Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui Aliou, auditeur intervenu vendredi dernier dans l’émission, accuse les policiers de multiplier les contrôles au faciès. Il débattra ce midi en studio avec Matthieu Valet, porte-parole du Syndicat indépendant des Commissaires de Police.
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00:00 Pascal Praud et vous.
00:02 Pascal Praud et vous, la suite d'11h à 13h sur Europe 1.
00:05 Vous réagissez au zéro à 80 20 39 21.
00:08 Avant d'engager un débat avec Aliu Alassane, que je salue, bonjour,
00:13 qui nous avait appelé la semaine dernière et qui remettait en cause
00:18 le fonctionnement de la police.
00:19 Et il trouvait notamment que lorsque lui est abordé par les policiers,
00:24 ça se passe pas d'une manière toujours convenable.
00:27 C'est pourquoi j'avais demandé à Mathieu Vallée de venir dans ce studio.
00:31 Et Mathieu Vallée va pouvoir échanger avec vous.
00:33 Bonjour Mathieu.
00:34 - Bonjour Pascal Praud.
00:34 - Que vous connaissez, Mathieu Vallée qui représente les commissaires.
00:37 Mais vous avez des informations à nous donner sur ce qui s'est passé ce matin.
00:40 Je rappelle que la police a ouvert le feu et grièvement blessé une femme
00:43 qui, selon des témoins, tenait des propos menaçants et a crié à la haquebarre
00:47 dans un train du RER C à Paris.
00:50 C'est l'AFP qui donnait cette information.
00:51 Le pronostic vital de la femme est engagé.
00:53 Que sait-on à 12h04, Mathieu Vallée ?
00:56 - Oui, d'abord ce matin, vers 8h45, on a une femme qui a menacé de se faire exposer.
01:00 Ce sont les premiers éléments dans la rame du RER C depuis les stations du Val-de-Marne.
01:04 Les équipages de la police régionale des transports,
01:06 deux équipages rapidement avisés par le 17 police secours,
01:09 ont été missionnés sur la station en question qui a été sécurisée
01:12 avec un périmètre de sécurité,
01:13 rejoint par un équipage de la BAC.
01:15 Cette dame serait des éléments qu'on a entièrement voilés,
01:19 donc ce qui rendait compliqué la visibilité de ses mains et du reste de son corps.
01:23 Et elle a menacé de se faire exposer et dans les rames.
01:25 Et lorsque les policiers sont intervenus,
01:27 donc principe de précaution oblige,
01:29 menace d'attentat extrêmement élevé dans le pays,
01:31 en notant au niveau urgence attentat,
01:34 un des policiers a fait feu, a impacté cette dame,
01:37 qui a été transportée à l'hôpital.
01:38 Il y a deux enquêtes ouvertes,
01:39 une enquête pour apologie du terrorisme et les menaces qu'elle a proférées,
01:43 ainsi qu'une enquête de l'inspection générale de la police nationale
01:45 sur les conditions d'utilisation de l'arme à feu par le policier.
01:48 C'est une situation extrêmement difficile,
01:50 quand les policiers interviennent,
01:51 qu'ils n'ont pas l'entièreté de la visibilité des mains
01:53 ou de ce que peut faire la dame et qu'elle menace de se faire exposer.
01:56 Effectivement, ça rend les choses très compliquées
01:58 eu égard à la menace extrêmement élevée dans notre pays.
02:00 - Pardonnez-moi de poser des questions si précises,
02:02 mais est-ce qu'il y a une procédure pour savoir où on va tirer ?
02:06 C'est-à-dire qu'il n'y a pas eu une volonté peut-être de tuer cette dame,
02:10 on n'a pas voulu mettre une balle par exemple dans la tête.
02:12 Est-ce que vous êtes formé dans ces cas-là ?
02:15 Parce que si je comprends bien, cette dame était assise
02:18 au moment où les tirs ont été produits ?
02:20 - Pour l'instant, on ne le sait pas.
02:21 Elle était dans la station au moment où les policiers sont intervenus.
02:23 - Et donc cette femme n'est pas armée a priori ?
02:26 - Alors ça, les policiers ne peuvent pas le savoir
02:28 puisqu'elle menace de se faire exposer
02:29 et elle peut être porteur d'un gilet explosif sur elle.
02:32 - D'accord, mais est-ce qu'il y a une sorte de procédure de mise en place
02:35 de dire "attention, on va immobiliser cette dame
02:38 mais on va l'immobiliser sans vouloir la tuer" ?
02:41 Est-ce que ça, c'est pris en compte ?
