Un grand entretien avec Philippe Pradal, c’est presque une transgression pour un homme tout en retenue. « Peut-être peut-on me reprocher une insuffisante visibilité, c’est ma nature », assume le député Horizons de la 3e circonscription des Alpes-Maritimes à l’issue de L’Interview à la une. L’émission de Nice-Matin en partenariat avec Radio Emotion, à voir ci-dessous. Bien que réservé, le Niçois a des choses à dire. Notamment pour défendre l’action de son mentor, Christian Estrosi. Mais aussi inciter à enterrer la hache de guerre avec Eric Ciotti.
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00:00 [Musique]
00:14 Bonjour à tous, bienvenue dans l'interview à la une, l'émission de la rédaction de Nice Matin en partenariat avec Radio Emotions.
00:20 Une émission que j'ai le plaisir de présenter avec Frédéric Morisse, le chef de l'édition Nice Métropole de Nice Matin. Bonjour Frédéric.
00:27 Bonjour Denis.
00:28 Notre invité aujourd'hui, Philippe Pradal, député d'Horizon des Alpes-Maritimes. Bonjour Philippe Pradal.
00:34 Bonjour Monsieur Caro, bonjour Monsieur Morisse.
00:36 Alors Philippe Pradal, il y a tout juste une semaine, la tempête Aline s'abattait sur les vallées. Où en sont les travaux qui ont été engagés depuis par la métropole ?
00:45 Alors avant de parler des travaux, si vous permettez, un mot pour les victimes, à nouveau, après la tempête Alex, qui ont revécu un traumatisme, qui ont revécu des dommages.
00:55 Et s'il faut se réjouir qu'il n'y ait pas de disparus, on doit quand même avoir une pensée particulière.
01:01 Et cette pensée, bien sûr, doit associer tous les secours qui sont intervenus, les fonctionnaires qui ont été sur le terrain très vite, très tôt,
01:09 et qui ont œuvré pour rétablir ce qui devait être rétabli le plus vite possible.
01:14 Aujourd'hui, les travaux ont été engagés de plusieurs façons. Il y a différents acteurs.
01:17 D'abord, il y a eu l'action de l'État, puisqu'il en a le pouvoir, et c'est le rôle du préfet dans le cas d'arrêter de réquisition pour mobiliser immédiatement des entreprises.
01:25 Mais dans le même temps, les collectivités, singulièrement la métropole, puisque le secteur de la Tinnée et de la Vésubie ont été particulièrement touchés à l'occasion de cet événement climatique exceptionnel.
01:35 Il y a eu la mise en œuvre des marchés que nous avions à disposition de façon à rétablir les rares équipements qui avaient été endommagés,
01:43 et notamment le point de vigilance particulier qui était l'accès à la commune de Venançon a été rétabli dès mercredi.
01:50 Certains ouvrages qui avaient été reconstruits ou réparés à la suite de la tempête Alex n'ont pas tenu.
01:58 On a vu ce week-end la colère des habitants, notamment de Saint-Martin-Vésubie. Est-ce que vous la comprenez ?
02:04 Et est-ce que tout a été fait dans l'ordre et comme il fallait au niveau des travaux ?
02:11 La colère est complètement compréhensible et pour une large part elle est partagée.
02:17 C'est tout à fait compréhensible, j'ai conduit une mission d'information avec Alexandra Masson sur la tempête Alex
02:25 et déjà on entendait cette colère il y a quelques mois sur le fait de dire comment se fait-il que ce ne soit pas fini.
02:32 Plusieurs explications. D'abord il y avait des ouvrages techniques complexes à reconstruire.
02:37 Pour cela il est vrai qu'il faut passer par des temps d'études et la volonté clairement affirmée par la métropole
02:43 était de construire des équipements définitifs résilients.
02:47 Pour cela, ne serait-ce que le reprofilage des berges ou un certain nombre d'études techniques préalables
02:52 faisaient que les chantiers ne pouvaient pas avancer aussi vite qu'on le souhaitait.
02:56 Avant d'arriver à des ouvrages définitifs, il fallait en passer par des ouvrages provisoires et c'est ce qui a posé problème ?
03:01 Absolument. D'ailleurs là où nous avons eu les données techniques nous permettant de faire des ouvrages définitifs,
03:06 partout ils ont tenu. C'est bien la preuve que la méthode de construction résiliente fonctionne mais qu'elle prend du temps.
03:13 Et c'est pour cela que le débat s'est ouvert et Christophe Béchut, le ministre de la transition écologique qui est venu nous rendre visite,
03:20 l'a bien entendu, qui est de dire que ce qu'on appelle les dispositifs d'urgence doivent probablement à la fois changer de nom
03:26 et changer de braquet, si vous permettez cette expression.
03:29 Changer de nom parce que la reconstruction ce n'est pas que de l'urgence et changer de braquet parce qu'il y a des sujets
03:35 dans lesquels il faut plus de temps pour s'assurer qu'on va bien faire de la reconstruction résiliente parce qu'on voit le renouvellement
03:41 de ces événements est de plus en plus fréquent et quand on voit ce qui s'est passé typiquement sur le Boréon dont il a été beaucoup question,
03:48 des arbres qui avaient tenu après la tempête Alex sont aujourd'hui au sol, des pylônes électriques qui n'avaient pas été affectés par la tempête Alex
03:55 sont tombés dans le cadre de la tempête Aline.
03:58 Sur les retards, est-ce qu'il n'y a pas d'autres facteurs, notamment cette enquête judiciaire en cours, le problème de financement aussi,
04:06 on dit que la métropole n'a plus l'argent pour mener ses travaux, est-ce que ça aussi ça explique les retards dans la reconstruction structurelle ?
