La tête de liste Reconquête ! aux élections européennes, Marion Maréchal, était l’invitée de #LaGrandeInterview de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Et c'est votre grande interview sur CNews et sur Europe 1. Bonjour, Marion Maréchal,
00:03tête de liste reconquête pour les européennes. Avant de parler de la nouvelle Caledonie,
00:06un mot sur les grèves dans les transports franciliens, très perturbés en raison d'un
00:10mouvement dans le RER autour des primes pour les Jeux Olympiques. C'est normal que chaque
00:15corporation fasse valoir ses revendications à quelques encablures des JO ?
00:19Non, je vous le dis, c'est insupportable. On est là face à une caste de syndicalistes
00:22professionnels qui maintenant régulièrement prennent les otages en français pour obtenir
00:25des avantages complètement démesurés et indécents. Souvenez-vous également de l'accord
00:29avec la SNCF qui annule complètement la réforme des retraites et qui sera in fine
00:33payée par les Français, puisqu'évidemment la dette de la SNCF est de près de 24 milliards
00:36d'euros. Donc moi, je ne comprends pas qu'on ait un gouvernement qui chaque fois finalement
00:40cède à ce chantage au lieu de poser le grand sujet qui est celui de la réforme syndicale
00:44dans notre pays. Nous ne devons plus avoir une caste de syndicalisme professionnel.
00:47Nous ne devons plus avoir des syndicalistes qui aujourd'hui ont des heures de délégation
00:49qui dépassent la moitié de leur temps de travail.
00:51Qu'est-ce que vous proposez alors ?
00:52Typiquement une réforme, c'est-à-dire qu'il faut dorénavant qu'il n'y ait plus de subventions
00:55publiques. C'est-à-dire que dorénavant, les syndicats doivent vivre de leurs adhésions.
00:59Il ne doit plus y avoir de renouvellement possible de mandat au-delà de deux fois.
01:02Il ne doit plus y avoir de délégués syndicaux qui consacrent plus de 50% de leur temps de
01:07travail à, justement, la représentation syndicale. Il ne doit plus y avoir de monopole syndical
01:11comme c'est le cas aujourd'hui au premier tour. Bref, nous devons faire en sorte d'avoir
01:15des syndicats qui soient véritablement représentatifs des salariés, en particulier dans la fonction
01:19publique. Et surtout, nous devons durcir aujourd'hui les conditions du droit de grève qui, je
01:24le rappelle, au départ, n'existait pas dans le statut de la fonction publique puisque
01:28c'était la contrepartie à l'emploi à vie. Il n'est pas normal qu'il y ait cette prise
01:31en otage, en particulier au moment où il y a les vacances scolaires et donc les moments
01:34les plus difficiles.
01:35Donc on supprime le droit de grève ?
01:36Et donc, à minima, il faut interdire le droit de grève au moment des vacances scolaires
01:39et des jours fériés dans la fonction publique, ce qui paraît être le minimum, en contrepartie
01:43une fois de plus, de l'emploi à vie et de la sécurité de l'emploi à vie.
01:45Ce serait constitutionnel, vous croyez ?
01:46Je pense que c'est tout à fait possible. Encore faut-il s'en donner les moyens puisqu'une
01:50fois de plus, dans le statut de la fonction publique tel qu'il a existé, au départ,
01:54ce droit de grève n'existait pas. Il a fini par être acquis. Aujourd'hui, finalement,
01:57dans le statut de la fonction publique, on a gardé tous les avantages en ayant finalement
02:01annulé tous les devoirs qui incombaient en parallèle de ces avantages. Donc je pense
02:05qu'il faut rééquilibrer ce statut et, en particulier, une fois de plus, arrêter de
02:08mettre ça dans les mains de syndicats professionnels, disons-le, de gauche, voire d'extrême gauche,
02:13qui cherchent à chaque fois à faire la poche des Français et donc nous font vivre un enfer.
