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NewsTranscription
00:00Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:03Après The Guardian, on était au Royaume-Uni, Ouest France puis Sud-Ouest,
00:07c'est désormais Greenpeace qui suspend toute activité sur X, anciennement Twitter.
00:12L'ONG dénonce un algorithme faisant la parmelle aux contenus climato-sceptiques et extrémistes.
00:17Ouest France dénonce le manque de régulation et de modération sur le réseau social.
00:20Il justifie cette décision par son attachement aux valeurs démocratiques,
00:24au débat apaisé, à la lutte contre la désinformation et le harcèlement.
00:27Alors parlons vrai, est-ce que le X, version Elon Musk, vous semble plus libre que le Twitter d'avant ?
00:33Pensez-vous qu'il faut mettre des limites aux propos tenus sur ce réseau social, comme sur les autres ?
00:38Et à cette question, Ouest France, Sud-Ouest, Greenpeace, comprenez-vous ceux qui quittent X ?
00:42Vous dites non à 78%. Vous voulez réagir ?
00:46Aude attend vos appels au 0826 300 300. Philippe Billiger.
00:50— Alors, parmi ceux qui quittent X, il y en a certains qui ne sont pas naturellement accordés
00:59avec ce que je devine comme philosophie, le terme est un peu pompeux, comme attitude collective sur X.
01:08En revanche, lorsque Ouest France vient dire « Fais le constat, l'absence de régulation »,
01:14je suis totalement d'accord. Mais là où je me sépare en toute immodestie d'Ouest France, qui est un excellent journal,
01:23c'est que, précisément, à cause de cela, il faut rester sur X. C'est-à-dire qu'à tort ou à raison,
01:32je constaire qu'une politique de présence qui ferait que nous tenterions d'insupler un esprit ciblisé
01:42dans ses échanges serait plutôt une bonne chose que de fuir à chaque fois que quelque chose nous indigne.
01:50— C'est vrai que X, essentiellement Twitter, c'est un fait social extrêmement intéressant, super intéressant, je dirais.
01:56Mais c'est vrai que c'est la démocratie dans sa forme la plus violente. C'est vraiment la démocratie comme marché.
02:02C'est-à-dire que c'est vraiment une instance complètement horizontale, sans aucune verticalité possible,
02:07sans aucun repère quelconque, fût-ce la raison, fût-ce la vérité, etc., et où n'importe qui peut dire à peu près n'importe quoi
02:15à tout moment et sans contrôle. Mais effectivement, c'est intéressant en soi comme objet sociologique.
02:19Néanmoins, comme objet d'information, parce que c'est quand même ce que revendique Musk,
02:22qui considère que c'est quand même un médium, disons, d'information, c'est catastrophique.
02:27Parce qu'effectivement, je pense qu'il faut des médiations. C'est pour ça qu'il y a des médias, d'ailleurs,
02:30et que n'importe qui ne peut pas s'improviser médias, avec une forme de pluralité, avec des formes de contrôle.
02:35Et c'est ça qui fait qu'il y a une déontologie dans le travail, une certaine déontologie dans le travail journalistique,
02:39dans le travail des médias. Donc, en fait, il ne faut pas le voir comme étant une source d'information,
02:43mais comme un défouloir. Et en tant que tel, ça peut être intéressant, mais il ne faut pas le voir autrement.
02:47– Tom, Michael s'adoune, pardon.
02:50– Moi, je m'opposerais un petit peu à cette vision. Je ne vois pas dans le métier de journaliste
02:55une sacralité particulière. Je considère qu'il y a des amateurs qui le font mieux que certains professionnels
03:01extrêmement orientés, extrêmement militants.
03:03Je considère que cette parole libérée a donc permis une expression plus large des opinions,
03:08que ça peut enrichir le débat public. Bien sûr, il y a de la violence sur Twitter, bien sûr, il y a de la haine.
03:13J'en suis moi-même parfois le récipiendaire, parce que je reçois pas suffisamment de messages sur Twitter pour le dire.
