OM-OL violences dans le foot / Manifestation pro palestinienne / Antisémitisme en France / Daghestan

  • l’année dernière
Mettez vous d'accord avec Virginie Le Guay, journaliste et éditorialiste politique, Alex Darmon, journaliste politique, Youtubeur (chaîne Les indécis), Alexis Bachelay, maire adjoint à Colombes, Ancien député PS et Frédéric Dabi, directeur général de l'IFOP et auteur de “La fracture’ (Les Arènes)

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-10-30##
Transcript
00:00 - Avec vous sur Sud Radio pour les débats aujourd'hui, pour commenter l'actualité,
00:05 Alex Darmon, journaliste politique. - Bonjour.
00:07 - Bonjour, on vous retrouve sur YouTube, votre chaîne Les Indécis,
00:11 une chaîne de débats politiques. Alexis Bachelet, maire adjoint à Colombes,
00:15 ancien député PS, Samuel Lafon, porte-parole de Reconquête.
00:18 - Bonjour. - Bonjour à tous les deux.
00:20 Et nous attendons Virginie Legay, journaliste et éditorialiste politique.
00:24 Évidemment, nous allons revenir sur le conflit au Moyen-Orient,
00:28 manifestation pro-palestinienne interdite, 4000 personnes présentes,
00:32 dont des députés de gauche, plus de 800, actes antisémites en France
00:36 depuis le 7 octobre, l'attaque d'un avion au Daguestan,
00:40 beaucoup d'agitation dans le monde,
00:45 on va parler de la constitutionnalisation de l'IVG,
00:48 enfin, beaucoup de sujets foutent également avec vous, je crois.
00:53 Alex Darmon va commencer avec vos coups de gueule et vos coups de cœur.
00:58 Commençons peut-être avec vous, Alexis, ça commence.
01:03 On a eu un Alexis Corbière, paraît-il, la semaine dernière.
01:05 Là, c'est Alexis Bachelet qui est là.
01:07 Coup de gueule sur les annonces d'Elisabeth Borne.
01:11 - Oui, alors sur une des annonces, parce que bon,
01:14 j'ai vu qu'il y avait beaucoup d'annonces qui avaient été faites,
01:16 mais qui sont passées d'ailleurs un peu inaperçues
01:19 à raison d'une actualité internationale très conséquente et très brûlante.
01:26 Mais il y a un point sur lequel quand même beaucoup de critiques,
01:29 notamment la fondation Abbé Pierre, beaucoup d'élus locaux,
01:34 dont je fais partie, s'interrogent sur l'annonce liée au fait que
01:38 les préfets ne pourraient plus attribuer de logement
01:41 dans les zones, on va dire, des quartiers politiques de la ville.
01:47 Parce qu'il faut savoir que dans les attributions de logement,
01:50 chaque préfecture a un quota de gens qui sont souvent d'ailleurs des gens
01:56 qui sont bénéficiaires du droit opposable au logement, le DALO.
02:01 Donc les gens qui sont vraiment dans des conditions les plus mal logées, on va dire,
02:04 et qui sont prioritaires pour l'acquisition, pour l'attribution d'un logement social.
02:09 Alors si, d'un point de vue philosophique,
02:13 on peut être d'accord avec le raisonnement du gouvernement,
02:15 qui sont c'est-à-dire, arrêtons de concentrer les plus modestes,
02:20 les plus précaires toujours dans les mêmes quartiers,
02:22 le fait est que concrètement, ça risque d'empêcher les gens les plus mal logés
02:28 d'obtenir un logement rapidement.
02:30 Quand je dis les plus mal logés, c'est des femmes seules avec des enfants
02:36 qui se retrouvent à l'hôtel, c'est des gens qui sont à 10 dans un 3 pièces,
02:42 les mal logés c'est vraiment...
02:44 Et donc en fait la solution, mais ça serait une solution plus difficile à mettre en oeuvre,
02:50 ça serait plutôt de faire respecter la loi SRU
02:53 et d'avoir moins de logements sociaux,
02:56 mieux répartis entre les communes,
02:59 puisque le problème c'est pas, je dirais, le logement social en soi,
03:02 c'est la concentration dans toujours les mêmes communes,
03:05 toujours les mêmes territoires,
03:06 effectivement ça peut amener à créer des quartiers en difficulté
03:10 et des zones, des quartiers où effectivement il y a une concentration de problèmes.
03:15 Voilà, donc c'est un peu le coup de gueule
03:17 parce que je trouve que le gouvernement là met un petit peu le sujet à côté,
03:23 alors vous me direz, c'est vrai que c'est le seul moyen d'action qu'il a
03:27 puisque c'est le quota des préfets.
03:28 - Oui c'est ça.
03:30 - Mais en plus, si vous rentrez dans la technique,
03:34 souvent le quota des préfets il est donné aux communes
03:36 parce que les préfets disent aux maires
03:38 "vous connaissez mieux les problèmes que nous"
03:40 puisque nous, administration d'état départementale,
03:43 on est un peu loin du terrain,
03:44 donc souvent en fait ça aboutit à ce que ce soit les communes
03:47 qui attribuent ces logements.
03:49 Voilà, donc je trouve que si au premier abord
03:52 on peut comprendre l'état d'esprit qu'anime le gouvernement,
03:55 et c'est un peu aussi ce que les élus locaux essayent de faire évidemment,
03:59 de ne pas accroître les difficultés dans les quartiers où il y en a déjà,
04:02 néanmoins la solution pérenne,
04:04 ça serait plutôt effectivement de mieux répartir les logements sociaux,
04:08 ce qui était l'esprit de la loi SRU,
04:10 qui est mise en oeuvre depuis quand même maintenant une vingtaine d'années,
04:12 qui porte ses fruits d'ailleurs,
04:14 mais il y a encore quand même des communes qui sont carencées
04:16 et donc c'est peut-être là que le gouvernement aurait dû faire l'effort,
04:19 c'est-à-dire dire aux communes carencées
04:21 "remplissez les obligations de la loi".
04:22 - Mais sur le fait que certains maires demandent
04:25 à avoir la maîtrise justement de l'attribution des logements sociaux,
04:28 totale, j'ai vu passer ça.
04:29 - Oui.
04:30 - Alors en fait c'est techniquement pas possible.
04:32 - Et ça va surtout être déséquilibré à un moment donné,
04:35 si vous donnez la maîtrise entière des logements sociaux aux municipalités,
04:40 vous allez avoir des municipalités qui vont jouer le jeu
04:43 et même très ou trop bien le jouer,
04:45 et ça va déséquilibrer les comptes publics,
04:47 et puis vous avez des municipalités qui vont pas le jouer du tout,
04:49 on sait lesquelles, et là aussi ça va être déséquilibré.
04:52 Donc bon, le problème c'est ça,
04:55 c'est que c'est le seul moyen d'action de l'État,
04:56 vous l'avez dit Alexis,
04:57 c'est le seul moyen de l'État,
04:58 c'est de pouvoir agir auprès des préfets,
05:00 mais on sait très bien qu'une politique de logement,
05:03 c'est une politique locale,
05:05 comme souvent on parle des collèges, des lycées,
05:06 c'est pareil, ce sont des politiques locales,
05:08 mais il faut trouver le juste équilibre,
05:10 et aujourd'hui je ne sais pas,
05:11 je ne vois pas comment dans l'immédiat,
05:13 on peut trouver ce juste équilibre.
05:15 Ce qui est bien, ce qu'on peut saluer,
05:16 et vous avez raison de dire que ces propositions sont passées un petit peu sous les radars,
05:21 ce qui est bien c'est comment on en parle,
05:22 parce que c'est vrai qu'on met souvent le sujet sous le tapis,
05:24 et là il faut en parler,
05:25 et très vite, parce que...
05:27 d'ailleurs ça a été annoncé dans le...
05:30 je crois, il me semble dans le cadre du plan anti-émeute,
05:32 qui a été rendu jeudi par le gouvernement et par la première ministre,
05:36 sinon on va être confronté très vite à de nouveaux problèmes,
05:40 et à de nouvelles situations conflictuelles dans nos banlieues,
05:44 c'est vraiment pour ça que s'est adressée cette politique du logement.
05:47 - Oui, un mot Samuel.
05:49 - Sur ce qui a été dit, il y a deux termes qui ont été employés,
05:51 SRU et DALLO, deux acronymes,
05:54 la loi DALLO, le droit au logement opposable,
05:56 il faut bien rappeler aux français ce que c'est,
05:59 c'est une loi qui a pour conséquence aujourd'hui
06:02 d'encombrer énormément de tribunaux,
06:05 et c'est un droit dont peuvent bénéficier tout le monde,
06:08 y compris énormément d'étrangers qui arrivent sur le sol français,
06:12 et qui deviennent même prioritaires par rapport à des français,
06:14 puisque les exemples qui ont été donnés,
06:16 par exemple de mères seules avec leurs enfants,
06:18 c'est pas toujours ce qui est le plus majoritaire,
06:21 malheureusement c'est pas des mères françaises qui ont eu des soucis,
06:23 c'est parfois des étrangers qui passent devant ces situations-là,
06:25 il faut quand même le rappeler.
06:26 Ça coûte très cher en termes juridiques,
06:29 et ça prend énormément de temps à nos juridictions.
06:32 C'est le premier point. Sur la SRU en elle-même,
06:34 il faut rappeler que la SRU c'est concrètement l'obligation
06:37 pour les communes d'avoir des logements sociaux,
06:38 et donc l'imposition aux français là où ils habitent,
06:41 d'avoir à côté de chez eux des logements sociaux.
06:43 Et quand on demande aux français ce qu'ils veulent avoir,
06:44 c'est des logements sociaux à côté d'eux,
06:45 quand on voit comment c'est géré,
06:47 quand on voit les conséquences qu'il y a,
06:48 notamment parce qu'avec les liens qu'il y a avec l'immigration massive qu'on connaît,
06:51 et bien les français ils refusent ça.
06:53 Donc en fait c'est une loi socialiste et les français sont contre cette loi.
06:55 - On aura peut-être l'occasion d'en reparler.
06:58 Pour l'instant c'est l'heure du journal, à tout de suite sur Sud Radio.