02:43 - En fait, les policiers de la brigade anticriminalité
02:46 sont des unités de deuxième niveau.
02:47 Vous savez que depuis les attentats de novembre 2015,
02:50 à l'époque, Bernard Cazeneuve avait mis en place le schéma national d'intervention
02:53 qui met en place un système particulier d'intervention sur la menace terroriste,
02:57 notamment sur les périples meurtriers
02:58 où c'est les personnes qui menacent de se faire exploser.
03:00 On a des policiers qui sont armés d'armes de poing,
03:02 comme tous les policiers, mais aussi de G36,
03:04 d'armes longues qui sont des armes de guerre face à des Kalachnikovs
03:08 auxquelles avaient été confrontés nos collègues au Bataclan notamment.
03:11 Et donc lorsqu'ils interviennent,
03:12 le but c'est de neutraliser la personne
03:15 du mieux que possible, sauf que c'est souvent un tir à flèches.
03:17 - Pourquoi, par exemple, c'est pas un teaser ?
03:18 Là je crois que c'est un "Aharas" l'autre jour, c'était...
03:21 - Parce que pour un taser, il faut une distance qui permette aux deux aillons,
03:25 c'est-à-dire lorsqu'on appuie sur l'arme,
03:28 de pouvoir toucher la personne.
03:29 Il faut que les deux aillons du taser puissent impacter la personne.
03:31 Si les policiers sont trop loin, c'est pas possible.
03:33 La distance ne permet pas d'utiliser le taser.
03:35 Et quand on est sur une dame qui menace ou un homme de se faire exploser,
03:39 le taser ne peut pas empêcher, par exemple, l'explosion.
03:41 Donc c'est en un dixième de seconde,
03:43 au policier, dont les circonstances sont interviennent, de dire
03:45 qu'elle sera l'arme et le moyen le mieux approprié pour neutraliser la personne,
03:49 qu'elle soit en vie ou qu'elle soit après blessée grèvement, voire morte.
03:53 Le but, c'est qu'elle ne puisse pas cette personne commettre un acte.
03:56 - Alors je pose des questions évidemment que les gens se posent en même temps qu'ils nous écoutent.
03:59 Et la dernière chose, c'est entre le moment où cette dame profère
04:03 des menaces dans le train RERC
04:06 et le moment où elle arrive à l'arrêt Bibliothèque Mitterrand.
04:10 Il se passe combien de temps ? Est-ce qu'on le sait ?
04:12 - Non, ça on ne sait pas encore.
04:13 Ce qu'on disait tout à l'heure, Jean-Baptiste Marty,
04:16 nous disait près de 30 minutes.
04:18 Et ça nous a étonné que pendant 30 minutes, cette femme,
04:20 donc elle est dans une rame, tous les voyageurs voient cette femme,
04:24 sont sans doute inquiets, appellent bien évidemment.
04:27 Et ce temps-là me paraît assez long.
04:29 Alors je ne sais pas si vous avez eu des précisions.
04:31 - Non, pas pour le moment. Il faudra voir l'heure à laquelle le premier appel de cette police secours a été établi.
04:35 Après, il est certain que lorsqu'on a ce genre de fait
04:37 qui nous est remonté par des usagers dans les transports en commun,
04:40 l'intervention des équipages est très rapide.
04:42 Après, si elle est dans une rame en mobilité,
04:44 il faut que les collègues puissent arriver au moment où la rame intervient.
04:48 Il peut y avoir même eu un blocage de la rame, mais pour des raisons de sécurité,
04:51 ça peut parfois être compliqué de concilier les deux.
04:52 Donc je pense que l'enquête permettra de déterminer l'heure d'appel au police secours 17,
04:56 que les gens ont vraisemblablement fait utiliser de ce qu'on me dit,
04:59 et l'heure d'intervention qui en a suivi.
05:00 Normalement, c'est souvent rapide,
05:02 surtout qu'on a une police régionale des transports qui est réactive,
05:04 et dont les deux équipages sont intervenus en premier,
05:06 rapidement rejoints par un équipage VAC.
05:08 - On va marquer une pause et vous allez pouvoir échanger avec Aliu Alassane.
05:12 Alors, vous ne vous connaissiez pas.
05:13 - Non. - Bien évidemment.
05:14 On va écouter ce que disait Aliu la semaine dernière sur cette antenne,
05:19 ce que je lui avais proposé d'échanger avec un représentant de la police.
05:22 Et puis, moi, je vais essayer d'être arbitre de cet échange,
05:27 j'allais dire de ce duel de cet échange,
05:29 et d'entendre les arguments des uns et des autres.
05:32 12h09, à tout de suite.
