Repas dans les Ehpad / Macron au Moyen Orient / Quel plan après les émeutes ?

  • l’année dernière
Mettez vous d'accord avec Christine Bouillot. Autour de la table : Jérôme Dubus, Jean-Luc Bennahmias, Sophie De Menthon et Alexis Poulin.

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-10-26##

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Transcription
00:00 Et avec vous également sur les réseaux sociaux, vous le savez au 0826 300 300, vous pouvez nous appeler.
00:06 Et autour de cette table, je salue Jérôme Dubu. Bonjour Jérôme !
00:10 Tout va bien ?
00:12 Très bien !
00:13 Bon, membre du pôle Idée d'Horizon.
00:15 Avec nous également Jean-Luc Benamias. Bonjour Jean-Luc !
00:18 Bonjour à tout le monde !
00:20 Membre de la Ligue des droits de l'homme et ancien membre du Conseil économique, social et environnemental.
00:24 Sophie de Menton, bonjour Sophie ! Chef d'entreprise et présidente du mouvement Éthique, Alexis Poulin, journaliste, directeur de la publication du Monde Moderne.
00:33 Vous êtes tous les jeudis matin sur Sud Radio et Poulin, sans réserve, demain, il travaille !
00:39 Oui, il est toujours là !
00:41 Je l'ai vu bosser ses dossiers pour demain !
00:44 Dans un instant, avec vous quatre, nous allons évoquer la tournée "Le voyage au Moyen-Orient" d'Emmanuel Macron.
00:51 Quel bilan peut-on en tirer de la situation ? Avec aussi ses questions, le monde a retenu son soupe ce matin avec les premières incursions des chars israéliens sur la bande de Gaza.
01:02 Voilà, est-ce que Benhamin Netanyahou hésite ou pas ?
01:06 La sécurité, le gouvernement n'est pas à la hauteur pour améliorer la sécurité des Français.
01:10 En banlieue, c'est une étude qui est le baromètre Odoxa, le traditionnel baromètre Odoxa, qui est assez sévère sur le bilan de la sécurité globale pour le gouvernement.
01:22 Et alors qu'Elisabeth Borne doit présenter cet après-midi ses préconisations et son plan anti-émeute après les violences du mois de juin dernier, début juillet, en présence de 500 mères.
01:35 Tout ça se passe à la Sorbonne.
01:37 Voilà pour le menu, on va commencer le tour de table par vos coups de cœur et vos coups de gueule.
01:42 On commence par un coup de cœur, et c'est vous Sophie, pour une entreprise de chirurgie qui a révolutionné une entreprise à chirurgie.
01:49 Bravo, les implants mammaires, et les implants mammaires pour les femmes malades.
01:53 Je précise parce que je ne veux pas courir cadre, c'est pas pour l'esthétique, c'est vraiment médical.
01:58 C'est un coup de cœur, coup de gueule, parce que cette boîte elle est incroyable, elle est à La Rochelle, société Messelis, le patron s'appelle Guillaume Hoffmanski.
02:06 Et il fait 12 ans qu'ils révolutionnent la chirurgie pariétale, mammaires, dentaires, biomatériaux, donc très important.
02:14 Ils ont obtenu la norme CE qui permet d'opérer sur le marché européen, 3 ans de processus réglementaires.
02:21 Ils étaient en avance surtout, 3 ans de processus pendant qu'aux Etats-Unis et dans le monde, on fait évoluer aussi également vite ce type d'industrie pharmaceutique.
02:31 Ils ont obtenu l'accord de la Food and Drug Administration, heureusement plus rapidement.
02:36 En France, alors il y a un problème majeur parce qu'en plus, l'Etat finance au départ, alors c'est vrai, on finance au départ.
02:43 Et puis c'est le problème français, on ne peut pas grandir, parce que d'abord il n'y a pas assez d'investisseurs.
02:48 Les investisseurs hésitent parce que la première chose c'est que dès qu'une entreprise grandit, va bien, fait des bénéfices, on veut taxer.
02:56 Donc dès qu'une entreprise grandit, elle choisit de grandir ailleurs pour ne pas être taxée.
03:00 Et je pense à cette boîte qui se bat et qui est absolument extraordinaire, et comme elle a des produits qui sont très efficaces,
03:08 et que les hôpitaux n'ont pas d'argent, c'est encore un problème, on va voir les dépenses de l'Etat, on en parlera un de ces jours, avec la santé qui n'est pas assez financée.
03:16 Donc même les hôpitaux choisissent des produits de moins bonne qualité.
03:20 Oui mais vous vous rendez compte que c'est important en France de savoir que le choix des hôpitaux,
03:25 on manque de médicaments bien sûr, mais même ils ont un budget tel, on ne peut pas leur en vouloir, ils choisissent des produits de moindre qualité.
03:32 Donc c'est à la fois un coup de cœur formidable pour ce numéro 1 du marché, meilleur technologie, fleurons français,
03:39 mais une technologie qui coûte très cher, et le risque c'est que les hôpitaux commencent à y renoncer,
03:43 et c'est ce qu'il y a de mieux pourtant pour les patients.
03:47 Donc il faut quand même qu'on prenne conscience de ça, parce que c'est un problème qui généralise et on ne le prend pas à la base.
03:54 Donc c'est un coup de cœur formidable pour cette entreprise, et puis c'est un coup de gueule,
03:59 parce qu'on dit "oui je sais, oui je sais", mais il ne se passe rien.
04:03 Qui veut réagir notamment sur la question du financement des hôpitaux ?
04:07 Ah non pas sur le financement des hôpitaux.
04:09 Non mais quand je dis "le financement"...
04:11 Sur le coup de cœur, il veut parler d'ailleurs.
04:13 Non, je veux bien réagir sur la seconde partie, c'est-à-dire sur le coup de gueule de Sophie,
04:17 que je partage pour moitié, parce que je trouve qu'il y a quand même eu depuis 2017 une évolution.
04:22 Les investisseurs étrangers sont de plus en plus présents en France.
04:25 C'est vrai, pour nous piquer nos boîtes !
04:27 Non, pas seulement pour investir aussi dans nos boîtes.
04:30 Non, non, pas seulement.
04:31 Quand vous regardez les chiffres, ils investissent aussi en France, ils créent des emplois.
04:35 Oui, oui, quand même, de temps en temps.
04:36 Et c'est quand même un progrès, voilà.
04:37 Alors je ne dis pas que ça suffit, je suis d'accord avec Sophie, ça ne suffit sûrement pas,
04:41 mais il y a quand même un virage et une impulsion qui ont été données en 2017,
04:46 qui a quand même changé les choses.
04:48 On est quand même aujourd'hui le pays européen où les investisseurs étrangers sont les plus présents.
04:53 Depuis 5-6 ans, c'est la norme.
04:55 Donc on n'en parle pas parce que c'est comme les trains qui arrivent à l'heure, on n'en parle pas.
04:59 Simplement, c'est quand même un changement.
05:00 Mais c'est un changement, mais je vous promets qu'ils repartent !
05:03 Non, non, pas toujours.
05:04 Il n'y a qu'à voir la vallée.
05:05 Certains investissent, ils restent, ils créent des emplois.
05:08 Par exemple ?
05:09 Non, non, il y a des tas d'exemples.
05:12 Il y a 300 implantations de boîtes étrangères en France depuis 2017 par an.
05:18 Bon, ce n'est pas négligeable, c'est plusieurs milliers d'emplois.
05:21 Mais on n'en parle pas.
05:23 Non, non, mais j'ai pas dit que je ne vais pas être totalement négative,
05:26 mais on n'est pas sorti de notre problème.
05:28 On est bien d'accord.
05:29 Quand on les interroge, malgré le fait qu'on ait une taxation record en francs, en Europe,
05:36 malgré le fait qu'on ait des prélèvements obligatoires encore trop lourds,
05:39 des prélèvements sociaux encore trop lourds,
05:41 malgré le fait qu'on ait une administration encore trop tatillonne, trop compliquée,
05:45 on l'avait dit tout à l'heure, effectivement,
05:47 on a quand même des investisseurs qui viennent.
05:51 Donc, si on arrive à corriger ça,
05:53 je pense qu'on arrive à avoir une micro-société française
06:00 qui attire encore plus les entreprises étrangères.
06:02 Ça commence à bouger dans le domaine de l'industrie du médicament, quand même, un tout petit peu.
06:08 - Il y a des entreprises ? - Ben si, il y a quand même des entreprises.
06:11 Sanofi qui essaye de remettre des choses.
06:13 - Alors, vous avez raison, Sanofi est une magnifique boîte.
06:16 Le problème du médicament, d'abord il est européen,
06:18 ce qui est empoisonnant.
06:19 Ensuite, figurez-vous que le problème de l'industrie du médicament pharmaceutique,
06:26 c'est que c'est un peu polluant.
06:27 Et donc, il y a énormément, quand on veut s'installer en région en particulier,
06:32 si vous dérangez une grenouille, c'est fichu.
06:34 Il y a déjà absolument tous les écolos qui sont contre l'implantation.
06:39 Parce que quand on implante une usine, il y a un pré, il y a des grenouilles.
06:44 - Jean-Luc va s'énerver.
06:48 - Allez-y.
06:49 La grenouille contre le médicament.
06:52 - Je souris.
06:53 Voilà, c'est...
06:55 Sophie, excuse-moi, mais...
06:58 - C'est caricatural un peu, la grenouille.
