Avec Christelle Comet, vice-présidente des Mamans Louves ; Philippe Fabry, historien du droit et auteur de "Le président absolu - La Vème République contre la démocratie" publié aux éditions Scripta Manent ; Patrice Franceschi, écrivain co-auteur de “Le goût du risque. Une éloge de la vie riche, intense, joyeuse et engagée" publié aux éditions Grasset.
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00:00:00 [Musique]
00:00:02 Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:00:04 Nous sommes en guerre.
00:00:07 Non Fabien, tu ne gagneras pas avec un steak.
00:00:10 Parce que le peuple c'est le boss et Macron c'est l'employé.
00:00:14 [Musique]
00:00:21 Nous sommes dans une guerre hybride.
00:00:23 Moi je me fiche éperdument des 2 millions de Gazaouis.
00:00:26 Moi ce qui m'importe aujourd'hui c'est la vengeance des 1300 Israéliens.
00:00:30 Nous sommes en guerre.
00:00:31 [Musique]
00:00:33 Oui tout ça c'est pas fini, c'est pas fini.
00:00:35 Hélas, est-ce qu'on peut dire que ça ne fait que commencer ?
00:00:39 On ne va pas épiloguer là-dessus.
00:00:40 On va parler de beaucoup de choses aujourd'hui.
00:00:42 Toutes les guerres, vous savez, il y a des guerres à tous les étages.
00:00:45 Mais c'est la vie ça, c'est la vie.
00:00:47 Les rapports de force, les affrontements hélas, c'est important et c'est là.
00:00:51 Et là nous allons parler des Maman Louvres.
00:00:53 Parce que les Maman Louvres, l'association des Maman Louvres, vous en parlez,
00:00:57 ont reçu des témoignages assez hallucinants d'un certain nombre de parents d'élèves
00:01:02 sur comment leurs enfants, qui ont 8 ans, 7 ans, 8 ans, 9 ans, 10 ans,
00:01:09 et bien comment ils reçoivent et ce qu'on leur transmet dans l'éducation sexuelle.
00:01:16 Oui, oui, c'est la désinstruction nationale, c'est l'éducastration nationale, c'est quoi ?
00:01:21 On va en parler avec les Maman Louvres ensuite.
00:01:24 Et bien on va parler de quelque chose d'assez étonnant,
00:01:26 c'est le communiqué officiel du laboratoire Pfizer sur leur vaccin.
00:01:31 Communiqué officiel qui dit "attention, oui, il y a des effets indésirables,
00:01:36 il peut y avoir des effets et des effets accrus".
00:01:38 Et rappelez-vous, quand on disait ça il y a encore un an et demi,
00:01:41 on était les conspis, c'était les sulfureux de l'extrême, etc.
00:01:45 Aujourd'hui, rapport Pfizer.
00:01:48 Et les perles, les bravos, le délire effectivement, tragique, tragique,
00:01:53 sur l'auberge espagnole des fantasmes en ce qui concerne l'hôpital de Gaza en particulier,
00:01:57 et la guerre israélo-palestinienne ou israélo-arabe en général,
00:02:01 vraiment où chacun y va de son délire, et ça suffit comme ça.
00:02:05 Et puis nous allons recevoir, et bien, Patrice Franceschi,
00:02:10 Patrice Franceschi qui avec deux autres auteurs a écrit "Le goût du risque".
00:02:14 Le goût du risque, eh oui. Parce qu'il ne faut pas oublier que le risque, hélas, ça existe.
00:02:20 Et on en a besoin, ça fait partie de notre vie. A tout de suite.
00:02:43 Dans tous mes états, je ne sais pas, jugez-vous, jugez,
00:02:46 une infirmière de l'éducation nationale a des élèves de CM2,
00:02:50 je rappelle, CM2, c'est 8-10 ans, 8-11 ans.
00:02:53 Pour le plaisir, la fille peut caresser délicatement les testicules du garçon.
00:02:59 Ou alors, on peut faire le sexe dans les fesses.
00:03:02 Toujours une infirmière d'éducation nationale en cours, à l'école, à des élèves de CM2.
00:03:09 C'est normal. Quand même, on peut se poser des questions, on va s'en poser,
00:03:15 avec notamment les mamans Louvres qui sont parties dans cette affaire.
00:03:20 C'est tellement bien, c'est Pierre Perret, évidemment, évidemment, cette chanson,
00:03:30 elle a déjà percé deux générations, sinon trois.
00:03:35 Ça c'est bien, mais quand on commence à dire des choses en matière d'éducation sexuelle,
00:03:39 parce que c'est devenu évidemment extrêmement important,
00:03:42 que les enfants soient absolument, absolument éduqués,
00:03:46 instruits en matière d'éducation sexuelle.
00:03:49 Et voilà, un exemple qu'ont reçus, par exemple, les mamans Louvres,
00:03:54 des parents d'élèves, puisque évidemment les enfants reviennent de la maison,
00:03:58 leur racontent... Christelle Comé, bonjour.
00:04:01 - Bonjour André, merci de nous recevoir.
00:04:04 - Écoutez, c'est moi qui vous remercie.
00:04:06 Vous êtes vice-présidente des mamans Louvres.
00:04:09 Vous avez reçu plusieurs témoignages de ce genre ?
00:04:13 - Absolument, oui. Depuis l'année dernière, en fait, on a énormément de familles
00:04:16 qui nous contactent des suites de ce que l'on appelle des "rives"
00:04:20 lors de séances d'éducation à la sexualité,
00:04:22 dans les établissements scolaires de la République,
00:04:25 notamment sur des classes de primaire.
00:04:27 - Oui, c'est ça, notamment sur des classes de primaire.
00:04:29 Alors, rappelons simplement à nos éditeurs,
00:04:31 ces cours-là, ça a commencé il y a longtemps, il y a combien de temps ?
00:04:35 Vous le savez, Christelle Comé ?
00:04:37 - Oui, oui, tout à fait.
00:04:38 En fait, ces séances se sont fixées dans le cadre d'une loi
00:04:41 qui n'est pas du tout récente, puisqu'elle date de 2001,
00:04:43 qui oblige trois séances d'éducation à la sexualité
00:04:47 depuis l'école élémentaire.
00:04:49 - D'accord.
00:04:50 - Ça a été rappelé par, notamment, trois circulaires,
00:04:53 la première en 2003, ensuite en 2018,
00:04:56 et puis en 2022, avec le précédent ministre de l'Éducation...
00:05:00 - Papin d'Aille.
00:05:01 - Voilà, qui en avait fait sa priorité absolue,
00:05:05 de renforcer l'éducation à la sexualité
00:05:08 dans le milieu scolaire, voilà.
00:05:10 - Et alors, justement, parce que moi je veux bien
00:05:13 éducation à la sexualité, effectivement,
00:05:16 mais les sexualités, hommes, femmes, les attributs, etc.
00:05:20 Quand ça a commencé à dire aller, par exemple,
00:05:23 ce qu'on vient de dire, quoi ?
00:05:24 Caresser délicatement les testicules,
00:05:26 faire le sexe dans les fesses, et autres joyeusetés
00:05:29 pour des enfants de 8-9 ans.
00:05:31 Quand est-ce que ça a...
00:05:33 Je n'irai pas dériver, soyons neutres pour le moment,
00:05:36 mais quand est-ce que ça a commencé à entrer
00:05:39 dans ce genre de détails ?
00:05:41 - Pas tout à fait précises,
00:05:43 les informations que nous avons,
00:05:45 c'est que ça a commencé à peu près depuis 2017, d'accord ?
00:05:48 - D'accord.
00:05:49 - Il y a des professionnels de la santé et de l'enfance,
00:05:51 somme toute, qui sont des sommités reconnus
00:05:54 dans le monde de la pédopsychiatrie et de l'enfance,
00:05:56 qui ont dénoncé, justement, l'arrivée de ce qu'on appelle "dérives",
00:06:00 donc auprès d'enfants très jeunes
00:06:03 qui se sont vu livrer la sexualité adulte
00:06:06 au sens strict que nous, on l'entend, hein ?
00:06:09 - Oui, oui.
00:06:10 - Et nous, depuis l'année dernière,
00:06:13 on a vu une accélération depuis la pression
00:06:16 qui a été mise par le ministère
00:06:17 pour, effectivement, que les séances d'éducation
00:06:21 à la sexualité soient effectives.
00:06:23 Et on a été contactés par malheureusement trop de familles
00:06:27 qui ont vu leurs enfants revenus traumatisés de ces séances,
00:06:31 puisque, alors j'espère qu'il n'y aura pas d'enfants qui écoutent la radio,
00:06:35 puisque les propos sont quand même très, très graves.
00:06:37 - Allez-y, dites-nous, oui.
00:06:39 - Voilà, donc on parle de, effectivement,
00:06:42 sodomie, de fellation, d'éjaculation,
00:06:46 de carissage de testicules
00:06:48 et autres joyeusetés à des enfants,
00:06:51 donc avec des propos qui sont déjà, disons-le clairement,
00:06:54 pas en capacité d'entendre ce genre de choses.
00:06:58 Ça a des conséquences traumatiques chez eux,
00:07:00 la preuve, ils reviennent chez eux absolument traumatisés,
00:07:03 avec parfois des suivis psychologiques
00:07:06 qui doivent être engagés par les parents.
00:07:09 Et puis, ce qui nous inquiète vraiment,
00:07:12 c'est qu'il n'y a pas de dialogue possible
00:07:14 avec des établissements où ces dérives sont intervenues.
00:07:17 - C'est-à-dire ?
00:07:18 - Voilà, donc souvent...
00:07:19 - Allez-y, parce que, non, j'ai juste un mot, Christelle Comé.
00:07:22 Les parents réagissent, ok, ils vous signalent la chose,
00:07:25 mais est-ce qu'ils ne vont pas voir les responsables d'établissements
00:07:29 en disant "attendez, c'est quoi ces cours d'éducation ?"
00:07:33 et ils ne s'adressent pas à l'établissement lui-même ?
00:07:36 - Si, si, bien sûr, la plupart du temps c'est ce qu'ils ont fait,
00:07:39 et où je vous dis, nous, où on place notre inquiétude,
00:07:42 c'est justement par cette fermeture de dialogue
00:07:45 où on a tout de suite les établissements, dans la majorité des cas,
00:07:48 qui se dédouanent vers la chose suivante,
00:07:51 qui est de dire "mais les enfants ont posé des questions
00:07:54 et nous avons fait qu'ils répondent".
00:07:56 Alors nous, ce qu'on dit très clairement, et ça c'est factuel,
00:07:59 et c'est ce qui devrait être rappelé et enjoint à tous les recteurs d'académie
00:08:03 pour que ce soit redescendu sur tous les établissements scolaires et leur personnel,
00:08:06 c'est que les circulaires sont clairs,
00:08:08 on ne doit pas aborder la sexualité stricto sensu à l'école élémentaire,
00:08:13 ce qui est dit dans le cadre collectif
00:08:16 ne doit pas revêtir de l'intime,
00:08:19 et pouvoir être entendu par tous,
00:08:21 les contenus doivent être adaptés à l'âge des enfants,
00:08:24 et le projet éducatif,
00:08:27 s'il n'y a peu de projets éducatifs,
00:08:29 doit être explicité auprès des familles,
00:08:31 en amont, pour qu'il n'y ait pas de méprise
00:08:33 de ce qu'est cette éducation à la sexualité.
00:08:35 Et quand on a des réponses qui sont faites,
00:08:39 je dis bien attention à l'enfant d'une classe,
00:08:41 parce qu'évidemment il peut y avoir des questionnements précoces de la part d'enfants,
00:08:44 il doit trouver un espace de dialogue individuel,
00:08:48 pour ne pas effracter,
00:08:50 ce qui veut dire traumatiser le psychisme de tous les enfants,
00:08:53 qui n'ont pas demandé à entendre ce genre de chute.
00:08:57 Et donc là on fait de la masse,
00:08:59 on répond à des questions qui consistent à dire
00:09:02 qu'on peut sucer le pénis d'un garçon,
00:09:05 ou on peut sucer le vagin d'une fille,
00:09:07 on peut transpoquer le sexe dans les fesses,
00:09:09 et en fait tout ça n'a absolument pas de sens.
00:09:11 Et aujourd'hui, ce qui est également très grave André,
00:09:14 c'est que nous avons sollicité le ministère de l'éducation nationale,
00:09:18 donc la syndicat et le centre adocesseur,
00:09:20 à l'arrivée de Gabriel Attal.
00:09:22 On a relancé justement les dossiers
00:09:25 pour lesquels nous sommes mandatés par ces familles à agir,
00:09:28 personne ne doit nous répondre,
00:09:30 et j'ajouterai un point qui me semble essentiel,
00:09:32 et un éclairage à faire à tous vos auditeurs,
00:09:34 qui ont entendu récemment Mme Rossignol,
00:09:37 qui est une sénatrice,
00:09:38 qui s'était chargée à l'époque de la crise de la COVID,
00:09:42 voilà, tout à fait,
00:09:44 qui mise le nombre de cas.
00:09:46 Donc je voudrais rappeler à tous les auditeurs
00:09:48 qu'effectivement, pour être précise,
00:09:50 à ce jour, on porte 5 dossiers de famille,
00:09:52 ce qui veut dire 5 établissements,
00:09:54 avec 5 classes, avec en moyenne 30 élèves.
00:09:57 Donc ce n'est pas 4 enfants,
00:09:59 et quand bien même ce serait 4 enfants
00:10:01 que l'on soit venu traumatiser dans le cadre de ces séances,
00:10:04 cela ne va pas être acceptable,
00:10:06 cela doit être minimisé, et cela doit être dénoncé,
00:10:08 et faire l'objet de sanctions et de rappels
00:10:10 à ces personnels qui sont sortis du cadre.
00:10:13 - Et pour le moment, personne ne vous a répondu,
00:10:15 du point de vue du ministère de l'Education nationale,
00:10:17 ou des directeurs, non, rien ?
00:10:20 - Non, absolument pas, on a écrit aux établissements scolaires,
00:10:23 on a écrit au rectorat concerné,
00:10:25 on a écrit au ministère de l'Education nationale,
00:10:28 c'est ce qui l'en serait dû,
00:10:29 alors qu'hier, avec Pape-Endeaille,
00:10:31 c'était la priorité absolue de dispenser de ces séances,
00:10:35 alors qu'on a bien d'autres choses à faire, rappelons-le,
00:10:37 puisque les enfants ne savent pas lire, écrire et compter,
00:10:39 à mes beaux-ages.
00:10:40 - Il y a quelques priorités, peut-être,
00:10:42 qu'il s'agirait de mettre un peu avant celle-là.
00:10:45 Juste, Christelle Comé, pour être précis,
00:10:47 dans le cadre de l'école, on l'a quitté, nous,
00:10:49 depuis assez longtemps,
00:10:50 qui dispense cet enseignement ?
00:10:53 Je parle de cet enseignement qui va dans les détails
00:10:56 que vous avez cités, que j'ai cités aussi.
00:10:58 Qui dispense cet enseignement ?
00:11:00 - Alors, cela peut être dispensé par plusieurs personnes.
00:11:03 Cela peut être les infirmières de l'éducation nationale,
00:11:06 qui souvent sont des infirmières de collège
00:11:08 qui viennent intervenir sur les écoles élémentaires aux primaires.
