A69/Entreprises saccagées : Faut-il mettre fin à l’impunité ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Jean Doridot, Arnaud Péricard et Bernard Carayon, maire de Lavaur.

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-10-23##
Transcript
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:03 Ce matin, deux entreprises qui ne pourront pas reprendre le travail,
00:06 qui ont été saccagées, vandalisées, incendies.
00:09 Il y avait la foule avec tous les manifestants qui étaient très en colère.
00:12 Et puis d'un coup, on les a vu rentrer dans Caraïon,
00:14 prendre les blocs, monter un mur et mettre le feu partout.
00:17 N'envoyez pas la force s'il vous plaît, putain les gars.
00:19 Faites-le, les gars.
00:20 Une fois que nous sommes au terme des procédures
00:22 et que dans le cadre du respect des principes de l'état de droit,
00:25 des décisions ont été prises, il faut bien à un moment donné
00:27 que les infrastructures se réalisent.
00:29 On ne peut pas, au nom de la légitimité dont on se prétend,
00:32 tordre comme ça les légalités.
00:33 Il y a six mois, on a fait une grande manifestation pacifiste.
00:37 Il ne s'est rien passé.
00:38 Malheureusement, pour qu'on puisse nous écouter,
00:41 il faut qu'on arrive à des actions comme ça.
00:42 Et l'Azad des opposants à la 69 n'aura duré que quelques jours dans le Tarn.
00:47 Hier, les forces de l'ordre ont donc évacué
00:49 tout ce petit monde en fin de journée.
00:51 Des manifestations s'en sont prises à deux entreprises du chantier de l'autoroute.
00:55 Ils ont endommagé pas mal de matériel.
00:57 Le bilan, cette interpellation à l'issue de la journée.
01:00 - Et vous, qu'est-ce que vous en pensez ?
01:02 En voyant ces camions-toupies et cet algéco qui brûlait,
01:05 cette entreprise saccagée, pensez-vous qu'il faut des peines
01:08 de prison ferme pour les casseurs ?
01:10 Est-ce que vous pensez qu'on n'a pas été assez durs
01:12 au moment de Notre-Dame-des-Landes ou de Sainte-Solide avec les casseurs
01:15 pour qu'ils se sentent pousser des ailes ?
01:17 Ou alors vous pensez que c'est une réaction qui est justifiée
01:22 si vous êtes contre l'autoroute ?
01:23 Dans tous les cas de figure, on attend vos appels au 0826 300 300
01:27 "Faut-il mettre fin à la punité ?"
01:29 Vous êtes 86% à dire oui sur Twitter.
01:31 - Et Bernard Carillon est avec nous, maire de Lavore.
01:34 Bonsoir Bernard Carillon, merci d'être avec nous.
01:37 Petit d'abord tour de table avec vous, Philippe Bilger,
01:40 sur cette situation.
01:42 Ça nous rappelle un Sainte-Solide mais beaucoup moins violent quand même.
01:45 - Sur un plan général, je ne voudrais pas tomber dans un pessimisme excessif,
01:50 mais si on induit de la tonalité générale
01:56 des manifestations en France sur quelque sujet que ce soit,
01:59 on sait qu'il y aura à tout coup des débordements, des violences,
02:04 des extrémités à réprimer.
02:06 Mais comme l'État n'est pas en mesure de les réprimer,
02:11 parfois il tente de les interdire, mais les interdisant,
02:16 il n'est pas non plus capable de faire respecter cette interdiction.
02:20 En ce qui concerne l'interrogation de Sud Radio,
02:23 je ferai un partage, je ne suis pas du tout hostile à toutes les manifestations
02:29 qui peuvent être décidées et qui sont permises.