07:00 - C'est peu de le dire.
07:02 - Non, mais personne ne peut dire qu'il y a un progrès qui a été fait depuis 5-6 ans.
07:07 Voilà, donc les chiffres sont là.
07:09 - Sur le retour de l'industrie.
07:11 - Alors, ça ne suffit pas, mais...
07:12 - Jean-Luc, ici, et je voudrais après...
07:14 - On a amorcé le virage.
07:15 - Jean-Luc, sur le retour des entreprises en France.
07:18 - On a la chance en France, et depuis des années,
07:21 un peu plus que depuis 5-6 ans, d'avoir des investissements.
07:25 On est une France, quand je regarde les chiffres de création d'entreprises depuis des années,
07:30 c'est vrai que ça a un peu augmenté, d'accord, mais ça ne baisse pas.
07:34 Nous sommes un pays attractif par rapport à beaucoup d'autres pays.
07:37 Regardez la situation allemande par rapport à la situation française.
07:40 Quand on la regarde, on s'avère seul que la France n'est pas si mauvaise que cela
07:43 par rapport à l'implantation.
07:45 Quant aux histoires d'impôts, excusez-moi de penser,
07:48 mais j'ai vraiment envie de parler d'autre chose, mais je le dis quand même,
07:51 la taxation des très grandes entreprises, on voit bien qu'elle n'existe pas suffisamment.
07:56 C'est un des débats européens, c'est un débat français,
07:59 c'est un débat mondial par rapport à la taxation des très grandes entreprises.
08:03 C'est pas des PME ou des TPE, là n'est pas le problème,
08:06 mais la taxation des grandes entreprises, on s'aperçoit que globalement,
08:09 ils échappent pour une grande partie à l'impôt.
08:11 Des méga entreprises, c'est vrai.
08:13 J'ai dit ça.
08:15 Une dizaine d'entreprises.
08:17 Et alors c'est énorme comme fil d'affaires.
08:20 Allez, Alexis.
08:22 Il y a à la fois l'évasion fiscale des très grandes entreprises qui se portent très bien.
08:25 Évasion ou optimisation ?
08:27 On appelle ça comme on veut, mais c'est de l'évasion.
08:29 Et intra-européenne d'ailleurs.
08:31 Et puis il y a surtout aussi, si on est attractif, c'est qu'on fait aussi des ponts d'or.
08:37 Rappelez-vous, lorsqu'il y a eu le Brexit,
08:39 on avait fait des annonces pour faire venir les banquiers de la City de Londres à Paris,
08:45 en leur disant "mais si vous venez, vous inquiétez pas, vous payerez pas des impôts comme les français".
08:49 Ça s'appelle la concurrence.
08:51 Récemment, le siège de la FIFA, on était prêt à faire une niche fiscale pour avoir le siège de la FIFA.
08:55 En France, on est prêt à faire des salamés.
08:58 C'est la concurrence !
08:59 C'est tous les pays qui font ça.
09:01 C'est aussi pour ça que ça fonctionne.
09:04 Et c'est le patron de TPoT-PME qui paye l'URSSAF, qui se saigne pour faire vivre sa boîte,
09:09 alors que les prix explosent, que ce soit pour l'énergie.
09:11 Mais non, mais c'est pas vrai.
09:13 Non, la correction entre les grandes entreprises, l'impôt sur les sociétés,
09:16 payé par les grandes entreprises, ce qu'on appelle les très grandes entreprises,
09:21 et les PME, est en train d'être corrigée petit à petit, année après année.
09:25 Regardez les chiffres, c'est clair.
09:27 Jérôme Dubu, Jean-Luc de Benamias, Sophie de Menton, Alexis Poulin,
09:30 on marque une courte pause et on se retrouve juste après l'info de 11h,
09:33 pour continuer à tenter de se mettre d'accord sur Sud Radio, jusqu'à midi.
09:37 A tout de suite.
09:38 Allez, on parle vrai jusqu'à midi,
09:40 on va tenter de se mettre d'accord avec nos quatre débatteurs,
09:43 que je re-salue Jérôme Dubu, membre du pôle ID d'Horizon,
09:47 Jean-Luc Benamias, membre de la Ligue des Droits de l'Homme,
09:49 ancien membre du Conseil économique, social et environnemental,
09:52 Sophie de Menton, chef d'entreprise, présidente du mouvement Éthique,
09:55 Alexis Poulin, journaliste et directeur de la publication du Monde Moderne,
09:58 et éditorialiste à Sud Radio le jeudi matin,
10:01 Poulin, sans réserve, c'est tous les vendredis, de 12h à 13h.
10:05 On fait notre tour de table, des coups de cœur et des coups de gueule.
10:09 Après une petite page économique et une notion...
10:13 - Et médicale. - Et médicale, tout à fait Sophie.
10:16 Jérôme, cette fois on part sur l'international.
10:20 - Alors moi je rentre dans l'international, c'est un coup de gueule contre les déclarations
10:23 qu'a fait M. Erdogan hier devant le Parlement turc,
10:28 en disant plusieurs choses, d'abord que le Hamas n'était pas un mouvement terroriste,
10:33 au contraire, que c'était des libérateurs et des mujahidis,
10:36 je reprends ces expressions stricto sensu,
10:40 des libérateurs et des mujahidis, c'est-à-dire qu'en réalité ce sont des résistants,
10:44 qui défendent leur terre, il l'a redit.
10:47 Deuxième chose, que l'envahisseur c'était quand même Israël,
10:51 il l'a rappelé, alors qu'il y a un mois il était en train de négocier avec Israël,
10:55 je vous le rappelle, puisqu'il avait reçu Netanyahou à New York,
10:58 il s'était vu, il s'était serré la main, il s'était embrassé, tout ça allait bien,
11:02 et en un mois et demi il a complètement changé.
11:05 Alors il y a eu le 7 octobre évidemment, mais plus profondément,
11:10 ces déclarations posent quand même un problème, parce que la Turquie était jusqu'alors restée plutôt en réserve,
11:17 en disant "non, le Hamas effectivement a commis un certain nombre de crimes",
11:23 mais c'est dû au fait que la bande de Gaza est effectivement clôturée,
11:29 et claquemurée depuis un certain nombre d'années.
11:31 Et puis là, hier, il y a quand même eu une déclaration de la Turquie,
11:35 qui est un élément essentiel du Proche-Orient et du Moyen-Orient,
11:39 un état essentiel pour l'évolution, une déclaration fracassante de Erdogan.
11:44 Alors il nous a habitués, Erdogan, à ses déclarations fracassantes, évidemment, c'est pas la première.
11:50 En général, c'est pas forcément suivi des faits,
11:53 mais là, il a été applaudi à tout rompre, et moi je reviens d'Istanbul,
11:57 qui est plutôt la ville la plus ouverte de Turquie, c'est Pankara,
12:01 qui est assez occidentalisée, notamment sur évidemment la rive droite,
12:05 et j'ai vu la population à 100% derrière le Hamas.
12:09 - Mais pardon, j'ai rentré, je me suis trompée, il avait été assez élogieux envers Macron ?
12:14 - Oui, oui, oui ! - Il était très élogieux envers Macron ?
12:17 - Non, non, non, non, il a demandé s'il n'avait pas un problème psychique, à un moment.
12:23 Alors pour ça, c'est les déclarations d'Erdogan, en disant "mais M. Macron est tombé sur la tête",
12:28 enfin moi je ne me souviens plus très bien de l'expression.
12:30 Donc il est habitué à ce genre de déclarations fracassantes,
12:32 mais le plus inquiétant c'est que j'ai vu ces manifestations devant les consulats,
12:37 parce qu'il y a une rue à Istanbul qui regroupe tous les consulats,
12:41 qui était d'ailleurs claquemurée par la police,
12:44 il y a eu un mort, on n'en a pas beaucoup parlé,
12:46 il y a eu une quarantaine de blessés parmi les forces de l'ordre, c'était la semaine dernière,
12:49 et au moins 40 à 50 000 Turcs manifestant pour le Hamas.
12:54 Pour le Hamas !
12:55 Bon, à Istanbul, qui est quand même la ville la plus ouverte, c'est Pankara, encore une fois.
13:01 Et donc, on sent bien là, quand on y va,
13:05 que la Turquie, qui n'est pas le pays le plus engagé sur le soutien au Hamas,
13:12 ni sur le soutien à l'OLP, qui était en train de s'ouvrir,
13:16 on sent très bien que la pression de la rue est extrêmement forte.
13:20 Impossible de faire la différence entre le Hamas et ça !
13:23 Est-ce que vous dites Jérôme, Jean-Luc,
13:25 est-ce que la pression de la rue du monde arabe aujourd'hui
13:28 fait pression justement, comment vous analysez tout ça,
13:31 dans les propos des uns et des autres vis-à-vis d'Israël ?
13:34 J'élargirais au niveau géopolitique mondial.
13:37 On s'aperçoit bien que le sud de la planète a une attitude totalement différenciée
13:43 de la position notamment européenne, ou de la position de la France,
13:46 ou de la position d'un certain nombre de pays occidentaux.
13:49 On voit des manifestations monstrueuses dans tous ces pays.
13:53 Mais j'élargirais par rapport à M. Erdogan, excusez-moi,
13:56 certes le conflit israélo-palestinien est principiel aujourd'hui,
14:02 dans l'actualité, mais je n'oublie pas l'attitude de la Turquie
14:06 par rapport à l'Azerbaïdjan, par rapport à l'Arménie.