00:11:12 Cela peut-être également depuis Marlène Schiappa, en 2018,
00:11:16 qui a ouvert ses interventions aux associations agrées,
00:11:20 qui peuvent intervenir également.
00:11:23 - Ah oui, vous voulez dire qu'une représentante d'association
00:11:25 peut venir dans l'école primaire, faire un enseignement ?
00:11:29 - Absolument, c'est le cas, notamment, du planning familial.
00:11:32 Tout est rempli d'idéologies qui sont déversées à l'intérieur de l'école.
00:11:37 Il y en a d'autres, il y en a de très très bien, évidemment.
00:11:41 Ce qu'il faut préciser, c'est que ce n'est pas, heureusement,
00:11:44 sur toutes les écoles, mais on voit quand même
00:11:46 une généralisation de ces dérives.
00:11:47 Et pour terminer, en ce qui concerne les possibles interventions,
00:11:50 cela peut être également les personnels éducatifs,
00:11:53 quand ils veulent bien le faire,
00:11:54 quand ils ont le temps, effectivement, de le faire.
00:11:57 Et puis, il faut dire aussi que,
00:12:00 les trois séances d'éducation à la sexualité,
00:12:02 qui sont prévues de manière effective chaque année,
00:12:05 mais on aborde également ça de manière,
00:12:08 ce qui est appelé transdisciplinaire ou pluridisciplinaire,
00:12:10 à travers, notamment, des cours d'éducation civique,
00:12:14 des cours de SVT, vous voyez ?
00:12:17 - Ah oui, vous voulez dire qu'on peut déborder sur l'enseignement
00:12:21 d'éducation sexuelle stricto sensu,
00:12:24 et le prendre par le biais civique, etc.
00:12:28 - Oui, on peut également le faire à travers l'art,
00:12:30 on peut le faire à travers la littérature,
00:12:32 et c'est ce qui, parfois, est fait.
00:12:35 Tout à fait.
00:12:37 - D'accord. Et alors, pour le moment,
00:12:39 vous avez eu quand même, vous dites,
00:12:41 plusieurs dizaines de plaintes,
00:12:43 vous avez eu des plaintes de famille,
00:12:45 et au fond, est-ce qu'il n'y a pas,
00:12:47 juste pour me faire, non pas l'avocat du diable,
00:12:52 mais l'avocat de ceux qui disent
00:12:54 "oui, mais c'est pas si grave que ça",
00:12:56 avec l'avocat de Laurence Rossignol, justement,
00:12:58 ou autre, est-ce qu'il n'y a pas des enfants
00:13:00 qui prennent sorte, disent "oui, ça amuse",
00:13:02 et ça leur passe au-dessus de la tête ?
00:13:04 Est-ce que, on peut pas dire "oui, mais au fond,
00:13:06 on leur dit ça, mais ça n'a que peu d'importance",
00:13:09 et qu'en fait, ils reviennent à rigolant ?
00:13:11 - Alors, vous savez, ceux qui vont vous tenir
00:13:13 ce genre de propos, ce sont des personnes
00:13:15 qui n'ont absolument aucune connaissance
00:13:17 en matière de développement d'enfants.
00:13:19 En fait, le développement de l'enfant,
00:13:21 et ça aussi, ce sera bien que Mme Rossignol l'entende,
00:13:23 il ne change pas.
00:13:25 Qu'on passe des décennies ou des décennies,
00:13:27 il y a des besoins qu'il faut remplir,
00:13:29 il y a des étapes, des prérequis,
00:13:31 par lesquelles passent les enfants pour leur construction.
00:13:33 Quand on vient devancer les questions
00:13:35 de l'enfant, c'est une effraction psychique.
00:13:37 Quand on vient tenir des propos crus
00:13:40 sur la sexualité adulte, alors qu'il ne se pose pas
00:13:43 encore la question, c'est une effraction psychique,
00:13:45 qui constitue des traumatismes.
00:13:47 Et ça, les professionnels de l'enfance
00:13:49 pourront le confirmer. C'est pour ça que
00:13:51 minimiser l'impact que cela peut avoir,
00:13:53 c'est absolument indigne, tout comme
00:13:55 il est indigne de la part de l'État.
00:13:57 Et là, Mme Rossignol, par contre, a agi
00:13:59 correctement. Par exemple,
00:14:01 pour venir lutter contre l'accès à la pornographie,
00:14:03 il devrait y avoir des mesures
00:14:05 justement qui s'imposent,
00:14:07 des mesures législatives, des mesures
00:14:09 réglementaires. Vous savez, le problème aujourd'hui,
00:14:11 c'est qu'on est tombé dans un
00:14:13 changement sociétal où, en fait,
00:14:15 on vient donner maintenant la responsabilité
00:14:17 aux enfants de pouvoir
00:14:19 s'adapter à une société
00:14:21 qui plonge
00:14:23 les enfants dans un univers hyper-sexualisé
00:14:25 et qui ne sont pas protégés
00:14:27 ni par l'État, ni par
00:14:29 des cours de prévention. Vous savez, les
00:14:31 seuls cours de prévention qu'il faudrait faire, justement,
00:14:33 ce sont des
00:14:35 cours de prévention qui consisteraient à
00:14:37 indiquer aux enfants les dangers
00:14:39 d'Internet, sensibiliser également
00:14:41 les parents sur les dangers
00:14:43 des contenus que peuvent rencontrer leurs
00:14:45 enfants pour renforcer cette vigilance.
00:14:47 Il faudrait également...
00:14:49 - Une vraie éducation, il faudrait une éducation,
00:14:51 je veux vous dire, des parents autant que des enfants.
00:14:53 - On va vous parler d'autre chose, André.
00:14:55 On va vous dire, il y a la lutte contre la
00:14:57 pornographie, ok, mais alors on ne va pas
00:14:59 donner du contenu pornographique pour lutter
00:15:01 contre la pornographie, c'est absolument absurde.
00:15:03 Mais on va vous dire aussi, il faut lutter contre les violences
00:15:05 sexuelles, sexistes et les discriminations.
00:15:07 Sauf que quand on va banaliser
00:15:09 la sexualité adulte dans le monde de l'enfant,
00:15:11 on ne lui permet absolument
00:15:13 pas de pouvoir se prévenir des prédateurs
00:15:15 puisqu'on lui dit qu'il est normal, par exemple,
00:15:17 de pratiquer le sexe dans les fesses.
00:15:19 Donc ça c'est un prédateur, l'enfant se dira que c'est normal.
00:15:21 Au même titre que celui qui est abusé
00:15:23 ou victime d'un sexe, quand il va entendre
00:15:25 ça, il ne trouvera pas d'espace pour le dire.
00:15:27 - Et ce sera la norme, et c'est bien ça,
00:15:29 oui, enfin, ça sera pour eux
00:15:31 la norme et c'est quand même quelque chose
00:15:33 d'assez grave quand on a 8 ou 9 ans ou 10 ans.
00:15:35 Christelle Comé, merci,
00:15:37 on va suivre ça et évidemment
00:15:39 on fera appel à vous parce que
00:15:41 là ça pose vraiment problème
00:15:43 et ça n'a rien à voir avec la liberté
00:15:45 ou la liberté de se comporter.
00:15:47 Un enfant, c'est un enfant et
00:15:49 on le sait avec toutes ces affaires de pédocriminalité
00:15:51 dont on va parler très très
00:15:53 très bientôt d'ailleurs. Merci.
00:15:55 - Merci beaucoup.
00:15:57 - Merci beaucoup Christelle Comé, je rappelle que vous êtes
00:15:59 vice-présidente des Maman Louvre et en tout cas...
00:16:01 Ici Sud Radio,
00:16:03 les Français parlent au français,
00:16:09 les carottes sont cuites,
00:16:11 les carottes sont cuites,
00:16:13 les carottes sont cuites.
00:16:15 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:16:17 - Voilà, tous
00:16:19 vaccinés, tous protégés,
00:16:21 tout allait bien dans le meilleur
00:16:23 des mondes et on savait que
00:16:25 il y avait quelques petits
00:16:27 soucis mais ça allait très bien.
00:16:29 Et puis voici que sort
00:16:31 un communiqué officiel
00:16:33 de Pfizer, des laboratoires
00:16:35 Pfizer, communiqué officiel
00:16:37 qui est sorti il y a un mois.
00:16:39 Écoutez,
00:16:41 on va en parler, c'est très intéressant.
00:16:43 Sud Radio André Bercov.
00:16:45 Bercov dans tous
00:16:49 ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:16:51 - Il n'avoue jamais, je ne sais pas
00:16:53 s'il faut avouer ou pas qu'on aime,
00:16:55 mais en revanche Pfizer,
00:16:57 Pfizer,
00:16:59 Covid, les vaccins,
00:17:01 etc. Eh bien là il avoue
00:17:03 quelque chose qu'il n'avouait pas
00:17:05 il y a si longtemps que ça.
00:17:07 Un communiqué officiel,
00:17:09 voilà, utilisation,
00:17:11 informations de sécurité, indication que
00:17:13 Comirnaty, vous savez,
00:17:15 Comirnaty, c'est le vaccin Covid
00:17:17 à RNM, vaccin approuvé
00:17:19 pour l'immunisation active
00:17:21 afin de prévenir la maladie de la COVID-19.
00:17:23 Très bien, alors
00:17:25 on donne les choses mais ce qui est intéressant
00:17:27 c'est qu'à un moment donné,
00:17:29 ce que dit Pfizer, je reprends
00:17:31 mot pour mot, les vaccins Covid-19
00:17:33 à RNM, autorisés
00:17:35 ou approuvés, montrent un risque
00:17:37 accru, accru,
00:17:39 alors là ça c'est un mot nouveau, on n'en plaît pas,
00:17:41 un risque, il disait, oui il y a des risques,
00:17:43 des allergies, un risque accru
00:17:45 de myocardite, inflammation du muscle
00:17:47 cardiaque, et de péricardite,
00:17:49 inflammation de la muqueuse à l'extérieur
00:17:51 du cœur, en particulier dans la
00:17:53 première semaine suivant la vaccination,
00:17:55 pour Comirnaty, le risque
00:17:57 observé est le plus élevé
00:17:59 chez les hommes de 12 à 17 ans.
00:18:01 Mais attendez, attendez, attendez, on disait bien
00:18:03 que les hommes de moins de 30 ans,
00:18:05 le public était à très peu de risques
00:18:07 de développer les formes graves de la maladie.
00:18:09 Alors, quand il y avait la balance
00:18:11 bénéfice-risque, on vous disait, vous voyez, pendant deux
00:18:13 ans et demi, mais tout va bien, oui
00:18:15 il y a des risques, il y a des risques, mais le bénéfice est tellement
00:18:17 grand, rappelez-vous, à deux doses, vous étiez
00:18:19 tous vaccinés, tous protégés, etc.
00:18:21 Aujourd'hui, eh ben
00:18:23 ce n'est plus, ce n'est plus du tout
00:18:25 le même langage.
00:18:27 Vous voyez, les effets indésirables, il y en a
00:18:29 quand même beaucoup, les effets
00:18:31 secondaires, il y en a quand même beaucoup
00:18:33 et ça pose problème, ça pose
00:18:35 un problème le plus important,
00:18:37 c'est encore une fois, encore une fois,
00:18:39 il ne s'agit pas d'être pro ou anti-vax,
00:18:41 il s'agit de dire
00:18:43 et de répéter que
00:18:45 ce qui est certain, tout le monde
00:18:47 l'admet, si vous disiez ça il y a deux ans, vous étiez
00:18:49 un conspirationniste, absolument
00:18:51 extrémiste, mais là
00:18:53 que le problème, c'est
00:18:55 que normalement, on fait un vaccin,
00:18:57 et Dieu sait si on s'est fait tous vacciner, et c'est bien
00:18:59 le vaccin, mais
00:19:01 quand il empêche
00:19:03 la maladie, il empêche
00:19:05 que vous tombiez malade, écoutez un vaccin
00:19:07 on le sait depuis toujours,
00:19:09 c'est ça, et là, eh ben on prend
00:19:11 une dose, deux doses, trois doses, et on retombe
00:19:13 malade, problème,
00:19:15 et puis, et puis, et puis encore une fois,
00:19:17 regardez la LSM, tous les effets
00:19:19 secondaires, et aujourd'hui,
00:19:21 Pfizer dit "attention, risque accru"
00:19:23 accru, et accru
00:19:25 jusqu'à quel point, jusqu'où
00:19:27 eh bien, il y a ce
00:19:29 problème là qui est posé, voilà, on
00:19:31 voulait tous vous dire que, comment
00:19:33 la vérité vient
00:19:35 au labo, et bien
00:19:37 c'est une bonne chose, mais attention
00:19:39 attention, enquête
00:19:41 vigilance, vigilance, vigilance
00:19:43 toujours. Peuvent dans tous ces
00:19:45 états, les perles
00:19:47 du jour. Moi j'habite chez
00:19:49 une copine, merveilleux, merveilleux
00:19:51 alors, vous savez qui a dit ça ?
00:19:53 Eh bien c'est Emmanuel Macron, alors
00:19:55 j'habite chez une copine, mais oui
00:19:57 il habite en Europe, il habite dans l'Union Européenne
00:19:59 c'est formidable, il habite chez une copine dans l'Union Européenne
00:20:01 et il dit "viens chez moi"
00:20:03 et voilà, il est en visite officielle
00:20:05 à Tirana, et
00:20:07 il dit "écoutez,
00:20:09 maintenant on va ouvrir l'Union Européenne"
00:20:11 on va l'ouvrir, on va
00:20:13 aller très loin, et il n'y a aucune
00:20:15 raison qu'on reste à 27
00:20:17 surtout que l'Angleterre nous a quittés
00:20:19 cette traitresse, cette perfide albion
00:20:21 alors voilà, il dit à l'Albanie
00:20:23 "ben venez, venez" et puis après
00:20:25 il y a la Bosnière-Zégovine
00:20:27 il y a le Kosovo, il y a
00:20:29 la Médécoine du Nord, il y a le Monténégro
00:20:31 et la Serbie. Donc
00:20:33 voilà, là ça a
00:20:35 été lancé, processus de Berlin
00:20:37 c'est Angela Merkel qui a lancé
00:20:39 en 2014, alors est-ce que
00:20:41 tous ces gens là vont venir ?
00:20:43 Eh bien c'est très intéressant, si on
00:20:45 arrive à intégrer les Balkans justement
00:20:47 est-ce que c'est une bonne
00:20:49 chose ? C'est une bonne chose, je sais
00:20:51 pas, il y a
00:20:53 vraiment, vous savez, François Asselineau
00:20:55 par exemple, il n'est pas d'accord du tout
00:20:57 il a fait un tweet là-dessus
00:20:59 il dit, alors dit François Asselineau
00:21:01 "population 3 millions
00:21:03 d'habitants, 60% d'musulmans
00:21:05 16% de chrétiens
00:21:07 le
00:21:09 niveau de vie est à 3 fois
00:21:11 à 7 fois en PIB
00:21:13 intérieur à la France, les
00:21:15 mafias, drogue, armes, prostitution
00:21:17 enfants, immigration"
00:21:19 et d'autres personnes effectivement
00:21:21 disent "attention
00:21:23 attention attention"
00:21:25 écoutez, franchement
00:21:27 c'est pas bien là ce que vous faites parce que
00:21:29 comme dit notre président de la République
00:21:31 bien aimé, plus on est de fous, plus on rit
00:21:33 donc ouvrons, ouvrons
00:21:35 ouvrons
00:21:37 Sud Radio Bercov dans tous ses états
00:21:39 Paroles, paroles, oui
00:21:41 et quelles paroles, qu'est-ce qu'on a eu comme paroles ?
