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Les informés du 11 novembre 2024

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00:00Générique
00:0920h21, les informés, Agathe Lambret, Jean-Rémy Baudot.
00:14Bonsoir à tous, bienvenue dans les informés du soir.
00:16Votre rendez-vous de décryptage de l'actualité
00:19et votre rendez-vous de débat, c'est à suivre sur France Info,
00:22la radio et sur le Canal 27 de la TNT.
00:24Bonsoir, Agathe Lambret.
00:25Bonsoir.
00:25On parle de quoi ce soir ?
00:26Plans sociaux et appels à la grève en cascade,
00:29L'exécutif s'attend à un automne rouge sur le front social.
00:33Pour quelles raisons peut-on geler les plans sociaux ?
00:36Un budget de rigueur est-il possible au moment où les usines ferment ?
00:41C'est probablement le match le plus sensible de l'année.
00:44France-Israël jeudi au Stade de France.
00:47Dispositif de sécurité hors normes et un président qui assistera au match.
00:52Est-ce la bonne décision ?
00:54Fallait-il annuler cette rencontre comme le réclamaient des Insoumis ?
00:59Et puis régime autoritaire, pays dépendant très largement des énergies fossiles.
01:04Le boycott s'imposait-il pour la COP29 ?
01:08Conférence pour le climat qui s'ouvre aujourd'hui en Azerbaïdjan.
01:12Que change le retour de Donald Trump au pouvoir ?
01:14Et comment expliquer la montée du climato-scepticisme en France aussi ?
01:18Et pour en parler, nos informés.
01:20Corinne Leïc, journaliste à l'Opinion,
01:22auteur notamment de Président Combrioleur chez Fayard.
01:25Patrice Moyon, chroniqueur économique et social, éditorialiste à Ouest-France.
01:29Lilian Allemagna, rédacteur en chef adjoint à Libération, chargé du service France.
01:34Et puis Mickaël Darmon, éditorialiste à Evencat News.
01:37Merci à tous les quatre d'être en plateau ce soir avec nous, les informés, c'est parti.
01:43Et on commence Agathe avec les fronts sociaux qui se multiplient pour le gouvernement.
01:47Oui, après les plans sociaux chez Michelin, chez Auchan,
01:50les appels à la grève se multiplient.
01:53Jeudi dans les aéroports, les agriculteurs ensuite prendront le relais.
01:58Et puis tous les syndicats de la SNCF ont déposé un préavis de grève la semaine prochaine.
02:03Notamment, enfin, les fonctionnaires aussi sont mécontents.
02:08Sur le front de l'emploi, le gouvernement ne s'attend pas non plus à une accalmie.
02:12Écoutez Marc Ferracci, ministre de l'Industrie, c'était sur France Inter ce week-end.
02:17Des annonces de fermeture de sites, il y en aura probablement dans les semaines et les mois qui viennent.
02:21Je ne vais pas donner des chiffres, mais évidemment que ça va se compter en milliers d'emplois.
02:25On ne peut pas les évaluer précisément.
02:27Pourquoi on ne peut pas les évaluer précisément ?
02:28Parce que sur chaque dossier, on se bat.
02:30Au moins 150 000 emplois sont-ils menacés, comme alerte la CGT.
02:35Comment expliquer ce retournement de conjoncture ?
02:39Est-ce le retour du chômage de masse ?
02:41Corinne Laïc, dans les échanges que vous avez avec les membres du gouvernement,
02:43est-ce qu'ils s'attendent à un automne un peu compliqué, un petit peu chaud ?
02:47De manière générale, les gouvernements redoutent toujours un automne chaud,
02:50d'autant qu'il y a une accumulation des dossiers avec des origines diverses,
02:54tant sur le front du public que du privé.
02:57Mais ils sont assez démunis sur les réponses qu'ils peuvent apporter.
03:01Parce que ce qu'on a entendu jusqu'à présent, c'est Marc Ferracci, ministre de l'Industrie,
03:05ou Astrid Panossian-Bouvet, ministre du Travail, dire qu'ils allaient s'efforcer
03:09que les plans sociaux soient le mieux ficelé possible
03:12pour éviter trop de dégâts concernant les salariés.
03:16Astrid Bouvet-Panossian dit qu'elle va maintenir la politique de l'offre,
03:19c'est-à-dire la politique fiscale, la politique d'allègement.
03:22Alors, il y a évidemment un problème de contradiction entre la nécessité
03:28qu'il y aurait dans une conjoncture actuelle de maintenir les baisses de charges
03:31des cotisations sociales et l'intention du gouvernement Barnier
03:35de les réduire partiellement pour faire des économies.
03:39Voilà, ils veulent maintenir la politique de l'offre, accompagner au mieux les salariés,
03:42mais ils ne détiennent pas la potion magique
03:46pour empêcher les sinistres dans le domaine du privé.
03:50Ils ont davantage la main dans le public, mais ça coûte très cher.
03:54On pense par exemple à la SNCF, le conflit qui est en cours.
03:58S'il devait se solder de manière positive, il se soldera probablement
04:02par de nouvelles concessions salariales au syndicat.
04:06Lilian Allemagnat, Libération, vous la voyez cette fin d'année difficile ?
04:12Oui, d'autant plus qu'elle était déjà prévue,
04:14c'est-à-dire que la CGT alerte depuis le printemps sur les plans sociaux qui s'accumulent.
04:22La Banque de France a parlé en septembre de 64 000 défaillances d'entreprises.
04:27Alors là-dedans, il y a beaucoup d'autres entrepreneurs.
04:29Il faut prendre aussi ces chiffres avec des pincettes,
04:32mais le gouvernement ne découvre pas ces difficultés.
04:37On en parlera sûrement tout à l'heure, mais on n'entend plus parler de plein emploi
04:40dans la bouche d'aucun ministre.
04:41Et je crois que ce n'était pas du tout dans le discours,
04:45la déclaration de politique générale de Michel Barnier non plus.
04:48Emmanuel Macron et le gouvernement de Michel Barnier sont face à une difficulté.
04:54C'est que là où ils pouvaient s'appuyer un peu sur un bilan,
04:57c'est-à-dire l'emploi, le chômage qui baisse, les investissements qui reviennent,
05:02la réussite, disait-il, de cette politique de l'offre,
05:04on voit aujourd'hui que quand les difficultés économiques mondiales reviennent,
05:10même cette politique-là ne marche pas.
05:12Patrice Moyon, vous pensez qu'Emmanuel Macron a fait d'une certaine manière
05:16le deuil de cette promesse du plein emploi ?
05:19Alors, il y a un paradoxe français, c'est-à-dire qu'effectivement,
05:22on assiste à une remontée du chômage, mais parallèlement,
05:25il y a un certain nombre de métiers qui restent sous tension.
05:27Il y a plusieurs centaines de milliers d'emplois qui ne sont pas pourvus.
05:29Donc ça, c'est aussi, ça reste une question.
05:32Et puis, je ne pense pas que la France doive renoncer au plein emploi.
05:38Et de la même manière que la politique de l'offre a quand même montré,
05:43elle a quand même apporté un certain nombre de succès.
05:46Et ça ne veut pas dire qu'il faut y renoncer,
05:48puisque cette politique de l'offre, elle a quand même permis,
05:51dans un premier temps, de stabiliser la chute des emplois dans l'industrie,
05:54puis de créer depuis 2017, 130 000 emplois dans l'industrie.
05:58Alors effectivement, c'est extrêmement fragile,
06:00mais il y a un contexte qui est extrêmement violent,
06:02qui est lié à la hausse du coût d'énergie avec la guerre en Ukraine,
06:06avec un ralentissement économique, avec un contexte de guerre commerciale aussi,
06:11entre les différentes parties du monde.
06:13Donc, il faut essayer de garder la tête froide,
06:15sachant que cet automne social, il regroupe des...
06:18Il associe des mouvements qui n'ont rien à voir ensemble.
06:22Des agriculteurs à la SNCF, les dossiers ne sont pas du tout les mêmes.
06:26Donc peut-être que dans ce contexte-là,
06:28Michael Darmon, on ne va peut-être pas assister à une agrégation des colères.
06:33Pour l'instant, chacun... Ça restera sectoriel, selon vous ?
06:36– Non, les colères peuvent être sectorielles.
06:38On n'aura pas, évidemment, le mythe du grand soir que l'on redoute
06:42ou qu'on espère toujours en France.
06:44Mais enfin, toutes les colères, pour autant qu'elles soient sectorielles,
06:47elles remontent à la même personne.
06:49Elles remontent toutes au gouvernement.
06:51Elles remontent toutes au Président de la République.
06:52Parce que c'est à chaque fois, vers la puissance publique,
06:54ainsi est faite la France, que l'on se retourne.
06:58Ce que l'on voit aussi, c'est qu'effectivement,
07:00on est sous le coup d'une conjoncture internationale qui se dégrade
07:04et qui est inquiétante à bien des niveaux.