14:10 Un conflit chasse l'autre malheureusement,
14:14 Ukraine, Azerbaïdjan, enfin Arménie, et maintenant Israël-Palestine.
14:19 Mais ce qui se joue dans la période géopolitique,
14:22 au niveau de ce qui peut se passer entre l'aide de la Turquie à l'Azerbaïdjan,
14:27 pour que l'Azerbaïdjan récupère des parties de territoire arméniennes,
14:30 est une totale, malheureusement, une totale vérité.
14:34 C'est-à-dire qu'on est dans un espace aujourd'hui
14:37 où la maîtrise des conflits devient extrêmement difficile.
14:40 Et pour moi, je n'ai jamais cru une seule seconde
14:45 que la position de M. Erdogan soit une position pacifiée.
14:50 M. Erdogan est dans cette espèce de processus
14:56 de l'existence de la grande Turquie,
14:59 et donc à ce niveau-là, qu'il ait pris des positions
15:03 par rapport au Hamas ne m'étonne guère par rapport à tout ce qui peut développer.
15:08 Mais je le redis, un conflit chasse l'autre malheureusement,
15:12 mais en ce moment, même si ce qui se passe en Israël-Palestine
15:15 et ce qui se passe en Israël est une horreur,
15:17 ce qui se passe à Gaza est une horreur,
15:19 et je n'oublie pas ce qui peut se passer dans les jours qui viennent
15:22 et dans les semaines qui viennent au niveau des territoires arméniens.
15:24 - Mais alors qu'est-ce que vous voulez dire ?
15:26 - Je finis la conclusion parce que le coup de gueule n'était pas expliqué.
15:29 En réalité, le même jour, le Parlement turc,
15:33 le même jour, hier, le Parlement turc ratifiait l'adhésion de la Suède à l'OTAN.
15:39 Parce que la Turquie fait partie de l'OTAN.
15:42 Jusqu'à maintenant, il a été un partenaire assez réglo.
15:45 Il n'y a quasiment rien à dire.
15:46 Il y a encore des bases américaines qui sont parfois utilisées.
15:48 En Turquie, sans aucun problème, des bases aériennes.
15:50 Et tout d'un coup, on a un revirement.
15:53 Alors, est-ce que c'est un revirement plus profond
15:55 qui correspond à l'évolution de la société,
15:59 à l'évolution de la Turquie,
16:02 ou est-ce que c'est encore un coup de gueule un peu non réfléchi de la part d'Erdogan ?
16:07 Point d'interrogation, Sora.
16:09 Mais voilà, je mets en relation le fait que la Turquie appartienne à l'OTAN
16:15 et que c'est un partenaire essentiel dans cette région.
16:18 Et le fait que M. Erdogan soutienne le Hamas
16:21 et les considère comme des libérateurs.
16:23 C'est un jeu de dupe, Jérôme, tu le sais.
16:25 Je le sais bien, mais ça ne peut pas durer très longtemps.
16:28 On va continuer.
16:29 Non, bien sûr que non.
16:30 Jean-Luc, puisque vous avez la parole,
16:34 vous aviez un coup de cœur.
16:37 Oui, dans la période, j'essaye de trouver des coups de cœur.
16:40 Ce n'est pas facile.
16:41 C'est le coup de cœur pour une association française
16:44 qui s'appelle les Guerrières pour la paix.
16:46 C'est une association qui réunit en France
16:49 des femmes d'origine musulmane ou d'origine juive
16:52 qui est créée depuis un an avant la recrudescence du conflit,
16:56 qui essaye de trouver dans cette période
16:59 des voies de réelle pacification,
17:01 notamment entre les peuples, mais aussi sur notre propre pays,
17:04 qui appelle, elle, à des manifestations.
17:07 Il y en a eu une à la place du Châtelet dimanche dernier.
17:10 Ils ne sont pas avec des drapeaux ou palestiniens ou israéliens
17:13 et qui sont avec des drapeaux blancs.
17:15 Qui essayent, ça s'est élargi, évidemment,
17:17 il n'y a pas que des femmes d'origine musulmane
17:19 ou des femmes d'origine juive.
17:21 Il y a des femmes maintenant qui se réunissent,
17:25 les hommes sont les bienvenus d'ailleurs aussi,
17:27 pour essayer dans la période d'avoir une parole de pacification,
17:32 une parole modérée, une parole qui n'excite pas
17:36 et qui ne met pas en place des foules
17:38 qui commencent à crier des slogans injurieux, des slogans guerriers.
17:42 Je pense que c'est extrêmement utile
17:44 et qu'on a besoin de ce genre d'association.
17:46 - Oui, je crois aussi.
17:48 - Petite nuance, moi je n'ai pas vu dans les manifestations pro-Israël,
17:53 il y en a une qui était celle du CRIF,
17:56 où il y avait à peu près 30 000 personnes,
17:58 je n'ai pas vu de slogans, comme tu le dis, injurieux
18:02 à l'égard de la Palestine. Aucun.
18:04 - Mais je n'ai pas dit ça non plus.
18:06 - Non, non, mais l'inverse est vrai par contre.
18:08 Dans toutes les manifestations pro-palestiniennes,
18:11 on a des slogans "mort aux juifs", "mort à Israël",
18:14 "Israël assassin", "Macron complice".
18:16 - Jérôme, ça ne m'a pas échappé.
18:19 - Le parallèle est un petit peu...
18:21 - La seule manifestation que j'ai faite moi,
18:23 ces derniers jours, en dehors d'autre chose sur l'Arménie,
18:27 c'est la manifestation appelée, samedi dernier à Marseille,
18:32 à l'initiative d'Emmaüs et de la Ligue des droits de l'homme,
18:34 qui était "ni drapeau, seul drapeau présent, les drapeaux blancs".
18:39 - Très bien, parfait.
18:41 - Je ne dis pas très bien, je m'en fiche.
18:43 - On n'en a pas parlé.
18:45 - Oui, mais ça, c'est la faute des médias.
18:47 - Non, mais c'est la faute de personne.
18:49 J'essaye de trouver dans la période...
18:51 - Il y a encore des gens bien.
18:53 - On essaye de trouver les gens bien
18:56 et d'avoir des choses qui apaisent,
18:58 notamment parce qu'apaiser en Israël et en Palestine,
19:02 c'est très difficile.
19:03 Mais avoir un pays comme la France
19:05 qui ne serait pas apaisé,
19:06 ou d'autres pays du monde qui ne seraient pas apaisés,
19:08 alors là, on va dans le mur.
19:10 - Un mot de conclusion, Sophie ?
19:11 - Un tout petit mot.
19:12 Ce qui est très inquiétant, c'est qu'il faut aujourd'hui
19:15 faire faire la différence entre le Hamas et la Palestine.
19:18 Et ce qui est dramatique, c'est la confusion.
19:21 Les musulmans finissent par soutenir le Hamas,
19:25 et il faudrait absolument une Palestine.
19:29 Et comment faire comprendre cette différence
19:31 si dans le monde entier, le problème est réel,
19:34 séparer le Hamas de la Palestine ?
19:36 - Allez, on s'arrête encore un court instant,
19:38 une petite pause,
19:39 et ensuite, le coup de gueule d'Alexis Corbière.
19:42 - Corbière, non.
19:43 - Ah non, non, non !
19:44 - Pas encore.
19:45 - Alexis Poulain !
19:46 - Il est éléphi, mais enfin bon...
19:48 - C'est une insulte !
19:49 - Elle est faite, ça y est.
19:50 - Ah non, mais ils sont tous les deux éléphi.
19:52 - Ça c'est du bêtisier.
19:53 Pardonnez-moi, Alexis Poulain, bien sûr,
19:55 on va parler des Ehpad dans un instant,
19:57 ça n'a aucun rapport d'ailleurs.
19:58 Allez, à tout de suite.
19:59 En compagnie de Jérôme Dubuff, Jean-Luc Desmamias,
20:01 Sophie de Menton et Alexis Poulain.
20:03 Voilà, je vais le recopier 200 fois.
20:05 - C'est sauvé.
20:06 - Pardon, pardon pour ce petit...
20:08 - Le monsieur Dubuff, il a failli faire un infarctus.
20:10 - Oui !
20:11 - Mais Jean-Corbière, c'est un copain.
20:13 - Non, mais en tout cas, il n'y a pas de souci avec ça.
20:16 Mais c'est, voilà, je ne sais pas pourquoi,
20:18 c'est parti tout seul.
20:19 Alexis, alors on va s'intéresser,
20:21 on va vous expliquer,
20:22 on va parler de bouillies immangeables.
20:24 C'est le triste constat de l'association
20:26 Soniant de Consommateurs.
20:28 - C'est ça, qui sort un rapport sur les repas,
20:31 dont les Ehpad.
20:32 Alors, on se rappelle tous du livre "Les Faussoyeurs"
20:34 en 2022, après le scandale hors PA.
20:36 Mais les scandales dans les Ehpad, ça continue.
20:39 Il faut savoir que pour assurer 3 repas par jour,
20:42 c'est entre 3 à 6 euros
20:44 que déboursent les différents Ehpad.
20:46 Pour Corian, c'est 4,35 euros pour les 3 repas.
20:49 C'est au gramme près.
20:50 Parfois, ça va jusqu'à enlever les croutons
20:52 de la soupe de poisson, ce genre de choses.