05:33 - 11h13, vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1.
05:36 - Appelez Pascal Praud au 01-80-20-39-21.
05:39 Europe 1.
05:40 - Pascal Praud et vous.
05:41 - Et de 11h à 13h, vous réagissez avec Pascal Praud au 01-80-20-39-21,
05:46 comme l'a fait d'ailleurs vendredi Aliu qui est avec nous dans les studios.
05:49 Nous sommes aussi avec Mathieu Vallée, Pascal,
05:50 porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police.
05:53 - Et vous avez raison, chère Aldine, de rappeler le sens de notre émission.
05:58 Vous savez que vous avez la parole dans cette émission,
06:00 vous venez parfois pousser votre coup de gueule,
06:03 et c'est ce qu'a fait Aliu Alassane qui est avec nous.
06:06 Aliu est intervenu vendredi dernier pour accuser les policiers
06:09 de provoquer et de multiplier les contrôles au faciès.
06:13 Je vous propose d'écouter Aliu, c'était vendredi.
06:15 - Des exemples, il y en a plusieurs.
06:16 Vous croisez la police la nuit, vous conduisez,
06:19 ou même en journée, vous conduisez dans une belle voiture,
06:22 parce que je conduis des belles voitures, c'est comme ça,
06:23 et donc du coup vous vous faites arrêter par la police,
06:25 vous leur demandez le motif du contrôle.
06:27 Ils ne sont pas capables de vous dire pourquoi ils vous contrôlent,
06:29 donc vous comprenez directement que vous allez être contrôlés au faciès,
06:32 et ça se passe tout le temps très mal.
06:34 Ce qui se passe mal, c'est que souvent,
06:35 on a des policiers qui sont frustrés pour le pourquoi du comment, je ne sais pas,
06:38 ils veulent immédiatement être dans la provoque.
06:41 Moi je ne veux pas m'asseoir sur mes droits, monsieur.
06:42 On a des droits, et un policier n'a pas le droit de m'arrêter
06:46 parce qu'il voit un noir dans un volant.
06:48 - Alors Aliu Alassane, je lui ai proposé de venir,
06:51 et comme je connais bien Mathieu Vallée,
06:53 je lui ai dit "Venez discuter avec Mathieu Vallée".
06:56 Merci Aliu Alassane d'être dans ce studio.
06:59 - Merci de m'avoir fait un appel.
07:00 - Vous l'avez dit à l'antenne, vous êtes noir,
07:03 et vous avez le sentiment que parce que vous êtes noir,
07:06 il y a un traitement différent qui vous est accordé
07:11 en tant que conducteur, en tant que citoyen français.
07:13 - Mais ce n'est pas un sentiment, c'est un constat.
07:16 Encore faudrait-il qu'on entende les gens lorsqu'ils s'expriment.
07:20 Aujourd'hui, tout le monde le dit.
07:22 Malheureusement, la parole est muselée,
07:25 vous invitez toujours les mêmes,
07:27 on entend toujours la même chose.
07:28 - La preuve que non, c'est que vous êtes sur ce plateau.
07:30 - C'est une exception.
07:31 - Mais ne dites pas ça, puisque je révise tous ceux qui veulent le dire.
07:34 - Merci de votre aimable invitation, c'est une exception.
07:37 J'aimerais dire aussi que déjà que le débat vendredi dernier
07:40 n'était pas parti de là.
07:41 Le débat vendredi dernier partait du fait
07:43 qu'Elisabeth Borne avait reçu les maires,
07:46 et moi je disais qu'elle voulait s'attaquer aux symptômes du mal
07:49 tout en niant les racines du mal.
07:51 Et moi je pense que les racines du mal,
07:53 aujourd'hui j'ai face à moi Mathieu Vallée,
07:55 je pense qu'il faudrait lui couper le micro,
07:57 car il fait partie des racines du mal.
08:00 - Je trouve que c'est une manière étonnante de commencer un débat
08:04 en disant "il faut lui couper le micro".
08:06 - Non mais vous avez compris le genre de débat.
08:09 - Ce qui m'intéresse, moi c'est les exemples précis.
08:11 Ce qui m'intéresse, c'est pas...
08:13 - Moi je vous ai donné des exemples très précis ce jour-là,
08:15 on parlait de l'affaire Nahel.
08:16 Je disais que lorsque Nahel s'est fait tuer,
08:19 vous avez les syndicats de police qui ont inondé les plateaux de télé,
08:22 de radio,
08:24 qui ont contaminé le débat,
08:26 immédiatement avec des propos inflammables,
08:29 et derrière, lorsque les jeunes sont sortis dans la rue
08:34 pour dire leur colère,
08:36 on les a pointés du dents en disant "voici les vilains"
08:39 et derrière on a collé tout et n'importe quoi.
