Les 4 vérités - Sylvain Maillard

  • l’année dernière
Chroniqueur : Jeff Wittenberg 


Jeff Wittenberg reçoit aujourd'hui dans les 4 vérités Sylvain Maillard, député et président du groupe Renaissance. 

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00:00 Bonjour à tous, bonjour Sylvain Maillard.
00:04 Bonjour Jean-Philippe Tinberg.
00:05 Le sujet est plus que jamais d'actualité, on en parlait dans le journal de 7h30, le
00:08 fléau des punaises de lit, c'est en train de virer à la psychose.
00:12 On a eu l'exemple par exemple d'un lycée parisien où des enseignants ont fait valoir
00:17 leur droit de retrait après qu'on ait découvert ces nuisibles dans une partie de l'établissement.
00:20 Il y a aussi des cheminots à la gare Saint-Lazare qui lancent des alertes.
00:24 Et vous, Sylvain Maillard, vous avez aussi lancé une alerte puisque mardi vous avez
00:28 proposé un texte, une proposition de loi transpartisane pour le mois de décembre.
00:34 Mais là il y a urgence, est-ce qu'il faut attendre le mois de décembre ?
00:37 Moi je suis un député de Paris et donc je n'ai pas découvert maintenant le fléau
00:42 que sont les punaises de lit.
00:43 D'ailleurs on l'avait porté pour les municipales en 2020 où personne ne l'avait repris.
00:47 Oui c'est un fléau.
00:48 Moi ce que je propose c'est un texte transpartisan, il nous faut agir efficacement contre les
00:53 punaises de lit.
00:54 D'abord un, dans ce texte, sur le diagnostic.
00:57 Nous sommes incapables à l'heure actuelle de donner des chiffres précis, des endroits
01:00 précis où on a ces difficultés.
01:03 Donc un, un diagnostic.
01:04 Deux, vous savez combien ça coûte une intervention sur les punaises de lit ? Entre 800 à 1000
01:10 euros par foyer.
01:11 Qui doit payer ça ? Est-ce que c'est l'occupant ? C'est le cas à l'heure actuelle.
01:15 Nous on pense qu'il faut aller plus loin, peut-être sur l'habitation, sur l'assurance
01:20 habitation, peut-être sur une mutualisation, certains offices HLM le font.
01:24 Il faut que nous tranchions là-dessus.
01:25 Et enfin, quand il y a des punaises de lit dans un appartement, c'est un immeuble, comment
01:31 faire pour que l'intégralité de l'immeuble soit traitée ? C'est sur ces points qu'il
01:35 nous faut avancer et donc je propose qu'on fasse un texte transpartisan.
01:38 Vous avez raison, dès décembre.
01:40 Mais je note aussi que le gouvernement s'en saisit d'ailleurs aujourd'hui.
01:44 Il y aura un comité interministériel, pardonnez-moi justement de préciser cela, toutes les mesures
01:49 que vous annoncez qui seront peut-être efficaces, c'est encore une fois en décembre.
01:53 Il y a urgence et il y a aussi les moyens, quels sont-ils, pour éviter la psychose qui
01:58 est en train de se développer dans une partie de la population face à ce problème ?
02:01 Beaucoup de choses ont déjà été faites en réalité.
02:03 On a depuis mars 2022 un plan en six axes qui a été développé par les différents
02:10 ministres et qui permet entre autres pour les organismes et les entreprises qui interviennent
02:14 chez vous, avant c'était n'importe quoi.
02:16 On avait du produit chimique, on a des entreprises maintenant certifiées.
02:19 Vous tapez sur internet, vous trouvez ces entreprises, ça, ça a déjà été fait.
02:23 On peut aller probablement plus loin.
02:24 Ça n'empêche pas les cas de se multiplier, monsieur Maillard.
02:25 Mais ça n'empêche pas les cas de se multiplier, c'est pour ça qu'il nous faut une réponse
02:28 et je pense en trois axes que je viens de vous dire.
