Jeff Wittenberg reçoit François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains aux élections européennes, sur le plateau des 4 vérités.
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00:00 *Musique*
00:10 Merci, bonjour à tous. Bonjour François-Xavier Bellamy.
00:13 Bonjour.
00:14 Vous êtes avec nous ce matin.
00:15 Comment arrive-t-on à défendre ces positions à exister, Maya le disait, dans une campagne polarisée par le combat entre le camp d'Emmanuel...
00:23 *Tousse*
00:24 Excusez-moi, entre le camp d'Emmanuel Macron et le Rassemblement National.
00:27 Mais ça c'est... Pardon, mais c'est ce que vous dites.
00:29 C'est ce que nous on dit, mais on a vu un débat hier très animé.
00:31 Vous y avez d'ailleurs, non pas participé, mais vous avez fait en quelque sorte le débriefing de ce débat.
00:36 On va parler en longueur de vos propositions, mais déjà, est-ce que vous considérez que dans ce duel, il y a eu un vainqueur et un perdant ?
00:43 Le perdant, c'est la démocratie française.
00:45 Parce que la vérité de cette élection, ça n'est pas du tout ce débat entre M. Bardella et M. Attal, qui n'est même pas candidat à l'élection européenne.
00:53 Et moi, je voudrais redire aux Français que la vérité du débat européen, c'est ce qui va se construire demain autour des deux grandes formations politiques qui structurent la vie parlementaire.
01:02 La droite européenne, à laquelle nous appartenons, le PPE, et la gauche européenne, socialiste, incarnée en France par Raphaël Luxemann.
01:09 Ce sont ces deux grands groupes qui s'affrontent au Parlement européen.
01:12 M. Attal, il représente le groupe Renew, qui va perdre beaucoup d'importance dans le mandat qui vient.
01:18 Et M. Bardella, il représente le groupe du Rassemblement national, qui en réalité est totalement absent de la vie parlementaire.
01:26 Donc, le vrai sujet demain, si vous voulez que la France existe au Parlement européen, si vous voulez faire entendre la voix des Français et obtenir les changements en Europe dont nous avons tellement besoin,
01:34 le vrai sujet, c'est de faire en sorte que nous puissions nous renforcer au sein de la droite européenne, qui sera la première force politique en Europe.
01:41 - Pardon M. Bellamy, elle est, comme en France, en déclin. On s'attend à une montée de l'extrême droite dans tous les pays qui vont voter le 9 juin.
01:50 On verra bien ce qu'il en est des partis sociodémocrates ou socialistes, mais vous êtes conscient en tout cas de cette montée des extrêmes droites européennes.
01:57 Et d'ailleurs, Jordan Bardella, le Rassemblement national, doit clarifier ses positions.
02:03 Il l'a fait par exemple avec l'AFD en Allemagne, après les déclarations de son chef de l'AFD sur le soi-disant l'héritage des SS.
02:11 - Mais il le fait parce que le groupe idéal auquel appartient le Rassemblement national est en train de s'effondrer.
02:16 Quel est, Jeff Wittenberg, quel est la formation politique, le groupe politique que tous les sondages disent arriver en tête à la prochaine élection européenne ?
02:24 C'est le PPE, c'est la droite européenne qui n'est pas du tout en déclin.
02:28 - Qui est la formation politique qui aura la majorité autour de la table du Conseil avec les chefs d'Etat et de gouvernement ?
02:36 15 chefs d'Etat et de gouvernement sur 27 appartiennent au PPE. Ils étaient 7 il y a 5 ans.
02:41 Donc la formation politique qui relève la tête partout en Europe, c'est la droite européenne.
02:46 C'est notre formation politique. Et oui, en France, nous traversons des difficultés.
02:49 Mais moi, je veux dire à tous les électeurs de droite de ce pays, n'abandonnez pas, ne baissez pas la tête.
02:53 Parce que vous avez des alliés en Europe et vous serez en Europe la première force politique, la seule qui peut défendre la France et les Français.
03:01 - Donc vous restez combattu, vous restez confiant. Vous étiez hier à Colombay, les deux églises, terre gaulliste s'il en est.