08:41 On a parlé des meutes, on a parlé de pillages,
08:43 on a parlé de sauvageons, on a parlé de tout et n'importe quoi.
08:47 Ensuite vous vous étonnez que les gens aujourd'hui
08:49 se plaignent du traitement médiatique.
08:51 Le débat est parti de là.
08:52 Ensuite j'ai parlé des contrôles au faciès,
08:54 il faudrait quand même apprendre à écouter les gens.
08:56 Allez dans les quartiers, tendez le micro et écoutez les gens.
08:59 Pourquoi lorsque ce sont des gilets jaunes,
09:01 on écoute, on dit effectivement il y a un problème,
09:04 mais lorsque ce sont des jeunes de quartier,
09:06 noirs ou arabes en général,
09:07 on dit "non, vous devez respecter la loi"
09:10 et malheureusement je ne suis pas d'accord avec ça.
09:13 D'abord, cher monsieur, c'est dans les pires dictatures
09:15 où on veut museler les adversaires, les opposants,
09:18 ou les gens qui ont des choses à dire,
09:19 et moi je suis élu démocratiquement par mes pères,
09:22 donc j'ai une légitime intimité que vous n'avez pas,
09:24 puisque j'ai eu le courage de me présenter au suffrage des policiers.
09:27 - Je ne suis pas l'adversaire, monsieur.
09:28 - Ensuite, c'est comme ça que vous m'avez désigné,
09:30 c'est souvent ces adversaires qu'on veut museler.
09:31 Ensuite, il faut arrêter de dire n'importe quoi.
09:34 Moi j'ai fait les émeutes, je ne sais pas où vous étiez,
09:36 j'ai été en tant que policier de la République
09:37 pour protéger les institutions, les biens et les personnes,
09:39 j'ai vu des véhicules, des petites gens brûler,
09:41 j'ai vu des commissariats attaqués,
09:42 là où on accueille ceux qui n'ont plus rien,
09:44 notamment les femmes de victimes de violences conjugales,
09:46 pour ne citer qu'elles, et d'une certaine manière, monsieur,
09:49 écoutez, on dirait le parfait disciple de la France insoumise,
09:52 vous avez fait un récital anti-flics qui ferait palir de rougeur
09:56 ces élus de la NUPES qui à chaque fois disent
09:58 "contrôle au facial, racisme systémique ou violence policière".
10:01 Ce qui me rassure, c'est que vous représentez une minorité dans la société.
10:03 Pourquoi ? Parce que 73% des Français nous soutiennent,
10:05 nous font confiance et savent que la police est là pour protéger.
10:08 Donc vous, vous estimez que dans la société, le problème c'est la police,
10:10 moi je dis que c'est des voyous, et pardon de vous le dire,
10:12 mais sur les 4000 interpellations que les policiers ont réalisées
10:15 lors des émeutes, seuls 8% de ces interpellés ont invoqué le motif de Naël
10:20 qui avait commis au problème un refus d'obtempérer.
10:22 Peut-être que la bonne âme que vous êtes aurait pu s'offusquer
10:24 que si les policiers n'étaient pas intervenus,
10:26 il aurait percuté un cycliste ou des piétons,
10:28 tel que les éléments de l'enquête l'ont démontré,
10:30 en tout cas tel que les médias ont fait des extractions de la vidéoprotection,
10:33 notamment une autre chaîne qui l'a présentée dimanche dernier
10:37 dans une émission de Grand Public.
10:38 - Comme souvent, cher monsieur, vous avez choisi le registre
10:42 du mensonge et de la désinformation.
10:44 - D'accord.
10:44 - Ensuite, vos éléments de langage, on les connaît déjà.
10:47 - Qu'est-ce que j'ai dit comme désinformation, monsieur ?
10:48 - Je ne vous ai pas coupé, laissez-moi aller au bout.
10:50 - J'essaye de comprendre.
10:50 - Oui, j'y viens.
10:52 Vos éléments de langage sont connus, monsieur,
10:56 je savais que vous alliez forcément dire
10:58 que je suis un sympathisant de la France insoumise.
11:00 - Il y a quelqu'un qui dit le discours que vous tenez, monsieur, aujourd'hui.
11:02 - Mais c'est mon discours.
11:03 Vous savez, moi, je n'ai pas besoin de la France insoumise
11:05 pour constater ce qui se passe aujourd'hui dans notre pays.
11:07 - Je disais qu'il y avait une...