04:13 Problème de financement, clairement non. Clairement non, si des marchés ont pu connaître un certain délai, c'est plutôt en raison des enquêtes administratives
04:22 puis judiciaires qui ont été déligentées à l'initiative de la métropole parce que nous avions un doute sur un certain nombre de points,
04:28 Christian Estrosi l'avait signalé au procureur de la République dans le cadre d'une procédure dite de l'article 40 et il fallait laisser le temps aux enquêteurs
04:35 de procéder à leur constatation. Mais ça a été une interruption de quelques semaines et dès que nous avons pu reprendre avec l'autorisation de la justice,
04:42 parce qu'il s'agit d'argent public, nous l'avons fait. Aujourd'hui, je crois que les ouvrages qui ont été affectés ont plus été affectés pour les raisons
04:50 que j'ai pu vous indiquer préalablement, c'est-à-dire le fait que nous ne disposions pas forcément des études définitives nous permettant de construire des ouvrages
04:57 parfaitement résilients, plus que par ces phénomènes. Et en tout cas pour le financement, je peux vous rassurer, il n'y a eu aucune difficulté de financement
05:04 pour les travaux qui devaient être réalisés à la suite de la tempête Alex et donc qui seront réalisés à la suite de la tempête Aline.
05:11 Le département a annoncé jeudi le déblocage d'une aide exceptionnelle de 15 millions d'euros, c'est une bonne nouvelle ?
05:17 C'est une bonne nouvelle et d'ailleurs c'était à la fois le sens des discours, une fois qu'on les dépouillait de l'émotion légitime qui a pu s'exprimer.
05:28 Tous les acteurs, lorsque nous nous sommes rendus à Saint-Martin-Vésubie en compagnie du ministre, ont dit que le temps était à l'union sacrée,
05:35 mais pas un temps court comme on le connaît parfois en France où le lendemain d'une catastrophe tout le monde est d'accord et le surlendemain on commence à...
05:42 Cette union sacrée, est-ce qu'elle est possible ? On connaît les conflits, les difficultés entre Éric Ciotti et Christian Estrosi,
05:49 on a du mal à imaginer que tout le monde va travailler main dans la main, ça n'a pas été le cas ces derniers temps.
05:54 Il y a des sujets sur lesquels c'est tout à fait possible, je dirais très simplement que nous le devons à la population qui a subi ce qu'elle a subi
06:01 et je trouve que la façon dont le journal Nice-Matin relate les propos de Charles Anginési et d'Éric Ciotti suite à l'annonce de l'aide mise en place par le département
06:10 démontre un équilibre beaucoup plus grand, une modération beaucoup plus forte que ce qui avait été observé dans les toutes premières déclarations,
06:16 peut-être marquées par une émotion que parfois en tant que politique il faut savoir contenir.
06:22 Et ça va être la tonalité aussi chez vous, c'est-à-dire que vous allez mesurer aussi vos expressions dans le but d'être purement constructif désormais ?
06:28 Parce qu'on a entendu aussi des protagonistes de la métropole avoir des déclarations qu'on pouvait considérer comme polémistes.
06:37 Ce n'est pas la lecture que j'en fais, en tout cas j'essaye à titre personnel de toujours garder une expression équilibrée, je le redis,
06:43 parce que nous le devons aux victimes, quelles qu'elles soient, et dans ces affaires-là la population n'attend pas que des combats de coqs se livrent autour et sur les débris.
06:53 On est d'accord. Dans un autre registre d'actualité, la Ligue des droits de l'homme accuse la ville de Nice d'être hémiplégique dans sa réaction aux événements qui frappent le Moyen-Orient aujourd'hui.
07:02 Que lui répondez-vous ?
07:04 Moi je ne réponds pas à la Ligue des droits de l'homme, je réponds à une situation qui est qu'Israël et le peuple juif ont subi une attaque par le Hamas d'une violence abominable.
07:20 Un acte terroriste avec les moyens d'une armée en guerre monstrueux.
07:26 Et on ne peut pas, parce que nous savons ce que nous avons vécu en Europe, il y a à peine quelques dizaines d'années, considérer qu'il s'agit d'un épisode de l'histoire et qu'il faut passer à autre chose.
07:39 Donc il s'est passé quelque chose de gravissime qui a touché Israël, mais je le redis, qui a touché le peuple juif et qui ne peut rester sans réponse.
07:48 Quelle doit être la réponse ?
07:50 Le droit à la sécurité d'Israël est un droit absolu. Ce droit Israël a bien sûr tous les moyens de le faire respecter.
08:00 Israël aujourd'hui conduit des actions militaires en respectant le droit qui doit être engagé dans ces matières-là contre le Hamas.
08:10 C'est le Hamas qui a attaqué Israël, ce n'est pas l'intégralité des peuples de la région, ce n'est pas l'intégralité du peuple palestinien.
08:17 Le bombardement ne s'arrête certainement pas seulement aux combattants du Hamas et l'intervention armée terrestre qu'on attend, on imagine que ça peut faire d'autres victimes.
08:28 On voit bien quand même qu'il y a des victimes palestiniennes qui ne sont de toute évidence pas des combattants du Hamas.
08:34 Qui est responsable de cette situation ? Le Hamas. Qui savait ce qui se passerait ? Le Hamas.
08:43 Et qui sont les otages aujourd'hui ? La question des otages est extrêmement importante. Il y a bien sûr ces otages et c'est abominable d'avoir pris des personnes âgées, malades, des enfants en otage.
08:53 Cela démontre à quel point le Hamas est dans une démarche abominable. Mais aussi, qui aujourd'hui est otage du Hamas ? La population palestinienne de Gaza.
09:03 Puisqu'en fait les boucliers humains ce sont bien sûr les israéliens et les binationaux qui ont été pris en otage.
09:10 Mais aussi la population civile de Gaza qui n'est pas forcément en soutien du Hamas mais qui est utilisée par le Hamas avec des images abominables.
09:19 Il y a une vraie responsabilité majeure du Hamas dans cette affaire. Il faut faire de l'humanitaire dans cette affaire.
09:25 Mais il ne faut pas le faire de façon naïve. Et c'est pour cela que pour revenir sur votre question, parce que je vais quand même y répondre, il n'y a pas d'hémiplégie.
09:32 Il y a une situation qu'il faut traiter, c'est que le Hamas livre une guerre abominable parce qu'il veut la destruction d'Israël.
09:38 Et au-delà de la destruction d'Israël, il veut la destruction du peuple juif. Et ça, ce n'est pas acceptable.