03:22J'aimerais que Twitter, évidemment, soit capable d'installer un système, je dirais, de contrôle de ce genre de propos.
03:29Mais s'il fallait choisir, je préfère mille fois Twitter qui laisse une liberté d'expression totale,
03:36à Facebook qui, sous couvert de lutte contre la haine, interdit certaines opinions.
03:40Et à assumer le fait que, par exemple, pendant le Covid, ils ont interdit qu'on critique certaines études scientifiques,
03:45ont interdit qu'on critique le vaccin. Donc, moi, je préfère ça.
03:49S'il fallait vraiment choisir, je préfère la liberté totale avec ses risques
03:53plutôt que la censure avec ses contraintes d'airain.
03:56— Ah, là, je suis d'accord, Mickaël. Mais sur HIT, par exemple, Tom, moi, qui était... Qui gardait mon compte, qui répondait, qui bloquait,
04:06grâce à Françoise de Gouin, j'ai découvert qu'on pouvait aussi s'informer sur Twitter.
04:12Donc je vous trouve un peu sévère. On peut même aller voir la presse étrangère. Tout ça, c'est très intéressant.
04:19Donc ça permet aussi de s'informer et puis éventuellement, après, de réagir devant certaines éructations, affirmations,
04:29parfois des choses qui sont stimulantes.
04:32— Après, c'est toujours le problème des algorithmes. C'est le cas également de TikTok ou d'autres réseaux.
04:36C'est-à-dire qu'une fois qu'on a vu quelque chose, je sais pas, climato-sceptique, conspirationniste sur je ne sais quel sujet,
04:42sur « on n'a pas marché sur la Lune », ce genre de conneries, on va en avoir, on va être abreuvés sans arrêt.
04:47Donc effectivement, c'est en ce sens que c'est un outil qui peut être stupide ou rendre stupide, plus exactement,
04:52parce que l'outil en lui-même, il ne fait rien. Mais effectivement, il vous renforce dans des opinions
04:56qui sont parfois des opinions complètement contestables, qui ne sont même pas des opinions, d'ailleurs,
04:59qui sont des fausses informations. Donc ça, effectivement, c'est problématique.
05:03Néanmoins, là où je trouve que c'est extrêmement utile, rappelez-vous, c'est dans des cas...
05:07Moi, c'est vraiment comme ça que j'utilisais Twitter dans des cas terribles. Il y a un attentat,
05:10il y a quelque chose qui se passe de très grave, etc. — On le sait à la minute.
05:12— On le sait tout de suite, et on sait qu'il y a des sources au plus près de l'événement.
05:16— Je réagis quand même sur le terme de climato-scepticisme, et on peut en mettre d'autres dans le lot,
05:20parce que Greenpeace dit qu'il quitte le réseau précisément parce qu'il y a des opinions climato-sceptiques
05:25qui y circulent. On a envie de dire « raison de plus » pour rester et pour donner vos arguments,
05:29parce que c'est juste un acte de lâcheté. Deuxième chose, c'est qu'il y a une manière quand même
05:33de faire la morale et de penser qu'ils détiennent la science ou une vérité absolue qui m'insupporte,
05:38surtout venant de Greenpeace, qui pendant des années a dit pique-pendre sur le nucléaire,
05:42mais des bêtises monumentales que tous les scientifiques ont contredit. Et je considère
05:47qu'ils n'ont aucune leçon à donner sur la fabrication de la vérité ou de la fake news,
05:52dont ils ont largement été un vecteur. — C'est pas une instance officielle, je veux dire,
05:56mais en tant que telle, je pense que c'est pas la question de la lâcheté du tout.
05:59— Mais c'est une posture malsaine par rapport au débat. — Je pense que c'est pas la question de la lâcheté.
06:02Ce que dit par exemple un économiste comme Frédéric Lordon, que j'aime beaucoup, il dit justement
06:05que si vous mettez des gens qui ont des opinions totalement antagoniques l'un face à l'autre,
06:09ça n'apporte rien. Ça apporte du brouhaha. — Ah, ça dépend. Je suis pas d'accord.