00:21:43 qu'est-ce qu'on a eu comme paroles ?
00:21:45 depuis l'ouverture
00:21:47 depuis le premier massacre
00:21:49 à Gaza, depuis
00:21:51 le terrible
00:21:53 accident ou incident ou agression
00:21:55 à l'hôpital Alali
00:21:57 de Gaza
00:21:59 et ça s'est déchaîné, on en a parlé déjà hier
00:22:01 ça s'est déchaîné par toutes les manières
00:22:03 et de toutes les manières
00:22:05 et ça permet vraiment un vrai délire
00:22:07 il y a vraiment un délire, à un moment donné
00:22:09 on sait mais quand on est loin
00:22:11 on peut comprendre que des gens qui ont vu
00:22:13 des femmes éventrées, qui ont vu des enfants
00:22:15 égorgés, qui ont vu
00:22:17 des enfants et un hôpital avec des enfants
00:22:19 absolument massacrés, etc.
00:22:21 etc. on peut comprendre, mais nous
00:22:23 par exemple, quelque chose qui a eu
00:22:25 je crois que c'était sur
00:22:27 Yves 24 News
00:22:29 le représentant
00:22:31 de Corse Israël
00:22:33 de l'association Corse Israël
00:22:35 David Antonelli a déclaré
00:22:37 et voici ce qu'il a déclaré, écoutez
00:22:39 Je vais vous dire honnêtement les choses
00:22:41 comme toujours, moi je me fiche
00:22:43 perdument des 2 millions de Gazaouis
00:22:45 moi ce qui m'importe aujourd'hui c'est la vengeance
00:22:47 des 1300 Israéliens
00:22:49 femmes, bébés
00:22:51 pères de famille qui ont été massacrés
00:22:53 c'est ça, c'est la vengeance d'abord d'Israël
00:22:55 relever la guerre d'Israël, les 200 otages
00:22:57 m'importe aussi d'une certaine manière à Gaza
00:22:59 mais honnêtement je n'en ai rien à faire de ce que vont devenir
00:23:01 les 2000 personnes à Gaza
00:23:03 qui, il ne faut pas l'oublier, c'est les gens
00:23:05 qui font la distinction, 2 millions
00:23:07 qui font la distinction entre la population
00:23:09 et le Hamas, je crois qu'ils ont oublié
00:23:11 certaines choses, ils sont tous biberonnés à la même haine du juif
00:23:13 Bon, écoutez
00:23:15 on peut penser ce qu'on veut
00:23:17 et David Antonelli a absolument le droit de penser
00:23:19 ce qu'il veut, mais de dire
00:23:21 à l'antenne
00:23:23 comme ça
00:23:25 de loin, je me fiche éperdument
00:23:27 des 2 millions de Gazaouis, on se fiche
00:23:29 éperdument de personne, on se fiche de personne
00:23:31 on se fiche pas du moins des bébés
00:23:33 et si de l'autre côté, effectivement
00:23:35 il y a des Palestiniens
00:23:37 il y a des Arabes, il y a des musulmans qui disent
00:23:39 il me faut absolument des élui-juifs
00:23:41 il faut qu'ils disparaissent, mais c'est la même chose
00:23:43 c'est ces discours qu'on ne peut plus
00:23:45 entendre, alors évidemment, on ne va pas
00:23:47 empêcher, on ne va empêcher personne
00:23:49 de penser ce qu'il a à penser
00:23:51 mais très sincèrement, les dire comme ça
00:23:53 ça n'a aucun sens
00:23:55 on l'a vu aussi, on le sait
00:23:57 aujourd'hui, on sait aujourd'hui que
00:23:59 l'hôpital, il y a un cratère de vent, que l'hôpital
00:24:01 à Lali n'est pas détruit, et au début
00:24:03 on parlait encore, c'est ça qui dérive
00:24:05 de 600, 800 personnes
00:24:07 aujourd'hui, sur les sources européennes
00:24:09 et même des sources de Gaza
00:24:11 c'est 50 personnes
00:24:13 et puis on dit, voilà, il y a juste
00:24:15 un cratère de vent
00:24:17 alors est-ce que c'est la fusée
00:24:19 etc. de toute façon
00:24:21 il n'est pas possible que des responsables
00:24:23 politiques de chez nous, ou médiatiques
00:24:25 ou autres, s'enflamment
00:24:27 et en fait, démontrent quoi ?
00:24:29 démontrent leur inconscient
00:24:31 nous on est contre Israël, les Juifs
00:24:33 on n'en a rien à foutre, et bien voilà
00:24:35 c'est eux ces salauds qui ont frappé l'hôpital de Gaza
00:24:37 les Gazaouis ces salauds
00:24:39 il y a eu des égorgements
00:24:41 et bien moi j'en ai rien à foutre
00:24:43 des 2 millions de Gazaouis
00:24:45 ces discours-là, c'est pas possible
00:24:47 qu'ils continuent comme ça, et on demande
00:24:49 à chacun, surtout les responsables politiques
00:24:51 et les responsables d'associations
00:24:53 et les responsables médiatiques
00:24:55 de savoir jusqu'où, effectivement
00:24:57 ils doivent tourner sept fois la langue
00:24:59 dans la bouche, avant de dire n'importe quoi
00:25:01 parce que c'est trop facile
00:25:03 c'est trop facile, et c'est vraiment
00:25:05 le confort des abrutis, ça, vous voyez
00:25:07 c'est pas possible, quand on est
00:25:09 quand on est loin du... quand on est
00:25:11 loin, au moins, je peux comprendre
00:25:13 des gens qui sont sous les bombes
00:25:15 je peux comprendre, je ne dis pas
00:25:17 que j'explique, j'accepte, mais on peut comprendre
00:25:19 mais que les gens qui sont loin
00:25:21 qui commencent à dire "oui moi je me fous
00:25:23 de ceci, oui c'est l'hôpital israélien
00:25:25 ils n'en savent rien, mais ils font ça
00:25:27 pour leur petite propagande, leur petit
00:25:29 souci électoraliste, et leur fond de commerce
00:25:31 ça, c'est pas possible
00:25:33 *musique*
00:25:35 Ici Sud Radio
00:25:37 *musique*
00:25:39 Les français parlent au français
00:25:41 *musique*
00:25:43 Je n'aime pas la blanquette de veau
00:25:45 Je n'aime pas la blanquette de veau
00:25:47 Sud Radio Bercov
00:25:49 dans tous ses états
00:25:51 Et on ne change pas les bonnes habitudes
00:25:53 d'une équipe qui gagne, je parle
00:25:55 évidemment de l'équipe gouvernementale
00:25:57 Elisabeth Borne
00:25:59 Attention, Borne to be alive
00:26:01 va dégainer le 49.3
00:26:03 pour la
00:26:05 13ème, 14ème
00:26:07 fois, on en parle
00:26:09 tout de suite avec Philippe Fabri
00:26:11 Sud Radio Bercov dans tous ses états
00:26:13 évidemment et ça continue
00:26:15 encore et encore, et oui
00:26:17 avec le 49.3
00:26:19 d'accord, d'accord, oui la première ministre Elisabeth Borne
00:26:21 a engagé mercredi
00:26:23 donc il y a la responsabilité du gouvernement
00:26:25 par l'article 49.3 sur le
00:26:27 volet recette du budget 2024
00:26:29 il s'agit du 13ème
00:26:31 exactement, activé par la chef du gouvernement
00:26:33 depuis son arrivée à
00:26:35 Matignon, 13ème
00:26:37 49.3, vous savez ce que c'est que le 49.3
00:26:39 on va s'en expliquer tout de suite
00:26:41 avec Philippe Fabri
00:26:43 bonjour Philippe Fabri
00:26:45 - Bonjour André Bercov - Vous êtes historien du droit
00:26:47 vous êtes auteur du Président
00:26:49 absolu de la 5e République contre la
00:26:51 démocratie, on vous avait reçu
00:26:53 à plusieurs reprises à ce propos
00:26:55 et là effectivement d'abord
00:26:57 rappelez quand même ce que c'est
00:26:59 exactement que le 49.3
00:27:01 - Alors le 49.3
00:27:03 c'est un article
00:27:05 de la Constitution, en fait
00:27:07 c'est un alinéa dans l'article
00:27:09 49, le 3ème alinéa
00:27:11 on dit 49.3 mais c'est pas un tiré
00:27:13 qui permet au
00:27:15 gouvernement de faire
00:27:17 ou plutôt de n'avoir pas à faire
00:27:19 voter un texte par le Parlement
00:27:21 en engageant sa responsabilité, c'est-à-dire
00:27:23 que tout simplement le gouvernement dit
00:27:25 voilà j'engage ma responsabilité sur ce texte
00:27:27 ça veut dire que si vous ne votez pas
00:27:29 de motion de censure contre moi
00:27:31 pour faire dégager le gouvernement donc
00:27:33 le texte entrera en vigueur - Il passe - C'est comme ça
00:27:35 que ça fonctionne, voilà il passe - Alors écoutez
00:27:37 écoutez Philippe, écoutez
00:27:39 auditeur résistant de Sud Radio, écoutez
00:27:41 ce que disait Elisabeth Borne
00:27:43 - Aussi sur le fondement de l'article
00:27:45 49 alinéa 3
00:27:47 de la Constitution, j'engage
00:27:49 la responsabilité de mon gouvernement
00:27:51 sur la première partie
00:27:53 du projet de loi de finances pour 2024
00:27:55 je vous remercie
00:27:57 - Eh bien nous aussi nous la remercions
00:27:59 Elisabeth Borne, nous la remercions
00:28:01 Philippe Fabry, au fond vous venez
00:28:03 très bien de définir la chose, c'est clair, c'est-à-dire
00:28:05 que s'il n'y a pas de motion de censure
00:28:07 qui demande une majorité de députés
00:28:09 ou pas ?
00:28:11 - Alors oui la motion de censure
00:28:13 ça demande une majorité, majorité
00:28:15 simple mais une majorité des députés
00:28:17 qui est extrêmement difficile à réunir
00:28:19 y compris quand on a un parlement éclaté
00:28:21 comme on a depuis un an, même si
00:28:23 sur l'affaire des retraites
00:28:25 on a été le plus proche de la motion de censure
00:28:27 qu'on a jamais été, depuis la seule
00:28:29 qui a été votée sous la 5ème République qui était
00:28:31 en 1962. - Oui vous voulez
00:28:33 dire qu'en fait, c'est
00:28:35 la question que j'allais vous poser
00:28:37 la dernière motion de censure
00:28:39 qui a été adoptée par le Parlement
00:28:41 français, c'est depuis vous dites
00:28:43 1962 ? - 1962
00:28:45 c'était la motion de censure qui
00:28:47 visait en fait à s'opposer
00:28:49 à la forme de coup d'état constitutionnel
00:28:51 que l'avait fait le général
00:28:53 de Gaulle en tentant de faire un référendum
00:28:55 constitutionnel avec un article
00:28:57 qui ne l'y autorisait pas, ce que
00:28:59 le président du Sénat de l'époque
00:29:01 Gaston Monnerville avait qualifié de forfaiture
00:29:03 mais ce qui n'a pas empêché
00:29:05 le Conseil Constitutionnel de considérer que
00:29:07 il y avait un article. - Mais en fait
00:29:09 Philippe Fabri, alors justement parce que
00:29:11 je dirais l'historien que vous êtes
00:29:13 est-ce que franchement
00:29:15 depuis quelques années, même peut-être
00:29:17 avant Macron, mais disons oui parce que
00:29:19 ça a été utilisé bien avant
00:29:21 est-ce qu'au fond dans ce régime dans lequel on est
00:29:23 dans ce régime de présidence absolue
00:29:25 c'est votre propre titre
00:29:27 titre de votre livre
00:29:29 est-ce qu'au fond
00:29:31 ce n'est pas l'exécutif qui gouverne par le
00:29:33 49.3 même s'il ne l'utilise
00:29:35 pas tout le temps, l'exécutif est
00:29:37 seul face au législatif qui est
00:29:39 allez on ne va pas dire impuissant, on ne veut pas être méchant
00:29:41 enfin c'est
00:29:43 ça passe, ça passe et ça ne casse pas.
00:29:45 - Alors c'est exactement ça
00:29:47 et en fait le problème est même encore plus profond parce que
00:29:49 dans un régime parlementaire
00:29:51 ça ne poserait pas de problème que le
00:29:53 gouvernement engage sa responsabilité devant le parlement
00:29:55 parce que c'est ce que fait continuellement tout gouvernement
00:29:57 puisque dans un régime parlementaire le gouvernement
00:29:59 est l'émanation de la majorité au parlement donc c'est normal
00:30:01 qu'il puisse se mettre en jeu
00:30:03 le problème dans le système, et c'était encore
00:30:05 le cas à l'époque où on savait, on en a parlé
00:30:07 beaucoup à l'époque de l'affaire des retraites
00:30:09 sous le gouvernement Rocard il y avait eu énormément
00:30:11 de 49.3 mais
00:30:13 à l'époque Michel Rocard était
00:30:15 une vraie personnalité différente
00:30:17 du président de la république, on sait qu'ils avaient des rivalités
00:30:19 de personnes tous les deux et donc c'était
00:30:21 un chef de gouvernement et c'était bien Michel
00:30:23 Rocard qui engageait sa responsabilité. Le problème
00:30:25 dans le régime français actuel tel qu'il a
00:30:27 évolué, qui va dans le sens de
00:30:29 la Ve République, c'est que le vrai chef
00:30:31 de l'exécutif ce n'est pas le premier ministre
00:30:33 c'est le président de la république et donc
00:30:35 en fait il n'y a aucune responsabilité réelle
00:30:37 qui est engagée là dessus puisque
00:30:39 quoi qu'il se passe, même si une motion de
00:30:41 censure a été votée, le président de la république
00:30:43 lui reste à sa place, il n'a aucun problème et en fait il envoie
00:30:45 au charbon si j'ai envie de dire
00:30:47 c'est pas Elisabeth Bond
00:30:49 qui décide son engagement à la sociabilité, c'est le président
00:30:51 qui lui dit "bon tu vas engager ta responsabilité sur
00:30:53 ce texte parce que je veux que ça passe et je veux que ça avance"
00:30:55 c'est comme ça que ça se passe, c'est pour ça que c'est un gros
00:30:57 problème. Dans un régime parlementaire ça serait
00:30:59 il pourrait y avoir un 49.3, ça resterait un régime
00:31:01 équilibré parce que le parlement a son pouvoir
00:31:03 là le fait que le président
00:31:05 restera, ça efface tout effet
00:31:07 - Oui mais attendez, ça c'est la constitution
00:31:09 de la 5ème république, c'est-à-dire
00:31:11 que si un gouvernement est renversé, le président
00:31:13 n'est pas renversé. - Voilà,
00:31:15 le président n'est pas renversé mais le problème c'est que
00:31:17 dans la constitution de la 5ème république, le président
00:31:19 de la république a tellement de pouvoir dans les autres
00:31:21 dans les régimes voisins, j'ai envie de dire
00:31:23 où il y a aussi un chef de l'État
00:31:25 mais c'est pas le chef de l'État qui est à la tête du gouvernement
00:31:27 la reine d'Angleterre ou le président
00:31:29 de la république italienne, ou le président
00:31:31 de la république allemande n'ont pratiquement aucun pouvoir
00:31:33 le problème c'est qu'en France
00:31:35 le chef de l'État est devenu le vrai
00:31:37 chef du gouvernement, c'est lui qui préside le conseil des ministres
00:31:39 en notamment, et donc c'est lui
00:31:41 le vrai chef de l'exécutif. Il y a un déséquilibre majeur là.