07:00 - Avec vous sur Sud Radio,
07:09 et les débats sur l'actualité aujourd'hui avec
07:12 Virginie Le Guez, journaliste, éditorialiste politique,
07:16 Alex Darmon, journaliste politique,
07:18 on vous retrouve sur Youtube avec votre chaîne Les Indécis,
07:21 Alexis Bachelet, maire adjoint à Colombes,
07:23 ancien député PS et Samuel Lafon,
07:26 porte-parole de Reconquête,
07:28 évidemment le conflit israélo-palestinien
07:31 au cœur de nos débats,
07:33 et avec cette question sur l'extension de ce conflit,
07:37 quand on voit ce qui s'est passé hier au Daguestan,
07:40 ou qu'il y a des bombes qui ont été posées également en Inde.
07:44 On va revenir sur tous ces sujets,
07:46 on commence quand même avec vos coups de cœur et vos coups de gueule,
07:49 Virginie, c'est un coup de cœur pour un livre.
07:51 - Alors, je l'ai avec moi, Pascal Péry, Génération Farniente,
07:55 est-ce que ça vous parle la Génération Farniente ?
07:56 Ce sont le nombre de gens, chaque jour plus important,
08:00 qui considèrent que le travail n'est qu'un accessoire dans la vie
08:03 et qu'il faut le limiter le plus possible tout au cours d'une vie.
08:06 On peut imaginer que ce sujet indigne Pascal Péry,
08:09 l'auteur qui est un économiste et qui est le monsieur économie de LCI,
08:13 qui fait des chroniques sur les échos,
08:15 et pour qui une telle vision est totalement sidérante.
08:19 Et Pascal Péry rappelle qu'en France,
08:22 c'est le pays où le temps passé au travail est un des plus faibles au monde,
08:26 et qu'il ne faut pas non plus exagérer.
08:28 Il rappelle aussi que cette idée est soufflée depuis des années
08:31 par une partie de l'échiquier politique,
08:33 notamment la France Insoumise, qui défendait le droit à la paresse,
08:36 et qui, pendant la réforme des retraites,
08:38 disait par la voix de Jean-Luc Mélenchon,
08:41 on vole deux années de plus de vie aux Français,
08:44 parce que la retraite, rappelez-vous, a été prolongée de deux ans.
08:47 Donc, tout ce débat-là fait l'objet d'un essai très intéressant,
08:51 pourquoi tant de Français ont perdu le goût du travail,
08:53 avec en interrogation, et même en exclamation,
08:56 ils mettent en danger notre modèle social,
08:58 parce que moi, il y a de gens qui travaillent,
09:00 moi, il y a de gens qui peuvent financer notre modèle social.
09:02 Je rappelle que 70 milliards de prestations sociales
09:04 sont versées chaque année en France.
09:07 - En tout cas, il est très pédagogue, Pascal Péry.
09:11 - Très pédagogue, très facile à lire, extrêmement convaincu,
09:14 mais pas enflammé, très rigoureux.
09:16 - Je vais le lire, ça m'intéresse vraiment,
09:19 parce que moi, je suis halluciné, je vous le dis au quotidien,
09:22 de la jeune génération.
09:23 Je ne sais pas si c'est de la jeune génération dont tu parles,
09:25 ou si c'est plus globalement, mais la jeune génération...
09:27 - Il dit que c'est tous les âges, mais notamment la jeune génération.
09:29 - C'est un peu tous les âges.
09:32 Les restaurateurs ont raconté qu'après le Covid,
09:35 ils ont perdu une grande partie de leur salarié.
09:38 On peut comprendre, c'était des boulots difficiles,
09:40 mais qui ont décidé d'aller faire autre chose.
09:43 Il y avait un article assez incroyable,
09:46 c'était dans le Figaro,
09:48 sur l'incroyable audace des candidats lors des entretiens d'embauche,
09:53 télétravail à 100%, congé de respiration,
09:57 et ils se sentent aujourd'hui en position de force.
10:00 Alors peut-être qu'il y a eu des excès à un moment,
10:03 mais là on est balancé.
10:05 - Il y en a encore aujourd'hui sans doute,
10:05 mais là on a basculé vraiment, je vous le dis au quotidien,
10:07 dans une société où moi j'en fais, mais je me porte.
10:10 - Et si je peux vivre de la solidarité, c'est aussi bien ?
10:12 - Complètement.
10:14 - C'est vrai, certains en ont vraiment besoin.
10:16 - Certains font le calcul qu'ils peuvent le faire,
10:18 ce n'est pas tout à fait pareil.
10:20 - Je vais peut-être vous surprendre,
10:22 mais je pense que souvent la droite
10:24 peut avoir un discours paru
10:26 qui paraît caricatural sur le sujet,
10:28 en disant que les Français ne travaillent jamais assez.
10:30 Je pense qu'effectivement,
10:32 la question du calcul, les gens font un calcul.
10:34 Aujourd'hui, beaucoup de Français
10:36 ne gagnent pas assez par rapport à leur travail.
10:38 Notamment parce que,
10:40 avec les frais qui pèsent sur l'employeur,
10:44 avec les charges qui pèsent sur l'employeur,
10:46 finalement, ils ne touchent pas assez par rapport au travail fourni.
10:48 Si bien que, le pouvoir d'achat,
10:50 on le rappelle, c'est la différence entre
10:52 les revenus et les dépenses obligatoires.
10:56 Pour de nombreux ménages français,
10:58 avec l'inflation en plus,
11:00 - Les dépenses contraintes.
11:02 - Absolument. Avec l'inflation,
11:04 avec l'augmentation du prix dans les magasins,
11:06 avec l'essence, avec l'importance du logement,
11:08 les Français ne s'y retrouvent plus.
11:10 Quand on parle du travail,
11:12 on ne doit pas seulement dire "ils ne travaillent pas assez"
11:14 ou "ils travaillent trop", on doit aussi se dire
11:16 "qu'est-ce qu'on a à la fin du mois ?"
11:18 "Quelles sont nos conditions de vie ?"
11:20 "Qu'est-ce qu'on veut pour nous et pour nos enfants ?"
11:22 On a eu la crise des Gilets jaunes,
11:24 où les Français disaient très clairement, ça a été peu entendu,
11:26 "je veux vivre dignement du fruit de mon travail."
11:28 On se rappelle qu'Emmanuel Macron a mis
11:30 très longtemps à comprendre ce que disaient les Français.
11:32 Aujourd'hui, on se retrouve dans une situation
11:34 où il y a des gens qui vivent essentiellement d'aide,
11:36 et qui font le calcul.
11:38 Si tout le monde faisait ce calcul-là, en disant "je veux vivre que d'aide",
11:40 personne ne travaillerait.
11:42 Mais il faut bien avoir en conscience que, pour beaucoup de gens,
11:44 je sais qu'on tape souvent sur les jeunes,
11:46 et peut-être injustement en disant "ils ne veulent pas travailler".
11:48 La réalité, c'est "qu'est-ce qu'ils ont à gagner ?"
11:50 "Qu'est-ce qu'ils ont à gagner derrière ?"
11:52 Et donc, si on baisse, il y a des solutions.
11:54 Il faut absolument qu'on baisse les charges sur les entreprises
11:56 pour que le revenu net soit plus près du revenu brut.
11:58 Il faut absolument qu'il y ait une action de l'État.
12:00 Aujourd'hui, il n'y a rien sur le logement.
12:02 On sait que c'est la crise en cours.
12:04 Il n'y a pour l'instant pas d'action véritable sur le logement.
12:06 Alors que le logement prend de plus en plus de place
12:08 dans la vie des Français.
12:10 - Dans le budget.
12:12 - Bref, et on sait qu'il y a des frais de santé qui sont moins remboursés qu'auparavant.
12:14 Donc il faut poser quand même le problème dans son entièreté.
12:16 C'est "qu'est-ce qui reste à la fin du mois ?"
12:18 Et donc, on peut dire "il faut qu'on baisse les aides",
12:20 on peut dire "il faut augmenter le revenu net par rapport au revenu brut".
12:22 En tout cas, on ne peut pas seulement dire "les jeunes ne veulent plus travailler".
12:24 À mon avis, il faut se mettre à leur place.
12:26 Et effectivement, quand il y a une tension sur le marché du travail,
12:28 il y a une solution.
12:30 Et effectivement, quand il y a une tension sur le marché du travail,
12:32 il y a des gens, soit l'employeur, soit les personnes qui postulent,
12:34 ont les mains sur le rendez-vous, sur la négociation.
12:36 Là, effectivement, quand il y a des gens qui vont demander,
12:38 de toute manière, si on ne demande rien,
12:40 lors d'une négociation de travail,
12:42 on va sûrement avoir à obtenir.
12:44 Juste pour terminer, je pense que c'est un sujet qui doit être pris dans son entièreté.
12:46 Le problème à la fin, c'est quand on travaille,
12:48 c'est pour un revenu.
12:50 Et "qu'est-ce qui nous reste à la fin du mois ?"
12:52 - Et pas que ça.
12:54 - C'est ça.
12:56 - C'est ça.
12:58 - Le revenu. Et "qu'est-ce qui nous reste à la fin du mois ?"
13:00 - Et pas que ça. C'est aussi pour la solidarité, le chômage, la retraite, tout ça.
13:02 - Et puis le travail est une conquête.
13:04 Nous, les femmes, on a manifesté pendant des années
13:06 pour le droit au travail.
13:08 On l'a obtenu lentement. Je rappelle qu'après la guerre,
13:10 les femmes ne pouvaient pas travailler sans l'autorisation de leur mari.
13:12 Vous avez l'air de dire,
13:14 qu'est-ce qui reste ?
13:16 Mais il reste simplement que de travailler.
13:18 Ça participe au pays dans lequel on vit,
13:20 ça participe aux dépenses qui sont faites par l'État.
13:22 - Vous ne voulez pas dire l'inverse ?
13:24 - Vous dites simplement, vous ne parlez que d'argent.
13:26 Moi, je vous parle aussi de ce que c'est que le travail dans la vie de quelqu'un.
13:28 - Je pense que beaucoup de Français...
13:30 - Ça permet de gagner sa vie, ça permet de participer à la solidarité
13:32 dans laquelle il vit, et ça permet surtout d'exercer
13:34 soi-même un droit, une émancipation,
13:36 qu'on n'a pas sans le travail.