20:56 L'inflation fait que c'est encore pire
20:58 pour ce qui est de la qualité des repas.
21:00 Il y a des économies, surtout.
21:01 Il y a un 11% d'inflation,
21:02 surtout sur les produits alimentaires.
21:04 Le problème, c'est que les résidents d'Ehpad
21:07 ne mangent pas tout, ou ne mangent pas, parfois,
21:10 parce que les bouillies n'ont pas de goût.
21:12 La nourriture mixée, pour ceux qui ont du mal à mastiquer,
21:15 parfois, elle est donnée aussi à des gens
21:16 qui pourraient mastiquer.
21:18 Et là, c'est peu ragoutant, avec aucun goût,
21:20 et on ne sait pas ce qu'il y a dedans, en réalité.
21:22 Ça amène à des situations de dénutrition,
21:24 situation qui, ensuite, amène à des accidents,
21:27 puisque les résidents d'Ehpad
21:29 deviennent de plus en plus faibles.
21:30 Il y avait un rapport de 2021
21:32 de la défenseur des droits, déjà.
21:34 On est en 2023, rien n'a changé.
21:36 Et le pire, c'est qu'avec les horaires des repas
21:39 dans les Ehpad, ce que nous dit 60 millions de consommateurs,
21:41 c'est que les résidents se retrouvent avec, parfois,
21:44 plus de 14 heures sans manger.
21:46 Ce qui n'est pas du tout recommandé, en réalité,
21:48 entre le repas du soir et le repas du matin,
21:50 sans compter tous ceux qui ne mangent pas,
21:52 parce qu'il y a un manque de personnel
21:54 pour assurer les repas.
21:55 Et donc, quand c'est des repas collectifs,
21:57 il y a une personne qui va gérer une salle,
21:59 mais quand c'est des gens qui sont en grande difficulté,
22:01 là, parfois, il n'y a personne,
22:03 et ce sont des gens qui ne mangent pas.
22:05 C'est un scandale de plus dans les Ehpad.
22:07 Le constat a été fait en 2022,
22:10 mais ça continue, et malheureusement,
22:13 c'est toujours un constat qui est fait.
22:16 - Et malheureusement, dans les hôpitaux...
22:18 - Je voudrais qu'on reste sur les Ehpad,
22:20 en comparaison avec ce qu'on oblige à faire
22:23 dans les crèches et les cantines scolaires.
22:25 C'est-à-dire qu'il y a des règles de présentation,
22:27 de qualité alimentaire,
22:29 il y a des gens qui viennent contrôler,
22:30 on invite les parents aussi.
22:31 Tous les Ehpad sont pas de...
22:33 Voilà, ma mère a été dans un Ehpad,
22:35 où d'ailleurs, elle est morte.
22:37 J'ai vu des gens d'une qualité extraordinaire,
22:39 elle a été merveilleusement bien soignée,
22:41 elle a été accompagnée.
22:42 Bon, attention, parce qu'on a tous
22:44 pratiquement quelqu'un de notre famille
22:46 dans un Ehpad, où ça arrivera.
22:48 Et je comprends très bien ce que vous dites.
22:50 - C'est le rapport de ces enfants et de ces femmes.
22:53 - On a l'impression que maintenant, un Ehpad,
22:55 c'est devenu diabolique.
22:56 Non, il y a des Ehpad formidables.
22:58 Mais c'est pas ce qu'on dit.
23:00 - Je partage ce que dit Sophie,
23:02 j'ai connu le même cas avec ma mère.
23:04 - Mais tant mieux.
23:05 - Ça se passait très bien, c'était un Ehpad
23:07 qui dépendait du conseil départemental
23:09 des Côtes-d'Armor,
23:11 parce qu'il était en Bretagne.
23:12 Et ça se passait très très bien.
23:14 Il y avait assez de personnel, etc.
23:15 Alors c'est peut-être une exception, je sais pas.
23:17 - Pour moi, c'était privé, ça se passait très bien.
23:18 - Non, c'est pas une exception,
23:19 c'est une enquête qui est assez prise et nationale.
23:21 - Il ne faut pas généraliser non plus.
23:23 - Et qui remonte aussi des familles et des résidents
23:25 et qui ont étudié tous les menus
23:27 et la façon dont c'est présenté.
23:28 - Non mais bien sûr, d'accord.
23:29 - Une petite parenthèse aussi,
23:30 parce que j'avais vécu ça de très près avec maman,
23:32 et il y a aussi, le directeur de l'établissement
23:34 me disait dans les Ehpad
23:36 qu'on était la seule famille
23:38 à aller voir
23:40 maman qui était une très vieille dame,
23:42 et que c'était, les familles sont absentes
23:44 à un point,
23:46 et que si les familles aussi réagissaient
23:48 un petit peu sur le moment,
23:50 ça se passerait pas comme ça.
23:51 Elles vont voir des personnes âgées
23:53 souvent une fois par trimestre,
23:55 et encore.
23:56 Donc il y a aussi la responsabilité individuelle,
23:58 c'est pas du tout pour enlever
24:00 le scandale de ce rapport,
24:02 qui doit évidemment amener à autre chose.
24:04 Tout le monde peut aussi réfléchir à ça.
24:06 - Il y a encore un groupe de familles qui a porté plainte
24:08 contre un autre groupe d'Ehpad,
24:09 dont j'ai oublié le nom,
24:11 pour de la maltraitance,
24:12 donc ça continue quand même.
24:13 Les familles,
24:15 certaines sont absentes, oui,
24:17 mais d'autres qui sont présentes voient bien le problème.
24:19 Et le problème plus vaste
24:21 est celui de la qualité des repas du personnel aussi.
24:23 On parlait tout à l'heure
24:25 de la difficulté de recruter,
24:27 le fait qu'il n'y ait pas assez de monde pour s'occuper
24:29 de ces personnes dépendantes.
24:31 - C'est vrai, ça c'est une réalité.
24:33 - Je suis dans les hôpitaux, la nourriture quand même
24:35 est épouvantable.
24:37 La nourriture n'a pas de goût,
24:39 on est servi à 10h30 pour déjeuner,
24:41 à 5h pour dîner.
24:42 Je suis désolée, les hôpitaux,
24:43 pour les gens très malades qui restent là,
24:45 ne mangent pas non plus.
24:47 Et c'est la famille qui apporte des compléments.
24:49 - Je rappelle que suite à l'affaire
24:51 du livre
24:53 "Les défauts soyeurs",
24:55 on avait promis un plan "grantage".
24:57 Ça fait 3 ans.
24:59 Jean-Luc, sur cette non-réaction
25:03 finalement devant le dossier du grantage,
25:07 et après on passera au grand thème de l'actualité.
25:09 - J'ai vécu la même chose avec ma mère.
25:13 Dans un EHPAD que tu n'es pas si mal géré que ça.
25:15 Mais je pense que, évidemment,
25:17 en plus qu'il y a eu la période Covid,
25:19 chacun ne le loupe pas,
25:21 il a été dramatique dans de très nombreux EHPAD.
25:23 Vu les difficultés de gestion pendant la période Covid,
25:27 l'interdiction de voir ma mère, par exemple,
25:30 pendant plusieurs semaines,
25:32 puisque c'était interdit.
25:34 Donc le contrôle des familles, dans ces cas-là,
25:36 devenait absolument impossible,
25:38 puisque nous ne pouvions même plus rentrer.
25:40 Je ne parle pas de l'EHPAD dans lequel était ma mère,
25:42 parce que je pense qu'il a été relativement bien géré
25:44 par rapport à beaucoup d'autres.
25:46 Je parle que, quand on est sur des grosses boîtes
25:48 qui gèrent ces EHPAD,
25:50 je parle des grosses boîtes,
25:52 il y en a un certain nombre qui font des réductions de coûts.
25:56 J'ai beaucoup travaillé, moi,
25:59 quand j'étais maire adjoint dans une ville de banlieue parisienne,
26:03 sur des cantines scolaires.
26:05 Tu es revenu, Christine, un peu là-dessus.
26:07 Tout dépend du prix qu'on met au départ
26:09 et de ce qu'on accepte de mettre.
26:11 Ces grosses boîtes sont prêtes à faire
26:13 de la nourriture de très bonne qualité.
26:15 Mais, évidemment, à 4 euros le repas
26:17 ou à 3,5 euros le repas,
26:19 on ne fait pas de la grande qualité.
26:21 C'est un choix de ces grandes entreprises
26:24 de faire des réductions de coûts
26:27 sur des choses absolument nécessaires.
26:29 Ils sont de la nourriture de qualité.
26:31 C'est valable pour les EHPAD,
26:33 c'est valable pour les écoles,
26:34 c'est valable pour certains hôpitaux.
26:35 Oui, mais alors, il faut regarder
26:37 quel est le coût des établissements
26:39 qui sont gérés par des collectivités locales.
26:41 Moi, je faisais allusion tout à l'heure
26:43 à la question de la Côte d'Armor.
26:45 Ça veut dire que les contribuables
26:47 doivent payer.
26:49 C'est QFD, qu'est-ce que vous voulez ?
26:51 Alors, ce n'est pas toujours le cas,
26:53 parce qu'il y a des gens qui considèrent que non,
26:55 l'argent doit être mis ailleurs,
26:57 dans des routes, dans des équipements publics, etc.
27:00 Bon, voilà, donc c'est un vrai sujet de société.
27:02 C'est un vrai débat.