07:06Mais ça met aussi en lumière à quel point la France est fragile
07:10dans ses structures, dès qu'il y a une secousse extérieure.
07:13D'autres pays réagissent mieux à cette situation internationale compliquée
07:17parce qu'ils ont fait aussi les réformes vraies, structurelles,
07:22fondamentales, parfois douloureuses,
07:24qu'il aurait fallu faire depuis longtemps,
07:26depuis bien avant Emmanuel Macron.
07:28Mais aujourd'hui, à chaque fois qu'il y a une fragilité et une difficulté,
07:31la marge de manœuvre française est totalement réduite.
07:34Et avec la situation budgétaire qu'on connaît,
07:37ça fait bien longtemps que tous ceux qui ont les dossiers,
07:40les informations en main, le président de la Cour des comptes en tête,
07:43dit que l'économie va s'arrêter.
07:45– Mais quelles réformes pourraient changer les choses ?
07:47– En tout cas, ce qui est intéressant, c'est que…
07:49– Les réformes de l'État, les réformes des filières,
07:52les réformes de l'agriculture, il y a beaucoup de choses
07:54qui auraient dû être bougées et qui n'ont pas été
07:56parce qu'à chaque fois, les gouvernants ont peur des colères sectorielles.
08:01Et on a vu la politique du chèque ouvert dès que quelqu'un va dans la rue.
08:06– L'espace, c'est aussi un peu la remise en cause du bilan d'Emmanuel Macron.
08:09On se demande si cette politique de l'offre fructueuse
08:12qui avait fait baisser le chômage, qui avait recréé de l'emploi en France,
08:16pour la première fois, on ouvrait des usines et on arrêtait d'en fermer.
08:19Tout cela, c'était mis au crédit du président.
08:22On se demande s'il n'y avait pas quelque chose d'un peu artificiel.
08:25En tout cas, ce que l'on constate aujourd'hui,
08:26c'est que peut-être que cette économie, elle tenait aussi,
08:30grâce aux aides Covid qu'on prit fin.
08:32Il y a un moment où il faut rembourser les prêts, on ne reçoit plus d'aide.
08:35Quand Michelin ferme, ils expliquent qu'ils ne s'en sortent pas,
08:38que le coût du travail en France, que le travail est beaucoup trop cher
08:41et que le coût de l'énergie est parmi les plus chers aussi au monde.
08:44Et que finalement, produire en France, ça n'est plus rentable, ils doivent fermer.
08:51Donc ce qu'il y a en toile de fond, c'est aussi effectivement la politique d'Emmanuel Macron.
08:55Et j'ajoute le climat d'incertitude.
08:58On a quand même vécu une dissolution plus de deux mois sans gouvernement,
09:02sans Premier ministre.
09:03Aujourd'hui encore, les entreprises sont suspendues au budget 2025.
09:07Est-ce qu'il y aura des hausses d'impôts ?
09:08Est-ce qu'il n'y aura pas de baisses d'impôts pour les entreprises ?
09:10Tout cela, évidemment, crée un attentisme et une frilosité du monde économique.
09:17Donc il y a beaucoup de décisions à la suite qui ont fait aussi qu'on en est là aujourd'hui.
09:21Lilian, Alémania ?
09:22Il y a aussi une responsabilité des grands groupes.
09:25On parle de Michelin.
09:26Michelin va fermer deux sites, donc Vannes et Cholet,
09:29en expliquant que ce n'est pas assez rentable.
09:31Mais Michelin, j'ai regardé un peu les chiffres,
09:34ils ont fait près de 2 milliards d'euros de bénéfices en 2022-2023.
09:39Et en 2024, ils ont versé 1,4 milliard à leurs actionnaires.
09:43Donc il y a une responsabilité, presque un patriotisme économique à avoir vis-à-vis de ces grands groupes.
09:51Vous savez que c'est aussi le signe aussi qu'elles ne tournaient pas du tout à plein régime.
09:53Parfois à mi-régime depuis des mois.
09:55Parce que Michelin a préparé, comme souvent de grands groupes,
09:58les délocalisations, la production dans d'autres pays,
10:01notamment moins chers de l'Union Européenne.
10:02L'entreprise n'est pas obligée d'attendre de perdre de l'argent pour se restructurer,
10:06parce qu'on pourrait lui en faire grief et à ce moment-là, les dégâts seraient bien supérieurs.
10:10Je pense que, franchement, Michelin n'est probablement pas l'entreprise à le plus incriminée.
10:15C'est une entreprise qui a déjà fermé beaucoup de sites, qui a réduit ses capacités.
10:18On n'en a jamais entendu parler.
10:20Donc c'est une entreprise qui est une gestion plutôt sociale.
10:22Il faut rappeler que son patron, M. Menegau, a proposé de créer un minimum d'essence dans l'ensemble de ses filiales.
10:29Michelin souffre de beaucoup de la concurrence asiatique.
10:32Michelin souffre de la réglementation européenne qui lui est imposée.
10:36Michelin dépense 200 millions d'euros.
10:39C'est un récent papier du Figaro, de notre conseilleur Bertie Bayard,
10:42qui citait ce chiffre, qui m'a beaucoup impressionné.
10:44200 millions d'euros pour faire l'audit de la séquençabilité de l'EVA
10:51alors qu'elle le recueille dans les forêts.
10:53C'est une obligation européenne qui incombe sur les entreprises européennes et certainement pas sur ses concurrents asiatiques.
10:58Mais la gestion de Cholet et de Vannes, où les salariés l'ont appris, comme ça, à s'enfuir ?
11:03Non, c'est autre chose, la manière dont les salariés l'ont appris.
11:07Il y avait plus d'un milliard de dividendes versés à leurs actionnaires.
11:10Je pense qu'il est difficile de dire que, comme une entreprise verse des dividendes à son actionnaire,
11:15elle ne peut pas fermer certaines installations.
11:17Je pense que, d'ici là, elle aurait pu investir dans ces sites et les rendre compétitifs plutôt que de verser autant à ses actionnaires.
11:23Après, il y a un secteur qui est en crise aussi.
11:25Donc, à un moment, garder des usines, si on ne vend pas les produits, ça ne sert à rien aussi.
11:30Mais je crois que les pneus, ils les vendent, pour le coup.
11:32Alors, en fait, ce qui est compliqué, c'est qu'on voit qu'il y a des ventes de voitures en baisse, en l'occurrence.
11:36Notamment qu'il y a une partie de la classe politique qui dit qu'il faut arrêter de vendre des voitures
11:40et que, de fait, in fine, il y a moins besoin de pièces chez les constructeurs et chez les équipementiers.
11:46Il y a toute une filière qui est en crise, qui se ressent chez les équipementiers, dont Michelin fait partie.
11:51Oui, mais les chiffres de Michelin ne donnent pas non plus cette crise-là.
11:56Bon, les informés, je ne suis pas sûr qu'on va vous mettre de cœur sur ce dossier, Michelin.
11:59En tout cas, il est l'heure du Fil Info, il est 20h15, et on va rejoindre Guy Regis pour un nouveau point sur l'info.
12:05Justement, l'ensemble des salariés du groupe Michelin appelaient à venir manifester mercredi à Clermont-Ferrand,
12:11où se situe le siège de l'entreprise.
12:13Le géant du pneu a annoncé la fermeture de deux usines à Vannes, dans le Morbihan et Cholet, dans le Maine-et-Loire.
12:19La CGT est à l'origine de cette action.
12:21Prévue à la mi-journée mercredi, des bus seront mis à la disposition des salariés qui veulent y participer.
12:27L'ambassadeur israélien en France, convoqué demain au ministère des Affaires étrangères,
12:32le quai d'Orsay, pour des explications sur l'incident diplomatique survenu jeudi dernier
12:38lors de la visite de Jean-Noël Barreau à Jérusalem.
12:40La police israélienne était entrée dans un site historique géré par la France.
12:46Deux gendarmes français avaient été arrêtés par les policiers.
12:51Un chauffeur de bus mis à pied par la RATP.
12:54Une enquête interne a permis d'identifier celui qui s'était vanté d'intimider un cycliste à Paris
12:59en le suivant de très près, vidéo à l'appui.
13:02Un comportement jugé inacceptable que dénonce l'entreprise.
13:06L'équipe de France de football jouera jeudi au stade de France contre Israël.
13:10Sans Wesley Fofana et Ousmane Dembele forfaits, ils seront remplacés par Benjamin Pavard et Kingsley Coman.
13:17La rencontre se fera sous haute surveillance de 4000 policiers et gendarmes,
13:22dont certains seront à l'intérieur même du stade.
13:36C'est le plateau des informes avec Michael Darmond d'E24 News,
13:38Patrice Moyon de West France, Lilian Alemannia de Libération et Corinne Laïc de l'Opinion.