00:31:43 - Mais alors justement
00:31:45 Philippe Fabrice, intéressant, creusons un peu
00:31:47 cela. Pourquoi a-t-il besoin
00:31:49 ou a-t-elle besoin du 49.3 ?
00:31:51 Après tout, puisqu'elle peut très bien
00:31:53 bon, mettons qu'elle ne l'obtienne
00:31:55 pas, qu'il y a une majorité contre
00:31:57 elle part, Macron est
00:31:59 toujours président, il nomme un autre chef
00:32:01 du gouvernement. Est-ce que
00:32:03 cela change les choses ?
00:32:05 - Alors, cela ne changerait pas grand chose,
00:32:07 puisqu'on arrive justement à la limite
00:32:09 du raisonnement, c'est que vraisemblablement
00:32:11 le problème c'est qu'il y a
00:32:13 en fait, dans la structure du gouvernement
00:32:15 en raison de ce que je viens d'expliquer, on est arrivé
00:32:17 à un point, si vous voulez,
00:32:19 pour gouverner le pays, le président de la république
00:32:21 n'a même plus besoin d'avoir une majorité
00:32:23 au parlement, tout ce qu'il lui faut
00:32:25 c'est qu'il n'ait pas de majorité contre lui
00:32:27 au parlement, c'est-à-dire que les 49.3
00:32:29 ne puissent pas se trouver face
00:32:31 à une motion de censure. - Qu'il ne soit pas
00:32:33 renversé lui, enfin qu'il ne soit pas censuré
00:32:35 lui-même quoi, c'est ça ? - Ben voilà,
00:32:37 - Mais il ne peut pas l'être !
00:32:39 - Alors lui il ne peut pas l'être, et puis
00:32:41 au pire, si un de ses gouvernements tombe,
00:32:43 il en refait un, et si le suivant
00:32:45 il peut pas reconnaître, il suffit qu'il n'y ait pas de majorité contre lui
00:32:47 et on a vu, à la fois au lieu d'Arrêt, envers les retraites
00:32:49 qui a beaucoup polarisé, que même sur une motion
00:32:51 de censure dans un cas comme ça, même si l'extrême-gauche
00:32:53 et l'extrême-droite votent ensemble, avec une partie
00:32:55 du centre, c'est très difficile d'arriver
00:32:57 à cette majorité, parce qu'il y a toujours quelques députés du centre
00:32:59 qui refuseront de faire tomber le gouvernement.
00:33:01 - Bien sûr. - Et donc,
00:33:03 ça donne en fait à tous les pouvoirs au président de la République
00:33:05 du moment qu'il n'y a pas une majorité
00:33:07 au Parlement qui s'oppose au président de la République.
00:33:09 Et vu la façon dont
00:33:11 le système de la cinquième est
00:33:13 polarisé autour de l'élection du président de la République,
00:33:15 c'est très difficile au Parlement
00:33:17 d'arriver à faire énerver une majorité hostile.
00:33:19 Le mieux qu'on ait réussi à faire lors de
00:33:21 la dernière élection, c'est d'avoir une absence
00:33:23 de majorité, mais on voit que ça ne bloque pas l'action
00:33:25 du président. - Ben ça, on le voit très très fort.
00:33:27 Mais en fait, ça veut dire, franchement
00:33:29 Philippe Fabry, à quoi sert
00:33:31 parce que... à quoi sert
00:33:33 le Parlement aujourd'hui ? Puisque vous dites
00:33:35 vous-même, et vous n'êtes pas le seul, et on le voit,
00:33:37 que le Parlement
00:33:39 ne peut pratiquement rien changer.
00:33:41 Donc, il n'y a plus de séparation
00:33:43 des pouvoirs, enfin, il n'y a plus,
00:33:45 sur le papier. Mais ce pouvoir
00:33:47 législatif, qu'est-ce qu'il peut faire ?
00:33:49 - Alors, le Parlement ne sert plus que
00:33:51 d'alibi démocratique au président de la République
00:33:53 pour ne pas dire qu'on est dans une espèce de
00:33:55 dictature élective. C'est ça la réalité du régime
00:33:57 aujourd'hui. Et cela,
00:33:59 c'est ça moi qui me marque particulièrement, c'est que
00:34:01 l'élection, les dernières élections législatives
00:34:03 qui ont donné cette absence de majorité,
00:34:05 tous les sondages ont montré que les
00:34:07 Français étaient contents de cette composition
00:34:09 où il n'y avait pas de majorité. Justement, ce qui semblait
00:34:11 indiquer que les Français avaient une volonté
00:34:13 de revoir du débat au Parlement,
00:34:15 de revoir le Parlement
00:34:17 porter son rôle. Et c'est juste
00:34:19 à ce moment-là que le régime se
00:34:21 crispe et qu'on va encore plus dans
00:34:23 du présidentialisme. Donc c'est vraiment un contre-temps
00:34:25 en plus de ce que voudrait l'opinion.
00:34:27 C'est une dérive
00:34:29 autoritaire du régime.
00:34:31 Je pense qu'on peut le dire comme ça. D'ailleurs, il y a
00:34:33 de plus en plus d'observateurs qui parlent d'un illibéralisme
00:34:35 d'Emmanuel Macron.
00:34:37 Je ne sais pas si ce terme est bien choisi, mais ça...
00:34:39 - Oui, on parle de démocratie illibérale
00:34:41 effectivement.
00:34:43 Et enfin, vous savez, c'est pas
00:34:45 nouveau. Rappelez-vous que les polémiques...
00:34:47 Enfin, rappelez-vous, nous étions jeunes,
00:34:49 vous n'étiez peut-être pas nés, sur le pouvoir
00:34:51 personnel de Général De Gaulle.
00:34:53 Rappelez-vous Mitterrand qui disait "Est-ce le Duce ?
00:34:55 Est-ce un dictateur ?
00:34:57 Le coup d'État permanent ?" etc.
00:34:59 C'est une polémique ancienne
00:35:01 depuis effectivement la Ve République.
00:35:03 Mais au fond, est-ce que ça n'amène pas
00:35:05 et ce 49.3,
00:35:07 encore une fois, ce 13ème 49.3
00:35:09 le montre,
00:35:11 est-ce que ça n'amène pas un véritable blocage
00:35:13 des pouvoirs ? C'est-à-dire qu'on arrive vraiment à quelque chose
00:35:15 où les gens se résignent
00:35:17 parce qu'ils ne peuvent pas faire autrement
00:35:19 et c'est une espèce de... Voilà, il y a un pouvoir
00:35:21 et il y a une machine qui roule,
00:35:23 cette machine roule, et puis le reste, on n'en a rien
00:35:25 à faire, disent les...
00:35:27 - En fait, le truc, c'est que ce n'est même pas un blocage du pouvoir
00:35:29 puisque le pouvoir arrive à faire passer tout ce qu'il veut,
00:35:31 c'est plutôt que le pouvoir n'a pas tellement de limites
00:35:33 et qu'il n'a plus de limites démocratiques, c'est ça qui est inquiétant.
00:35:35 Parce que la Constitution de la Ve République,
00:35:37 et c'est ce que tous ses défendeurs disent,
00:35:39 c'est qu'en gros, c'est une constitution qui permet d'avancer,
00:35:41 qui permet toujours d'avancer, qui permet d'éviter les blocages.
00:35:43 Le problème, c'est qu'elle permet d'avancer
00:35:45 généralement en piétinant les oppositions,
00:35:47 en faisant disparaître la culture
00:35:49 du dialogue, il y a ça aussi,
00:35:51 puisque malgré tout, ce qui est important
00:35:53 à la démocratie parlementaire, c'est que toute décision
00:35:55 importante et l'effet d'un compromis,
00:35:57 donc, elle ne laisse pas de traces,
00:35:59 alors que chez nous, on décide tout de manière
00:36:01 autoritaire en disant que le compromis, c'est trop compliqué
00:36:03 et ça fracture
00:36:05 à chaque étape un peu plus
00:36:07 la société. Et ça, c'est grave.
00:36:09 - C'est ça. "Cartel est mon bon plaisir",
00:36:12 disait un certain Louis,
00:36:14 le 14ème.
00:36:16 C'est intéressant en tout cas. Merci Philippe Fabri,
00:36:18 merci, nous sommes dans une monarchie,
00:36:20 allez, on ne va pas dire une monarchie
00:36:22 républicaine, on ne va pas dire
00:36:24 bananière, mais enfin, on n'est pas loin.
00:36:26 - On n'est pas loin.
00:36:28 - Merci beaucoup Philippe Fabri d'avoir été avec nous,
00:36:30 je rappelle votre livre "Le Président absolu,
00:36:32 la 5ème République contre la démocratie",
00:36:34 c'est aux éditions Scripta.
00:36:36 Maintenant, on va se retrouver...
00:36:37 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:36:39 le face à face.
00:36:42 - 13h03 sur Sud Radio, il est l'heure pour nous
00:36:44 du face à face où aujourd'hui André Bercov
00:36:46 reçoit Patrice Franceschi, l'écrivain
00:36:48 et puis qui a co-écrit ce livre "Le goût du risque,
00:36:50 une éloge de la vie riche, intense, joyeuse
00:36:52 et engagée", c'est aux éditions Grasset.
00:36:54 - Alors en ce moment, vous avez eu
00:36:56 l'actualité, l'actualité, elle est...
00:36:58 elle est lourde.
00:37:00 Et effectivement,
00:37:02 on a l'actualité et puis les délires,
00:37:04 les auberges espagnoles des fantasmes,
00:37:06 de ceux qui justement,
00:37:08 j'en parlais moi dans cette émission
00:37:10 au début, qui ne prennent aucun risque.
00:37:12 Ça veut dire qu'ils commentent, ils disent "oui, ça c'est bien,
00:37:14 Israël, Gaza,
00:37:16 le Hamas, tout ça, ça c'est dégueulasse
00:37:18 et tout ça", et à raison,
00:37:20 c'est pas le problème.
00:37:22 Le problème c'est, ils n'ont même pas
00:37:24 la rigueur de leur irresponsabilité,
00:37:26 ils n'ont même pas la rigueur
00:37:28 d'être loin. Parce que je comprends que
00:37:30 quand on est sous les bombes, je l'ai dit,
00:37:32 on peut avoir des...
00:37:34 des excès, des fureurs, des colères,
00:37:36 des envies de vengeance,
00:37:38 mais au moins, on peut avoir du recul.
00:37:40 Et en fait, Patrice Franseschi,
00:37:42 votre livre que vous avez écrit avec Andréa Marcolongo
00:37:44 et Loïc Finaz,
00:37:46 on constate quelque chose,
00:37:48 c'est qu'en fait, chez nous,
00:37:50 ce qui peut être en France, en Europe,
00:37:52 en tout cas, dans une certaine partie du monde, pas seulement en France,
00:37:54 ce qui nous manque le plus,
00:37:56 c'est que le risque est devenu
00:37:58 un mot obscène,
00:38:00 un péché capital. C'est ça,
00:38:02 non ? - L'aversion au risque
00:38:04 dans les sociétés occidentales
00:38:06 est une véritable maladie.
00:38:08 Et le risque,
00:38:10 ou son aversion, n'est jamais regardé
00:38:12 sous cet angle-là. C'est un petit phénomène
00:38:14 à part, etc. En réalité,
00:38:16 avec Andréa Marcolongo et Loïc Finaz,
00:38:18 quand on se posait la question
00:38:20 du risque et de son aversion dans nos sociétés,
00:38:22 on trouvait que c'était une grille
00:38:24 d'explications assez intéressante
00:38:26 de ce livre, de tout ce qui nous arrivait.
00:38:28 Parce que quand on a une aversion au risque,
00:38:30 parce que le risque est un mot devenu obscène,
00:38:32 et que tout est au
00:38:34 principe de précaution, etc.,
00:38:36 eh bien nous ne prenons jamais
00:38:38 les décisions qu'il faudrait pour anticiper
00:38:40 les problèmes qui vont arriver.
00:38:42 Et ça, à partir de là, on comprend
00:38:44 pourquoi nous sommes toujours dans la réaction aux choses.
00:38:46 Je prends un exemple, puisque vous parlez de l'actualité
00:38:48 internationale qui est effectivement réellement sombre,
00:38:50 on ne sait pas très bien où le monde va.
00:38:52 Les trois grands avant-postes
00:38:54 de la démocratie dans l'Orient compliqué,
00:38:56 les Kurdes,
00:38:58 les Arméniens, les Israéliens,
00:39:00 sont attaqués de toutes parts par les mêmes ennemis.
00:39:02 Et successivement, et les uns
00:39:04 après les autres. C'est l'Occident,
00:39:06 sa démocratie, ceux que nous sommes qui sont attaqués.
00:39:08 Si nous avions pris
00:39:10 les bonnes décisions,
00:39:12 le cas de l'Arménie est le plus emblématique,
00:39:14 mais les Kurdes aussi,
00:39:16 les bonnes décisions au bon moment pour empêcher
00:39:18 ce qui vient d'arriver,
00:39:20 ça ne serait pas arrivé. Mais notre aversion au risque
00:39:22 a fait qu'on n'a pas voulu
00:39:24 faire ce qu'il aurait fallu.
00:39:26 Nous sommes inhibés
00:39:28 dans l'utilisation de notre puissance.
00:39:30 Franchement, l'Occident et la France en premier,
00:39:32 ce n'est pas rien. Mais si
00:39:34 le pouvoir que nous avons de défense,
00:39:36 nous ne l'utilisons pas au moment où il faut,
00:39:38 c'est que nous n'avions rien.
00:39:40 - Même plus, Patrice Franskiski,
00:39:42 nous allons jusqu'à ne même pas avoir
00:39:44 honte de dire qu'on pourrait l'utiliser.
00:39:46 - Eh oui.
00:39:48 Et tout ça, c'est une maladie.
00:39:50 C'est une société.
00:39:52 Et due à quoi ? Alors dans notre livre,
00:39:54 qui s'appelle "Le goût du risque",
00:39:56 c'est déjà un titre un peu provocateur
00:39:58 pour bien montrer ce que l'on veut.
00:40:00 Mais c'est un éloge de la vie libre et intense.
00:40:02 Joyeuse et engagée, comme vous disiez à votre camarade
00:40:04 tout à l'heure. Parce que quand on a le goût du risque,
00:40:06 la vie vraiment vaut la peine d'être vécue
00:40:08 et on écarte de soi, de sa société,
00:40:10 les dangers qui l'attachent.
00:40:12 - Je voudrais qu'on reste un peu sur l'aversion au risque.
00:40:14 Parce que c'est quand même extrêmement important.
00:40:16 Et on va prendre des...
00:40:18 Parce que vous parlez un peu de tout.
00:40:20 Vous parlez de sécurité,
00:40:22 de liberté, vous parlez de tout ça.