03:07 C'est là qu'est enterré le général de Gaulle. Même là-bas, en Haute-Marne, dans ce département, vous constatez qu'il y a cette progression du RN,
03:16 que vos anciens électeurs, je parle des électeurs du RPR par exemple, votent aujourd'hui pour le parti de Marine Le Pen.
03:22 Comment vous l'expliquez ? Qu'est-ce que vous leur dites à ces électeurs ?
03:25 - Mais je vois bien que la vie démocratique traverse une crise profonde et qu'on voudrait expliquer aux électeurs français que la seule alternative, c'est le Rassemblement National.
03:32 Mais ce que je vois aussi, c'est que quand ils ont besoin d'élus pour agir pour eux, les électeurs choisissent de voter pour notre formation politique.
03:39 J'étais hier à Colombay, les deux églises, un lieu essentiel en effet, avec Nicolas Lacroix, qui est le président du département,
03:45 qui est lui-même issu de la droite et qui représente cette jeune génération qui se lève pour reconstruire une formation politique de droite.
03:53 - Mais je reviens, c'est le RN qui a le vent en poupe là-bas, comme dans pratiquement toute la France rurale aujourd'hui, monsieur Bellamy.
03:58 - Encore une fois, dans les élections qui consistent à agir pour nos départements, pour nos communes, pour nos mairies, à la fin, les français choisissent de faire confiance à des candidats de droite.
04:08 - Localement, mais au niveau national et européen.
04:10 - Et parce que demain, au Parlement européen, ce qui comptera c'est d'agir, c'est de faire les choses.
04:14 Et moi ce que je vois, c'est qu'au bout de 5 ans, il faut tirer les enseignements du mandat qui s'achève.
04:18 Le RN a gagné la dernière élection européenne.
04:21 - Et ça prête, si on en croit les sondages, à triompher lors de celle-ci. C'est dans 15 jours.
04:26 - Les élections sont dans 15 jours et les français vont choisir.
04:28 Moi je voudrais simplement leur dire "Regardez qui a fait quoi. Vous avez fait confiance au RN, vous les avez fait gagner, vous leur avez donné le plus grand nombre de députés.
04:35 Et à la fin, ils n'auront pas bougé une virgule dans un seul texte européen.
04:39 Moi je ne me résigne pas à ce qu'une France qui travaille et qui travaille dur et qui est en colère,
04:44 une France qui a travaillé toute sa vie et qui sait la valeur du travail, confie aujourd'hui sa révolte à des élus qui ne travaillent pas.
04:50 Parce que c'est ça, la vérité du RN. Ils vous font rêver en vous disant "Vivement le 9 juin",
04:55 mais en réalité ils auraient pu commencer avant parce qu'ils avaient déjà 3 fois plus d'élus que nous
04:59 et pourtant c'est nous qui avons mené les combats dont les français avaient besoin sur le nucléaire pour faire baisser les factures,
05:04 pour la protection de nos frontières, pour une écologie qui soit rationnelle et qui serve notre économie.
05:09 Pendant la campagne des élections européennes, les affaires économiques franco-françaises continuent.
05:13 Il faut toujours trouver au moins 20 milliards d'euros pour le prochain budget, celui de 2025.
05:18 Parmi les pistes, M. Bellamy, évoquées par certains députés de la majorité macroniste,
05:23 il y a la désindexation du montant des retraites et des prestations sociales,
05:27 entre ces montants-là et le montant de l'inflation.
05:33 Qu'en pensez-vous ? Puisqu'aujourd'hui il y a une indexation entre ces deux éléments.
05:38 Tout le monde voit très bien ce qui est en train de se passer.
05:40 L'État aujourd'hui est en faillite et les gouvernements d'Emmanuel Macron ont mis la situation de la France dans une véritable fragilité budgétaire.
05:49 Quand tous nos voisins sont en train de se désendetter, le déficit de l'État vient de plonger de 20 milliards, de 16 milliards.
05:55 Donc il faut trouver de l'argent. Et en réalité, il y a deux options.
