Israël "en guerre" après une attaque surprise du Hamas, l'Etat français condamné pour le manque de masques, Sarkozy de nouveau mis en examen...
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00:00 (Générique)
00:16 Bonsoir, bienvenue à tous dans cette heure de décryptage et de débat largement consacrée ce soir
00:23 à, bien sûr, cette offensive du Hamas en Israël.
00:26 On va y consacrer la première partie de notre émission avec une question.
00:31 Est-ce que c'est le début d'une nouvelle guerre et peut-elle s'étendre aux pays frontaliers ?
00:36 Nous parlerons aussi de l'État français condamné pour manquement dans la crise Covid
00:41 et de la double mise en examen de l'ex-président français Nicolas Sarkozy.
00:47 Avec moi en studio, comme nous sommes samedi soir, il y a les correspondants de la presse étrangère
00:53 et je retrouve avec plaisir Anna Navarro-Pedro. Bonsoir, vous êtes correspondante pour la presse portugaise.
00:59 Paulo Lévy, correspondant italien à Paris pour l'agence de presse ANSA.
01:04 Richard Verly, correspondant France-Europe du quotidien suisse Blic.
01:09 Bonsoir Laetitia.
01:10 Et Adeline Percette, correspondante pour la RTBS belge et la RTS suisse à Paris.
01:16 Bonsoir Adeline.
01:17 Bonsoir.
01:18 Vous nous accompagnez pendant cette première partie d'émission consacrée à l'offensive du Hamas en Israël.
01:24 J'accueille Frédéric Mettezo. Bonjour.
01:27 Bonsoir.
01:28 On vous connaît bien ici. Bonsoir Frédéric.
01:30 Parce que vous avez été pendant quatre ans correspondant à Jérusalem pour Radio France.
01:34 Vous êtes revenu à la fin de l'été ?
01:36 Tout à fait. J'ai été correspondant jusqu'au mois d'août.
01:39 Vous allez nous aider à mieux comprendre ce qu'il est en train de se passer.
01:42 Bonsoir.
01:43 A tous les cinq, nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
01:47 Ce matin à l'aube, le Hamas a lancé un contre-Israël.
01:53 Son attaque surprise appelée « Déluge Al-Aqsa ».
01:58 Plusieurs milliers de roquettes tirées depuis la bande de Gaza.
02:02 Des infiltrations d'hommes armés sur le sol israélien.
02:06 Des kidnappings de civils, peut-être de militaires.
02:10 C'était une des plus grandes offensives du Hamas depuis plusieurs années.
02:15 Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a réagi vite et a promis des représailles. On l'écoute.
02:24 Nous sommes en guerre. Ce n'est pas une bataille ni une opération mais une guerre.
02:29 Ce matin, le Hamas a lancé une attaque surprise et meurtrière contre l'État d'Israël et ses citoyens.
02:35 J'ai convoqué les chefs de la sécurité.
02:37 J'ai d'abord donné pour instruction de débarrasser les villages des terroristes qui se sont infiltrés.
02:42 Cela a lieu en ce moment même.
02:45 J'ai également lancé un appel aux réservistes pour qu'ils ripostent avec une puissance et une ampleur comme l'ennemi ne l'a jamais vue.
02:51 L'ennemi perd un prix qu'il ne connaissait pas jusqu'à présent.
02:55 En attendant, j'appelle tous les citoyens d'Israël à obéir strictement aux instructions de l'armée et du commandement intérieur.
03:03 Nous sommes en guerre et nous la gagnerons.
03:06 Frédéric Mettezo, je me tourne vers vous parce que, on l'a dit au début de l'émission,
03:10 vous avez été correspondant pendant quatre ans à Jérusalem pour Radio France.
03:14 Est-ce que, selon vous, cette offensive du Hamas est sans précédent ?
03:18 C'est sans précédent.
03:19 Pourquoi ?
03:20 Pour les Israéliens, c'est un peu un choc comparable au 11 septembre aux États-Unis ou au 13 novembre comme nous en France.
03:27 Il y avait déjà eu des tirs de roquettes.
03:29 Mais moi, quand j'ai couvert la précédente guerre à Gaza, ça avait été à peu près 5000 roquettes en dix jours.
03:34 Là, on était à peu près 5000 roquettes tirées depuis Gaza en quelques heures dans la matinée.
03:39 Ensuite, quand des hommes du Hamas ou alors du Hezbollah à la frontière nord rentraient,
03:45 c'était, vous savez, par les tunnels, mais c'était souvent des petits commandos.
03:48 Ils étaient très vite neutralisés.
03:50 Là, on a eu des dizaines et des dizaines d'hommes qui sont rentrés en Israël,
03:54 qui ont pu aller dans des kibbouts, qui ont pu aller dans des villes.
03:57 Ils sont allés toquer aux portes des maisons.
04:00 Ils ont pris les gens et ils les ont ramenés à Gaza.
04:03 Il y a un nombre indéterminé d'otages.
04:05 On est entre trois et trente otages.
04:08 Vous voyez, les chiffres sont encore imprécis,
04:10 mais il y a ce soir des otages civils israéliens à Gaza qu'on est allés prendre là-bas.
04:16 Donc, c'est inédit dans le mode opératoire et c'est aussi inédit, en tout cas depuis 50 ans,
04:22 et la guerre de Kippour, par l'effet de surprise.
04:25 L'armée israélienne a été complètement dépassée.
04:29 Les services de renseignement n'ont rien vu venir, par définition.
04:32 Et donc, on est dans une situation…
04:33 – Ce qui est très étonnant quand même, quand on sait que ces services de renseignement sont à la pointe.
04:37 – Ils le sont la plupart du temps.
04:39 – Qu'est-ce qui s'est passé Frédéric ?
04:41 – Alors, ce qui s'est passé, c'est que d'abord, on voit,
04:43 vu le mode opératoire employé par le Hamas, qu'ils n'ont pas pu préparer ça tout seul.
04:48 On pense évidemment à une aide logistique et technique de l'Iran.
04:52 Ça, c'est une quasi-certitude de tous les analystes avec qui j'ai pu m'entretenir.
04:57 Ensuite, on peut chercher une série de réponses.
05:00 On le sait, il y a une crise politique en Israël.
05:03 Benjamin Netanyahou, qu'on vient de voir, est fâché avec son ministre,
05:06 il est fâché avec son ministre de la Défense,
05:08 parce que le ministre de la Défense n'est pas d'accord avec sa réforme du système judiciaire.
05:12 Le ministre de la Sécurité Intérieure est un élu d'extrême droite
05:16 qui est tellement imprévisible qu'il ne participe pas au briefing de sécurité,
05:20 parce qu'on a peur qu'il aille raconter à l'extérieur ce qui se dit.
05:22 Donc, quand on a un système qui est dysfonctionnel,
05:25 eh bien, on arrive à des dysfonctionnements.
05:28 Dernière chose, c'est Shabbat.
05:30 Et en plus, c'est une grande fête juive qui s'appelle Simchat Torah.
05:34 Donc, le pays tourne un petit peu au ralenti.