02:31 Accompagner les familles qui sont impactées et surtout il faut absolument que nous en
02:37 parlions parce qu'il y a une honte sur ce phénomène-là.
02:39 Il y a une honte même internationale puisque les médias, notamment américains, se moquent
02:45 de la France qui serait devenue un pays infesté de punaise.
02:48 Vous savez, à New York, depuis de nombreuses années, je me souviens, en 2010, une énorme
02:54 crise sur les punaises de lit, ça existe partout depuis bien longtemps.
02:58 Il nous faut agir en France.
02:59 Vous dites que vous avez pris quand même le problème, que vous avez en tout cas réagi
03:03 à cette question depuis 2019.
03:05 Ce n'est pas ce que répondent vos opposants, notamment à la France Insoumise, où Mathilde
03:09 Panot, la présidente, votre homologue à la tête du groupe la France Insoumise, affirme
03:13 qu'elle, elle a tiré la sonnette d'alarme à l'Assemblée Nationale dès 2019 et que
03:17 vous n'avez rien fait.
03:18 Mon groupe a déposé deux propositions de loi dès 2019 avec un plan d'action par le
03:25 gouvernement.
03:26 Ce n'est pas vrai.
03:27 Encore une fois, je vous le dis, il y avait beaucoup d'entreprises qui faisaient n'importe
03:30 quoi.
03:31 Nous avons certifié des entreprises et les entreprises sont accessibles directement.
03:34 Quand vous tapez sur Internet, vous avez punaises de lit, entreprises, vous avez les
03:38 labels de certification qui nous permettent d'améliorer depuis quelques mois.
03:42 Il faut quand même passer la vitesse supérieure.
03:44 Il faut passer la vitesse supérieure.
03:45 Le gouvernement s'en saisit, mais le Parlement doit s'en saisir aussi.
03:49 On a des verrous législatifs.
03:50 Il nous faut avancer.
03:51 Le Parlement à l'Assemblée, dans quelques jours, vous allez commencer l'examen du budget.
03:55 Ça ne s'annonce pas très simple.
03:57 Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie et des Finances, a annoncé un déficit qui
04:02 passerait de 4,9 à 4,4 du PIB.
04:05 C'est technique, mais en gros, c'est pour faire comprendre que c'est un budget de crise
04:09 et encore sur des prévisions de croissance qui ne sont pas avérées.
04:13 On est dans un budget d'inflation aussi qui continue à galoper en France.
04:18 Est-ce que vous admettez qu'aujourd'hui, la France traverse une sorte de crise économique,
04:22 en tout cas lorsqu'on regarde son budget ?
04:23 Le budget, c'est un moment sérieux.
04:26 C'est important.
04:27 Il nous faut un budget pour pouvoir financer l'ensemble de nos politiques publiques.
04:31 D'abord, moi, je veux dire que c'est un budget qui est important.
04:34 C'est un budget courageux.
04:36 C'est un budget qui va nous permettre, dans une ambition affirmée, de financer la transition
04:41 écologique.
04:42 On va financer 40 milliards l'année prochaine sur cette transition écologique, 7 milliards
04:47 de plus que cette année.
04:48 On va financer, améliorer encore les rémunérations des enseignants.
04:52 On va accompagner la sécurité, une augmentation sur la sécurité, sur nos armées.
04:56 On va accompagner la justice.
04:58 On a un très bon budget.
04:59 Et vous allez creuser le déficit.
05:00 Mais en même temps, on va être raisonnable, parce que vous l'avez dit, on rentre dans
05:05 une situation économique plus difficile.
05:07 Il nous faut un budget de désendettement aussi.
05:10 Et donc, nous allons avoir une trajectoire sérieuse.
05:12 Nous sommes des gens sérieux et on travaille sérieusement.
05:14 Nous allons nous désendetter moins vite que nos voisins.
05:17 L'objectif des 3% maintenant, il est bien loin.
05:19 Ce n'est pas vrai.
05:20 C'est à la fin du quinquennat.