02:32 En revanche, il me semble que dans la situation que vous évoquez,
02:36 dès lors qu'un processus a été régulièrement mené,
02:40 qu'il a été validé d'une manière ou d'une autre,
02:44 et que l'État a toute légitimité pour le mettre en œuvre,
02:49 ou les régions, ou les départements,
02:51 là je crois qu'il faudrait oser avoir une main ferme
02:56 et une condamnation peut-être ferme,
02:59 en tout cas une peine exécutée.
03:01 - Jean de Rudeau ?
03:02 - C'est-à-dire qu'en fait, il y a un vrai problème depuis une trentaine d'années maintenant,
03:06 c'est une espèce d'apologie de la fameuse désobéissance civile.
03:09 Ça a commencé, je me souviens, avec les opérations de José Bové à l'époque,
03:13 qui avait cassé un McDonald's.
03:16 Et donc, si vous voulez, il y a eu une espèce comme ça de petite musique
03:20 qui traîne depuis plusieurs décennies maintenant,
03:23 autour de cette espèce de droit, voire même de devoir à désobéir.
03:28 Ça c'est un vrai souci.
03:30 Et en même temps, malgré tout, il y a quand même aussi, on le voit,
03:34 une difficulté démocratique dans ce pays.
03:36 C'est d'autant plus vrai depuis que la majorité gouvernementale
03:39 n'a pas la capacité d'avoir une majorité absolue à l'Assemblée nationale.
03:44 On voit les problèmes que pose le 49-3, on voit...
03:46 Et donc, pour moi, ça, c'est quand même...
03:48 Ça renvoie à une crise de nos institutions dans ce qu'elles sont de démocratiques.
03:53 On a manifestement, on a vu ça avec les gilets jaunes aussi,
03:56 des personnes qui ne réussissent pas,
03:58 manifestement, à se faire entendre, d'autant plus par la violence.
04:00 - Arnaud Péricard.
04:01 - Moi, je ne peux pas entendre l'argument qui consiste à dire
04:03 que c'est le seul moyen concertin pour se faire entendre.
04:06 Ce processus-là, il résulte d'années de concertation,
04:10 de débats publics, de prises de position des élus locaux
04:13 qui cherchent également des moyens pour désenclaver leur territoire.
04:16 Certains, d'ailleurs, ont été peut-être élus
04:19 sur la base de la réalisation de cette autoroute.
04:21 Il y a dans notre pays, quand même, des moyens.
04:22 Et si on n'est pas d'accord, il y a des registres d'enquête publique,
04:25 il y a des juridictions administratives qu'on peut saisir.
04:27 On est quand même dans un État de droit où on peut saisir.
04:29 Donc, dire aujourd'hui que c'est le seul moyen que l'on a pour se faire entendre,
04:33 alors même qu'il y a un processus de concertation citoyen
04:36 qui a été mené pendant des années, je pense que c'est une vaste hypocrisie.
04:40 - Bernard Carayon, vous êtes maire de Lavore, dans le Tarn.
04:42 Le chantier passe à côté de chez vous.
04:44 Alors, je tiens à dire une chose,
04:45 l'entreprise Carayon, qui a été en partie brûlée,
04:48 et dont trois des camions-toupions brûlés,
04:50 c'est un nom très courant dans le Tarn.
04:51 Vous n'avez pas de lien de parenté avec eux.
04:53 On préfère le rappeler pour une question de déontologie.
04:57 Quand vous voyez ce qui s'est passé à Sainte-Sauline, par exemple,
04:59 quand vous voyez ce qui s'est passé à côté de chez vous le week-end dernier,
05:02 ou ce qui s'était passé à Notre-Dame-des-Landes,
05:04 est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui, on peut faire tout et n'importe quoi,
05:08 dès lors qu'on n'est pas d'accord avec un projet ?
05:11 Les gens qui ont manifesté ce week-end
05:16 n'ont pas voulu entendre à la fois la voix des élus
05:20 et le sens des réglementations qui ont été poursuivies
05:24 tout au long de la procédure de consultation.
