en situation de légalité ou d'illégalité.
04:57 Rappelons-le quand même, on ne va pas y revenir, l'Aide médicale d'État, 100% de prise en charge des soins pour les clandestins, par exemple, logements et compagnie.
05:04 Ils savent par ailleurs qu'ils ont une chance d'être régularisés.
05:07 Derrière la régularisation, peut-être un jour d'accéder à la nationalité française avec des critères d'accession particulièrement laxistes et généreux.
05:14 Sur le constat, on est d'accord, mais dans les solutions...
05:17 Quand je vous fais ce constat, en fait, je donne en parallèle des solutions.
05:19 Ça veut dire que, je vais vous le formuler autrement si vous voulez, c'est-à-dire qu'il faut aujourd'hui couper toutes les pompes aspirantes des aides sociales.
05:26 Ça veut dire réserver l'essentiel des aides aux nationaux et non pas aux personnes étrangères et encore moins en situation de clandestinité.
05:32 C'est-à-dire que quand vous êtes en situation de clandestinité, vous ne devez avoir droit à rien sur le plan des aides.
05:37 Et par ailleurs, vous ne devez même pas avoir le droit à un certain nombre d'actes civiques.
05:41 Ça veut dire qu'aujourd'hui...
05:42 Par exemple ?
05:43 Par exemple, aujourd'hui, l'État peut contraindre un maire à marier une personne en situation de clandestinité si le maire refuse.
05:50 C'est un exemple.
05:51 Il faut réduire drastiquement les conditions d'accès à la nationalité.
05:55 Ça veut dire d'abord supprimer le droit du sol.
05:57 Là, on est vraiment sur l'asile.
05:58 C'est-à-dire que ce sont des gens qui prétextent d'être menacés chez eux, menacés de mort en raison de leur couleur de peau, leur orientation sexuelle.
06:07 Non mais c'est faux.
06:08 Oui, mais donc, dès que vous avez du droit d'asile, on n'arrive pas à les expulser.
06:11 Mais est-ce qu'il faut restreindre ?
06:14 Enfin, comment est-ce que vous faites ?
06:15 Déjà, pardon, mais l'essentiel des demandeurs d'asile, vous l'avez dit vous-même, ne tiennent pas le droit d'asile.
06:20 C'est d'abord des migrants économiques.
06:21 Ce ne sont pas des personnes qui fuient la guerre ou qui sont persécutées pour des raisons politiques.
06:25 Donc déjà, ne nous trompons pas, c'est devenu une nouvelle finière d'immigration clandestine.
06:28 Vous avez raison, je vous parlais de comment casser l'appel d'air.
06:31 Mais il faut aussi se poser la question des critères du droit d'asile.
06:33 Aujourd'hui, les critères du droit d'asile sont beaucoup trop larges.
06:35 Moi, je suis pour revenir à l'esprit originel du droit d'asile, c'est-à-dire un droit d'asile réservé aux combattants pour la liberté.
06:41 Je vous donne un exemple.
06:42 Les femmes aujourd'hui qui mériteraient le droit d'asile, ce sont par exemple ces Iraniennes qui se battent et qui sont des militantes politiques en Iran
06:48 et qui sont persécutées pour cela parce qu'elles veulent avoir le droit de ne pas porter le voile.
06:51 Ça, c'est un vrai droit d'asile.
06:53 Ça, c'est des vraies demandeuses d'asile qui mériteraient le soutien de la France.
06:55 Donc elles ne peuvent pas sortir de leur pays.
06:56 Voilà, mais aujourd'hui, ce n'est pas ce à quoi on assiste, c'est certain.
07:00 Marion Maréchal, Emmanuel Macron et Jean-Jacques Méleny ont proposé le déploiement de fonctionnaires français et italiens
07:05 dans les ports et à bord de bateaux en Tunisie, directement en Tunisie, pour empêcher les départs.
07:09 C'est une solution ou pas ?
07:11 La solution à l'immigration, elle est nationale, on en a parlé.
07:14 La France a beaucoup de marge de manœuvre, c'est certain, mais elle est aussi européenne.
07:18 C'est évident qu'aujourd'hui, l'Italie se retrouve seule face à cet afflux.
07:21 Elle est la victime collatérale des fameuses politiques laxistes à la fois françaises et allemandes
07:26 et pour des raisons géographiques, elle doit gérer ce flux.
