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Gabriel Attal est l'invité de "C'est pas tous les jours dimanche" pour répondre aux questions de Benjamin Duhamel sur la sécurité à l'école et la radicalisation. 

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Transcription
00:00 dans sa main du Hamel.
00:02 Vous regardez CEPA tous les jours dimanche,
00:04 et tout de suite pour commencer, c'est l'invité de la semaine.
00:06 [Générique]
00:10 Bonsoir Gabriel Attal.
00:12 Bonsoir Benjamin Duhamel.
00:13 Vous êtes l'homme de la semaine, on peut le dire,
00:15 avec ces annonces que vous avez pu faire sur
00:17 le fait de sortir les mineurs radicalisés de l'école.
00:20 On va y revenir dans un instant bien sûr,
00:22 mais avant je voulais vous soumettre
00:24 une information qu'a révélée BFMTV hier,
00:26 qu'un lycéen de nationalité syrienne
00:28 avait été interpellé pour avoir introduit
00:30 une bouteille d'acide chlorhydrique
00:32 dans son établissement dans l'heure,
00:34 dans l'intention, a-t-il été suspecté, de fabriquer des explosifs.
00:37 Est-ce que les professeurs, est-ce que les élèves
00:39 sont en danger en France, Gabriel Attal ?
00:42 On a un très haut niveau de sécurité
00:44 dans nos établissements scolaires
00:46 qu'on a encore renforcé après l'attentat d'Arras.
00:49 Vous savez qu'on est passé au niveau
00:52 de vigie pirate le plus élevé,
00:54 urgence attentat, ce qui implique que désormais
00:57 il y a des contrôles aléatoires des sacs
00:59 qui se font à l'entrée des établissements scolaires.
01:01 Et effectivement c'est dans ce cadre-là
01:03 que dans un établissement scolaire du petit Kevigui,
01:06 une bouteille d'acide chlorhydrique a été trouvée.
01:09 C'est un élève qui tentait de la faire entrer
01:13 dans l'établissement scolaire, manifestement,
01:15 mais une enquête est en cours pour mettre en place
01:19 des produits explosifs.
01:21 Et donc moi je veux saluer le travail
01:23 de très grande vigilance de nos personnels,
01:25 les personnels de direction, les psy-EN, les CPE,
01:29 les assistants d'éducation, les enseignants bien sûr,
01:32 qui ont permis de faire en sorte que cet élève
01:34 puisse être identifié.
01:35 La police est intervenue, il a été interpellé
01:37 avec un autre camarade.
01:38 Il y a une enquête qui est en cours.
01:40 Mais donc dans le cas d'espèce,
01:41 vous suspectez un projet d'attentat,
01:44 un profil qui se serait radicalisé,
01:46 pour dire les choses.
01:48 Moi je suis prudent, il y a une enquête qui est en cours.
01:50 Ce que je peux vous dire c'est que l'élève en question
01:52 avait été suivi dans une instance de suivi
01:56 d'élèves radicalisés précédemment.
02:00 Pour ceux qui nous regardent, et je vous repose la question,
02:03 les professeurs, les élèves, les parents d'élèves,
02:06 ils se disent, après ce qui s'est passé à Arras,
02:08 et on va y revenir dans quelques instants bien sûr,
02:11 on a peur.
02:12 On a peur quand on emmène notre enfant à l'école.
02:15 On a peur pour notre enfant.
02:16 Des professeurs qui se disent,
02:17 on n'est pas rentré dans ce métier,
02:19 en se disant que c'était un métier
02:20 qui était susceptible d'amener ce genre de risque.
02:23 Qu'est-ce que vous avez envie de leur dire ?
02:25 D'abord, moi j'entends parfaitement les inquiétudes.
02:28 Je les entends et mon travail, ma responsabilité,
02:30 c'est d'y répondre.
02:31 Et ce que je veux dire, c'est que tous les moyens
02:34 sont mis en œuvre pour assurer le plus haut niveau
02:36 de sécurité pour nos élèves, nos enseignants,
02:38 et le plus haut niveau de sérénité
02:40 dans nos établissements scolaires.
02:42 Je le dis, il y a tout ce qui se voit,
02:44 il y a tout ce qui ne se voit pas
02:45 en matière de suivi, de surveillance,
02:47 de sécurité pour nos établissements,
02:49 qui a encore été renforcé ces derniers jours
02:51 à la suite de l'attentat d'Arras.
02:53 Et tout le travail que je mène en ce moment,
02:56 et tout ce pour quoi je me bats,
02:58 c'est de renforcer encore ce niveau de sécurité.
03:00 Qu'il s'agisse des établissements scolaires eux-mêmes,
03:02 j'ai eu l'occasion d'avoir un certain nombre de réunions
03:04 avec les organisations syndicales des enseignants,
03:06 les associations de parents d'élèves,
03:07 les collectivités locales, puisque vous savez
03:09 que c'est elles qui sont en charge
03:10 des bâtiments scolaires.
03:11 On en parlera dans un instant
03:12 de comment on peut protéger ces établissements.
03:13 Et de la sécurité des bâtiments,
03:14 mais aussi en matière de suivi d'élèves
03:16 avec lesquels on a des signaux de radicalisation.
03:18 Donc vous dites, face à ces menaces, face à ces risques,
03:20 on sera intraitable.
03:21 Bien sûr, il y a une fermeté qui est absolue,
03:23 une vigilance qui est totale.
03:25 Mais pourquoi ?
03:26 Parce qu'on doit défendre notre école.
03:28 D'abord parce que ce sont nos enfants,
03:30 nos élèves, nos enseignants,
03:32 mais aussi parce que les islamistes
03:34 qui cherchent à s'en prendre à notre école,
03:36 ils s'en prennent finalement aux valeurs
03:38 qu'on défend à travers notre école.
03:40 Ils veulent éloigner le plus grand nombre du savoir.
03:42 Nous, on accueille tout le monde dans nos écoles.
03:44 Ils veulent soumettre les femmes.
03:46 Notre école, elle accueille les petites filles
03:48 avec les petits garçons, elle éduque tout le monde.
03:50 Et ils veulent imposer le règne de la religion
03:52 dans nos établissements scolaires.
03:53 Dans notre école, c'est le règne de la République
03:55 et de la laïcité qui s'applique.
03:57 Donc oui, on doit défendre ces valeurs
03:58 et on doit défendre nos établissements scolaires
04:00 comme on le fait au quotidien.
04:01 Et vous me permettrez vraiment de saluer
04:03 et de remercier tous ceux qui concourent à cette sécurité.
04:05 Évidemment, les enseignants, les PsyEN, les CPE,
04:08 les personnels de direction, les assistants d'éducation,
04:11 les AESH, mais aussi les forces de sécurité,
04:14 les forces sentinelles qui, en ce moment,
04:16 patrouillent régulièrement autour de nos établissements.
04:18 Je le disais tout à l'heure,
04:19 vous avez lancé une proposition choc jeudi soir.
04:21 Sortir des établissements scolaires,
04:23 les mineurs radicalisés, les plus dangereux.
04:25 Vous avez évoqué d'abord plusieurs dizaines d'entre eux.
04:28 Est-ce que vous avez eu une idée ?
04:30 Parce qu'on a un peu de mal à comprendre.
04:31 Gérald Darmanin parle d'un millier de mineurs radicalisés.