05:36 Et j'ajoute qu'un journaliste israélien très bien renseigné, qui s'appelle Ben Kaspit,
05:41 expliquait que beaucoup d'unités de l'armée israélienne
05:44 qui étaient positionnées à la frontière avec Gaza,
05:46 ont été rappelées en Cisjordanie pour protéger les colons israéliens de Cisjordanie.
05:52 Donc, en quelque sorte, on a découvert Gaza pour couvrir la Cisjordanie.
05:58 Voilà les premiers éléments dont on dispose
06:00 qui peuvent permettre de comprendre cette attaque absolument sans précédent
06:04 qu'a fait presque... On est presque à 200 morts israéliens désormais.
06:07 Richard Verlier, est-ce qu'on peut aussi imaginer que c'est une stratégie de la terreur ?
06:11 On les a entendus, ces Israéliens, terrorisés par ce qu'ils voyaient.
06:16 Mais les images, elles sont terribles, comme vient de le dire Frédéric.
06:20 C'est-à-dire que moi, j'imagine qu'en ce moment,
06:22 tous les Israéliens sont devant leur écran de télévision.
06:25 Ils voient toutes ces images.
06:26 J'imagine qu'elles sont pour la plupart diffusées.
06:28 Ce ne sont pas celles qu'ils sont et celles qu'ils ne le sont pas.
06:30 Est-ce qu'il y a une censure ?
06:31 La télé israélienne est généralement sans filtre.
06:33 Voilà. Donc oui, le pays est en état de choc.
06:36 Et la stratégie voulue, c'est bien celle d'assommer par une première offensive.
06:41 Maintenant, la question qui se pose, c'est y aura-t-il une deuxième offensive ?
06:44 Dans le plan du Hamas, est-ce qu'il y a quelque chose qu'on va voir dans les heures qui viennent ?
06:48 Ce n'est pas impossible vu quand même l'état de désarroi, semble-t-il,
06:52 des forces israéliennes face à cette offensive-là.
06:54 Et puis la deuxième chose, c'est que va faire Benjamin Netanyahou
06:57 qui, bien sûr, campe le rôle d'un chef de guerre.
06:59 Mais ce n'est pas parce que vous êtes chef de guerre que, d'un seul coup,
07:01 vous annulez les divisions et les fractures du pays.
07:04 Il y a quand même toute une partie de la population qui ne le considère pas
07:07 comme digne d'être Premier ministre.
07:09 C'est donc un état de vulnérabilité d'Israël.
07:11 Et d'un point de vue tactique, je dis bien tactique,
07:13 c'est parfaitement joué de la part du Hamas.
07:15 Nous continuons évidemment cette discussion tout de suite après le Fil info
07:19 puisqu'il est 20h10.
07:20 Le Fil info, c'est avec Emmanuel Langlois.
07:24 L'état hébreu et la bande de Gaza sont donc de nouveau en guerre
07:27 après le déclenchement tôt ce matin, la nuit dernière,
07:30 d'une offensive militaire surprise et massive du Hamas
07:33 qui a tiré des milliers de roquettes et infiltré des combattants
07:36 en territoire israélien.
07:38 D'après les secours de l'état hébreu, le bilan s'élève à plus de 70 morts,
07:42 des centaines de blessés.
07:44 La branche armée du Hamas, elle, affirme avoir capturé
07:47 des dizaines de soldats ainsi que d'officiers israéliens,
07:52 ce que confirme l'armée israélienne qui, de son côté,
07:55 a riposté par des frappes aériennes sur Gaza
07:58 où des témoins ont entendu de fortes explosions.
08:01 Selon les autorités locales, les Raids ont fait 232 morts
08:05 selon le dernier bilan.
08:06 Les réactions sont nombreuses.
08:08 Les États-Unis, l'Union européenne et de nombreuses capitales européennes
08:11 condamnent avec force ces attaques lancées dans la nuit
08:15 par le Hamas contre Israël.
08:17 Le chef de l'ONU appelle à éviter un élargissement de la confrontation.
08:23 Il annonce une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient.
08:27 Ce sera demain à New York.
08:30 Pour la troisième fois, un mot de sport.
08:32 Consécutif, Tadej Pogacar emporte lui le Tour de Lombardie.
08:35 Le coureur slovéne l'emporte en solitaire devant l'italien Andrea Bagioli
08:40 et l'autre kador slovéne, Primoz Roglic.
08:43 Cette course était surtout la dernière pour Thibaut Pinot,
08:46 le français n'a pas su se mêler à la bataille pour la victoire
08:50 mais ses supporters ont égayé toute la course par des chants et des banderoles à son effet.
08:56 Juste avant le Fil info, Richard Verlis, vous nous avez parlé de ces images
09:10 que nous avons tous vues sur nos téléphones portables
09:13 défilées depuis ce matin, notamment cette image de combattant du Hamas
09:18 qui était monté sur un char, un char de pointe, un char israélien
09:22 et qui faisait des signes de victoire.
09:24 Et puis aussi ces images de corps gisant dans la ville de Zderodt.
09:29 Est-ce que ces images, Frédéric Métézo, vous en aviez l'habitude ?
09:34 Est-ce que c'est aussi l'époque qui veut cette diffusion prolifique d'images ?
09:40 Est-ce que nous sommes dans une guerre de communication ?
09:43 La guerre de communication, oui, on y est déjà depuis plusieurs années.
09:46 On était déjà, il y a quelques semaines, saturés d'images
09:50 mais des images de cette nature, des images de gens du Hamas
09:55 qui prennent des jeeps israéliennes et qui les ramènent à Gaza,
09:59 non, on ne les avait pas vues.
10:00 Des images de casernes attaquées, ça, on ne les avait pas vues du tout.
10:05 Et pour prolonger ce que disait Richard il y a quelques minutes
10:10 sur que peut faire Netanyahou, chef de guerre,
10:13 il vient de proposer en réponse à l'opposition de créer un gouvernement d'union nationale
10:18 que proposait déjà le chef de l'opposition, Yair Lapid.
10:21 Donc il se pourrait qu'il y ait des négociations politiques très importantes
10:24 qui vont se dérouler en Israël.
10:25 Qu'est-ce que ça changerait ?
10:26 Ça changerait, alors c'est une bonne question.
10:29 La question c'est, est-ce que ce gouvernement d'union nationale
10:32 conserverait l'extrême droite religieuse et raciste au pouvoir
10:38 et ferait rentrer le centre et la gauche ?
10:40 Ou au contraire, est-ce que le centre et la gauche feraient sortir l'extrême droite ?
10:43 C'est ça qu'il faut voir dans cette mécanique d'union nationale.
10:47 Mais l'autre élément à avoir en compte, vous parliez d'une éventuelle deuxième opération,
10:52 elle est en cours puisque Tel Aviv est de nouveau bombardée.
10:57 Tel Aviv est de nouveau cible des roquettes.
11:00 Mais les roquettes partent juste pour vraiment se tuer de la bande de Gaza jusqu'à Tel Aviv.