07:28 Donc la réponse, elle doit être européenne à plusieurs niveaux.
07:31 Un niveau, bien sûr, de coordination sur les accords avec les pays de départ et une aide financière
07:36 parce que l'Italie, financièrement, n'a pas la capacité de pouvoir financer les fameux hot spots aujourd'hui gérés par la Tunisie.
07:42 L'Union Européenne a quand même financé à hauteur de 1 milliard d'euros en 10 ans
07:45 toutes les aides pour la Tunisie et ça ne fonctionne pas.
07:48 Certes, mais l'accord qui a été, en l'occurrence, voulu par Mélanie n'est pas encore opérationnel
07:52 qui pour le coup est un accord beaucoup plus précis pour démanteler les filières de trafiquants
07:56 et avoir les moyens matériels et humains de gérer aujourd'hui la rétention de ceux qui veulent tenter le départ.
08:01 Un certain nombre de pays se sont opposés d'ailleurs à cet accord
08:04 parce qu'ils considéraient que le gouvernement tunisien n'était pas suffisamment démocratique
08:08 et donc que dans ces conditions, il ne fallait pas travailler avec.
08:10 Vous voyez bien qu'avec ce genre de critères, on risque de ne pas travailler avec grand monde,
08:14 surtout sur cette partie évidemment du monde.
08:16 Donc d'accord pour qu'on aille directement et dès les Tunisiens ?
08:18 D'une part, il faut bien sûr une coordination et là il faudrait même un blocus maritime
08:24 tel qu'il a pu exister par le passé avec l'opération Sofia
08:27 qui avait comme, on va dire, principale faille de contribuer à ramener les bateaux sur les côtes.
08:31 Mais si on s'en tient au véritable droit de la mer, ça veut dire se contenter de ramener les bateaux vers les ports sûrs,
08:36 c'est-à-dire notamment les ports tunisiens, plutôt que vers les côtes européennes,
08:39 cette opération avait du sens.
08:41 Elle consistait à quoi ?
08:42 À dire "nous coordonnons avec des moyens d'ordre militaire d'ailleurs la réponse pour casser les filières,
08:49 aller détruire les bateaux, évidemment pas les bateaux pleins en Méditerranée,
08:53 mais les bateaux qui sont sur les côtes et qui sont utilisés par les trafiquants".
08:56 Et ça avait eu d'ailleurs un certain nombre d'effets.
08:58 Il faut aussi une coordination sur le message qui est envoyé.
09:02 Parce que prenons l'exemple par exemple de l'Australie,
09:04 qui pendant des années a subi des afflux aussi considérables de migrants
09:09 et qui avec une politique du fameux "no way" de dire "si vous venez en Australie, vous n'aurez le droit à rien",
09:15 a réussi à zéro, zéro mort en mer pour arriver à l'extrême nord de la mer.
09:21 Mais nous on n'a pas un problème plus profond qui est notre héritage colonial qui n'a jamais été réglé en fait ?
09:26 Parce que vous regardez la liste des nationalités, dans les dix premières nationalités,
09:30 on voit bien par exemple les Ivoiriens, c'est la deuxième nationalité qui est la plus arrivée sur les côtes italiennes.
09:35 Vous avez des Sénégalais, beaucoup de personnes issues de l'Afrique de l'Ouest.
09:38 Est-ce qu'il n'est pas temps en fait, vous voyez Emmanuel Macron répète à longueur de temps que la France-Afrique s'est terminée,
09:44 est-ce qu'il n'y a pas quelque chose de nouveau à réinventer avec ces pays d'Afrique ?
09:47 Alors vous ne savez pas seulement, parce qu'en réalité le monde entier vient en France.
09:50 Et d'ailleurs de mémoire parmi les premières nationalités que vous avez dans les demandes d'asile,
09:55 vous avez aussi des gens qui sont issus du Kosovo par exemple, ce genre de choses.
09:58 Donc vous avez des choses extrêmement variées.
10:01 Mais je ne crois pas à cela pour une raison simple, c'est que la question migratoire aujourd'hui,
10:05 elle a un sujet entièrement européen.
10:07 D'ailleurs preuve en est, des pays comme la Suède, qui n'ont pas le passé colonial qui est le nôtre,
10:11 ont décidé de stopper aujourd'hui cette immigration parce qu'ils étaient eux aussi débordés par le droit d'asile.