04:34 Vous avez dit qu'il y en a plusieurs dizaines
04:36 qui sont dangereuses.
04:37 De quoi parle-t-on ?
04:38 Qui est susceptible de représenter une menace
04:41 pour l'école parmi ces mineurs radicalisés ?
04:44 D'abord, moi, ce que je veux dire,
04:45 c'est que je crois profondément au rôle de l'éducation aussi
04:48 pour lutter contre ces phénomènes d'embrigadement et de radicalisation.
04:51 Évidemment que l'éducation, le développement de l'esprit critique,
04:55 ce qui se fait dans nos écoles,
04:56 est en soi une arme contre la radicalisation
04:59 d'un certain nombre d'élèves.
05:00 Sauf que là, pour cela, vous dites, au fond,
05:01 c'est trop tard, on ne peut plus rien faire, il faut les sortir.
05:03 Ce que je dis, c'est que dans certains cas,
05:05 vous avez un niveau d'embrigadement qui est tel
05:07 dans la famille ou avec des associations qui gravitent autour
05:10 qu'on ne se bat plus à armes égales.
05:12 On peut demander beaucoup de choses
05:13 à nos enseignants, au personnel de l'éducation nationale
05:15 sur ce qu'ils peuvent faire pendant les 6 heures ou 8 heures
05:18 pendant lesquelles les élèves sont dans l'établissement.
05:20 La réalité, c'est qu'avec tout ce qui se passe autour,
05:22 quand ils ne sont plus dans l'établissement,
05:23 on ne se bat pas à armes égales.
05:25 Et moi, il y a un principe que je défendrai toujours,
05:28 dont je ne dérogerai jamais,
05:30 c'est un principe de protection absolue
05:31 pour nos élèves et pour nos enseignants.
05:33 Donc oui, j'assume de le dire, même si ça fait débat,
05:36 dans certains cas, quand on a des signes
05:39 qui attestent d'une potentielle dangerosité,
05:42 je souhaite que ces élèves puissent être sortis
05:44 de nos établissements scolaires
05:45 et écartés de la présence d'autres élèves et des enseignants.
05:48 Et donc, entre ces plusieurs dizaines
05:50 que vous évoquez jeudi soir,
05:51 ce que dit Gérald Darmanin sur le millier de mineurs fichés S,
05:55 quels sont ceux qui sont vraiment dangereux ?
05:57 Il n'a pas évoqué un millier de mineurs fichés S,
06:00 il a évoqué un millier d'élèves qui étaient suivis
06:03 dans le cadre de nos instances de surveillance de la radicalisation.
06:06 Je vais rentrer un peu dans le détail
06:07 parce que c'est un sujet qui le mérite.
06:09 On a des instances au niveau départemental
06:11 qui s'appellent les CEPRAF,
06:12 qui sont des cellules qui associent les services
06:14 de l'éducation nationale, de l'intérieur,
06:15 de la justice, du social.
06:17 Le chiffre qu'a évoqué Gérald Darmanin,
06:19 un millier de mineurs,
06:21 ce sont les mineurs qui sont suivis dans ces instances.
06:25 Mais ils le sont parfois et souvent
06:27 au titre de leurs parents qui sont...
06:29 Donc ils ne sont pas tous dangereux ?
06:30 Non, il y a un certain nombre de mineurs
06:32 qui sont suivis dans ces instances
06:33 parce que leurs parents eux-mêmes sont suivis
06:35 et donc on est tend à la famille
06:37 ou parce que c'est la fratrie, un oncle, une tante, etc.
06:40 Effectivement, j'ai été interrogé sur
06:42 le nombre d'élèves pour lesquels on peut considérer
06:45 qu'il y a potentiellement une dangerosité,
06:48 en tout cas pour lesquels il doit y avoir
06:49 un suivi encore plus renforcé.
06:51 J'ai évoqué plusieurs dizaines d'entre eux
06:53 et évidemment, ils retiennent toute notre attention
06:55 et ils sont au cœur du travail qu'on mène en ce moment.
06:57 Vous dites que ces plusieurs dizaines
06:58 représentent une dangerosité pour...
07:01 Potentielle.
07:02 Potentielle pour les professeurs,
07:04 pour les autres écoliers, collégiens, lycéens.
07:07 Les vacances scolaires ont commencé là.
07:09 Est-ce que vous nous dites,
07:10 compte tenu de la dangerosité de ces profils-là,
07:12 à la rentrée scolaire,
07:13 ils ne seront plus dans leurs établissements ?
07:15 En tout cas, ce que je dis,
07:16 c'est qu'on est d'ores et déjà à l'œuvre
07:18 pour trouver une organisation qui nous permette
07:20 de répondre à l'objectif que j'ai fixé
07:22 qui est que ces élèves-là ne soient plus au contact
07:24 des autres élèves et des enseignants.
07:26 J'ai affiché cet objectif jeudi soir,
07:28 dès vendredi, des avant-hier.
07:31 On avait une réunion sous l'autorité
07:34 de la Première ministre,
07:35 avec mes collègues Gérald Darmanin
07:36 et Éric Dupond-Moretti, pour avancer.
07:38 D'autres réunions sont prévues en début de semaine
07:40 pour avancer sur cette organisation.
07:42 Ensuite, j'ai eu l'occasion de prendre
07:44 un certain nombre de décisions et d'ordonner
07:46 un certain nombre d'exclusions d'élèves
07:48 qui avaient perturbé des hommages,
07:50 l'hommage qui a été rendu à Samuel Paty
07:51 et à Dominique Bernard,
07:52 qui ne feront pas leur rentrée le 6 novembre,
07:55 parce que la gravité des propos qu'ils ont tenus
07:58 ou des menaces qu'ils ont eues est telle
08:00 que cela justifie que, sans délai,
08:01 ils soient exclus de leur établissement
08:03 dans l'attente du Conseil de discipline.
08:05 On va se poser la question dans un instant
08:06 de savoir ce que vous allez faire
08:07 de ces élèves que vous souhaitez sortir
08:09 des établissements.
08:10 Mais vous évoquiez les contestations
08:11 à l'hommage pour Dominique Bernard.
08:14 Vous aviez évoqué plus de 500 signalements.
08:17 Combien ne reviendront pas à la rentrée ?
08:20 Combien seront exclus de leur établissement
08:22 parce qu'ils n'ont pas respecté
08:24 cette minute de silence ou cet hommage ?
08:26 Vous vous souvenez que j'avais été très clair
08:27 avant ce temps d'hommage.
08:29 Et j'avais dit très clairement
08:31 que je ne tolérerais absolument
08:34 aucune contestation, aucune perturbation
08:36 de cet hommage.
08:37 Je rappelle que c'est un hommage
08:39 pour deux professeurs,
08:40 Samuel Paty et Dominique Bernard,
08:41 qui ont été tués parce que professeur.
08:44 Il y a eu un certain nombre de perturbations,
08:46 un peu plus de 500.
08:48 Et donc, comme je m'y étais engagé,
08:49 et c'est très important d'abord d'affirmer des règles,
08:52 mais surtout de les faire respecter,
08:53 il y a des signalements systématiques
08:55 au procureur de la République
08:56 et des mesures disciplinaires systématiques
08:57 qui sont engagées.
08:59 Ensuite, sur ces 500,
09:00 un peu plus de 500 perturbations ou contestations,
09:02 vous en avez qui relèvent
09:04 d'une gravité particulière,
09:06 c'est-à-dire des menaces à l'encontre d'enseignants
09:09 ou de l'apologie du terrorisme.
