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00:00Bonjour et bienvenue sur SNCF, l'intermission bourse où les gérants de fonds viennent nous partager leurs convictions, nous apporter leur éclairage en expertise sur les marchés boursiers.
00:20Aujourd'hui, c'est un fidèle de la chaîne que nous recevons, c'est Arnaud Chenet, gérant action chez Atimis Gestion. Arnaud, bonjour.
00:28Bonjour Stéphane. Alors du nouveau, on s'était vu en décembre 2023. Du nouveau chez Atimis depuis ces quelques mois ?
00:36Écoutez, plutôt des bonnes nouvelles. On fait un très bon début d'année sur nos actions internationales notamment. Et puis sinon, on continue à gérer selon notre philosophie,
00:46selon nos convictions, c'est-à-dire d'accompagner vraiment des sociétés portées par des méga tendances durables, des sociétés à très fort leadership portées par l'innovation
00:55et vraiment des rule makers, des sociétés qui font les règles ou des rule breakers, des sociétés qui cassent les règles et qui savent disrupter des nouveaux marchés.
01:04C'est vraiment aujourd'hui notre philosophie de gestion et on va continuer à investir pour nos clients dans le meilleur de leur intérêt sur ces sociétés-là.
01:14Très bien. Vous réussissez plutôt bien dans l'exercice puisque les trois dernières valeurs... Alors en décembre, vous avez présenté trois valeurs.
01:20Il y avait Alcon, c'est un Suisse spécialisé dans l'ophtalmologie. Il fait plus de 24% depuis le début de l'année. Il y avait un fabricant allemand d'ingrédients pour agroalimentaires,
01:29cosmétiques et santé. C'est Simrise. Il fait plus de 21%. Il y a Dassault. Alors Dassault, c'est notre leader mondial français en simulation numérique.
01:37Alors lui, il était un peu chahuté puisqu'il perd 20% sur l'année. Mais là, il est en train de remonter. Qu'est-ce qui explique cette baisse et puis ce mouvement ?
01:45Oui, tout à fait. Je me permets juste d'apporter une petite précision. C'est Dassault Systèmes parce que c'est vrai qu'il y a Dassault Aviation.
01:50J'ai dit Dassault tout court, effectivement.
01:52Je précise parce que c'est vrai qu'il y a deux Dassault.
01:54Oui, c'est ce numérique, ces simulations.
01:56Oui, tout à fait, qui est leader mondial dans la digitalisation et la simulation numérique. C'est une société, c'est vrai, qui a connu, lors de la Covid, une prise de commande extrêmement importante,
02:07notamment chez Medidata, qui est de la simulation pour la santé, qui est en train de gérer aujourd'hui...
02:12Les médicaments qui sont les molécules.
02:15Qui est en train de gérer un petit peu, malheureusement, cette phase de déstockage, comme dans beaucoup de secteurs d'activité.
02:20Il y a eu, on le sait, des prises de commandes très fortes à ce moment-là.
02:24Donc, le kit a monté.
02:26Ça a fait ralentir un peu la dynamique de croissance. Certains investisseurs se sont d'ailleurs un peu inquiétés que peut-être la société est en train de perdre des parts de marché,
02:34notamment vis-à-vis de Viva, une société américaine. Nous, on ne pense pas.
02:37On pense que le cœur de métier sur les différentes industries reste extrêmement costaud et on est plutôt positif sur la deuxième partie de l'année,
02:46et notamment sur le début 2025, avec une reprise des commandes progressive sur la partie Medidata.
02:53Et je pense que ça devrait progressivement assurer les investisseurs.
02:56Mais du coup, on voit clairement qu'il repart dans un canal haussier, parce qu'il semble haussier.
03:00Alors, aujourd'hui, trois nouvelles valeurs.
03:03C'est un Danois qui est leader mondial des biosolutions. C'est quoi, les biosolutions ?
03:08Tout à fait. Alors, les biosolutions, en fait, ça permet d'avoir des alternatives à la chimie synthétique.