10:16 Donc ça va au-delà de notre passé.
10:18 C'est le modèle européen et c'est la démographie européenne.
10:22 Je rappelle qu'aujourd'hui, il naît chaque année plus de bébés au Nigeria que dans l'ensemble de l'Europe.
10:27 Donc c'est simplement un rapport de force démographique et de modèle.
10:30 Maintenant le problème derrière cela, c'est qu'il faut bien comprendre que si demain nous accueillons
10:34 et nous nous contentons de répartir comme le veut le veut aujourd'hui,
10:37 d'ailleurs Madame von der Leyen et un certain nombre de gouvernants européens,
10:41 et bien demain l'Europe effondrée par le poids de l'immigration ne sera même plus en mesure d'aider l'Afrique.
10:45 Donc c'est un très mauvais calcul d'ailleurs, hypothéomanitaire et sérieux.
10:49 Vous êtes l'invité d'Europe 1 et de CNews, vous êtes tête de liste pour les européennes, pour le Parti Reconquête.
10:54 Qu'est-ce qui vous différencie réellement du Rassemblement National ?
10:56 Parfois on a du mal à savoir.
10:58 On va juste écouter Jordan Bardella qui était l'invité de Sonam Ghebreau il y a quelques jours,
11:02 expliquer qu'il est le seul en mesure de devancer la liste d'Emmanuel Macron.
11:05 C'est qu'il y a un mouvement politique qui peut gagner et que l'autre ne peut pas gagner.
11:10 Je suis aujourd'hui donné en tête de ces élections européennes.
11:13 Je suis aujourd'hui celui qui peut, je pense que ça compte beaucoup,
11:16 arriver devant la liste d'Emmanuel Macron, ce qui n'est pas le cas de Marion,
11:19 qui est donné autour de 6, 7,5% des intentions de vote.
11:23 Je suis avec le Rassemblement National, avec Marine Le Pen,
11:26 en capacité de rassembler une majorité de Français.
11:30 Quel est l'intérêt, permettez-moi, je pense que tous les Français qui nous regardent ce matin se posent la question,
11:34 quel est l'intérêt de se présenter contre le Rassemblement National pour faire 6% ?
11:39 Alors, quel est l'intérêt Marine Le Pen ?
11:41 Je pense que Jordan Bardella se trompe d'élection.
11:44 Le Rassemblement National est arrivé premier en 2014, rappelons-le,
11:47 ça n'a pas empêché Emmanuel Macron d'être élu.
11:49 Il est arrivé premier en 2019, ça n'a pas empêché Emmanuel Macron d'être réélu.
11:53 Donc il ne s'agit pas là de mi-terme, comme on dit aux Etats-Unis,
11:57 c'est-à-dire d'élections intermédiaires qui sont là pour sanctionner le gouvernement.
12:00 Le but n'est pas d'arriver premier, nous sommes à une élection proportionnelle à un tour.
12:04 Ça veut dire que les députés ne s'annulent pas, ils se cumulent.
12:07 Donc je trouve que c'est un mauvais argument.
12:09 Pardon, ce n'est pas la Commission européenne.
12:12 Donc vos listes sont complémentaires, c'est ce que vous nous dites, et pas concurrentes.
12:15 Ce que je veux dire, c'est qu'il y a une forme de complémentarité, oui,
12:17 et d'ailleurs, pardon aussi de le rappeler,
12:19 mais il n'y a qu'un seul vote à la fin.
12:20 Non, mais par ailleurs, pardon de le rappeler aussi,
12:22 mais il y a aujourd'hui des singularités propres à Reconquête, on va en parler.
12:26 Il y a des gens aujourd'hui qui soutiennent Reconquête,
12:28 qui n'ont jamais voté Rassemblement national, qui n'ont pas nécessairement le souhait de le faire,
12:31 parce qu'ils considèrent que dans l'ensemble de la vision de la société, ils ne se retrouvent pas.
12:34 C'est-à-dire à la fois, bien sûr, et là il y a bien sûr des convergences,
12:38 la question de la défense de l'identité, il y a aussi une vision économique,
12:41 qui là pour le coup, je pense, nous distingue assez clairement du Rassemblement national.
12:45 Ils sont étatistes, c'est ça ?