09:11 Et oui, j'assume de le dire,
09:13 pour ces contestations-là
09:14 qui sont d'une particulière gravité,
09:16 j'ai demandé aux chefs d'établissement
09:18 qui sont responsables des élèves concernés
09:21 qu'il y ait une exclusion sans délai.
09:23 - Et donc, ça fait combien d'exclusions ?
09:24 - Il y a 183 élèves
09:25 qui ne feront pas leur rentrée le 6 novembre
09:28 parce qu'ils sont exclus dans la tente
09:29 du conseil de discipline.
09:30 - C'est-à-dire que ça fait plus d'un tiers des signalements,
09:33 il y a des élèves qui ne reviendront plus ?
09:35 - Qui ne reviendront pas
09:36 dans la tente du conseil de discipline qui se tâtura,
09:38 mais je pense que ce seront des sanctions
09:40 qui seront d'une particulière fermeté.
09:42 Mais chacun peut comprendre, je pense.
09:44 Moi, je me bats pour une école
09:46 du respect des règles et des droits et devoirs.
09:49 Et donc, quand il y a ce type d'actes
09:52 qui sont particulièrement graves,
09:54 il est pour moi totalement légitime et attendu
09:56 qu'il y ait une fermeté totale.
09:58 Parce que ceux qui ont perturbé ces hommages,
10:01 ils ont sali quelque part, ou cherchaient à salir
10:04 la mémoire de Samuel Paty et de Dominique Bernard.
10:07 Mais ils ont aussi, je le dis,
10:09 contesté l'autorité à l'école.
10:10 Et l'autorité à l'école, on ne la conteste pas,
10:12 on la respecte et donc on s'y soumet.
10:14 - Gabal Atal, la question qui se pose donc
10:16 sur ces mineurs radicalisés que vous voyez,
10:18 que vous voulez éloigner de l'école,
10:19 est la question de savoir ce qu'on va en faire.
10:21 Écoutez ce que disait, c'était ce matin,
10:23 Jordan Bardella, le patron du RN.
10:25 Il n'a pas l'air franchement convaincu
10:26 par votre proposition. Regardez.
10:28 - Pour les mettre où ?
10:30 On lui a posé la question, il n'a pas de réponse.
10:33 Donc, il faudrait qu'on trouve une réponse à cela.
10:36 - Qu'est-ce que vous en faites ?
10:37 - C'est précisément le travail qu'on a engagé.
10:39 Je vous disais qu'une réunion avait eu lieu
10:41 vendredi déjà avec mes collègues
10:42 de l'Intérieur et de la Justice.
10:44 On doit trouver une autre organisation.
10:46 Chacun comprend.
10:47 Si on considère qu'il y a une dangerosité potentielle,
10:50 ils ne peuvent pas rester dans le cadre scolaire habituel
10:52 avec les autres élèves et les enseignants.
10:54 Pour autant, on ne peut pas les laisser dans la nature.
10:56 - C'est quoi ?
10:57 C'est des centres éducatifs fermés ?
10:59 Mario Maréchal disait même ce midi,
11:01 dans BFM Politique, qu'il faut solliciter l'armée.
11:04 - Vous savez, je pense que c'est...
11:05 Vous avez aujourd'hui des dispositifs qui existent,
11:08 qu'on appelle des classes-relais, notamment.
11:10 Je ne dis pas que c'est ce dispositif
11:11 qui va être repris, mais ça peut être une organisation
11:14 dans laquelle on a un encadrement qui est renforcé,
11:17 avec des personnels de l'éducation nationale, évidemment,
11:19 mais aussi avec des personnels, par exemple,
11:21 de la protection judiciaire de la jeunesse,
11:23 peut-être des forces de sécurité.
11:24 - Vous mettez tous ces mineurs ensemble
11:26 au risque qu'ils s'auto-engraignent
11:28 dans une forme de radicalisation.
11:30 Vous voyez bien qu'on a un peu de mal à voir
11:32 comment vous pouvez dépasser ce que certains ont pris
11:35 comme une sorte d'effet d'annonce.
11:37 - D'abord, je pense que chacun peut comprendre
11:39 et chacun peut souhaiter que quand il y a des élèves
11:41 pour lesquels on a une inquiétude
11:43 sur une potentielle dangerosité,
11:44 on ne les laisse pas au milieu d'autres élèves
11:46 et des enseignants dans un cadre normal.
11:48 Je pense que les parents d'élèves qui nous écoutent
11:50 l'entendent assez aisément.
11:52 Ensuite, on parle d'élèves qui sont d'ores et déjà radicalisés.
11:56 Donc le fait de les mettre ensemble,
11:58 il ne va pas y avoir des élèves qui arriveraient
12:01 dans cet environnement-là,
12:03 qui ne seraient pas radicalisés et qui le deviendraient.
12:05 Encore une fois, l'enjeu, c'est d'avoir un encadrement,
12:09 un accompagnement qui nous permette à la fois
12:12 de sortir du milieu ordinaire dans lequel ils sont aujourd'hui
12:14 et surtout de tout faire pour lutter contre cette radicalisation.
12:18 On a quelques exemples de ce qui est réalisé aujourd'hui
12:20 dans certaines prisons avec des quartiers de déradicalisation.
12:23 - Donc ça pourrait ressembler à ce qui se fait
12:26 pour les détenus radicalisés ?
12:28 - En tout cas, en termes d'environnement,
12:29 en termes d'encadrement, on a des exemples
12:31 de ce qui est fait aussi pour des enfants
12:33 qui sont rentrés de théâtres de guerre ou de Syrie,
12:35 par exemple, et qui sont revenus en France
12:37 pour lesquels il y a un encadrement, un accompagnement spécifique.
12:39 - Mais vous considérez qu'ils sont perdus pour la République ?
12:42 Parce qu'au fond, vous le disiez au début,
12:44 et c'est d'ailleurs aussi une critique qui revient
12:45 de la part des syndicats d'enseignants,
12:46 par exemple ce que dit le GNSCFDT,
12:49 est-ce qu'on dit qu'on renonce au principe d'éducabilité de tous ?
12:52 Ce serait quand même une pente très problématique.
12:54 Est-ce que ce n'est pas un incroyable aveu d'échec
12:55 que de dire de toute façon, ceux-là,
12:56 ils sont perdus pour la cause ?
12:58 - Non, moi j'ai commencé en m'exprimant sur ce sujet
13:00 quand vous m'avez interrogé, en disant que je crois profondément
13:02 au rôle de l'éducation en la matière.
13:04 Maintenant, la réalité, c'est que je suis pragmatique
13:06 et que je vois que dans certaines situations
13:08 qui sont certes très limitées, et heureusement, d'ailleurs,
13:11 on ne se bat plus à armes égales.
13:12 On peut demander beaucoup de choses aux enseignants,
13:14 on peut demander beaucoup de choses au personnel
13:15 de l'éducation nationale, mais à un moment,
13:17 vous avez un niveau d'embrigadement familial,
13:19 de voisinage, qui est tel que le principe de protection
13:23 que je veux appliquer à notre école
13:24 pour protéger nos élèves et nos enseignants
13:26 fait qu'ils ne peuvent pas suivre une scolarité
13:28 dans les mêmes conditions.
13:29 C'est ce à quoi je travaille avec mes collègues.
