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Le modèle simple 60/40 fonctionne à long terme mais il n’est probablement pas suffisamment bien armé pour faire face à tous les scénarios. De manière plus générale, les modèles de gestion multi-actifs plus statiques et concentrés en actions ne sont pas la réponse à tout. Alors, que faire ? La réponse d’Aurèle Storno, responsable des investissements multi asset chez Lombard Odier Asset Management.

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00:00 Et nous enchaînons avec la dernière partie de Smart Patrimoine, l'œil du CGP où nous
00:07 avons le plaisir de retrouver en plateau Aurel Stornow. Bonjour Aurel Stornow. Bonjour. Merci
00:11 d'être avec nous, vous êtes responsable des investissements multi-assets chez Lombard
00:15 Rodier Asset Management. Nous allons tenter de comprendre aujourd'hui quels sont les choix
00:18 de gestion que l'on peut faire dans un environnement de taux élevé, faut-il déjà tout changer puisque
00:23 la donne a changé depuis quoi, six mois, un an Aurel Stornow ? C'est vrai que ça fait un petit
00:29 moment maintenant mais on navigue encore dans des terrains un peu nouveaux et il est certain que la
00:35 donne a changé de ce point de vue là. Est-ce qu'il faut tout changer ? Non, il ne faut jamais tout
00:38 changer dans la gestion diversifiée, en général, mais il faut certainement s'adapter. Et alors
00:44 comment est-ce qu'on s'adapte ? Parce qu'effectivement on a vécu six mois, un an où la question centrale
00:49 était de savoir est-ce que la BCE, est-ce que la Fed va continuer à augmenter ses taux ? C'est
00:52 encore une question aujourd'hui mais on a de plus en plus de personnes qui commencent à avoir des
00:55 certitudes sur le niveau finalement qui sera atteint en termes de hausse de taux, peut-être
01:01 ensuite sur une baisse de taux à venir. Est-ce qu'il faut construire son portefeuille avec une
01:06 seule certitude vis-à-vis du nouvel environnement dans lequel on se situe aujourd'hui ? Alors,
01:10 ça c'est, il y a plusieurs éléments de mon point de vue. Alors certainement pas, dans le sens que
01:15 nous on prône plutôt une approche qui ne privilégie pas un seul scénario. Par contre la hausse des
01:21 taux elle vient avec une certaine incertitude qui est un peu plus permanente. C'est pas juste est-ce
01:25 que les taux vont continuer à monter mais quel est l'impact de ce nouveau environnement sur les
01:31 acteurs financiers ? Je dirais qu'un des impacts de fonds c'est la sélectivité. On a eu une période
01:37 qui n'était pas de 2-3 ans, qui était de 10-20 ans avec des conditions de financement extrêmement
01:42 faciles. Tout le monde a pu se financer ou se refinancer à des taux extrêmement bas. Aujourd'hui
01:46 c'est plus le cas. Donc si la situation elle est même stable, c'est-à-dire que les taux ne continuent
01:50 pas à monter mais restent là où ils sont, on va rentrer quand même dans une zone de tri et donc
01:55 de plus grande sélectivité, de plus grande disparité. Et qui va durer dans le temps ? On n'a pas
01:59 encore vu aujourd'hui toutes les conséquences potentielles d'un environnement de taux élevés
02:02 sur l'économie. On a vu quelques exemples. On a vu en Californie il y a quelques mois une société
02:07 qui était un peu dans des situations difficiles. On sent que dans le domaine de certains marchés
02:13 privés c'est un peu plus tendu. Et puis on le sait que progressivement avec des taux à 4 ou 5 ou 3
02:19 ou 6 % selon les grands pays, les refinancements progressifs des sociétés, des individus,
02:24 des gouvernements vont continuer et vont mettre une certaine pression. Quand on fait de la gestion
02:29 multi-actifs, comment est-ce qu'on gère cette incertitude ? Est-ce qu'on diversifie un maximum ?