03:14Les biosolutions, c'est finalement utiliser des micro-organismes vivants qui vont libérer des enzymes
03:21et donc qui vont créer des solutions plus durables, plus saines et notamment beaucoup moins émetteurs de CO2.
03:29Donc, c'est vraiment des solutions d'avenir.
03:31Ce sont des marchés que l'on trouve aussi bien dans l'agroalimentaire, dans la santé humaine,
03:36mais aussi dans les biocarburants, dans l'agriculture.
03:39Et donc, ce sont des marchés qui sont relativement sous-pénétrés.
03:42On pense que la société qui résulte de la fusion de Christian Hansen et Novozyme a vraiment de très belles perspectives.
03:50Je crois que la société a remonté d'ailleurs récemment ses perspectives en termes de croissance organique.
03:55Et on pense qu'il y a beaucoup de synergies dans l'avenir à exercer de ce rapprochement de ces deux groupes.
04:02Et donc, on est assez favorables.
04:04L'utilisateur a bien pris depuis un an, je vois ça.
04:06Oui, tout à fait.
04:07Mais il avait, un petit peu comme Simrace d'ailleurs, il avait beaucoup subi le déstockage
04:12qu'on a connu dans pas mal de marchés d'ingrédients.
04:15Et là, on a eu un redémarrage, enfin une normalisation, on va dire.
04:19Et au-delà de ça, on pense qu'aujourd'hui, vraiment l'histoire de ce groupe est en train de se créer.
04:24Pour ça, il faut s'inscrire dans la durée, parce qu'il y a quand même des cycles.
04:26Et donc, il faut regarder sur une durée.
04:28Tout à fait.
04:29Et d'ailleurs, il y a une étude qui a été faite de façon assez intéressante.
04:32Quand on regarde le rapport Draghi, on se rend compte que si on allait un petit peu,
04:36finalement, dans l'accompagnement des recommandations du rapport Draghi,
04:40les solutions développées par Novo-Nezis pourraient vraiment beaucoup en bénéficier.
04:45D'accord.
04:46Donc c'est un peu un élément en plus, mais qui pourrait être très intéressant pour la société.
04:50Alors, deuxième valeur, c'est un de nos fleurs nationales, c'est Renault.
04:54Oui, tout à fait.
04:55Qu'est-ce qui vous plaît chez Renault ?
04:56En fait, je trouve ça assez intéressant.
04:57Alors, c'est un peu un call contre un rayon, plutôt value.
05:00On est plutôt croissance chez Atimis.
05:03On croit beaucoup plus aux valeurs de croissance.
05:05Mais sur Renault, je pense qu'il y a quelque chose d'intéressant.
05:08C'est que c'est une société, depuis l'arrivée de Luca De Meo, qui a fait une révolution totale.
05:13Ah oui, il sort quasiment un modèle tous les mois.
05:16Tout à fait, mais c'est vraiment une révolution industrielle et d'architecture logicielle.
05:20Et en fait, Renault aujourd'hui a quasiment la même capacité que les constructeurs chinois
05:26à créer des nouveaux modèles aujourd'hui en moins de deux ans.
05:30C'est ce que d'ailleurs, il va se passer prochainement avec la future Twingo.
05:34Il y a une offensive modèle très, très forte du groupe.
05:3620 nouveaux modèles qui vont arriver sur le marché à des prix extrêmement attractifs.
05:40Et surtout, Renault a été capable de baisser considérablement ses coûts de revient.
05:44C'est le best in class des acteurs européens aujourd'hui en termes de coûts de revient et de time to market.
05:50Ce qui est vraiment extrêmement important, c'est la capacité, justement,
05:53à sortir des nouveaux modèles rapidement sur le marché.
05:57Alors, s'il baisse ses coûts de revient, ça va lui faire des belles marches
05:59parce que les prix catalogue, je regarde de temps en temps, donc eux, montent.
06:03Est-ce qu'il va réussir à vendre suffisamment de véhicules ?
06:06Nous, on pense qu'il y a quelque chose d'intéressant, effectivement, à accompagner
06:09parce qu'on voit que le marché des véhicules électriques est en train d'un peu de tasser,
06:13tout simplement parce que les constructeurs ont monté énormément les prix
06:17sur les véhicules électriques, donc il va falloir les baisser.