00:40:24 Est-ce que ce n'est pas quand même ce goût du risque ?
00:40:26 Est-ce que ce n'est pas d'abord un apprentissage,
00:40:28 une pédagogie qu'on ne donne plus ?
00:40:30 Ni à l'école, ni dans les familles,
00:40:32 ni nulle part ? - Aujourd'hui,
00:40:34 on empêcherait Christophe Colomb
00:40:36 de partir. Destination
00:40:38 inconnue, retour improbable, vous restez là.
00:40:40 Et il y aurait, au-delà du principe
00:40:42 de précaution, un tas
00:40:44 de normes
00:40:46 que nous avons construites,
00:40:48 comme les barreaux dorés de notre prison,
00:40:50 qui ne sont pas prêts de partir, tout simplement.
00:40:52 Il n'y a qu'un chapitre
00:40:54 dans ce livre, qui est très bref,
00:40:56 très court, c'est un coup de sabre, en réalité,
00:40:58 cet essai littéraire, dans notre société
00:41:00 qui s'effraie de tout.
00:41:02 Les titres des chapitres, "Mort au principe de précaution",
00:41:04 "La mort n'est pas à craindre",
00:41:06 sont des titres provocateurs,
00:41:08 pour bien dire ce que l'on veut dire,
00:41:10 même si derrière,
00:41:12 nous pesons les choses, elles sont...
00:41:14 - Peut-être vous pesez un peu trop les choses,
00:41:16 des fois, mon cher Patrice.
00:41:18 - Nous n'avons pas voulu,
00:41:20 Andréa, Ludivic et moi,
00:41:22 nous engager sur un chemin de polémique,
00:41:24 et rester sur l'argumentation.
00:41:26 Et dans chaque chapitre,
00:41:28 chaque problème de notre société dans cette aversion au risque,
00:41:30 lui donner des solutions,
00:41:32 des pistes de réflexion. C'est bref, il fait 120 pages.
00:41:34 - Oui, mais c'est bien d'avoir posé les choses, ça c'est clair.
00:41:38 - Posé les choses pour que les gens se disent, au fond,
00:41:40 est-ce que notre aversion au risque,
00:41:42 le fait que nous ayons perdu le goût du risque
00:41:44 qui autrefois était donné,
00:41:46 qui était enseigné, c'était bien d'être capable
00:41:48 de prendre des risques, pesés, mesurés, intelligents, bien entendu.
00:41:50 Mais on en a été capables,
00:41:52 cet abandon de ce discours,
00:41:54 de cette énergie,
00:41:56 de cet élan vital
00:41:58 qu'il y a notamment dans la jeunesse,
00:42:00 fait qu'aujourd'hui, dès qu'on parle de risque, on en a peur.
00:42:02 Et donc nous avons voulu poser tous les jalons,
00:42:04 explicatifs, et laisser les gens ensuite décider.
00:42:06 - Mais est-ce que vous n'êtes pas,
00:42:08 et justement, vous le dites dans votre livre,
00:42:10 vous n'êtes pas une minorité lilliputienne
00:42:12 face au gulyvère de la sécurité ?
00:42:14 - Si, si.
00:42:16 - Et du bénéfice opposé au risque.
00:42:18 - Si Loïc et surtout Andréa, Marcolongo
00:42:20 avaient pu être là aujourd'hui,
00:42:22 je peux vous assurer que,
00:42:24 surtout Andréa quand vous la voyez,
00:42:26 vous apercevez à ce moment-là que, non,
00:42:28 les minoritaires,
00:42:30 à un moment donné,
00:42:32 quand ils sont convaincus,
00:42:34 parce qu'ils sont habités de quelque chose,
00:42:36 de ce qu'ils disent, de ce qu'ils écrivent,
00:42:38 de ce qu'ils promeuvent, ne craignent pas d'être minoritaires.
00:42:40 Et au contraire, se disent que
00:42:42 il faut élargir le champ
00:42:44 de cette minorité et qu'en réalité,
00:42:46 depuis que le livre est paru il y a trois semaines,
00:42:48 je ne parle même pas de la presse, de ce qu'elle en dit
00:42:50 qui est très positif, mais des gens qui lisent le livre
00:42:52 et qui nous en parlent, disent "mais moi je pense en fait la même chose,
00:42:54 mais je pensais être le seul à penser ça".
00:42:56 Et au fond, le livre sert aussi
00:42:58 à dire aux gens "voilà, ce que vous ressentez-vous
00:43:00 dans une entreprise bloquée par les normes,
00:43:02 dans votre activité quotidienne
00:43:04 où plus on
00:43:06 dématérialise
00:43:08 et plus on déshumanise, etc.
00:43:10 Les gens s'aperçoivent en fait qu'ils ne sont pas
00:43:12 minoritaires et que cette minorité peut s'élargir.
00:43:14 - Oui mais attendez, ça c'est très bien,
00:43:16 mais ce sont des mots.
00:43:18 C'est-à-dire qu'au fond,
00:43:20 et en plus, c'est pas à vous que je reprochais ça,
00:43:22 parce que vous, vous avez toujours
00:43:24 cultivé le risque et vous n'êtes pas le seul,
00:43:26 et heureusement il y en a. Mais ce que je veux dire,
00:43:28 c'est comment faire que
00:43:30 vous êtes dans une entreprise et vous
00:43:32 vous parlez par exemple
00:43:34 de, effectivement, on a vu avec le Covid,
00:43:36 on parlait des guerres,
00:43:38 etc. On parlait de ce qui se passe
00:43:40 aujourd'hui. Vous parlez des Kurdes,
00:43:42 on a vu ce qui s'est passé effectivement dans le Haut-Karabakh.
00:43:44 C'est-à-dire que, au fond,
00:43:46 on a l'impression que, effectivement,
00:43:48 on en parle, etc. et c'est très bien,
00:43:50 mais dès qu'il s'agit de passer à l'acte,
00:43:52 car il ne s'agit pas d'être en guerre,
00:43:54 mais de dire "on va prendre des risques,
00:43:56 on va y aller", etc.
00:43:58 Est-ce que les gens n'ont pas été cultivés
00:44:00 pour la plupart
00:44:02 à dire "attention,
00:44:04 j'ai ma carrière, j'ai ma famille, j'ai ma femme,
00:44:06 j'ai mon mari, mes enfants, etc.
00:44:08 comprenez, pas de vague.
00:44:10 C'est cette culture du "pas de vague"
00:44:12 que vous attaquez dans votre livre.
00:44:14 - C'est une culture de l'immobilisme
00:44:16 plutôt que de prendre des risques,
00:44:18 mais le problème, c'est que nous sommes tous
00:44:20 à des degrés divers,
00:44:22 là où nous sommes, entreprises, médias,
00:44:24 ou tout ce que l'on veut, déjà emprisonnés
00:44:26 dans un filet incroyable
00:44:28 d'obligations,
00:44:30 de contraintes, etc., de normes,
00:44:32 qui déjà, dès qu'on veut un peu bouger,
00:44:34 et de bureaucratie, qui dès qu'on veut un peu bouger,
00:44:36 vous en empêche d'office.
00:44:38 Alors, la plupart des gens
00:44:40 se résignent,
00:44:42 parce que comment faire ?
00:44:44 D'autres se rebellent, en disant toujours
00:44:46 "on peut se révolter contre une chape de plomb
00:44:48 de normes qui, par exemple, dans mon entreprise,
00:44:50 m'empêche de faire quoi que ce soit".
00:44:52 Par exemple, pour les normes,
00:44:54 qui s'accumulent...
00:44:56 - Oui, prenons des égards concrets.
00:44:58 - Elles s'accumulent de jour en jour, normes de sécurité
00:45:00 sur les bateaux, normes de sécurité...
00:45:02 On ne s'est même pas contre les normes.
00:45:04 Nous sommes heureux qu'il y ait des normes qui font que
00:45:06 les jouets de nos enfants sont bien faits et ne vont pas
00:45:08 leur faire de mal. Nous sommes contre simplement
00:45:10 l'abus des normes,
00:45:12 qui ne cessent de nous emprisonner.
00:45:14 D'où le fait que notre livre
00:45:16 est mesuré. Quand on dit
00:45:18 "mort au principe de précaution", on dit simplement
00:45:20 que le principe de précaution,
00:45:22 à l'origine, pourquoi pas ?
00:45:24 Il était fait pour quelque chose de très précis.
00:45:26 Mais du fait qu'il est entré dans la Constitution,
00:45:28 il ne pouvait que déborder de son lit et atteindre
00:45:30 toutes les strates de la société. Et plutôt que
00:45:32 d'agir, prenons des précautions. Mais dans tous les domaines.
00:45:34 Hors de son champ d'application
00:45:36 d'origine, qui était pour la planète à venir.
00:45:38 Donc tout ça...
00:45:40 - Mais le principe de précaution était prévu au départ
00:45:42 pour la planète.
00:45:45 - Oui, pour les problématiques
00:45:47 environnementales. Et c'était très bien.
00:45:49 Nous avions des problèmes, prenons la précaution de
00:45:51 léguer une planète
00:45:53 suffisamment correcte pour nos enfants.
00:45:55 Bien. Mais
00:45:57 l'enfer est pavé de bonnes intentions.
00:45:59 A partir du moment où on l'a inscrit dans la Constitution,
00:46:01 on a bien vu qu'il a débordé de tout ça.
00:46:03 Mais prenons des précautions absolument pour tout.
00:46:05 Et à partir de là, si vous n'avez plus
00:46:07 la possibilité
00:46:09 dans votre vie quotidienne
00:46:11 de prendre quelques risques que ce soit,
00:46:13 et bien vous êtes à ce moment-là
00:46:15 plus qu'emprisonné. Vous êtes
00:46:17 étouffé. Et la vie vaut plus la peine
00:46:19 d'être vécue. Donc
00:46:21 avoir le goût du risque, c'est se dire
00:46:23 "Là où je suis, on peut se révolter, on peut faire les choses."
00:46:25 Essayez d'empêcher. Mais c'est très difficile parce qu'il est
00:46:27 déjà bien tard. Et comme il y a
00:46:29 un cumul, l'éducation sur le goût du risque
00:46:31 n'est plus donnée.
00:46:33 Mais c'est la précaution. L'infantilisation
00:46:35 des gens, avant sa grande...
00:46:37 Moi je suis toujours énervé quand je prends le train et qu'on me dit
00:46:39 "Attention à la marche, n'oubliez pas votre sac."
00:46:41 Oui, papa, maman, ça va.
00:46:43 Cette infantilisation des gens,
00:46:45 la bureaucratie qu'on nous met
00:46:47 derrière, la numérisation
00:46:49 de tout, qui est une déshumanisation
00:46:51 des rapports humains, des interactions humaines,
00:46:53 tout ça se cumule en réalité. C'est pas
00:46:55 un problème quelque part. C'est un ensemble
00:46:57 de choses dans des sociétés qui finalement,
00:46:59 comme la nôtre,
00:47:01 entre, et ça on va
00:47:03 pas s'en plaindre, 70 ans
00:47:05 même plus de paix, une
00:47:07 évolution économique
00:47:09 de niveau de vie incroyable,
00:47:11 malgré les problèmes que nous connaissons,
00:47:13 ça endort les gens. Et il faut pouvoir,
00:47:15 et c'est ça la difficulté, garder cette
00:47:17 paix, garder cette économie, et en même temps
00:47:19 garder le goût du risque. Ça c'est une question facile.
00:47:21 - Un vaste programme, on continue d'en parler
00:47:23 après cette petite pause. - Avec Patrice
00:47:25 Franceschi, et puis avec vous bien sûr sur Facebook,
00:47:27 sur Youtube, et bien sûr au 0826
00:47:29 300 300. Appelez-nous à tout de suite
00:47:31 sur Zut Radio. - En revanche, vous savez,
00:47:33 je sais que vous l'avez aussi, c'est le goût du risque.
00:47:35 Et le goût du risque, c'est
00:47:37 important, on est avec Patrice Franceschi,
00:47:39 qui avec Andréa Marco Longo
00:47:41 et Loïc Finas, ont écrit ce bouquin
00:47:43 qui vient de paraître chez Grasset, et je voudrais
00:47:45 vous le lire à la fin, ils ont fait un petit bréviaire
00:47:47 à la fin. C'est intéressant.
00:47:49 On en prend de la graine.
00:47:51 Article 1er. Considérer le goût du risque
00:47:53 comme l'aiguillon le plus mordant
00:47:55 qui ait jamais été inventé pour
00:47:57 houspiller la vie morne.
00:47:59 Article 2. Pour ceux
00:48:01 qui ont pu s'approprier leur vie,
00:48:03 ne pensez à la retraite qu'au seul jour
00:48:05 de la mise au tombeau. Vous allez vous faire insulter.
00:48:07 Quoi ? Ne pensez à la retraite
00:48:09 que le jour de la mise au tombeau ? Non, ça va pas !
00:48:11 Je vais pas attendre mon inventaire !
00:48:13 Oui, et vous ajoutez, et vous ajoutez,
00:48:15 c'est ainsi qu'on paye sa dette.
00:48:17 Avant cela, en avant toute, pour les autres
00:48:19 mettre cette pleine puissance du moteur
00:48:21 le jour même de la retraite
00:48:23 et voilà tout.
00:48:25 C'est-à-dire, vous dites "oui, oui, d'accord, prévoyez"
00:48:27 mais ne pensez pas qu'à la retraite. Ne soyez pas
00:48:29 retraité dans votre tête. - Franchement, si vous êtes
00:48:31 retraité, vous pensez à votre retraite
00:48:33 à 20 ans, ou même à 30 ou 40,
00:48:35 en fait, vous cassez
00:48:37 le champ de la vie qui peut être en vous.
00:48:39 L'exaltation de la vie. Il faut y penser au bon moment.
00:48:41 Et puis pour certains, et il y a
00:48:43 quelques provocations évidemment dans ce livre-là,
00:48:45 ils pensaient que quand on est au tombeau, parce qu'après on a
00:48:47 toute l'éternité pour se reposer. Bien, le reste
00:48:49 du temps, il faut vivre pleinement.
00:48:51 Voilà, c'est ça le message du risque.
00:48:53 - C'est ça, nous avons toute la vie pour nous amuser,
00:48:55 nous avons toute la mort pour nous reposer.
00:48:57 - Et voilà, on peut dire comme ça. - Chantez Moustaki.
00:48:59 Article 3, alors ça c'est intéressant,
00:49:01 sans cesse dire
00:49:03 ou courtir en assurance de toutes sortes
00:49:05 "Fuyez-moi". Pas l'assurance.
00:49:07 - Oui, mais là aussi c'est provocateur
00:49:09 pour dire que, est-ce que dans ma vie,
00:49:11 ce qui va compter, surtout dans la jeunesse,
00:49:13 dans l'élan vital qui doit
00:49:15 nous habiter, est-ce que c'est vraiment s'assurer ?
00:49:17 Est-ce que la vie c'est pas s'exposer
00:49:19 et ne pas vivre, se protéger ? Voilà.
00:49:21 Donc, on caricature, on force
00:49:23 le trait, c'est normal pour se faire entendre,
00:49:25 mais franchement, je pense que
00:49:27 l'exaltation de la vie, le peu de temps qu'il nous est donné
00:49:29 avant la mort, si franchement
00:49:31 on pense qu'à se protéger et à s'assurer,
00:49:33 on ne vit pas pleinement
00:49:35 et ça n'en vaut pas la peine. - Patrice Franceschi,
00:49:37 alors ceux qui disent "sortez couverts, sortez couverts",
00:49:39 ils aimeront pas ça du tout, du tout.
