BG_101023_TalenceGestion_RDeiTos

  • l’année dernière

Category

🗞
News
Transcription
00:00 [Générique]
00:10 Bonjour, bienvenue sur L'Histoire TV, dans notre émission Bourse, où les gérants viennent nous partager leurs convictions,
00:16 leurs valeurs préférées du moment. Aujourd'hui, c'est un analyste gérant associé de talent de gestion, Romain Daitos, qui nous a rejoint.
00:25 Romain, bonjour. — Bonjour, c'est Fary.
00:27 — Eh bien comment ça se fait ? Peut-être deux mots sur votre maison, Talents Gestion.
00:31 — Une maison qui a déjà une histoire assez conséquente, puisqu'elle a plus de 10 ans, fondée par deux analystes financiers passionnés du métier.
00:38 Et surtout autour d'une conviction forte, c'est que finalement, l'entreprise est le seul vecteur de croissance et de création de valeur sur le long terme.
00:45 Donc aujourd'hui, Talents Gestion gère un peu plus d'un milliard, avec deux pôles clés. Tout d'abord la gestion privée, qui a une approche
00:52 finalement comme un petit peu le médecin de famille et pour servir nos 2 000 clients, qui est finalement de rassurer, d'être à l'écoute avec un sujet
01:00 qui est technique, mais surtout des fois anxiogène, qui est la gestion de patrimoine, avec en plus une expertise, bien sûr, sur l'ingénierie patrimoniale.
01:07 On a une offre de haut de gamme et très diversifiée, que ce soit le private equity, les infrastructures, les produits structurés.
01:13 Et de l'autre côté, la partie dont je fais partie, la gestion collective autour d'une expertise historique qui sont les small et mid-cap,
01:20 avec un fonds phare qui est Talents Sélection PME, géré par notamment le fondateur de Talents Gestion, Régis Lefort.
01:27 D'accord. Et vous, vous gérez donc Horizon Leader Europe. Absolument. Alors c'est quoi l'objectif d'investissement, la stratégie de votre fonds ?
01:35 Alors c'est un fonds sur les larges capes de l'Union européenne, qui a pour but d'investir sur les leaders de tendance.
01:40 Qu'est-ce qu'on appelle leaders de tendance ? C'est finalement des sociétés qui sont idéalement positionnées sur le long terme pour capter de la croissance,
01:47 décorrélées des cycles économiques. Donc c'est-à-dire que ça va derrière avoir de la croissance visible et décorrélées des cycles économiques,
01:55 des business models qui sont établis, qui créent de la valeur de façon pérenne et surtout des bilans solides, ce qui est extrêmement important,
02:01 notamment dans ces conditions avec la hausse des taux. Très concrètement, Horizon Leader Europe, aujourd'hui, c'est une croissance des BPA de plus de 15%,
02:08 des retours sur capitaux employés au-dessus de 20%, une croissance qui est visible, des acteurs avec un fort pricing power et surtout des bilans très délivragés.
02:17 D'accord. Les quatre thèmes d'investissement de croissance que vous avez identifiés, quels sont-ils ?
02:21 Alors c'est la digitalisation, la transition énergétique et toute l'économie circulaire, tout ce qui est santé, bien-être et transition démographique
02:30 et enfin les marques fortes et le contenu. D'accord. Alors pour lucher tous ces critères, vous avez choisi trois, enfin même quatre valeurs.
02:36 On est gâtés aujourd'hui. La première, c'est ST microélectronique. Bien sûr. Je vais vous faire un petit peu la démarche qu'on a dans notre fonds,
02:42 qui est d'abord d'aborder l'aspect thématique, puis ensuite d'appliquer notre savoir-faire historique et l'analyse fondamentale de l'automne.
02:48 D'accord. C'est un secret pour personne aujourd'hui. On a deux tendances fortes qui sont la transition vers l'électrification dans l'automobile
02:56 et aussi l'automatisation et l'automatisation et l'électrification dans l'industrie. À la croisée des chemins de ces deux grandes tendances,
03:02 vous avez un petit marché qui s'appelle les microcontrôleurs. Qu'est-ce que c'est, le microcontrôleur ? C'est finalement des petits cerveaux intelligents
03:09 qui coûtaient à l'origine moins de 1 dollar, qui ont fait la chronique pendant le Covid parce que ça a été un des points clés et un des nœuds de logistique
03:19 sur les problèmes d'approvisionnement, qui permettent de piloter des actions simples, de gérer l'info entre l'extérieur et le monde digital.
03:29 Et au cœur de ça, vous avez ST microelectronics. C'est un secret pour personne. L'automatisation, l'électrification des voitures vont faire que les contenus
03:37 en microcontrôleurs vont doubler, voire tripler à horizon 10 ans. De même, dans l'industrie, vous avez la connectivité, le changement énergétique.
03:46 Toute cette tendance-là va faire que, finalement aussi, cette tendance va faire que le contenu va doubler, voire tripler à horizon 2027.