11:08 - Après, si la France insoumise fait le même constat que moi, tant mieux.
11:12 Heureusement que nous avons des politiques.
11:13 Heureusement que nous avons des politiques aujourd'hui.
11:15 - Parce que vous êtes en adéquation à Claude Lidde, c'est votre droit, monsieur.
11:16 Il ne faut pas marroncer.
11:17 - Mais c'est comme vous, vous avez fait la campagne d'Éric Zemmour, il me semble.
11:20 - Non, je n'ai fait aucune campagne, je suis un politique.
11:22 - Ah bon ? Alors là, vous avez fait la campagne de l'extrême droite, cher monsieur.
11:25 - C'est qui l'extrême droite, monsieur ?
11:26 - C'est qui l'extrême droite ? C'est Éric Zemmour, c'est Marine Le Pen.
11:28 Vous les avez soutenus, non ?
11:29 - Ah non, on n'a soutenu personne. - Mais il faut assumer, monsieur.
11:31 - Ça, c'est de la diffamation, monsieur. On a soutenu mon syndicat.
11:33 Mon syndicat n'a soutenu aucun parti politique. On est un politique, on parle avec tout le monde, monsieur.
11:37 Vous serez mal étonné que je parle avec des élus socialistes et des élus qui ne sont pas...
11:40 - Vous parlez avec tout le monde, vous parlez avec moi et pourtant nous sommes diamétralement opposés.
11:43 Vous parlez avec moi, nous sommes diamétralement opposés.
11:45 - Ah ben, vous êtes originaire d'où ?
11:47 Moi, je suis originaire des quartiers, monsieur, donc je ne vois pas pourquoi on est opposés.
11:50 - Non mais, notre vision des choses est opposée, monsieur.
11:52 - C'est ça, quand je dis qu'on est opposés, c'est la vision des choses.
11:56 - Vous ne voulez plus m'user, déjà. Vous voulez bien parler avec moi, c'est bien gentil.
11:58 - Non mais, je schématise en fait.
12:01 - Moi, je voudrais des exemples. Parce qu'au-delà de la théorie, je voudrais des exemples.
12:06 Donc, vous vous dites, l'autre jour, et c'est ça qui m'intéressait,
12:10 il était 2h du matin ou 1h du matin, il y avait d'envois de voiture.
12:14 Bon, et je vous ai dit, moi, je pense que dans un climat d'insécurité comme il existe aujourd'hui en France,
12:19 si j'avais été dans une belle voiture, dans un quartier un peu désert à 1h du matin,
12:23 et si une patrouille de police passe, je pense qu'elle me demande ce que je fais là de la même manière.
12:28 Et vous dites après que ça s'est mal passé.
12:31 Donc, c'est ça qui m'intéresse, puisque vous reprochez à la police parce que vous êtes noir,
12:35 de vous traiter différemment de moi qui suis blanc. C'est ça que vous dites.
12:39 - C'est ça que vous dites. Alors, vous allez le dire après la pause,
12:42 parce qu'au-delà des discussions théoriques, on ne va pas en sortir.
12:45 Moi, je veux que vous me disiez concrètement, vous, votre vie à vous.
12:49 - On y arrive. - Aliu Alassane. C'est ça qui m'intéresse.
12:52 Et après, Mathieu vous donnera son sentiment et ce que vous avez été maltraité par la police française.
12:58 A tout de suite.
12:58 11h-13h, c'est Pascal Praud sur Europe 1.
13:00 - Pascal Praud et vous, de 11h à 13h, Pascal, on vous retrouve avec Mathieu Vallée,
13:07 porteur rôle du syndicat indépendant des commissaires de police et Aliu Alassane,
13:11 auditeur de Pascal Praud et vous, qui nous a appelés vendredi dernier.
13:14 - Exactement. Et vous l'avez compris, la discussion continuait,
13:18 pas houleuse, mais elle continuait pendant la publicité.
13:21 Et M. Boubou qui est revenu, il a enlevé son maquillage.
13:24 - Oui, c'est un peu bizarre. Désolé pour nos invités.
13:27 - Pourquoi, qu'est-ce que vous faites là ? Vous allez apporter un peu de légèreté remarquable.
13:31 - Ah bah j'espère. - Alors, vous n'êtes pas démaquillé,
13:33 mais vous avez enlevé votre costume. - C'est ça, j'ai enlevé le déguisement
13:35 que j'avais tout à l'heure pour Halloween, mais là, je vais garder le maquillage,
13:38 le mercurocrome sur le visage. - Vous voulez me dire quelque chose ou pas ?