13:38 - Mais on ne peut pas...
13:40 - D'accord, mais on ne peut pas globaliser.
13:42 Je vois des réactions... - Je ne globalise pas.
13:44 - Non, non, mais quand je dis ça, c'est que
13:46 il y a des gens qui travaillent à la chaîne,
13:48 du travail extrêmement pénible.
13:50 Marie, elle nous dit que tous les métiers physiques sont pénibles.
13:52 - Bien sûr. - Ils vous détruisent physiquement.
13:54 Il y a des gens qui travaillent comme des esclaves.
13:56 - Oui. - Oui, et qui n'ont pas ce choix.
13:58 Nous, on est à Paris.
14:00 - Mais souvent, ceux qui n'ont pas le choix...
14:02 - Le travail émancipation, ça ne concerne pas
14:04 la majorité des gens. - Non, absolument.
14:06 - Il faut sortir de ce fantasme.
14:08 La première raison pour laquelle les gens travaillent,
14:10 c'est pour gagner leur vie,
14:12 pour acheter à manger, tout simplement.
14:14 - Alexis ?
14:16 - Il est sûrement
14:18 très intéressant, le livre de Pascal Péry.
14:20 Mais je ne sais pas,
14:22 comme je ne l'ai pas encore lu,
14:24 je ne peux pas dire si je suis d'accord ou pas d'accord.
14:26 - Non, mais vous le mettez sous vos yeux, là.
14:28 - Mais ce qui est sûr, c'est que
14:30 il y a sûrement... Le mot qui est intéressant
14:32 dans le livre, c'est "génération".
14:34 Parce que, est-ce que
14:36 les jeunes, aujourd'hui, ne veulent plus travailler ?
14:38 Non, on ne peut pas généraliser.
14:40 Il y a encore des gens qui ont des projets
14:42 professionnels et qui ont envie
14:44 de créer une entreprise, qui ont envie de s'investir
14:46 dans un secteur
14:48 l'humanitaire, l'associatif.
14:50 Voilà, bon.
14:52 Il y a plein de jeunes qui ont des vocations et des passions,
14:54 des envies de les concrétiser dans le monde professionnel.
14:56 Après, je pense que le rapport, il est
14:58 souvent par rapport aux générations précédentes.
15:00 Est-ce que les jeunes, aujourd'hui, ils ont envie de travailler
15:02 comme leurs parents et leurs grands-parents ? - Non.
15:04 - Moi, je vais vous dire la réponse, c'est le non. - Mais dans tous les secteurs...
15:06 - Et je pense qu'on a tous des choses à raconter là-dessus.
15:08 - C'est sûr. - Moi, mes parents
15:10 n'ont pas eu la chance de faire des études.
15:12 Ma mère, elle a commencé à travailler à 14 ans,
15:14 mon père à 18. OK ?
15:16 Moi, j'ai eu la chance d'être fils unique. Mes parents,
15:18 ils ont tout misé sur moi pour que je fasse des études.
15:20 Parce qu'ils n'avaient pas envie que je connaisse
15:22 les mêmes galères qu'eux ont connues,
15:24 où ils n'ont pas pu faire des études,
15:26 et où ils ont été obligés de faire des travaux très manuels,
15:28 donc très durs, très jeunes, parce qu'ils n'avaient pas
15:30 les diplômes. Donc moi, déjà,
15:32 est-ce que j'ai le même rapport au travail que mes parents ?
15:34 A l'évidence, non. En plus, eux, c'est des gens
15:36 qui étaient complètement
15:38 dans l'idéologie de
15:40 "si on ne bosse pas, on est des feignants,
15:42 et on ne demande rien à l'État parce que c'est nous
15:44 qui devons nous faire notre propre capital".
15:46 C'est une génération.
15:48 C'est la génération des 30 glorieuses.
15:50 Forcément, moi,
15:52 aujourd'hui, j'ai des enfants,
15:54 compte tenu du fait que j'ai une meilleure situation sociale
15:56 que mes parents, et que j'ai
15:58 aussi fait des études que mes parents n'ont pas fait,
16:00 est-ce que mes enfants auront
16:02 le même rapport au travail que leurs grands-parents ?
16:04 A l'évidence, non.
16:06 Et l'écart risque d'être encore plus important,
16:08 et même vis-à-vis de moi. Moi, je suis encore structuré
16:10 par l'idée, parce que mes parents m'ont transmis,
16:12 que la valeur travail était importante.
16:14 C'est vrai que je n'ai pas fait les mêmes métiers.
16:16 Et quand on fait des métiers intellectuels,
16:18 quand on fait des métiers où on n'est pas
16:20 physiquement éreinté,
16:22 qu'on ne commence pas le matin à 6h et qu'on ne finit
16:24 pas le soir à 20h,
16:26 c'est sûr qu'on n'a pas le même rapport au travail
16:28 quand on a fait des études universitaires.
16:30 - C'est vrai, c'est parfaitement vrai.
16:32 - Pardon ? C'est vrai que Pascal Péry
16:34 a sûrement raison, mais il y a des causes
16:36 qui ne sont pas liées
16:38 au choix individuel.
16:40 Ce n'est pas individuellement parce que les gens sont plus feignants.
16:42 C'est parce qu'on n'a pas le même
16:44 vécu que les générations précédentes.
16:46 Et qu'aujourd'hui, il y a plus de gens qui font des études longues.
16:48 Il y a plus de gens qui ont le bac.
16:50 Il y a eu des choix aussi.
16:52 - Mais il y a un rapport au travail qui a changé.
16:54 - Oui, mais on a aussi fait des choix
16:56 de dévaloriser certaines filières.
16:58 Et notamment les filières professionnelles.
17:00 - Ça va être tout le débat du débat immigration
17:02 qui arrive la semaine prochaine au Sénat, sur cet article 3.
17:04 Non mais vraiment, cet article 3.
17:06 - Sur les métiers en tension. - Absolument.
17:08 - Où Gérald Darmanin veut pouvoir apporter
17:10 l'identité française aux gens qui travaillent
17:12 aux étrangers. Et il a raison, je trouve.
17:14 Qui travaillent dans ces métiers en tension.
17:16 Non mais on ne trouve plus la main d'homme.
17:18 - J'ai discuté avec un restaurateur. Il n'a que des
17:20 Sri Lankais dans sa cuisine.
17:22 Et il me dit,
17:24 ils sont bosseurs.
17:26 Il me dit, il n'y a pas de Français.
17:28 Ils ne veulent pas.
17:30 On va marquer une pause et on se retrouve dans un instant.
17:32 - Monsieur le Radio, pour commenter l'actualité,
17:34 on va avancer parce que je dirais qu'on parle du foot aussi.
17:36 De ce qui s'est passé avec vous, Alex Armand.
17:38 Mais il y a votre coup de gueule,
17:40 Samuel Laffont.
17:42 - Oui, j'ai un coup de gueule sur le
17:44 manque d'attrait,
17:46 le manque d'intérêt pour l'influence de la France
17:48 dans le monde et l'image de la France dans le monde.
17:50 Il y a plusieurs éléments aujourd'hui qui permettent
17:52 de discuter du sujet. Emmanuel Macron
17:54 a lancé son slogan après des années
17:56 et des années de travail
17:58 pour l'image de la France.
18:00 "Make it iconic". - Vous plaisantez.
18:02 - Malheureusement non. - Non mais
18:04 vous savez qu'on va inaugurer à Villars-Cotterêts
18:06 le temple de la langue française.
18:08 - On n'est pas à un paradoxe près.
18:10 Alors, on peut se questionner sur
18:12 l'intérêt,
18:14 la force du slogan, outre
18:16 évidemment l'anglais.
18:18 Cette idée, c'est une publicité
18:20 qui sera
18:22 mise en avant dans 5 pays en priorité.
18:24 L'Inde, les Etats-Unis, le Canada, l'Allemagne
18:26 et les Emirats Arabes Unis.
18:28 On verra ce que ça donne. En même temps
18:30 évidemment, il y a ce qui se passe à Villars-Cotterêts
18:32 où on met en avant la langue française.
18:34 Moi, ce que je remarque,
18:36 c'est que nous avons de nombreux acteurs en France.
18:38 Le Quai d'Orsay,
18:40 l'Elysée évidemment,
18:42 les ambassades. On a également l'armée
18:44 pour une partie, puisque dans ce qui
18:46 relève de l'image de la France,
18:48 il y a toute l'action de l'armée,
18:50 d'influence notamment sur Internet.
18:52 Au sein des armées, le sujet
18:54 est subdivisé entre différents
18:56 organismes, entre la DGA,
18:58 la Direction Générale de l'Armement, entre le CIE,
19:00 entre le ComCyber, bref, entre
19:02 plusieurs entités qui
19:04 ont la main sur le sujet.
19:06 Ce qu'on voit, c'est que
19:08 l'image de la France pour l'instant dans le monde
19:10 est encore bonne. On a une image de pays
19:12 avec de beaux paysages,
19:14 avec un patrimoine, avec
19:16 une image de luxe.
19:18 Mais une image, ça peut se détériorer.
19:20 Ça peut se détériorer.
19:22 Le fait est qu'aujourd'hui, on a un outil
19:24 qui s'appelle Internet. Dans le monde
19:26 entier, on peut voir ce qui se passe en France. Dans le monde
19:28 entier, on peut voir les émeutes, on peut voir
19:30 les gens se faire dépouiller
19:32 dans le métro, se faire graisser. Je ne vais pas revenir
19:34 sur ce qui se passe au Japon, parce que les Japonais
19:36 ont un syndrome, le syndrome de Paris,
19:38 qui est connu depuis un moment au Japon
19:40 et qui commence à être connu en France. Et les Japonais
19:42 sont choqués entre la différence
19:44 entre leur représentation de ce qu'est la France
19:46 et ce qu'ils vivent réellement.
19:48 Évidemment, il y a toujours une différence entre leur représentation et ce qu'on vit réellement,
19:50 mais eux, ils tombent
19:52 de très très très haut. - Je peux vous interrompre
19:54 deux secondes ? Ce sont ces mêmes Japonais qui ont
19:56 fait des vidéos avec les queues devant chez Bertillon,
19:58 qui est un glacier l'été, et qui disait
20:00 "La France est en état de manque,
20:02 les Français font la queue devant les magasins pour se nourrir."