11:07 Le but étant de saturer le dôme de fer qui est le système antimissile,
11:11 le saturer de deux façons, c'est-à-dire qu'il n'y ait pas assez de contre-missiles
11:16 pour interrompre les roquettes et aussi en saturant le système,
11:20 c'est-à-dire en envoyant tellement de roquettes que le calculateur,
11:23 le disque dur du dôme de fer ne peut plus, pour parler simplement,
11:26 ne puisse plus absorber toutes les informations.
11:29 Et donc il y a des roquettes qui tombent.
11:31 Moi j'ai des gens qui me disent "c'est tombé juste à côté de chez moi".
11:34 La communauté internationale a réagi d'une façon, je ne sais pas si vous êtes d'accord,
11:39 mais plutôt unanime. On va écouter par exemple Ursula von der Leyen
11:43 qui est la présidente de la Commission européenne.
11:46 Elle était aujourd'hui à Bordeaux pour le campus du parti présidentiel Renaissance.
11:50 Écoutez-la.
11:52 Je condamne avec la plus grande fermeté l'attaque insensée menée par la Hamas contre Israël.
12:01 Cette violence, ce n'est ni une solution politique, ni un acte de bravoure,
12:20 c'est purement du terrorisme et Israël a le droit de se défendre.
12:26 L'Union européenne se tient aux côtés d'Israël.
12:35 Et chers amis, cette épreuve s'ajoute à la longue liste de défis que nous surmontons ensemble.
12:43 Adine Percept, Israël a le droit de se défendre.
12:49 Oui, qu'est-ce que cela signifie ?
12:51 Effectivement, j'allais dire heureusement qu'Ursula von der Leyen le dit
12:57 et condamne évidemment l'attaque en cours contre l'État d'Israël.
13:02 Maintenant, bien malheureusement, l'Union européenne est un nain diplomatique,
13:07 c'est-à-dire qu'il y a quand même une forme d'impuissance.
13:10 Quand vous condamnez des attaques comme ça, c'est très bien,
13:13 mais face à un pays comme l'Iran, il faudrait pouvoir être capable
13:17 de faire des sanctions qui ressemblent à quelque chose.
13:20 Et pour l'instant, ce n'est pas le cas.
13:24 Face au Hezbollah libanais, ça paraît un petit peu une forme d'impuissance
13:31 comme l'a écrit Richard dans son excellent article aujourd'hui d'Hamblik.
13:35 On va parler de toute façon évidemment du rôle de l'Iran.
13:39 Mais je vais vous poser la question, Paolo Lévy, juste avant,
13:43 on va écouter le président turc Erdogan qui lui a appelé au calme.
13:49 Écoutez-le.
13:50 Au nom de la Turquie, compte tenu des événements qui ont eu lieu en Israël ce matin,
13:57 nous invitons toutes les parties à agir de manière raisonnable
14:01 et à s'abstenir d'agir impulsivement, ce qui augmenterait les tensions.
14:06 Est-ce qu'elle vous a surpris cette réaction du président turc ?
14:11 Ou est-ce que finalement il ne peut pas être sur tous les fronts ?
14:13 On sait que les combattants de l'Azerbaïdjan sont armés par Israël.
14:17 Écoutez, le monde s'embrase dans le sens que déjà,
14:23 il y a une guerre qui dure bientôt depuis deux ans en Ukraine, terrible.
14:30 L'Azerbaïdjan, maintenant Israël, franchement c'est peut-être la guerre de trop.
14:38 On va voir, c'est très difficile aujourd'hui de se faire une idée de ce qui se passe
14:44 et se passera dans les prochaines heures sur le terrain.
14:48 Mais il faut être prudent et en même temps soutenir Israël jusqu'au bout
14:57 parce que quand même les circonstances sont assez dramatiques.
15:03 Même la date, c'est quasiment 50 ans après jour pour jour la guerre du Kippour.
15:11 Il y a des éléments de continuité dans le sens que exactement pendant la guerre du Kippour
15:19 comme aujourd'hui, les Israéliens ont été pris par la surprise
15:23 à un moment où ils étaient en train de fêter à l'époque Kippour, cette fois-ci le Soukott,
15:30 mais en tout cas un jour de Shabbat, etc.
15:33 Et dans les deux cas aussi des failles assez spectaculaires des services de renseignement israéliens
15:43 qui visiblement n'ont pas vu venir une offensive d'une telle envergure.
15:49 La différence, la discontinuité par rapport à il y a 50 ans, c'est le fait qu'à l'époque
15:54 c'était des États arabes qui avaient lancé l'offensive contre Israël,
16:00 alors qu'aujourd'hui c'est une organisation terroriste, le Hamas,
16:05 et donc il faut l'appréhender comme telle, comme une organisation terroriste.
16:12 On va voir Benjamin Netanyahou qu'est-ce qu'il va décider dans les prochaines heures.
16:16 Il est fort probable qu'il lance une offensive totale dans la bande de Gaza.
16:23 Peut-être que vous allez pouvoir nous dire quelque chose.
16:27 La crainte c'est que...
16:30 On va laisser Frédéric Médezo nous dire.
16:32 Cette offensive a commencé puisqu'on approche déjà les 200 morts à Gaza.
16:35 Donc on est à peu près à 200 morts en Israël et 200 morts à Gaza.
16:39 Et c'est vrai qu'Israël a connu des événements tragiques, épouvantables,
16:44 et les civils de Gaza vont connaître à leur tour des moments tragiques et épouvantables sous ces bombes.
16:50 Et où Ursula von der Leyen a un discours de condamnation qu'on peut tout à fait comprendre.
16:56 Il faut le replacer dans une tendance plus longue.
16:59 C'est-à-dire que ça fait 12 ans ou 13 ans, même plus que ça, que le Hamas est au pouvoir à Gaza
17:04 et qu'il est financé par de l'argent du Qatar que laisse passer Israël.
17:08 Parce que d'une certaine façon ça a beaucoup arrangé Benjamin Netanyahou d'avoir le Hamas au pouvoir à Gaza,
17:14 ce qui permettait de couper la Palestine en deux.
17:17 De l'autre côté, l'occupation israélienne continue en Cisjordanie.
17:20 On a eu déjà plus de 200 Palestiniens tués en Cisjordanie depuis le début de l'année.
17:24 Dedans, il y a évidemment des terroristes et des assaillants.
17:28 Il y a aussi des civils, des femmes et des enfants.
17:31 Donc si on ne replace pas ce qui se passe aujourd'hui dans une continuité plus longue
17:35 d'un gouvernement israélien le plus à droite de l'histoire, le plus religieux, le plus raciste.
17:41 Et de l'autre côté, un Hamas qui est un mouvement islamiste, dictatorial, autoritaire, terroriste,
17:48 qui a commis des actes terroristes, mais qui se pose aussi en champion de la résistance.
17:54 Forcément, la propagande du Hamas qui dit "c'est nous les plus forts, c'est nous les vrais guerriers", ça marche.
17:59 On va parler ensuite du rôle du Iran.
18:02 Tout de suite, on va en parler ensemble, chers informés.
18:04 Il est 20h21, c'est l'heure du Fil info avec Emmanuel Langlois.
18:09 Et les réactions internationales qui se multiplient après le déclenchement la nuit dernière
18:12 d'une offensive militaire surprise du Hamas qui a tiré des milliers de roquettes
18:17 et infiltré des combattants en territoire israélien.
