Arras, Samuel Paty : Est-ce l’école qui est attaquée?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Elisabeth Lévy, René Chiche, Grégory Joron, Secrétaire général du syndicat Unité SGP Police FO et Luc Farré, secrétaire général de l’UNSA fonction publique.

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2023-10-13##
Transcript
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:03 Et l'assidération et l'effroi submergent les enseignants ce vendredi matin,
00:07 après la mort de leur collègue lors d'une attaque au couteau dans un lycée d'Arras, près de...
00:11 dans le Pas-de-Calais. Cette attaque survient quasiment jour pour jour,
00:15 trois ans après l'assassinat de Samuel Paty, Philippe.
00:17 Oui, trois ans après l'assassinat de Samuel Paty, est-ce que encore une fois,
00:21 l'école laïque qui est visée, est-ce que les enseignants sont en danger ?
00:25 Et puis, quelle est la question ? Faut-il mettre des portiques de sécurité,
00:28 comme dans certains établissements aux Etats-Unis ?
00:31 Vous êtes enseignant, vous êtes parent d'élève, vous avez peur pour vos enfants ?
00:34 Appelez-nous au 0826 300 300.
00:36 Et notre invité avec nous, enfin en tout cas avec nous, Luc Farré,
00:40 secrétaire général de l'UNSA Fonctions Publiques,
00:42 rebonsoir Luc Farré, restez avec nous, Philippe Bilger,
00:45 forcément se demande si, avec cette question,
00:48 est-ce que c'est finalement l'école qui est attaquée ?
00:51 Alors, pour répondre très directement à la question de Sud Radio,
00:56 au moins tout ce qui viendra amplifier la capacité des écoles et des collèges et des lycées
01:05 de se défendre, à mon assentiment,
01:08 mais j'aimerais avoir une appréciation, et bien sûr, Luc Farré peut-être la contredira,
01:16 j'ai l'impression que ça n'est pas par hasard que ces criminels s'attaquent
01:22 à l'univers du collège et des lycées.
01:26 Est-ce qu'il n'y aurait pas dans cet univers tellement important pour la démocratie,
01:32 une sorte, de la part des professeurs et des éducateurs eux-mêmes,
01:37 une sorte d'humanisme très compréhensif qui interdirait parfois de mettre en œuvre
01:46 tous les dispositifs de contrôle, de surveillance et de répression
01:51 qui feraient nécessaire et donc qui profitent d'une certaine manière,
01:56 peut-être d'un univers trop perméable ?
01:58 - Avant de répondre à la question Elisabeth Lévy,
02:00 est-ce que l'école est attaquée pour l'instant ?
02:02 Ludovic de Matthieu nous dit avant tout c'est la nation qu'elle représente
02:06 et à travers elle, ses valeurs et son mode de vie.
02:08 - Mais c'est ce que je voulais dire, d'ailleurs, c'est que c'est la France évidemment
02:11 qui est attaquée par et pas n'importe où, effectivement,
02:14 dans cette institution qui symbolise ce qu'est la citoyenneté chez nous,
02:18 mais je trouve que Philippe a tout à fait raison.
02:21 Alors il a dit avec beaucoup de délicatesse ce qui est tout à fait normal
02:24 parce que je crois que d'abord on veut tous exprimer notre solidarité évidemment.
02:28 Je pense que lundi, des professeurs iront à l'école la peur au ventre.
02:32 Et ça c'est intolérable.
02:34 Mais Philippe a raison, est-ce qu'il n'y a pas une idéologie dans le corps enseignant,
02:38 si vous voulez, qui est très tolérante, trop tolérante,
02:41 à des choses qui sont insupportables pour la prolonger un tout petit peu ?
02:45 Et par ailleurs, peut-être, je ne sais pas,
02:48 je pense que c'est aux policiers de nous dire s'il faut ou pas mettre des portiques,
02:51 ça ce n'est pas une question qui relève de ma compétence.
02:53 En revanche, ce que je sais, c'est que je n'aimerais pas qu'on se contente de cela
02:58 car encore une fois, et je le répète,
03:00 et j'ai l'impression de ne pas avoir beaucoup d'écho quand je dis ça,
03:02 mais je ne veux pas qu'on se retrouve dans cinq ans, si vous voulez,
03:05 pour commenter des choses encore plus dramatiques.