13:31 Il y a ceux que vous souhaitez exclure,
13:33 et puis il y a ceux qui font partie de ces milliers
13:36 évoqués par Gérald Darmanin.
13:38 Est-ce que l'idée de transmettre aux établissements
13:40 la liste de ceux qui pourraient être dangereux
13:42 mais qui ne sont pas exclus fait partie
13:43 des pistes que vous avez en tête ?
13:45 Non, mais d'abord, vous savez, beaucoup d'élèves
13:47 qui sont suivis dans les instances que vous évoquez
13:50 ont été signalés par les enseignants eux-mêmes.
13:53 Le terroriste d'Arras, s'il a pu être inscrit au fichier,
13:57 s'il a pu être suivi, c'est précisément parce que
13:59 des enseignants avaient réalisé un certain nombre de signalements.
14:01 Et avec quel résultat ?
14:02 En tout cas, avec un suivi qui a été mis en place
14:04 par les forces de sécurité.
14:06 Ces conversations qui étaient écoutées,
14:08 malheureusement, et dramatiquement,
14:10 ça n'a pas empêché l'attentat et le drame qui est survenu.
14:12 Donc moi déjà, ce que je veux, c'est qu'on puisse
14:14 en toutes circonstances, écouter la parole
14:16 des équipes éducatives.
14:17 Vous savez, je me suis rendu à Arras,
14:20 d'abord le jour du drame et le lendemain du drame.
14:22 Ce que m'ont dit un certain nombre d'enseignants
14:24 qui étaient présents, m'a glacé et surtout m'a mobilisé.
14:27 Ils m'ont dit, quand on a entendu l'alarme intrusion,
14:29 qu'on a su qu'il y avait une attaque dans l'établissement,
14:31 on a tout de suite pensé à lui.
14:33 Et il y a trois ans, quand Samuel Paty avait été tué,
14:35 on s'était retrouvé en salle des profs et on s'était dit
14:37 si un jour ça devait arriver dans notre établissement,
14:39 ça serait avec cet élève.
14:40 Et donc moi, ma priorité aujourd'hui,
14:42 et je le dis, mon obsession,
14:44 c'est dans des établissements scolaires en France
14:46 où vous avez des enseignants qui, après le drame d'Arras,
14:48 se sont peut-être dit, tel élève, il nous inquiète,
14:51 il nous fait peur, qu'il y ait des mesures qui soient prises
14:54 pour protéger nos enseignants et nos élèves
14:56 face à ces élèves qui sont signalés.
14:57 Est-ce que vous vous rendez compte de ce que vous dites
14:59 pour ceux qui nous regardent ?
15:00 Vous nous dites, je discute en salle de prof
15:02 avec des gens qui nous disent,
15:04 je me disais que si un jour il m'arriverait quelque chose,
15:06 ce serait peut-être le terroriste.
15:08 Et on se retrouve trois ans après avec un terroriste
15:12 qui passe à l'acte dans les mêmes conditions quasiment
15:14 que ce qui s'est passé avec Samuel Paty.
15:16 Ceux qui nous regardent se disent que c'est quasiment
15:18 de la non-assistance à personne en danger.
15:19 Non, parce qu'il y a beaucoup de choses qui ont été mises en place.
15:21 Il a été suivi, ces conversations ont été écoutées,
15:25 il y a eu une surveillance qui a été mise en place.
15:27 Malheureusement, ça n'a pas permis d'empêcher l'attentat.
15:29 C'est un fait.
15:30 Et donc moi je le dis, ma priorité...
15:32 Parce que Gérald Darmanin dit qu'il n'y a pas eu de faille.
15:34 Est-ce qu'à minima vous admettez qu'il y a eu des failles
15:36 ou que quelque chose n'a pas fonctionné ?
15:38 Non, d'abord moi je suis ministre de l'Éducation nationale,
15:40 s'agissant de l'action des services de renseignement
15:42 ou des services de sécurité, c'est mon collègue de l'intérieur
15:44 qui en est responsable.
15:45 Il a exprimé très clairement les choses et la manière dont il avait été suivi.
15:49 Et la réalité, c'est qu'il y a eu un suivi.
15:51 Il n'a malheureusement pas pu empêcher qu'il passe à l'acte à race.
15:54 Mais en tout cas, ce que j'essaye de vous faire comprendre
15:57 et ce que j'essaye de dire, c'est que lorsqu'il y a des signalements
15:59 qui viennent des enseignants ou des personnels de direction
16:02 sur des élèves qui leur semblent à risque,
16:05 je considère que ma responsabilité de ministre de l'Éducation nationale
16:08 et de la Jeunesse, c'est de prendre toutes les mesures qui s'imposent
16:10 pour protéger nos enseignants et protéger les élèves.
16:13 C'est ça mon obsession. Et oui, je vais me battre sur ce sujet,
16:16 même si je vois que ça peut faire débat.
16:18 Ça peut faire débat parce que certains ont du mal à voir
16:21 comment cela pourrait devenir une solution tangible.
16:24 En tout cas, je pense que chacun et tout le monde peut comprendre
16:27 que ces élèves-là, dans ces conditions,
16:29 on préfère qu'ils ne soient pas dans les établissements
16:31 comme ils le sont aujourd'hui.
16:32 Un mot, Gabriel Attal, sur les propositions,
16:34 vous l'évoquiez tout à l'heure, qui se multiplient
16:36 sur la protection des établissements.
16:38 On entend certains responsables politiques.
16:40 Tenez par exemple le patron de la région Auvergne-Rhône-Alpes,
16:43 Laurent Wauquiez, qui dit "moi je veux pouvoir tester
16:45 la reconnaissance faciale devant les lycées".
16:47 Est-ce que vous dites qu'il n'y a pas de tabou,
16:49 même ce type de mesure, qui de prime abord peut aller
16:52 à l'encontre d'une forme d'usage des images,
16:56 voire de liberté individuelle ?
16:57 Est-ce que vous dites "moi vraiment, je n'écarte aucune piste" ?
16:59 D'abord, je ne donne de leçons à personne,
17:02 et certainement pas à des élus qui cherchent des solutions
17:05 pour renforcer la sécurité de nos établissements scolaires.
17:07 Maintenant, évidemment, je ne souhaite pas non plus
17:09 créer une forme de course à l'échalote politique
17:11 entre présidents de régions sur le sujet.
17:13 C'est un peu le cas ?
17:14 Non, encore une fois, moi je ne donne pas de leçons.
17:16 Vous l'avez dit, ce sont les collectivités locales
17:19 qui sont chargées des bâtiments scolaires et de la sécurité.
17:21 C'est les régions pour les lycées, les départements pour les collèges
17:24 et les communes pour les écoles.
17:26 Le ministre de l'Éducation nationale que je suis,
17:29 sa responsabilité, c'est de fixer un cadre national.
17:32 J'ai réuni l'ensemble des associations d'élus cette semaine,
17:35 précisément pour à la fois rappeler ce cadre
17:37 et faire un point avec eux sur où on en est aujourd'hui.
17:39 Le cadre, il est très clair.
17:41 On doit avoir en tout lieu une organisation
17:44 qui permet d'éviter au maximum qu'un intrus
17:46 qui n'a rien à faire dans un établissement scolaire
17:48 puisse y pénétrer.