05:21 Mais lorsqu'on passe…
05:22 2027.
05:23 Vous savez, c'est un effort considérable.
05:24 Vous y croyez.
05:25 On passe de 4,9 cette année à 4,4 l'année prochaine.
05:29 Si tout se passe bien.
05:30 Si la croissance est celle que vous souhaitez.
05:32 C'est notre ambition.
05:33 Et c'est la trajectoire dans laquelle nous nous sommes inscrits.
05:35 Et nous serons à la fin du quinquennat, à 3%.
05:37 On s'y est engagé auprès des Français, auprès de Bruxelles.
05:40 Vous l'affirmez.
05:41 Et c'est une affirmation, bien sûr.
05:44 Sur le plan politique, ce budget, il va faire l'objet, vous le savez, probablement, sauf
05:49 surprise, sauf coup de théâtre de multiple 49-3 pour le faire passer, car vous n'avez
05:53 pas de majorité.
05:54 Est-ce que vous vous y résignez ? Est-ce qu'on va gouverner la France comme ça pendant
05:58 tout un quinquennat, notamment pour le budget qui est la pierre angulaire de l'action
06:03 gouvernementale, sans majorité ?
06:04 Bien sûr, c'est probable qu'il y ait de nombreux 49-3.
06:08 Il nous faut un budget pour qu'on puisse fonctionner.
06:12 L'État a besoin d'un budget.
06:14 Les Français ont besoin d'un budget.
06:15 Vous vous y résignez.
06:16 Et donc, c'est une constatation.
06:18 Qu'est-ce qu'on a ? On a des oppositions qui vont voter une fois de plus contre l'augmentation
06:22 des preuves, qui vont voter contre l'augmentation du budget sur l'écologie.
06:26 C'est ça, la réalité.
06:27 Vous pourriez une solution alternative, par exemple, à droite LR ?
06:28 On a une opposition qui est contre toute évolution, contre tout accord, contre la
06:35 raison.
06:36 Je crois qu'à l'heure actuelle, on aurait besoin d'une opposition qui soit constructive,
06:39 mais qui sache aussi ne pas voter de façon pavlovienne contre un budget, parce qu'ils
06:44 veulent se positionner dans l'opposition.
06:45 Est-ce que vous ne craignez pas pour cette fois-ci que la droite, les Républicains,
06:50 ceux qui ne l'ont pas fait l'an dernier, et ils l'ont menacé, ils en ont brandi la
06:55 menace cet été, votent les motions de censure qui seront déposées après les articles 49.3
07:02 et fassent tomber le gouvernement ? Est-ce que le risque n'est pas plus sérieux qu'il
07:05 ne l'était il y a un an ?
07:06 Je ne le crois pas.
07:08 Pourquoi ?
07:09 Simplement.
07:10 Je ne le crois pas.
07:11 On a eu des affirmations d'Eric Ciotti dessus, mais je ne crois pas.
07:15 Ils n'ont pas intérêt à faire tomber…
07:16 C'est un résumé rétribuable.
07:17 Cet été, ils disaient pourquoi pas.
07:19 Sur un texte marquant, peut-être, mais sur le budget, non, parce qu'ils n'iront pas
07:23 jusqu'au bout.
07:24 Dans la Ve République, les oppositions votent contre le budget traditionnellement.
07:29 C'est comme ça qu'on se positionne dans la majorité de l'opposition.
07:32 Moi, je regrette que dans la situation dans laquelle nous sommes, qu'il n'y ait pas
07:35 des oppositions plus constructives qui disent « on va accompagner les bonnes mesures »,
07:38 et il y a beaucoup de bonnes mesures dans ce budget.
07:40 Sur l'immigration, oui.
07:41 Si vous-même l'avez dit, Sylvain Maillard, sur l'immigration, pourquoi pas une motion
07:48 de censure qui rétablira une majorité ?
07:49 J'attends de voir les Républicains ou Éric Ciotté voter contre des mesures de reconduite
07:54 plus forte à la frontière des clandestins.