02:16La Nouvelle-Calédonie, toujours aucune issue à la crise, sécuritaire et politique, pour
02:20l'instant, dans l'archipel. Est-ce qu'il existe aujourd'hui, pour vous, une autre solution
02:23que le report de la réforme électorale pour que les violences s'arrêtent ?
02:26Moi, je suis contre le report de la réforme électorale. Je considère que faire cela,
02:31c'est capituler devant les casseurs, devant les émeutiers, devant les violents. Je le
02:35rappelle, il y a eu trois référendums, trois référendums qui ont été organisés alors
02:39même que 40 000 Français ont été interdits de voter pendant plus de 30 ans, justement,
02:44pour ne pas défavoriser le vote indépendantiste des Canacs. Malgré ça, par trois fois, les
02:49émeutiers ont fait savoir leur volonté d'être français. Il est temps que le cirque s'arrête.
02:52Maintenant, c'est le retour de l'autorité de l'État, de la loi de la République. Il
02:57ne doit pas y avoir de perspectives de nouveaux référendums puisqu'une fois de plus, c'est
03:00laisser la policibilité aux indépendantistes de maintenir la pression, le chantage, la
03:04violence.
03:05Ça, c'est pour le Rassemblement national, on en parlera dans un instant. Mais vous êtes
03:06d'accord avec Emmanuel Macron qui dit « il faut d'abord rétablir l'ordre et ensuite
03:10on verra. »
03:11Oui, le problème d'Emmanuel Macron, si vous voulez, c'est qu'il a fait deux erreurs.
03:13La première erreur, c'est qu'il y a eu un terrible manque d'anticipation parce que
03:16les tensions telles qu'elles s'expriment aujourd'hui à leur paroxysme en réalité
03:19existent depuis maintenant des mois et des mois avec des menaces particulièrement explicites
03:23de ces organisations indépendantistes qui d'ailleurs, rappelons-le quand même, sont
03:27aussi soutenues par des ingérences étrangères. On parle notamment de l'Azerbaïdjan, on parle
03:31de la Chine qui manifestement veulent utiliser ces organisations comme levier de déstabilisation
03:37de la France.
03:38Ce n'était pas le bon moment pour ça ?
03:39Sur ce territoire, un, il n'y a pas eu d'anticipation et deuxièmement, il y a un problème d'effectifs.
03:42Non, ce n'est pas une question de moment. Une fois plus, les trois référendums ont
03:45eu lieu, donc ce dégel, il devait pouvoir advenir quel que soit le moment.
03:48Maintenant, il y a un problème d'effectifs. Ça veut dire que là, on a envoyé un peu
03:51plus de 1000 agents supplémentaires sur un territoire qui est déjà en grande difficulté
03:55avec des forces de l'ordre sur place qui sont complètement épuisées. Donc, on voit
03:58bien que la réponse, si vous voulez, en termes d'effectifs n'est pas à la hauteur.
04:01Moi, je vous le dis très sincèrement, si on constate qu'aujourd'hui, il y a une difficulté
04:05à ramener l'ordre et la sécurité pour les Français, parce qu'il faut savoir de quoi
04:08on parle. On parle de familles avec des enfants qui sont barricadés chez eux, qui n'ont
04:12pas de médecins, aux soins, à l'alimentation, qui sont terrorisés parce qu'il y a aujourd'hui
04:17des bandes ultra violentes qui détruisent tout sur leur passage, qui se baladent avec
04:20des armes et qui menacent l'intégrité physique des Français pacifiques, quel que soit d'ailleurs
04:25l'origine, quand même, disons-le. Si l'État n'est pas en capacité, avec les effectifs
04:29qu'il envoie aujourd'hui, d'apporter une réponse, il faut se poser la question de l'activation
04:34de l'état de siège en Nouvelle-Calédonie, c'est-à-dire l'article 36 de la Constitution
04:39qui prévoit, en cas d'insurrection armée, ce qui est le cas en Nouvelle-Calédonie,
04:43nous sommes au bord de la guerre civile, quand on regarde aujourd'hui ces témoignages qui
04:46sont d'ailleurs une guerre civile, sur fond, disons-le, non seulement de haine antifrançaise,
04:50mais de racisme anti-blanc décomplexé, il faut être capable de se donner les moyens
04:55de passer d'une sécurité civile à une sécurité militaire et donc donner les moyens à notre
05:00armée de pouvoir ramener l'ordre et le calme durablement sur ce territoire.