20:04 - Écoutez, je ne pense pas
20:06 que ce soit un sous-sujet,
20:08 puisque effectivement,
20:10 moi je ne considère pas que le fait que des étrangers
20:12 touristes en France, de quelque naturalité
20:14 qu'ils soient, se fassent attaquer
20:16 dans le métro, soit quelque chose de très agréable
20:18 et très bon pour l'image de la France. Bref, sur l'image
20:20 de la France, regardez. Vous avez d'autres pays
20:22 qui ont trouvé manière à
20:24 influence. Le Japon a lancé il y a des
20:26 années sa doctrine "Cool Japan".
20:28 Il s'est dit
20:30 "Pourquoi le Japon est connu dans le monde ? Qu'est-ce qui
20:32 fait que le Japon est connu dans le monde ? Qu'est-ce qui fait qu'on a une bonne image ?"
20:34 Ils ont mis en avant leurs points forts.
20:36 Les mangas et la culture
20:38 traditionnelle japonaise. Ils ont poussé ça
20:40 à fond, avec un programme ! - Et alors qu'est-ce qu'on
20:42 pousse, nous, le saucisson et la baguette ?
20:44 - Il y a une bonne remarque là-dessus, puisque
20:46 en Italie, ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils ont envoyé
20:48 une action au sein d'une
20:50 tactique, au sein d'une stratégie, mais en Italie,
20:52 ils ont envoyé un bateau
20:54 autour du monde, pour expliquer ce que
20:56 c'est que la bonne...
20:58 - On est à la stérile.
21:00 - Les bonnes recettes pour les pâtes. Bref. Ce que je veux dire,
21:02 c'est qu'aujourd'hui, on a
21:04 une stratégie d'influence qui
21:06 ne repose pas assez sur Internet.
21:08 Qui repose trop sur
21:10 toucher quelques institutions,
21:12 avec des millions et des millions d'euros qui sont dépensés,
21:14 et on ne mise pas sur
21:16 ce qui fait notre force, directement auprès des gens.
21:18 Moi, ce que je souhaite, on parle de la langue française.
21:20 On parle souvent de la langue française en Afrique.
21:22 Ce que je souhaite, c'est qu'un maximum
21:24 de pays dans le monde, souhaite,
21:26 de populations dans les pays du monde, souhaite
21:28 apprendre le français, par exemple.
21:30 On ne doit pas seulement miser
21:32 sur l'Afrique, dans ce sujet-là.
21:34 On peut faire en sorte que les Coréens, par exemple,
21:36 cherchent à apprendre le français. Je vous rappelle juste, pour terminer,
21:38 que, après le début de la mode...
21:40 - Ce qui est une vue de l'esprit, vous savez que...
21:42 - Le début de la mode, ce n'est pas une vue de l'esprit. - L'apprentissage du français ne cesse de baisser dans le monde.
21:44 Y compris dans des pays qui, jusqu'à
21:46 maintenant... - Eh bien, c'est ce que je vous dis.
21:48 On peut souhaiter que ce ne soit plus le cas.
21:50 Typiquement, le coréen,
21:52 il y a 15 ans, 20 ans, personne n'apprenait le coréen.
21:54 Depuis qu'est l'émergence
21:56 de la K-pop dans le monde, on a fait
21:58 en une année plus 400% d'inscriptions
22:00 à l'inalco au coréen. Plus 400%.
22:02 Eh bien, je pense que la France
22:04 doit vraiment réfléchir sur sa stratégie d'influence,
22:06 avec un acteur majeur pour diriger cette influence.
22:08 - J'espère que vous serez entendus.
22:10 - Eh... Foot !
22:12 Incident hier, c'est votre
22:14 coup de gueule.
22:16 OMON, donc,
22:18 avec ce caillassage
22:20 lamentable,
22:22 dégueulasse, qui s'est produit
22:24 hier. Le match a dû être annulé, d'ailleurs.
22:26 L'entraîneur a été blessé.
22:28 12 points de suture. - 12 points de suture.
22:30 Qu'est-ce que vous voulez dire à ça ? Honnêtement, c'est quand vous aimez
22:32 le football, et ce qui est mon cas, que vous aimez le sport,
22:34 que vous voyez qu'il y a une Coupe du monde de rugby qui vient
22:36 de s'être déroulée dans notre pays, où il n'y a eu aucun
22:38 incident, alors que les stades
22:40 étaient très grands. Il y avait 8 matchs,
22:42 enfin, je l'exagère, mais plusieurs matchs
22:44 durant tout un week-end, aucun incident.
22:46 Et à chaque fois qu'on parle du foot dans notre pays,
22:48 vous avez forcément des incidents.
22:50 Hier soir, ce qui s'est passé, pour le raconter,
22:52 c'est le bus de l'Olympique lyonnais.
22:54 L'équipe de Lyon, qui arrive au stade,
22:56 et avant son entrée au stade,
22:58 des supporters, si on peut appeler ça comme ça,
23:00 enfin, c'est pas des supporters, c'est des oliganes,
23:02 balance des canettes de bière
23:04 sur le quart de
23:06 l'équipe lyonnaise, et
23:08 en balançant ces canettes, la vitre explose,
23:10 et l'entraîneur lyonnais, Fabio Grosso,
23:12 et son adjoint, ont été
23:14 blessés, 12 points de suture, on l'a dit,
23:16 les images sont terribles, le match a été
23:18 annulé, et moi ce qui m'a d'abord énervé, c'est comment
23:20 on a pu attendre 20h30 pour
23:22 annoncer que le match allait être annulé,
23:24 franchement, déjà, on est complètement à côté de nos
23:26 pompes dans le football français, c'est le cas de le dire,
23:28 premièrement, et deuxièmement,
23:30 là, ce matin, on apprend que
23:32 les clubs ne vont pas être sanctionnés.
23:34 Les clubs ne vont pas être sanctionnés parce que ça s'est passé
23:36 en dehors du stade,
23:38 et c'est passé ce qui s'est passé en dehors du stade avec les supporters
23:40 marseillais, et dans le même temps, quelques minutes après,
23:42 vous avez des supporters lyonnais qui sont entrés
23:44 dans leur tribune et qui ont fait des
23:46 salut navis, des drapeaux français, enfin,
23:48 on mélange tout, tout, tout,
23:50 et les clubs, on nous annonce que les clubs
23:52 ne vont pas être sanctionnés, que c'est de la faute de l'État,
23:54 que c'est de la faute des pouvoirs publics, enfin bon,
23:56 il y avait 500 policiers hier soir
23:58 pour couvrir la manifestation sportive,
24:00 le match de football, 500,
24:02 faut qu'on fasse quoi dans notre État aujourd'hui
24:04 pour faire en sorte qu'un match de foot se déroule
24:06 convenablement ? Faut qu'il y ait plus de policiers
24:08 que de supporters ? - Il faut que les auteurs
24:10 soient tous retrouvés et sévèrement sanctionnés.
24:12 - Ils ont pas tous été retrouvés ce matin encore ?
24:14 - Bien sûr que non, vous êtes fan
24:16 de foot, vous regardez, vous avez vu cet épisode ?
24:18 - Bah moi j'étais prêt à regarder
24:20 le match en fait. - Moi aussi pareil.
24:22 - O-M,
24:24 ouais l'OM c'est l'Olympico,
24:26 c'est quand même un classique du championnat de France,
24:28 alors,
24:30 effectivement, moi j'ai pensé
24:32 que le match allait être
24:34 annulé parce que
24:36 c'est très grave ce qui s'est passé et c'est intolérable,
24:38 donc par définition c'est logique
24:40 que les instances du foot, bon il y a eu une réunion de crise
24:42 semble-t-il, ça a pris du temps
24:44 parce qu'il voulait quand même
24:46 avoir la vie des deux entraîneurs,
24:48 des deux présidents
24:50 de clubs, etc.
24:52 Et il faut reconnaître que le président
24:54 de l'OM a tout de suite dit qu'il s'alignerait
24:56 sur la position de l'OL.
24:58 Et l'OL a annoncé
25:00 qu'évidemment compte tenu de l'état de santé de l'entraîneur,
25:02 il souhaitait pas que le match se déroule,
25:04 parce qu'il n'aurait pas pu se dérouler dans des conditions optimales,
25:06 donc le match a été annulé
25:08 après consultation des clubs.
25:10 Mais indépendamment de ça, je pense que
25:12 ça fait quand même...
25:14 D'ailleurs il y a quelques mois,
25:16 on était venus ici à Sud Radio,
25:18 il y avait un joueur qui avait
25:20 été agressé par un supporter, je crois que c'était
25:22 Anis, ce qui déjà
25:24 est quand même extrêmement rare et d'une gravité.
25:26 Alors là c'était dans le stade, donc il y a eu des conséquences
25:28 pour le club, là c'est à l'extérieur du stade
25:30 donc on considère que
25:32 la responsabilité du club n'est pas engagée,
25:34 je pense que la responsabilité du club est engagée sur un point,
25:36 c'est les gens
25:38 qui ont le droit
25:40 d'accéder au stade, et ce qui se passe
25:42 c'est le comportement qu'il y a dans le stade et aussi aux abords,
25:44 puisque là on est quand même aux abords du stade.
25:46 Je pense clairement que, à la différence du football anglais,
25:48 qui a dû,
25:50 suite à des événements gravissimes,
25:52 c'est des morts, il y a eu des mouvements
25:54 de foules, les fameux hooligans,
25:56 il y a eu plusieurs événements gravissimes,
25:58 il a fallu attendre des morts
26:00 pour que le foot anglais se décide à faire le ménage.
26:02 Faire le ménage, ça veut dire quoi ?
26:04 Ça veut dire interdire à des gens
26:06 qui pensent que le stade est un défouloir
26:08 où on peut venir se battre,
26:10 agresser les supporters adverses,
26:12 agresser même maintenant les joueurs ou les dirigeants,
26:14 et faire n'importe quoi,
26:16 se défouler. Ça n'est pas acceptable
26:18 dans un pays comme le nôtre,
26:20 c'est que pour parler de l'image de la France,
26:22 l'image de la France,
26:24 c'est aussi ça, c'est aussi le championnat de France
26:26 qui est diffusé dans
26:28 plusieurs pays, d'ailleurs il y a les droits qui sont bientôt
26:30 à renouveler, le football français
26:32 espéré optimiser ses droits,
26:34 là ça va plomber l'image du foot français.