18:20 Le bilan s'élève à au moins 150 morts et des centaines de blessés.
18:23 Côté israélien, 200 morts au moins à Gaza où Israël a mené des raids aériens en représailles.
18:29 La branche armée du Hamas, elle dit avoir capturé des dizaines de soldats et d'officiers israéliens.
18:35 Et l'état hébreu qui ordonne ce soir de couper la fourniture d'électricité à la bande de Gaza.
18:40 Parmi les réactions, la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen,
18:44 qui dénonce une attaque insensée.
18:46 "Notre ennemi va payer un prix tel qu'il ne l'a jamais connu",
18:49 promet pour sa part Benjamin Netanyahou, le premier ministre israélien,
18:53 qui invite ce soir les chefs de l'opposition à rejoindre un gouvernement d'union nationale.
18:59 Et puis à l'instar de dizaines d'autres compagnies, Air France suspend jusqu'à nouvel ordre
19:03 sa desserte de Tel Aviv après le déclenchement de cette offensive militaire surprise du Hamas.
19:09 Un mot du rugby d'un Coupe du Monde.
19:11 Les Galoises l'emportent largement sur la Géorgie, 43 à 19 à Nantes.
19:15 L'Angleterre, elle bat les Samoas sur le fil, 18 à 17 à Lille.
19:19 En attendant tout à l'heure à 21h le match Irland-Ecosse et ce sera au Stade de France à Saint-Denis.
19:25 France Info
19:29 20h21, les informés. Laetitia Cruzpa.
19:35 Anna Navarro-Pedro, est-ce qu'au Portugal il y a aussi cette crainte d'une contagion ?
19:41 Parce qu'en France c'est vraiment la question qui se pose tout de suite.
19:44 Est-ce que ce conflit israélo-palestinien va s'élargir ?
19:48 Et aussi de l'importation du conflit sur le sol portugais ?
19:54 Non, pas sur le sol portugais, ça c'est sûr. Il n'y a pas de configuration dans la population portugaise qui permettrait ça.
19:59 Par contre, je vous signale que le Secrétaire Général de l'ONU qui est portugais, Antonio Guterres,
20:04 dès ce matin disait qu'il faut éviter à tout prix une extension, ce n'est pas le mot qu'il a utilisé, mais de ce conflit.
20:12 Parce qu'évidemment on pense tous, ça a été amplement dit au Liban, à une intervention de l'Hezbollah.
20:17 Et puis parce que je m'insurge complètement contre ce mot d'Ursula von der Leyen,
20:22 une action insensée, ce n'est pas insensé, ça c'est de la pensée de Guimauve.
20:27 Ce n'est pas insensé, c'est pensé, ça a été préparé.
20:31 Préparé d'une façon, quand on voit les vidéos des interventions des hommes de Hamas en Israël,
20:38 ce sont des hommes aguerris, ce n'est pas des vanupiés avec une petite calache en main qui vont faire pompon par ici, par là.
20:45 Ils ont été entraînés, entraînés par des militaires, regardez les bien.
20:49 Et dire que c'est insensé, c'est empêcher tout le monde de penser qu'il y a quelque chose de préparé derrière,
20:55 et géopolitiquement ça a un autre sens.
20:57 Excusez-moi, je voudrais juste finir.
20:59 Effectivement on pense tous évidemment à un problème avec les Hezbollah en Liban,
21:04 mais parce que les Hezbollah c'est le bras armé de l'Iran dans la région.
21:08 Et évidemment parce que tous les analystes, à commencer par les analystes israéliens,
21:13 disent que c'est l'Iran qui est derrière, certainement, à confirmer.
21:17 Mais déjà la première hypothèse formulée c'est l'Iran qui est derrière cette intervention,
21:22 parce que d'abord, peut-être d'abord, parce qu'ils veulent empêcher une reprise de relations diplomatiques,
21:30 ou une prise de relations diplomatiques entre normalisation des relations entre l'Israël et l'Arabie Saoudite.
21:37 Et donc changer la configuration géopolitique qui se dessine actuellement en Moyen-Orient.
21:42 Donc ce n'est pas insensé, il y a quelque chose d'autre derrière.
21:46 Vous avez vu comment ils sont armés, comment ils ont pu lancer 5 000 roquettes.
21:49 Gaza a été attaqué par Tsaïkal, peu après Hamas a riposté sur Tel Aviv.
21:57 Ça veut dire qu'il y a quelque chose d'autre qui a été extrêmement bien préparé.
22:00 Hamas sera vaincu, il ne peut pas gagner contre Tsaïkal.
22:03 Mais le mythe d'invincibilité de Tsaïkal aussi et d'Israël est complètement mis à plat.
22:07 Frédéric Métezo, sur le rôle de l'Iran, que pouvons-nous en dire ce soir ?
22:11 Le rôle de l'Iran dans l'assistance qui est fournie au Hamas,
22:16 ça peut être une assistance d'abord économique avec des canaux d'argent.
22:22 Le Hamas s'est retiré du bitcoin, mais on sait qu'il y a d'autres façons de faire des financements.
22:28 Première chose. Deuxième chose, tout ce qui concerne la communication, les communications cryptées.
22:34 L'une des faillites des services de renseignement israéliens,
22:37 c'est évidemment qu'ils n'ont pas pu intercepter toutes les communications autour de ces préparatifs.
22:43 Ça, c'est un signe aussi.
22:45 On sait également que l'Iran peut fournir une aide logistique.
22:50 Il y a de la contrebande d'armes qui rentre à Gaza,
22:52 que l'Iran peut donner tout un tas d'informations dont ses services de renseignement disposent au Hamas.
23:01 Mais évidemment, d'abord, ce qui compte, c'est de faire passer de l'argent,
23:06 de faire passer des moyens pour que le Hamas puisse préparer toutes ses opérations.
23:12 Il faut savoir qu'il y a une partie des chefs du Hamas qui n'est pas à Gaza.
23:15 Ils sont en permanence en voyage. Ils sont tantôt en Turquie, tantôt au Qatar et tantôt à Téhéran.
23:21 Ils vont aussi faire un petit tour à Beyrouth ou à Damas.
23:24 Donc là-bas, ils vont prendre des informations, ils vont collecter des fonds.
23:28 Et évidemment, ils bénéficient des enseignements, du savoir-faire du régime iranien,
23:34 qui n'est absolument pas un régime tendre et qui, au contraire, cherche à déstabiliser toute la région.
23:40 Il l'a fait au Liban avec le Hezbollah.
23:43 Il le fait en Irak, où des milices chiites pro-iraniennes ont été installées dans tout le pays.
23:49 En Syrie, alors, il n'a pas déstabilisé la Syrie, mais il a aidé Bachar el-Assad à reprendre le pouvoir.
23:55 Donc, on sait aussi l'implication de l'Iran au Yémen.
23:59 Donc, c'est effectivement un régime qui a essaimé, même si c'est un régime qui est contesté de l'intérieur,
24:05 qui souffre des sanctions économiques et qui croise aussi des difficultés.
24:09 Il ne faut pas non plus considérer que l'Iran est un régime tout puissant.