05:04Ça changerait quoi l'état de siège ? Les militaires sont déjà déployés, sont en
05:07place, ils protègent les bâtiments publics parce que les policiers et gendarmes sont
05:11épuisés.
05:12Oui, mais ça leur donne les compétences du maintien de l'ordre, donc ça soulage
05:14une fois de plus nos forces de sécurité civile, ça permet également des dispositifs dérogatoires
05:19sur le plan judiciaire, ça facilite à la fois les interpellations et les garde à
05:22vue des profils les plus dangereux, bref, c'est des moyens supplémentaires, si vous
05:27voulez, donnés sur le plan militaire pour pouvoir apporter une réponse rapide, parce
05:30que là, la réponse se fait attendre, on a des militaires qui protègent les infrastructures,
05:33mais beaucoup de nos compatriotes là-bas se sentent délaissés, ça veut dire que
05:36les familles, les foyers, eux, ne sont pas protégés, d'où le fait qu'ils s'organisent
05:41de manière un peu chaotique en groupe, pas d'ailleurs toujours armés, contrairement
05:45à ce qu'on dit, non pas en milice aussi, comme je l'ai entendu, soi-disant pour effrayer
05:48les canards, mais simplement pour protéger leur vie et leur famille, parce qu'ils
05:51voient bien que l'État aujourd'hui n'est pas en capacité de les protéger, objectivement,
05:54c'est une situation inadmissible, inadmissible.
05:57Marion Maréchal, vous demandez l'état de siège aujourd'hui en Nouvelle-Calédonie.
05:59Je demande de se poser la question si la situation devrait être...
06:01Est-ce que ce n'est pas une escalade ? Est-ce que ça ne nous amènerait pas un point de
06:04non-retour qui fait que les populations ne pourraient plus vivre ensemble sur place ?
06:08Ah non, je crois justement que ce serait le retour du calme, le retour du calme et de
06:11la paix, parce que rappelons-le, il y a aujourd'hui une majorité des Calédoniens qui sont des
06:15Calédoniens pacifiques, y compris d'ailleurs quelles que soient leurs origines européennes
06:20ou canaques, et qui souhaitent ce retour au calme et qui sont victimes de cette situation.
06:24Donc une fois de plus, moi je crois qu'aujourd'hui l'heure n'est plus au compromis, l'heure
06:27n'est plus à la négociation, nous avons eu 30 ans de négociation, l'heure maintenant
06:30est au retour de l'ordre républicain, et je le dirais aussi pour éviter la contagion,
06:35parce que ce que je vois là, c'est qu'il y a le président notamment de la Martinique,
06:42de la Guadeloupe, de la Réunion, et de la Guyane également, qui appelle une fois de
06:46plus au report de ce dégel électoral.
06:50Moi ce que je crains, si vous voulez, c'est que si on laisse s'enquister à la fois cette
06:54anarchie sur fond de haine antifrançaise et de racisme anti-blanc, je crains la contagion
07:00dans d'autres territoires d'outre-mer, et donc il ne faut pas que l'État puisse laisser
07:04entrevoir une forme de faiblesse.
07:07Et donc une fois de plus, il ne doit pas y avoir de report de ce dégel, et il doit y
07:12avoir le retour de l'ordre républicain sur ce territoire, comme sur d'ailleurs l'ensemble
07:15de la métropole.