27:03 - Et comment vieillit ?
27:05 Tous, terriblement.
27:07 - Mais c'est un coût...
27:09 C'est un coût qui va devenir
27:11 de plus en plus important.
27:13 - Voilà, on aura l'occasion d'y revenir.
27:15 Et je rappelle, donc,
27:17 on attend toujours le plan grantage.
27:19 - Et puis, une fois qu'il y aura le plan,
27:21 c'est pas pour ça que ça marchera.
27:23 - Non, on peut s'y régler un peu au petit risque.
27:25 - On peut essayer de penser que les choses...
27:27 - Il y a des plans qui marchent ?
27:29 - Bien sûr qu'il y a des plans qui marchent.
27:31 - On va évoquer, il nous reste une minute,
27:33 un petit peu près de deux minutes,
27:35 pour commencer à parler du bilan d'Emmanuel Macron
27:37 au Moyen-Orient.
27:39 - Il suffit.
27:41 - Jean-Luc, tiens, voilà, c'est le dernier qui parle qui a raison.
27:43 Jean-Luc, comment on le résume ?
27:45 Bon, il y a un porte-avions qui arrive...
27:47 - On le résume par des phrases
27:49 faites au départ
27:51 que l'Elysée a été obligée
27:53 de rectifier
27:55 juste après le passage de M. Macron.
27:57 Alors après, il s'est rattrapé.
27:59 Après, il a lancé cette grande initiative
28:01 de grande coalition.
28:03 On n'a pas bien compris.
28:05 Bien,
28:07 je conçois
28:09 que le président de la République puisse être fatigué
28:11 et que dans la géopolitique,
28:13 en ce moment, c'est extrêmement compliqué.
28:15 Mais quand même, l'analyse générale,
28:17 c'est que ça n'a pas été très brillant.
28:19 - Je ne suis pas d'accord du tout avec Jean-Luc.
28:21 - Ça ne m'étonne pas, Jérôme.
28:23 - D'abord, je trouve que c'est très injuste,
28:25 parce que c'est le seul dirigeant européen et occidental
28:27 à avoir vu toutes les parties.
28:29 Il est le seul,
28:31 il n'y en a pas d'autres.
28:33 Ni Joe Biden, ni Richie Sunak, ni Scholes.
28:35 Personne. Il a vu tout le monde.
28:37 On a un record de temps. Premier point.
28:39 Deuxième point, je renvoie
28:41 à ce qu'a dit le général Sissi,
28:43 donc le dirigeant égyptien,
28:45 qui a remercié très chaleureusement
28:47 Emmanuel Macron pour l'activité
28:49 et l'activisme qu'il a développé
28:51 pendant ces 48 heures et depuis
28:53 le 7 octobre. Alors, il est trop tôt
28:55 pour voir quels sont les résultats.
28:57 L'élément essentiel, et Emmanuel Macron
28:59 l'a dit en arrivant en Israël,
29:01 c'est quand même la libération des otages.
29:03 On en parle assez peu.
29:05 C'est l'élément essentiel.
29:07 Alors, je ne sais pas ce qui va se passer.
29:09 Il paraît qu'il y a une liste de 36 personnes
29:11 qui est en train de courir
29:13 en ce moment, qui seraient,
29:15 je parle vraiment sous toute réserve,
29:17 qui seraient libérées grâce
29:19 à l'initiative du Qatar. Moi, je n'en sais pas plus.
29:21 Mais si ça a au moins
29:23 ce résultat-là de ce voyage,
29:25 c'est déjà énorme.
29:27 - Allez, on va continuer d'en parler avec
29:29 vous quatre. On n'a pas entendu tout le monde.
29:31 On s'arrête un court instant. Il est bientôt
29:33 11h30 et on se retrouve juste après
29:35 pour débriefer
29:37 le déplacement d'Emmanuel Macron
29:39 pendant deux jours au Proche-Orient. A tout de suite.
29:41 En compagnie de Jérôme Dubuche,
29:43 Luc Benamias, Sophie de Menton,
29:45 Alexis Poulin, je ne me trompe plus
29:47 maintenant. On était en train de débriefer
29:49 le déplacement d'Emmanuel Macron
29:51 ces deux jours passés au Proche-Orient.
29:53 Quel bilan ? Que faut-il en retenir ?
29:55 Il y a ce que l'on voit,
29:57 finalement, Alexis.
29:59 Et ce que l'on ne voit pas
30:01 dans une visite comme celle-là.
30:03 - C'est sûr qu'une visite comme celle-là,
30:05 ce sont des discussions diplomatiques
30:07 qui n'ont pas été étalées
30:09 sur la place publique.
30:11 Clairement, la France
30:13 est le seul pays qui a essayé de rencontrer tout le monde.
30:15 C'est vrai de le souligner,
30:17 d'aller de Marmouda Basse, l'autorité palestinienne,
30:19 au président Herzog,
30:21 à Netanyahou, etc.
30:23 Et l'objectif premier,
30:25 c'était à la fois montrer le soutien
30:27 des familles françaises, des otages français,
30:29 et aussi des familles en deuillet,
30:31 puisqu'il y a eu des morts
30:33 de l'attaque terrible du Hamas.
30:35 Donc ça, c'était l'objectif premier.
30:37 Pour la libération des otages,
30:39 on espère qu'il y aura un mouvement, évidemment.
30:41 Maintenant,
30:43 l'autre chose à retenir, c'est l'envoi d'un navire
30:45 hôpital au large de Gaza.
30:47 C'est extrêmement important aussi, parce que
30:49 si le blocus continue, les hôpitaux de Gaza
30:51 pourraient manquer d'électricité.
30:53 - Pourquoi que maintenant ?
30:55 - Pourquoi que maintenant ?
30:57 - C'est facile, ça !
30:59 - C'est trop tôt, trop tard...
31:01 - Je pose la question.
31:03 - Pourquoi que maintenant ?
31:05 Avant ça, il y a l'assidération,
31:07 il y a aussi le questionnement,
31:09 savoir combien de Français
31:11 étaient morts ou retenus en otage, etc.
31:13 Les autres nationalités également.
31:15 Quelle va être la réponse
31:17 de l'État hébreu ?
31:19 Tout ça, c'était encore très flou,
31:21 il y a quelques jours.
31:23 - Avec cette requête...
31:25 - ... par demande de l'hôpital.
31:27 - ... qui a perturbé la visite de Joe Biden,
31:29 puisqu'il n'a pu voir que Netanyahou,
31:31 il n'a pas vu les autres partis.
31:33 Il ne fallait pas recommencer ça.
31:35 - C'est ça.
31:37 - Donc je crois qu'on ne peut pas accuser
31:39 Emmanuel Macron d'avoir été trop lent,
31:41 même si on a entendu ça dans les dernières semaines.
31:43 C'était important, je pense, de prendre le temps
31:45 et de ne pas rajouter
31:47 de l'improvisation
31:49 ou un faux pas qui aurait pu être terrible.
31:51 - Alors distribuez la parole.
31:53 Sophie et Jean-Luc, également.
31:55 - Oui, juste un mot.
31:57 C'est vrai que quand le président se déplace,
31:59 que ce soit un accident ou autre chose,
32:01 c'est ou trop tôt ou trop tard,
32:03 c'est jamais le bon moment.
32:05 Donc c'est un mauvais argument.
32:07 En revanche, je me pose des questions.
32:09 Un navire hôpital, pourquoi la France
32:11 est le seul pays au monde à envoyer
32:13 un navire hôpital ?
32:15 Je me demande...
32:17 Ça m'interpelle beaucoup.
32:19 Et est-ce qu'il faut le faire ?
32:21 Probablement.
32:23 Humainement, on a envie de se dire oui.
32:25 Mais je trouve que ce n'est pas évident.
32:27 - Et aujourd'hui arrive aussi,
32:29 via l'Egypte, un avion chargé militaire,
32:31 un avion chargé de matériel médical.
32:33 Jean-Luc,
32:35 un commentaire sur...
32:37 - Un commentaire sur
32:39 une situation extrêmement délicate.
32:41 Il n'a échappé à personne
32:43 que quand on regarde les images,
32:45 les images regardables de ce qui se passe là-bas.
32:47 Les centaines de camions
32:49 qui attendent de pouvoir rentrer
32:51 au sud de Gaza.
32:53 Et donc, le bateau sait très bien,
32:55 est-ce qu'il pourra intervenir
32:57 réellement par rapport aux opérations
32:59 qui existent sur Gaza ?
33:01 Et c'est bien toute la difficulté.
33:03 C'est-à-dire que, et on le voit
33:05 tous les jours, est-ce que
33:07 l'État israélien,
33:09 le gouvernement israélien
33:11 est d'accord pour que les
33:13 produits absolument nécessaires,
33:15 notamment les produits médicaux,
33:17 plus l'alimentation,
33:19 plus l'eau et ainsi de suite,
33:21 puissent arriver sur le sud de Gaza ?
33:23 Pour l'instant, ça n'est pas le cas.
33:25 Je ne dis pas que c'est simple,
33:27 et je ne dis pas que M. Macron
33:29 et le président de la République
33:31 sont responsables de ça.
33:33 Bien évidemment, non.
33:35 Mais pour l'instant,
33:37 les choses ne sont pas débloquées.
33:39 - Oui, mais regardez ce qui s'est passé
33:41 avec les premières livraisons
33:43 - Deux ou trois fois 20 camions,
33:45 ça fait 60 camions, je crois qu'ils sont passés.