17:49 Et dans le cas où il tente d'y pénétrer ou il y pénètre,
17:53 il faut qu'il y ait un système d'alerte
17:55 qui permette immédiatement à un personnel formé
17:57 de confiner et de protéger les élèves
17:59 et de prévenir les forces de sécurité et la police
18:01 pour qu'elles en interviennent très rapidement.
18:03 Je le dis parce que, par exemple, on a vu qu'à Arras,
18:06 l'alarme a été déclenchée immédiatement.
18:09 Ce qui a permis aux forces de l'ordre d'arriver en 4 minutes.
18:11 En 4 minutes !
18:12 Et les personnels étaient formés.
18:13 Et il y a d'autres établissements où il y a des manques de personnel.
18:16 Et ils ont confiné immédiatement les élèves.
18:18 Certaines de ces solutions-là ne sont pas mises en œuvre.
18:21 Donc il y a besoin d'améliorer les choses.
18:23 C'est pour ça que j'ai déclenché en début de semaine
18:25 une enquête flash.
18:26 C'est-à-dire que tous les chefs d'établissement,
18:27 tous les directeurs et directrices d'école
18:29 ont reçu un formulaire sur lequel ils doivent indiquer
18:32 où ils en sont dans leur sécurité.
18:34 Des investissements ont été effectués ces dernières années
18:36 en matière de formation, en matière de bâtiment,
18:38 en matière de dispositifs d'alarme.
18:40 Ce qui va nous permettre de garantir une mise à niveau
18:42 de tous les dispositifs existants.
18:45 Et ensuite, une montée, évidemment, en gamme.
18:47 Maintenant, ce n'est pas le ministre de l'Éducation nationale depuis Paris
18:50 qui va dire pour chaque lycée quelle organisation il faut trouver.
18:53 Et chacun peut le comprendre parce que
18:55 chaque territoire est différent, chaque lycée est différent.
18:57 Vous avez des présidents de région qui disent
18:58 "non, on met en place des portiques de sécurité ou des SASS".
19:01 On voit que sur certains établissements où il y a beaucoup de places,
19:04 c'est quelque chose qui peut être mis en place.
19:06 Pour d'autres établissements, on voit que si on mettait cette organisation,
19:09 vous auriez des attroupements d'élèves qui attendraient
19:11 de pouvoir passer les fameux portiques,
19:13 ce qui pourrait les exposer à de la dangerosité.
19:15 Il faut faire du cas par cas.
19:17 Il faut le cadre national, et ça je viens de vous le rappeler.
19:19 Et ce cadre national, c'est qu'on ne doit pas
19:21 pouvoir pénétrer dans un établissement scolaire
19:23 quand on n'a rien à y faire.
19:24 Et si quelqu'un cherche à y pénétrer
19:26 ou malheureusement réussit à y pénétrer,
19:28 il faut que tout de suite les élèves puissent être confinés et protégés
19:30 et que les forces de sécurité arrivent au plus vite.
19:32 Une fois qu'on a dit ça, territoire par territoire,
19:34 les élus qui sont responsables de la sécurité de ces bâtiments
19:38 mettent en place les mesures appropriées.
19:40 Je les ai réunis cette semaine.
19:41 Ils sont particulièrement mobilisés sur ce sujet.
19:43 Je vais leur partager les données de l'enquête que j'ai diligentée
19:46 et j'aurai les données demain pour qu'ils puissent savoir précisément
19:49 ce qu'il y a à conduire en matière de mise au niveau
19:53 dans leurs établissements pour qu'on puisse avancer.
19:56 Vous évoquiez le précédent de Samuel Paty.
19:58 Je vais vous faire écouter un témoignage fort.
20:00 C'était cette semaine au Sénat.
20:02 Écoutez ce que disait la sœur de Samuel Paty, Mikaël Paty.
20:04 Est-ce que la mort de mon frère a servi à quelque chose ?
20:08 Comme vous le savez, si ça avait servi à quelque chose,
20:13 peut-être que M. Dominique Bernard serait encore là.
20:17 Je pense qu'effectivement, les mesures n'ont pas du tout été prises
20:24 puisque l'affaire de mon frère n'a absolument pas été analysée.
20:28 C'est accablant pour le gouvernement auquel vous appartenez,
20:32 pour la majorité, depuis 2020 et l'assassinat de Samuel Paty.
20:37 Ce que dit Mikaël Paty.
20:39 Ça n'a pas été entendu.
20:41 Vous n'avez pas tiré les conséquences du drame
20:44 de l'assassinat par un terroriste islamiste de Samuel Paty.
20:47 Mikaël Paty a vécu un drame absolu.
20:49 Son frère a été assassiné par un terroriste islamiste
20:52 à raison de son métier, de sa vocation d'enseigner.
20:55 Trois ans plus tard, un autre enseignant a été assassiné
20:59 par un terroriste islamiste.
21:01 Chacun peut comprendre la colère qui est la sienne.
21:03 Ce que je dis, c'est que beaucoup a été fait ces dernières années,
21:06 notamment pour que les signalements qui sont faits
21:09 par la communauté éducative, par les enseignants,
21:11 remontent systématiquement.
21:13 Et c'est le cas.
21:14 Et qu'ils soient transmis au ministère de l'Intérieur.
21:16 Elle n'a pas l'air convaincue par ce qu'elle a dit.
21:18 Je regarde de l'avant et je veux continuer à avancer.
21:21 Je crois par ailleurs que dans son audition,
21:23 elle a salué un certain nombre de mesures que j'ai prises
21:25 depuis ma prise de fonction au ministère de l'Éducation nationale
21:28 et de la Jeunesse, notamment sur la question de la laïcité à l'école.
21:31 À la rentrée scolaire, j'ai eu à prendre des décisions
21:33 pour clarifier un certain nombre de règles.
21:35 Il me semble que dans son audition, elle a salué ces décisions-là.
21:38 Mais oui, je continue à aller de l'avant
21:41 et à chercher des solutions pour répondre à ce phénomène.
21:43 Elle dit par exemple, Mikaël Paty,
21:45 il faudrait que chaque professeur menacé puisse se mettre en retrait
21:47 s'il en sent le besoin.
21:49 Est-ce que ça, ça fait partie des solutions ?
21:51 En tout cas, ce qu'il faut, c'est que chaque enseignant
21:53 qui se sent menacé, un, puisse le signaler,
21:55 deux, que ce signalement soit pris en compte
21:58 et trois, qu'il y ait des mesures de soutien qui soient mises en place.
22:00 Je peux vous dire que j'attache une attention absolue
22:02 à ce que ce soit le cas.
22:03 D'ailleurs, à la suite des incidents qui ont eu lieu
22:06 ou des perturbations dans les temps d'hommage,
22:08 il y a eu dans certains cas des menaces
22:11 parfois nominatives à l'endroit d'enseignant.
22:13 On a évidemment accordé la protection fonctionnelle
22:16 à chacun de ces enseignants qui ont été menacés
22:18 et qui nous en ont fait la demande.
22:20 Et évidemment, on a des mesures qui sont mises en place
22:22 pour certains enseignants.
22:23 C'est-à-dire protection visuelle, certains enseignants qui ont,
22:25 par exemple, une protection policière après ce qui leur est arrivé ?
22:27 Ça peut arriver, évidemment, un accompagnement,
22:29 une protection juridique aussi pour des démarches judiciaires
22:31 qui sont engagées.