13:40 - Oui, dans quelques minutes, je vais parler. - Je vous disais, je le répète pour nos auditeurs...
13:45 - Des exemples concrets. - Oui, alors, ceux qui n'étaient pas là
13:48 il y a 10 minutes ou un quart d'heure. Vous nous avez appelés vendredi,
13:51 vous trouvez que la police se conduit mal, vous êtes noir,
13:54 et vous dites "c'est parce que je suis noir que je suis maltraité
13:57 depuis toujours dans la société française par les policiers".
14:00 Donc je veux des exemples précis. - Moi, je vais vous donner un exemple très précis,
14:04 parce que si je vous donne l'exemple de mon cas personnel,
14:06 on pourra toujours dire que je mens. Je vais vous donner l'exemple...
14:08 - Non, mais c'est votre exemple qui m'intéresse, les autres ne m'intéressent pas.
14:12 - Je vais vous donner un exemple très précis, on va prendre par exemple
14:14 un exemple très simple, l'affaire Zecler, on a tous vu les images.
14:17 - Mais non, je ne veux pas de ça. - Pourquoi vous ne voulez pas de ça ?
14:20 - Parce que je veux vous. - Mais...
14:22 - Est-ce que vous... - Oui, moi, à Rio-Palazans, effectivement,
14:26 il n'y a pas de souci. - Mais vous, ça m'intéresse,
14:28 puisque vous dites que vous êtes maltraité. - Vous voulez des exemples simples,
14:31 mais des exemples, on veut que tu en vois là.
14:32 J'en ai, il m'est arrivé parfois de me faire contrôler par la police,
14:36 et lorsque je demande aux policiers pourquoi vous me contrôlez,
14:38 ils sont incapables de me dire quel est le motif du contrôle.
14:41 Et moi, je comprends le motif du contrôle, c'est qu'on a vu un black
14:44 dans un volant, on n'a rien à faire, on doit répondre à des chiffres,
14:47 et bien, c'est le bon cobaye. - Alors, Mathieu Vallée vous répond.
14:51 - Ecoutez, non, moi, je ne suis pas une entreprise, je suis un service public,
14:54 donc on ne doit pas répondre à des chiffres, on ne retranscrit pas
14:56 dans nos ordinateurs. - C'est ce que vous dites, monsieur,
14:58 on sait tous comment ça se passe. - C'est parlé de Mathieu Vallée.
15:01 - C'est gentil. C'est pas parce qu'on n'est pas d'accord
15:03 qu'il faut me couper la parole. Et donc, du coup, je vous disais
15:06 qu'on n'avait pas de statistiques à remplir. D'abord, monsieur,
15:09 ça vous a peut-être échappé, mais la police nationale,
15:11 c'est la police la plus contrôlée au monde.
15:13 On est ceux qui sommes les plus contrôlés et les plus sanctionnés
15:16 dans la fonction publique d'État, c'est-à-dire par rapport à nos pères,
15:19 les professeurs, les agents du fisc, et tous les gens qui ont l'honneur
15:21 de servir l'État. Ensuite, on a sur nous maintenant les caméras piétons,
15:25 on porte aussi à RIO une sorte de matricule qui permet d'identifier...
15:27 - Ça ne fonctionne même pas, vous, car vous n'avez que caméras piétons.
15:29 - Vous savez, quand ils veulent utiliser ça, ça marche.
15:31 - Ah, ils veulent ! - Vous avez depuis 13 ans,
15:34 depuis 2010, une plateforme de signalement IGPN,
15:36 où aujourd'hui, avec l'article, ils peuvent faire des signalements.
15:38 Et enfin, vous avez un défenseur des droits, si vous avez un sujet.
15:41 - Je dis à Liu et dis "j'ai été contrôlé", et il demande
15:44 "pourquoi vous me contrôlez ?"
15:46 "Pourquoi vous me contrôlez ?" Tous les Noirs disent ça.
15:49 Tous les Noirs disent "je suis plus contrôlé qu'un blanc"
15:52 parce qu'effectivement, soit je suis dans le quartier qu'il ne faut pas,
15:55 soit, manifestement, c'est ce qu'ils rapportent.
15:59 Donc, répondez à cette question.
16:01 Est-ce que, dans la police,
16:04 peut-être parce que vous êtes dans des quartiers
16:07 où les Noirs sont surreprésentés par rapport à d'autres quartiers ?
16:10 - On peut donner... - C'est des quartiers où il y a plus d'énatquance ?
16:13 - D'abord, moi j'y suis, je suis de ces quartiers,
16:15 ça dérange souvent mes contradicteurs, parce que souvent,
16:17 ils ont l'impression d'avoir le monopole du cœur et le monopole des origines.