12:47 Non, mais je vais vous donner un exemple d'actualité très simple sur le RSA, cette semaine.
12:51 Personnellement, je soutiens l'idée qu'il puisse y avoir en contrepartie d'une solidarité nationale,
12:56 des devoirs, c'est-à-dire les fameuses 15 heures d'activité,
12:58 par du travail ou par de l'engagement civique, une manière de réinsérer les gens.
13:02 Le RN est contre.
13:03 Le RN est contre.
13:04 Voilà, et le Rassemblement national, typiquement, est contre.
13:07 Sur, évidemment, la question du wokisme et de la lutte contre la propagande LGBT,
13:13 nous sommes, je pense, beaucoup plus actifs, beaucoup plus engagés aujourd'hui que ne l'est le RN.
13:19 J'ai encore vu récemment, par exemple, un député, Julien Audou,
13:22 l'expliquer qu'il y avait aujourd'hui un débat au RN sur la question de la légalisation des mères porteuses.
13:26 Non, mais pardon, mais c'est un vrai sujet de société.
13:27 Elle est molle, Marine Le Pen, pour reprendre l'expression de Jordan Barmanin là-dessus.
13:30 Non, mais ce n'est pas une question de molesse, on peut avoir des visions,
13:32 ce n'est pas une question de radicalité ou de molesse, c'est une question de différence.
13:35 Et puis une différence aussi majeure, et d'ailleurs qui recoupe la déclaration de Jordane Bardella,
13:40 c'est qu'à Reconquête, nous défendons l'idée de l'alliance des droites.
13:43 Nous considérons qu'aucun parti, quel qu'il soit d'ailleurs, le RN ou un autre, ne peut pas gagner seul.
13:49 Voilà, que toute l'histoire de nos institutions le démontre,
13:51 que le Centre avec Emmanuel Macron fait des alliances,
13:54 que la NUPES avec la gauche et l'extrême gauche font des alliances,
13:57 et que nous, nous sommes condamnés, je pense, à rester isolés si nous ne nous allions pas.
14:02 Et donc je regrette, et je l'ai dit très clairement, je l'ai dit d'ailleurs aussi au LR,
14:06 je l'ai dit à des gens comme François-Xavier Bellamy, je l'ai dit à des gens comme Bruno Retailleau,
14:11 voilà, David Lysnard et d'autres, mettons-nous au-delà de la table
14:14 et réfléchissons avec nos singularités à la manière dont nous pouvons nous accorder sur l'essentiel.
14:19 Ils ont tous dit non.
14:20 Et ils ont tous dit non, vous avez raison, et c'est regrettable parce qu'en réalité,
14:25 une immense majorité des électeurs de droite sont pour ces alliances,
14:29 et c'est montré par les sondages d'opinion.
14:31 Et pourquoi cette union des droites échoue ?
14:33 En fait, ça fait des années qu'on en entend parler, et en fait, regardez,
14:36 entre vous, Jordan Bardella et François-Xavier Bellamy, globalement, vous êtes tous cousins germains.
14:41 Il n'y a pas une différence abyssale entre vous et François-Xavier Bellamy.
14:45 Et pourtant, s'il est désigné tête de liste, vous allez devoir vous écharper.
14:50 Sur François-Xavier Bellamy, vous avez raison, mais je pense que François-Xavier Bellamy n'est pas tout seul dans son mouvement,
14:56 et je pense qu'il y a une difficulté pour les LR à trancher un certain nombre d'incohérences,
15:02 il y a une forme de confort dans l'alliance avec le centre, disons-le,
15:05 qui est peut-être moins risquée, moins... plus politiquement acceptable, voilà,
15:10 que de rompre avec des habitudes.
15:12 Et c'est vrai que je le regrette, parce que je vois des gens très bien au sein de LR se compromettre
15:17 dans des ambiguïtés qui sont politiquement regrettables.
15:20 Je vous donne un exemple.
15:21 Elle ne verra jamais le jour, l'union des droites ?
15:22 Non mais je vous donne un exemple.
15:23 Est-ce que vous pensez qu'un jour, ça verra le jour ?
15:25 Enfin, les Français le verront.
15:27 Vous verrez...
15:28 Quand vous serez candidate ?
15:29 Non mais c'est pas à moi, ça ne tient pas qu'à moi, mais je suis sûre qu'on y arrivera.