00:49:41 En plus alors, ça c'est très intéressant,
00:49:43 exiger de la Providence
00:49:45 ce qu'on ne lui demande jamais,
00:49:47 la bataille plutôt que le repos.
00:49:49 Pourquoi vouloir une existence
00:49:51 dénuée d'épices ?
00:49:53 C'est bien, c'est bien, parce que vous ne grattez pas dans le sens du poil
00:49:55 et heureusement vous dites "mais la bataille
00:49:57 c'est important d'ailleurs". - Mais vous savez,
00:49:59 c'est de ça, c'est tiré d'une vieille
00:50:01 leçon de l'école stoïcienne de l'Antiquité,
00:50:03 ou Cicéron,
00:50:05 Sénèque, - Pandard. - Or Pandard c'est
00:50:07 bien avant, c'est un poète, mais
00:50:09 quand Pandard disait "Oh mon âme, n'aspire pas
00:50:11 à la vie éternelle mais épuise le
00:50:13 champ du possible", il préparait déjà les stoïciens
00:50:15 qui viendront deux, trois siècles plus tard
00:50:17 en disant "Qu'est-ce qui vaut la peine dans la vie ?
00:50:19 C'est combattre quand il le faut,
00:50:21 c'est son exaltation et non pas sa protection.
00:50:23 Prenons le cas de Cicéron
00:50:25 dans "Traité des devoirs" quand il dit
00:50:27 "Quand les circonstances l'exigent,
00:50:29 nous devons entrer dans la mêlée
00:50:31 et préférer la mort à la servitude."
00:50:33 Il a tout dit de peuples
00:50:35 qui veulent vivre libres avant tout.
00:50:37 - Et qui payent le prix.
00:50:39 - La liberté c'est ce qui coûte le plus cher,
00:50:41 il faut accepter,
00:50:43 consentir à en payer le prix
00:50:45 pour vivre pleinement.
00:50:47 L'histoire dans tout ça, quand on parle
00:50:49 du goût du risque,
00:50:51 derrière il y a simplement le fait que
00:50:53 est-ce qu'on a envie de vivre au rabais ?
00:50:55 Est-ce qu'on a envie de ne prendre de la vie que des miettes ?
00:50:57 Ou est-ce qu'on veut la prendre pleinement ?
00:50:59 - Vivre à genoux ou pas ?
00:51:01 Desserrez la ceinture et cherchez
00:51:03 la bagarre, disons-en bas,
00:51:05 dans votre livre d'ailleurs.
00:51:07 - C'est très...
00:51:09 Je continue parce que je trouve ça
00:51:11 très joli, je ne vais pas lire tout mais
00:51:13 vous dites "l'aventure étant
00:51:15 le dictionnaire de la vie tout entière,
00:51:17 décider que la fonction la plus
00:51:19 éblouissante du risque consiste
00:51:21 à faire de chacun des mots de ce dictionnaire
00:51:23 une vie en elle-même.
00:51:25 Si le ciel devait adresser une prière,
00:51:27 un temps soit peu censée aux hommes de bonne volonté,
00:51:29 ce serait bien celle de suivre
00:51:31 ce précepte, c'est-à-dire
00:51:33 l'aventure, le dictionnaire de la vie."
00:51:35 Et j'ajoute, et j'ajoute parce que je voudrais que vous répondiez là-dessus,
00:51:37 et que vous commentiez
00:51:39 vos propres paroles d'ailleurs,
00:51:41 à ceux qui disent gentiment
00:51:43 à leurs amis "prenez soin de vous", ça sert à rien
00:51:45 on l'entend surtout en ce moment, "prenez soin de vous".
00:51:47 Vous répondez "ne voudrait-il
00:51:49 pas mieux s'engager à prendre soin des autres,
00:51:51 nos voisins comme nos lointains ?
00:51:53 Sinon quoi, égoïsme et vanité ?"
00:51:55 - Oui parce que cette
00:51:57 manie aujourd'hui de dire aux autres "prends soin de toi",
00:51:59 c'est une...
00:52:01 finalement un discours
00:52:03 qui va avec
00:52:05 l'individualisme exacerbé de nos sociétés,
00:52:07 notre narcissisme
00:52:09 qu'on peut
00:52:11 modéliser par le symbole du
00:52:13 selfie, et finalement les autres ne
00:52:15 comptent pas.
00:52:17 - C'est moi et Lola de Maastricht
00:52:19 quand je prends le jeu courant de Maastricht.
00:52:21 - Vous savez les livres de développement personnel
00:52:23 qui marchent si bien
00:52:25 et contre lesquels je suis profondément...
00:52:27 Le développement personnel, à mes yeux,
00:52:29 et j'ai essayé toute ma vie de plaider pour ça
00:52:31 dans mes actions ou dans mes livres,
00:52:33 et Andréa Marcolongo, Luc Fina, c'est la même chose,
00:52:35 on est tout à fait d'accord là-dessus, c'est que
00:52:37 on se développe
00:52:39 vraiment soi-même
00:52:41 quand on se préoccupe des autres.
00:52:43 Les deux fonctions sont
00:52:45 liées. Si je m'occupe des autres,
00:52:47 comme on l'a fait si souvent à l'écureuil,
00:52:49 je me développe moi-même.
00:52:51 Mais si je cherche à me développer moi-même que par moi-même,
00:52:53 avec l'abandon du souci des autres,
00:52:55 franchement,
00:52:57 là aussi je pense que le champ de la vie s'éteint.
00:52:59 Voilà, comme une bougie.
00:53:01 Et que ce n'est pas en tout cas notre fonction, et ce n'est pas ce qu'on dit dans ce livre.
00:53:03 - L'onanisme égoïste considéré comme un des beaux-arts.
00:53:05 Et vous dites aussi ceci,
00:53:07 c'est très...
00:53:09 "Les gens raisonnables ne cessent de rappeler que
00:53:11 quitte aux poings brasses, mal étreints."
00:53:13 C'est intéressant parce que
00:53:15 Elon Musk, quand il faisait SpaceX,
00:53:17 Tesla, et maintenant Twitter,
00:53:19 on lui dit "mais ça va pas, tu vas pas faire ça,
00:53:21 toi en même temps, ça n'existe pas." Et il le fait.
00:53:23 Ils ont parfaitement raison, car telle est la vérité.
00:53:25 Mais leur réponse qu'il n'est peut-être
00:53:27 de bon choix au bout du compte,
00:53:29 que celui qui commande de tout choisir,
00:53:31 quand cela en vaut la peine,
00:53:33 cela porte un nom, "prendre le risque d'aventurer la vie."
00:53:35 C'est ça que vous dites.
00:53:37 - "Aventurer la vie", c'est un risque...
00:53:39 Le plus beau des risques, c'est la liberté.
00:53:41 C'est le chapitre 2 de ce livre.
00:53:43 Mais aventurer la vie, pour
00:53:45 en quelque sorte vivre,
00:53:47 multiplier sa capacité de vivre,
00:53:49 c'est essentiel. Donc "quitte aux poings brasses, mal étreints",
00:53:51 c'est "protège-toi, n'en fais pas trop".
00:53:53 Au fond, endors-toi, et à ce moment-là,
00:53:55 le bonheur est le somnifère de l'action.
00:53:57 Non, c'est...
00:53:59 Si les gens sont habités par des passions,
00:54:01 sont habités par... Ils savent ce qu'ils veulent,
00:54:03 ils ont une colonne vertébrale,
00:54:05 etc., eh bien en avant, en avant toutes.
00:54:07 Et comme disait Zorba,
00:54:09 "Desserre la ceinture et cherche la bagarre."
00:54:11 Mais c'est positif, évidemment, c'est vivre vraiment.
00:54:13 - Et comme une amie me disait,
00:54:15 il n'y a pas si longtemps,
00:54:17 on était en avion, on allait vers Montréal,
00:54:19 elle me disait, tu vois, ce qui me...
00:54:21 Elle me disait que c'était un peu provocateur,
00:54:23 même pas provocateur,
00:54:25 et tu sais ce qui m'embête en ce moment en France,
00:54:27 je lui dis quoi ? Il me dit, "La France hiberne
00:54:29 dans un préservatif."
00:54:31 - On ne sait pas si c'est dans un préservatif,
00:54:33 mais hiberner, c'est le sentiment que l'on a
00:54:35 trop souvent, non pas
00:54:37 parce que les individus sont comme ça,
00:54:39 mais parce que le système général des choses,
00:54:41 de la politique à l'industrie
00:54:43 à la finance, etc., finalement, nous
00:54:45 endort dans ce cocon. Et il faut
00:54:47 quand même se révolter là-dessus, individuellement et collectivement,
00:54:49 parce que sinon, on ne vit plus
00:54:51 - Ce livre, "Le goût du risque",
00:54:53 ce n'est rien d'autre qu'une tentée
00:54:55 de faire prendre conscience
00:54:57 dans un domaine, le risque
00:54:59 qui n'est pas analysé comme tel, socialement,
00:55:01 que nous sommes en train de nous endormir,
00:55:05 que c'est parce que nous nous endormons
00:55:07 que les orages de l'histoire se rapprochent,
00:55:09 au niveau international
00:55:11 comme national, et que se réveiller,
00:55:13 il serait peut-être temps de se réveiller.
00:55:15 - Et bien là, on se réveille, vous savez que dans cette émission,
00:55:17 on passe son temps, justement, à sonner,
00:55:19 et non pas le toxin, mais à dire
00:55:21 effectivement, ne laissez pas votre tête
00:55:23 sous le sable, regardez autour de vous,
00:55:25 c'est ça qui vous sauvera.
00:55:27 - On continue de parler du goût du risque
00:55:29 avec Patrice Franceschi, et puis avec vous,
00:55:31 au 0826 300 300 sur Youtube
00:55:33 et sur Facebook aussi, à tout de suite, sur Sud Radio.
00:55:35 - Oui, vous avez parlé des courriers en assurance,
00:55:39 surtout, ne les voyez pas, là,
00:55:41 les trois mousquetaires de "Le goût du risque".
00:55:43 Et puis vous dites,
00:55:45 "Une seule fuite est courageuse,
00:55:47 celle devant les banquiers
00:55:49 proposant des plans d'épargne à long terme."
00:55:51 C'est intéressant, parce que
00:55:53 qui ne reçoit pas du matin au soir, du soir au matin,
00:55:55 des invites.
00:55:57 Mais vous dites, "Sinon, comment faire
00:55:59 pour tout jeter dans la balance comme sonne l'heure,
00:56:01 comme Cyrano, mieux vaut lancer
00:56:03 sa bourse sur la scène de la vie
00:56:05 que la conserver dans un coffre fort,
00:56:07 surtout qu'on sait que jamais un coffre fort
00:56:09 ne suivra un corbillard."
00:56:11 Ça, c'est de moi.
00:56:13 - C'est... ces petits articles
00:56:15 qui déterminent le livre,
00:56:17 qu'on a essayé de faire à la fois provocateur et amusant,
00:56:19 essaient de donner,
00:56:21 finalement, par rapport au
00:56:23 titre du livre, "Le goût du risque",
00:56:25 et la maladie de Notzheck et l'aversion au risque,
00:56:27 essaient de donner, en fait,
00:56:29 le principal de tout ça, qui est
00:56:31 l'élan vital qui doit habiter les gens.
00:56:33 - Oui, mais pourquoi ? Attendez, on va être dans le détail, quand même.
00:56:35 Pourquoi vous ne voulez pas qu'on fasse
00:56:37 des plans d'épargne à long terme ?
00:56:39 Qu'est-ce qui vous choque ?
00:56:41 Qu'est-ce qui vous révulse, Patrice Franseschi,
00:56:43 pendant qu'il parle d'un long terme ?
00:56:45 C'est-à-dire d'où on a besoin ?
00:56:47 - Ecoutez, c'est un peu provocateur, tout ça.
00:56:49 La réalité, c'est que, bien sûr, faites-en.
00:56:51 Faites-en, mais que ce soit pas
00:56:53 la fonction principale de votre vie.
00:56:55 C'est ça que ça veut dire.
00:56:57 Finalement, quand vous avez 20 ans,
00:56:59 compte tenu de tout ce qu'on vous raconte, à vous, jeunes,
00:57:01 ne prenez pas de risque. Attention à l'échec,
00:57:03 confusion avec la faute.
00:57:05 Prépare ta retraite.
00:57:07 Fais ton plan d'épargne, logement, etc.
00:57:09 Qu'est-ce qui reste pour vivre ? Franchement, de l'exaltation
00:57:11 de la vie, du chant de la vie, qu'un jeune peut faire,
00:57:13 surtout dans les passions qu'il pourrait ressentir.
00:57:15 Grâce à Dieu, surtout dans la jeunesse,
00:57:17 il y a plein de gens qui n'acceptent pas
00:57:19 cette fonction de sécurité absolue
00:57:21 qu'on leur donne. Nous, l'espoir,
00:57:23 ça sera finalement gagné.
00:57:25 On participe à cette bataille, avec ce livre,
00:57:27 Andréa, Marco Longo, Alex Linas et moi.
00:57:29 Et on sait bien que, dans la jeunesse,
00:57:31 il y a des forces vitales qui ne demandent
00:57:33 qu'à se développer.
00:57:35 - En tout cas, vous prêchez l'exemple,
00:57:37 et c'est très important d'avoir l'avis qu'on a,
00:57:39 parce que, si on peut dire, regardez,
00:57:41 on ne s'est pas pris des
00:57:43 rentes de situation.
00:57:45 - Non, non, nous, franchement,
00:57:47 je ne dis pas ça par prétention,
00:57:49 mais je pense qu'on a tous les trois,
00:57:51 Andréa, Loïc et moi, une légitimité à dire ce qu'on dit.
00:57:53 Dans ce qu'on fait dans notre vie.
00:57:55 - Il vaut mieux, oui. - Moi, je peux vous regarder,
00:57:57 vous connaissez ma vie, etc. Je n'ai pas d'épargne
00:57:59 logement, ni de quoi que ce soit.
00:58:01 - Mais on n'est pas contre, sur le fond, attention,
00:58:03 on est contre le fait que ça domine tout.
00:58:05 - Non, c'est ça, absolument.
00:58:07 - Alors, justement, on arrive à aussi ce côté
00:58:09 très intéressant, parce qu'on est,
00:58:11 on n'est pas, nous, on n'est pas jeunes,
00:58:13 en tout cas, moi encore plus que vous.
00:58:15 Vous dites,
00:58:17 "Dans cette fuite du temps qu'il existe,
00:58:19 pressez le pas au fur et à mesure
00:58:21 de l'écoulement des années.
00:58:23 Beaucoup diront prudence. Leur répondre,
00:58:25 mieux vaut accélérer
00:58:27 davantage. Refroidir
00:58:29 avec l'âge pourrait bien être le pire crime
00:58:31 contre soi-même." C'est très joli, ça.
00:58:33 Refroidir avec l'âge.
00:58:35 - C'est pas de lire un glaçon, quoi.
00:58:37 - Oui, et finalement,
00:58:39 d'abord, on ne sait rien si on ne sait pas
00:58:41 que la vie est tragique. Le contrat de départ pour tout le monde
00:58:43 est le même. On est pour mourir.
