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Bernard Carayon, Maire de Lavaur (Tarn) et ancien député du Tarn, répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
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NewsTranscription
00:00 7h, 9h, Europe 1 Matin.
00:02 Il est 7h12 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko vous recevez ce matin le maire de Lavore dans le Tarn et ancien député Bernard Carayon.
00:10 Bonjour Bernard Carayon.
00:11 Bonjour.
00:12 Bienvenue sur Europe 1, vous êtes aussi conseiller régional d'Occitanie.
00:14 Lavore, on est à mi-chemin entre Toulouse et Castre et vous êtes donc directement concerné par le projet d'autoroute A69
00:22 contre lequel des milliers de manifestants se sont rassemblés ce week-end à Sykes.
00:26 Juste avant l'arrivée sur Castre, il y a eu beaucoup de violence.
00:30 Est-ce que vous pouvez nous raconter ce qui s'est passé ce week-end Bernard Carayon ?
00:34 Oui, il y a eu à peu près 5000 manifestants, 2500 qui relèvent en quelque sorte de la famille Chichon, les derniers électeurs de Libération.
00:42 Et puis 2500 voyous, militants ultra-violents de l'extrême gauche radicale, verte, rouge.
00:50 Ils ont incendié deux entreprises, trois ou quatre camions, ils ont blessé six gendarmes, ils ont occupé une ferme au lieu d'y la créma,
01:03 mobilisé ainsi 700 gendarmes et policiers en pleine alerte rouge antiterroriste.
01:08 Je veux dire que ces gens-là sont détestables alors que notre projet est un projet ancien.
01:15 Je l'avais porté lorsque j'étais député et je l'avais arraché de François Fillon quand il était Premier ministre, contre le vœu d'ailleurs,
01:21 je dois le dire, de Jean-Louis Borloo qui était un peu proche à mon sens des organisations environnementalistes.
01:27 C'est un projet trentenaire la 69 Bernard Carayon, on en parlait dans les années 90.
01:32 Oui mais c'est un projet consensuel maintenant, même la présidente socialiste de la région est favorable.
01:38 Le président du conseil départemental qui est également socialiste, les maires de droite, du centre, de gauche et même d'ailleurs.
01:45 C'est un projet de progrès. Il s'agit de désenclaver un bassin industriel et un bassin démographique de 150 000 habitants
01:51 où il y a plein de talents et pas simplement les laboratoires pharmaceutiques Pierre Favre qui, je le rappelle,
01:58 n'appartiennent pas au Grand Capital mais à une fondation reconnue d'utilité publique qui a été créée il y a de longues années
02:05 et qui maintenant finance par exemple des opérations de santé publique dans les pays pauvres d'Afrique et d'Asie du Sud-Est.
02:13 Oui mais pourquoi on se figure bien les choses ? C'est vrai que Castres on est à quoi ?
02:17 Une soixantaine de kilomètres seulement de Toulouse. Il faut une heure et demie pour y aller par une route nationale
02:22 alors qu'elle est interrompue par des ronds-points, par des traversées de villages.
02:26 Les opposants au projet disent plutôt que l'autoroute on aurait pu moderniser cette nationale.
02:31 Pourquoi faut-il une autoroute plutôt Bernard Carayon ? C'est le projet que vous défendez.
02:34 Vous savez ceux qui sont contre nous sont des privilégiés et ils nous prennent un peu pour des ploucs.
02:40 On a vu d'ailleurs que dans la manifestation il y avait très peu de tarnais, peut-être 10%.
02:44 Ce sont des gens qui ont tout, ils habitent dans des métropoles où ils ont le métro, où ils ont l'autoroute,
02:51 où ils ont des aéroports internationaux, où ils ont des gares TGV. Nous on n'a rien, on n'a rien de tout ça.
02:57 On a un petit aéroport à Castres-Mazamay.
03:00 Vous dites que ce sont des métropolitains, des habitants des grandes villes bien desservies, qui sont venus faire le coup de force ce week-end du côté de Castres, Bernard Carayon, c'est ça que vous dites ?