05:58 Soit on se dit qu'il faut enfin faire des économies et faire baisser le train de vie de l'État,
06:03 soit, comme le gouvernement est en train de le préparer, on veut se défausser sur les Français.
06:07 Parce que c'est ce qu'il va faire en réalité. Tout le monde le voit très bien.
06:10 Les députés de sa majorité sont en train de dire "on va désindexer les retraites".
06:13 Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que des gens qui ont travaillé toute leur vie vont voir leurs pensions diminuer.
06:18 Et ça, c'est le scénario que je refuse absolument.
06:22 Bien sûr, et pourquoi ? Parce que quand vous êtes un salarié,
06:24 moi je sais bien qu'il y a des belles âmes à Bercy qui doivent prendre des tableaux de chiffres et se dire
06:28 "bon ben on va faire des économies, regardez, si on baisse les retraites, parce que c'est ce que ça veut dire,
06:32 on va récupérer la piste d'économie".
06:34 On ne les augmente pas, c'est pas qu'on les baisse, on ne les augmente pas.
06:36 On ne les augmente pas sur une année blanche, par exemple, proposent certains députés de la majorité.
06:40 Mais quand on dit qu'on ne les augmente pas, si l'inflation est importante, ce qu'elle est encore aujourd'hui,
06:44 en fait, on les baisse. On baisse le niveau de vie des retraités.
06:47 Et je sais bien qu'il y a des gens qui doivent se dire "ben c'est facile, on fait comme ça".
06:50 Mais quand vous êtes un retraité, parce que c'est pas la vie réelle, quand vous êtes un retraité,
06:54 contrairement à un salarié, vous ne pouvez pas négocier des augmentations de salaire,
06:57 vous ne pouvez pas travailler en complément de votre emploi.
07:00 - Ce piste qui d'ailleurs n'est pas retenu par le chef de l'État à ce stade.
07:02 - Ça condamnerait à la pauvreté, à la paupérisation,
07:05 beaucoup de gens qui ont travaillé toute leur vie et qui ont travaillé dur.
07:08 Et nous ne laisserons pas faire ça. Et je suis désolé de le dire, mais le chef de l'État dit seulement,
07:12 quand on lit dans la presse, il dit seulement à ses députés "n'en parlez pas si vous ne voulez pas perdre les élections".
07:17 Donc le vrai sujet c'est ce qui va se passer au lendemain de l'élection européenne.
07:20 Et je dis à tous les français qui nous regardent, si vous voulez valider cette trajectoire,
07:23 si vous voulez donner un blanc-seing à la dérive budgétaire d'Emmanuel Macron,
07:27 si vous voulez l'autoriser à augmenter les impôts demain ou à baisser les retraites,
07:30 votez pour Valéry Hayé, votez pour la majorité.
07:32 Mais si vous voulez vous y opposer, votez pour nous.
07:35 Parce que le RN, lui, pour le coup, n'a jamais rien fait pour le pouvoir d'achat des retraités,
07:38 il s'est même opposé à la dernière réforme des retraites, que nous avons soutenue,
07:41 parce qu'elle était nécessaire pour garantir l'équilibre de notre système.
07:44 - Monsieur Benhamin, il nous reste quelques secondes.
07:47 Qu'avez-vous pensé du déplacement d'Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie ?
07:50 Priorité retour au calme, bien sûr. Dialogue qui va peut-être être renoué, ça va dans le bon sens ?
07:55 En quelques mots.
07:57 - Le dialogue est nécessaire, mais il ne doit pas se faire au prix d'un recul de la démocratie.
08:01 Parce que les calédoniens se sont exprimés à trois reprises pour dire qu'ils veulent être français,
08:05 et cela doit être pris en compte.
08:07 On ne doit pas laisser le dernier mot à la violence en reportant les évolutions nécessaires
08:12 après l'accord de Nouméa, ou bien comme le dit Madame Le Pen, en promettant un nouveau référendum,
08:16 ce qui n'a vraiment aucun sens.
08:17 - On vous a entendu ce matin.
08:18 Merci beaucoup François-Xavier Benhamin, tête de liste Les Républicains aux élections européennes.