03:53 Ce qui fait que, finalement, vous avez une croissance de contenu décorrélée aussi un petit peu des cycles économiques.
03:57 Et vous pensez que tout ça n'est pas déjà pricé dans la valeur ?
04:00 Alors justement, c'est intéressant parce qu'aujourd'hui, finalement, cette valeur qui est positionnée idéalement sur ces microcontrôleurs
04:06 de croissance en plus sur le long terme se valorise moins de 10 fois les résultats.
04:09 D'accord.
04:10 Alors toute la question, c'est finalement pourquoi ST micro, leader de tendance sur ces microcontrôleurs,
04:15 mais également sur d'autres activités comme les carbures de silicium, tous les marchés porteurs dans les semi-conducteurs,
04:22 pourquoi cette société est aujourd'hui valorisée 10 fois les résultats ?
04:25 Une des raisons simples qu'on voit, c'est que finalement, c'est une société qui est encore en restructuration longue.
04:30 À l'arrivée de Jean-Marc Chéry en 2015, c'était une société qui était peu rentable, peu différenciée,
04:36 visant un petit peu tous les tableaux et qui s'est recentrée aujourd'hui sur trois activités cœur, l'automobile, l'industrie,
04:43 et bien sûr, les télécommunications, notamment avec le gros client Apple.
04:47 D'accord.
04:47 Le marché a du mal à croire finalement que cette marge brute, cette forte amélioration grâce à Jean-Marc Chéry soit tenable.
04:53 Et nous, c'est notre scénario, en tout cas chez Talents Gestion, et c'est ce qui fait que c'est une forte conviction.
04:57 Placé idéalement sur des tendances de long terme, vecteur de croissance, une amélioration de marge structurelle,
05:03 un bilan extrêmement solide qui permet en plus de financer cette croissance sur le long terme.
05:06 Ça rentre parfaitement dans votre grille.
05:08 Absolument.
05:09 Deuxième valeur, AstraZeneca.
05:11 Effectivement, c'est qu'en ce moment, les marchés sont chahutés.
05:13 On voit que depuis trois ans, nous sommes dans une situation de risque constant, que ce soit un risque géopolitique.
05:20 On l'a vu notamment avec les événements tragiques de ce week-end.
05:24 Et finalement, le secteur pharmaceutique offre un refuge assez intéressant et encore avec des valorisations raisonnables.
05:29 AstraZeneca, on a un exemple parfait.
05:31 Sous la aulette du français Pascal Soriaud, on a eu une véritable transformation du modèle avec un focus particulier sur des secteurs très porteurs
05:39 comme l'oncologie, les maladies cardiovasculaires et les maladies rares.
05:43 Aujourd'hui, ce qui fait que la société a un profil de croissance organique en top sur le secteur pharmaceutique,
05:51 des marges extrêmement rentables et surtout une capacité à réinvestir cette surplus de marge dans son pipeline pour alimenter la croissance.
05:59 Ce qui fait qu'aujourd'hui, vous avez une société qui est valorisée 15 fois les résultats, une croissance organique à deux chiffres,
06:04 une croissance des BPA de quasiment 15 %, une visibilité extrêmement forte et surtout un risque relativement faible,
06:10 étant donné que son pipeline est extrêmement diversifié.
06:13 Un océan de tranquillité dans ce marché.
06:16 D'accord, ça rentre aussi dans votre conviction.
06:19 Alors à côté d'AstraZeneca, vous avez Alcon.
06:21 C'est les mêmes paramètres ?
06:22 Finalement, vous avez les mêmes drivers de long terme qui sont cette transition démographique avec la croissance de la population vieillissante,
06:29 la croissance notamment aussi dans les pays émergents.
06:32 Ce qui fait aussi qu'il y a une véritable croissance de long terme sur les besoins de traitement oculaire.
06:36 Alcon a un positionnement qui est en plus extrêmement résilient, avec notamment un positionnement sur la chirurgie oculaire
06:42 qui est un petit peu avec un business model de rasoir, lame de rasoir.
06:45 Je me fais comprendre.
06:47 Pour la chirurgie de la cataracte, vous avez besoin d'installer des machines qu'on appelle des machines FACO.
06:52 Une fois que vous avez votre base installée, vous vendez des consommables qui sont extrêmement rentables.
06:56 Aujourd'hui, Alcon a la plus grande base installée, notamment aux États-Unis.
06:59 Ce qui est également intéressant, c'est que la chirurgie de la cataracte, ce n'est pas une chirurgie discrétionnaire.
07:04 Vous avez besoin de vous faire opérer par la cataracte quand le chirurgien l'a dit.
07:07 À partir d'un certain âge, effectivement, si on continue à avoir.
07:09 Ce qui fait que c'est extrêmement résilient, offre une croissance organique de quasiment 7 %, des barrières d'entrée extrêmement fortes,
07:15 une inflexion sur les marges avec un levier opérationnel très fort et une prémiumisation qui tire aussi la marge brute.