07:16Marion Maréchal, on est sur CNews et sur Europe 1.
07:18Le Rassemblement national, vous l'avez évoqué, a une position différente.
07:21L'UE s'est montré ouverte à un nouveau processus de long terme, avec un référendum
07:24à l'horizon de 40 ans, donc assez longtemps, et surtout à la reprise du dialogue.
07:28Jordane Bardella, qui était notre invitée hier, a assumé vouloir rassurer et rendre
07:33encore une fois crédible l'hypothèse d'un RN, parti de gouvernement, à la différence
07:36de partis plus radicaux comme le vôtre.
07:38Oui, moi je suis en désaccord total avec cette proposition.
07:41Une fois de plus, j'y vois là une forme de capitulation vis-à-vis des émeutiers et vis-à-vis
07:45des violents et des casseurs.
07:47C'est une forme de chantage qui est faite.
07:49Disons-le, d'ailleurs, moi je ne vois aucune revendication politique dans le fait de piller
07:53et brûler.
07:54Vous savez, c'était le même phénomène au moment de l'affaire Nahel, où on expliquait
07:56que les jeunes dans les banlieues allaient soi-disant voler des baskets et des télés
08:00parce que c'était une manière de venger la mémoire de Nahel.
08:02Et quand on les interrogeait, d'ailleurs, ils ne savaient même pas qui était Nahel
08:04et de quoi on parlait.
08:05Non, moi je vois là des bandes de délinquants et de criminels qui profitent du chaos et
08:10de l'anarchie pour laisser s'exprimer leurs pulsions violentes et leur haine de la France
08:16et des Blancs, disons-le clairement.
08:18C'est ça aujourd'hui, une fois de plus, le sujet.
08:20On a la tendance à avoir une lecture extrêmement, si je peux dire, ethnique de ce conflit.
08:27Mais là, il ne s'agit pas uniquement de la question de l'indépendance.
08:29En réalité, il y a aujourd'hui des canards qui sont opposés à l'indépendance.
08:32Ils représentent 41% de la population avec ce gel électoral.
08:36Avec ce gel électoral, s'il n'y avait que des Européens qui étaient pour le maintien
08:40de la République canadienne dans la France, vous comprenez bien qu'il n'y aurait pas
08:43eu de victoire.
08:44Une fois de plus, il ne faut pas avoir une lecture uniquement ethnique de cela.
08:48Je crois qu'au contraire, donner la perspective d'un nouveau référendum, c'est donner
08:52la possibilité aux indépendantistes de pouvoir maintenir ce chantage, de pouvoir continuer
08:57à manipuler ces jeunes générations dans la violence.
09:01C'est surtout pouvoir continuer à laisser l'Azerbaïdjan, la Chine ou d'autres puissances
09:06étrangères tenter de déstabiliser la France sur ce territoire parce qu'une fois de plus,
09:10disons-le, si par malheur, et je souhaite que ça n'arrive pas, un jour la nouvelle
09:14Calédonie devenait indépendante et n'était plus française, elle ne deviendrait jamais
09:17qu'une colonie chinoise parce que c'est ça aujourd'hui la perspective malheureusement
09:21de ce territoire s'il ne restait pas français.
09:24Marion Maréchal hier, Jordan Bardella a appelé vos électeurs, les électeurs de reconquête
09:28au vote utile.
09:29Il a dit que le vote utile c'est le rassemblement national.
09:31Marion Maréchal a fait le choix de quitter le rassemblement national, elle est politiquement
09:35dans une impasse.
09:36Pourquoi neutraliser 5% des voix patriotes alors que le RN est un vote utile ? Que lui
09:39répondez-vous ce matin ?
09:40Oui, Jordan Bardella fait comme tous les candidats, il appelle les électeurs du camp d'en face
09:43à le rejoindre.