03:07 C'est le terreau qu'il faut essayer d'analyser, de voir.
03:11 C'est le nombre d'élèves qui lundi vont applaudir à ce qui s'est passé.
03:15 Je pense que si on ne regarde pas cela, on va encore se planter.
03:18 - René Chich. - Oui, tout à fait, je suis d'accord avec Elisabeth et aussi Philippe.
03:21 C'est bien sûr que c'est l'école qui est attaquée, c'est évident.
03:23 En plus, il y a tout ce contexte de laïcité.
03:27 Ces gens-là attaquent l'école parce que l'école c'est le...
03:29 - La neutralité. - Exactement, la neutralité, la laïcité,
03:32 tout ce qui s'est passé avec la baïa, le voile,
03:34 tout ça fait quand même craindre, effectivement, des réactions plus que violentes.
03:39 Mais alors, en plus, outre ce jeune d'origine tchétchène,
03:41 vous avez vu que depuis septembre, il y a une multitude, en plus,
03:45 d'alertes à la bombe et de faux alertes d'attaques
03:48 faits par des jeunes eux-mêmes de lycées.
03:52 Alors, ils font ça visiblement peut-être pour s'amuser,
03:55 mais on se demande si un jour ou l'autre, ils ne vont pas faire ça sérieusement.
03:59 Ça, c'est un vrai problème.
04:00 Et dernière chose concernant la sécurité dans les lycées, dans les collèges,
04:05 il y a quand même une certaine sécurité.
04:07 Malheureusement, effectivement, il manque pour l'instant de fouilles, etc.
04:10 Et encore une fois, je crois qu'il manque aussi de gens, de personnel,
04:13 pour s'occuper de la sécurité dans les lycées.
04:15 Luc Farré, secrétaire général de l'UNSA, Fonctions publiques,
04:18 une réaction à ce qui vient d'être dit ?
04:21 Écoutez, d'abord, moi, je voulais revenir sur la première des questions que vous m'avez posées,
04:25 c'est-à-dire, est-ce que c'est l'école qui est attaquée ?
04:28 Oui, je crois que c'est l'école qui est attaquée.
04:30 C'est-à-dire que l'École de la République, aujourd'hui,
04:33 c'est elle qui accueille tous les jeunes,
04:35 qui permet d'apporter un savoir,
04:39 et d'apporter un savoir qui va permettre d'apprendre le sens critique,
04:43 et de lutter contre les ignorances et les manipulations.
04:47 Et donc, oui, la formation française,
04:51 qui est fondamentale dans notre démocratie,
04:55 que représente l'école, est attaquée ce soir.
04:58 Et oui, nous devons tout faire pour apporter un soutien
05:03 à l'ensemble des communautés éducatives de notre pays.
05:07 Et je dois avouer qu'on doit saluer ce soir la mémoire de ce professeur
05:13 qui est intervenu pour sauver des élèves,
05:17 qui en a payé le prix de sa vie.
05:20 Et je voulais, ce soir, commencer par lui rendre un immense hommage,
05:24 ainsi qu'à ses deux personnels, qui sont l'un professeur de PS
05:29 et l'autre agent de sécurité, qui ont aussi été blessés dans cet odieux attentat.
05:35 Et je tiens ici vraiment à exprimer à la fois un soutien,
05:41 mais aussi toutes mes condoléances à leurs proches, à leur famille, à leurs élèves,
05:45 et à leurs collègues.
05:47 - Oui, absolument.
05:48 - Ça réagit beaucoup au 0826 300 300, direction le Gard.
05:53 Bonsoir Benoît.
05:55 - Oui, bonsoir. Merci de nous avoir donné la parole.
05:58 On vous écoute.
05:59 - Voilà, écoutez, déjà dans un premier temps, je suis extrêmement triste,
06:04 choqué et révolté de ce qui s'est passé aujourd'hui.
06:08 Doter la vie encore une fois à des innocents dans ce pays,
06:13 malheureusement c'est quelque chose qui devient trop récurrent, trop habituel.
06:19 Et finalement on se contente juste de pleurer les morts et puis de passer à autre chose.
06:25 Moi je considère que ce qui se passe à l'heure actuelle,
06:29 c'est l'assassinat de notre école, l'assassinat de notre modèle,
06:33 et l'assassinat de notre pays.