09:43 Est-ce que vous êtes d'accord avec le maire de Nice qui parle d'une cinquième colonne islamiste ? Il en parle, ce n'est pas nouveau en France.
09:49 Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ? Qu'est-ce que ça signifie selon vous ?
09:52 Oui, je suis d'accord avec cette expression qui est une expression ancienne de la part de Christiane Strosian. Elle n'est pas née des derniers événements.
09:59 Ça signifie quoi ? Ça signifie qu'aujourd'hui, nous avons dans notre pays des étrangers, mais aussi parfois des Français,
10:06 des étrangers en situation régulière ou irrégulière, qui portent une idéologie qui est opposée à nos principes républicains, démocratiques,
10:14 et qui veulent notre destruction et qui nous ont déclenché une guerre. Ils sont en guerre avec nous, et c'est pour cela qu'il faut se doter des moyens
10:23 de conduire cette guerre et là aussi de ne pas faire d'angélisme, de naïveté, parce qu'eux n'en feront pas.
10:29 Est-ce que le risque terroriste, dont on parle beaucoup depuis les attaques terroristes du Hamas du 7 octobre, est-ce qu'il est plus fort à Nice et sur la côte d'Azur qu'ailleurs en France, à votre connaissance ?
10:42 Alors, je n'ai pas d'élément qui me permettrait de l'affirmer. L'observation que je fais, c'est qu'en règle générale, les grandes villes et les grandes métropoles sont plus exposées.
10:52 Cela dit, on le voit malheureusement avec l'assassinat de Dominique Bernard, aujourd'hui ce n'est pas réservé à Paris, Lyon, Nice, Marseille, d'avoir ce genre d'événements.
11:02 Cela peut arriver absolument partout. Et c'est dans cela que l'expression cinquième colonne, même si elle a sa charge forte, exprimée par Christian Estrosi, est très juste.
11:14 C'est un sujet effectivement que nous devons traiter sur l'ensemble du territoire parce qu'il y a des gens radicalisés.
11:21 Ces gens radicalisés, avec très peu de moyens, peuvent aujourd'hui conduire des actions qui ont un double but.
11:27 Bien sûr faire mal, et il faut avoir une pensée pour toutes les arrajoises et tous les arrajois et tous les gens qui connaissaient Dominique Bernard et qui l'appréciaient,
11:34 tous ses élèves, la communauté éducative dans laquelle il œuvrait, mais au-delà, la peur générale que cela produit, le trouble qui a été créé, l'angoisse qui a été créée dans les établissements scolaires.
11:43 Pour les enfants d'abord, puis pour les enseignants et pour les parents.
11:48 Donc on voit bien quel est l'objet du terrorisme. Et cette cinquième colonne doit être combattue, faute de quoi nous abdiquerons nos principes démocratiques et républicains et ils auront gagné.
11:58 La cinquième colonne, c'est ceux qui choisissent de s'y inscrire. Ce n'est pas tous les étrangers, tous les musulmans de France.
12:05 Très exactement ce que j'ai dit. Il y a des personnes. Bien sûr que ce n'est pas toute la communauté musulmane qui est radicalisée.
12:13 Et la pratique religieuse n'est pas un phénomène de radicalisation. Et pour cela, il faut avoir un dialogue en responsabilité, comme nous l'avons avec les autres ministres de culte,
12:23 que ce soit des religions chrétiennes, que ce soit bien sûr avec la religion juive, d'arriver à conduire une présence dans la République de la pratique d'une religion qui condamne toute radicalisation
12:34 et qui exclut toute radicalisation.
12:37 Sur un autre sujet, Elisabeth Born a annoncé jeudi une série de mesures consécutives aux émeutes de cet été. Est-ce que ces mesures vont dans le bon sens ?
12:45 Elles vont dans le bon sens. Ce qui a été marquant avec les émeutes de cet été, c'est plusieurs éléments. Le premier, et je commencerai par cela en rendant hommage aux forces de l'ordre,
12:55 la force de la réaction immédiate qui a probablement évité que nous vivions une série d'événements consécutifs. Ensuite, la très grande jeunesse de beaucoup de participants à ces émeutes.
13:10 Puis, dans certains endroits, il faut leur rendre hommage l'engagement des parents qui sont allés les chercher, si vous me passez l'impression, par le col ou par les oreilles pour les ramener à la maison.
13:20 Donc, il faut avoir tout cela en tête par rapport à ces émeutes qui ont causé des destructions extrêmement graves sur des équipements très souvent symboliques.
13:28 Écoles, bibliothèques, centres sociaux, l'agression au domicile du maire de la Hélé-Rose, parfaitement inacceptable et qui démontre à quel point aujourd'hui les maires et les élus locaux sont souvent en première ligne,
13:40 y compris sur des sujets de sécurité. Et donc, tous ces éléments-là font qu'il y a une réaction qui doit être faite.
13:46 La réaction matérielle a été faite très vite avec des aides à la reconstruction. Et au-delà de ça, il faut aujourd'hui renforcer l'arsenal de réponses par rapport, comme je le disais,
13:56 à aujourd'hui des publics très jeunes qui peuvent participer à ces éléments-là et des parents qui peuvent se trouver parfois démunis et insuffisamment aidés par les mesures judiciaires.
14:05 Alors, justement, les sanctions allant contre des mineurs vont être renforcées. Est-ce qu'elles pourront être réellement appliquées ?
14:13 Oui, oui. On a bien vu que la réponse judiciaire à la suite de ces émeutes a été rapide et ferme. Et ça, pour cela, donner des moyens à la justice, c'est important.
14:24 Moi, j'ai été très séduit par la proposition d'Éric Dupond-Moretti de prévoir la possibilité pour des jeunes qui ont déjà fait l'objet d'une condamnation pénale.
14:32 Et quand on sait que des événements de ce type vont arriver, qu'on les place auprès d'éducateurs la nuit. Dire que non seulement il y a un couvre-feu,
14:39 mais que ce couvre-feu est une effectivité pour un certain nombre de mineurs qui ont déjà été, qui ont déjà commis des actes de délinquance et dont on peut penser qu'ils pourraient être tentés.