26:36 Donc je demande,
26:38 mais c'est pas la première fois qu'on en parle,
26:40 à ce que les pouvoirs publics
26:42 qui doivent exercer leurs responsabilités,
26:44 c'est à dire retrouver les fauteurs de troubles
26:46 et les sanctionner, mais que ces gens-là,
26:48 si on les retrouve, ces pseudo-supporters,
26:50 ils doivent être interdits
26:52 à vie de mettre les pieds dans n'importe
26:54 quel stade en France. Et moi j'irais même plus
26:56 loin, même en Europe, on devrait avoir un fichier européen
26:58 des voyous, parce que ces gens-là, parfois,
27:00 vont aller en Allemagne, quand il y a des déplacements
27:02 de leur équipe, pour se battre avec les supporters
27:04 allemands, ils vont aller en Angleterre, en Italie,
27:06 c'est des comportements de voyous,
27:08 et ça doit être sanctionné comme tel, on est
27:10 trop laïciste en France sur ce sujet-là.
27:12 - Mais les clubs aussi ! - Le PSG a fait le travail,
27:14 qu'on soit contre ou pour le PSG, surtout en ce moment, pour rien vous cacher,
27:16 les clubs, non mais c'est vrai,
27:18 les clubs font le travail, le PSG a fait le travail,
27:20 on a vu il y a quelques jours
27:22 que Boulogne voulait ramener ses supporters,
27:24 et le PSG s'y est opposé, parce qu'il y a eu
27:26 des morts au Parc des Princes.
27:28 - Mais les clubs devraient être sanctionnés !
27:30 - Ah bah oui, complètement ! - Parce que Marseille
27:32 doit aussi faire ce travail-là,
27:34 - J'ai quand même l'impression qu'il y a une lâcheté généralisée,
27:36 en ce moment, en France,
27:38 des plus hautes autorités du foot,
27:40 qui essayent de pas trop regarder ce qui se passe,
27:42 à chaque fois qu'il y a un incident, on nous dit
27:44 "Ah oui, oui, c'est vrai, c'est grave, merde",
27:46 et puis rien ne se passe, c'est ce que je dis,
27:48 puis rien ne se passe, et puis il y a un nouvel incident,
27:50 et puis là c'est de plus en plus grave,
27:52 j'ai l'impression que chacun se renvoie la balle,
27:54 et là j'allais dire,
27:56 le coup de peau des instances du foot,
27:58 c'est que ça s'est passé dans l'espace public,
28:00 alors ils se retournent vers l'espace public en disant
28:02 "Mais c'est à l'État de gérer ça, c'est pas à nous,
28:04 c'est pas notre responsabilité, mais il y a une forme
28:06 de "je te passe la patate chaude, je te renvoie la balle"
28:08 qui dure depuis des mois."
28:10 - Un éditeur me dit "Mais ce matin, est-ce qu'il y a des garde à vue
28:12 de dirigeants, de supporters, de dirigeants de clubs ?"
28:14 - Eh bien on est d'accord.
28:16 - Cette attaque du bus des joueurs de l'OL
28:20 dépasse malheureusement le cadre strict du foot,
28:22 puisque ce qu'ont fait ces racas,
28:24 qui ont attaqué le bus,
28:26 ce sont des violences aggravées.
28:28 Pourquoi ? Ils sont en réunion,
28:30 et ils font utilisation d'armes.
28:32 Donc ces violences aggravées, c'est 10 ans de prison maximum,
28:34 prévus par le code pénal.
28:36 Le souci, en l'occurrence,
28:38 on espère que ces personnes vont être
28:40 trouvées, poursuivies,
28:42 et condamnées. - Vous êtes sûr de ça ?
28:44 - On espère, j'ai dit.
28:46 Mais le fait est que dans de nombreux cas,
28:48 on doit, les Français regrettent,
28:50 ils le disent dans les sondages,
28:52 le laxisme pénal,
28:54 et se rendre compte que quand ils ont ce genre d'agression,
28:56 ce genre d'image, eh bien derrière, les auteurs
28:58 ne risquent rien. Donc le problème dépasse
29:00 malheureusement le sujet du foot,
29:02 il faut faire en sorte qu'enfin, les personnes
29:04 qui se calculent en faisant leurs...
29:06 en agressant ou en commettant
29:08 différents délits, et se fassent le calcul
29:10 le suivant, c'est "je fais ça,
29:12 qu'est-ce qu'il y a en face ?" Eh bien,
29:14 tu vas devant un juge, et tu vas être jugé
29:16 à hauteur de ce que prévoit le code pénal.
29:18 - Pour les shops, c'est le cas quand même.
29:20 - On marque une pause, et on se retrouve
29:22 dans un instant, et on va parler du
29:24 conflit israélo-palestinien.
29:26 A tout de suite.
29:28 - Et juste, notre ami
29:40 Philippe David m'envoie effectivement
29:42 cette remarque,
29:44 à propos de foot.
29:46 - Juste, Liverpool félicite les supporters
29:48 de Toulouse, donc comme quoi,
29:50 il y a aussi des supporters qui se
29:52 comportent bien.
29:54 - C'est vrai. - La majorité,
29:56 on peut le dire. - Oui, d'ailleurs,
29:58 le stade hier s'est vidé, dans le calme,
30:00 et on peut même souligner
30:02 le contrôle d'eux-mêmes qu'ont eu tous les gens
30:04 qui étaient certainement très déçus de ne pas assister au match.
30:06 - Alors, revenons
30:08 à l'actualité,
30:10 évidemment, du conflit
30:12 israélo-palestinien,
30:14 avec l'extension du conflit,
30:16 le risque d'embrasement.
30:18 Commençons peut-être par cette
30:20 manifestation pro-palestinienne interdite
30:22 ce week-end à Paris.
30:24 4000 personnes étaient présentes,
30:26 dont des députés de gauche.
30:28 On voit qu'il y a une montée également
30:30 de l'antisémitisme
30:32 et de slogans qui ne sont pas
30:34 acceptables. Je ne sais pas, Alex Armand
30:36 va commencer avec vous. Cette manifestation,
30:38 là aussi, on parle de sanctions
30:40 qui n'arrivent pas parfois.
30:42 - Il y a une manifestation interdite qui est bravée,
30:44 visiblement, il ne se passe pas grand-chose
30:46 et ces députés, moi je vous pose la question,
30:48 ce n'est pas la première fois,
30:50 est-ce qu'il faut les sanctionner ? - Ben oui.
30:52 La manifestation est interdite, ils n'ont pas
30:54 à s'y rendre. Pour certains, en plus, avec des écharpes
30:56 tricolores, ce week-end, aussi,
30:58 samedi, il y avait une manifestation
31:00 interdite et pas une manifestation non déclarée.
31:02 Vous avez le droit de vous rendre à une manifestation non déclarée.
31:04 Ce n'est pas
31:06 un bon droit, mais en tout cas,
31:08 vous avez le droit de le faire. Une manifestation interdite,
31:10 vous n'avez pas le droit de vous y rendre.
31:12 Et moi, ce qui me dérange, en fait, dans cette manifestation
31:14 qui a été interdite samedi,
31:16 c'est que depuis trois jours, on entend sur les plateaux
31:18 de télévision, sur les plateaux de radio, nous dire
31:20 "oui, mais la France est le seul pays où vous ne pouvez pas manifester
31:22 votre soutien aux Palestiniens". C'est faux.
31:24 C'est faux, je veux dire, la manifestation
31:26 à Paris, elle a été interdite parce que
31:28 vous aviez des risques à l'ordre public,
31:30 d'accord ? Parce que vous avez une finale de
31:32 Coupe du monde de rugby qui se déroulait le soir,
31:34 et qu'effectivement, les forces de l'ordre étaient
31:36 mobilisées pour cette finale de Coupe du monde de rugby,
31:38 et donc si elle a été interdite samedi,
31:40 c'est pour de vraies raisons,
31:42 des raisons qui sont logiques. Mais dans le même temps,
31:44 vous aviez une manifestation à Lille, une manifestation
31:46 à Marseille, je crois une manifestation à
31:48 Nantes, mais je ne peux pas dire n'importe quoi, donc je ne sais pas
31:50 pour Nantes. En tout cas, vous aviez d'autres manifestations
31:52 dans d'autres villes françaises, et cette
31:54 semaine, vous allez avoir une manifestation à Paris
31:56 qui a été organisée par
31:58 des organisateurs qui ont été
32:00 validés par la préfecture, par
32:02 le ministre de l'Intérieur, pour le soutien aux Palestiniens,
32:04 et qui est organisée aussi, là, par le pouvoir
32:06 politique. Ce que je veux dire par là, c'est que quand vous avez
32:08 des manifestations interdites, c'est pour de bonnes raisons.
32:10 C'est pour de bonnes raisons. Et on l'a vu
32:12 encore samedi, qu'il y avait
32:14 des slogans qui tournaient,
32:16 qui étaient antisionistes, si vous voulez,
32:18 on va jouer sur le mot, mais antisémites
32:20 par la même occasion, que c'est une bonne raison
32:22 pour certains, et on a vu sur des vidéos
32:24 de Frédéric Azizat, qui a été filmé,
32:26 qui a été interrogé, qu'on
32:28 aime ou qu'on n'aime pas son travail, il a été interrogé
32:30 des manifestants,
32:32 et franchement, ce qu'on entend, c'est dégueulasse !
32:34 Mais vraiment, c'est dégueulasse ! Donc à partir
32:36 de là, moi, je ne veux pas voir dans mon pays
32:38 aujourd'hui, encore moins dans ma ville et dans mon
32:40 pays en général, ce qu'il se passe aujourd'hui à Londres,
32:42 où vous avez des manifestants qui vont manifester
32:44 avec des drapeaux Daesh, et qui
32:46 traitent de détritus blancs les gens
32:48 qui viennent manifester avec eux parce qu'ils n'ont pas la même
32:50 vision des choses. Je ne veux pas voir ce qu'il se passe
32:52 dans un aéroport hier soir
32:54 en Russie, je suppose qu'on va en parler
32:56 dans quelques secondes, je ne veux pas voir tout ça !