06:20D'ailleurs, il y a la menace des constructeurs chinois qui est réelle,
06:24notamment sur le marché européen, même s'il y a eu des droits de douane.
06:26Mais on pense que Renault, dans cet univers-là, va être capable de proposer des produits très efficients.
06:31D'ailleurs, ils ont eu un modèle, la Mégane, qui est modèle de l'année très récemment.
06:36Et on pense que cet offensif produit a des prix très attractifs
06:39avec tout un écosystème extrêmement intéressant.
06:43Le fait que Renault a choisi de travailler en architecture ouverte,
06:45notamment avec Google, avec Qualcomm, va vraiment lui conférer un avantage assez intéressant
06:51dans un marché qui devrait progressivement repartir avec des baisses de prix.
06:55Surtout sur ce segment, parce que sur le premium, les Allemands ont joué à tout électrique,
06:59ils sont un peu en train de venir, ils sont un peu ratificés.
07:01Au contraire, Renault a bien géré l'hybride, l'électrique.
07:04Oui, tout à fait.
07:05Sur son segment, effectivement, où il y a quand même du volume, si vous avez les marges.
07:09Au niveau, comment dirais-je, bilanciel, ils font 3,6 milliards de REX,
07:13ils ont un cash de 7,5 milliards et la capi seulement de 10,5 milliards.
07:17Oui, tout à fait.
07:18Vous avez toute la capi dans le cash, tout le cash dans le REX.
07:21Voilà, c'est un peu troublant.
07:23Après, le secteur des constructeurs automobiles, structurellement,
07:27est très faiblement valorisé par les marchés boursiers.
07:31Parce que, finalement, la génération de création de valeur est relativement rare.
07:36Après, on a des périodes quand même assez intéressantes.
07:38On est certainement à l'aube, là, je pense, sur Renault,
07:42d'une histoire de création de valeur assez intéressante.
07:45Avec une anomalie, comme vous l'avez souligné, parce qu'aujourd'hui, le groupe...
07:48Qu'est-ce qu'ils vont faire de ce cash ?
07:49Qu'est-ce qu'ils vont faire ?
07:51Je crois qu'ils réinvestissent et surtout, ils vont garder aussi cette trésorerie-là
07:55pour revenir « investment grade », la fameuse notation très intéressante.
07:59Je pense qu'ils sont en train de conquérir et d'arriver à ce statut d'investissement grade.
08:04Et ça, c'est extrêmement important aussi pour la perception des investisseurs
08:08et pour le cours boursier également.
08:12Donc, je pense que ça peut être intéressant, effectivement, de s'intéresser à cette société.
08:16Et la troisième valeur, c'est ASML.
08:19Alors, ce n'est pas très connu.
08:20Pourtant, il y a des gérants qui sont venus nous en parler.
08:22Donc, c'est de la technologie lithographique.
08:24Vous pouvez nous rappeler un peu ce qu'ils font et pourquoi vous appréciez cette valeur.
08:27Oui, tout à fait.
08:28ASML, je pense que c'est intéressant de vraiment regarder à nouveau
08:32de très près le cas d'investissement parce que c'est un titre qui a baissé de quasiment 30%
08:37depuis le mois de juillet.
08:38C'est qu'au terme, ça va.
08:39Oui, tout à fait.
08:40Alors, c'est un leader incontournable du marché européen,
08:43même du marché mondial de la lithographie
08:45parce que c'est une société qui a 90% de parts de marché sur l'EUV.
08:50L'EUV, c'est l'extrême ultraviolet.
08:52C'est la solution aujourd'hui qui permet à tous les grands fabricants de semi-conducteurs,
08:57y compris le plus grand fondeur mondial, TSMC ou Samsung,
09:01de finalement toujours répondre aux défis de cette industrie
09:05qui est de diminuer la gravure des circuits imprimés sur l'égalité du silicium
09:09pour être plus efficient, consommer moins d'énergie
09:12et avoir plus de fonctionnalités sur un même circuit intégré.