05:26 Il y avait une enquête publique qui a été menée entre 2016 et 2018,
05:30 et les excités que nous avons pu voir ce week-end
05:35 n'ont jamais participé à ce processus de délibération.
05:38 Ils ne sont donc ni républicains ni démocrates.
05:40 Le problème, c'est qu'aujourd'hui,
05:43 si le gouvernement cédait sur l'autoroute à Dieu nous plaise,
05:47 on céderait demain sur la LGV Bordeaux-Glouz,
05:51 et tous les autres projets, les grands projets d'infrastructure en France,
05:55 seraient paralysés.
05:57 C'est ça l'enjeu.
05:58 Et c'est ce qu'ont bien compris d'ailleurs nos opposants,
06:00 qui vont à la fois de la gauche chichon,
06:02 si je puis dire, à l'ultra-gauche verte-rouge ultra-violente,
06:08 mais qui fonctionnent main dans la main.
06:11 On a vu dans cette manifestation les Black Blocs au milieu de la petite foule.
06:17 Ils ont dit qu'ils étaient 9 ou 10 000, ce n'est pas vrai,
06:19 ils étaient 5 000, ce qui est déjà beaucoup,
06:22 et plus de 2 000 pour le cortège des excités ou des ultra-violents.
06:27 Philippe Bilger.
06:28 À votre avis, M. le maire, mon cher Bernard,
06:32 est-ce que le problème de l'autorité de l'État depuis des années,
06:37 ça n'est pas seulement de ne pas savoir interdire des manifestations
06:42 qui, comme vous le dites très bien, et comme l'a dit M. le maire Arnaud Péricard,
06:49 sont tout à fait choquantes au regard de notre État de droit,
06:53 mais c'est le fait qu'il ne sait plus faire respecter ses interdictions ?
06:59 Oui, vous avez raison, mais il y a des précédents.
07:02 Et il y a eu des précédents fâcheux.
07:03 Notre-Âme-des-Landes que vous évoquiez il y a un instant,
07:06 c'est l'exemple même d'un processus démocratique qui a été foulé au pied,
07:11 en particulier sous le gouvernement d'Édouard Philippe.
07:14 Il y a eu même à l'époque un référendum.
07:17 Ce référendum avait donné une majorité à la réalisation de l'aéroport de Notre-Âme-des-Landes.
07:23 Malgré cela, ce sont les violents qui l'ont emporté sur les partisans de la paix et du respect des réglementations.
07:31 À Saint-Celine, ça a été extrêmement violent, comme cela avait été dans le Tarn au moment de Sivinz.
07:37 Et pour un sujet qui est par définition consensuel,
07:41 créer des réserves d'eau pour l'agriculture en période d'hiver pour les utiliser l'été quand on a besoin d'eau pour les cultures,
07:49 c'est quand même cohérent.
07:51 C'est la logique même, c'est le sens même du travail des agriculteurs.
07:55 Ce travail-là, ce bon sens, il est aujourd'hui bafoué par des gens qui sont en fait des partisans
08:00 à la fois de la violence pour des raisons qui tiennent à leur culture et l'histoire de leur formation politique.
08:07 L'extrême-gauche a la violence dans son histoire et dans sa culture politique.
08:13 La manipulation aussi, parce que nos opposants ont targué de la présence parmi eux de 1 500 scientifiques,
08:23 dont nul n'a examiné les CV.
08:26 Moi, ça me fait penser un peu à Staline, qui, il y a quelques dizaines d'années,
08:31 avait fait de Lysenko un modeste technicien agricole, un académicien spécialiste de la génétique socialiste.
08:38 Donc la manipulation fait partie également de la culture de ces gens.
08:41 Alors à partir du moment où on recule, où on commence même d'ailleurs à dialoguer avec les plus extrémistes d'entre eux,
08:47 ou les plus hypocrites, comme ce cher Thomas Braille, un mazamétain,
08:53 qui est monté dans les arbres à Paris, où il a recueilli le soutien de tous les beaux-vaux parisiens.