32:58 Et si on laisse faire, et si on autorise ces manifestations-là,
33:00 ne croyez pas que ce n'est pas ce qui va se passer
33:02 dans notre pays, c'est certain !
33:04 Donc aujourd'hui, on est face à un dilemme, mais
33:06 il faut aussi se dire une chose, c'est que
33:08 la France est un pays pas comme les autres,
33:10 on peut se réjouir depuis quelques jours,
33:12 depuis quelques semaines, depuis le début du conflit,
33:14 qu'il n'y a pas eu de dérapage, mais il faut continuer...
33:16 - Il y a eu 819
33:18 actes antisémites votés.
33:20 - Je parle dans les manifestations !
33:22 Mais comme vous avez des esprits un peu simples, sur les réseaux
33:24 sociaux, qui voient ce qui s'est passé hier
33:26 en Russie, ou qui voient ce qui se passe
33:28 en Inde, vous en avez parlé,
33:30 qui voient même ce qui se passe
33:32 deux heures de chez nous, à Londres,
33:34 vous ne pouvez être qu'inquiets,
33:36 parce que les juifs de France sont inquiets,
33:38 vous ne pouvez être qu'inquiets de ce qui va se passer dans les semaines
33:40 qui viennent. Donc moi je félicite le gouvernement,
33:42 je félicite Gérald Darmanin,
33:44 s'il décide d'interdire ces manifestations,
33:46 c'est qu'il a des bonnes raisons de le faire,
33:48 et il y en aura d'autres, et j'espère, il faut pouvoir
33:50 permettre aux gens de manifester leur soutien aux Blessés-Vignes.
33:52 - Il y a eu des manifestations autorisées, Alexis ?
33:54 - Moi je proposerais quand même de sortir
33:58 le débat du sujet
34:00 de l'actualité, parce que
34:02 la criminalisation des mouvements
34:04 sociaux, ce n'est pas un sujet récent.
34:06 Moi, quand j'étais député,
34:08 j'avais un premier ministre, Manuel Valls,
34:10 qui envisageait d'interdire des manifestations
34:12 syndicales, parce qu'il trouvait que
34:14 il y avait trop de problèmes avec les gens de la CGT
34:16 qui manifestaient à l'époque contre la loi Travail.
34:18 Et moi j'avais dit,
34:20 quand j'étais député, que je n'ai jamais participé
34:22 à une manifestation interdite, mais si Manuel Valls
34:24 à l'époque avait interdit une manifestation
34:26 contre la loi Travail, j'y aurais participé
34:28 pour manifester mon attachement
34:30 aux libertés publiques, et parce que le gouvernement
34:32 n'a pas à choisir les causes
34:34 pour lesquelles les gens
34:36 ont le droit de manifester ou pas le droit de manifester.
34:38 Parce qu'à ce moment-là, on n'est plus en France.
34:40 Tout à l'heure, on parlait de l'image de la France. L'image de la France,
34:42 qu'on le veuille ou non, c'est un pays de liberté
34:44 et notamment de manifestation.
34:46 Bon, on est un peu brocardés
34:48 d'ailleurs parfois par nos
34:50 voisins,
34:52 Anglais, Allemands,
34:54 je trouve que les Français quand même...
34:56 Mais enfin, au moment des Gilets jaunes, on a eu les mêmes débats.
34:58 Au moment des Gilets jaunes, on a dit
35:00 "On a vu une pancarte antisémite,
35:02 donc les Gilets jaunes sont antisémites, arrêtons les deux."
35:04 - En éprouvant le public à l'époque...
35:06 - Il y a eu énormément de manifestations
35:08 des Gilets jaunes avec énormément de débordements
35:10 et de violences.
35:12 Et malgré ça, qu'a fait le pouvoir,
35:14 il était tenté soit d'interdire,
35:16 mais il a bien compris que... - Soit de laisser faire.
35:18 - Non, soit d'encadrer plus fortement
35:20 avec des forces de l'ordre.
35:22 Moi, je sais pas
35:24 comment on traite ce genre de
35:26 situation quand on est au gouvernement, je dis pas que c'est simple.
35:28 Je dis que vous avez raison, s'il y a des
35:30 risques de troubles alors plus publics,
35:32 l'interdiction est légitime.
35:34 Mais, si on commence à interdire de manière
35:36 systématique certaines manifestations
35:38 parce qu'on considère qu'il y a des risques
35:40 de slogans, de dérapage, etc.
35:42 ça veut dire qu'on peut interdire tout type de manifestations.
35:44 Parce que moi j'ai beaucoup manifesté,
35:46 et il y a toujours des imbéciles, il y a toujours des
35:48 voyous même qui agressent
35:50 des gens, j'ai vu des gens agresser d'autres gens.
35:52 Il y a des fois des slogans qui sont intolérables.
35:54 Moi j'ai fait des manifestations où j'ai vu...
35:56 Et pour autant, on peut pas faire un amalgame
35:58 généralisé et dire parce qu'il y a
36:00 des voyous et des imbéciles, on interdit le droit de manifester
36:02 en France. Parce que c'est une pente...
36:04 - Mais on en est loin, on en est loin.
36:06 - Non, non, non, on en est pas si loin que ça.
36:08 Je suis désolé, moi j'ai cité cet exemple tout à l'heure
36:10 parce que je l'ai vécu quand j'étais à l'Assemblée
36:12 nationale. Je peux vous dire que
36:14 quand on a le pouvoir, et on a
36:16 aujourd'hui un pouvoir qui parfois peut être
36:18 autoritaire, on se rappelle quand même au moment des
36:20 Gilets jaunes, il y a eu quand même des...
36:22 un maintien de l'ordre qui n'était pas très
36:24 tendre vis-à-vis des manifestants. Et il y avait aussi des manifestants
36:26 qui se comportaient mal vis-à-vis de la police, c'est pas le sujet.
36:28 Mais, tu veux dire, c'est toujours
36:30 tentant de dire "puisque ça nous
36:32 dérange, interdisons-le". Alors après, on a
36:34 le garde-fou du tribunal administratif. Je crois que le tribunal
36:36 administratif a confirmé cette interdiction.
36:38 - C'est pour ça qu'il a dit ça.
36:40 - Ce qui veut dire qu'il y a peut-être des motifs légitimes.
36:42 Mais attention à ne pas
36:44 non plus légitimer systématiquement
36:46 des interdictions au bon vouloir
36:48 du pouvoir. Parce que le jour où le pouvoir
36:50 considère qu'il n'y a que des opposants
36:52 dans les rues et que donc c'est gênant,
36:54 on peut aussi avoir des décisions d'interdire systématiquement
36:56 certaines manifestations. Et ça serait une dérive,
36:58 moi, personnellement, que j'appelle illibérale
37:00 et qui existe dans d'autres pays.
37:02 - Mais là, on est dans un contexte particulier.
37:04 - Mais on est quand même très loin de ce cas-là.
37:06 - Non, non, non, c'est pas nouveau. C'est des débats qu'on a eu au moment
37:08 des Gilets jaunes. On a eu au moment de la loi retraite.
37:10 De la loi travail.
37:12 - Mais on vit quand même dans un pays où le droit
37:14 de manifester est absolument
37:16 revendiqué et absolument
37:18 exercé. - Heureusement.
37:20 - Oui, c'est exactement ce que...
37:22 - Tout le monde est d'accord.
37:24 Mais on est d'accord aussi que quand il y a un risque de
37:26 trouble à l'ordre public, alors c'est là
37:28 qu'est la ligne de crête, c'est de savoir à quel
37:30 moment est le trouble à l'ordre public.
37:32 Mais effectivement, quand il y a ce risque-là...
37:34 - Quand des gens manifestent, il y a un risque qui est, on l'a vu au moment
37:36 des Gilets jaunes... - Plus ou moins.
37:38 - Non, c'est pas vrai. Il y a des tas de manifestations
37:40 qui se passent pacifiquement.
37:42 - Mais quand vous êtes proche de l'ordre, vous n'avez pas de trouble à l'ordre public.
37:44 - Tant mieux, il y a des manifestations qui se passent bien.
37:46 - Je suis d'accord, donc c'est pas à chaque fois le cas.
37:48 - Évidemment, il y a une question de liberté
37:50 publique, à savoir si on aurait le manifesté ou pas.
37:52 Je pense tout de même que le parallèle
37:54 entre les Gilets jaunes et ce qu'on voit
37:56 dans ces manifestations dites pro-palestinienne
37:58 est malencontreux. Pourquoi ?
38:00 Les Gilets jaunes,
38:02 c'était des Français
38:04 qui criaient leur mal-être
38:06 et qui disaient concrètement à l'État...
38:08 - Ceux qui manifestaient étaient aussi des Français.
38:10 - Merci de me laisser terminer,
38:12 créaient l'État. - Mais pardon, je précise.
38:14 - Écoutez notre situation.
38:16 Notamment parmi les Français
38:18 qui vivent hors des métropoles,
38:20 dans les villes moyennes, les plus petites communes,
38:22 les villages, qui voient les services publics
38:24 se détériorer ou disparaître,
38:26 qui ont une bête du pouvoir d'achat.
38:28 Ça, c'était les manifs des Gilets jaunes.
38:30 Les craintes vis-à-vis des manifestations pro-palestinienne,
38:32 qu'est-ce que c'est ? C'est qu'en fait,
38:34 on a sur notre sol, malheureusement,
38:36 des gens qui soutiennent
38:38 l'idée d'une stratégie à deux États,
38:40 Israël et Palestine.
38:42 On a des gens qui soutiennent concrètement
38:44 le Hamas, qui soutiennent le terrorisme
38:46 islamique, et c'est ça la crainte.
38:48 Et ça sert à rien de se cacher derrière son petit doigt.
38:50 On a vu, effectivement,
38:52 ce qui s'est passé au Daguestan,
38:54 on voit ce qui se passe à Londres.