14:48 Donc, dans ce cas-là, ce serait une sanction qui serait prononcée par le juge, donc sous le contrôle du juge, en présence d'avocats, des parents.
14:54 On dirait, écoutez, ce soir, comme on le fait pour des interdits de stade, ce soir, vous serez avec des éducateurs et vous ferez autre chose que d'aller casser des vitrines ou mettre le feu à une école.
15:03 Alors sur un autre sujet, un mot sur la crise du logement. On a évoqué dans les colonnes de Nice matin l'histoire de ce propriétaire niçois qui a décidé de squatter son propre logement pour faire face au loyer impayé.
15:15 Est-ce qu'il a raison ? Et est-ce qu'il faut faire évoluer la loi ?
15:18 C'est difficile pour un député de dire que quelqu'un qui ne respecte pas la loi a raison. Vous dire que je le comprends, oui.
15:27 Oui, parce que bien souvent, des propriétaires, face à des squatteurs qui sont des délinquants, n'ont pas d'autre choix que de commettre des actes eux-mêmes qui ne sont pas logiques.
15:40 Et la loi a été modifiée à plusieurs reprises. J'ai eu l'occasion de travailler avec Guillaume Casbarian sur une évolution de la loi qui, parmi d'autres choses,
15:46 et ça faisait partie des propositions également que Dominique Estrosi-Sassone avait portées au Sénat, qui est de dire est-ce que c'est normal qu'un squatteur soit moins sanctionné qu'un propriétaire qui récupère son logement ?
15:54 Une vraie question.
15:55 Désormais, ce n'est plus le cas. Mais ça, il fallait que la loi le dise. Est-ce que la loi doit être renforcée ? Je pense qu'aujourd'hui, elle est suffisamment forte.
16:04 Mais en revanche, ce qu'on n'arrive pas toujours à obtenir, c'est l'intervention extrêmement rapide de décisions de justice et des forces de l'ordre pour procéder à la cessation du trouble
16:14 que représente le fait pour un propriétaire qui acquitte des charges, qui acquitte des droits, de se voir privé de l'usage de son bien et dénuisant ce que cela cause.
16:23 Parce qu'un squatteur, ce n'est pas uniquement un propriétaire qui ne perçoit pas son loyer. Ce sont des gens qui, en général, se livrent à des trafics, souvent, provoquent des nuisances dans le voisinage.
16:34 Et bien souvent, avant même le propriétaire squatter qui peut ne pas être immédiatement au courant, c'est le voisinage qui saisit le maire en lui disant il y a un problème à tel endroit.
16:42 Le problème du squatte ne doit pas occulter la crise du logement. Je suis souvent gêné de voir que des squatteurs utilisent la crise du logement pour justifier leurs actes qui sont illégaux.
16:56 Il y a une crise du logement en France. Crise de l'offre, crise de la construction, crise de l'accès au crédit. Ces points-là doivent être traités parce que, dans notre puissance qu'est la France, il n'est pas acceptable que les difficultés de logement soient aussi importantes.
17:11 Sur l'actualité parlementaire, le projet de loi pour le plein emploi est examiné en ce moment. On voit, on a vu cette semaine, que le chômage repart à la hausse après 3 ans de baisse consécutive.
17:24 Est-ce que cet objectif de plein emploi est atteignable ?
17:27 Bien sûr qu'il est atteignable. Des régions de France l'ont atteint. Je pense notamment à l'Ouest et en grande partie dans la région Grand Est et les départements alsaciens.
17:36 Il est atteignable. Il est atteignable avec des ajustements. Il est vrai qu'on ne peut pas se satisfaire d'une situation où nous rencontrons des gens qui disent « je cherche du travail » et où nous rencontrons des employeurs qui disent « je ne trouve pas de salarié ».
17:48 Donc on voit bien qu'il y a un problème ancien, mais d'adéquation de l'offre et de qualité des offres d'emploi et de compréhension de la qualité des offres d'emploi pour que les gens aillent y candidater.
18:00 Donc aujourd'hui je pense que le plein emploi est à notre portée. C'est aussi le moyen de régler un certain nombre de difficultés, notamment d'équilibre financier de nos régimes sociaux, le régime bien sûr de sécurité sociale, mais également améliorer le fonctionnement du système de retraite.
18:17 Donc à ce niveau-là, le plein emploi est bien sûr accessible. Il y aura de gros efforts de formation à faire. Il y aura des évolutions à faire et Mme la Première ministre l'a indiqué très clairement pour qu'on arrête de dire qu'il y a des conventions collectives qui permettent de payer en dessous du SMIC.
18:34 En revanche, le signal envoyé par une profession qui dit « le salaire le plus bas chez moi est inférieur au SMIC, mais vous serez quand même payé au SMIC » n'est pas satisfaisant.
18:42 Donc il y a des ajustements à faire. Moi je trouve qu'il y a une profession qui est assez exemplaire sur ce point, c'est la restauration.
18:47 La restauration a fait des efforts considérables pour se rendre plus attractif, pour améliorer des situations qui pour une part n'étaient pas satisfaisantes.
18:55 Et aujourd'hui on voit que cela commence à porter ses fruits. On voit retourner des gens vers la restauration qui était jusque-là un métier où les gens y allaient soit par passion, beaucoup, soit un peu parce qu'ils n'en avaient pas le choix.
19:07 Aujourd'hui, rechoisir ce métier est bien et je voudrais saluer l'effort qui a été fait par les organisations syndicales, tant patronales que syndicales, pour améliorer par la négociation les conditions d'emploi dans la restauration.
19:17 Un mot sur le projet de loi immigration. On voit que le fameux article 3 sur les métiers en tension a du plomb dans l'aile.
19:24 Les Républicains font pression fortement pour qu'il soit supprimé. Est-ce que ce projet de loi immigration ne risque pas d'être vidé de sa substance ?
19:32 Non, parce qu'il comprend de toute façon bien d'autres dispositions que l'article 3. Il y a une focalisation aujourd'hui sur cet article qui est probablement beaucoup moins novateur que certains cherchent à le faire croire.
19:45 Mais le vrai corps de la proposition qui est construite par Gérald Darmanin et dont il a beaucoup débattu avec les parlementaires en amont, sénateurs et députés, c'est d'abord simplifier notre droit.