13:44On était en train de parler de ce débat autour de l'emploi et de ces craintes sur l'emploi
13:52dans de très nombreuses entreprises en France, parce que là on parle des très grandes entreprises,
13:55mais on voit aussi que dans les TPE, les PME, il y a des emplois qui sont supprimés
13:58et que les destructions d'emplois sont très importantes.
14:01Patrice Moyon, tout ça est dans un contexte budgétaire dont on a souvent parlé ici sur ce plateau.
14:07Est-ce que dans le contexte dont on parlait de l'emploi,
14:11est-ce que c'est le bon moment de lancer de la rigueur de la part du gouvernement ?
14:14Le gouvernement, de toute façon, est confronté à un déficit abyssal.
14:20Donc il est obligé de serrer les boulons.
14:23Et parallèlement, on lui demande d'intervenir, mais en fait il n'a pas les moyens.
14:28Et souvenez-vous, en 1999, Lionel Jospin avait été confronté à une vague de licenciements chez Michelin.
14:33Il était intervenu à la télévision, il avait dit à l'époque,
14:36il ne faut pas trop attendre de l'État, l'État ne peut pas tout.
14:39L'État ne peut pas tout. Cette phrase, elle lui avait beaucoup coûté d'ailleurs.
14:42Elle lui avait coûté. Donc en fait, ce qu'on peut attendre de l'État, en revanche,
14:47aujourd'hui, c'est de donner les moyens aux entreprises de continuer à se développer.
14:53Mais il ne peut pas intervenir.
14:55– Michel Darmon, l'État ne peut pas tout ?
14:57– L'État ne peut pas grand-chose.
14:59L'État n'est pas stratège, l'État n'est pas financier, l'État n'a pas d'argent.
15:03Donc c'est finalement, une fois de plus, je dirais,
15:08consubstantiel à la culture politique française de toujours se retourner vers l'État.
15:12Parce qu'en réalité, on pense qu'il peut tout faire.
15:14Mais non, on voit bien d'ailleurs, tout comme il n'a pas la possibilité d'augmenter les salaires,
15:18il n'a pas la possibilité d'éviter les pandémies de plans sociaux.
15:22Et ce qu'on évoquait tout à l'heure, c'est exactement cela, ils sont démunis.
15:25Ce qu'on entend, les discours, les éléments de langage qui ont été forgés dans les ministères
15:30et qui se répandent sur les plateaux depuis aujourd'hui,
15:33montrent bien à quel point ils sont démunis.
15:36Ils disent, ça va arriver, on va faire attention, damage control,
15:39on fera gaffe, on sera avec vous, on va vous accompagner.
15:43Tout comme l'a fait le ministre de l'Industrie qui est venu dire aux salariés,
15:46vous serez bien accompagnés, il s'est fait renvoyer tout de suite à ses études
15:51parce que ce n'est pas du tout ce que les gens veulent entendre.
15:54Mais la réalité, c'est que même le gouvernement ne pourra rien faire.
15:57Et on sait effectivement que pour deux ou trois plans sociaux emblématiques et médiatiques,
16:02vous avez des centaines de plans sociaux dont on ne parlera jamais,
16:06ou très très peu, dans des petites entreprises, des tissus ruraux,
16:11qui pour le coup aussi devront se plier à la conjoncture.
16:16La conjoncture s'est retournée, il faut le dire, il faut le savoir.
16:19Elle s'est retournée, on est en France après les aides Covid,
16:23on est dans un contexte international compliqué,
16:26et budgétaire national, très très contraint.
16:29Michael Darmon, vous dites l'État n'a pas les moyens,
16:33il y a quand même un budget qui est en train d'être construit en ce moment par Michel Barnier.
16:36Il est pour l'État, pas pour les entreprises.
16:38Oui, mais un budget qui vise à augmenter l'impôt sur les sociétés
16:41et à réduire les exonérations de charges sur les bas salaires.
16:44C'est-à-dire qu'augmenter l'impôt sur les sociétés et réduire les charges
16:47dans un contexte où les entreprises disent que le coût du travail est trop cher
16:50et où les usines ferment.
16:52Certains, au sein même de la Macronie et de la droite,
16:56c'est-à-dire les personnes qui sont censées soutenir Michel Barnier,
16:59disent que ce n'est pas pertinent.
17:00Il y a donc une autre idée qui émerge comme alternative pour trouver des milliards,
17:05c'est la suppression d'un jour férié.
17:08Écoutez, cette idée a des partisans,
17:10notamment Jean-François Copé, l'ancien ministre et maire de Meaux.
17:14C'était sur France Inter ce matin.
17:15Lui, il n'a aucun état d'âme.
17:17En revanche, cette idée a été retoquée immédiatement par Michel Barnier en déplacement.
17:23Tout à l'heure, on écoute les deux hommes l'un après l'autre.
17:26Il n'y a jamais de bons jours fériés à supprimer.
17:29Il n'y a jamais de bonnes économies.
17:31Personne ne les supporte.
17:32On n'a pas besoin d'un jour férié pour commémorer.
17:36Il y a mille manières de commémorer sans pour autant ne pas travailler.
17:40Ou alors ça veut dire que nous avons 65 millions de Français
17:43qui sont au pied des monuments aux morts le 11 novembre.
17:45Ça se saurait.
17:46Je suis heureux de vous retrouver en ce 11 novembre.
17:49C'est une journée fériée à laquelle nous sommes attachés.
17:53Voilà qui est dit.
17:54Voilà, donc Michel Barnier, il est con de ce jour férié, on l'aura compris.
17:57Est-ce que c'est une bonne idée pour autant ce débat sur le jour férié ?
18:02Corinne Leïc ?
18:03Je crois que Michel Barnier trouve que c'est une très mauvaise idée.
18:06Et pas seulement parce qu'il ne veut pas supprimer le 11 novembre,
18:09mais parce qu'il ne veut pas supprimer aucun jour férié pour des raisons politiques.
18:12Il a bien vu la réaction des Français à cette idée qui disent
18:16mais pourquoi nous supprimer à nous une journée de repos ?
18:19Il n'y a qu'à baisser les indemnités des chômeurs.
18:21C'est comme ça qu'il dit que les gens réagissent.
18:24Donc cette idée n'est pas très populaire.
18:26Donc je ne pense pas qu'ils la retiennent.
18:28Reste effectivement le problème, comme vous le souleviez, Agathe,
18:31qui reste entier, que si on veut revenir sur la suppression partielle
18:36de certaines exonérations de cotisations sociales,
18:39au total, les cotisations sociales, c'est 80 milliards.
18:42Et la mesure que Barnier voulait faire, c'est 4 milliards.
18:44Donc c'est quand même une toute petite partie de ces exonérations.
18:47Mais alors le Medef dit que ça va détruire des milliers d'emplois, les macronistes aussi.
18:51Disons que si on veut réduire ces 4 milliards, voire les supprimer,
18:54il faut trouver l'argent ailleurs.
18:55Et c'est vrai que la suppression du jour férié, c'était idéal
18:58parce que ça entraîne la création d'une cotisation de 0,3% sur les entreprises
19:03qui est censée compenser le fait que leurs salariés travaillent gratuitement,
19:10si j'ose dire, puisqu'on n'a pas payé en plus pendant cette journée.
19:12Donc elle rétrocède 0,3% à l'État.
19:15Donc ça rapporte entre 3 et 4 milliards.
19:17Donc les chiffres sont parfaits.
19:19Mais la faisabilité politique paraît difficile à Michel Barnier.
19:23On a vu ce qui s'était passé d'ailleurs pour la suppression du jour de Pentecôte
19:26sur lequel les gouvernants ont dû revenir.
19:28Donc l'équation budgétaire reste entière.
19:30Quant à l'impôt sur les sociétés, l'idée était acceptée par le MEDEF
19:34à condition que cette hausse soit temporaire.
19:35Donc dans le budget initial, il s'agissait d'augmenter l'IS pendant 2 ans.
19:39Je crois que l'article a été un petit peu charcuté au cours des discussions au Parlement
19:45et on ne sait pas trop ce qu'il va devenir.
19:48A priori, le gouvernement devrait rétablir son texte d'origine.
19:51Donc si on en reste à l'IS augmenté pendant 2 ans, c'est acceptable par le MEDEF.
19:57Mais comment on trouve l'argent de la baisse des allègements de charges ?
20:02Les 4 milliards restent à trouver.
20:04Alidjan, Alémania, c'est une équation compliquée pour Michel Barnier.
20:08C'est une équation compliquée.
20:09Ceux qui ont sorti l'idée, ça ne vient pas de Barnier, mais du jour férié,
20:13je trouve que c'est le niveau zéro de l'économie.
20:15C'est la proposition zéro.
20:18Corinne l'a dit, 80 milliards pour les entreprises et ça a explosé ces dernières années.