38:56 Il y a des gens qui ont une haine profonde
38:58 de notre civilisation et qui soutiennent
39:00 des organisations terroristes qui ont commis
39:02 ou qui sont en lien
39:04 avec des organisations terroristes qui ont commis
39:06 des attentats en Europe
39:08 et en France. Donc il est normal que
39:10 les pouvoirs publics fassent attention
39:12 à ne pas laisser le champ libre à ces gens
39:14 qui en fait veulent juste
39:16 détruire ce que nous sommes
39:18 et tuer des Français.
39:20 - Je ne sais pas si je trouve bien l'argument public.
39:22 - Je suis en train de dire que les gens qui manifesteraient
39:24 leur attachement
39:26 à la cause palestinienne sont potentiellement
39:28 tous des gens qui soutiennent les terroristes,
39:30 qui soutiennent le Hamas, et ce que vous venez de dire quand même.
39:32 - Je vous dis qu'il y a des gens dans les manifestations...
39:34 - C'est très beau français.
39:36 - Je vous dis que dans les manifestations,
39:38 il y a effectivement, vous n'allez pas me dire le contraire,
39:40 qu'il y a des gens qui soutiennent
39:42 le Hamas et donc une organisation terroriste.
39:44 Une partie de la gauche
39:46 a eu du mal à reconnaître que le Hamas
39:48 est une organisation terroriste. Vous reconnaissez
39:50 vous-même que le Hamas est une organisation terroriste ?
39:52 - Je l'ai dit ici même il y a quelques jours.
39:54 - Très bien. Eh bien une partie de la gauche a eu du mal à le faire.
39:56 La réalité c'est qu'il y a des gens qui soutiennent cette organisation
39:58 et on doit rappeler quand même, on a Dominique Bernard
40:00 qui est mort à Reims il y a quelques jours.
40:02 On ne peut pas laisser ces gens qui ont une haine profonde
40:04 et qui soutiennent des gens qui veulent nous tuer
40:06 dire leur haine à visage découvert.
40:08 - Juste, il y a eu hier,
40:10 donc c'est juste...
40:12 Il y a eu ces images d'Aguestan
40:14 absolument effrayantes,
40:16 donc de chasse aux Juifs, il n'y a pas d'autre mot.
40:18 - Pogrom. - J'ai voulu regarder
40:20 les commentaires français.
40:22 Si c'est vraiment ça, ça c'est des hommes.
40:24 Inch'Allah, tous les aéroports du monde,
40:26 la même chose.
40:28 Belle leçon pour les autres pays.
40:30 Les gens sont en ébullition totale, il faut que la peur change de camp.
40:32 Ils agissent, bravo.
40:34 Les hommes, des hommes capables.
40:36 Merci à Bibi, bravo, spasiba.
40:38 Oui, oui, oui, voilà, ce n'est que le début.
40:40 - Quel rapport avec l'immigration, monsieur ?
40:42 - Ça c'est effrayant.
40:44 Et même les réactions des autorités
40:46 sur place sont effrayantes.
40:48 - C'est un sujet, non ?
40:50 - Le sujet, moi, ça m'inquiète.
40:52 - Non mais les autorités qui disent
40:54 "Oui, il ne faut pas répondre aux provocations de notre ennemi".
40:56 Les images
40:58 qu'on a vues hier, moi depuis tout petit, on me répète
41:00 "il faut toujours faire attention".
41:02 Parce que ce qui s'est passé en 39-45,
41:04 ça peut recommencer demain.
41:06 Moi, je ne croyais pas à ça.
41:08 Honnêtement. Aujourd'hui, quand vous vous levez le matin
41:10 et que vous êtes juif en France,
41:12 vous faites attention.
41:14 Nos concitoyens juifs,
41:16 ils pensent à rentrer leur maison à l'intérieur
41:18 de chez eux. Nos concitoyens juifs, ils pensent
41:20 à changer leur nom quand ils commandent à manger
41:22 sur les applications ou quand ils commandent un taxi.
41:24 Nos concitoyens juifs, quand ils amènent leurs enfants
41:26 à l'école aujourd'hui,
41:28 ils ont peur. Ils ont peur de laisser leurs enfants.
41:30 C'est comme s'ils partaient à l'autre bout du monde, parce qu'on a l'impression
41:32 d'être dans un aéroport. Ce que je veux vous dire par là,
41:34 c'est que les images qu'on a vues hier, c'est que le début.
41:36 C'est que le début. Et si
41:38 on n'est pas vigilant, si notre
41:40 pays, ce qui est en train de faire notre pays, et je l'en félicite,
41:42 ne fait pas attention, et si nous-mêmes,
41:44 on ne tient pas des discours dans nos débats
41:46 de fermeté contre ces propos
41:48 et ces images qu'on va voir,
41:50 franchement, vraiment je vous le dis,
41:52 je pense qu'on peut être très inquiets pour les mois
41:54 et les années qui viennent en France. - Alors, un autre disant me signale,
41:56 le ministre de la Défense allemand
41:58 vient de mettre en garde contre une menace de guerre
42:00 en Europe, et appelle l'armée
42:02 et la société à se préparer
42:04 à cette éventualité. C'était une interview
42:06 sur la ZDF. Moi, j'ai été
42:08 effaré quand même par ces commentaires
42:10 très nombreux. Il y avait 600 commentaires
42:12 sous les vidéos hier sur
42:14 X, anciennement Twitter,
42:16 qui commentaient et qui se réjouissaient
42:18 de voir cette chasse aux Juifs
42:20 sur des propos,
42:22 c'était des réactions françaises.
42:24 Je trouve ça inquiétant.
42:26 - De toute façon,
42:28 c'est honteux de soutenir
42:30 des actes antisémites,
42:32 que ce soit aux Galicians royaux. - Mais c'est inquiétant !
42:34 Mais c'est inquiétant ! - Mais oui, c'est inquiétant,
42:36 parce que nous avons sur notre sol
42:38 des gens qui soutiennent cette amoitié. - Les gens sont anonymes ?
42:40 - Oui.
42:42 Et ? - Et ? - Et ?
42:44 - Et donc, le sujet, il est
42:46 quand est-ce qu'on arrête ce cycle
42:48 infernal de haine et de violence ?
42:50 - On arrête. - Ça on n'y est pas.
42:52 - Mais il y a une forme
42:54 d'appropriation, de réappropriation,
42:56 pour ne pas dire d'utilisation cynique
42:58 de ce qui se passe en ce moment au Proche-Orient,
43:00 par certains qui voient très bien,
43:02 j'allais dire l'aubaine, la Palestine
43:04 représentant
43:06 tous les malheurs du monde arabe
43:08 et ce qui se passe en ce moment, active...
43:10 - Réactive. - Oui, active,
43:12 réactive, suractive, absolument,
43:14 je suis tout à fait d'accord, la haine
43:16 de certains, et je vois là
43:18 surtout, moi, une utilisation
43:20 extrêmement
43:22 calculée et cynique de certains
43:24 qui se disent "c'est idéal pour
43:26 notre cause", des causes qui sont
43:28 peut-être un peu éloignées de la simple
43:30 cause palestinienne, ça va réactiver
43:32 des tas de réseaux qui ne demandaient que ça
43:34 pour être réactivés.
43:36 - On continue dans un instant,
43:38 il est 11h46 sur Sud Radio, à tout de suite.
43:40 - Sud Radio,
43:42 le 10h midi, mettez-vous d'accord ?
43:44 Sud Radio, le 10h
43:46 midi, mettez-vous d'accord ?
43:48 Valérie Experts. - Alors, nous
43:50 parlions donc de ces manifestations
43:52 et puis de la crainte
43:54 des juifs un petit peu partout
43:56 dans le monde, on voit à Londres
43:58 ce qui se passe avec des harangues
44:00 particulièrement haineuses,
44:02 Samuel Lafond, vous n'aviez pas
44:04 réagi sur l'extension
44:06 du conflit, et sur
44:08 cette montée
44:10 d'une forme d'antisémitisme,
44:12 enfin, pas d'une forme d'ailleurs, d'un antisémitisme
44:14 qui n'est absolument pas caché
44:16 aujourd'hui. - Malheureusement, Londres
44:18 est en avance, si je puis dire,
44:20 sur ce qui se passe en France.
44:22 Il y a une dizaine d'années,
44:24 on voyait déjà des premières vidéos de propagande
44:26 de l'équivalent
44:28 de l'État islamique, des mouvements
44:30 djihadistes dans ce genre-là,
44:32 qui faisaient des vidéos
44:34 donc, directement, qui se filmaient
44:36 à Londres, avec des drapeaux dans les parcs à Londres,
44:38 et on a vu
44:40 malheureusement ce qui s'est passé en Europe
44:42 dans les années qui suivent.
44:44 Heureusement, pour l'instant, en France, on n'a pas
44:46 ces manifestations, mais on a
44:48 déjà des agressions, effectivement.
44:50 On n'a pas ces gens comme à Londres,
44:52 d'ailleurs c'est délirant, je mets à la place
44:54 des Anglais, là, un instant, mais,
44:56 de voir ça dans son pays, toutes ces manifestations
44:58 de haine, et avec des gens
45:00 qui soutiennent concrètement un modèle civilisationnel
45:02 qui n'est pas le nôtre.
45:04 Le danger qu'on a en France aujourd'hui,
45:06 c'est de voir,
45:08 comme conséquence de l'immigration massive qui a duré des décennies,
45:10 et qui est toujours soutenue par une
45:12 minorité de Français, la majorité des Français
45:14 sont contre l'immigration massive.
45:16 On a pour conséquence d'avoir sur notre sol des gens
45:18 qui reprennent, on parlait tout à l'heure de
45:20 sujets palestiniens, qui reprennent
45:22 ces thèmes-là, et qui, pour
45:24 promouvoir leur haine,
45:26 et qui reprennent ces thèmes-là
45:28 pour dire que leur modèle à eux n'est pas
45:30 le même que le nôtre. Ce qu'on a vu au
45:32 Daguestan, avec des chasse aux Juifs,
45:34 c'est pas compliqué, ça s'appelle des chasse aux Juifs.