08:59 Paris d'ailleurs de Madame Hidalgo, où on a coupé 15 000 arbres au passage, je le rappelle.
09:03 Monsieur Braille, il était élagueur il y a quelques...
09:08 - Allô ? - On va reprendre la ligne avec Bernard Carayon.
09:12 Ça réagit au 0826-300-300, direction Draguignan. Bonsoir Jean-Paul.
09:17 - Bonsoir Jean-Paul. - Oui, bonsoir.
09:19 - Merci de me donner la parole. - Avec plaisir.
09:22 - Eh bien écoutez, je voudrais dire qu'il est temps de réagir face à tous ces zadistes
09:29 qui causent tous ces problèmes, qui n'ont le respect pour rien.
09:33 Et donc maintenant, je pense que cela suffit.
09:38 Et il est bien que l'ordre ait été donné de les évacuer.
09:43 Voilà. Notamment l'incendie de cette usine, pour moi c'est un véritable scandale.
09:47 Il y a 12 personnes, il me semble, qui se retrouvent au chômage.
09:50 - Dès aujourd'hui, oui. - Voilà. Et ça, il ne faut pas l'oublier.
09:54 Et je pense que tous ces gens, en plus, je vais vous dire une chose, moi,
09:58 maintenant on en a assez de ces personnages qui, les trois quarts du temps, ne travaillent pas, en plus,
10:05 et ne viennent que pour foutre le bordel et vivre sur le dos de ceux qui travaillent.
10:09 Parce que je suppose que tous les mois, les prestations sociales, ils les prennent.
10:13 Vous comprenez ? Voilà. Alors qu'ils laissent vivre les autres,
10:16 qu'ils prennent le salaire que la sueur des autres leur permet d'avoir,
10:22 et qu'ils laissent le pays vivre tranquillement.
10:24 Il y a assez de problèmes dans ce pays. Il y a assez de drames.
10:28 Il y a assez de douleurs et de souffrances. Je sens que ces personnes viennent en rage, je vous dis.
10:33 La problématique est la même que ceux qui veulent empêcher cette église de se construire dans le petit village de l'Ardèche.
10:40 Tout cela est scandaleux. Ce pays, par là, dérive.
10:44 Et je ne sais pas où on va finir avec cette bande de gauchistes qui fout le bordel partout, et qui sont lamentables.
10:50 Voilà ce que je voulais dire. - Restez avec nous, Jean-Paul.
10:52 Merci beaucoup pour votre témoignage. On va faire réagir Arnaud Péricard.
10:56 Quand on entendait M. Le Maire, justement, ça devient compliqué tout ça à gérer.
11:01 Regardez, vous entendez, les gens se plaignent et ils ne comprennent pas en fait cette confrontation.
11:05 - Mais ça, c'est un grand projet d'envergure nationale.
11:08 Mais au petit niveau, le permis de construire aujourd'hui, tous les permis de construire sont quasiment attaqués.
11:15 Par des riverains, par des associations qu'on n'a jamais vues préalablement, qui n'étaient même pas sur le territoire.
11:22 Tout devient compliqué.
11:24 C'est vrai qu'on a une culture dans notre pays de la concertation en amont, qui est peut-être un peu délicate, un peu difficile,
11:29 qu'il nous faut peut-être davantage avoir.
11:31 Mais quand vous êtes face à des irréductibles, comme ceux qui ont malheureusement sévi ce week-end,
11:37 quelle que soit la concertation que vous mettez en amont, quelle que soit votre volonté de dialogue,
11:41 vous n'y arriverez pas de toutes les manières.
11:43 Et je voudrais également préciser que sur un certain nombre de nos territoires, qui ont besoin d'être désenclavés,
11:48 on a besoin de grands projets.
11:49 Ce pays a besoin d'infrastructures, a besoin d'investir dans des grands projets,
11:53 parce que les grands projets, ce sont aussi du travail.