19:58 Simplifier les possibilités de recours et renforcer l'arsenal de sanctions, notamment à l'égard de ceux, et nous y revenons, qui nous ont déclaré la guerre.
20:08 Et le rétablissement qu'on qualifie rapidement de la double peine, c'est-à-dire la possibilité de constater qu'un étranger qui a été condamné, qui a purgé une peine de prison en France, n'a pas vocation à rester sur le territoire français parce qu'il nous a démontré qu'il ne nous aimait pas beaucoup,
20:23 eh bien, ça fait partie des avancées très importantes. Alors bien sûr, il y a l'article 3 qui prévoit la possibilité de régulariser un certain nombre de personnes sous condition, et le débat parlementaire permettra de l'affiner.
20:35 Vous êtes favorable à cet article 3 ?
20:37 Oui. Je pense qu'il faut l'encadrer, en encadrer l'usage. Mais je suis favorable. Pourquoi ? Parce que de qui parle-t-on ? Je crois qu'à un moment donné, il faut peut-être moins parler de généralité que de cas très précis.
20:47 Eh bien, on va parler d'une personne qui est rentrée en France souvent de façon régulière, qui travaille, qui a pu avoir des enfants, qui s'occupe de ses enfants, qui conduit dans des situations parfois difficiles sa vie en France, et qui, à un moment donné, pourrait se retrouver expulsable,
21:06 souvent d'ailleurs parce que la préfecture a pu, par manque de temps ou de moyens, prendre trop de temps pour lui répondre, etc. Donc l'idée, c'est de lui donner un visa temporaire, une autorisation de séjour sur le territoire français d'un an, pour bien vérifier que tout continue à bien fonctionner.
21:22 Mais alors ça veut dire que les Républicains délirent quand ils parlent d'un appel d'air possible avec cet article ?
21:25 Non. Je pense qu'il y a une incompréhension de leur part, ou plutôt une extrapolation d'un article 3 à contenu bien plus large que sa rédaction actuelle. Et puis il leur appartient.
21:35 Et d'ailleurs, dans les dialogues qu'il y a actuellement, qui vont avoir lieu dans l'hémicycle au Sénat et puis à l'Assemblée, sur le sujet, on voit quand même que par ses déclarations, Mme Borne et Gérald Darmanin prouvent qu'ils sont très ouverts sur la question du contenu de cet article 3.
21:51 D'ailleurs, vous savez s'il va être maintenu ou pas, vous ? Vous êtes dans la confidence ?
21:55 Non, je ne suis pas dans la confidence, parce que je ne suis pas sûr qu'il y ait une confidence valable là-dessus, étant donné que les conversations que j'ai pu avoir notamment avec le conseiller de Mme la Première ministre laissent la place au débat parlementaire sur ce sujet.
22:06 Alors, parlons du débat parlementaire. Vous n'êtes pas de ces députés qui focalisent sur un sujet. On n'a pas à repérer un sujet sur lequel vous travaillez au détriment des autres. De quoi êtes-vous le plus fier depuis 16 mois que vous siégez à l'Assemblée nationale ?
22:21 Je suis très fier du travail accompli, parce qu'au-delà du sentiment que l'Assemblée nationale peut parfois donner, d'une forme de chahut pour dire les choses de façon élégante...
22:33 Ce qui n'est pas votre genre.
22:34 Ce qui n'est pas tout à fait ma tasse de thé. De nombreux textes importants ont été adoptés, des majorités se sont créées, et finalement nous arrivons à faire sortir des textes importants.
22:46 La fierté, elle est sur ça. Effectivement, vous l'avez noté, je ne me suis pas emparé d'un ou deux sujets en particulier, parce que je pense que quand on est néo-député, il faut apprendre.
22:55 Et que je considère que ça fait partie de l'apprentissage de s'intéresser à tout. Je ne m'interdis pas de m'intéresser plus particulièrement à certains sujets ou de chercher à les faire avancer peut-être plus tard.
23:06 Je suis ravi de cette première année où j'ai vu l'Assemblée travailler et je l'ai vu réussir à faire émerger des textes importants qui, je pense, ont contribué à créer les conditions pour que la France se remette vraiment sur la voie du succès et du progrès.
23:19 Au-delà de l'Assemblée nationale, qu'est-ce qui distingue Horizon, votre parti, que dirige Édouard Philippe, des Républicains ?
23:30 On vient souvent du même endroit et on a souvent la même histoire. Et une histoire dont nous sommes fiers. Et nous, et eux.
23:40 Maintenant, il y a eu des choix qui ont été faits. La conviction d'Édouard Philippe, Premier ministre d'Emmanuel Macron, puis soutien fort d'Emmanuel Macron à l'occasion de...
23:51 lorsque Emmanuel Macron a abrié son deuxième mandat, c'est de dire qu'à notre sens, il n'y avait pas d'autre choix possible si on voulait éviter que les extrémistes ne prennent le contrôle de notre pays et provoquent la destruction et la casse de ce qui fait l'essentiel de notre modèle.
24:09 Voilà, je crois, ce qui fait la différence fondamentale. Sur beaucoup de sujets, lorsque nous nous parlons et en dehors des postures, il y a des vrais points d'accord.
24:18 Et je vais employer un terme que moi je trouve extrêmement séduisant. Quand nous nous croisons, quand nous parlons avec nos collègues LR, notamment l'Assemblée nationale, la plupart d'entre eux,
24:27 il y a assez vite un terme qui nous vient sur les lèvres, c'est le terme de « cousinade ». On a le sentiment que nous sommes la même famille et qu'aujourd'hui, nous sommes peut-être un petit peu éloignés sur certains sujets, pas si nombreux que ça,
24:40 mais qu'in fine, nous avons vocation à nous retrouver, pas forcément de façon permanente, mais de façon durable et sur les sujets fondamentaux.
24:48 Et quoi, c'est la différence entre le RPR et l'UDF autrefois ?
24:51 Non, parce que je crois que nous sommes plutôt, nous, issus du corpus RPR, vraiment. Et au sein de LR, il y a des gens qui sont issus d'une famille qui n'était pas la famille Gaulliste au début.