22:32 Vraiment, sur ce sujet-là, je le dis,
22:34 j'ai une vigilance absolue à ce que les signalements
22:37 effectués par les enseignants ou les personnels
22:39 de l'éducation nationale soient pris en compte
22:41 avec la plus grande gravité, le plus grand sérieux
22:44 et soient suivis des faits pour accompagner nos personnels.
22:47 Vous évoquiez tout à l'heure ces 183 élèves
22:50 qui vont donc être exclus de leur établissement
22:54 pour non-respect de ce temps d'hommage
22:57 en l'honneur de Dominique Bernard.
22:59 Qu'est-ce que cela dit, au fond, d'une partie
23:02 de l'incompréhension du principe de laïcité
23:04 chez les jeunes générations ?
23:05 Parce qu'il y a, c'est sans doute la face émergée
23:07 de l'iceberg, ceux-là qui peuvent, comment dire,
23:10 qui sont prêts à aller jusqu'à des menaces
23:12 quant à leurs professeurs.
23:15 Mais il y a plus généralement cette impression
23:17 que les règles ne sont plus comprises.
23:19 L'école a perdu cette bataille sur la question de la laïcité ?
23:22 Non mais d'abord, quand vous dites ce que ça dit,
23:24 il faut aussi rappeler qu'il y a 5 ou 6 millions d'élèves
23:27 dans le second degré et que dans la quasi-totalité
23:30 des cas, ces hommages ont été rendus
23:33 et se sont tenus avec la plus grande dignité.
23:35 Je pense que c'est important de le dire aussi.
23:37 Maintenant, vous l'avez dit, parfois se pose la question
23:42 du respect des règles dans nos établissements scolaires.
23:44 Moi, je me bats pour que les règles soient respectées.
23:47 Mais il suffit d'avoir un ministre qui se bat
23:48 pour qu'elles soient respectées parce que,
23:49 je vais rebondir encore une fois sur ce que disait
23:51 Mikaël Paty, elle disait aussi parfois,
23:53 les formateurs laïcité, ils sont partisans
23:55 de ce qu'on appelle une laïcité ouverte.
23:57 C'est-à-dire que ceux-là même qui sont censés aller
23:59 apprendre ce qu'est la laïcité dans les établissements,
24:02 ils ont une façon de voir les choses,
24:03 parfois considérer que la laïcité, c'est un principe islamophobe.
24:06 Est-ce qu'il suffit d'avoir une ligne ferme
24:08 à la tête de l'éducation nationale
24:09 pour que ce soit efficace ?
24:10 D'abord, je pense que c'est nécessaire.
24:12 Ensuite, je peux vous dire que sur ces sujets-là,
24:13 y compris sur les formateurs laïcité,
24:15 on a une très grande vigilance.
24:17 Et vraiment, on a des formateurs,
24:19 des formatrices laïcité de très grande qualité.
24:21 On a des équipes laïcité Valeurs de la République
24:23 dans les rectorats qui sont d'une très grande qualité,
24:25 d'un très grand sérieux.
24:26 Je vais vous donner un exemple.
24:27 J'ai pris une décision à la rentrée, vous le savez,
24:29 qui est l'interdiction du port de tenue religieuse
24:31 à l'école, la baïa et le camis.
24:34 Cette décision, je l'ai annoncée,
24:36 elle a été appliquée.
24:38 Les choses se sont plutôt bien passées. Pourquoi ?
24:40 Précisément parce que les formateurs laïcité
24:42 que vous évoquez et les équipes laïcité Valeurs de la République
24:44 dans les rectorats, j'ai demandé qu'elles soient positionnées
24:47 dès le jour de la rentrée dans les établissements scolaires
24:49 pour lesquels on savait qu'il y aurait le plus de tensions
24:51 liées à cette annonce.
24:53 Et donc, ils ont pu, par le dialogue, par la pédagogie,
24:55 par l'explication de la règle et par l'explication
24:57 de ce que c'est la laïcité,
24:59 et que la laïcité, ce n'est pas une interdiction,
25:00 une contrainte, c'est précisément une liberté,
25:02 une émancipation pour les élèves.
25:04 Par cette pédagogie, ils ont pu faire en sorte
25:06 que la règle que j'ai fixée ait été appliquée.
25:09 Et elle est appliquée aujourd'hui.
25:10 Il n'y a plus d'abaya, de camis dans nos établissements scolaires.
25:12 Mais, Gabriel Attal, vous évoquez ces décisions
25:15 que vous avez effectivement prises en arrivant
25:17 au ministère de l'Éducation nationale.
25:19 On ne peut pas ne pas constater que vous êtes arrivé
25:21 après un ministre de l'Éducation nationale
25:23 qui s'appelait Papendiaï et qui, sur ce sujet,
25:25 sur la question des abaya et des camis,
25:27 était au mieux discret, au pire, franchement ambigu.
25:31 Est-ce qu'on peut vraiment revendiquer un combat
25:34 en faveur d'une laïcité implacable
25:36 quand on a eu dans un gouvernement,
25:38 pendant près d'un an, un ministre qui semblait considérer
25:41 que ces sujets, c'était quantité négligeable ?
25:43 Non, il y a eu un texte qui avait été publié
25:45 en novembre 2022 sur le sujet,
25:48 et c'est ça qui a été critiqué,
25:50 qui renvoyait la responsabilité de définir
25:52 ce qui était acceptable ou pas dans l'école
25:54 aux chefs d'établissement sur le terrain.
25:56 Ce qui, évidemment, entraînait un certain nombre
25:58 de pressions et de tensions pour les chefs d'établissement
26:00 sur le terrain, parce que si le message
26:02 qui est envoyé, c'est que c'est le chef d'établissement
26:04 qui décide, il pouvait y avoir des élèves ou des familles
26:06 qui viennent mettre la pression sur le chef d'établissement.
26:08 C'était le retour du pas de vague.
26:09 Non, je ne dirais pas ça comme ça.
26:11 En tout cas, moi, je regarde de l'avant,
26:13 j'ai été nommé cet été, j'ai pris cette décision,
26:15 j'ai publié un texte réglementaire
26:17 qui a permis d'acter cette décision,
26:19 et cette décision est aujourd'hui appliquée.
26:21 Les chefs d'établissement savent qu'il y a une décision
26:23 au niveau ministériel, national,
26:25 ils la font appliquer, je veux vraiment les en remercier,
26:27 c'est très facile, mais en tout cas, aujourd'hui,
26:29 cette décision est appliquée.
26:30 Et vous considérez qu'elle est rentrée dans les mœurs,
26:32 parce qu'on a vu toutes les contestations
26:34 qu'il y a pu avoir au moment de cette interdiction ?
26:36 Il y en a eu la première semaine, les premières semaines,
26:38 mais la réalité, c'est que la décision est appliquée aujourd'hui.
26:40 Il n'y a plus d'Abaya et de Camis dans nos établissements scolaires.
26:42 Donc, moi, je crois profondément
26:44 que quand on prend une décision, qu'on l'affirme,
26:46 qu'on l'assume, et qu'on se donne les moyens
26:48 qu'elle puisse être appliquée, et ça passe aussi
26:50 par de l'humain, c'est pour ça que c'était important
26:52 de former à la laïcité aux valeurs de la République,
26:54 soit dans les établissements pour la faire appliquer,
26:56 on voit que c'est possible.