33:47 Peu importe le nombre.
33:49 Il y avait du carburant.
33:51 Il y avait du carburant pour alimenter
33:53 les hôpitaux, pour alimenter les groupes électrogènes
33:55 parce qu'il n'y a plus d'électricité, etc.
33:57 Tout le monde connaît ça par cœur maintenant.
33:59 Que s'est-il passé ? Une partie de ce carburant,
34:01 visiblement, a été confisquée
34:03 par le Hamas.
34:05 - Mais Jérôme, c'est toute la complexité.
34:07 - Pour leur propre fonctionnement.
34:09 Je comprends que les Israéliens
34:11 soient très très très vigilants
34:13 et très... alors malgré
34:15 les catastrophes humanitaires
34:17 qu'on nous prédit, soient très
34:19 vigilants là-dessus. Parce que si ça sert au Hamas,
34:21 c'est catastrophique.
34:23 - Je suis entièrement d'accord.
34:25 - La complexité totale de la situation,
34:27 nous sommes tous d'accord.
34:29 Il n'empêche que pour 80%
34:31 de la population qui vit à Gaza,
34:33 c'est le malheur absolu.
34:35 - On est d'accord.
34:37 - On est tous d'accord.
34:39 - Mais le Hamas contrôle
34:41 tout, de A à Z.
34:43 Tout, comme une dictature.
34:45 - Le Hamas et d'autres organisations terroristes
34:47 présentes sur le territoire de Gaza.
34:49 - Oui, le djihad islamique...
34:51 - On est toujours sur ce sujet
34:53 du Proche-Orient, avec ce matin
34:55 une incursion de
34:57 chars israéliens qui ont fait une incursion
34:59 dans la bande de Gaza.
35:01 On est tous suspendus à cette opération
35:03 militaire théastre aujourd'hui.
35:05 Le monde retient son souffle.
35:07 - J'avais envie de dire, en même temps,
35:09 on lit aussi, on entend
35:11 les hésitations
35:13 de Benjamin Netanyahou, Alexis.
35:15 Le piège est refermé.
35:17 - Il y a plusieurs choses.
35:19 C'est-à-dire que, un, l'opération
35:21 terrestre pourrait être catastrophique
35:23 pour l'armée israélienne.
35:25 Il y a une peur aussi de pertes humaines
35:27 graves du côté israélien, pas seulement
35:29 du côté palestinien,
35:31 puisque le Hamas est organisé. Il y a l'affaire
35:33 des tunnels, bien entendu, mais aussi tout un plan
35:35 qu'il y a sur l'entrée dans Gaza.
35:37 Donc ça, c'est un vrai sujet.
35:39 Ensuite, il y a la communauté internationale qui commence à tempérer.
35:41 On a entendu
35:43 le président Biden, l'ancien président Obama
35:45 et d'autres à dire "Attention, Israël
35:47 devra intervenir dans le cadre du droit international
35:49 et attention, pas de catastrophe humanitaire".
35:51 Donc ça commence aussi à
35:53 peser, cette question-là.
35:55 Et heureusement, d'ailleurs,
35:57 les derniers mots d'Emmanuel Macron avant de rentrer
35:59 en Europe, c'était pour justement dire
36:01 qu'une vie palestinienne, une vie israélienne, c'est la même chose.
36:03 Donc ça, c'est important aussi de le rappeler.
36:05 Donc on voit bien que là,
36:07 ça commence à se tendre et puis
36:09 la question finale,
36:11 c'est est-ce que l'objectif
36:13 d'hérédication du Hamas
36:15 peut être atteint par
36:17 une opération terrestre dans la bande de Gaza ?
36:19 Et c'est loin d'être assuré.
36:21 Donc tout ça fait qu'aujourd'hui,
36:23 il y a beaucoup d'inconnus
36:25 et puis l'armée américaine qui vient en soutien
36:27 et qui a dit justement à M. Netanyahou
36:29 d'attendre un peu pour mettre un dôme,
36:31 encore un dôme aérien
36:33 contre les roquettes, etc.
36:35 et assurer un soutien logistique aussi
36:37 à l'armée israélienne. - Qu'est-ce qu'on disait sur la valeur
36:39 de la vie d'un SS à l'époque ? - Jérôme, Jérôme.
36:41 - Oui, moi je suis
36:43 très circonspect sur cette affaire
36:45 parce que je vois
36:47 dans le cadre de mon association
36:49 La France Israël, je vois beaucoup d'Israéliens,
36:51 il est inconcevable
36:53 pour eux que
36:55 Israël n'envahisse pas Gaza.
36:57 C'est inconcevable. Et moi, j'aurais la même réaction
36:59 si j'avais subi
37:01 ce qu'ils ont subi, 1500
37:03 morts dans des conditions épouvantables, etc.
37:05 Alors, il y a une guerre de communication
37:07 et on voit bien que les opinions internationales
37:09 sont en train de se retourner,
37:11 effectivement, que l'Occident,
37:13 tout pays
37:15 confondu devient
37:17 assez réservé sur
37:19 l'envahissement de la bande de Gaza par Israël,
37:21 mais je ne vois pas comment on peut faire autrement.
37:23 Israël ne peut plus, aujourd'hui,
37:25 supporter des attaques
37:27 de terrorisme systématique
37:29 continuelle, quasiment quotidienne.
37:31 Alors, celle-ci a été particulièrement épouvantable,
37:33 mais c'est quotidiennement.
37:35 Elle ne peut plus supporter ça.
37:37 La solution, c'est quand même d'éradiquer le Hamas
37:39 et je ne vois pas comment on peut faire autrement
37:41 qu'en envahissant la bande de Gaza.
37:43 Moi, j'essaye de regarder
37:45 quelles sont les autres solutions, je n'en vois pas.
37:47 - La question qui est posée aussi,
37:49 comme autrefois, également,
37:51 dans d'autres déclenchements de conflits, suite
37:53 au 11 septembre, par exemple, c'est "et après ?"
37:55 - Oui, alors ça, c'est la vraie question,
37:57 mais moi, je me souviens de ce qui s'est passé
37:59 depuis une quinzaine d'années,
38:01 et les Israéliens
38:03 nous disaient "mais non, mais Hamas,
38:05 on les contrôle, ne vous inquiétez pas,
38:07 ils gèrent plus ou moins la bande de Gaza,
38:09 ils font tampon avec la population,
38:11 on leur donne de l'argent
38:13 via le Qatar, etc. Tout ça se passe bien."
38:15 En réalité, non. En réalité, non.
38:17 Le Hamas est devenu, s'est radicalisé.
38:19 Il a, dans son article 1
38:21 de sa charte "La Destruction d'Israël",
38:23 - Point final.
38:25 - Donc comment voulez-vous négocier ?
38:27 - Jérôme, après, le "après"
38:29 - On en revient à deux États,
38:31 mais ça, aujourd'hui, il n'y a plus
38:33 d'interlocuteur, ni d'un côté, ni de l'autre.
38:35 - Jean-Luc, je voudrais vous entendre.
38:37 - Une des interventions de Joe Biden,
38:39 qui a,
38:41 donc il y a eu beaucoup d'interventions,
38:43 donc des choses peuvent échapper,
38:45 c'est de demander à l'État israélien
38:47 d'arrêter, de continuer
38:49 les colonisations violentes
38:51 en Cisjordanie.
38:53 C'est une autre question pour ne pas ouvrir
38:55 un autre conflit
38:57 avec la Cisjordanie.
38:59 Cisjordanie dans lequel, chacun l'a vu,
39:01 c'est bien de rencontrer
39:03 le président
39:05 de l'autorité palestinienne, mais il n'y a plus
39:07 d'autorité palestinienne. Et donc,
39:09 la difficulté par rapport à tout cela,
39:11 c'est de ne pas ouvrir une nouvelle porte
39:13 en Cisjordanie, avec des dizaines
39:15 de colonies israéliennes,
39:17 et de faire que... Moi, je ne sais pas
39:19 comment on va régler le problème de Gaza, parce que je pense, Jérôme,
39:21 et je pense que tu penses pareil que moi,
39:23 on ne peut pas éliminer un million et demi de personnes,
39:25 qu'est-ce qu'on va en faire ?
39:27 L'Égypte n'est pas là pour récupérer
39:29 les un million et demi
39:31 de personnes qui vivent à Gaza.
39:33 Ça fait à peu près vingt ans que je dis
39:35 à mes amis israéliens, qui sont un peu
39:37 vendebous aussi là-dessus,
39:39 que considérer qu'une poche de pauvreté
39:41 de deux millions de personnes, avec
39:43 4000 euros, 4000 dollars
39:45 de revenus annuels, à côté
39:47 d'un état plus ou moins florissant
39:49 économiquement, où le revenu
39:51 par personne est de 45 000 dollars,
39:53 4000 dollars contre 45 000 dollars,
39:55 ça ne tient pas. - Et avec les mêmes masses de population
39:57 à peu près, si au bout d'où.
39:59 - La vocation d'Israël,
40:01 c'était aussi de développer économiquement
40:03 la bande de Gaza.
40:05 Ça n'a pas été fait, malheureusement.
40:07 Alors, on donne des permis de travail
40:09 pour des gens qui viennent travailler dans le bâtiment, etc.
40:11 Mais c'est pas comme ça qu'on résout le problème.