00:58:45 A partir de ce constat simple,
00:58:47 qu'est-ce qu'on fait du peu de temps que la vie
00:58:49 nous concède avant de mourir ?
00:58:51 C'est une question philosophique de base,
00:58:53 qui hante la civilisation occidentale depuis 2500 ans.
00:58:55 La réponse, pour nous, elle est très simple.
00:58:57 Vivre pleinement. Pas au rabais.
00:58:59 Pas des miettes de vie. Et pour vivre
00:59:01 pleinement, plus le temps
00:59:03 qui nous est accordé
00:59:05 sera coursi, mécaniquement.
00:59:07 Car vous avez 20 ans, vous pouvez espérer
00:59:09 pas mal. 40, un peu moins.
00:59:11 60, de moins en moins.
00:59:13 Et bien, quelle est la solution ?
00:59:15 S'endormir et craindre
00:59:17 ce qui va venir, ou bien au contraire, accélérer le pas
00:59:19 et ne pas commettre ce crime contre
00:59:21 soi-même qui consiste à refroidir avec l'âge.
00:59:23 Voilà, l'énergie que peut avoir
00:59:25 - et j'ai des tas d'exemples autour de moi -
00:59:27 des gens de 80 ans qui entreprennent
00:59:29 encore, qui ne veulent pas, justement,
00:59:31 se donner.
00:59:33 Il reste peu de choses.
00:59:35 Maximisons-le
00:59:37 le maximum.
00:59:39 Donc, si on a encore des risques, il faut les accomplir.
00:59:41 Vivre et surtout
00:59:43 ne pas attendre la fin des choses
00:59:45 avec crainte.
00:59:47 Il y a un chapitre sur "La mort n'est pas à craindre"
00:59:49 une vieille leçon stoïcienne
00:59:51 qui veut dire simplement que si on craint la mort,
00:59:53 c'est le début de la servitude.
00:59:55 C'est le début où on peut être
00:59:57 gouverné par la peur.
00:59:59 En fait, c'est le début de la fin de tout.
01:00:01 Et n'oubliez pas que tous les pouvoirs,
01:00:03 de gauche, de droite, du centre,
01:00:05 veulent nous gouverner par la...
01:00:07 et dans toute l'histoire, veulent gouverner par la peur.
01:00:09 Ils veulent les moutons, ils ne veulent pas les aigles.
01:00:11 Mais c'est valable aussi dans les entreprises,
01:00:13 dans toute structure humaine,
01:00:15 où finalement, ceux qui dirigent
01:00:17 préfèrent avoir des gens qui suivent
01:00:19 sans poser trop de difficultés
01:00:21 et pour lesquels,
01:00:23 notamment la première des vertus,
01:00:25 la liberté, n'est pas essentielle.
01:00:27 La liberté est devenue chez nous quasiment une valeur optionnelle.
01:00:29 - Oui. Alors vous choisissez entre
01:00:31 liberté et sécurité.
01:00:33 - Alors c'est le vieux... Bien sûr, c'est les vieux
01:00:35 vases communiquants.
01:00:37 Plus vous avez de liberté, en général, moins vous avez de sécurité.
01:00:39 Et inversement. En fait,
01:00:41 il faut toujours trouver un bon équilibre. Nous, on ne plaide pas
01:00:43 pour une liberté totale et une sécurité totale.
01:00:45 - Mais on nous demande de choisir la sécurité quand même.
01:00:47 - Tout le temps. Parce que notre société,
01:00:49 c'est maintenant...
01:00:51 - Hygiène. - Alors, l'hygiénisme,
01:00:53 tout ce qui va derrière, mais en réalité, il fut un temps
01:00:55 où la liberté primait
01:00:57 surtout. Rappelez-vous,
01:00:59 il n'y a pas si longtemps que ça. La liberté ou la mort.
01:01:01 Vivre dans la servitude
01:01:03 ne vaut pas la peine. - La patrie ou la mort. La liberté ou la mort.
01:01:05 - Aujourd'hui, c'est la sécurité qui domine.
01:01:07 Voilà, c'est un constat. Mais si la sécurité
01:01:09 domine, à ce point-là,
01:01:11 la liberté régresse automatiquement.
01:01:13 Et franchement, ne pas vivre en liberté,
01:01:15 c'est ne pas vivre pleinement.
01:01:17 Et le groupe du risque plaide pour prendre le risque
01:01:19 de vivre pleinement en liberté.
01:01:21 - Et moi, je dirais par un voisin
01:01:23 de Churchill, vous avez choisi
01:01:25 la sécurité, justement,
01:01:27 pour éviter la liberté.
01:01:29 Eh bien, vous aurez
01:01:31 la sécurité
01:01:33 et la non-liberté.
01:01:35 Et la soumission. - Ça, c'était au moment
01:01:37 de notre façon,
01:01:39 avec Munich, de réagir à la montée
01:01:41 du totalitarisme nazi en Europe.
01:01:43 Vous avez voulu éviter
01:01:45 la guerre, vous aurez la guerre quand même, vous aurez
01:01:47 la honte, le déshonneur.
01:01:49 Alors, on n'est pas dans ce cas extrême,
01:01:51 mais néanmoins, d'un point de vue international,
01:01:53 nous y sommes déjà.
01:01:55 Il ne faut pas oublier, si on fait une petite parenthèse là-dessus,
01:01:57 que la montée,
01:01:59 la ruée vers la puissance
01:02:01 des théocraties,
01:02:03 des totalitarismes et des régimes
01:02:05 dictatoriaux hors d'Occident,
01:02:07 est quelque chose d'assez impressionnant, avec un réarmement mondial
01:02:09 de ces gens-là qui est inquiétant.
01:02:11 Pour y faire face, pour leur botter
01:02:13 le derrière de main, nous avons toutes les possibilités.
01:02:15 Parce que nous avons chez nous quand même une grande puissance,
01:02:17 civilisationnelle notamment.
01:02:19 A nous de ne plus craindre
01:02:21 les risques, de répondre au moment où il faut,
01:02:23 en anticipant les choses.
01:02:25 - Eh bien, on va voir ce qu'en disent nos auditeurs.
01:02:27 - Oui, nous avons Jean-Marc qui nous appelle
01:02:29 depuis Narbonne. Bonjour Jean-Marc.
01:02:31 - Bonjour André, bonjour monsieur.
01:02:33 Fantastique, fabuleux,
01:02:35 ce que j'entends.
01:02:37 On n'est pas seul.
01:02:39 Mais le plus rare risque,
01:02:41 c'est de ne pas en prendre.
01:02:43 - Alors, vous venez
01:02:45 de poser une question très intéressante, qui est,
01:02:47 il y a des risques de ne pas prendre de risque.
01:02:49 On en parle aussi dans le livre
01:02:51 à certains moments, parce que l'immobilisme,
01:02:53 et on le voit bien dans la situation internationale,
01:02:55 avec le haut carabar, on aurait pu largement
01:02:57 anticiper les choses et faire en sorte que
01:02:59 les azéries n'envahissent pas les armées.
01:03:01 Le poids
01:03:03 de l'immobilisme,
01:03:05 le risque de l'immobilisme,
01:03:07 est effectivement colossal, surtout dans les
01:03:09 situations que nous connaissons aujourd'hui.
01:03:11 Alors, on en parle dans le livre, rassurez-vous, mais c'est vrai que
01:03:13 le risque du non-risque
01:03:15 est une vraie problématique.
01:03:17 - C'est vrai. Jean-Marc, oui, vous voulez...
01:03:19 - Oui, oui, oui, parce que
01:03:21 moi, je ne toucherai jamais de retraite.
01:03:23 Et je n'ai pas peur de ne pas toucher de retraite,
01:03:25 parce que je ne sais pas combien de temps je vais vivre.
01:03:27 Vous savez, les gens, quand ils ont 20 ans ou 30 ans,
01:03:29 ils vous disent "bon, plus tard, la retraite,
01:03:31 et puis je fais un crédit de 25 ans,
01:03:33 donc dans 25 ans, j'aurais fini
01:03:35 de payer le crédit, mais déjà,
01:03:37 est-ce qu'ils sont sûrs d'arriver à 25 ans ?
01:03:39 Est-ce qu'ils sont sûrs que leurs amours seront
01:03:41 toujours là, que leurs parents seront toujours là,
01:03:43 dans quel état ils y seront toujours ?"
01:03:45 Les gens, ils vivent toujours
01:03:47 au futur, mais sans penser au présent.
01:03:49 Alors que le futur doit être une aventure.
01:03:51 Tant que tu es essayé à les voir,
01:03:53 elle est une devise, les motifiés,
01:03:55 les Abinathans, les Jacques Brel,
01:03:57 les compagnies, ça, c'était les gens qui vivaient.
01:03:59 Tu veux dire...
01:04:01 Vous savez, à Jean Mermoz, on lui disait
01:04:03 "mais vous n'avez pas peur
01:04:05 avec tous les risques que vous prenez, Jean ?"
01:04:07 Et Jean Mermoz répondait "mais le plus grand risque
01:04:09 pour nous, ça serait de mourir dans un lit."
01:04:11 Voilà, vous savez, moi, comme exemple,
01:04:13 je fais du sport,
01:04:15 je fais beaucoup de sport, j'en fais l'après-midi, en pleine chaleur,
01:04:17 j'habite au Venezuela, je vais souvent
01:04:19 à les réunions, on me dit
01:04:21 "mais tu es fou, tu pars en pleine
01:04:23 chaleur, tu risques d'un infarctus."
01:04:25 Et j'ai dit "oui, certainement,
01:04:27 mais le matin j'ai horreur de faire du sport,
01:04:29 et je prends un plaisir immense à partir
01:04:31 en pleine canicule à Monté d'École."
01:04:33 Alors certainement, il y a des chances
01:04:35 que peut-être un jour j'aurai un infarctus
01:04:37 en montant en vélo, mais ça a été ma vie,
01:04:39 elle a été magnifique, elle a été
01:04:41 fantastique, et pourquoi
01:04:43 euh...
01:04:45 pourquoi en plus, je veux dire, en plus je fais tout pour être
01:04:47 en excellente condition physique, mais c'est mon
01:04:49 plaisir. Alors bien sûr, si je dis ça
01:04:51 à un cardiologue, il va me dire "mais à votre âge, il me dit
01:04:53 "mais vous forcez trop, mais il ne faut pas partir
01:04:55 avec la chaleur, mais il faut se couvrir,
01:04:57 mais il faut..." Heureusement, j'adore
01:04:59 ma maman, je ne l'ai jamais écoutée, parce que
01:05:01 je reste un peu de vélo
01:05:03 une fois par an, entre 8h et 8h30 du matin.
01:05:05 Donc les gens, bien pensant,
01:05:07 si vous voulez, vous expliquent ce qu'il faut faire.
01:05:09 Mais comme je vous ai déjà dit,
01:05:11 il n'est pas interdit dans cette magnifique radio,
01:05:13 avec mon magnifique André Bercotte,
01:05:15 il n'est pas interdit de réfléchir quand même dans la vie.
01:05:17 Alors aujourd'hui, il n'y a plus personne qui réfléchit
01:05:19 "Allez-vous faire vacciner, restez
01:05:21 chez vous, ne sortez pas sur la plage,
01:05:23 attention, prenez
01:05:25 votre température à partir du temps..." - Vous avez raison, Jean-Marc,
01:05:27 l'intelligence est aujourd'hui, pour
01:05:29 certains, un péché capital, et la subité,
01:05:31 la lucidité encore plus.
01:05:33 Merci, on va...
01:05:35 - On va prendre...
01:05:37 - Merci Jean-Marc. - On va prendre Dest,
01:05:39 qui nous appelle depuis la Haute-Garonde. Bonjour Dest.
01:05:41 - Bonjour Dest. - Bonjour, bonjour Sud Radio,
01:05:43 et merci de prendre mon appel.
01:05:45 J'aime bien ce que j'écoute
01:05:47 ce matin, c'est pas mal, le truc de la sécurité,
01:05:49 j'adore. Je pense que
01:05:51 le problème de la sécurité, c'est que
01:05:53 ça nous fait prendre le risque
01:05:55 de travailler toute une vie
01:05:57 pour assurer un moment
01:05:59 où finalement, on a de moins en moins
01:06:01 besoin de choses. Parce que là,
01:06:03 j'ai 60 ans, je vois bien que
01:06:05 j'ai fait pas mal de choses,
01:06:07 j'ai des voyages, je pars à Pâques,
01:06:09 et je vois bien que la retraite
01:06:11 que j'aurais pas, m'aurait servi à rien.
01:06:13 - C'est joli ça,
01:06:15 "la retraite que j'aurais pas m'aurait
01:06:17 servi à rien", c'est joli.
01:06:19 Oui, Dest, allez-y. - En plus,
01:06:21 ce qui m'inquiète un peu,
01:06:23 cette histoire de sécurité, c'est que le pouvoir
01:06:25 sait tout ça.
01:06:27 Il a des compétences
01:06:29 pour nous manipuler, pour manipuler
01:06:31 la peur, pour nous faire flipper
01:06:33 pour des choses qui n'ont pas du être.
01:06:35 - En tout cas,
01:06:37 en résumé,
01:06:39 il faut vivre tout de suite, il faut pas attendre de vivre.
01:06:41 - Exactement.
01:06:43 - Moi j'entends souvent,
01:06:45 mais pas majoritairement, des gens qui disent
01:06:47 "j'ai envie de faire
01:06:49 ceci, j'ai rêve de faire cela, putain
01:06:51 je ferai tout ça, la retraite, génial, etc."
01:06:53 Et t'as envie de leur dire "mais pourquoi t'attends ?"
01:06:55 Je veux dire, on vit pas à partir de la retraite.
01:06:57 Le résumé
01:06:59 de tout ça, c'est qu'il faut vivre
01:07:01 tout de suite, ne pas vivre au rabais,
01:07:03 je le redis, et surtout
01:07:05 ne pas vivre au rabais et vivre tout de suite
01:07:07 si franchement on a en soi des passions,
01:07:09 des désirs, et envie de vivre.
01:07:11 L'élan vital, ce qui est dans notre
01:07:13 ventre, l'élan vital
01:07:15 dont parlaient nos anciens,
01:07:17 doit être développé tout le temps.
01:07:19 Sinon, ça vaut pas la peine de vivre,
01:07:21 et donc vous avez raison.
01:07:23 - On est d'accord. Esteban ?
01:07:25 - Patrice, on a Brigitte qui nous dit
01:07:27 "les projets, les rêves, c'est ça aussi
01:07:29 qu'il nous faut vivre et avancer."
01:07:31 - Bien sûr, et bien entendu.
01:07:33 Si on n'a pas de projet, pas de rêve en soi,
01:07:35 ça commence mal. Mais beaucoup de gens,
01:07:37 la plupart des gens ont des rêves, des envies, des désirs.
01:07:39 Et vivre, c'est simplement
01:07:41 accepter de prendre le risque
01:07:43 de les faire exister. Quel que soit
01:07:45 le risque, et quel que soit éventuellement
01:07:47 les échecs. Il y a un chapitre dans le livre qui s'appelle
01:07:49 "Danser après l'échec" et qui est
01:07:51 le modèle de Zorba, d'Alexis
01:07:53 Karzansky, etc. Un personnage
01:07:55 fabuleux, dont l'élan, l'énergie
01:07:57 vitale qu'il habite est indestructible.