06:36 Tout esprit critique est anéanti,
06:39 et je ne comprends pas qu'il n'y ait pas plus de réaction de la part des pouvoirs publics
06:46 pour mettre fin à tout ça, et enfin anticiper, appréhender des individus aussi dangereux,
06:52 malveillants et méprisables.
06:54 - Vous restez avec nous Benoît, 0826-300-Thierry est avec nous aussi.
07:00 Une réaction Thierry ?
07:02 - Oui tout à fait, je suis tout à fait d'accord avec Benoît,
07:05 et j'ajouterais qu'un problème c'est qu'on ne nomme pas la source du mal et du problème,
07:10 parce que les islamistes qu'est-ce qu'ils veulent ?
07:12 Ils sont embêtés par les collaïques et les éthicalitaires,
07:14 et qui ont plein de matière, des choses,
07:16 ils ne veulent pas être enseignés,
07:18 et pour eux, seul le Coran est suffisant à être enseigné,
07:24 il se suffit à lui-même pour toute la vie.
07:26 Donc je crois qu'il faut le dire, le répéter pour comprendre la source du mal,
07:30 et ensuite prendre les décisions que vous impose.
07:33 - Luc Farré, quand vous entendez ce que disent nos auditeurs ?
07:36 - Moi je voudrais d'abord vraiment redire que ce soir,
07:44 je suis comme beaucoup sous le coup de l'émotion,
07:46 et qu'il faut savoir garder raison,
07:48 parce que oui, l'école était attaquée, je l'ai dit tout à l'heure,
07:53 mais d'autre part, je tiens vraiment à saluer le travail de toute la communauté éducative,
07:59 aussi bien dans le lycée Gambetta à Hararat,
08:02 que pour l'ensemble de l'engagement des agents partout,
08:05 dans notre pays et dans toutes les écoles.
08:08 Et aujourd'hui, il ne faudrait surtout pas penser
08:11 que les enseignants ne font pas leur travail,
08:13 tout au contraire, la preuve aujourd'hui,
08:16 aucun élève n'a été blessé.
08:19 - Philippe Bigeard, on entend les réactions sur les deux débats,
08:22 on a l'impression que les gens sont à bout.
08:23 - Oui sûrement, mais si vous le permettez,
08:26 à la suite de la première réponse de Luc Farré,
08:28 j'aimerais lui poser un peu vulgairement cette question.
08:32 Est-ce qu'au fond, vous n'avez pas l'impression
08:36 que dans la tête de ce jeune assassin de 20 ans...
08:40 - On a perdu Luc Farré, Philippe Bigeard.
08:43 - Il allait peut-être me contredire.
08:45 - Peut-être une réaction, Elisabeth ?
08:47 - Oui, mais aujourd'hui, c'est probablement le jour de l'émotion,
08:51 mais on sent bien, si vous voulez,
08:53 dans ces appels à garder la raison,
08:55 je crains qu'on ait un peu trop gardé la raison.
08:57 Je ne veux plus entendre ce discours du pas d'amalgame
09:00 nous expliquant qu'il n'y a que de toutes petites micro-minorités,
09:04 car, je le répète, c'est ça qui est le ferment du déni.
09:08 Car la situation de notre pays est beaucoup plus grave.
09:11 Il y a, dans une grande partie,
09:13 évidemment pas tout le monde, mais quand même,
09:15 les sondages le montrent,
09:17 l'imprégnation islamiste, ce n'est pas quelques individus,
09:21 c'est une partie de plus en plus importante
09:23 de la jeunesse musulmane de ce pays.
09:26 Donc, on ne va pas recommencer avec le pas d'amalgame.
09:29 - 20 secondes.
09:30 - Ce que je crains vraiment encore plus,
09:32 c'est ce qui se passe actuellement à Gaza et en Israël.
09:35 Là, j'ai vraiment peur que la réaction
09:37 dans certains quartiers sensibles de jeunes élèves
09:40 soit assez violente, voire terrifiante.
09:42 - Merci à tous.
09:44 - Merci beaucoup Philippe Bilger, merci beaucoup Elisabeth Lévy,
09:47 merci beaucoup René Chigier, merci à tous nos auditeurs,
09:50 et merci Luc Faray.
09:51 Malheureusement, on a un petit problème de ligne,
09:53 secrétaire général de l'UNSA à fonction publique.

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