24:12 En France, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a annoncé des mesures de renforcement de sécurité,
24:18 notamment autour des lieux de culte.
24:20 Est-ce que, par exemple, en Belgique, on craint aussi cette importation du conflit israélo-palestinien sur le sol belge ?
24:25 Oui, effectivement, parce que contrairement au Portugal, il y a des raisons de craindre exactement la même chose
24:31 que ce que craint Gérald Darmanin ici en France.
24:34 Et notamment à Anvers, qui est une ville où il y a une très forte communauté juive.
24:39 Et dès ce matin, en fait, le bourgmestre a dit "on déploie les forces de l'ordre afin de protéger les intérêts de la communauté".
24:48 Tout de suite.
24:49 Merci beaucoup Frédéric Mettez.
24:51 Merci à vous.
24:52 Merci de nous avoir accompagnés pendant cette première demi-heure.
24:55 Très bonne soirée à vous.
24:57 Merci.
24:58 Mais vous restez avec nous.
24:59 Les informés reviennent tout de suite dans quelques minutes.
25:01 Et pour la deuxième partie des informés, nous reviendrons en France pour parler de la responsabilité de l'État
25:07 pendant la crise Covid et de la double mise en examen de Nicolas Sarkozy.
25:17 Prenez soin de votre santé et de l'environnement en regardant la météo avec le Groupe Vive.
25:22 Groupe Vive, pour une santé accessible à tous.
25:26 Bonsoir à tous.
25:33 Ravie de vous retrouver avec cette situation de blocage anticyclonique qui favorise la remontée d'un air chaud depuis la péninsule ibérique
25:42 portée par un flux de sud.
25:43 Concrètement, côté ciel, pour demain matin, encore beaucoup d'humidité en basse couche sur de nombreuses régions,
25:49 des bancs de brumes et de brouillard qui vont s'évacuer assez rapidement en cours de journée
25:53 et laisser la place vraiment à un dimanche quasi-estival sur l'ensemble du territoire.
25:58 Peut-être un ciel un petit peu plus laiteux près des frontières du nord.
26:01 Dans le détail aussi, des entrées maritimes sur les côtes varoises et le vent d'autant qui va souffler à 50 km/h.
26:07 Mais vraiment, côté température, alors oui, c'est encore un petit peu frais le matin, même si ça remonte par rapport à la veille.
26:12 Mais dans la journée, c'est chaud. Nous aurons des valeurs 8 à 10 degrés au-dessus des températures de référence,
26:18 avec 24 à Nancy, 27 à Paris, jusqu'à 31 degrés pour le sud-ouest.
26:24 Vous avez regardé La Météo avec le Groupe Vive.
26:31 Groupe Vive, pour une santé accessible à tous.
26:36 [Générique]
26:47 Bonsoir à tous, soyez les bienvenus si vous nous rejoignez sur France Info.
26:52 Dans l'actualité, évidemment, cette attaque du Hamas tôt ce matin.
26:57 Une attaque surprise massive en pleine fête juive.
27:00 Des milliers de roquettes tirées vers l'État hébreu, combinées à des infiltrations de commandos.
27:04 L'État hébreu a riposté avec des frappes sur Gaza.
27:06 Le dernier bilan ce soir, au moins 100 morts côté israélien, 198 côté palestinien.
27:12 Les dernières images commentées par Kylian Prévost.
27:14 Il est 7 heures ce matin quand les premiers tirs sont lancés depuis la bande de Gaza.
27:22 Des roquettes par milliers dans le ciel d'Israël, dans une attaque surprise du Hamas qui annonce l'opération Déluge à l'Aqsa.
27:30 Nous avons décidé de mettre un terme à tous les crimes de l'occupation commis par Israël.
27:35 À 100 km de là, dans les rues de Jérusalem, les sirènes retentissent.
27:40 Ces habitants courent se mettre à l'abri. En quelques minutes, les rues de la ville se vident.
27:46 À Tel Aviv, le son d'une explosion.
27:49 À Ashkelon, des voitures en feu.
27:52 Il y a 10 minutes, nous avons entendu une forte explosion.
27:56 Nous étions dans l'abri et nous avons entendu un bruit très fort.
28:00 Tout a volé dans toutes les directions et les voitures ont pris feu.
28:03 Le Hamas affirme avoir tiré plus de 5000 roquettes.
28:08 Quelques heures plus tard sur son canal, il diffuse des vidéos où l'on voit des commandos par dizaines,
28:15 en pleine incursion sur le territoire israélien.
28:18 Ils arrivent par la terre,
28:21 et même par le ciel,
28:25 et déambulent dans les villes.
28:27 Pour la première fois depuis près de 20 ans, le point de passage d'Erez sur la bande de Gaza est brisé.
28:33 Des combattants, mais aussi des civils palestiniens,
28:37 qui par endroits prennent possession de chars de l'armée israélienne.
28:41 Les autorités dénoncent le déclenchement d'une guerre, le ton est martial.
28:46 Le Hamas a commis une grave erreur ce matin, en lançant une guerre contre l'État d'Israël.
28:51 Les troupes de Tsaïl combattent les milices partout.
28:54 J'appelle tous les citoyens d'Israël à suivre les consignes de sécurité.
28:58 L'État d'Israël gagnera cette guerre.
29:01 Les combattants du Hamas avancent,
29:03 et affirment avec des vidéos la prise d'otages de soldats israéliens qu'ils ramènent dans la bande de Gaza,
29:09 où les habitants célèbrent l'opération.
29:12 Ceux qui vivent près des frontières avec Israël ont fui vers le centre, craignant les représailles.
29:19 En début d'après-midi, la réposte israélienne commence.
29:22 La bande de Gaza est bombardée en cascade, comme le montrent ces images de l'armée.
29:27 Les frappes aériennes par dizaines ne laissent que des champs de ruines.
29:31 Les Gazaouis inspectent les dégâts au milieu des débris.
29:34 C'est le prix à payer, cela ne nous pose aucun problème,
29:38 même si les Israéliens nous bombardent tous les jours,
29:41 et que nous et nos familles devons dormir dans la rue.
29:44 Une contre-offensive puissante.
29:46 50 ans presque jour pour jour après le déclenchement de la guerre du Kipour,
29:50 qui fait désormais craindre une escalade de violence.
29:53 Attaque fermement condamnée par Emmanuel Macron et par la communauté internationale.
29:58 Il y aura demain une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.
30:02 Voilà ce que l'on pouvait dire ce soir sur la situation au Proche-Orient.
30:06 Vous restez avec nous à suivre les informes.
30:08 Et belle soirée sur France Info.
30:10 (Générique)
30:24 Dans cette deuxième partie des informés,
30:26 nous allons débattre de la condamnation de l'État français dans le monde d'après la crise Covid,
30:32 et de la double mise en examen de Nicolas Sarkozy.
30:35 Je suis toujours en compagnie de nos confrères, de nos consoeurs de la presse étrangère.
30:39 Anna Navarro-Pedro, correspondante de la presse portugaise.
30:43 Adeline Percept, correspondante de la RTBF et de la RTS.
30:46 Paolo Levi, correspondant italien pour l'agence de presse ANSA.