16:20 Moi, j'ai eu le monsieur des origines méditerranéennes,
16:22 j'ai grandi dans un quartier, et pour autant,
16:24 j'ai subi le contrôle au facesse de violences policières ou de racisme systémique.
16:27 Pourquoi ? Parce que d'abord, je me tenais bien, ma mère bien éduquée,
16:30 et je ne commettais pas d'infraction.
16:32 - On est tous bien éduqués, monsieur. - Non, mais ça c'est une fausse excuse.
16:34 - On est tous bien éduqués, monsieur. - C'est des excuses des femmes.
16:36 Non, il y a des gens qui nous insultent, il y a des gens qui nous crachent dessus,
16:38 - Moi, je suis très bien éduqué, monsieur. - Mais je ne parle pas de vous,
16:40 parce que je parle des gens dans certains quartiers
16:42 qui font du trafic de stupéfiants, qui font du rodéo.
16:44 - Non, mais quand il dit... - Et quand j'étais gardien de la paix,
16:48 - Est-ce que le policier doit répondre ? - Je viens, Pascal Praud,
16:50 je sais qu'il y a de la patience, mais la patience, c'est la mère des sûretés.
16:53 Je dis simplement qu'à Garges-les-Gonesses, quand j'étais gardien de la paix,
16:57 en 2006, en sortie d'école, vous aviez effectivement,
16:59 lorsqu'on faisait des réquisitions du procureur de la République
17:02 qui nous permet en gare de Garche-Charcel, le RERD, si vous connaissez, monsieur,
17:05 en fait, on avait une réquisition du procureur de la République
17:08 qui, par exemple, nous permettait de midi à 14h de faire des contrôles d'identité.
17:11 Je vous le dis, monsieur, on était en gare avec mes collègues,
17:13 soit une patrouille de trois policiers, moi y compris,
17:15 et lorsqu'on avait des gens qui se présentaient au portique, au tripod,
17:18 pour passer leur titre de transport, on avait majoritairement
17:21 des personnes originaires de l'Afrique subsaharienne ou nord-africaine,
17:25 parce que c'était majoritairement ces populations qui composent ces quartiers
17:28 et qui aujourd'hui le sont. Mais je ne peux pas être le responsable
17:30 d'une majorité de personnes dont on met les mêmes origines,
17:33 - les mêmes confessions, et les mêmes parcours. - Mais monsieur, vous faites semblant...
17:36 - Vous faites semblant de ne pas comprendre ce que je dis. - Je ne fais pas semblant, monsieur.
17:38 - Bah si, vous faites semblant, parce que vous parlez là de réquisitions.
17:41 - Mais je ne parle pas de réquisitions. Aujourd'hui, allez dans les quartiers...
17:43 - On n'est pas d'accord qu'on a dans ces quartiers une majorité de concentrations de personnes
17:46 qui ont les mêmes origines, les mêmes parcours, les mêmes confessions, monsieur ?
17:48 - On ne parle pas de ça, cher monsieur. - Ah oui ?
17:50 - Allez dans les quartiers... - Bah je vous parle de la réalité et du terrain.
17:52 - Allez dans la réalité... - Sortez de votre idéologie et allez sur terre, monsieur.
17:55 - Non mais de quel terrain vous parlez, monsieur ? Du terrain des plateaux ?
17:58 - Bah le terrain... Non, non, du terrain... - Du terrain des plateaux ?
18:00 - Non, non, du terrain... Je suis en bac de nuit à côté.
18:02 Je sais que vous êtes dans les attaques personnelles, c'est une marque de la France insoumise
18:04 de s'attaquer personnellement aux gens. - Mais laissez la France insoumise tranquille, cher monsieur.
18:07 - Vous avez les mêmes principes, vous avez sûrement fait leur école, j'en sais rien.
18:10 - Vous savez, la France insoumise, si vous voulez parler avec la France insoumise,
18:12 appelez-les, vous avez leur contact. - Bah non, j'ai un représentant qui ne s'en assume pas devant moi.
18:15 - Je ne suis pas du tout représentant de la France insoumise.
18:17 - Dans vos propos, on ne dirait pas. - Mais monsieur...
18:19 - Bah allez-y, parlez-moi du terrain, monsieur, puisque visiblement vous êtes plus que moi.
18:21 Dites-moi. - Bah en tout cas, on vous voit davantage sur les plateaux télé et à la radio.
18:26 - Bah parce que je travaille la nuit, monsieur. Venez avec moi la nuit.