11:55 Vous l'avez rappelé, aujourd'hui, moi je pense à ces 12 salariés qui aujourd'hui ne peuvent pas reprendre leur emploi.
12:00 - Allez, on repart au 0826 300 300. Christian est avec nous de Béziers.
12:04 Christian, une réaction ?
12:05 - Alors Christian, une réaction ?
12:06 - Je pense que dans la réaction, je dirais tout à fait, au point de vue de votre précédent interlocuteur.
12:12 - Jean-Paul.
12:12 - Oui, Jean-Paul, oui.
12:14 Je crois qu'effectivement, ce cas de figure-là, vous le retrouvez dans énormément d'événements en France.
12:21 Vous en parliez tout à l'heure des interventions, mais quand on fait intervenir les CRS, après il y a des réactions.
12:28 Ce sont les CRS qui sont mis en examen.
12:31 Pensez quand même que les forces de l'ordre, elles commencent vraiment aussi à en avoir assez,
12:35 parce qu'on les utilise comme des pouches-boules.
12:37 Donc à un moment, effectivement, il faudrait peut-être revoir un petit peu les textes de loi,
12:42 de telle sorte qu'effectivement, quand quelqu'un déroge aux règles fondamentales de la République française,
12:48 il soit effectivement remis dans le droit chemin.
12:52 - On va en parler de ça. Une réaction, Jean-Denis Rideau peut-être ?
12:55 - Oui, je rebondis sur les propos de M. Caraillon, qui fait une bonne analyse, effectivement, de cette culture
13:00 à l'extrême gauche de la politique par la violence. C'est une réalité.
13:05 Pour autant, ça a toujours existé. J'ai le sentiment que c'est une population qui augmente,
13:10 que cette espèce, justement, de...
13:12 C'est quand même... Ce sont des françaises et des français qui n'hésitent plus à aller sur le terrain de la violence pour se faire entendre.
13:20 J'ai l'impression que c'est une population qui augmente.
13:22 Et je me demande si on n'a pas là un sujet autour de ce fameux pacte républicain,
13:27 une espèce de rapport donnant-donnant.
13:31 On sait à quel point les services publics sont de plus en plus peau de chagrin aujourd'hui.
13:36 Plus de postes, plus de ramassage d'ordures dans les territoires.
13:39 Et est-ce que ce n'est pas finalement aussi un peu une conséquence de personnes qui disent
13:43 "Non, je refuse d'accepter la décision de la majorité parce que l'État ne joue plus son rôle en réalité."
13:50 - Philippe Bidjerre ?
13:52 - Je ne suis pas persuadé de la pertinence absolue de ce que vient de dire Jean.
13:58 Mais avec beaucoup de modestie, c'est une question que je pose.
14:03 Est-ce qu'on a souvent tendance à banaliser ce qui se passe aujourd'hui en disant que ça a toujours existé ?
14:10 Ça n'a jamais existé avec cette violence et cette intensité.
14:15 D'une part, il me semble, et vous l'avez dit Arnaud,
14:20 la concertation fait des faux parfois en amont,
14:24 mais la contestation, elle est toujours là en aval.
14:27 Ça c'est très clair.
14:28 Et ça c'est fondamental, c'est devenu un registre général.
14:33 Et deuxième élément, la violence est absolument substituée à toutes les confrontations juridiques.
14:40 Et donc, est-ce que, à votre avis Bernard,
14:44 ça n'est pas le signe d'une société qui va vers son déclin ?
14:49 Et quels moyens voyez-vous pour y remédier ?
14:53 - On a perdu Bernard pour l'instant.
14:55 - Non, on l'a retrouvé. Bernard Carayon.
14:57 - Il est là, il l'a retrouvé.
14:59 - Bernard, vous êtes là.
15:01 - Cher Philippe Bidjerre, vous avez raison.