20:24C'est même Michel Barnier qui tient le discours que tenaient les frondeurs
20:27à l'époque de François Hollande aujourd'hui en disant
20:29j'aimerais bien savoir où est passé l'argent dans certaines entreprises.
20:32C'est particulièrement démagogique.
20:34On en revient à Michelin.
20:36Mais en même temps, ce qui n'est pas démagogique,
20:38c'est à un moment donné aussi de demander où va l'argent,
20:42mais de mettre des comptes, de flécher les aides vers...
20:51On parlait de l'aspect social, on peut parler aussi de l'aspect environnemental,
20:56de dire on est d'accord pour aider les entreprises par des baisses d'allocations
21:00ou par des aides directes, mais il faut que les entreprises s'engagent
21:04ou prouvent que cet argent est bien utilisé, soit à l'emploi, soit à la transition écologique.
21:08Patrice Moyon.
21:09En fait, il y a un problème avec les subventions.
21:12En France, il y a un problème, c'est l'évaluation de la dépense publique,
21:15ce qu'on fait assez mal et on ne sait pas retrancher.
21:18Ça, c'est une première chose.
21:19Et puis la deuxième chose, c'est que de toute façon, le gouvernement
21:23et ceux qui lui succéderont sont confrontés à un problème,
21:27c'est celui de la dépense sociale dans un pays qui vieillit.
21:30En fait, plutôt que d'essayer un artifice avec la suppression d'un jour en moins,
21:37d'un jour de commémoration en moins, c'est plutôt se poser la question
21:39comment est-ce qu'on va financer la dépense sociale dans un pays qui vieillit demain
21:43et sur quoi seront assises ces dépenses sociales.
21:48Au fond, c'est ce que disait Michael tout à l'heure.
21:49On n'a pas fait de réforme de structure et donc là, de réforme d'ampleur.
21:52Et là, on en vient, Patrice, à essayer de gratter en supprimant des jours et tout ça.
21:56C'est un peu ça derrière les dés.
21:58C'est un peu ça.
21:59Quand vous voyez, par exemple, que depuis les années 1970,
22:02la durée de vie en retraite a été multipliée par deux.
22:06Dans le même temps, on a diminué la durée de travail de 350 heures
22:11et la productivité baisse.
22:13Donc, c'est aussi ces questions-là qu'il faut poser.
22:15Oui, il y a aussi la question, vous le dites, la productivité.
22:18En France, on a quand même 11 jours fériés
22:20et les Français travaillent trois semaines de moins que leurs voisins allemands en moyenne annuelle
22:26et ils ont huit jours de congé de plus que la moyenne européenne.
22:30Alors moi, je ne défends pas la suppression d'un jour férié,
22:32mais on peut quand même se poser la question.
22:34Peut-être plus pertinent de supprimer un jour férié si les Français en ont plus que leurs voisins
22:38plutôt que d'aller prendre de l'argent aux entreprises à un moment où elles licencient,
22:43où elles ont du mal à maintenir l'emploi.
22:45Oui, mais on est obligé.
22:47C'est vrai que pour les congés payés, on est mondialement célèbre.
22:49Mais c'est vrai en ce qui concerne aussi la situation que l'on observe.
22:55On est effectivement obligé de faire appel à des expédiants.
22:58Certains totalement démagogiques, d'autres, on sent que ce sont des ballons d'essai
23:03ou parfois des méthodes, des dispositifs qui ne sont pas efficaces.
23:08Parce qu'une fois de plus, combien de fois nous a-t-on expliqué
23:12que plus jamais ça, pendant le Covid, on allait remettre à plat tout le système de santé,
23:16on allait refaire de l'efficacité, on allait refaire...
23:20C'était le grand projet d'Emmanuel Macron quand il est arrivé à la présidence en 2017,
23:25faire le grand pari pour pouvoir faire enfin les fusions de structures
23:29et être enfin efficace.
23:31Rien de tout ça n'est arrivé.
23:33Le problème de ce gouvernement, c'est qu'une fois de plus,
23:35il met en lumière un problème de courage politique depuis des années.
23:40Le diagnostic d'Emmanuel Macron était juste, quand il arrive en 2017,
23:43en disant, je vais devoir m'appeler à des réformes qui n'ont pas été faites depuis 30 ans.
23:48C'était vrai.
23:50Il a tenté un petit peu.
23:52Bon, après, ça a donné ce que ça a donné, on ne va pas refaire le film.
23:55Mais la réalité, elle reste vivace.
23:58C'est qu'il y a encore beaucoup de survivances, de modes de fonctionnement
24:02qui, au fond, aujourd'hui, passent aux enjeux du XXIe siècle
24:06et aux secousses extrêmement brutales de la politique internationale,
24:10montrent la fragilité de la France.
24:12Corinne Layet, est-ce que vous pensez que Michel Barnier
24:14pourrait reculer sur les exonérations de charges ?
24:16Je pense qu'il est intellectuellement prêt à reculer.
24:19La question pour lui, c'est de trouver l'argent correspondant.
24:21Il n'est pas attaché à cette mesure parce qu'il pense en soi qu'elle est bonne.
24:24Pas du tout.
24:25Il veut tout simplement faire des économies.
24:27Et quand on regarde le budget, qu'on doit aller très vite, comme il a dû le faire,
24:32c'est une mesure qui était déjà un petit peu envisagée par la majorité.
24:37Enfin, il voulait remodeler le profil des allègements de cotisations sociales,
24:41pas en faisant autant d'économies, mais nécessiter faits lois.
24:44Et Michel Barnier a pris une décision qui, effectivement, fait qu'il y a 4 milliards d'euros d'économies.
24:50Si on lui propose une mesure qui rapporte 4 milliards,
24:52il reviendra sur les exonérations de charges sociales, mais c'est très difficile.
24:55Oui, c'est pas possible.
24:56Mais sauf qu'on est dans une impasse, parce que personne ne lui propose de mesures alternatives.
24:59Le jour férié, c'en est une.
25:01Oui, mais il la refuse.
25:03Il y a une manière.
25:05Sur les salariés.
25:06Non.
25:07Et les entreprises payent.
25:08On demande aux salariés de travailler plus, alors qu'on avait demandé aux entreprises de contribuer plus.
25:12Et elles contribuent aussi à hauteur de 0,3%.
25:14Non, mais si on fait ce switch, on ne touche pas aux entreprises sur ce point-là,
25:18on touche sur d'autres mesures du budget, mais on demande aux salariés de travailler plus.
25:22Il est là, le problème.
25:23Or, politiquement, Michel Barnier a fait la promerse,
25:27ou en tout cas a envoyé le message, qu'il y aurait une justice sociale, une justice fiscale dans ce budget.
25:32C'est bien pour ça qu'il ne veut pas le jour férié.
25:34Oui, mais il ne touche pas non plus, par exemple, à la flat tax,
25:37à ce prélèvement forfaitaire unique qui fait qu'on taxe à 30%,
25:42là où le travail est taxé beaucoup plus, le capital à 30% au lieu du travail qui est autour de 45%.
25:51Non, mais Michel Barnier est dans une impasse,
25:53et il n'est pas très aidé par son socle commun qui ne fait pas énormément de propositions.
25:57Quand il est au Parlement, parce qu'il sèche aussi beaucoup les débats sur le budget,
26:02pour l'instant, la seule mesure qui émerge vraiment…
26:04Alors, c'est vrai qu'il y a eu le débat sur la flat tax, et là, c'est la suppression d'argent salé.
26:08Je voudrais quand même dire une chose sur la politique de l'offre d'Emmanuel Macron.
26:11Je pense qu'elle a donné des résultats.
26:14Ils sont fragiles, effectivement.
26:16Là, ils sont remis en question par une dégradation de la conjoncture, mais ils peuvent…
26:21C'est à cause de la conjoncture, ce n'est pas à cause de la politique d'Emmanuel Macron, selon vous ?
26:25Oui, quand même. Oui, c'est vraiment à la fois la conjoncture et des phénomènes structurels,
26:29des évolutions de consommation, le problème de l'immobilier,
26:33parce que les problèmes économiques ont commencé au début de l'année
26:37avec pas mal de plans sociaux dans le monde immobilier dont personne n'a parlé.
26:41Et puis, je dois dire qu'il y a un problème aussi à régler au niveau de l'Europe.
26:44Et ça, la France peut agir dans ce sens-là, mais elle n'a pas les mains complètement libres, elle a 26 partenaires.
26:50Il vous reste 10 secondes Michel Darmand.
26:52Oui, et Emmanuel Macron s'est aussi approché des digues budgétaires, notamment après le Covid.
26:56C'était bien résumé, en 10 secondes, bravo.
26:58Il est 20h30, très précisément, lors d'un nouveau journal.
27:08À 20h30, bonsoir Damien Mestre.
27:10Bonsoir à tous. Faut-il craindre le pire pour la lutte contre le changement climatique
27:14avec l'arrivée de Donald Trump au pouvoir ?