40:13 La bande de Gaza, c'est d'une pauvreté
40:15 épouvantable, épouvantable.
40:17 Ça ne peut pas durer comme ça.
40:19 C'est le ferment de tous les
40:21 terroristes. - Jean-Luc et Alexis.
40:23 - Là où on est d'accord,
40:25 c'est sur le
40:27 côté... Moi j'ai
40:29 réappris beaucoup de choses, comme tout le monde,
40:31 par rapport à tout cela. Sur la bande de Gaza,
40:33 c'est des centaines
40:35 de milliers de réfugiés
40:37 qui sont issus des territoires
40:39 israéliens, quand il y a eu
40:41 le reflux et qu'Israël avait
40:43 créé le territoire israélien
40:45 à l'époque de 1967.
40:47 Et ces gens-là sont totalement perdus.
40:49 En plus, ils sont quand même dans un blocus généralisé.
40:51 Ils n'ont pas le droit
40:53 de circuler, sauf avec
40:55 autorisation pour aller travailler, comme tu l'as dit Jérôme,
40:57 aussi bien dans le bâtiment
40:59 que dans l'agriculture. Voilà, on est
41:01 dans une situation bloquée
41:03 sur laquelle ces populations
41:05 sont pris en
41:07 otage. - De 1947.
41:09 - Attends, je finis Jérôme.
41:11 - Et qui sont volontairement pris en otage
41:13 par les terroristes du Hamas. - D'accord, mais
41:15 de 1947, au moment
41:17 où l'État d'Israël a été créé,
41:19 jusqu'en 1967,
41:21 gardé six jours, la bande de Gaza
41:23 a été gérée par l'Égypte,
41:25 qui n'a strictement rien fait.
41:27 Strictement rien fait.
41:29 De 1967 à 2005,
41:31 ça a été géré par Israël, qui n'a pas fait grand-chose
41:33 non plus, et depuis, c'est le cirque
41:35 épouvantable. Voilà, donc c'est un
41:37 territoire qui, depuis 1947,
41:39 était totalement abandonné. Et ça, c'est pas
41:41 possible, ça peut pas continuer.
41:43 - Voilà, on va refermer temporairement
41:45 cette page concernant
41:47 le déplacement d'Emmanuel Macron
41:49 et les informations
41:51 de la matinée sur la situation au Proche-Orient.
41:53 On va ouvrir une autre page,
41:55 celui de la sécurité en France
41:57 et l'après-émeute,
41:59 puisque Mme Born, la Première Ministre,
42:03 va présenter les actions du gouvernement
42:05 post-émeute
42:07 dans les banlieues, et pas que dans les banlieues.
42:09 C'était en juin, juillet dernier.
42:11 On sera à la Sorbonne tout à l'heure.
42:13 Et on en parle avec vous quatre. A tout de suite.
42:15 Avec Jérôme Dubu, Jean-Luc
42:17 Benamias, Sophie de Menton, Alexis
42:19 Poulain. Alors, deux petits
42:21 retours en arrière. On me signale,
42:23 parce qu'on parlait des EHPAD tout à l'heure,
42:25 on a le classement des hôpitaux, on a le classement
42:27 des lycées, le classement des collèges.
42:29 Le nouvel OPS sort le classement des EHPAD,
42:31 les 300 EHPAD passés au CRIB.
42:33 Donc, il y a un classement qui est fait par la rédaction
42:35 de l'OPS, si ça vous intéresse. Et puis,
42:37 également, on parlait justement des colonies
42:39 sur le dossier du Proche-Orient.
42:41 Hier, Jean-Jacques Bourdin recevait
42:43 l'ambassadeur d'Israël
42:45 en France, et il a dit que les
42:47 colonies n'étaient pas un obstacle à la paix.
42:49 Voilà ce qu'était la position
42:51 actuellement officielle du gouvernement
42:53 israélien.
42:55 Quatre mois après les émeutes
42:57 dans les banlieues, je le rappelle,
42:59 2500 bâtiments publics,
43:01 800 blessés, des millions
43:03 d'euros de dégâts après la mort
43:05 de Nahel. Donc, les quartiers
43:07 périurbains également s'étaient enflammés.
43:09 La première ministre, donc,
43:11 à la Sorbonne, dans le Grand Amphithéâtre, va présenter
43:13 des mesures, nous dit-on, régaliennes
43:15 pour répondre
43:17 en présence de nombreux maires.
43:19 Ils seront les 500 maires les plus touchés.
43:21 Alors, ces mesures régaliennes
43:23 seront suivies d'une visite demain
43:25 à Champleau-les-Vignes.
43:27 Ce conseil
43:29 doit apporter des solutions, nous dit-on, aux problèmes
43:31 récurrents des quartiers prioritaires, tant sur le plan
43:33 de l'emploi, du logement, que de l'école
43:35 ou des discriminations. Très attendu
43:37 aussi, le plan d'horreur berger
43:39 qui a trait au soutien
43:41 à la parentalité, au rétablissement
43:43 de l'autorité parentale.
43:45 Est-ce qu'on peut
43:47 répondre en quatre mois
43:49 les uns les autres, comme ça,
43:51 à un dossier qui a enflammé le pays
43:53 au sens propre, comme au figuré ?
43:55 Qui veut commencer ?
43:57 Je me tourne vers la gauche.
43:59 - Alexis.
44:01 - En quatre mois, on ne peut pas répondre.
44:03 - On est en train de se dire, pardonnez-moi, en début de semaine,
44:05 c'est étonnant, on n'a encore rien vu venir.
44:07 - Oui, c'est normal, il y a le temps de la réflexion.
44:09 Je rappelle que Emmanuel Macron
44:11 avait aussi réuni tous les chefs
44:13 des différents partis à Saint-Denis,
44:15 il y a eu une deuxième rencontre
44:17 le 30 octobre qui est annulée
44:19 du fait de l'actualité internationale, enfin reportée.
44:21 Pour ce qui est du plan,
44:23 je ne sais pas quel est
44:25 le nom de ce plan, c'est le plan
44:27 improvisation, c'est le plan
44:29 SOS tout brûle,
44:31 je ne sais pas, le plan
44:33 apaisement, c'est sûr que là,
44:35 il y a beaucoup de questions en réalité, parce que
44:37 je ne vois pas ce que la puissance
44:39 publique va pouvoir faire. Ce qu'on a
44:41 vu pendant les émeutes, c'était d'abord
44:43 la réponse policière qui était nécessaire
44:45 et qui a été très forte,
44:47 avec des brigades spéciales quand même dans les rues de nos villes,
44:49 avec une force policière
44:51 inédite, mais après ça,
44:53 qu'est-ce que vous voulez faire
44:55 quand des gamins de 15,
44:57 16, 17 ans ont
44:59 déjà dans la tête une idéologie
45:01 qui fait que c'est
45:03 la France l'ennemi, qui fait que
45:05 de toute façon, regardez
45:07 le cas de ce terroriste qui a
45:09 tué Dominique Bernard,
45:11 il a été élevé dans la violence,
45:13 il a été élevé dans une
45:15 idéologie mortifère, qu'est-ce que vous
45:17 allez faire pour ce
45:19 sujet-là ? Parce que c'est un sujet de société.
45:21 Donc ça ne va pas
45:23 être question de faire encore un plan
45:25 avec beaucoup d'argent, des trucs, des associations.
45:27 Moi je suis
45:29 très inquiet parce que je ne vois pas de solution,
45:31 et je ne vois pas ce que peut faire la puissance publique
45:33 pour gérer
45:35 les prochaines émeutes, parce qu'il y en aura
45:37 d'autres malheureusement. - Alors,
45:39 je pense qu'effectivement il y a la gestion
45:41 des émeutes qui est un sujet. Le deuxième sujet,
45:43 ce sont les jeunes,
45:45 c'est fondamental. Et je me demande si
45:47 il ne faut pas faire dans la dentelle,
45:49 en l'occurrence, ou pas dans la dentelle, au contraire,
45:51 en tapant très fort. Mais,
45:53 l'autorité parentale, je crois
45:55 que c'est un vrai problème, on sait que
45:57 60% ou 70% des jeunes
45:59 leur père
46:01 est absent quand il y a des délinquants.
46:03 La mère est seule, et on voit
46:05 que c'est une culture en plus où les femmes n'ont pas
46:07 forcément une autorité suffisante.
46:09 Alors,
46:11 moi je ne sais pas, mais par exemple,
46:13 le ministre de l'Intérieur, et c'est très bien,
46:15 a dit qu'on allait virer
46:17 immédiatement les enfants
46:19 à partir de 11 ans
46:21 jusqu'à 17 ans dans les collèges
46:23 quand ils
46:25 proféraient des menaces,
46:27 quand ils ne respectaient pas la France, etc.
46:29 Ça a été fait. Qu'est-ce qu'on fait de ces
46:31 mômes ? Ils sont dans la rue ?
46:33 Excusez-moi, la première chose, la première réaction,
46:35 c'est qu'on les vire de l'école, d'abord
46:37 constitutionnellement, je ne suis pas sûre qu'on est
46:39 très simple, on les
46:41 met dans la rue, on fait quoi ?
46:43 Ils vont, si leur mère est là, bon, très bien,
46:45 mais je ne veux pas qu'on...
46:47 Je n'ai pas entendu, il y a certainement
46:49 une réponse, mais les enfants sont dans la rue,
46:51 il y en a viré je ne sais pas combien, il était content.