07:57 J'attends de les voir là-dessus.
07:58 Votre parti, puisque vous êtes président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale,
08:02 va se réunir en campus à Bordeaux ce week-end pour lancer en quelque sorte la préparation
08:07 des élections européennes.
08:08 Ce n'est pas encore la campagne.
08:09 Est-ce qu'on connaît votre tête de liste ? On sait qu'il y a Stéphane Séjourné,
08:12 le patron de votre parti, qui est intéressé, Clément Beaune, ministre des Transports.
08:16 Vous avez une préférence ?
08:17 Oui, on a plein de talents.
08:19 On a assez de chances d'avoir plein de talents pour porter notre liste.
08:22 Il est trop tôt et je crois que ça n'intéresse absolument aucun Français au début octobre.
08:26 On sait que Jordan Bardella conduira la liste du Ration Grande Nationale.
08:29 Non, mais ça nous intéresse, nous, et c'est normal, mais ça n'intéresse aucun Français.
08:32 Personne ne m'a jamais demandé qui serait la tête de liste.
08:34 On aura une tête de liste, quelqu'un qui nous portera nos idées.
08:38 Vous savez que l'Europe, c'est au cœur, c'est notre ADN.
08:40 Donc c'est une élection extrêmement importante.
08:42 Nous aurons une tête de liste et nous la désignerons au début de l'année prochaine.
08:46 L'Europe, votre ADN, elle semble impuissante aujourd'hui face à un conflit qui touche,
08:50 qui enflamme le continent une nouvelle fois entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
08:55 La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, disait hier soir sur France 2
08:59 que la situation là-bas ressemblait à une épuration ethnique avec la population arménienne
09:04 qui est chassée du Haut-Karabakh par les Arméniens, par les Azeris, pardon, par l'Azerbaïdjan.
09:11 Est-ce que c'est un terme que vous réemployez ?
09:13 Et aussi pourquoi il y a cette timidité de l'Europe ?
09:18 Par exemple Emmanuel Macron qui dit que pour l'instant il n'est pas question de sanctions contre l'Azerbaïdjan.
09:23 D'abord, ce que vivent les Arméniens au Karabakh est une tragédie.
09:27 Oui, c'est une épuration ethnique.
09:28 Ça s'appelle une épuration ethnique.
09:30 Il y avait 120 000 habitants dans le Haut-Karabakh.
09:32 En trois jours, 100 000 sont partis.
09:34 Ça s'appelle une épuration ethnique.
09:36 Qu'est-ce que fait la France ?
09:37 Depuis des mois et des mois, nous essayons de négocier,
09:40 de faire une négociation entre Pachinian et Alief, le leader arménien, et Azeris.
09:47 On voit bien que les Azeris ne tiennent pas leur parole.
09:51 Pourquoi ne pas les sanctionner ?
09:52 Emmanuel Macron a dit hier pas de sanctions.
09:54 Je veux le dire ici.
09:56 Les agresseurs, ce sont les Azeris.
09:57 Les responsables, ce sont les Azeris.
09:59 Pourquoi pas de sanctions comme on a fait pour la Russie ?
10:01 Catherine Colonna est allée mardi à Erevan.
10:06 D'abord, 1. Nous apportons une aide humanitaire immédiate.
10:09 Il y a 100 000 personnes qui arrivent en Arménie.
10:12 Il faut les aider.
10:13 2. Nous avons dit, et ce n'est pas important, qu'il y aura une aide militaire.
10:16 Nous avons permis d'avoir accès à des Arméniens à la facilité de paiement.
10:20 Pas de sanctions contre l'Azerbaïdjan, vous le confirmez.
10:22 Et pour le moment, ce n'est pas le cas.
10:26 Mais il nous faut aller plus loin.
10:28 On va mettre des armes de protection pour les Arméniens.
10:31 On vous a entendu.
10:32 Merci Sylvain Maillard, président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale.
10:35 C'est la suite de Télé matin. Merci beaucoup.