27:16Non, répondent les émissaires américains aujourd'hui à l'ouverture de la COP29 en Azerbaïdjan.
27:21Dans tous les cas, les États-Unis poursuivront leur travail pour contenir l'ampleur du dérèglement climatique, disent-ils.
27:27Il est temps de montrer que la coopération mondiale n'est pas au point mort, mais à la hauteur du moment,
27:32lance de son côté le représentant des Nations Unies.
27:35Les autorités israéliennes s'étonnent du peu d'arrestations après les violences
27:40contre des supporters du Maccabi Tel Aviv à Amsterdam.
27:43Une soixantaine d'interpellations, pas assez, dit aujourd'hui le chef de la diplomatie israélienne.
27:49Michel Barnier a mot aujourd'hui.
27:51Il commémorait le 11 novembre l'armistice de la Première Guerre mondiale.
27:55Le Premier ministre, qui fait le lien justement avec la lutte contre l'antisémitisme aujourd'hui dans le pays,
28:00appelle aux sursauts à relever la tête, dit-il.
28:04Un homme mort, brûlé vif à peau la nuit dernière, enfermé dans sa voiture enflammée.
28:09Ni les habitants ni les secours n'ont réussi à le sauver.
28:12Une enquête pour meurtre est ouverte, mais la piste du suicide ou de l'accident n'est pas exclue, explique le procureur.
28:20Et puis la réouverture demain de la ligne de train de nuit entre Paris et Berlin.
28:24Une ligne fermée depuis trois mois pour cause de travaux.
28:27En décembre prochain, c'est une ligne de TGV entre les deux capitales qui doit être inaugurée.
28:40Retour sur le plateau des informés avec Mickaël Darman, d'Evencat News, Corinne Laïc de l'Opinion,
28:46Lélian Lemania de Libération et Patrice Mayon de West France.
28:50Agathe, on va changer de sujet, on va continuer en fait de parler de sport mais ce sera évidemment aussi un peu de la politique
28:55puisque l'événement de la semaine d'un point de vue sport, c'est aussi l'un des événements les plus sensibles du moment,
29:01le match France-Israël, ce sera jeudi au Stade de France, Agathe.
29:05Oui, match maintenu malgré son caractère à haut risque dans un contexte de guerre au Proche-Orient,
29:10d'importation du conflit dans le monde.
29:13Et une semaine après des violences antisémites à Amsterdam, sur fond de heurts entre supporters,
29:19Israël déconseille à ses citoyens de s'y rendre.
29:23La France Insoumise réclamait, elle, l'annulation du match.
29:26Emmanuel Macron, lui, a décidé de s'y rendre et il a raison pour Sylvain Maillard, député Ensemble pour la République de Paris.
29:34C'était sur CNews ce matin, écoutez.
29:36Je trouve que c'est une très bonne décision d'Emmanuel Macron d'aller voir le match France-Israël.
29:41C'est un symbole fort et ça montre aussi qu'il y aura beaucoup, beaucoup de sécurité et tant mieux,
29:46et qu'il n'y aura aucun souci. Je n'ai pas d'inquiétude là-dessus, donc j'invite les Français, évidemment, à se rendre en masse.
29:52Il faut un stade plein.
29:53Pourquoi Emmanuel Macron va-t-il se rendre à ce match ?
29:57Est-ce bien raisonnable de maintenir cette rencontre ?
30:00Alors stade plein, on le rappelle, il n'y a que 30 000 billets, donc de toute façon, ce sera bien en dessous de la jauge du Stade de France.
30:06Mais Michael Darman, est-ce que c'était raisonnable de maintenir cette rencontre au Stade de France, dans le contexte ?
30:11C'est possible, puisqu'on a vu que les autorités françaises, les services de sécurité, la police,
30:19sont parfaitement capables de gérer des événements très sensibles.
30:22On a quand même vu les JO qui ont été organisées avec plein d'enjeux,
30:27et beaucoup plus importants peut-être que ce match-là.
30:30Donc de ce point de vue-là, oui, on fait parfaitement confiance à la possibilité de pouvoir organiser un match sur le territoire français,
30:36même s'il est sous l'enseigne de la politique.
30:40Parce que bien évidemment, c'est quand même, je ne connais pas trop bien cette compétition,
30:45mais elle n'a pas l'air extrêmement importante,
30:47en tout cas pas à un niveau qui nécessite que toutes les huiles politiques se déplacent pour assister à un match.
30:53En général, les présidents viennent quand c'est la finale, viennent quand c'est un moment un peu crucial.
30:57Là, on n'y est pas du tout, donc on voit bien qu'effectivement,
31:00s'il fallait une preuve supplémentaire que la politique est bien évidemment dans le sport,
31:04contrairement à ce qu'avait dit Emmanuel Macron avant les JO, on est en plein dedans.
31:09Et tout à l'heure, tout le monde a suivi Michel Barnier apparemment, Nicolas Sarkozy aussi apparemment,
31:14selon la presse depuis quelques minutes.
31:16Donc on voit bien que c'est un moment politique.
31:20C'est pour soutenir quoi d'ailleurs ?
31:23On a l'impression, à propos de match, que c'est le match retour du 12 novembre 2023.
31:29Expliquez-nous.
31:30Quand il n'est pas allé à la manifestation contre l'antisémitisme.
31:33Et que depuis le 7 octobre, Emmanuel Macron, dont on ne peut pas soupçonner un instant
31:40qu'il mollisse face à la lutte contre l'antisémitisme, est assez embarrassé dans sa manière de traiter le sujet.
31:46Cette embarrasse donc avait été marquée par son hésitation avant sa décision
31:51de ne pas assister à cette manifestation organisée, enfin lancée par Yael Broun-Pivet et Gérard Larcher.
31:57Et qu'un an plus tard, il veut donner le sentiment que, évidemment,
32:02il fait sienne la cause de la lutte contre l'antisémitisme.
32:07C'est des éléments de langage qui ont été diffusés par l'Élysée en se rendant à ce match.
32:11Enfin il ne correspondant à rien parce que ce n'est pas Israël contre Israël,
32:13c'est France contre Israël et c'est le président français.
32:15Oui, mais justement, on a du mal à comprendre la politique d'Emmanuel Macron.
32:20C'est un signe de fraternité, de solidarité, c'est forcément en référence avec ce qui s'est passé.
32:24C'est pour ça que je demandais à l'égard de qui, voilà.
32:26Je dirais que quelles que soient les décisions qu'il ait prises, elles auraient été commentées négativement.
32:30Parce que s'il y va, effectivement, on peut se demander pourquoi il y va à un match qui n'a pas une importance planétaire.
32:36Et s'il n'y allait pas, on aurait dit mais pourquoi il n'y va pas ?
32:40Il a raison d'y aller Emmanuel Macron ?
32:42Oui, il a raison d'y aller.
32:44Pour soutenir l'équipe de France, pour envoyer un message après ce qui s'est passé à Amsterdam la semaine dernière.
32:53Maintenant, je ne sais pas, Corinne peut-être le sait, mais est-ce qu'il devait y aller déjà avant Amsterdam ?
33:00A priori non, c'est vrai que la Ligue des Nations est en gros un remake de l'UEFA,
33:05des anciens matchs amicaux qu'on faisait à cette époque de l'année et qui n'avaient pas trop d'importance.
33:10Donc on y a donné un aspect compétitif mais qui n'est pas du niveau, qui n'a pas l'ampleur des éliminatoires pour le championnat d'Europe ou la coupe du monde.
33:22Donc oui, il a raison d'y aller.
33:24Maintenant, ça sera très sécurisé.
33:27Mickaël parlait tout à l'heure des JO.
33:29Il ne faut pas oublier qu'on a eu l'équipe d'Israël aux Jeux Olympiques.
33:33Ça s'est plutôt bien passé.
33:36Il y a eu un match où il y avait une banderole qui avait été sortie par quelques supporters pour dénoncer, écrivait-il, le génocide à Gaza.
33:45Mais il n'y avait pas eu, et quelques sifflets au moment de l'hymne.
33:49Là, je pense que ça se passera bien.
33:51Mickaël Larmont ?
33:52Moi, je crois qu'il y a plus en tête non pas, au fond, le fait qu'il ne soit pas allé à la manifestation contre l'antisémitisme,
33:58mais le fait qu'il ait été sifflé lorsque Michel Barnier a prononcé son nom,
34:03lors de la grande cérémonie organisée par le CRIF au Dôme, le 7 octobre dernier.
34:09Et il n'avait pas du tout apprécié ça.
34:11D'ailleurs, ils ont lisé, a beaucoup, avertement reproché au CRIF d'avoir laissé faire.
34:15Mais c'est quand même Michel Barnier qui a prononcé le nom d'Emmanuel Macron.
34:18Et là, la salle est partie.