30:50 Et Richard Verli, correspondant France-Europe du quotidien suisse Blic.
30:54 Alors je vous propose, chers informés, de débattre maintenant de la condamnation
30:58 de l'État français, tenu responsable par la justice administrative
31:03 dans la constitution d'un stock de masques insuffisant.
31:07 Insuffisant, avant l'épidémie de Covid-19.
31:12 L'État a été condamné à indemniser des familles de victimes,
31:16 notamment celle d'un médecin qui exerçait à la Courneuve,
31:20 qui est décédé en avril 2020, parce qu'il n'avait pas de masque, dit la famille.
31:25 On va écouter la réaction du sénateur écologiste de Paris, Bernard Jomier,
31:31 qui était aussi rapporteur de la commission d'enquête sur la gestion du Covid-19.
31:36 Il a réagi ce matin sur France Info.
31:38 En début d'une telle pandémie, il est normal qu'il y ait des hésitations.
31:43 Il ne faut pas vouloir réécrire les faits et juger au tribunal de l'histoire.
31:48 Mais il y a un autre fait qui est indéniable et que nous avons aussi établi et prouvé,
31:54 c'est qu'en mars 2020, l'État savait que les masques étaient utiles,
31:59 savait qu'il n'en avait pas assez et a mis en place une stratégie
32:04 pour dissimuler cette pénurie par le mensonge.
32:07 Je rappelle qu'une trentaine de familles s'étaient portées,
32:12 en partie civiles, contre l'État français, s'étaient portées plaignantes.
32:16 Est-ce qu'en Italie, qui a été aussi sévèrement touchée par le Covid-19,
32:21 il y a eu la même réaction populaire ?
32:23 Est-ce que les Italiens se sont retournés contre les gouvernants ?
32:28 Écoutez, pas sur la question des masques, plutôt sur la question des vaccins.
32:33 Il y avait beaucoup d'antivax qui se sont retournés contre le gouvernement
32:38 et contre les gouvernants pour le vaccin obligatoire.
32:43 En revanche, pour les masques, c'était plus difficile de se retourner contre.
32:48 Disons que l'Europe entière a été prise de court par cette crise.
32:52 C'est comme si un météorite qui nous est arrivé de Chine
32:56 nous est tombé en février, improvisement, sur le dos.
33:00 Donc, il fallait réagir.
33:02 Moi, pour avoir la chance de vivre entre les deux pays,
33:06 je dois avouer que l'Italie a été beaucoup plus virtuose que la France.
33:11 Virtuose ? Pourquoi ?
33:12 Parce que très rapidement, toute la population a été équipée de masques.
33:18 C'était très facile d'acquérir des masques de partout.
33:23 Alors qu'en France, c'était un peu un diesel.
33:27 Ça a mis du temps.
33:28 Moi, je parlais avec mes parents en Italie.
33:32 Je les regardais avec le Skype et tout.
33:37 Eux, ils étaient tous équipés.
33:39 Je leur disais « Mais vous avez trouvé où ces masques ? »
33:41 « Envoyez-moi des masques ! »
33:43 Et nous, on était avec les bandanas parce qu'on avait du mal.
33:47 Aussi, après mars, avril, mai, l'Italie, à un certain moment,
33:51 a arrêté de mettre ce petit masque très léger.
33:55 En France, en revanche, ça a perduré pendant des années.
33:58 En Italie, mois de mai-juin, tout le monde avait le FP3,
34:04 qui était le gros masque qui garantissait 100% en protection
34:09 et aussi en évitant de contagier les autres.
34:12 Alors qu'en France, le FP3, on ne l'a quasiment jamais vu.
34:15 Anna Navarro-Pedro, est-ce qu'au Portugal,
34:18 on peut comprendre cette condamnation de l'État français ?
34:21 Écoutez, ça nous avait surpris une porte-parole du gouvernement
34:25 qui disait qu'elle ne savait même pas comment mettre un masque,
34:27 que ce n'était pas utile, etc.
34:30 Ça nous a surpris des décisions de plus haut niveau.
34:34 On va au théâtre, on vit normalement,
34:38 et puis après confinement, il ne faut pas voir,
34:40 il ne faut même pas passer Noël avec les grands-parents.
34:43 Il faut que l'un soit dans la cuisine et l'autre dans le séjour, etc.
34:45 Il y avait des choses qu'on trouvait ridicules.
34:47 Ce qu'on disait chez nous, mais tout le monde était,
34:49 comme disait Paulo, tout le monde était dans la même situation,
34:51 on ne savait pas quoi faire.
34:52 Au Portugal, le gouvernement a dit, écoutez,
34:54 on ne sait pas ce que c'est que tout cela, où on va aller.
34:57 On va redresser les manches, on va faire notre milieu tous ensemble,
34:59 et on va essayer de s'en sortir tous ensemble.
35:01 Ce n'était pas le même état d'esprit.
35:03 Il n'y avait pas ce dirigisme, ce côté normatif qu'on a trouvé en France,
35:07 avec des contradictions évidentes.
35:10 Et c'est le mensonge, le mensonge d'État qui est puni par un tribunal.
35:14 Vous savez, en France, on vous dit toujours,
35:15 vous ne gagnerez jamais un procès contre l'État.
35:17 Eh bien là, apparemment, quelqu'un l'a gagné maintenant,
35:21 contre l'État français, et c'est ce mensonge-là
35:23 qui ne passe pas dans la population.
35:25 Vous êtes d'accord, Richard Verlier, avec ce mot "mensonge" ?
35:28 Non, pas avec le mot "mensonge", mais en revanche,
35:31 je pense que cette décision de justice,
35:33 elle se comprend à l'aune des mots qu'avait employé Emmanuel Macron.
35:37 Alors ça nous ramène, on vient de parler de guerre dans d'autres circonstances,
35:40 mais rappelez-vous, à partir du moment où Emmanuel Macron dit,
35:44 "Nous sommes en guerre contre le virus",
35:47 ça suppose que l'État est prêt à déployer des moyens
35:49 qui correspondent à une guerre.
35:51 Or, on s'est aperçu que l'État français n'était pas prêt à cette guerre,
35:54 voire d'une certaine manière qu'il refusait de mener bataille,
35:57 parce qu'il y avait aussi tous les problèmes de dysfonctionnement
36:00 entre les agences de santé, etc.
36:02 Donc moi, je veux voir dans cette décision de justice,
36:04 qui, vu de Suisse, surprend, ça ne viendrait pas à l'idée
36:07 d'un citoyen suisse de traduire l'État en justice
36:11 pour défaillance de masque.
36:12 Parce que, je dirais, on a compris à l'époque
36:15 qu'il y avait une défaillance collective.
36:16 Mais encore une fois, à partir du moment où le chef de l'État lui-même disait,
36:19 "Nous sommes en guerre", alors vous êtes en droit d'exiger de votre pays
36:22 qu'il se comporte comme tel.
36:24 Et je pense qu'une décision comme ça, elle peut avoir un bon côté,
36:27 c'est-à-dire obliger l'État et ceux qui le tiennent,
36:29 ceux qui le dirigent, à prendre dans le futur
36:32 davantage de mesures de prévention,
36:34 et surtout à cesser leur guéguerre interne.