26:57 Et ça fait le lien avec beaucoup de sujets,
26:59 parce qu'on parle souvent des enseignants,
27:01 des difficultés qu'il peut y avoir, de l'autocensure,
27:03 qui peut exister aussi sur un certain nombre de sujets
27:05 comme la laïcité.
27:06 Quand vous êtes un enseignant, que vous devez
27:08 expliquer à vos élèves ce qu'est la laïcité
27:10 et comment elle s'applique à l'école avec la loi de 2004,
27:12 mais que vous avez en face de vous des élèves
27:14 qui ne respectent pas cette loi puisqu'ils portent
27:16 une tenue religieuse, c'est très difficile de faire court.
27:18 Donc en réaffirmant ces règles, en les faisant appliquer,
27:20 oui, je pense qu'on franchit quand même un pas important
27:22 pour ces questions de laïcité dans nos établissements scolaires.
27:24 Et je vais vous poser une question précise
27:26 sur cette question de l'autocensure des professeurs.
27:28 Un mot juste avant, on a vu les réactions
27:30 suscitées par votre interdiction
27:32 de l'Abaya et des Camis,
27:34 notamment à l'international, dans les pays arabes.
27:36 On a vu aussi
27:38 des...
27:40 en l'occurrence, une revue
27:42 terroriste, ACPA,
27:44 qui appelait à viser un ministère en France,
27:46 sans préciser s'il s'agissait
27:48 de votre ministère ou d'un autre ministère.
27:50 Est-ce que vous avez eu le sentiment, en prenant cette décision,
27:52 d'être en danger ?
27:54 Est-ce que vous avez fait l'objet de menaces, de ce point de vue-là ?
27:56 Non mais sur ces sujets-là, vous savez,
27:58 et notamment pour des raisons de sécurité,
28:00 il m'est plutôt indiqué
28:02 de ne pas m'exprimer et de donner de détails.
28:04 Maintenant,
28:06 c'est en tout cas une décision que j'assume totalement.
28:08 Et moi, je mène un combat pour la défense
28:10 de nos valeurs républicaines dans l'école,
28:12 pour le respect des règles à l'école.
28:14 Et ce ne sont pas des menaces
28:16 qui vont me faire reculer de ce point de vue-là.
28:18 Donc il y a eu des menaces
28:20 plus que quand vous étiez
28:22 ministre du budget avant.
28:24 Est-ce que vous avez eu le sentiment d'être davantage une cible ?
28:26 Je ne rentre pas
28:28 dans ces sujets-là, notamment pour,
28:30 encore une fois, des raisons de sécurité.
28:32 Sur la question de l'autocensure des professeurs,
28:34 on continue à avoir ces témoignages.
28:36 On a eu un livre passionnant de Jean-Pierre Robin,
28:38 qui était à l'origine du rapport
28:40 qui a abouti à la loi de 2004 sur les signes religieux,
28:42 et qui continue à dire
28:44 "Moi, quand je vois ce qu'il s'est passé,
28:46 j'ai peur d'enseigner la Shoah,
28:48 j'ai peur d'enseigner la biologie."
28:50 Qu'est-ce que vous pouvez leur dire
28:52 à ces professeurs-là ?
28:54 Aujourd'hui, il y a un enseignant sur deux
28:56 qui déclare s'être déjà autocensuré
28:58 par crainte de réaction
29:00 ou de représailles de certains élèves
29:02 liés à leur enseignement.
29:04 Ça peut être des professeurs d'histoire-géographie
29:06 sur la Shoah ou sur d'autres faits historiques.
29:08 Ça peut être sur la laïcité.
29:10 Ça peut être des professeurs de sciences de la vie et de la terre
29:12 sur la théorie de l'évolution ou autre.
29:14 Ça peut être des professeurs de laide,
29:16 des professeurs de philosophie.
29:18 C'est un véritable enjeu.
29:20 Moi, je pense d'abord que ça passe
29:22 par une réaffirmation absolue des règles,
29:24 un soutien absolu aux enseignants,
29:26 et que dès lors qu'il y a un enseignant qui est contesté ou qui est menacé,
29:28 ça passe par le fait d'être implacable
29:30 et d'avoir des sanctions extrêmement fermes.
29:32 Moi, je me bats aussi pour rappeler quelque chose
29:34 qui peut sembler banal, mais qui ne l'est malheureusement pas partout,
29:36 c'est que la relation entre un enseignant
29:38 et ses élèves, ce n'est pas une relation d'égal à égal.
29:40 Il y a celui qui sait,
29:42 et il y a ceux qui apprennent.
29:44 Et celui qui sait a une autorité,
29:46 qui est l'autorité de son savoir.
29:48 Ça paraît comme ça banal,
29:50 ça paraît peut-être quelque chose d'évident
29:52 pour certains qui nous regardent.
29:54 Malheureusement, je constate que ça ne l'est pas partout.
29:56 Et une fois que vous avez rappelé ça, il faut faire appliquer ce principe.
29:58 Et ça suffit parce qu'il y avait un livre qui s'appelait
30:00 "Les territoires perdus de la République" qui était publié au début des années 2000,
30:02 avec ces constats-là répétés,
30:04 et beaucoup de ministres de l'Éducation nationale sont arrivés en disant
30:06 "Je ne laisserai rien passer".
30:08 Pas le sentiment que ces auto-censures-là aient particulièrement reculé.
30:10 Alors, parce que le phénomène est très structurant,
30:12 donc il faut une batterie de mesures.
30:14 Mais d'abord le réaffirmer,
30:16 ensuite le faire appliquer.
30:18 Quand je prends des sanctions, y compris en matière d'exclusion sans délai,
30:20 pour des élèves qui ont eu un comportement inacceptable
30:22 pendant le temps d'hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard,
30:24 on montre que la fermeté,
30:26 elle s'applique,
30:28 et que les sanctions, elles sont prises au quotidien.
30:30 Je pense que c'est très important de le faire, y compris en matière d'exemples
30:32 pour les autres élèves.
30:34 Et puis enfin, vous avez, effectivement,
30:36 pour certains enseignements,
30:38 dans certains territoires,
30:40 où des enseignants peuvent, effectivement,
30:42 s'auto-censurer par crainte
30:44 de réaction dans leur classe sur certains enseignements.
30:46 Là, il y a, je pense, des mesures
30:48 dédiées à trouver.
30:50 J'en ai beaucoup parlé avec les organisations syndicales,
30:52 je vais continuer à le faire, je me déplace beaucoup dans les établissements scolaires,
30:54 j'ai déjà vu des enseignants me dire
30:56 "Est-ce que, par exemple,
30:58 sur tel sujet, sur tel cours,
31:00 on sent qu'il peut y avoir particulièrement
31:02 des tensions parfois avec certains élèves,
31:04 est-ce que ça serait possible, si on en fait la demande,
31:06 d'avoir peut-être un enseignant
31:08 qui vient d'un autre établissement,
31:10 ou un formateur qui vient faire le cours
31:12 avec nous pour partager un peu la responsabilité
31:14 et partager un peu le poids de cet enseignement-là ?
31:16 Par exemple, sur...
31:18 Prenons un point précis d'actualité,
31:20 des professeurs vont être amenés à aborder
31:22 en classe la question du conflit au Proche-Orient.
31:24 On sait toutes les difficultés que cela peut impliquer.
31:26 Sur cet exemple-là, vous savez que c'est
31:28 un enseignement et un cours
31:30 qui revient chaque année,
31:32 et qu'avant même l'actualité,
31:34 c'est difficile.