06:14— Moi, je trouve que souvent, ça n'apporte rien, parce que... — Si l'un écoute l'autre,
06:17bah je suis bien sûr. — Oui, mais s'il y a de la mauvaise foi et si c'est des opinions
06:20qui sont paroxystiques et qui sont vraiment dans les oppositions polaires, honnêtement,
06:24ça n'apporte rien. — Non, mais c'est bien. Le polarisme, c'est bien, mais il faut juste
06:27pas l'invective. — Pour moi, ça n'apporte rien. De dire à quelqu'un « c'est noir »,
06:29« non, ce n'est pas noir », « c'est rouge », « non, ce n'est pas rouge », honnêtement,
06:32au bout de 2 heures, vous avez rien appris. Il vaut mieux avoir... — Tout dépend si l'argument,
06:36c'est-à-dire... — Mais bien sûr. — Evidemment. Contrairement à ce que vous dites,
06:41Tom, j'ai l'impression, tout en étant aux antipodes, je l'espère, de ce type de contradiction
06:48pérennitoire et sommaire, qu'on est presque obligé, lorsqu'on n'est pas d'accord,
06:55de forcer le trait « soit pour, soit contre ». Après, on se débrouille. Il y a une qualité
07:01d'argumentation qui conduit le citoyen plutôt vers une pente que vers une... — Mais la mauvaise
07:06foi empêche le débat, c'est ce que je veux dire. Si quelqu'un réfute que 2 et 2 font 4,
07:12il y a un problème. Il n'y a pas de débat possible. Vous voyez ? C'est ça que je veux dire.
07:16— Oui, oui. Allez-y, allez-y. — Oui, mais par exemple, c'est quoi l'exemple politique
07:20qui vous vient en tête sur les gens qui contestent que 2 et 2 font 4 ? — Là, par exemple,
07:23on parlait du climat. Vous parliez des gens du climat. Ceux qui vont dire que, par exemple,
07:26le réchauffement climatique n'existe pas, que ce n'est pas un fait scientifique...
07:29— Je pense qu'il n'y a pas grand monde qui dit ça. Par contre, il y en a qui contestent
07:34la cause anthropique ou en tout cas, je dirais, l'ampleur, disons, de l'action humaine dans tout
07:39ça. Non, c'est pas la même chose. — C'est presque la même chose, puisqu'il s'agit de nier...
07:44— Alors là, c'est la mauvaise foi de dire que c'est la même chose.
07:46— Non, non, non. Pour moi, c'est la même chose, puisqu'en fait, ce que je veux dire par là,
07:48quand on parle de climatosectif, on parle pas de gens qui contestent cette réalité écologique,
07:54mais effectivement, de gens qui contestent le fait qu'il y aurait une origine humaine. C'est
07:56ce point précis. — Mais moi, tant qu'il y a des arguments, ça me va.
07:59— Oui, mais si les gens contestent le fait qu'il y ait une origine humaine et qu'on est sans arrêt
08:03là-dessus en train de dire « Oui, mais est-ce qu'il y a une origine humaine ou pas ? », c'est
08:05comme la question « On a marché sur la Lune ? ». C'est pareil. Si vous dites « Oui, mais on n'a pas
08:09vraiment marché sur la Lune », mais on n'en sort pas. Et au bout de 15 jours, un an de délai,
08:13on sera toujours là-dessus. Ça n'a aucun sens. — Chacun est susceptible après de ne pas regarder
08:18ce genre de délai. — Oui, mais on n'a pas marché sur la Lune. Là, nous avons un fait.
08:22— Ah voilà. C'est exactement ce que je voulais dire. — Tandis que climatosepticisme, mon Dieu...
08:25— C'est un fait aussi. Un ensemble de faits, exactement. — Non. C'est une théorie. C'est
08:31une causalité. — Ça n'est pas une vérité absolue. Ça n'est pas une vérité absolue.