15:04 Je crois que c'est lié d'une certaine manière à l'affaissement de l'État
15:08 que l'on connaît déjà depuis quelques années.
15:12 C'est lié à la dislocation de la nation et à la perte du sentiment national
15:15 comme valeur prioritaire et comme valeur éducative prioritaire.
15:20 Et j'avoue que c'est très difficile d'imaginer la façon dont on pourrait revenir en arrière,
15:28 si ce n'est par une restauration de l'autorité de l'État,
15:31 par l'amélioration des conditions de fonctionnement de la justice,
15:36 mais d'une justice qui serait expurgée de ces tentations idéologiques
15:42 que vous connaissez pour avoir été vous-même magistrat pendant de longues années.
15:48 Vous savez qu'il y a au sein de la magistrature un syndicat puissant
15:53 qui est du côté des gens que nous dénonçons,
15:56 des gens qui détestent justement toute forme d'autorité de l'État,
16:01 qui donnent toujours la prime aux voleurs sur le volet,
16:08 c'est le syndicat de la magistrature.
16:09 Donc c'est très difficile, on est dans une situation…
16:11 Bernard ?
16:12 Notre autoroute, c'est un projet…
16:14 Attendez, je voudrais terminer Philippe.
16:15 Allez-y.
16:16 Notre projet, ce n'est même plus un projet, c'est engagé.
16:19 40% des crédits de cette opération ont été déjà dépensés,
16:23 95% des terrains ont été débarrassés, si je puis dire,
16:27 de ce qui pouvait faire obstacle à cette autoroute,
16:30 75% de la population du bassin concerné de Casse-Fonds-Mazamay est favorable,
16:35 il y a une unité politique de la présidente socialiste de la région
16:39 au président socialiste du département du Tarn,
16:42 la plupart des élus locaux, y compris de la partie traversée par la future autoroute,
16:48 sont favorables à ce projet,
16:50 les entreprises du bassin de Casse-Fonds-Mazamay sont favorables également à l'autoroute,
16:56 et malgré cela, on offre le micro et les caméras de télé
17:00 à des agitateurs qui font de la violence leur méthode
17:04 et de la manipulation de leur technique politique.
17:09 C'est absolument insupportable.
17:11 Moi je lance aussi un message aux médias,
17:14 tant que vous donnerez autant d'importance ou autant de légitimité
17:18 à des mecs qui grimpent dans les arbres et qui n'ont pas d'autre technique de communication que de dire
17:24 "je suis prêt à mourir pour sauver les arbres"
17:26 alors qu'ils ont des gamins de 6 ans ou 10 ans
17:29 dont la vocation est justement de vivre avec leur père et avec leur mère quand c'est possible.
17:35 Je veux dire, on restera dans cette situation de crise et de névrosité.
17:41 Juste laisser la parole à Maud qui est en ligne depuis tout à l'heure.
17:44 Maud, juste un petit mot. Bonsoir Maud de Saint-Denis.
17:46 Bonsoir.
17:48 Le mot de la fin, très court.
17:50 Le mot de la fin, je pense aussi que cette violence est insupportable
17:54 mais je crois que depuis 2017 nous faisons face aussi à une violence de l'Etat
17:59 qui peut-être le fait de ne pas nous entendre, enfin le peuple quoi,
18:04 nous rend peut-être beaucoup moins dociles
18:07 et beaucoup plus violents malheureusement.
18:11 Même si on ne peut pas forcément banaliser la violence.
18:15 Merci beaucoup Maud de nous avoir appelés.
18:17 Merci beaucoup Bernard Carillon d'avoir été avec nous au maire de Lavore.
18:20 0826 300 300, vous savez qu'ici vous avez le droit de vous exprimer vos opinions
18:25 et de débattre avec nos vraies voix du jour.
18:27 Dans un instant on va se descendre un petit peu puisque c'est le quiz de l'actu.
18:29 A tout de suite.

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