15:32 Mais maintenant, ça implique des choix.
15:34 Je vous donne un exemple.
15:35 Il y a eu la rentrée des jeunes républicains.
15:38 Éric Ciotti a fait le choix de faire cette rentrée à Valence.
15:41 Valence, pardon de le rappeler quand même, c'est l'incarnation de la compromission
15:46 d'une partie de la droite avec l'islamisme.
15:52 C'est-à-dire qu'à Valence, vous avez un maire qui est allé parler, faire de la politique
15:56 dans la mosquée tenue par les frères musulmans.
15:58 À Valence, vous avez un maire qui a tenté de vendre un terrain à une association des frères musulmans.
16:04 Vous avez deux conseillers municipaux dans cette majorité.
16:06 L'un qui a nié le génocide arménien et l'autre qui lui-même est actif dans des associations
16:12 proches des frères musulmans.
16:13 Pardon, je le rappelle quand même, les frères musulmans, c'est un courant islamiste
16:18 qui a le même objectif qu'Al-Qaïda et Daesh, c'est-à-dire imposer la charia dans le monde.
16:23 Sauf que lui, il le fait...
16:24 La question que je vous posais, elle était sur France.
16:26 Ce que lui, il va faire par la non-violence et par l'infiltration.
16:30 D'accord, mais ce que je veux dire à travers cela, c'est qu'à un moment donné,
16:34 il va falloir quand même sortir de ces ambiguïtés.
16:36 Et je pense que selon moi, des gens très bien comme François-Xavier Bélami, Nadine Morano et d'autres,
16:43 je ne comprends plus quel est le jeu.
16:45 Quand je vois aujourd'hui même François-Xavier Bélami annoncer qu'il travaille à un projet pour 2027
16:49 avec des gens comme Hervé Morin, qui est un centriste, et c'est tout à fait son droit,
16:53 mais Hervé Morin, c'est un homme qui a financé des concerts de Médine.
16:57 Qui aujourd'hui est connu aussi pour ses accointances islamistes.
16:59 Donc je pense que la grande clarification, elle peut arriver,
17:04 et elle peut arriver aussi justement par reconquête.
17:06 C'est parce que reconquête sera fort et portera aussi cette idée d'alliance...
17:11 Vous pensez être le pivot de cette reconfiguration ?
17:13 Je suis sûre que nous arriverons enfin à cette clarification
17:16 et que nous nous libérons de cette alliance nocive d'une droite avec le centre,
17:19 qui est d'ailleurs la même au Parlement européen, rappelons-le, Madame von der Leyen.
17:22 Elle est portée par le PPE de groupe dans lequel elle est alliée,
17:25 qui est allié au centre et à la gauche.
17:26 Et que l'idée aujourd'hui de l'existence de reconquête, c'est
17:29 mettons en place une vraie droite authentique,
17:31 sortons des alliances contre nature avec le centre et la gauche,
17:33 et travaillons ensemble sur le grand sujet de l'immigration.
17:36 Vous prenez cette union des droites, mais vous n'êtes pas capable de faire l'union
17:39 ne serait-ce qu'avec le Rassemblement national.
17:41 Donc la droite de la droite n'est pas capable elle-même de se mettre d'accord là-dessus.
17:45 Comment voulez-vous que d'autres partis, je pense vous dire, vous rejoignent ?
17:48 Ça n'est pas de ma responsabilité.
17:49 Une fois de plus, je ne demande pas de fusion.
17:51 Je ne dis pas aux gens "Rejoignez-nous et fondez-vous dans Reconquête".
17:53 Je vous dis qu'on peut se mettre autour de la table, chacun avec nos particularités et nos singularités.
17:58 Je ne veux juste pas qu'on se trompe d'élection.
18:00 Mais à la fin, il y a une élection, il y a un vote.
18:02 Il y a un gagnant, il y a un perdant.
18:03 Et je n'aime pas...
18:04 Forcément.
18:05 Pardon, je suis désolée, le sujet des élections...
18:07 À 6%, c'est un échec pour vous.
18:08 Ce n'est pas d'arriver premier devant Emmanuel Macron.
18:11 Je pense qu'on se trompe d'enjeu, une fois de plus.
18:13 La question, c'est de savoir quelle majorité nous voulons demain au Parlement européen
18:17 et quelles sont les alliances qu'on peut construire au Parlement européen.