08:36— Non, on parle de la cause anthropique. Ne confonds pas les deux. C'est très important,
08:40parce que dans un cas, on est dans l'observation de quelque chose qui se fait avec des instruments
08:44de mesure. Je fais assez de philosophie des sciences pour distinguer les deux. Donc c'est
08:47l'établissement d'un fait. De l'autre côté, on est dans une théorie qui se sert de l'induction,
08:53de la déduction. Ça peut être très scientifique. Et moi, personnellement, j'y crois, puisque je
08:58pense que l'effet de serre est une chose centrale dans la compréhension des choses.
09:01— Mais le lien entre activité humaine et dérèglement climatique, vous êtes d'accord
09:07sur ça, au moins ? — Et moi, bien sûr que je suis d'accord. Mais je veux que les gens
09:11puissent le contester. Je veux que les gens puissent le contester, parce que ça n'est pas
09:14une vérité absolue. Moi, j'y crois, mais ça n'est pas une vérité absolue. Mais je refuse de le
09:19penser. — C'est pas une vérité absolue, mais c'est une vérité scientifique établie. Absolue,
09:22peut-être pas. Mais une vérité scientifique en l'état de l'essence actuelle. — Le partage,
09:27c'est vraiment entre ce qui est une vérité factuelle, qu'on n'a pas à discuter, et puis
09:34climato... Il y a une multitude de choses plausibles, vraisemblables, peut-être
09:40certaines, mais qui ne peuvent pas être irréfutables. — Personne ne dit que les vérités
09:46scientifiques sont à tout jamais irréfutables. Personne n'a jamais dit ça. — D'ailleurs,
09:51le propre de la science, c'est d'être réfuté. — Le propre de la science, c'est de pouvoir être
09:54réfuté. Donc c'est pas le sujet. Mais c'est de dire qu'en l'état des connaissances scientifiques
09:58actuelles, le dérèglement climatique est lié à l'activité humaine, et que ce fait-là,
10:02si on le remet en cause sans arrêt, on n'avancera jamais. — Oui, justement. C'est pas ce qu'on le
10:05remet en cause qu'on avance. — De la part de ces gens-là... — Je pense qu'on recule,
10:11justement. — Mais non, je parle de réfutabilité. — De la part de ces gens-là, ça n'est pas
10:16vouloir quitter X parce qu'ils n'auraient pas droit à un débat équitable. C'est parce qu'ils
10:21ne veulent pas de débat. — Merci à vous. Merci, Philippe Bilger. Merci, Tom Conan.
10:27Merci, Mickaël Sadoun. C'est Soir de rugby, comme tous les vendredis soirs sur Sud Radio.
10:33Salut, Alexandre Priam. — Salut, Les Vrais Voix. Alors c'est un soir un peu particulier,
10:37quand même. France-Argentine, ce soir, Philippe David. N'aurais-tu pas oublié, quand même ?
10:41— J'ai pas oublié. Alors ça rappelle des bons et des mauvais souvenirs, l'Argentine. Moi,
10:44la Coupe du monde 2007, les deux matchs contre l'Argentine, c'est pas des bons souvenirs.
10:48— Oui, alors tu vis un peu dans le passé, quand même, Philippe. 2007, ça remonte un petit peu,
10:53quand même. Mais effectivement, cet été, ça s'est pas très bien passé non plus. Je sais pas si
10:56tu te souviens. — Oui, pour d'autres raisons. — Ça a pas été effectivement une grande tournée en
11:00Argentine sur bien des aspects. Mais en tout cas, l'équipe de France a retrouvé le bonheur de jouer
11:05au Stade de France. Et il faut le poursuivre, ce bonheur. Ce sera sur Sud Radio. Coup d'envoi
11:0921h avec toute l'équipe. Avant-match, dans un instant, 2h d'avant-match, 1h d'après-match.
11:14C'est une soirée exceptionnelle. — Et comme dirait le proverbe,
11:16allez les petits, allez. Dans quelques instants, on va retrouver l'équipe rugby de Sud Radio.
11:21Mais tout de suite, les incontournables de la gestion de copropriété, on vous retrouve lundi,
11:2517h, avec Cécile Demenibus et les vrais voix.