45:36 J'espère évidemment qu'on ne le verra pas en France,
45:38 mais ça risque de donner des idées
45:40 à des personnes qui, déjà,
45:42 commencent à agresser, qui faisaient des remarques dans la rue,
45:44 qui attaquaient, et si l'État
45:46 n'est pas ferme tout de suite, en disant
45:48 "Vos actions,
45:50 votre modèle
45:52 que vous promouvez", c'est-à-dire
45:54 typiquement, du soutien au terrorisme,
45:56 tous les gens qui soutiennent le terrorisme,
45:58 que ce soit dans la rue,
46:00 que ce soit sur les réseaux sociaux,
46:02 doivent être poursuivis et condamnés,
46:04 on a le code pénal pour ça. Si ce n'est pas fait,
46:06 c'est un choix politique. Si ce n'est pas fait,
46:08 évidemment que ceux qui se défoulent
46:10 sur les réseaux sociaux, mais pas que sur les réseaux sociaux,
46:12 parce que c'est pas la faute des réseaux sociaux,
46:14 qui se défoulent pour dire "c'est génial,
46:16 ils ont tué telle ou telle personne",
46:18 qui ricanent lorsqu'il y a des attentats,
46:20 parce qu'il y a aussi des personnes qui ont ricané lorsque
46:22 Dominique Bernard est mort. On a vu des commentaires
46:24 sur les réseaux sociaux aussi, il y avait également eu ça
46:26 lors de Charlie Hebdo. Si l'État n'est pas
46:28 ferme aujourd'hui, on court de très
46:30 grands risques. - Juste, simplement, sur ce qui s'est
46:32 passé au Daguestan hier,
46:34 l'ironie de l'histoire, c'est quand même que
46:36 l'État d'Israël n'a pas voté
46:38 les sanctions contre la Russie.
46:40 Et donc, les avions israéliens sont
46:42 quasiment les seuls à encore
46:44 voyager en Russie, sans embargo,
46:46 sans tout ça. Et là, je peux vous dire
46:48 qu'à mon avis, ça va changer. Parce que,
46:50 les responsables du Hamas qui se sont reçus la semaine
46:52 dernière par Vladimir Poutine,
46:54 aujourd'hui, il arrive ce qu'il arrive pour un avion
46:56 israélien, où on demande à des gens de remonter
46:58 dans un avion. Il faut quand même se rendre compte,
47:00 il y a quand même des mecs qui cherchaient dans les réacteurs s'il y avait des juifs.
47:02 Il faut quand même se rendre compte de la haine
47:04 du juif qu'il faut avoir
47:06 pour faire ce genre de choses.
47:08 On peut avoir tous les débats du monde sur la guerre,
47:10 parce que c'est une guerre qui se passe.
47:12 Il faut arrêter de dire que c'est une agression, machin.
47:14 Le 7 octobre, quand le Hamas va tuer
47:16 1400 Israéliens, il déclare
47:18 la guerre à l'État d'Israël.
47:20 On pourrait avoir, vraiment, je le dis,
47:22 tous les débats qu'on veut sur ce qui se passe aujourd'hui dans la bande
47:24 de Gaza, à savoir si le droit de la guerre
47:26 n'est pas respecté,
47:28 le droit humanitaire, bien évidemment. Mais,
47:30 c'est une guerre qui se passe. Donc, il faut partir de ce constat-là.
47:32 On peut avoir tous les débats sur cette guerre-là.
47:34 En attendant, il faut qu'on se mette tous dans la tête
47:36 ici, dans notre pays et en Europe,
47:38 qu'il faut protéger les juifs.
47:40 Vraiment, je le dis le plus clairement possible.
47:42 Et on en est arrivé là, on est en 2023,
47:44 je suis en train de vous dire sur votre antenne, il faut protéger
47:46 les juifs. Vous vous rendez compte quand même
47:48 de l'absurdité de ma phrase, qui aujourd'hui est réelle.
47:50 - Mais qui est réelle, oui, quand on...
47:52 - Je voulais simplement souligner l'isolement
47:54 des Occidentaux
47:56 sur beaucoup de ces questions. Je me souviens
47:58 de la déclaration de la reine Rania Jordani
48:00 qui a déploré les deux poids,
48:02 deux mesures du discours d'Erdogan.
48:04 Alors, Erdogan, certes, il s'adresse à sa population
48:06 et c'est de la politique intérieure, mais
48:08 le monde entier n'est pas sur les positions
48:10 que sont les Occidentaux. Et les Occidentaux
48:12 sont extrêmement affaiblis
48:14 sur cette question. Et ça, c'est un véritable...
48:16 - Complètement. - Alexis ?
48:18 - Complètement. - Ah, pardon ? - Non, complètement.
48:20 - Véritable souci pour ne pas dire
48:22 une véritable motive d'inquiétude.
48:24 - Je ne sais pas si Vladimir Poutine est
48:26 un antisémite. Ce que je vois, c'est que
48:28 il a décidé, lui aussi, d'instrumentaliser
48:30 - Bien sûr. - Bien sûr. - Ce conflit
48:32 comme d'autres, comme Erdogan,
48:34 comme beaucoup de pays, d'ailleurs,
48:36 pour, bien, effectivement,
48:38 isoler ce qu'il estime
48:40 être, aujourd'hui, ses adversaires principaux.
48:42 Son adversaire principal, à Poutine, c'est pas le Hamas,
48:44 c'est les États-Unis et l'Ukraine. Enfin, c'est les États-Unis
48:46 parce qu'ils soutiennent l'Ukraine, donc les États-Unis,
48:48 donc le monde occidental.
48:50 Donc, aujourd'hui, c'est vrai qu'on a une espèce de redistribution
48:52 des cartes à l'échelle mondiale, où, malheureusement,
48:54 je dois le dire, l'Occident
48:56 est, démographiquement,
48:58 très minoritaire
49:00 sur un certain nombre de positions.
49:02 Ce que je peux regretter, à titre personnel,
49:04 mais il faut aussi regarder le monde
49:06 tel qu'il est, et pas simplement. Mais il y a
49:08 une chose que je trouve qu'on ne répète pas suffisamment,
49:10 c'est que, comment, par
49:12 quel mécanisme,
49:14 je dirais, machiavélique,
49:16 on peut tenir, pour responsable
49:18 les Juifs, dans le monde entier,
49:20 de la politique de l'État d'Israël ?
49:22 C'est ça qu'on devrait dénoncer,
49:24 d'abord.
49:26 Comment on peut accepter ça ?
49:28 Et de la même manière,
49:30 je le dirais de la même manière,
49:32 il ne faut pas, non plus, considérer
49:34 que tous les gens de culture
49:36 maghrébine ou arabe-musulmane soutiennent
49:38 le Hamas, parce que, si on commence
49:40 à rentrer dans ces mécanismes,
49:42 ça, c'est un mécanisme diabolique,
49:44 de rentrer dans cette mécanique-là. Et je pense
49:46 qu'on ne le dit pas assez. Le vrai scandale,
49:48 c'est d'assimiler quelqu'un
49:50 à la politique d'un État. En plus,
49:52 la politique de l'État d'Israël, elle est dénoncée
49:54 par une partie des Israéliens. Parce qu'en ce
49:56 moment même, il y a des manifestations à telle avive
49:58 de gens qui demandent la démission
50:00 de Netanyahou, qui disent que le gouvernement
50:02 a échoué à protéger son peuple,
50:04 que les 1500 morts, certes,
50:06 procèdent de l'intervention
50:08 du Hamas et des attentats, mais
50:10 que c'est aussi une défaillance sécuritaire
50:12 majeure, majeure. Donc, il y a des débats
50:14 dans ce pays. Tous les Israéliens ne sont
50:16 pas soudés derrière leur gouvernement.
50:18 Donc le problème, c'est les simplifications,
50:20 les raccourcis. On va tous en souffrir.
50:22 - Vous avez vu la conférence de presse
50:24 de Netanyahou avec des journalistes extrêmement
50:26 punasses qui lui demandent quelle est sa responsabilité,
50:28 etc. - On aimerait bien les avoir
50:30 chez nous ces journalistes, qui demandent
50:32 des comptes sans...
50:34 - Mais on aimerait bien aussi
50:36 que Gaza ouvre un petit peu
50:38 ses frontières pour qu'on puisse
50:40 envoyer des journalistes qui, aujourd'hui,
50:42 ne peuvent pas aller là-bas.
50:44 - Oui, puis on aimerait bien aussi... - Je crois que
50:46 des deux côtés, personne ne souhaite
50:48 qu'il y ait des journalistes sur place.
50:50 Aujourd'hui, il y a un black-out sur les opérations militaires
50:52 israéliennes à Gaza. - Il y a une intoxication
50:54 sur les chiffres. - Et de toute façon, vous savez
50:56 ce qu'on dit. Dans la guerre,
50:58 la première victime, c'est la vérité.
51:00 Quel que soit les Belgierons. - Pour revenir
51:02 à ce qui concerne directement la France
51:04 et les Français, effectivement, on a une particularité
51:06 en Europe par rapport à d'autres pays du monde,
51:08 c'est qu'on est concernés doublement par ce conflit.
51:10 Par le conflit en lui-même
51:12 et l'image de nos pays,
51:14 l'influence de nos pays, les positions
51:16 qu'on veut promouvoir, donc il y a des placements d'Emmanuel Macron,
51:18 il y a des placements de personnalités,
51:20 mais également parce que, ce n'est pas le cas
51:22 dans d'autres pays, ce n'est pas le cas au Japon,
51:24 c'est moins le cas en Chine.
51:26 On a eu pendant des années
51:28 une immigration massive qui fait que
51:30 cette immigration a importé
51:32 un nouveau conflit civilisationnel
51:36 sur le sol européen. C'est pour ça qu'on est touchés
51:38 doublement en Europe. On peut différencier les deux,
51:40 mais les deux sont intimement liés.
51:42 Ce sera le mot de la fin pour aujourd'hui.
51:44 Évidemment, d'autres débats
51:46 à suivre et je vous conseille la lecture,
51:48 Christian de Villeneuve me le signale,
51:50 dans le Figaro aujourd'hui d'un excellent article
51:52 sur
51:54 Caïs Saïed, qui renvoie
51:56 la Tunisie à ses vieux démons
51:58 avec une montée très très forte
52:00 de l'antisémitisme
52:02 en Tunisie également.
52:04 Allez, on se retrouve demain,
52:08 tout de suite avec vous, c'est Jean-Marie Bordry.
52:10 Marie Bordry, très bonne journée sur Sud Radio.

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