34:19Donc je pense que, connaissant Emmanuel Macron, on est un peu sur le mode aussi qu'il vient de me chercher.
34:25Et donc, je crois qu'il y va aussi pour montrer qu'il s'affiche et voir dans quelle mesure il va être accueilli.
34:31C'est difficile d'être dans la tête d'Emmanuel Macron.
34:34Ce qui est sûr, c'est qu'alors que la France Insoumise réclamait l'annulation du match
34:39et que les Insoumis, depuis des mois, plaident pour une politique de boycott d'Israël,
34:45il y avait déjà eu le débat sur les athlètes israéliens pendant les JO,
34:48la France Insoumise appelait à ce qu'ils défilent sous bannière neutre,
34:51voire appelait carrément à ce qu'ils ne participent pas du tout.
34:54Aujourd'hui, alors que certains responsables politiques se sont prononcés pour l'annulation du match
34:59de la part d'Emmanuel Macron, s'y rendre, évidemment, c'est un symbole fort
35:03qui signifie qu'il ne faut pas tout mélanger.
35:06On peut critiquer la politique israélienne sans pour autant boycotter une société et des civils dans leur ensemble.
35:13Maintenant, ce qui est dommage, et moi je rejoins Corinne Leïc là-dessus,
35:17je pense qu'Emmanuel Macron, le péché originel dans ce conflit avec la communauté juive,
35:21c'est aussi son absence à la marche contre l'antisémitisme,
35:24mais il n'en a pas terminé de le payer.
35:27On a toujours un peu le sentiment qu'il est à contre-temps.
35:30C'est bien aujourd'hui de se rendre à ce match, on peut se dire que c'est assez logique,
35:34mais en revanche, ce n'est pas du tout cohérent avec les dernières prises de position d'Emmanuel Macron.
35:39Un jour, il ne va pas à la marche alors que tout le monde l'attend à la marche,
35:42qui là, pour le coup, était un événement extrêmement symbolique et mondial
35:45auquel on pouvait attendre le président de la République.
35:47Ensuite, il dit qu'il faut arrêter de livrer des armes à Israël
35:50pour qu'on commémore le triste anniversaire des 1 an du 7 octobre.
35:55Avant, il appelait à une coalition contre le Hamas.
35:59Il y a eu beaucoup d'aller-retour de la part du président,
36:03ce qui fait qu'aujourd'hui, malheureusement,
36:05même si on pourrait saluer le fait qu'il se rende à ce match,
36:08je trouve qu'on retient surtout le fait que ça s'inscrit dans une politique un peu erratique
36:12vis-à-vis d'Israël et de ce conflit.
36:14Patrice, voyons l'idée.
36:15Ce serait quoi d'apaiser finalement les relations et les tensions avec la communauté juive ?
36:19Emmanuel Macron ?
36:20C'est vrai que la politique d'Emmanuel Macron vis-à-vis d'Israël n'est pas très claire,
36:25mais après ce qu'il s'est passé à Amsterdam,
36:27je pense que le message est quand même important,
36:29parce que ce qu'il s'est passé à Amsterdam relève à bien des égards d'une forme de ratonnade,
36:35même s'il semblerait qu'il y ait eu aussi des provocations de la part des supporters israéliens.
36:41Les supporters de foot ne sont pas toujours très fins.
36:43N'empêche qu'envoyer ce message aujourd'hui,
36:46c'est aussi dire qu'on refuse d'importer ce conflit israélo-palestinien en Europe
36:55et qu'on ne peut pas céder à la violence.
36:57Il est importé déjà depuis longtemps ?
36:58Oui.
36:59Il est déjà intériorisé ?
37:00Oui, mais refuser cette dérive quand même, de la violence quand même.
37:05Rappelez que ça n'a aucun sens de l'importer et de tout mélanger.
37:09Moi j'ai quand même le sentiment qu'on est aussi face à un président
37:12qui quelque part a bien compris que sur le terrain de ce conflit,
37:18à chaque fois qu'il dit quelque chose, il est repris.
37:22Et en ce moment, il a un peu besoin de...
37:24Il est repris dans le sens ?
37:25En tout cas, il est repris.
37:27Ça a de l'audience.
37:29Il passe le mur du son.
37:31Une fois de plus, quand on regarde ça en panoptique, il est affaibli.
37:35Il n'a pas la parole sur la scène internationale.
37:39Il n'a pas la parole sur la scène intérieure.
37:41Donc il cherche les sujets.
37:42C'est une forme de coup politique ?
37:44C'est une cohérence.
37:45Le sujet israélo-palestinien pour le président Macron
37:48lui permet d'exister depuis quelques semaines assez régulièrement.
37:51Et en même temps, ça arrive, il y a des tensions avec le gouvernement israélien,
37:57avec ce qui s'est passé à Jérusalem et l'arrestation,
38:00ils ont été relâchés ensuite, de deux gendarmes français
38:04au moment de la visite du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barraud.
38:10Aujourd'hui, le gouvernement français annonce
38:12qu'il va renforcer les sanctions contre les colons israéliens également.
38:18Donc on est dans un moment de tension.
38:20L'ambassadeur israélien est reçu, je crois, demain par le Quai d'Orsay.
38:27Donc on est dans un moment de tension entre la France et Israël.
38:32Et en même temps, Emmanuel Macron montre qu'il se monte,
38:38qu'il est là et qu'il mouille le costume, on va le dire comme ça,
38:42en tribune pour un match qui est censé sortir de toute politique.
38:48– En tout cas, c'est quand même édifiant d'en arriver là pour un match de foot,
38:52ce qui est quand même censé être un événement plutôt joyeux.
38:56– Mais le foot, c'est rassembleur, mais c'est aussi politique.
38:58– Mais bien sûr, c'est très politique,
38:59mais c'est vrai que le dispositif de sécurité est particulièrement incroyable.
39:04J'ai noté, pour 20.000 téléspectateurs, alors qu'en 2022,
39:10pour la finale de la Ligue des Champions, il y avait 6.800 policiers et gendarmes
39:13pour 120.000 supporters.
39:16Eh bien là, il y a 4.000, à peu près, je crois, gendarmes pour 20.000.
39:20C'est incroyable les proportions de forces de l'ordre versus…
39:25– Il y en avait 45.000 forces de l'ordre pendant toute la durée des JO.
39:28– Parce qu'il ne faut surtout pas de dérapage, en fait.
39:30– Mais le problème, ce sera peut-être les transports.
39:32Parce que si le stade de France est relativement facile à sécuriser,
39:35après, ce qui peut se passer dans les transports en commun…
39:38– Ou se passer dans la ville, comme ce qu'on a vu, par exemple, à Amsterdam.
39:41– Oui, c'est plutôt ça qu'il faut redouter.
39:42Il faut redouter, effectivement, ce genre de manifestations-là, ce genre de réactions.
39:47On espère qu'évidemment, ça n'arrivera pas.
39:50– Les supporters israéliens ne seront pas les mêmes que les supporters du Maccabité la Viva.
39:54– On va espérer, on n'a pas l'impression peut-être qu'ils ne seront pas non plus très nombreux.
39:59– Ce n'est pas une raison pour les pourchasser, pour les lyncher.
40:01– C'est un autre problème de la communauté juive, on verra.
40:03Il faut en tout cas espérer que ça ne déborde pas.
40:06Parce qu'on est, effectivement, dans ce contexte très tendu,
40:10où les vrais enjeux, en fait, sont ailleurs.
40:13C'est comment permettre, effectivement, à une communauté de pouvoir continuer à fonctionner en France
40:18sans être inquiétée pour la moindre des activités les plus anodines.
40:22– Et dans le monde entier ?
40:23Parce que vous parlez des…
40:25Il y a certainement eu des débordements de la part des membres du Maccabie,
40:29le club israélien.
40:31Mais l'Eurovision, cette chanteuse qui a été reclue dans sa chambre d'hôtel
40:35pendant des heures et des heures,
40:37elle était supportrice de rien du tout.
40:39Elle ne manifestait pas.
40:41Mais donc on voit bien que le problème, ce n'est pas le comportement du Maccabie.
40:44Le problème est bien plus profond.
40:46C'est que maintenant, Houkaï, Israël, dans le monde,
40:48on demande aux Israéliens de la société civile,
40:50qui ne sont pas comptables de la politique de Benjamin Netanyahou,
40:53de rendre des comptes.
40:55Et ils ont une cible dans le dos.
40:58Et voilà, c'est ça le sujet.
41:00Ce qui n'empêche évidemment pas de condamner les débordements
41:04d'où qu'ils viennent quand il y en a.
41:06Mais là, c'est quand même le sujet qui est assez inquiétant.
41:08– En tout cas, il est temps qu'il y ait un processus politique
41:11qui permette à moyen terme de régler la situation dans la région.
41:14Parce que tout part de là.