36:36 Moi, j'ai lu, je viens de terminer le journal d'Agnès Buzyn,
36:40 qui était ministre de la Santé au moment du début de la pandémie.
36:43 Elle vient de sortir son journal.
36:44 Son livre.
36:45 Et vous comprenez qu'il y avait des guerres entre personnes,
36:49 il y avait des guéguerres entre administrations.
36:51 Et donc, si ça, ça a retardé à la fois la question des masques et autres,
36:55 il est normal qu'à un moment donné, il y ait une sanction.
36:58 Comme ces gens ne se sanctionnent pas entre eux,
37:00 c'est la justice qui les sanctionne.
37:01 Et nous allons continuer, évidemment,
37:03 de débattre de cette condamnation de l'État français.
37:05 Ce sera tout de suite, après le Fil Info,
37:07 de 20h40 avec Emmanuel Langlois.
37:10 - Des dizaines de vols internationaux annulés
37:13 ce week-end vers Tel Aviv,
37:15 quelques heures après le déclenchement la nuit dernière
37:18 d'une offensive militaire massive et surprise du Hamas,
37:21 selon les secours israéliens.
37:23 Le bilan s'élève ce soir à plus de 150 morts,
37:25 des centaines de blessés.
37:26 Il y a 232 victimes à Gaza,
37:29 où l'État hébreu a mené en représailles un raid aérien.
37:32 Le mouvement islamiste, lui, affirme avoir pris en otage
37:35 des dizaines de soldats et d'officiers israéliens.
37:38 Et puis, selon un porte-parole de l'armée,
37:40 les troupes israéliennes restent engagées,
37:42 alors qu'il est dans des combats dans 22 endroits.
37:45 Ce soir, une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU
37:48 sur la situation au Moyen-Orient,
37:50 ce qui viendra dès demain dimanche à New York.
37:53 En déplacement à Toulouse,
37:55 le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
37:57 lui a demandé au préfet de renforcer la protection des lieux
38:01 communautaires juifs, même situation en Allemagne.
38:04 Voilà qu'on souhaite offensive du Hamas en France.
38:08 Et alors que l'affluence s'annonce forte
38:10 en ce premier week-end d'octobre sur le littoral atlantique,
38:13 en particulier grâce à des températures toujours estivales,
38:16 la préfecture de Charente-Maritime met en garde
38:18 et lance un appel à la vigilance.
38:20 Elle déconseille de se baigner sur cinq plages,
38:23 autour de la Palmyre et sur l'île d'Oléron,
38:26 à cause du risque de bahine,
38:28 ces courants forts qui peuvent emporter les baigneurs vers le large.
38:32 France Info.
38:34 20h, 21h, les informés.
38:39 Laetitia Crupa.
38:41 Adeline Percept, comment comprendre cette décision
38:45 de la justice administrative contre l'Etat français,
38:48 alors que nous sommes peut-être au début d'une nouvelle reprise
38:52 de l'épidémie de Covid-19 ?
38:54 On voit les nombres de cas augmenter.
38:57 Quel est le message envoyé quand on dit à l'Etat
39:00 "vous avez manqué à votre devoir de protection du peuple français" ?
39:05 Moi, je pense que la judiciarisation,
39:08 elle arrive quand le débat démocratique est grippé.
39:12 Et je pense que pendant le Covid, en fait,
39:17 il n'y a pas eu de débat.
39:19 D'ailleurs, à certains, un nombre de fois,
39:22 il y a eu une volonté des députés d'essayer de débattre
39:25 sur les mesures prises et ça n'a pas fonctionné.
39:28 Donc c'est vrai un peu dans tous les pays.
39:31 Par exemple, en Belgique, il y a eu une plainte pénale
39:34 contre Ursula von der Leyen pour avoir commandé
39:37 des vaccins à Pfizer en trop grand nombre,
39:40 selon le plaignant.
39:42 C'est-à-dire que la Belgique s'est retrouvée avec 62% de vaccins
39:46 en plus de ce qui était nécessaire.
39:49 Et que, selon le plaignant, cela a plombé les finances de l'Etat belge.
39:53 Donc, vous voyez, c'est...
39:55 Il a gagné ce procès ou c'est en cours ?
39:57 C'est en cours.
39:58 Mais c'est pour vous dire que je pense que
40:01 la situation, si vous voulez, où Ursula von der Leyen
40:04 commande par SMS qu'ensuite, elle aurait effacé
40:08 des vaccins à Pfizer,
40:11 c'est en gros une demande de transparence, en fait,
40:15 de la part des gens qui entrent dans une bataille juridique.
40:19 C'est une demande de transparence,
40:21 d'arrêter un petit peu, d'essayer de mettre la poussière sous le tapis.
40:24 Vous l'avez évoqué, Anna, tout à l'heure, assez rapidement,
40:27 mais il faut se souvenir quand même de C-Bet NDI,
40:30 en interview chez France Inter, en train de nous dire
40:33 "Ah ouais, je ne sais pas mettre un masque".
40:36 Enfin, vous voyez, il y a eu quand même des choses à l'époque
40:38 qui n'étaient pas claires du tout.
40:40 Et au final, on arrive...
40:42 Et qui a finalement eu pour conséquence aussi d'augmenter la défiance des Français.
40:46 Justement, moi, je ne mettrais pas sur le même plan
40:48 les accusations portées contre Ursula von der Leyen
40:51 qui sont liées non seulement à la fourniture de vaccins,
40:54 mais au fait que son mari travaillait pour une société liée à Pfizer.
40:58 - Tu parles de la plainte pénale. - C'est une polémique qui se poursuit.
41:01 Là, on est sur des masques.
41:03 Et les masques, très franchement, c'était un problème d'impréparation
41:05 et d'absence de stock.
41:07 À partir du moment où on a commencé à produire des vaccins,
41:09 il y avait des enjeux industriels.
41:11 Après, on verra ce que ça donnera, mais je ne les mettrais pas sur le même plan.
41:14 - Oui, mais gouverner, c'est prévoir.
41:16 Il n'y avait pas assez de stock de masques, en réalité,
41:18 pour des mesures d'économie, de Bercy ou de ministères,
41:20 je ne sais pas qui a vraiment pris ces mesures.
41:23 Mais sachant qu'il y a des avertissements tout le temps, régulièrement, de l'OMS,
41:29 disant qu'il y a une risque d'épidémie très grave
41:33 et que les masques seraient un outil important
41:36 pour éviter la propagation d'un virus ou d'une maladie quelconque,
41:41 eh bien, on aurait dû peut-être prévoir, l'État aurait dû faire sa part
41:45 et prévoir d'avoir un stock suffisant,
41:47 ne serait-ce, parce que là, on parle en plus des soignants qui ont été empêchés,
41:51 parce que ce cas-là, c'est spécifiquement celui d'un médecin décédé,
41:54 et donc des soignants qui ont été empêchés.
41:56 Je me souviens d'avoir une consultation avec un médecin
41:59 qui était couvert de sa poubelle avec deux, trois trous.
42:02 - Au Portugal ?