25:03 Donc non, je dirais plutôt, ça me ferait peut-être plus penser à, mais là, ça va faire une référence historique un peu ancienne, au parti radical, qui à un moment donné a connu une division entre le parti radical de gauche et le parti radical valoisien.
25:15 Mais ça restait des radicaux et c'était pour eux un élément très important de point commun. Et in fine, lorsqu'on se parle sérieusement, loin des caméras, les points d'accord prennent beaucoup moins de temps à être débattus et sont beaucoup plus nombreux que les points de désaccord.
25:28 Alors tout ça, on comprend bien que c'est la droite. Quand on voit des candidatures possibles comme celle d'Edouard Philippe, de Gérald Darmanin, de Laurent Wauquiez pour 2026, on dit comment faut-il que la droite d'abord arrive à une candidature unique pour éviter que Marine Le Pen ne soit élue en 2026 ? Et comment faire ?
25:46 Alors, vous posez d'abord une question très importante. Je ne suis pas sûr que ce soit le camp de la droite. Cela va plus loin. Et lorsque nous parlons avec nos collègues députés de Renaissance, la personnalité d'Edouard Philippe leur convient aussi très bien, même si leur histoire politique n'est pas celle que j'ai décrite pour la plupart des députés au horizon.
26:03 Ce qui est certain, c'est que le camp modéré prendrait un risque énorme, et moi je ferais tout pour le combattre, à ne pas présenter un candidat unique ou une candidate unique parce que ce serait l'assurance, à mon avis, de voir les extrêmes renforcés. De plus, ce serait le risque de ne pas être présent au deuxième tour.
26:24 Laurent Wauquiez, c'est le camp modéré ?
26:26 Il appartient à Laurent Wauquiez de définir son programme. Aujourd'hui, je serais un peu en peine de vous dire quel est exactement le programme présidentiel de Laurent Wauquiez, mais je pense que Laurent Wauquiez est dans l'arc républicain, pour employer l'expression qu'emploie Elisabeth Borne, et a vocation par son programme à trouver les points d'accord.
26:43 Je pense que nous sommes au stade aujourd'hui où il est peut-être important pour le camp modéré de faire émerger les points d'accord que de chercher à tout prix à faire émerger les points de désaccord. Ils viendront assez tôt et ils seront suffisamment compliqués à résoudre pour ne pas chercher à les mettre en exergue aujourd'hui.
26:57 Alors Philippe Pradal, on va parler de Nice. Vous avez été maire de Nice pendant presque un an, du 1er juin 2016 au 15 mai 2017. Un niçois rencontré par Tristan Gasparro de Radio Emotions s'en souvient, on l'écoute.
27:10 Bonjour M. Pradal, je m'appelle Christophe, je suis ravi de pouvoir vous parler. J'ai une question à vous poser. J'aimerais savoir qu'est-ce que vous tirez de votre expérience de maire de la ville de Nice ?
27:21 Alors c'est une question difficile puisque vous avez rappelé les dates au cours desquelles j'ai assumé grâce à la confiance de Christian Estrosi et de mes collègues du conseil municipal la fonction de maire de Nice un mois et demi d'apprentissage et l'attentat du 14 juillet.
27:36 Ce qui m'a marqué en tant que maire de Nice, c'est seulement ça. Qu'est-ce que j'en ai retiré ? Je ne suis pas aujourd'hui capable de vous le dire. Ce que j'ai essayé de faire, ça je suis capable de vous le dire, c'est d'être aux côtés de ceux qui en avaient besoin.
27:56 Et la fierté, si je dois en avoir une, en tant que maire de Nice, c'est que la ville n'est pas craquée.
28:04 Vous étiez auparavant adjoint au maire délégué aux finances. Est-ce que vous vous sentez d'une manière ou d'une autre comptable de l'état des finances aujourd'hui ?
28:13 Ce n'est pas d'une manière ou d'une autre, c'est complètement. J'ai été adjoint aux finances, vous l'avez rappelé, et donc les décisions qui ont été prises, nous les avons prises ensemble.
28:25 J'ai apporté mes conseils, mes avis, et ce n'est même pas le sujet d'assumer. La majorité du conseil municipal a pris les décisions et chacun d'entre nous doit en être fier.
28:37 Même si on dit qu'elles sont dans un piteux état aujourd'hui ces finances ?
28:40 Écoutez, nous avons un rapport de la Chambre régionale des comptes qui va tomber bientôt sur le sujet, qui établira ce qui doit être établi.
28:47 Ce qui est certain, c'est que là aussi on va parler aujourd'hui des finances de la ville en 2023, en 2024, probablement d'ailleurs en 2025 et 2026.
28:56 On va vite oublier que nous avons vécu une crise sanitaire extrêmement importante et que cette crise sanitaire a été gérée à Nice par la volonté de Christian Estrosi de façon très différente dans notre ville.
29:07 Il y avait une très forte implication aux côtés de la population, tant en distribuant des masques, en allant chercher, alors que l'État nous disait que c'était très difficile,
29:15 des équipements que nous avons distribués à nos hôpitaux et au CHU singulièrement.
29:20 Et nous avons aidé les entreprises de ce territoire pour qu'elles puissent passer cette crise sans précédent.
29:26 Puis nous avons vécu, surtout au niveau de la métropole, la tempête Alex. Donc tous ces éléments ont eu des incidences sur les budgets.
29:32 Et nous avons voulu continuer à changer la ville parce que nous avons fait l'analyse et la volonté de Christian Estrosi a été très claire sur ce point.
29:40 Nous avons fait l'analyse que si nous nous replions sur nous-mêmes, nous prenions un risque énorme de résilience de la ville.
29:48 Donc nous avons continué à investir. Et les résultats de la saison touristique, toute la vie économique n'est pas le tourisme.
29:54 Mais les résultats de la saison touristique prouvent que les choix qui ont été faits sont les bons.
29:59 Et c'est ce qui crée le carburant à mettre dans le moteur de la dynamique de la ville.
30:04 Anthony Boré se fait un point d'honneur aujourd'hui, expulsé les familles de délinquants des logements sociaux de Côte d'Azur Habitat.