41:16Et il faut espérer peut-être que de nouveaux mouvements
41:19permettent justement de pouvoir arriver à des solutions politiques et géopolitiques.
41:24Parce que ce sera la raison pour que ça s'arrête.
41:27– Les informés, on revient dans quelques instants.
41:29On va parler d'un autre sujet, notamment de cette COP 29
41:32qui débute en Azerbaïdjan et qui pose un certain nombre de questions.
41:35Notamment sur les ambitions de l'Azerbaïdjan,
41:38pays producteur de pétrole pour notre climat à tous.
41:41Dans une poignée de secondes, il sera 20h45.
41:43Lors d'un fil info, je vous laisse en compagnie de Guy Rougis.
41:46Quelques instants.
41:48– La France et la Grande-Bretagne affichent leur amitié pour ce 11 novembre.
41:52Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique
41:54ont participé aux commémorations sous l'arc de triomphe.
41:58L'occasion pour les deux dirigeants de célébrer le 120e anniversaire
42:02de l'entente cordiale entre les deux pays.
42:05Au Bacarest, dans la Pyrénées-Orientale,
42:07la mairie va tout faire pour que le marché de Noël ouvre la semaine prochaine.
42:11Malgré l'incendie qui a provoqué des dégâts importants,
42:14aucune victime n'est à déplorer et l'origine du sinistre reste inconnue.
42:18Le marché attire chaque année plus d'un million de visiteurs.
42:22Plusieurs sportifs ultramarins soutiennent le combat contre la vie chère aux Antilles.
42:26Ils ont relayé un message lancé par l'ancienne sprinteuse Maggie Nestoray.
42:30C'est le cas de Lilian Thuram, Marie-Josée Perrec et Sandrine Gruda.
42:34Ils dénoncent le coût de la vie dans les Outre-mer
42:36alors que le ministre François-Noël Buffet est en Martinique
42:39jusqu'à jeudi pour traiter ce dossier.
42:42Le ministre des Affaires étrangères israélien
42:44estime qu'un Etat palestinien n'est pas réaliste.
42:47Les dirigeants arabes et musulmans réunis en Arabie Saoudite lui répondent,
42:51exigeant que l'unité des territoires palestiniens soit réalisée au sein d'un Etat.
42:55Ils dénoncent par ailleurs le génocide commis par Israël à Gaza
42:59et appellent à l'interdiction des transferts d'armes vers l'Etat hébreu.
43:13Et retour sur le plateau des informés,
43:14dernière partie de ces informés du lundi soir avec Corine Laïc
43:17de l'Opinion, Lilian Alemania de Libération,
43:20Patrice Moyon de West France et Michael Darmon de i24 News.
43:25Autre sujet à l'âne de l'actualité aujourd'hui,
43:27et on en débat bien évidemment, c'est la COP 29 qui vient de s'ouvrir.
43:31COP 29 sur le climat qui s'est ouverte, Agathe, en Azerbaïdjan.
43:35Oui, à Bakou, capitale d'un pays autoritaire
43:38et dépendant très largement des énergies fossiles.
43:41Plusieurs dirigeants sèchent le rendez-vous cette année
43:44comme Emmanuel Macron, Joe Biden
43:45ou la présidente de la Commission européenne.
43:48Fallait-il boycotter cette COP ?
43:50Écoutez, deux points de vue différents,
43:52celui de l'écologiste Yannick Jadot
43:54et celui de la macroniste Valérie Ayé.
43:56C'était sur France Info.
43:58Il ne doit pas y avoir de représentant du gouvernement français à cette COP.
44:02On ne va pas légitimer un régime qui se sert de la COP 29
44:07pour dire, regardez, j'ai eu raison sur les Arméniens,
44:10j'ai raison de menacer l'Arménie,
44:12j'ai raison d'emprisonner tous mes opposants politiques.
44:16Et donc il faut saisir cette opportunité de la COP
44:18pour réaffirmer une position de fermeté d'un point de vue diplomatique
44:21vis-à-vis de l'Azerbaïdjan.
44:23La question du boycott, je pense, était légitime.
44:26Une COP sur laquelle pèse la réélection de Donald Trump,
44:29un climat de climato-scepticisme dans l'Hexagone aussi.
44:34Les Français sont de plus en plus dubitatifs sur le dérèglement climatique.
44:38C'est un sondage Ipsos pour la tribune dimanche hier.
44:4133% se déclarent climato-sceptiques
44:44et la part des Français très préoccupés baisse de 6 points en deux ans.
44:49Les Français, surtout, qui supportent de moins en moins les injonctions
44:53à changer leur mode de vie pour s'adapter, qu'est-ce que cela nous dit ?
44:57Patrice Moyon, la question du boycott,
45:00vous pensez qu'il fallait boycotter ?
45:02Le gouvernement ne devait pas se rendre sur place ?
45:05On rappelle qu'il y a uniquement la ministre de la Transition,
45:07Agnès Pannier-Runacher, qui sera sur place pendant les derniers jours.
45:10C'est sûr que la réputation de ce pays est tout de même sulfureuse.
45:15Mais les COP permettent quand même à tous les acteurs de se rencontrer.
45:19Donc je pense qu'il ne faut pas laisser passer cette occasion.
45:22Avoir une présence au moins discrète, mais être présent malgré tout.
45:29C'est-à-dire qu'on a besoin d'avancer.
45:32On voit que la promesse de la COP de Paris,
45:35qui était de dire pas plus de 1,5 degré, on y est déjà,
45:40par rapport aux émissions précédant l'ère industrielle.
45:45On a une accélération des événements climatiques un peu partout.
45:49On voit que sur la rive sud de la Méditerranée, il y a des sécheresses terribles.
45:52On voit qu'il y a des inondations en France.
45:54Donc il faut malgré tout maintenir ce lien.
45:57Il faut essayer de négocier, d'avancer, parce que le temps presse.
46:02Le temps presse. Et en fait, on se dit qu'on n'aura pas forcément...
46:05Étant donné l'urgence climatique, est-ce qu'on a le temps
46:08que tous les pays deviennent des éventuelles démocraties, l'Union alémaniaire ?
46:12Non. La question est de que va faire la France à ce moment-là.
46:18C'est Valérie qui disait, c'est un moment aussi pour réaffirmer
46:23la position diplomatique ou les positions environnementales.
46:27Après, on peut se poser la question de comment sont accordées aussi les COP.
46:33Avant Bakou, c'était l'Égypte, puis les Émirats.
46:37Le prochain, ce sera le Brésil.
46:40Il y aura un enjeu.
46:44Sous Lula, il y aura un enjeu de 10 ans après l'accord de Paris.
46:51Puis avec l'histoire du sommet de Rio.
46:54C'est un pays qui, diplomatiquement, veut laisser une trace sur la question environnementale.
47:02Maintenant, c'est pour quoi faire.
47:05Et encore une fois, on part de très loin.
47:08Cette COP-là n'est pas sur les objectifs cette fois-ci,
47:11mais sur les financements des pays riches.
47:15De qui ? De combien ?
47:18Les points de vue de chacun partent de très loin.
47:21Et ceux qui suivent ça de près en doutent très fortement
47:25qu'on arrive à un accord alors qu'il y a urgence.
47:30Coïn laïque ?
47:32Sale temps pour le climat, je dirais.
47:35C'est important, la question de l'Azerbaïdjan.
47:38C'est une question morale et éthique qui se pose à chaque fois qu'on organise des manifestations de ce genre.
47:43On l'a vu aussi pour la Coupe du Monde au Qatar.
47:45Il y a toujours une problématique.
47:47Est-ce qu'il faut aller vers des pays qui soient vraiment démocratiques,
47:51qui respectent les droits de l'homme et de l'environnement ?
47:53Auquel cas on organiserait ce genre de réunion dans un espace qui irait d'Édimbourg à Zurich ?
47:59Donc c'est assez compliqué.
48:02Mais au-delà de la présidence de l'Azerbaïdjan,
48:05c'est vraiment le fait que les objectifs écologiques sont beaucoup moins pris en compte.
48:11La réélection de Donald Trump en est un symbole.
48:15Le sondage dont vous parliez aussi.
48:17On comprend que le sujet de l'écologie, c'est vraiment celui auquel le fameux
48:21« en même temps » d'Emmanuel Macron devrait le mieux s'appliquer.
48:24C'est-à-dire qu'il faut arriver à conjuguer et la fin de mois et la fin du temps, la fin du monde.
48:31Et on voit, le sondage de la Tribune le montre,
48:34c'est que les sondés qui viennent de très nombreux pays,
48:38il y a plusieurs pays dans lesquels ce sondage IPSOS-EDF a été fait,
48:42disent qu'ils sont de plus en plus préoccupés par leur manière de vivre.
48:46On le voit en France, où toutes les contraintes qui sont de plus en plus imposées,
48:51à juste titre, mais sur l'utilisation et la nécessité de renouveler son auto,
48:57les contraintes de parking, de circulation dans les villes,
49:01de consommation en tous genres, etc.
