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DB - 31-10-2023

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00:00 (Générique)
00:03 ---
00:31 - Anne ?
00:32 - Oui ?
00:36 - Vous avez dormi près de 15 heures sans bouger.
00:40 - Je ne comprends pas pourquoi.
00:44 - Il paraît que j'ai eu mal à la tête.
00:52 Que Julien m'a donné un calment.
00:58 - Je ne comprends pas pourquoi.
01:00 - Je ne comprends pas pourquoi.
01:03 - Je ne comprends pas pourquoi.
01:06 - Je ne comprends pas pourquoi.
01:09 - Je ne comprends pas pourquoi.
01:12 - Je ne comprends pas pourquoi.
01:15 - Je ne comprends pas pourquoi.
01:18 - Je ne comprends pas pourquoi.
01:21 - Je ne comprends pas pourquoi.
01:24 - Je ne comprends pas pourquoi.
01:27 - J'ai vu des lumières qui allumaient,
01:29 de Julien qui remuait les lèvres.
01:32 Je ne comprenais pas ce qu'il disait.
01:35 - Maintenant, après avoir dormi, j'entends.
01:40 - Étrange, ce château.
01:48 Avec des carreaux cassés, complètement en ruine.
01:52 Les trous dans le toit.
01:56 - Et qui ?
01:57 - Personne ne sait exactement.
02:00 Je suis allé à Roquebrune pour une enquête rapide.
02:03 On m'a parlé d'une histoire que j'ai un peu de mal à croire.
02:07 - C'est peut-être la même que Julien m'a racontée ?
02:10 Une histoire de résistance ?
02:13 - Non, plus ancienne, d'après l'autre guerre, 1920.
02:16 - Tu me la raconteras en dînant à un meurtre de faim.
02:19 - Tu sais que j'ai failli jouer les pères de famille cette nuit ?
02:25 J'ai failli partir à ta recherche.
02:27 Heureusement que Claire m'en a empêché.
02:29 - J'étais sûre que tu t'inquiéterais.
02:31 Mais je ne pouvais pas te prévenir, je n'étais comme en prison.
02:35 Je t'assure.
02:37 - Tu regrettes de ne plus y être ?
02:39 - Peut-être.
02:41 On n'attend pas Benoît ?
02:54 - Et qui plus est chez Javod ?
02:56 - Et ton château de la mer ?
02:58 - En 1920, le château de la mer était habité par une dizaine de Cossacks.
03:03 Chaque jour, en tenue de cavalier, ils descendaient faire leur marché à reprue.
03:08 - À cheval ?
03:10 Ils devaient faire sensation ?
03:12 - Toutes les femmes étaient folles d'eux.
03:14 Par la blanchisseuse, à qui évidemment ils confiaient leur linge,
03:18 on a appris qu'il y avait une femme parmi eux.
03:23 - Une femme ?
03:24 - Evidemment, en regrune de jaser et d'émettre un tas d'hypothèses.
03:29 Et parmi celles qui restaient,
03:31 il s'agissait d'une princesse russe, plus ou moins cousine du tsar,
03:36 et qui aurait échappé par miracle à la révolution.
03:40 - Je te sers un peu d'eau ?
03:43 - Oui.
03:45 - Le maire a voulu en avoir le cœur net.
03:47 Un matin,
03:50 sain de son écharpe tricolore,
03:51 et accompagné de son conseil municipal au grand complet,
03:54 il sonne au portail.
03:56 Un Cossack leur ouvre.
03:58 Le maire dit qu'il vient au nom de la loi.
04:01 Et il est reçu dans le jardin
04:03 par une jeune femme, très belle, habillée de noir.
04:07 Elle est accompagnée par un vieux lord anglais,
04:10 lequel tient un petit garçon aveugle par la main.
04:13 Et dans un français hésitant, elle dit,
04:17 "Ici, rien que des souvenirs.
04:20 "Trois vies suspendues et l'ombre du malheur."
04:24 - Je ne suis pas terminé, Pépita.
04:27 - Alors que monsieur, il m'excuse, je croyais qu'il avait terminé.
04:29 - Excusez-moi, c'est de ma faute.
04:31 Si je ne crois pas à cette histoire,
04:34 vous commencez à comprendre pourquoi.
04:36 - Attends.
04:39 Je suis sûre qu'un homme comme le docteur Vigneron,
04:41 il connaît parfaitement la petite histoire du pays.
04:44 - Le docteur Vigneron ?
04:46 - Oui, un médecin de Sainte-Maxime. Tu le connais ?
04:48 - C'est un nom que Julien a prononcé la nuit dernière.
04:52 La vieille voiture lui appartenait.
04:55 C'est lui qui a soigné Mathieu.
04:57 - Quel Mathieu ?
04:59 - Le père de Julien.
05:01 - Il vaudrait mieux que je commence par le commencement.
05:05 - En septembre 1943, Mathieu, je ne connais que son prénom,
05:14 Mathieu avait 25 ans.
05:16 Il faisait partie d'un réseau de résistance.
05:20 Il fut arrêté par la Gestapo,
05:22 il réussit à s'évader et il se cacha dans une villa de Saint Raphaël,
05:26 la villa des Mimulus.
05:28 Et c'est là que le docteur Vigneron le soigna.
05:31 - Ensuite, il devait s'embarquer pour l'Afrique du Nord.
05:34 Cette villa des Mimulus appartenait à une jeune femme
05:37 qui était chef d'un réseau de résistants.
05:40 Mon père demeura un mois chez elle.