09:45Jamais en revanche, il n'a tenté de faire vivre l'Union des droites, moi à laquelle
09:48j'appelle de mes voeux.
09:49Il a refusé au moment des élections législatives, il l'a refusé au début des élections européennes,
09:53il l'a refusé lorsqu'on a voulu proposer un référendum d'initiative populaire sur
09:58l'immigration.
09:59Bon, c'est son choix, très bien, mais il faut à un moment donné entendre qu'il y
10:02a aujourd'hui, c'est le dernier sondage, au moins 8% des français qui ne souhaitent
10:06pas voter RN, qui font le choix de reconquête parce qu'ils considèrent aujourd'hui
10:11que Reconquête répond davantage à leurs aspirations, notamment sur les questions
10:15économiques, sur les sujets dits de sociétés comme par exemple l'AGPA, dans la lutte
10:20contre la propagande wokiste, contre l'activisme LGBT, dans la lutte face à l'assistanat,
10:25qui considère aujourd'hui ce que ne considère pas le RN, qu'il y a un choc de civilisation
10:29avec la civilisation islamique sur le sol français, bref que Reconquête a des singularités
10:33qui justifient aujourd'hui son existence et la nécessité qu'il soit représenté
10:36au Parlement européen.
10:37Mais le vote utile, c'est un peu ça le danger pour vous ? C'est qu'au dernier
10:41moment les électeurs se disent qui pourra vraiment peser ? C'est le RN.
10:44Mais de quoi parle-t-on dans le vote utile ? Justement, parlons de peser, vous savez
10:47le Rassemblement national est arrivé premier en 2014 et premier en 2019, cela n'a pas
10:50changé une virgule de la politique européenne pour une raison simple, c'est qu'ils sont
10:55de fait aujourd'hui dans un groupe marginalisé au Parlement européen, isolé.
10:59A l'inverse, les LR font partie de la majorité d'Ursula von der Leyen avec les socialistes
11:04et avec les macronistes.
11:05Donc aujourd'hui finalement, le seul parti de droite en France qui a la fois la volonté
11:08d'agir, mais aussi la capacité d'agir, c'est Reconquête, parce que nous faisons
11:11partie au niveau européen, parce que c'est ça l'enjeu, vous savez c'est battre Emmanuel
11:16Macron au Parlement européen.
11:17Nous faisons partie du seul groupe qui peut non seulement battre le groupe d'Emmanuel
11:21Macron au Parlement européen avec nos alliés conservateurs, mais aussi renverser la majorité
11:26pour la faire basculer à droite et sortir Ursula von der Leyen.
11:29Et donc une fois de plus, si les Français veulent pouvoir participer à cette grande
11:32recomposition politique au Parlement européen, qui peut advenir pour la première fois aux
11:36élections européennes, eh bien ils ont plutôt intérêt à donner de la force à
11:38Reconquête.
11:39Vous comprenez pourquoi Marine Le Pen s'est rendue à Madrid ce week-end pour soutenir
11:42le parti Vox, un parti qui est votre allié à Bruxelles ? On n'y comprend plus grand-chose
11:46en fait dans ces alliances.
11:47Si, en réalité, je ne suis pas surprise, parce que vous savez, dans les différents
11:51partis, chaque parti a aussi des relations interpersonnelles avec parfois des partis
11:54d'autres groupes.
11:55C'est le cas en l'occurrence des Espagnols, que je connais particulièrement bien également.
11:59Maintenant, pour être simple, moi mon objectif demain c'est de défendre les intérêts
12:03de la France et des Français au Parlement européen.
12:05Pour ce faire, il est évident qu'au-delà de nos alliés conservateurs et de notre groupe,
12:08l'objectif c'est de pouvoir travailler avec d'autres groupes, dont celui d'ailleurs
12:12du Rassemblement national, pour pouvoir construire des minorités de blocage ou des majorités
12:16de projet.