49:04de construction, de logement, d'isolation,
49:07sont de moins en moins bien acceptées alors qu'elles sont nécessaires.
49:11Et c'est un vrai problème politique que les États ont à régler.
49:14C'est un problème avec leurs opinions.
49:16Tellement politique et tellement problématique vis-à-vis des opinions
49:18que c'est le principal problème, l'un des principaux problèmes
49:21sur lesquels surfent les populistes avec l'immigration, les normes environnementales.
49:25Et beaucoup de problèmes sociaux dont nous avons parlé dans la première partie découlent de ça.
49:28Pourquoi il y a un problème avec la navigation aérienne ?
49:32Parce qu'on veut créer une taxe sur les billets d'avion.
49:36Les agriculteurs, c'est parce qu'on leur impose, disent-ils,
49:39des contraintes en raison du respect de l'écologie
49:42qui sont trop fortes pour eux, etc, etc.
49:45– Michael Darman, le retour de Trump, on en a parlé, ça change tout ou pas ?
49:48– Oui, ça change beaucoup de choses.
49:50Parce qu'effectivement, ça va peser sur cette COP qui va se dérouler à Bakou.
49:56D'ailleurs, il faut savoir qu'elle se déroule aussi à Bakou
49:58parce que l'Arménie avait retiré sa candidature.
50:00Parce que l'attribution des COP, c'est par groupe géographique de pays.
50:05Et l'Arménie s'était retirée.
50:07Donc en fait, l'Azerbaïdjan était le dernier candidat qui restait dans la région.
50:10Donc on lui a attribué.
50:11Mais ça, a priori, ils feront peut-être une opération de soft power
50:14avec leur sujet et leurs problèmes.
50:16Mais le vrai enjeu, c'est effectivement ce dont on va discuter.
50:19On va discuter des financements pour les pays pauvres.
50:22On va continuer à discuter, parce qu'on ne prend pas les dossiers de zéro.
50:25On va continuer à discuter sur le retrait, le recul du fossile sur les années.
50:31Et on va aussi tenter, puisque apparemment,
50:34on n'arrête pas de dire qu'il faut être résistant,
50:37de tenter de contrer la Chine,
50:39qui a compris que la politique de protection du climat est un gros sujet.
50:44Et quand la Chine rentre dans un sujet,
50:45c'est déjà ce qu'on nous disait au moment de la conférence de Copenhague,
50:49qui avait échoué parce que la Chine avait tout fait échouer.
50:52Les présidents étaient là, mais ils n'ont pas servi à grand-chose,
50:54en disant, quand la Chine va rentrer dans le jeu, vous verrez.
50:57Là, c'est arrivé. Et donc, il est important d'y être.
50:59Il est important d'y être.
51:00Et la question du boycott n'a vraiment aucun…
51:02Je vous dirais, c'est absolument anecdotique.
51:05– Politiquement, alors, à quoi jouent les 30 signataires de cet appel au boycott ?
51:10– Ils jouent à faire de la politique et à faire, comme on dit, des bons sentiments.
51:13Effectivement, Corine le disait, à chaque fois qu'il y a un pays un peu problématique
51:17sur le plan de la démocratie, qui organise un événement, on a la polémique.
51:20Mais en réalité, les événements se tiennent quand même.
51:22Et tout le monde y va.
51:23Et là, c'est Agnès Pannier-Renacher qui va être la ministre
51:25et qui aura fort à faire et dossiers importants à défendre.
51:30Et de ce point de vue-là, c'est bien qu'elle y soit.
51:32– La question de, Agathe parlait tout à l'heure de ce sondage,
51:3533% des Français qui se déclarent climato-sceptiques
51:38et la part des Français très préoccupés baisse de 6 points en 2 ans,
51:42ça nous dit quoi, ça, Patrice Moyon ?
51:44Que les Français en ont marre, qu'on parle mal d'écologie,
51:47qu'on parle mal de l'environnement ?
51:49– Alors, ce que ça dit, c'est que c'est un déni de réalité,
51:52puisque les Français y sont confrontés désormais,
51:55les Pyrénées-Orientales avec des déficits d'eau,
51:58le nord de la France avec des vagues d'inondations.
52:03Ça pose quelques questions aussi sur la manière dont les médias peut-être
52:08traitent ce sujet, parce qu'on ne peut pas dire que les Français
52:11sont sous-informés sur le climat.
52:13C'est comment est-ce qu'on rend ce sujet crédible,
52:21mais pas seulement crédible, mais comment on arrive à construire
52:24un horizon qui permettrait de rassembler les Français ?
52:28Je pense que dans ce déni de réalité, il y a en fait une profonde angoisse
52:32de ce qui nous attend.
52:34Donc on préfère dire non, c'est pas vrai, ça ne peut pas nous arriver.
52:37– Oui, d'où le déni, parce qu'on parlait des catastrophes climatiques,
52:40il faut quand même avoir les yeux très très fermés
52:42pour ne pas voir ce qui est en train de se passer.
52:44Et il y a de plus en plus d'événements exceptionnels,
52:47mais peut-être, et dont les médias ont largement parlé,
52:51on a passé des heures et des heures, pas que sur France Info,
52:56mais même des chaînes d'infos qui sont…
52:59– Ouest France a une charte environnement…
53:01– Oui, ces sujets sont largement traités, et pour autant,
53:05les Français ne se sentent pas non plus concernés plus que ça,
53:10ou en tout cas sur la durée peut-être.
53:12– Ils se sentent concernés par les injonctions justement.
53:14– Je pense que ça fait partie des signaux faibles
53:16de ce qui se met en place en France, et qui continue à se mettre en place,
53:19et qui peut-être va dessiner ce qui va nous arriver dans les prochaines années,
53:22et en particulier pour le débat présidentiel.
53:24Les injonctions qui sont identifiées comme partant du mainstream,
53:29des sphères dirigeantes, et qui font tomber d'en haut sur le peuple,
53:34on sent qu'il y a une résistance,
53:36quel que soit le bien fondé de l'injonction et du sujet lui-même.
53:41– Donc c'est pas du déni, c'est du refus ?
53:43– Je pense que c'est du refus et du rejet.
53:45– Oui, il y a aussi une acclimatation à toutes ces catastrophes,
53:47à ces sécheresses, à ces inondations qui reviennent,
53:50il y a une espèce d'habitude qui se prend chez les Français.
53:55Après il y a aussi le refus de vouloir changer son mode de vie,
54:01quand les alternatives ne sont pas là.
54:04Et là il y a une responsabilité, oui je pense des médias, mais aussi des politiques.
54:08Quand on a Nicolas Sarkozy il y a quelque temps qui nous a dit aux agriculteurs,
54:11à l'écologie ça commence à bien faire.
54:13– C'était il y a un moment ça quand même.
54:14– Oui, mais c'est un recul à des moments donnés.
54:16C'est-à-dire qu'on a caricaturé pendant des années les écologistes,
54:19alors ils ont aussi leur part de responsabilité dans la question,
54:24mais quand ils posaient les bons constats, on les a un peu ridiculisés, caricaturés.
54:31Je parle dans le débat politique et dans le débat médiatique.
54:33Et aujourd'hui on en paye aussi les conséquences.
54:35– Bon, quelque chose me dit qu'on va en reparler.
54:37Allez, juste un tout dernier mot Patrice.
54:39– Il ne faut pas sous-estimer aussi ce qui se passe sur les réseaux sociaux.
54:41C'est-à-dire que la désinformation, elle passe par les réseaux sociaux.
54:45Et sur le climat, il y a beaucoup de choses qui circulent.
54:48– Les informer, merci beaucoup.
54:49Allez, on va faire le tour des unes.
54:50Tiens, je vous laisse la parole Patrice Moyon.
54:52À la une de West France demain ?
54:53– Une enquête sur les retraités,
54:54donc qui pourrait être mise à contribution sur les questions du déficit.
54:57– L'Illion, Allemagne.
54:58Demain à la une de Libération.
54:59– Et on reste aux États-Unis et on va voir les démocrates à l'heure des comptes.
55:03– Les démocrates à l'heure des comptes.
55:04Corine Leyc, à la une de l'Opinion demain ?
55:06– Le budget, le Sénat en position de force.
55:08– Et je rappelle votre livre,
55:09« Président cambrioleur » aux éditions Fayard,
55:11que nous voyons à l'écran pour ceux qui nous regardent sur le Canal 27.
55:14Merci beaucoup Miquel Darmon, éditorialiste à E24 News.
55:17Merci d'avoir été ce soir avec nous.
55:19Agathe, on se retrouve demain.
55:20– À demain.
55:21– 18h-20h à la radio, 18h30 l'interview politique
55:24et à 20h, les informer qui reviennent dès demain matin
55:28avec Salia Braclia et Renaud Delis.

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