42:03 - Ici, en France.
42:04 - En France.
42:05 - Et qui désinfectait son cabinet à l'eau de javel entre chaque personne
42:09 et qui avait un truc énorme servant de masque pour se protéger un peu.
42:13 Donc, oui, il y a peut-être une faillite de l'État.
42:16 Ce qui aurait peut-être été plus simple de reconnaître de la part des gouvernants
42:20 et qui, je pense, n'aurait peut-être pas laissé la place à une plainte pareille.
42:25 - Paolo Lévy, un dernier mot sur le sujet, avant de passer sur...
42:28 - Non, il y a eu une faille.
42:29 Il y a eu vraiment quelque chose, parce que moi, je m'en souviens très, très bien.
42:33 J'ai vu sur Internet, heureusement, une vidéo d'un général de l'armée américaine
42:39 qui nous apprenait à utiliser un bandana et de le mettre,
42:42 tellement on ne trouvait pas de masque dans le 18e arrondissement de Paris.
42:46 - Je l'ai vu, je l'ai vu aussi.
42:48 - J'étais en communication avec toute ma famille en Italie.
42:51 Ils me regardaient comme un martien. Ils disaient « Mais t'es où, là ? »
42:54 Ils avaient des boîtes comme ça de masques de partout.
42:57 Donc, il y a eu vraiment une faille. Il y a eu quelque chose.
43:00 C'est hors de discussion.
43:02 - Allez, on change de sujet et on va parler de la double mise en examen
43:07 de l'ex-président français Nicolas Sarkozy
43:10 dans l'enquête sur de possibles manœuvres frauduleuses
43:12 pour le disculper des soupçons de financement libyens
43:15 de sa campagne présidentielle en 2007.
43:18 Aujourd'hui, alors qu'il était en signature de son dernier livre,
43:22 le deuxième tome de ses mémoires, à Neuilly,
43:26 une personne a tenté de lui demander une réaction.
43:29 C'est inévitable, puisque cette double mise en examen est toute récente.
43:34 On va écouter comment Nicolas Sarkozy a réagi.
43:38 - Je ne comprends pas le terme « s'afficher ».
43:42 Je suis un Français qui habite en France, qui écrit des livres.
43:48 Il y a des centaines de personnes qui veulent que je le signe.
43:51 Je ne m'affiche ni je ne m'expose.
43:54 Je fais ce que j'ai toujours fait, partager des souvenirs,
43:59 des réflexions, de l'amitié avec des gens qui ont tenu à venir
44:04 pour plusieurs centaines aujourd'hui.
44:06 Ça n'a rien à voir avec l'emploi du temps de la semaine de cette semaine
44:11 ou l'emploi du temps de la semaine suivante.
44:13 - C'est un peu laborieux, mais Richard Verli, il vote en touche.
44:17 L'ex-président, impossible de faire autrement ?
44:20 - Oui, alors on va voir comment il se comporte dans les jours à venir.
44:23 Jusqu'à maintenant, sa stratégie a toujours été la même.
44:25 C'est de crier à son innocence.
44:27 J'emploie le mot « crier » parce que c'était presque ça.
44:30 Et bien évidemment, de dire à la France entière
44:33 « je ne suis pas corrompu, je suis injustement accusé,
44:36 les juges ont retourné tout ce qu'ils pouvaient faire contre moi,
44:40 ils ont gardé tout ce qu'ils pouvaient », etc.
44:42 Là, on a quand même l'impression que la stratégie n'est plus la même.
44:46 Il est en grande difficulté.
44:48 La réalité, c'est qu'il est dans la nasse judiciaire.
44:51 Et pour un président de la République française,
44:54 dans un pays où tout est centralisé, tout remonte au sommet,
44:57 moi je pense que c'est un très mauvais exemple.
44:59 Bien évidemment, il y a la présomption d'innocence, il faut le redire.
45:03 Mais pour la République, pour la confiance de la population dans ses dirigeants,
45:07 c'est très grave.
45:09 Et bien sûr, il peut dire qu'il y a des centaines de gens
45:11 qui viennent faire signer le livre, c'est vrai,
45:13 il reste populaire dans l'opinion.
45:15 Mais par contre, l'héritage Sarkozy, pour moi,
45:18 est irrémédiablement teinté par ses affaires judiciaires.
45:22 J'ai envie de vous entendre sur ce feuilleton, finalement,
45:25 qui agite la chronique médiatique et politique en France, évidemment,
45:30 avec les accusations, les rétractations de l'homme d'affaires franco-libanais,
45:34 Ziad Taqieddine.
45:36 Bon, ça fait quand même quelque temps que cette histoire dure.
45:39 Est-ce que par exemple en Belgique, est-ce que par exemple en Italie,
45:41 au Portugal, en Suisse, est-ce qu'on parle de ce feuilleton sarkozyen ?
45:46 En Italie, oui, en partie, dans le sens que
45:51 ce qui intéresse beaucoup les Italiens, c'est surtout les raisons
45:56 de cette intervention en 2011 en Libye,
46:00 qui reste quand même une intervention avec plein de points d'ombre.
46:06 Et aujourd'hui, les Italiens, d'un côté, bien sûr,
46:10 il y a la satisfaction d'avoir abattu un tyran, c'est-à-dire Gueddafi,
46:15 mais de l'autre, la situation sur le terrain ne s'est guère améliorée.
46:20 Le pays est en proie au désordre et au chaos absolu.
46:25 Ça a contribué aussi à alimenter cette crise terrible liée aux flux migratoires.
46:32 Donc, les Italiens regardent à cette question,
46:38 surtout derrière le prisme libyen.
46:42 Est-ce que Sarkozy, il a voulu à tout prix y aller de cette façon-ci,
46:46 précipité, etc., pour quelque part défendre des casseroles
46:51 ou des secrets qu'il avait avec Gueddafi,
46:54 ou est-ce qu'il y avait vraiment une volonté ?
46:57 La question se pose. Donc, ça, c'est l'aspect qui est le plus intéressant.
47:02 Après, nous, on est habitués aux feuilletons judiciaires.
47:05 Vous n'êtes pas sans savoir que nous avons eu notre Premier ministre,
47:08 Silvio Berlusconi, qui, pendant 20 ans, a gouverné plus ou moins
47:12 la vie politique italienne, qui, pendant toute sa carrière,
47:16 a été objet de poursuites judiciaires.
47:19 D'ailleurs, les deux, qui ont beaucoup de points en commun,
47:22 mais aussi des différences, un des points en commun,
47:25 c'est le fait qu'ils ont toujours attaqué la magistrature,
47:28 chose qu'a, par exemple, renforcé Berlusconi en Italie.
47:32 Quand il se posait en victime, ils obtenaient encore plus de votes.
47:36 Sarkozy, aussi, à l'époque, il était…
47:39 Il a abandonné la vie publique, donc il est dans une position
47:42 un petit peu plus confortable, au moins de ce point de vue-là,
47:45 mais on va voir.
47:46 – Vous avez beaucoup de choses à dire, chers informés.
47:48 Nous sommes un peu en retard, pardon, pour le Fil info de 20h50
47:51 avec Emmanuel Langlois.