12:17Une fois plus, je vous ai dit tout à l'heure que je défendais l'Union des droites, c'est
12:20évidemment aussi pour la faire vivre au niveau du Parlement européen.
12:22Vous avez souligné vos différences, il y a beaucoup de points communs entre votre
12:26programme et celui du Rassemblement national, notamment sur l'immigration, instaurer une
12:30double frontière française-européenne, restreindre la libre circulation dans l'espace
12:33européen, supprimer les subventions publiques aux ONG, faire pression sur les pays d'origine.
12:36On a l'impression que c'est le même discours, exactement le même discours, à la virgule
12:40près.
12:41Oui, à ceci près, je ne vous le cache pas, que je découvre, y compris dans la bouche
12:43de Jordan Bardella, des mesures qu'il ne défendait pas il y a encore quelques semaines
12:46après qu'on ait laissé paraître notre programme, par exemple la conditionnalité
12:50des aides aux pays d'origine pour l'aide au développement, sous couvert qu'ils reprennent
12:57leurs clandestins que nous ne souhaitons pas garder ici.
12:59Bon, qu'importe, à la limite, tant mieux si nous sommes une source d'inspiration, j'en
13:01suis très heureuse.
13:02Maintenant, évidemment qu'il y a des points communs, c'est tout à fait logique.
13:04Il y a aussi des divergences et des différences, notamment au niveau européen.
13:08Par exemple, nous nous sommes très souciés de la question de la démographie, qui pour
13:11nous est un défi continental, puisque aujourd'hui, vous le savez, depuis 2022, il y a plus de
13:15migrants qui rentrent sur le sol européen que d'enfants qui naissent sur le sol européen.
13:18Et donc, si nous voulons éviter l'immigration de remplacement, nous devons faire des enfants.
13:22Et c'est là où nous considérons que, par exemple, l'Union européenne pourrait déduire
13:26une grande partie des politiques familiales des pays du déficit des États pour ne pas
13:31qu'ils rentrent dans la fameuse règle des 3 %, ce qui m'apparaîtrait la moindre des
13:34choses, puisque les politiques familiales, ce sont d'abord des dépenses d'investissement.
13:36Il y avait aussi beaucoup de questions concernant la sécurité.
13:39On a parlé de la Nouvelle-Calédonie, il y a aussi ces deux agents pénitentiaires
13:43qui sont morts dans l'heure, la semaine dernière, lors de l'évasion sanglante d'un détenu,
13:48Mohamed Hamra.
13:49Un hommage sera rendu par Emmanuel Macron demain.
13:52Est-ce qu'il faut un choc d'autorité dans notre pays, Marie-Marie Schaal ?
13:56Oui, indéniablement, mais surtout, il faut faire le bilan d'une triple faillite sur cette
13:59affaire.
14:00La première faillite, c'est d'abord celle de l'autorité judiciaire, avec un profil
14:03qu'ils rappellent long, quand même, entre 11 et 14 ans, a été poursuivi 19 fois et
14:0719 fois sans condamnation.
14:11Donc évidemment, un jeune délinquant qui n'a jamais rencontré face à lui l'autorité
14:14de l'État, et donc ça finit avec des profils extrêmement dangereux.
14:16La deuxième faillite, c'est celle de la mise en danger de nos agents pénitentiaires.
14:21Moi, j'ai été sur le terrain dans les blocages, j'ai vu des hommes décrire des conditions
14:25de matériel défectif, de véhicules complètement inadaptés, qui sont hallucinantes, avec
14:29des transferts qui se font parfois de nuit vers les hôpitaux, non armés.
14:32Donc une fois de plus, il faut savoir où va l'argent public, certainement pas en l'occurrence
14:36à cette profession.
14:38Et puis la troisième faillite, c'est celle du narcotrafic, puisque nous sommes là face
14:41à un fugitif narcotrafiquant.