03:08 Oui, ce sont des privilégiés. Ce sont des privilégiés qui nous prennent pour des ploucs,
03:12 avec en plus la greffe d'extrême-gauche dont la culture et l'histoire est violente.
03:18 On a tendance à l'oublier, mais la violence est dans la culture de l'extrême-gauche.
03:23 Mais comment vous expliquez, parce que disons sur ce projet d'A69, tout a été dit, tous les recours ont été purgés, le projet a été approuvé, réapprouvé, le chantier ordonné par la justice cet été.
03:35 Comment vous expliquez Bernard Carayon cette révolte finalement très tardive ?
03:39 Est-ce qu'il y a des éléments qui donneraient pensée à ces militants qu'ils pourraient l'emporter, qu'ils pourraient casser la volonté de l'État ?
03:45 Parce que derrière cette manifestation, il y a la volonté d'interrompre tous les grands chantiers d'infrastructures en France.
03:54 Si le gouvernement cale sur l'autoroute, demain ça sera sur la LGV, Bordeaux-Toulouse, et puis ensuite tous les autres projets d'infrastructures seront annulés.
04:06 C'est un test de volonté ? Un test de volonté pour l'État, vous pensez ?
04:09 C'est un test par la violence de la volonté de l'État et des acteurs locaux.
04:14 Mais encore une fois, plus d'un millier d'élus du Tarn sont pour.
04:19 75% de la population concernée, je dis bien concernée, de Castre-Mazamet est pour. 75%.
04:26 Il y a un consensus politique. On n'a jamais connu un consensus politique sur cette affaire, je dois le dire, ni sur d'autres d'ailleurs.
04:33 Donc nous ne calerons pas. Nous ne céderons pas à force de l'état des gens de cette nature.
04:39 Bernard Carayon, peut-être avez-vous senti un tressaillement du côté des autorités ?
04:43 Alors Thomas Braille, c'est cet homme qui s'était perché dans un arbre,
04:46 entamant une grève de la faim puis de la soif, juste en face du ministère de l'Écologie.
04:51 Il a été reçu par le ministre des Transports il y a un mois, Clément Beaune,
04:55 et à l'issue de cette rencontre, Clément Beaune a ainsi déclaré "Thomas Braille a éveillé des consciences, dont la mienne".
05:01 Est-ce qu'il est possible que les militants anti A69 aient senti une ouverture à partir de cette déclaration du ministre ?
05:08 C'est évident, Clément Beaune, on le sent, a hésité.
05:12 Et puis, il a senti de notre côté une résistance terrible.
05:16 J'ai d'ailleurs écrit au ministre, lequel d'ailleurs ne m'a jamais répondu,
05:21 ce qui n'est pas terrible pour un membre du gouvernement.
05:24 Quant à Thomas Braille, c'est un excellent acteur.
05:27 On l'a vu hier sortir sur une civière alors qu'il avait le poignet foulé, il ne faut quand même pas exagérer.
05:32 Mais Thomas Braille, c'est quand même un homme qui, il y a quelques années,
05:35 avait coupé 56 arbres sur commande de la mairie de Mazamé.
05:38 56 arbres magnifiques, des chênes, des marronniers en plein cœur de Mazamé.
05:43 - Il a été élagueur. - Oui, il ne posait pas de problème à l'époque de couper des arbres.
05:48 - Il a peut-être changé, on a le droit de changer Bernard Carayon.
05:51 - Il a le droit de se jeter entre les bras d'un gourou, absolument.
05:55 - Merci en tout cas de votre disponibilité Bernard Carayon, votre coup de gueule ce matin.
05:59 Effectivement, le chantier de l'A69 qui se poursuivra, disait justement Clément Beaune hier matin,
06:05 sera en réponse à la mobilisation des militants contre cet A69 qui ont été démantelés,
06:10 le projet a été démantelé par les forces de l'ordre.
06:13 Merci à vous Bernard Carayon, bonne journée.
06:15 - Force reste à la loi, merci.