07:21 Tout ça pour une valorisation relativement raisonnable autour de 22 fois les résultats l'an prochain.
07:25 Quand même, on est un peu plus haut que avec Astra.
07:29 On est sur des plus bas depuis cette sortie de Novartis.
07:33 Et ça offre également aussi une sérénité dans ce marché qui est un petit peu compliqué.
07:36 OK, troisième valeur, c'est totalement différent.
07:39 Rémi Cointreau. Pourquoi Rémi Cointreau ?
07:41 C'est un petit peu le contrarian sur toutes les valeurs que je vous ai présentées.
07:45 Rémi Cointreau, c'est une société familiale avec une famille qui est à la tête de cette société depuis maintenant plus de deux siècles.
07:53 De plus de deux siècles.
07:56 C'est un métier très premium, un petit peu à la Hermès, si vous voulez, dans les boissons.
08:01 Aujourd'hui, vous avez des barrières d'entrée qui sont extrêmement fortes.
08:03 Vous pouvez produire du cognac qu'en cognac.
08:05 C'est quasiment tenu par trois acteurs qui sont Rémi Martin, Martel et Ensi.
08:11 Donc il y a une véritable rareté, et surtout ces trois sociétés-là s'arrachent les eaux de vie pour pouvoir produire sur le long terme.
08:17 Vous êtes sur une société qui offre une croissance organique de quasiment 9% sur le long terme
08:21 et qui aujourd'hui subit de plein fouet le déstockage aux Etats-Unis et une reprise un peu plus molle en Chine,
08:26 qui sont les deux grands consommateurs de cognac.
08:29 Or, aujourd'hui, la société est valorisée sous la valeur réelle des stocks de cognac et de ses eaux de vie,
08:35 ce qui offre historiquement un point d'entrée assez intéressant.
08:37 Nous arrivons au bout de ce déstockage aux Etats-Unis.
08:39 Alors même si la reprise va se faire attendre en Chine, pour un investisseur patient,
08:44 aujourd'hui, ça offre un point d'entrée extrêmement intéressant.
08:46 Une société qui valorise 18 fois les résultats, ce qui est un plus bas de quasiment 15 ans.
08:51 D'accord. Est-ce que la moyenne est de combien ?
08:52 La moyenne, c'est plutôt autour de 30 fois sur les dix dernières années.
08:56 D'accord.
08:56 Donc on est vraiment sur une valeur très premium qui offre des barrières d'entrée extrêmement fortes,
09:01 une amélioration de marge structurelle et surtout des retours sur capitaux engagés extrêmement solides et pérennes.
09:07 Et vous voyez un marché porteur. Je ne serais pas tellement spiritueux, mais...
09:12 Le cognac, c'est vraiment un marché de niche.
09:13 C'est aussi ce qui fait que des acteurs qui ont un positionnement de premiumisation sur un marché de niche...
09:18 D'accord, il y a une espèce de pricing power.
09:19 Il y a un pricing power qui est aujourd'hui imbattable.
09:22 Et en plus, Rémi Cointreau a vraiment eu cette stratégie de se recentrer vraiment sur le très haut de gamme,
09:28 ce qui fait aussi que finalement, sa population cible est un petit peu plus immunisée
09:32 en cas de fort ralentissement macroéconomique.
09:34 Tout à fait.
09:35 Merci. De manière plus globale, comment voyez-vous l'évolution des marchés sur les prochains mois ?
09:39 Alors, je pense que la correction des multiples, maintenant, commence à être derrière nous
09:43 avec cette hausse de taux qui a été extrêmement forte.
09:46 Le risque, maintenant, porte un peu plus sur le E du PE, c'est sur les résultats.
09:51 On voit qu'aujourd'hui, les incertitudes continuent à être fortes.
09:54 Le scénario macroéconomique est très compliqué à projeter.
09:57 Mais on a des attentes de croissance des BPA l'année prochaine du consensus de plus de 7 %,
10:01 ce qui me paraît encore un petit peu optimiste, étant donné qu'en plus,
10:04 on sort d'un moment où les marges sont au plus haut.
10:08 Les sociétés qui ont tous dit qu'ils allaient avoir du pricing power,
10:12 on va vraiment faire maintenant le tri entre le carré livré sur qui a vraiment du pricing power.
10:17 Donc, je pense que le risque est plutôt sur les BPA et peut-être un petit peu de révision à la baisse,
10:22 ce qui pourrait un petit peu entraîner le marché à la baisse.
10:25 Thomas, merci d'être venu nous partager votre expertise et vos convictions.
10:29 Merci beaucoup.
10:30 Merci à tous de nous avoir suivis.
10:32 Je vous donne rendez-vous très vite sur Investisseur TV
10:35 avec un autre gérant qui viendra nous partager également ses convictions.
10:39 [Musique]
10:49 [Silence]