14:42Disons quand même une chose scandaleuse, lorsque les magistrats de Marseille ont témoigné
14:46en expliquant qu'il y avait une situation extrêmement grave sur le narcotrafic.
14:51La bataille était quasiment perdue.
14:52Exactement.
14:53Eh bien, qu'a fait le ministre de la Justice ? Au lieu d'en tirer les conclusions et de
14:56mettre en place, par exemple, comme nous le défendons, le modèle des lois antimafia
14:59à l'italienne.
15:00Eh bien, il est allé à Marseille, il a réprimandé ses magistrats et il leur a demandé de se
15:03taire.
15:04Voilà aujourd'hui quelle a été la réponse de l'État.
15:06Donc répondons sur ces trois faillites et nous aurons peut-être, j'espère, une chance
15:09de pouvoir changer les choses.
15:10À propos de Mohamed Amra, vous dites qu'il faut le retrouver mort ou vif, Marion Maréchal.
15:13Donc on ne se soucie pas de l'État de droit en réalité ?
15:15Non, non, c'est très simple.
15:16Qu'est-ce que j'ai voulu dire par là ? C'est très simple.
15:17C'est comme sur l'affaire Kwashi, c'est-à-dire que si nos forces de l'ordre, et je le souhaite,
15:21retrouvent cet individu dangereux et qu'il y a un refus d'obtempérer de leur part et
15:26qu'il y a le moindre risque que nos forces de l'ordre soient mises en danger face à
15:30des hommes armés, eh bien je souhaite qu'ils n'hésitent pas à tirer et qu'il n'y ait
15:33aucune hésitation parce que trop souvent nos forces de l'ordre, du fait aujourd'hui
15:38de la politique du pas de vague, du fait de l'inversion des valeurs, craignent de tirer
15:42et donc se mettent en danger et il y a trop de victimes, trop de blessés, trop de morts
15:45de ce côté-là.
15:46Dernière question Marion Maréchal concernant la Cour pénale internationale.
15:49Le procureur de cette Cour pénale internationale a demandé un mandat d'arrêt contre Benjamin
15:53Netanyahou et aussi contre les dirigeants du Hamas qui sont envoyés dos à dos.
15:56Le président américain dénonce cette décision scandaleuse.
15:59La France, en revanche, soutient la CPI, son indépendance, la lutte contre l'impunité
16:04dans toutes les situations à travers un comité du Quai d'Orsay.
16:06Est-ce que c'est un scandale ?
16:07Oui, le parallèle est une honte, faire un parallèle aujourd'hui entre les dirigeants
16:11israéliens et le Hamas qui est une organisation terroriste, islamiste qui a des ramifications
16:16partout et qui menace d'ailleurs y compris la France par des actes terroristes n'a aucun
16:21sens et moi je réfute totalement d'ailleurs ce qui est insinué à travers cette poursuite
16:24à savoir qu'il y aurait un génocide à Gaza, je ne crois pas du tout cela, s'il y avait
16:28eu un génocide, il n'y aura pas d'évacuation des populations, il n'y aurait pas de livraison
16:32de matériel humanitaire, il n'y aurait pas évidemment d'attaques ciblées pour détruire
16:36spécifiquement le Hamas donc je suis en désaccord complète.
16:38La position de la France vous étonne ?
16:39Ecoutez, non, elle ne m'étonne pas, je pense qu'il y a derrière cela des calculs électoralistes
16:43en pleine européenne sûrement veulent-ils plaire à une partie de la population, notamment
16:49disons le musulman qui aujourd'hui voit à travers le sujet de Gaza l'un des moteurs
16:53de vote et de mobilisation, les résultats aux élections au Royaume-Uni municipale notamment
16:57nous font la démonstration qu'il y a aujourd'hui un vivier électoral à aller chercher sur
17:01ce thème et l'EFI malheureusement non plus ne s'y est pas trompée.
17:03Merci Marion Maréchal, c'était votre grande interview sur CNews et sur Europe.