18:19 Moi, ce que je crois, aujourd'hui, les sondages d'ailleurs sont plus autour de 7-8.
18:23 Ça fait 7-8 euros députés pour Reconquête.
18:24 La campagne ne fait que commencer.
18:27 Mais je vais le dire très clairement, moi, je n'ai pas d'ennemis à droite.
18:30 J'ai des concurrents.
18:32 Mes ennemis sont à gauche, dans cette extrême gauche woke
18:36 qui défend le multiculturalisme, l'immigration de masse.
18:40 Et je ne me trompe pas.
18:41 Je ne me trompe pas d'ennemis.
18:42 Mais maintenant, acceptons aussi que dans le jeu démocratique,
18:44 il y a un parti qui défend sa propre vision et qui a le droit d'exister.
18:47 Une dernière question sur l'Ukraine de Louis Dragnet.
18:48 Si justement, dans 6-7 mois, vous êtes élu au Parlement européen,
18:51 forcément, vous aurez à voter sur est-ce qu'il faut continuer à soutenir l'Ukraine contre la Russie.
18:58 On voit qu'il y a des jeux d'alliances qui changent un peu depuis quelques semaines, quelques mois,
19:03 notamment aux États-Unis.
19:04 On a vu aussi la Pologne qui a rappelé son ambassadeur, d'ailleurs, en Ukraine.
19:09 Est-ce que vous considérez aujourd'hui qu'on en fait trop et qu'il faut réduire la voilure ?
19:12 Non mais de toute façon, sur le principe, on soutient les pays qui sont victimes de la violation du droit international.
19:17 Mais dans ce cas-là, soyons cohérents, faisons-le pour tout le monde.
19:19 Parce que quand on voit aujourd'hui l'expulsion définitive qui a été faite, par exemple, de la Russie au Conseil de l'Europe,
19:28 on se pose la question de savoir pourquoi cette même expulsion n'est pas faite à l'égard de l'Azerbaïdjan.
19:33 On se pose la question de savoir pourquoi on continue d'importer massivement...
19:37 On comprend votre souci de cohérence, mais sur la Russie et l'Ukraine, vous croyez quoi ?
19:42 C'est le même sujet. C'est-à-dire qu'en fait, une fois de plus, moi je suis pour qu'il y ait des sanctions et des condamnations claires
19:46 quand il y a une violation du droit international, mais pour tout le monde, on continue d'importer du gaz azérie,
19:50 on double même l'importation.
19:51 Ma question c'est, est-ce que ça va trop loin ou pas ?
19:53 Et dans le même temps...
19:54 Non mais laissez-moi aller au bout parce que c'est quand même un vrai sujet, je trouve qu'on n'en parle pas assez.
19:56 Et dans le même temps, donc on arrête les importations du gaz russe en se disant qu'on veut les sanctionner
20:02 vis-à-vis de leur attitude tout à fait condamnable en Ukraine, on double l'importation du gaz azérie
20:07 en rappelant quand même qu'une partie du gaz azérie en réalité est du gaz russe qui passe et qui se contourne par la Zéribat-Djamba.
20:12 On poursuit l'aide à l'Ukraine ?
20:13 Mais on poursuit bien sûr de toute façon l'aide à l'Ukraine.
20:16 Maintenant, si vous voulez me poser la question clairement, il faut savoir aussi faire de la politique de manière raisonnable.
20:21 C'est-à-dire que si vous me dites "on soutient l'Ukraine dans son état de victime vis-à-vis du droit international", oui.
20:27 En revanche, de là à expliquer que demain l'Ukraine doit intégrer l'Union européenne, je ne crois pas.
20:33 Voilà, je ne crois pas parce qu'aujourd'hui le marché commun n'est pas prêt à absorber la puissance agricole qu'est l'Ukraine.
20:37 Et même les Polonais qui sont très très pro-ukrainien aujourd'hui ont été contraints de fermer leurs frontières économiques avec l'Ukraine
20:43 tant l'impact a été très fort sur le plan agricole.
20:46 Donc je ne demande juste pas d'idéologie là-dessus, soyons quand même raisonnables.
20:49 Marino Maréchal, était l'invité de CNews Europe, merci beaucoup. Merci beaucoup de Ragnel.
20:53 [Musique]
20:57 [SILENCE]

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