31:36 C'est toujours un moment qui est, évidemment,
31:38 et les professeurs d'histoire géographique vous le disent,
31:40 qui est particulier.
31:42 Moi, j'ai une confiance absolue en nos enseignants.
31:44 Ils savent que c'est
31:46 l'histoire vivante, donc chaque année,
31:48 c'est toujours un moment qui est particulier
31:50 au moment de ces cours d'histoire.
31:52 Ils le font avec un très grand professionnalisme,
31:54 ils savent que l'important, c'est toujours de s'attacher aux faits.
31:56 Maintenant, ce que je dis, c'est qu'on doit
31:58 trouver une organisation, et j'y travaille avec
32:00 les organisations syndicales. Il y a des idées qui me sont
32:02 données sur le terrain par des enseignants,
32:04 pour que si des enseignants en font la demande
32:06 sur certains sujets,
32:08 ils puissent avoir le concours
32:10 d'un autre adulte,
32:12 d'un autre enseignant, d'un formateur qui peut venir
32:14 faire le cours, faire classe avec eux. Il faut que ça soit
32:16 possible. Maintenant, il ne faut pas que ça soit
32:18 obligatoire, il faut que ça soit toujours,
32:20 quand c'est demandé par l'enseignant lui-même.
32:22 J'ai vu des enseignants sur le terrain qui m'ont dit que c'est quelque chose
32:24 qu'ils souhaiteraient pouvoir avoir sur certains cours.
32:26 Je voudrais, pour terminer,
32:28 aborder deux sujets d'actualité avec vous. Le premier,
32:30 c'est la polémique de la semaine entre le ministre de l'Intérieur,
32:32 Gérald Darmanin, et Karim Benzema,
32:34 le premier accusant le footballeur d'avoir, je cite, des liens
32:36 notoires avec les frères musulmans.
32:38 Est-ce que vous pensez aussi que Karim Benzema est lié aux frères musulmans ?
32:40 Moi, je suis ministre de l'Éducation nationale
32:42 et de la Jeunesse,
32:44 je n'ai pas les informations
32:46 dont dispose mon collègue
32:48 ministre de l'Intérieur. Est-ce que vous considérez
32:50 que c'est le moment
32:52 de lancer ce type de polémique
32:54 quand on est ministre de l'Intérieur et précisément qu'on fait face
32:56 à ces moments
32:58 de crise aussi tendues ?
33:00 Je ne suis pas là pour faire la leçon et encore une fois, mon collègue
33:02 ministre de l'Intérieur, je crois qu'il a eu l'occasion de le dire sur
33:04 votre plateau, dispose d'informations
33:06 dans sa qualité de ministre de l'Intérieur.
33:08 Ce n'est pas très clair.
33:10 Je n'ai pas ces informations-là, donc je ne peux ni confirmer,
33:12 ni infirmer, ni me prononcer sur ce sujet.
33:14 Vous ne voulez pas polémiquer,
33:16 je comprends. Malgré tout, vous êtes à la tête
33:18 d'une institution où il y a beaucoup de jeunes qui, pour certains,
33:20 peuvent prendre
33:22 Karim Benzema comme un modèle,
33:24 considérer que c'est quelqu'un qu'on écoute,
33:26 qu'on suit sur les réseaux sociaux, 20 millions
33:28 de followers, je crois. Est-ce que vous avez été choqué
33:30 par le fait qu'il s'exprime sur ce qui s'était passé à Gaza
33:32 et pas sur le reste ? Non, moi je ne suis pas là
33:34 pour donner la leçon à qui que ce soit. Maintenant, ce que je peux vous dire
33:36 d'une manière générale, c'est que c'est vrai qu'il y a
33:38 des voix, notamment dans le sport,
33:40 mais aussi dans la culture,
33:42 qui parlent aux jeunes.
33:44 Et c'est vrai que je pense que
33:46 toutes ces voix-là ont une forme
33:48 de responsabilité, de passer un certain nombre
33:50 de messages. Ça vaut pour ces sujets-là,
33:52 ça vaut aussi, par exemple, sur la question
33:54 de la lutte contre le harcèlement scolaire.
33:56 Vous savez que c'est ma grande cause, la lutte contre le harcèlement scolaire.
33:58 On aura la journée non au harcèlement
34:00 qui aura lieu le 9 novembre prochain.
34:02 Je travaille là, en ce moment,
34:04 justement, pour qu'on puisse avoir des voix
34:06 écoutées, reconnues par les jeunes, qui puissent
34:08 s'exprimer et passer un certain nombre de messages sur ce sujet.
34:10 Donc oui, c'est vrai que
34:12 quand vous avez une
34:14 audience forte chez les jeunes, vous avez
34:16 une responsabilité.
34:18 Un tout dernier mot, Gabriel Attal,
34:20 vous êtes le ministre le plus populaire du gouvernement.
34:22 Ça vous donne des idées pour la suite ou pas ?
34:24 Non, franchement, vous savez, par rapport à la gravité
34:26 des sujets dont on vient de parler, quand même...
34:28 Quand certains disent
34:30 qu'il y a une sorte de
34:32 course ou de bataille avec d'autres
34:34 ministres, comme Gérald Darmanin,
34:36 pour qui pourrait prendre la suite
34:38 d'Emmanuel Macron ? C'est des fantasmes ?
34:40 Vous vous rendez compte ?
34:42 Vu ce que traverse notre pays,
34:44 je ne parle pas uniquement
34:46 de la question terroriste, après le drame
34:48 qu'on a vécu, mais aussi
34:50 les difficultés que connaissent nos concitoyens
34:52 en matière de pouvoir d'achat avec l'inflation,
34:54 les attentes très fortes qu'il y a sur la sécurité
34:56 d'une manière générale, sur l'école, quand même,
34:58 en matière d'élévation du niveau général, de lutte
35:00 contre le harcèlement. Enfin, je ne pense pas
35:02 qu'il y ait un Français qui se lève le matin
35:04 en se posant ces questions-là et en se demandant ce qui se passera
35:06 dans quatre ans. Je pense que c'est totalement
35:08 déconnecté
35:10 des attentes de nos concitoyens aujourd'hui.
35:12 Certains y pensent parfois. Certains disent "je ne m'interdis rien".
35:14 Ce n'est pas ce que vous dites. Mais ce n'est pas le sujet.
35:16 Je veux dire, franchement, oui, vous avez certains
35:18 qui peuvent s'exprimer sur le sujet
35:20 et se projeter dans cet horizon-là.
35:22 Enfin, moi, je le dis, ce n'est pas mon cas parce que
35:24 je ne pense pas du tout que c'est ce qu'attendent les Français.
35:26 Encore une fois, je pense que les Français, ils attendent
35:28 beaucoup de nous, énormément de nous,
35:30 et de moi en particulier, sur la sécurité
35:32 à l'école, sur l'élévation du niveau de nos élèves,
35:34 sur la lutte contre le harcèlement,
35:36 sur tous ces chantiers sur lesquels je suis très engagé.
35:38 Savoir ce qui se passera, honnêtement,
35:40 dans quatre ans, je pense qu'il y a une forme d'indécence
35:42 à aborder ces sujets-là aujourd'hui.
35:44 Merci beaucoup, Gabriel Attal,
35:46 d'avoir été l'invité de "C'est pas tous les jours dimanche".
35:48 tous les jours dimanche.

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