46:53 Je pense qu'il y a
46:55 un truc, il faut des maisons de redressement,
46:57 c'est tout. C'est-à-dire que, bah oui,
46:59 les maisons de redressement, ça s'appelait comme ça,
47:01 il y a des centres d'éducation,
47:03 il n'y en a pas assez,
47:05 aux Etats-Unis, c'est incroyable, parce que ça marche
47:07 bien, c'est des trucs militaires, on leur apprend,
47:09 c'est pas du tout, même pas forcément
47:11 punitif, mais il y a des
47:13 levées de drapeaux, il y a du sport,
47:15 il y a aux Etats-Unis,
47:17 c'est immense, les camps,
47:19 ce sont des camps d'éducation,
47:21 et je pense qu'il faut en multiplier
47:23 énormément. - Selon mon confrère du Parisien,
47:25 deux volets devraient être abordés, à savoir
47:27 le volet sécuritaire sur l'évolution du rôle
47:29 de la police, et donc plus globalement
47:31 aussi sur l'accompagnement des enfants,
47:33 avec la responsabilité
47:35 parentale et une possibilité d'augmenter
47:37 les sanctions pour le non-respect du
47:39 couvre-feu. Ça, c'est quelques idées qui fuitent.
47:41 - Oui, il y a aussi le renforcement des
47:43 services municipaux, etc. Mais ça, c'est
47:45 le rétablissement de l'ordre, c'est un sujet,
47:47 c'est un sujet, j'allais dire, immédiat,
47:49 conjoncturel, concret,
47:51 mais il y a toute la réflexion
47:53 sur l'après.
47:55 Moi, je suis,
47:57 j'ai fait des rénovations
47:59 à titre professionnel de quartier
48:01 dans le cadre de l'ANRU, etc.
48:03 J'ai bien vu ce qui s'y passait. Là où ça marche,
48:05 c'est quand vous changez la population.
48:07 Vous avez des
48:09 quartiers où il y a, j'allais dire,
48:11 100% de logements sociaux.
48:13 Ça marche pas. Là où ça marche,
48:15 il y a l'ANRU. - La mixité, oui, bien sûr.
48:17 - C'est de rétablir cette mixité. Alors ça,
48:19 c'est un travail énorme, à long terme,
48:21 mais il va falloir le faire. - Réfléquer ça.
48:23 - Si vous vous occupez uniquement
48:25 des boîtes aux lettres, de changer les boîtes aux lettres,
48:27 de faire un peu plus d'espace vert,
48:29 de faire de la rénovation thermique
48:31 et que vous laissez les mêmes populations,
48:33 vous aurez les mêmes résultats.
48:35 - Jean-François Copé a réussi à mot. - Oui, oui,
48:37 c'est ce que j'allais dire. Jean-François a été excellent là-dessus.
48:39 - Alors faut-il arriver à faire accepter ce mouvement ?
48:41 - Alors voilà, c'est ce que j'allais dire. Il y a eu beaucoup de réflexes,
48:43 il y a eu beaucoup de réflexes qui disaient,
48:45 de gens de droite comme de gauche,
48:47 qui disaient "non, non, on a fait le nécessaire,
48:49 voilà, les gens sont contents,
48:51 ils ont une qualité de vie supérieure, etc."
48:55 Non, ça ne suffit pas.
48:57 Ça ne suffit pas.
48:59 Tant qu'on n'aura pas fait ça, on n'y arrivera pas.
49:01 - Jean-Luc. - Quelques rappels historiques
49:03 sur la situation
49:05 de nos cités et des banlieues
49:07 des différentes villes, petites, moyennes et grandes.
49:11 Plan de Michel Rocard dans les années 80.
49:15 Demande de M. Macron à M. Borloo,
49:18 il y a quelques années,
49:20 de préparer un nouveau plan banlieue
49:23 et un nouveau plan sur la structuration.
49:26 Ces deux plans étaient fabriqués,
49:29 travaillés de manière assez complète.
49:33 Le problème, et ça ne surprendra personne,
49:35 est un problème des sommes extrêmement importantes
49:38 à mettre en jeu.
49:40 De mettre en place,
49:42 notamment, ce que disait Jérôme,
49:44 sur le fait que dans certains quartiers,
49:47 il y a 100% de pauvreté.
49:49 Donc, tout ça devient extrêmement cher
49:52 à remettre en place.
49:54 Alors, il existe une structure,
49:56 au niveau étatique,
49:57 qui s'appelle la protection judiciaire de la jeunesse,
50:00 qui essaye de faire du travail
50:02 par rapport au suivi des condamnations,
50:04 au suivi des jeunes qui ont été soit mis
50:07 en centre de détention pour jeunes,
50:10 soit mis en prison.
50:11 Mais ces structures,
50:13 comme d'ailleurs l'ensemble de la justice française,
50:15 manquent énormément de moyens.
50:17 Ça ne répondrait pas à tout,
50:18 puisque le sujet est tellement complexe,
50:20 tellement ancien,
50:21 tellement énorme, je le rappelle,
50:23 au niveau financier.
50:24 Mais remettre déjà,
50:27 je le dis souvent,
50:29 de la police de proximité,
50:31 reconnue,
50:32 connue par la population,
50:33 dans lequel les familles
50:35 qui sont en difficulté,
50:36 tu as raison Sophie,
50:38 tu as raison de dire que,
50:39 souvent, les papas sont partis,
50:42 et ce sont les mamans
50:43 qui sont obligées de gérer l'ensemble de situations,
50:46 souvent avec des familles,
50:47 avec plusieurs enfants.
50:49 Globalement,
50:50 remettre en place,
50:52 progressivement,
50:54 une diversité,
50:55 évidemment dans les quartiers,
50:56 mettre plus de moyens
50:57 pour la protection judiciaire de la jeunesse,
50:59 et remettre de la police de proximité,
51:01 et remettre des centres sociaux d'accueil,
51:04 de formation à la citoyenneté,
51:06 de formation à la République française.
51:09 Quand j'ai dit tout ça,
51:11 facile à dire,
51:12 dur à mettre en place.
51:13 Et puis les polices de proximité,
51:15 il y a quelque chose d'épouvantable,
51:16 je vois,
51:17 parce que je connais bien
51:18 le corps de la gendarmerie,
51:19 et on ne peut pas les reconnaître,
51:21 parce que tu disais,
51:22 à visage découvert,
51:23 et qu'on les reconnaisse.
51:24 Ce n'est pas possible,
51:25 ils se font agresser,
51:26 leurs familles se font agresser.
51:27 Non, mais,
51:28 Sophie, j'entends bien,
51:29 mais dans ces cas-là,
51:30 si, je sais,
51:31 je sais tout ça.
51:32 On connaît ça.
51:33 Mais pour autant,
51:34 on ne peut pas avoir
51:35 des brigades de CRS qui débarquent,
51:38 je connais ça sur Marseille,
51:39 une semaine, deux semaines,
51:41 qu'après ils disparaissent.
51:42 Ils ne sont plus là.
51:43 La population les voit arriver,
51:45 pendant une semaine,
51:46 15 jours,
51:47 il y a un peu de tranquillité,
51:48 et puis après, disparition.
51:49 Entre le plan Rocard,
51:50 et la demande d'Emmanuel Macron à Borloo,
51:53 il y a quand même eu le plan Borloo,
51:54 il y a eu la création de l'ANRU,
51:55 et c'est là que tout s'est fait.
51:57 Tu as raison, Gérôme.
51:58 Oui, en partie,
51:59 il ne faut pas l'oublier.
52:00 Et on en tire aujourd'hui
52:02 les conséquences de ce plan
52:04 qui a injecté des milliards d'euros
52:08 dans ces banlieues,
52:09 des milliards d'euros,
52:10 il faut que tout le monde le sache,
52:11 qu'on n'a pas, globalement,
52:13 à part quelques exceptions,
52:15 effectivement, en Beaux, etc.,
52:17 on n'a pas changé les populations.
52:19 Et tant qu'on ne fera pas ça,
52:20 on n'y arrivera pas.
52:21 On n'y arrivera pas.
52:22 Je le vois chez mes locataires
52:24 des logements sociaux,
52:26 depuis dix ans,
52:27 on a constaté un appauvrissement
52:29 de ces locataires,
52:30 un manque de ressources,
52:33 le fait que c'était tout à fait
52:35 les mêmes profils qui arrivaient
52:37 avec cette formidable loi d'allô
52:39 de M. Villepin
52:40 qui pourrit complètement les quartiers,
52:41 je suis désolé de le dire,
52:42 mais c'est comme ça.
52:43 - Est-ce que c'est cette loi ?
52:44 - La loi d'allô, c'est le droit au logement.
52:46 Le préfet vous dit
52:47 "vous prenez un tel, un tel, un tel, un tel
52:49 dans vos logements,
52:50 et puis vous n'avez pas à discuter",
52:51 c'est comme ça.
52:52 Et globalement,
52:53 ce sont des gens en grande pauvreté.
52:55 - Voilà, on referme ce débat,
52:57 tous les quatre.
52:58 Merci beaucoup, Jérôme, Sophie,
53:00 Jean-Luc, Alexis,
53:02 de ce débat ce matin.
53:04 On va se retrouver nous demain matin,
53:06 évidemment, à partir de 10h,
53:08 et juste après l'info de midi,
53:10 vous avez rendez-vous avec André Bercoff.
53:12 Belle journée, bon appétit, à demain !

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