09:15Et donc, ces solutions sont indispensables aujourd'hui
09:19pour continuer dans cette course vers la productivité.
09:23Et ASML, en fait, a pas mal souffert récemment
09:28tout simplement parce que la publication du T2 était très bonne au mois de juillet.
09:32Mais il y a un environnement politique un peu compliqué
09:35parce que vous savez que les États-Unis ne veulent surtout pas
09:39que les Chinois arrivent à des process de gravure de silicium
09:45proche de 5-6 nanomètres. Ils veulent pas qu'ils aillent au-dessus.
09:49Donc en fait, il y a un peu un ban aujourd'hui, des restrictions
09:52de la part des autorités américaines qui sont demandées auprès du gouvernement néerlandais
09:57et donc qui seront après impactants pour ASML.
10:00Mais au-delà de ça, ça ne concerne que le marché chinois, tout à fait.
10:04Et donc, on pense qu'une fois ce problème passé,
10:09parce qu'on pense que ça sera essentiellement sur la partie service
10:14et non pas de toute façon sur la partie machine en dessous de 5 nanomètres.
10:19Donc on pense que c'est une opportunité de revenir sur le titre aujourd'hui
10:23parce qu'on a vraiment une accélération.
10:25En tout cas, les carnets de commandes sont là.
10:27On a toute cette phase d'upgrade sur l'EUV et derrière sur le INE,
10:30qui sont des nouvelles machines très, très porteuses.
10:32Donc on est assez enthousiastes sur le rebond d'ASML,
10:35qui est un incontournable pour nous.
10:37Très bien. D'une manière plus globale, générale,
10:40quel est votre sentiment de marché sur la fin de l'année ?
10:43Moi, je pense que globalement, la partie inflationniste,
10:48grosse crainte sur l'inflation, est derrière nous,
10:50même s'il faut continuer à la surveiller, bien évidemment.
10:53Mais cet épisode-là est plus ou moins géré aujourd'hui.
10:56Donc maintenant, ça va être focus sur la croissance américaine et chinoise.
10:59Il ne faut pas l'oublier.
11:01Alors la Chine, ça n'a pas l'air de repartir.
11:03Non, on a eu quand même cette annonce de stimuli monétaire assez important.
11:07On verra s'il y a une deuxième phase sur la partie budget en fin d'année.
11:10Ça pourra arriver notamment en décembre.
11:12Mais au-delà de ça, on aura aussi à très court terme l'élection américaine,
11:16qui pourrait entraîner un peu de rotation sectorielle
11:18selon la victoire de Trump ou Harris.
11:21Mais je pense qu'indépendamment de ces éléments macroéconomiques, géopolitiques,
11:26nous, on reste relativement confiants, car on est vraiment convaincus
11:30qu'il y a de très bonnes opportunités,
11:32accompagnés des sociétés à très fort leadership, très forte innovation.
11:35Et sur l'Europe, est-ce qu'il y a quand même l'enquêtissement de l'industrie allemande ?
11:39Thomas Le Tomil, qui était un peu celui qui tirait le char.
11:43Comment l'Europe, vous la sentez ?
11:45Comme je vous le disais, en fait, nous, on a vraiment vocation à investir
11:49sur des sociétés sur lesquelles on a des fortes convictions, très bien positionnées.
11:52Une société comme ASML, par exemple, portée par la technologie, par l'innovation,
11:56on n'est pas du tout inquiets.
11:58On a du fer à rire, on a du fer à rire dans notre fonds.
12:01On a parlé de Novo-Nezis, on a parlé d'Halcon tout à l'heure.
12:04On peut parler d'ESAP, il y a énormément de sociétés
12:07qui ont un statut de leadership très important au niveau mondial
12:11et qui sont capables de s'extraire dans la durée.
12:14Arnaud, merci.
12:15Merci beaucoup Stéphane.
12:16Merci à tous de nous avoir suivis.
12:18Je vous rendez-vous très vite sur INSR TV
12:20avec un autre expert des marchés qui viendra nous éclairer.