30:11 Vous étiez président avant lui. Pourquoi ne le faisiez-vous pas ?
30:14 On le faisait. Et d'ailleurs, ce n'est pas moi qui ai commencé puisque c'est Dominique Estrosi-Sassone qui avait commencé à l'heure présidente de Côte d'Azur Habitat à lancer ses procédures.
30:26 Et effectivement, il y a une forme de continuité, mais il y a une accentuation et elle est souhaitable.
30:31 Et elle est souhaitable parce qu'effectivement, ce que nous dit la population, mais ce n'est pas uniquement parce que la population nous le dit,
30:37 c'est que c'est parfois une, deux familles dans un bloc d'immeubles qui crée la difficulté.
30:43 Donc il faut traiter ce sujet-là et remettre de la paix et apporter aux gens qui habitent dans les logements sociaux la tranquillité à laquelle ils ont droit, comme tous les autres habitants de la ville.
30:53 Parlent de logements sociaux, la politique menée par la municipalité au Moulins, c'est un échec quand on voit aujourd'hui la délinquance et les fusillades qui peuvent s'y produire.
31:03 Quand on sait les dizaines, voire les centaines de millions d'euros qui ont été déversés sur les Moulins, est-ce que c'est un échec ?
31:10 Que la situation au Moulins ne soit pas satisfaisante, c'est très clair.
31:17 Que cela doive justifier le fait qu'il aurait mieux valu ne rien faire, certainement pas.
31:24 Parce que pour qui les montants de la rénovation urbaine ont-ils été engagés ?
31:29 Ils n'ont pas été engagés pour faciliter le travail des dealers.
31:32 Ils ont été engagés pour améliorer les conditions de vie de l'immense majorité de la population qui en avait besoin.
31:38 Après, il y a un combat contre le trafic de stupéfiants dans un certain nombre de quartiers, et le quartier des Moulins en fait partie.
31:44 C'est un combat qui doit être conduit avec les moyens principalement de l'État,
31:49 et aux côtés des moyens de l'État, avec ce que peuvent faire les collectivités, et la rénovation urbaine en fait partie.
31:57 Et là, il faut vraiment saluer le travail remarquable accompli sous la présidence d'Antony Boré, Parc d'Azur Habitat et l'ensemble des équipes, pour faire que ce secteur change.
32:06 Aujourd'hui, les Moulins sont un secteur, et d'ailleurs ça fait partie des points qu'il faut parfois signaler, qui étaient demandés par les demandeurs de logements sociaux.
32:14 Dans des secteurs qui étaient peut-être moins sollicités, autant dans le secteur des Moulins, ils étaient demandés.
32:18 Et lors de la rénovation urbaine des Moulins, la principale demande des habitants a été de ne détruiser pas trop de logements, parce que nous aimons ce quartier et nous voulons y rester.
32:27 À la propos de sécurité, un autre niceois rencontré par Tristan Gasparro de Radio Emotion a une question à vous poser.
32:35 Je voulais simplement dire qu'on vit quand même une superbe ville à Nice, c'est très agréable d'y vivre, mais ça a quand même pas mal changé.
32:43 Ça a quand même pas mal changé au niveau de l'insécurité. Que peut-on faire ? Je vous pose la question.
32:48 Il faut faire. Déjà, c'est le premier point. Personne ne peut se satisfaire que des personnes soit en insécurité ou se sentent en insécurité.
32:59 Donc faire, c'est quoi ? C'est d'abord, et je le redis, parce que chacun doit être dans son rôle à ce niveau-là, le travail de l'État.
33:08 Et l'arrivée du nouveau préfet Ugmoutou, que je salue, est un bon signal, parce qu'on a un préfet dont le discours, il n'en fait pas mystère, est un discours de fermeté.
33:19 Et cela sert parce que cela démontre d'abord qu'au plus haut niveau du représentant de l'État dans le département, le diagnostic et la volonté sont clairs,
33:28 et qu'ensuite, le soutien aux forces de l'ordre sera sans faille, parce que nous avons besoin de soutenir les forces de l'ordre dans le combat difficile qu'elles mènent contre l'insécurité.
33:37 Et puis, il y a ce que peut faire la Ville, et elle le fait, une police municipale nombreuse, très bien équipée, qui se déploie très bien,
33:46 et des expérimentations en matière de sécurité qui nous permettent d'être plus efficaces, boutons d'alerte, caméras.
33:52 Et pour cela, il est très probablement nécessaire que le cadre législatif dans lequel nous faisons intervenir aujourd'hui tant les policiers nationaux que les policiers municipaux évolue.
34:02 Il faut faire plus de la place aux nouvelles technologies, parce qu'elles rendront plus efficace l'action des forces de l'ordre.
34:09 Il y a un sentiment d'insécurité aussi ?
34:12 Moi, la notion de sentiment d'insécurité, il faut expliquer à quelqu'un qui a été agressé que c'est un sentiment d'insécurité.
34:19 Je pense que le terme est choquant à juste titre pour les victimes en général.
34:27 Et les victimes, ce n'est pas seulement la personne qui a été agressée, ça peut être la personne qui a été témoin d'une agression,
34:33 ça peut être la famille de la personne qui a été agressée.
34:35 Donc, ne parlons pas de sentiment d'insécurité, parlons d'insécurité et combattons-la.
34:39 Certains maires de la métropole la critiquent plus ou moins ouvertement. Est-ce que vous les trouvez ingrats ?
34:47 Non.
34:49 Ça veut dire quoi ce sourire ?
34:51 Non, parce que...
34:53 On voit de plus en plus de maires qui s'expriment de façon négative sur le fonctionnement de la métropole.
34:58 Qu'est-ce que vous avez envie de leur dire ?
35:01 J'ai envie de leur dire, parlons-nous peut-être pas à l'extérieur de la métropole, mais dans la métropole.
35:09 Il y a des instances pour ça, il y a le conseil des maires qui sert à ça.
35:12 Et puis, quand on se dit tout, ça marche toujours mieux.
35:18 Ce qui m'ennuie, et ce qui justifie peut-être mon sourire, c'est une forme de non-dit.