05:43 Tout de suite, ils se sont aimés.
05:45 C'était une époque à l'avenir incertain où il fallait vivre vite.
05:49 Au bout d'un mois, Vigneron, estimant que mon père était guéri,
05:53 le conduisit au château de la mer pour y attendre son embarquement.
05:57 C'était une cache idéale pour les résistants et les parachutés.
06:01 Il y avait une imprimerie clandestine dans la cave,
06:04 pour les tracts, le journaux sacrés.
06:07 Il y avait aussi un pigeonnier pour les pigeons voyageurs.
06:11 Chaque matin, un pigeon arrivait de la villa des Mimulus.
06:14 Il apportait un message à mon père qui répondait par un autre pigeon.
06:18 Enfin, en décembre, il put s'embarquer pour l'Angleterre.
06:23 Quelques jours après, le réseau que dirigeait la jeune femme fut démantelé.
06:28 Arrêtée, elle fut envoyée dans un camp de concentration.
06:32 Quand mon père revint en France après la libération, il se mit à sa recherche.
06:37 Mais elle avait été portée disparue.
06:41 Mathieu, le père de Julien, a tout fait pour retrouver cette femme.
06:45 Il a gardé espoir pendant des années, puis il a décidé de quitter la France.
06:50 Il s'est installé à Nîmes, a épousé une jeune Hollandaise.
06:54 Et Julien est né un an plus tard, en 1951.
06:59 Dix ans plus tard...
07:05 Dix ans plus tard, il apprit que celle qu'il aimait toujours n'était pas morte.
07:09 Qu'elle était revenue à la villa des Númenus.
07:11 Il garda le silence pour ne pas ajouter une souffrance nouvelle à toutes celles qu'elle avait subies.
07:18 Il pensait seulement aux lettres d'amour apportées par les pigeons réageurs...
07:24 et qui étaient restées cachées au château de la mer.
07:27 Elles étaient là.
07:32 Mon père me révéla la cachette en me faisant promettre...
07:38 qu'après sa mort, je viendrai les reprendre...
07:40 et les renvoyer à celles qu'il avait écrites.
07:44 Mon père est mort en janvier.
07:48 Non, non, je te déplace plus tard, merci.
07:52 Et c'est moi, sans le savoir, qui ai renvoyé ces lettres.
07:56 L'autre jour, en sortant de la banque, j'ai rencontré Julien.
08:00 Il m'a chargé de mettre à la poste le paquet qui les contenait.
08:06 Si le docteur Vignerolle connaît les Mimulus...
08:09 il me dira sans doute ce qui s'est passé quand cette femme a ouvert le paquet.
08:13 Et vous n'avez pas cru à l'histoire des Cossacrusses, chère amie.
08:20 Elle était pourtant vraie.
08:22 Tout ce qu'il y a de plus vrai.
08:24 Marina Ozarska était une vraie princesse russe.
08:28 Elle avait vraiment échappé à la Révolution...
08:33 et a tué un petit garçon aveugle qui était son jeune frère, Cyril Ozarski.
08:37 Et ils étaient vraiment gardés par des Cossacs fidèles.
08:41 La seule erreur, c'est le lore anglais.
08:44 Ce n'était pas un Anglais, mais un Allemand.
08:47 Et un baron Allemand.
08:49 C'est à cause de ce baron Allemand que Marina se cachait.
08:53 Sa présence aurait été mal acceptée. La guerre était trop proche.
08:58 J'étais jeune médecin à l'époque.
09:02 Et je soignais Cyril régulièrement.
09:05 Je me souviens très bien de la visite du maire de Roquebrune...
09:09 et des conseils municipales.
09:12 J'étais là, mais en secret.
09:15 Marina m'avait demandé de venir par un autre chemin...
09:19 qui longe la montagne et atteint le château par le sud.
09:22 C'est celui que j'ai pris ?
09:25 Vous êtes allée au château de la mer, mademoiselle ?
09:31 Oui.
09:32 J'y ai vu la cachette des lettres qu'apportaient les pigeons voyageurs.
09:36 Comment votre fille sait-elle ce que nous n'étions que trois à savoir ?
09:45 Ne me dites pas qu'elle connaît Mathieu Barbieri.
09:49 Ne me dites pas que Mathieu Barbieri est revenu en France.
09:52 Ne me dites pas que c'est avec lui qu'elle est allée au château de la mer.
09:55 Pas avec Mathieu, mais avec son fils, Julien.
10:00 Julien ?
10:01 Barbieri avait un fils.
10:05 Qu'a-t-il fait des lettres ?
10:09 Il les a renvoyées à Espérance-Berger.
10:12 Il les a renvoyées ?
10:15 Pour obéir à une promesse faite à son père avant de mourir.
10:18 Vous avez eu raison de m'avertir, mademoiselle.
10:21 Espérance-Berger risque de ne pas supporter le choc.
10:27 C'est une femme très seule qui a déjà été éprouvée.
10:30 Et je dois la voir.
10:34 Emmenez-moi à Saint-Raphaël.
10:37 Anne va vous conduire.
10:41 Je vous laisse.
10:43 [Musique]
11:12 [Musique]
11:20 Je vous attends, docteur. Je vous reconduira à Sainte-Maxime.
11:25 [Musique]
11:44 Bonjour, docteur.
11:46 Comment est-elle ?
11:48 Mieux aujourd'hui, mais depuis quelques jours, qu'elle bourrasque.
11:54 [Musique]
12:23 [Musique]
12:52 [Musique]
12:55 Merci.
12:58 Merci.