01:07:59 Et dans ses aventures, il tente des choses,
01:08:01 il échoue,
01:08:03 il danse, parce qu'il a échoué
01:08:05 pour mieux repartir et recommencer.
01:08:07 - Samuel Beckett disait "échouer,
01:08:09 échouer encore, échouer mieux."
01:08:11 - Et après, apprendre de ses échecs pour mieux repartir.
01:08:13 Donc l'échec, c'est pas la faute.
01:08:15 Et d'ailleurs, qui ne
01:08:17 rencontre qu'un échec ?
01:08:19 Ceux qui n'entreprennent rien, et donc ceux
01:08:21 qui ne vivent pas. Il ne faut pas avoir peur
01:08:23 de l'échec, et donc dire à Brigitte que si on a des rêves,
01:08:25 il faut surtout tenter
01:08:27 tout de suite de les vivre, sans craindre
01:08:29 d'échouer pour mieux recommencer.
01:08:31 - On continue de prendre vos appels au standard, on sera avec Frédéric
01:08:33 dans une seconde après cette courte
01:08:35 pause. A tout de suite sur Sud Radio.
01:08:37 Dernière ligne droite dans ce Face à Face, nous sommes ensemble jusqu'à
01:08:39 14h avec Patrice Franceschi,
01:08:41 et puis avec Frédéric, qui nous appelle depuis Nantes.
01:08:43 Bonjour Frédéric. - Bonjour Frédéric.
01:08:45 - Bonjour. - Oui, bonjour.
01:08:47 - Bonjour M. Bercov, bonjour M. Franceschi.
01:08:49 En vous écoutant tout à l'heure, finalement,
01:08:51 un peu au début de l'émission,
01:08:53 je me demandais si en matière
01:08:55 de perte du goût du risque,
01:08:57 l'exemple finalement ne venait pas du haut
01:08:59 lorsqu'on voit l'institutionnalisation
01:09:01 du pantouflage de la haute fonction
01:09:03 publique, par exemple.
01:09:05 Et puis aussi,
01:09:07 si la conséquence de tout ça n'est pas
01:09:09 la transformation des pays, et notamment, bien sûr,
01:09:11 ceux de l'Union Européenne,
01:09:13 en un gigantesque espace administratif
01:09:15 où finalement, il n'y a plus de personnes,
01:09:17 ni de citoyens, mais uniquement
01:09:19 des administrés, quoi. Le reste est tout
01:09:21 exécutif, finalement. - Oui.
01:09:23 Ou des consommateurs.
01:09:25 L'aversion au risque,
01:09:27 quand on regarde, on fait un panorama
01:09:29 général de notre société aujourd'hui,
01:09:31 mais le mal est profond, il date,
01:09:33 il a commencé, il n'a pas commencé hier,
01:09:35 atteint toutes les traces de la société.
01:09:37 Et en fait, nos dirigeants,
01:09:39 qui soient dans les entreprises, d'ailleurs,
01:09:41 ou dans l'État, ne donnent pas l'exemple, évidemment.
01:09:43 Parce qu'eux-mêmes sont atteints
01:09:45 par cela. Et à partir du moment
01:09:47 où tous les symboles
01:09:49 de notre direction,
01:09:51 de ce qui fait... Mais c'est pareil aussi
01:09:53 dans l'art et ailleurs,
01:09:55 sont dans l'aversion au risque,
01:09:57 ou du moins dans la précaution,
01:09:59 et d'une certaine manière, dans la capitulation
01:10:01 à la volonté de vivre.
01:10:03 Et la capitulation et la soumission
01:10:05 dans la volonté de vivre libre,
01:10:07 parce qu'elle est deux. - Non mais, est-ce qu'il n'y a pas la garantie
01:10:09 de l'emploi et de la carrière ? - Tout ça a joué.
01:10:11 En fait, pour expliquer
01:10:13 pourquoi l'aversion au risque est devenue si grande,
01:10:15 il y a 15 chapitres dans le livre.
01:10:17 Pour nous, 15 explications.
01:10:19 Il y a effectivement le côté éducatif,
01:10:21 la précaution,
01:10:23 la société norme,
01:10:25 complètement normée,
01:10:27 il y a la judiciarisation
01:10:29 de toute activité qui fait peur
01:10:31 et qui empêche d'agir.
01:10:33 Il y a un faisceau de choses
01:10:35 qui a atteint tout le monde,
01:10:37 et même nos élites le sont,
01:10:39 et ne donnent pas l'exemple.
01:10:41 Quant à l'Union européenne, c'est une union politique,
01:10:43 c'est une union économique et non pas politique.
01:10:45 Donc elle a affaire plus à des consommateurs
01:10:47 qu'à des citoyens.
01:10:49 - Et elle a affaire, il faut le dire aussi,
01:10:51 à Frédéric, avec la garantie
01:10:53 de l'emploi. Quand on donne la garantie
01:10:55 de l'emploi, je ne suis pas contre.
01:10:57 Bien qu'elle a la garantie de l'emploi, elle ne donne pas
01:10:59 un goût à la liberté totale.
01:11:01 On devrait d'ailleurs, mais c'est le contraire
01:11:03 qui se produit, et c'est tout le problème.
01:11:05 - Merci beaucoup Frédéric de votre appel.
01:11:07 On va retrouver Dominique, qui nous appelle.
01:11:09 Bonjour Dominique. - Bonjour Dominique.
01:11:11 - Bonjour André, bonjour Patrice.
01:11:13 Alors Patrice, on s'est croisés, on a même
01:11:15 participé à un événement ensemble en
01:11:17 89 en Nouvelle-Zélande.
01:11:19 - D'accord.
01:11:21 - Voilà. Donc c'était déjà une forme
01:11:23 de risque à l'époque. Je ne sais pas si aujourd'hui
01:11:25 on pourrait encore organiser ce genre d'événement
01:11:27 d'aventure à travers le monde.
01:11:29 - C'était quoi rapidement, en deux mots, dites-nous.
01:11:31 - C'était un grand raid multisport
01:11:33 par équipe, dans un environnement
01:11:35 complètement naturel.
01:11:37 Avec beaucoup de difficultés
01:11:39 parce que ça durait huit jours, et c'était non-stop
01:11:41 et c'était assez difficile
01:11:43 quand même. Et aujourd'hui je pense que ce genre
01:11:45 d'événement aurait les plus grandes peines du monde
01:11:47 à exister, ce qui montre d'ailleurs
01:11:49 que cette culture du risque,
01:11:51 cette culture de... - C'est érodée.
01:11:53 - ...de la peur du risque, c'est complètement érodé.
01:11:55 Et moi je voudrais revenir sur quelque chose
01:11:57 de très important, parce que c'est très intéressant ce que vous dites,
01:11:59 c'est qu'à partir du moment où il n'y a
01:12:01 plus de risque, il n'y a plus d'envie.
01:12:03 Parce que quand on connaît
01:12:05 finalement le chemin, si on connaît le film,
01:12:07 c'est un peu comme si on se laissait se polier.
01:12:09 Et on a besoin du risque pour s'engager,
01:12:11 pour créer, pour se dynamiser.
01:12:13 Et c'est très intéressant cette émission,
01:12:15 parce que pour une fois on parle
01:12:17 de quelque chose d'actualité, mais
01:12:19 je pense que
01:12:21 la nature a horreur du vide,
01:12:23 et la nature a horreur aussi du manque de risque.
01:12:25 Et je pense que le risque va redevenir
01:12:27 une nécessité absolue
01:12:29 pour pouvoir continuer d'exister, parce que sans risque
01:12:31 il n'y a pas d'existence possible.
01:12:33 - Et de toute façon, la première phrase du livre
01:12:35 c'est que
01:12:37 le risque est consubstantiel à la vie.
01:12:39 Et que rien de grand ne s'est jamais
01:12:41 accompli sans prise de risque.
01:12:43 Voilà, c'est ça la réalité,
01:12:45 c'est ça en fait le substrat qui nous est donné
01:12:47 à la naissance. - Est-ce que Dominique, c'est très
01:12:49 intéressant parce qu'il dit "si tous les chemins sont balisés,
01:12:51 si on sait d'avance ce qui va
01:12:53 se passer pour nous, et évidemment
01:12:55 on s'assied et on est...
01:12:57 - Et en fait il n'y a plus d'exaltation de la vie,
01:12:59 il n'y a plus ce champ de la vie qui nous permet
01:13:01 finalement de dire, et on en parle beaucoup aussi
01:13:03 dans le livre, que l'inconnu
01:13:05 qui est devant nous, toujours, quoi que nous fassions.
01:13:07 Nul ne sait ce que sera demain,
01:13:09 cet inconnu ne doit pas être pris
01:13:11 comme étant à un risque négatif,
01:13:13 mais comme au contraire une exaltation de
01:13:15 "punaise, qu'est-ce que c'est,
01:13:17 qu'est-ce qu'il va avoir de super bien
01:13:19 demain ?" Et d'avoir cet esprit
01:13:21 positif parce que le risque est consubstantiel à la vie,
01:13:23 premièrement, nous empêche d'avoir peur,
01:13:25 et donc de ne pas être gouverné par la peur,
01:13:27 et deuxièmement, d'avoir toujours envie
01:13:29 du lendemain qui nous attend.
01:13:31 Et même si on ne le connaît pas, et surtout,
01:13:33 d'ailleurs, si on ne le connaît pas. - Merci Dominique,
01:13:35 on retrouve Françoise, qui nous appelle depuis
01:13:37 Alès dans le Gard. Bonjour Françoise. - Oui,
01:13:39 bonjour André, bonjour
01:13:41 monsieur Franceschi. Voilà, mais moi je
01:13:43 voulais vous dire que,
01:13:45 bon, je suis née
01:13:47 avec un handicap, et
01:13:49 mon pronostic vital était même engagé,
01:13:51 et je ne sais pas si c'est ça
01:13:53 qui m'a donné le goût
01:13:55 du risque et le goût de vivre,
01:13:57 mais en tout cas j'ai passé toute mon enfance, mon adolescence,
01:13:59 pas par mes parents,
01:14:01 mais par les médecins ou par les professeurs,
01:14:03 à être découragée.
01:14:05 Oui, tu ne vas pas y arriver,
01:14:07 tu n'auras pas ton brevet, tu n'auras pas ton bac,
01:14:09 tu es trop nulle en masse,
01:14:11 et bien, résultat des courses,
01:14:13 j'ai eu mon brevet, j'ai eu mon bac
01:14:15 avec 30 points d'avance,
01:14:17 je suis
01:14:19 assistante de direction
01:14:21 trilingue, je suis secrétaire
01:14:23 en milieu méd... je suis auxiliaire de...
01:14:25 non,
01:14:27 animatrice en milieu médicalisé,
01:14:29 donc,
01:14:31 voilà, tout ce qui...
01:14:33 voilà, j'ai risqué
01:14:35 tout ça, pour vous donner deux exemples
01:14:37 vraiment qui ont vaillé me coûter,
01:14:39 mais bon, ce n'est pas grave,
01:14:41 je suis partie, j'ai fait un BTS
01:14:43 d'assistante de direction trilingue,
01:14:45 je suis partie, on devait faire
01:14:47 un stage de
01:14:49 préférence à l'étranger, je suis
01:14:51 partie en mauvais état à Barcelone,
01:14:53 j'ai été rapatriée d'avion,
01:14:55 parce que, ben voilà,
01:14:57 parce que ça allait mal, mais je ne regrette pas tout ça,
01:14:59 je suis allée aussi à Pompéi, avec des cannes
01:15:01 de rando, parce que je marchais encore à l'époque,
01:15:03 mais je ne regrette pas tout ça,
01:15:05 j'ai beaucoup voyagé aussi en Europe,
01:15:07 et je ne regrette pas d'avoir fait tout ça,
01:15:09 parce que ça a donné du sel
01:15:11 à ma vie, alors que si j'étais restée
01:15:13 dans un environnement aseptisé
01:15:15 ou athée, je ne sais pas si ça aurait eu le même goût,
01:15:17 et là, je terminerai
01:15:19 ce qui donne
01:15:21 du goût encore plus à ma vie, là,
01:15:23 depuis quelques mois, depuis le mois d'avril,
01:15:25 alors ça peut servir aussi à vos auditeurs,
01:15:27 j'étais sur Facebook,
01:15:29 et j'ai vu,
01:15:31 j'ai eu connaissance d'un groupe
01:15:33 de philosophie, parce que c'était
01:15:35 une de mes grandes passions aussi, avec l'art,
01:15:37 avec le cinéma, et c'était
01:15:39 une de mes grandes passions, la philosophie,
01:15:41 ce groupe s'appelle le Fil Conducteur,
01:15:43 Fil PHIL,
01:15:45 et c'est un groupe formidable, il y a des conférences,
01:15:47 il y a des cafés, et justement,
01:15:49 en approfondissant
01:15:51 tout ce que j'ai appris en terminale,
01:15:53 et ce que disait votre
01:15:55 voilà, votre
01:15:57 invité, entre autres,
01:15:59 j'ai approfondi le stoïcisme,
01:16:01 donc les pensées de Marc Orel,
01:16:03 et chaque jour,
01:16:05 je m'émerveille
01:16:07 chaque jour davantage
01:16:09 devant ce que je vis, même si c'est pas...
01:16:11 - C'est formidable, Françoise, c'est très important
01:16:13 de s'émerveiller devant ce qu'on vit, voilà.
01:16:15 - En dépit, je résume ce que vous avez dit,
01:16:17 en dépit de ce qu'on vous racontait, du fait de votre
01:16:19 handicap au tout début de votre vie,
01:16:21 vous n'avez pas capitulé.
01:16:23 Et à partir de là, le fait de ne pas capituler
01:16:25 devant le discours dominant,
01:16:27 nous incite, et nous invite
01:16:29 à faire davantage que les autres.
01:16:31 - Et je voudrais dire que l'article 12,
01:16:33 là, ils font pas
01:16:35 les 10 commandements, ils font les 12
01:16:37 commandements, à l'hiver de la vie,
01:16:39 risquer le tout pour le tout
01:16:41 en ne s'inquiétant de rien, il n'y a
01:16:43 de toute façon plus grand chose à perdre.
01:16:45 Et je pense que
01:16:47 ceci devrait effectivement
01:16:49 s'appliquer à beaucoup de gens,
01:16:51 qui en fait, ils ne le savent pas, même
01:16:53 beaucoup plus jeunes, même, n'ont pas
01:16:55 tellement de choses à perdre.
01:16:57 - En fait, ne rien faire, c'est tout perdre,
01:16:59 et tenter,
01:17:01 prendre les risques, et vivre libre,
01:17:03 on n'a pas grand chose à perdre en réalité,
01:17:05 et tout à gagner. - Voilà.
01:17:07 Alors c'est pour ça que les Français
01:17:09 parlent au français, et les Français parlent
01:17:11 au français libre, ne l'oubliez
01:17:13 jamais, et ne l'oublions jamais.
01:17:15 - Merci beaucoup, monsieur Franceschi, d'avoir été avec nous.
01:17:17 On rappelle ce livre, "Le goût du risque",
01:17:19 une éloge de la vie riche et intense, joyeuse,
01:17:21 et engagée, c'est publié aux éditions
01:17:23 Grasset, demain.