35:23 Il y a des choses qui vont pas, quoi ? Mais il y a des choses qui vont pas, quoi ?
35:27 Très précisément, est-ce que la collecte des ordures ménagères marche moins bien que quand ils l'assuraient comme compétence communale ?
35:33 Est-ce que l'état de leur voirie est plus mauvais ?
35:36 Est-ce que les grands projets qu'ils avaient, ils auraient pu les faire dans de meilleures conditions s'ils étaient restés en dehors de la métropole ou dans la métropole ?
35:43 Est-ce que la tempête Alex aurait été mieux gérée si la métropole n'avait pas existé ?
35:48 Voilà, c'est des questions simples.
35:50 Donc qu'après, tout soit parfait, certainement pas.
35:53 Qu'il y ait des progrès à faire et une meilleure fluidité dans le dialogue avec les maires,
35:57 une meilleure peut-être responsabilisation des maires dans l'autorité qu'ils peuvent exercer sur les agents de la métropole, pourquoi pas.
36:03 Mais jeter le bébé avec l'eau du bain, certainement pas.
36:06 Éric Ciotti ne ménage pas ses critiques à l'encontre de Christian Estrosi.
36:11 Comment vous le qualifieriez, Éric Ciotti ?
36:14 Je vais vous dire quelque chose qui n'est qu'une anecdote personnelle.
36:23 Mais la personne qui m'a annoncé que je serais présent sur la liste municipale en 2008, c'est Éric Ciotti.
36:28 C'est dire la force des liens qu'il avait à l'époque avec Christian Estrosi.
36:32 Et tous les gens qui les connaissent tous les deux et qui connaissent leur qualité à tous les deux,
36:38 et bien sûr la façon dont ils travaillent, ne peuvent que regretter ce temps où ils œuvraient ensemble.
36:48 Maintenant, je pense que, et ce que je regrette, c'est la forme de posture aujourd'hui adoptée par Éric Ciotti
36:58 sur le fait que ce n'est pas compliqué, il suffit que nous prenions une décision pour qu'il dise que ce n'est pas la décision qu'il convenait prendre.
37:05 Je trouve ça un petit peu dommage parce que je connais ses qualités, je sais la vision qu'il peut avoir sur certains sujets,
37:12 et je sais aussi, parce que j'ai eu la chance et l'honneur de côtoyer de très près Christian Estrosi pendant longtemps et de continuer à le faire,
37:20 je sais à quel point la puissance de la vision de Christian Estrosi pour ce territoire est incomparable.
37:26 Personne d'autre n'a la capacité à entraîner ce territoire, parce que Christian Estrosi a une vision pour ce territoire.
37:33 Quel bonheur de servir aux côtés de Christian Estrosi la population niçoise,
37:37 et ce qu'il fait au-delà de la population niçoise pour l'ensemble de notre territoire, y compris tout le département.
37:42 Quel dommage finalement de se chicaner, parce que, aujourd'hui, qu'est-ce qu'on me dit à Paris,
37:51 quand on a ces critiques permanentes sur une ville insécure, sale, pas bien gérée, etc.
37:58 Il n'aime pas beaucoup Nice, Eric Ciotti. S'il aimait Nice, il ne dirait pas ça.
38:04 C'est-à-dire qu'il est malhonnête pour vous ?
38:06 Non. Je pense qu'il livre un combat politique, et il livre ce combat politique avec les moyens qu'il estime.
38:11 Bon, je n'ai aucune appréciation, parce que ce serait idiot de ma part, à porter sur les arguments qu'utilisent des gens qui se positionnent comme nos opposants politiques.
38:20 En revanche, je me permets de dire, est-ce qu'on n'a pas plus de sujets qui nous rassemblent sur la ville de Nice,
38:25 et je ne parle pas de sujets politiques généraux, sur la ville de Nice et sur ce que nous voulons pour la ville de Nice et le département des Alpes-Maritimes, que ces chicanes ?
38:32 Ça veut dire que vous pourriez encore travailler ensemble avec Eric Ciotti ?
38:35 Mais Christian Estrosi n'a jamais fermé la porte à Eric Ciotti.
38:39 Mais, au vu des dernières déclarations depuis quand même quelques mois ou quelques années,
38:44 je pense que si quelqu'un doit faire le pas vers la réconciliation, c'est plus Eric Ciotti que Christian Estrosi. Ça me paraît évident.
38:50 Alors, on passe à la question personnelle.
38:52 Philippe Pradal, vous êtes quelqu'un de naturellement pudique, discret, qui peut paraître effacé.
39:07 Est-ce que vous avez le sentiment de vous investir assez dans vos mandats ?
39:10 Alors, vous évoquez deux choses très différentes.
39:14 Un, c'est le fait de se mettre en avant, ou parfois de chercher la lumière, et deux, le fait de travailler.
39:19 De façon très immodeste, je vais dire que les personnes qui me déniraient le fait que je suis investi dans mes mandats,
39:27 je leur donne rendez-vous à passer une semaine avec moi.
39:29 Je ne dis pas plus d'une semaine parce qu'après, ils vont vite en avoir marre.
39:32 Maintenant, effectivement, peut-être peut-on me reprocher une insuffisante visibilité.
39:40 C'est ma nature et c'est mon caractère.
39:43 Je n'en ai jamais fait mystère, y compris dans le cadre de mes campagnes électorales conduites.
39:46 Lorsque j'ai été candidat sur mon nom, tant aux élections départementales qu'aux élections législatives,
39:52 j'ai dit que ces mandats ne me changeraient pas.
39:55 Et donc, je n'entends pas changer.
39:57 Comme le disait le général de Gaulle, je suis un peu âgé pour changer à ce point.
40:01 Merci beaucoup Philippe Pradal.
40:03 Merci à tous de nous avoir suivis.
40:06 Merci à Sophie Doncé et Philippe Bertigny pour la réalisation de cette émission.
40:11 À Christelle Benjamin pour sa préparation.
40:14 On se retrouve la semaine prochaine pour une nouvelle édition de l'Interview à la Une.
40:18 Bonne journée et bon week-end à tous.
40:20 [Musique]
40:27 [SILENCE]