02:34 Est-ce qu'au contraire on va vers ce qu'on estime le plus sûr si jamais ça existe aujourd'hui sur
02:39 les marchés ? Alors non, la diversification clairement pour nous c'est presque une maladie.
02:43 C'est d'essayer de trouver vraiment des solutions s'il y en a des nouvelles et c'est pas évident
02:47 parce que le monde d'investissement ne change pas aussi rapidement. Mais c'est de trouver plus que
02:52 des actifs, des techniques qui demandent un peu plus de flexibilité et plus de sophistication.
02:58 Et donc du coup l'accès peut-être moins évident. Donc pour l'investisseur moyen il va falloir
03:04 s'appuyer sur une certaine expertise et pour l'expert il va falloir travailler quand même
03:08 assez dur parce que c'est vrai qu'il y a de quoi se perdre dans des techniques plus complexes.
03:12 Si je caricature ce que vous dites, l'idée n'est pas d'investir dans tout pour être sûr
03:17 de finalement qu'il y aura forcément du bon et du mauvais mais d'aller vers des
03:21 techniques d'investissement qui permettent de lisser quoi par exemple en fonction des niveaux de marché ?
03:26 Alors investir dans tout, oui.
03:28 Oui, mais pas n'importe comment.
03:30 C'est un premier élément fondateur de la construction de portefeuille.
03:35 Puis multiplier plus que des techniques de gestion également des sources d'informations qu'on utilise
03:40 parce que la diversité c'est pas que dans le portefeuille, c'est en amont du portefeuille.
03:44 Qu'est-ce qu'on regarde, qu'est-ce qu'on utilise ? Avec un de mes collègues que vous connaissez,
03:48 on réduit un univers de données de 30 000 peut-être données macroéconomiques disponibles
03:56 à 3-400 qui sont pertinentes. Mais 3-400 il faut les suivre.
03:59 Et on a tendance parfois dans la gestion à choisir quelques informations qui corroborent un scénario
04:04 qu'on a ou un billet qu'on a déjà. Donc on parle de technique, on parle d'informations qu'on utilise,
04:10 de classes d'actifs. Alors il y a des éléments qui sont un peu à la frontière entre des classes d'actifs
04:15 et des techniques. Par exemple acheter de la volatilité, être long volatilité.
04:19 Aujourd'hui c'est une stratégie qui est intéressante pour diversifier les portefeuilles.
04:23 Mais bon, est-ce que c'est une classe d'actifs, est-ce que c'est une technique de gestion ?
04:26 Je dirais qu'on est un peu entre les deux.
04:28 Très rapidement pour finir, Aurélien Stornaud, on va vers l'obligataire aujourd'hui forcément
04:34 dans l'environnement de marché qu'on connaît d'ici la fin de l'année ?
04:37 Pas forcément. Nous nos investissements n'ont pas beaucoup de durations dans nos portefeuilles aujourd'hui.
04:43 Ils sont plutôt courts en durations. Il est vrai qu'on est encore dans une zone d'incertitude
04:48 qui est assez importante pour les taux et qui se réverbère dans les autres classes d'actifs.
04:52 Qui est d'y fluctuation sur le taux des comptes, d'y fluctuation dans les méthodes de valorisation des autres actifs.
04:58 Donc ce n'est pas la seule réponse. Et pour le moment on a plutôt un biais défensif généralement parlant.
05:04 On dirait qu'on prône plutôt une diversité dans les actifs risqués
05:07 et puis quand même une certaine précaution dans les actifs obligataires.
05:11 Merci beaucoup Aurélien Stornod de nous avoir accompagné dans l'œil du CGP.
05:14 Je rappelle que vous êtes responsable des investissements multiassets
05:16 chez Lombard-Rodier Asset Management. Merci.
05:18 Merci à vous.
05:19 Et quant à nous on se retrouve très vite sur Bsmart.
05:21 [Musique]

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