18:29 - C'est un grand plaisir, monsieur. Mais entendez les gens.
18:31 - Préférentiel de police de Paris, 4 rue de Lutèce, 75 1001 Paris.
18:34 - Vous ne cessez de me couper la parole, j'aime. - Parce que vous dites beaucoup de bêtises.
18:38 - Non mais pas du tout, parce que j'ai l'impression que ce que je dis vous dérange.
18:41 - Non, bah oui ça me dérange parce que... - Vous souffrez de la contradiction, cher monsieur.
18:44 - Non, je ne souffre pas de la contradiction, je souffre que vous disiez des âneries, monsieur.
18:47 Je travaille la nuit et vous contestez que je travaille la nuit parce que vous ne le voyez pas.
18:50 - Je ne conteste pas que vous travaillez la nuit. - Et bah voilà, très bien, en avance.
18:52 - Je me demande... - Et bah je réponds.
18:54 - Attendez deux secondes, je pose juste la question, je pose juste la question avec un drapeau blanc.
18:59 Et n'essayez pas de pervertir ma question. - Je ne pervertirai rien du tout, monsieur.
19:03 - Moi je me pose la question comme d'avantage. - Alors posez votre question, monsieur, allez-y.
19:06 - Non mais ma question... Vous m'avez tellement coupé que j'ai perdu le fil.
19:09 - Ouais. - En définitive, ce que j'essaie de dire, c'est que...
19:12 Allez dans les quartiers, posez la question. - J'en suis sûr, monsieur.
19:15 - Vous êtes... Allez dans les quartiers, posez la question. - Ouais, allez-y, finissez, c'est marrant.
19:19 - Que je rigole ? - Pourquoi vous rigolez ?
19:21 - Bah vous avez bégayé quand j'ai dit que j'étais issu d'un quartier, pourquoi il y a des quartiers ?
19:24 - Ah non, mais je ne conteste absolument pas que vous êtes issu d'un quartier ou quoi que ce soit.
19:28 - On tourne en rond. - On tourne en rond, donc allons dans le concret.
19:30 - Bon, moi ce que je veux dire, c'est que... - Un exemple très simple, tout à l'heure,
19:32 moi je parlais de mon exemple à moi, et Mathieu Vallée est en incapacité de répondre à votre question.
19:36 Pourquoi, lorsque je pose la question aux policiers...
19:39 - Mais on ne contrôle pas plus des personnes, non ? Je veux dire, dans certains quartiers,
19:41 il y a une surreprésentation des personnes qui sont de couleur, monsieur.
19:44 - Vous avez parlé de réquisition. Moi, lorsque les policiers m'ont contrôlé, il n'y avait pas de réquisition.
19:49 Ils m'ont juste vu au volant d'une voiture.
19:52 - Alors, je vous réponds. - Monsieur, ok, vous vous mettez à côté, on va vous contrôler.
19:57 Et lorsque je leur demande "ai-je commis une infraction au code de la route ?"
19:59 "Non, pourquoi vous me contrôlez ?" - Mais c'est une question d'état d'esprit.
20:02 - Non, je... - Je veux dire, vous ne pouvez pas les aider, les policiers.
20:06 Pardonnez-moi de dire comme ça. - Mais je n'approuve pas.
20:08 - Pourquoi... Laissez-moi terminer. - Je n'approuve pas.
20:10 - Vous êtes déjà dans un contrôle de police, dans quelque chose...
20:15 Vous n'avez rien à vous reprocher. - Rien, strictement.
20:17 - Ça n'est pas très grave. Ça va durer deux minutes.
20:19 - Mais non, mais... - Mais je ne comprends pas cet état d'esprit.
20:22 Moi, j'ai été contrôlé comme vous. - Nos ancêtres se sont battus pour que la loi nous protège.
20:27 Et aujourd'hui, vous me dites que lorsque je subis une injustice, je devrais...
20:31 - Mais ce n'est pas d'injustice. Je pense qu'il est possible qu'il n'y ait pas d'injustice à vous contrôler.
20:36 - Mais c'est la loi. - Ça n'est pas pour la voiture.
20:39 - C'est la loi. - Je vous réponds.
20:41 - Allez-y. - C'est un exemple concret.
20:43 - Ça sera après la pub, parce qu'on est en retard.
20:45 Ça sera après la pub à 12h29.
20:47 - 12h à 13h, vous écoutez Pascal Frausse sur Europe 1.
20:49 - Europe 1. - Pascal Frausse et vous.
20:51 - De 11h à 13h sur Europe 1, Pascal, on vous retrouve avec Mathieu Vallée,
20:55 porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police,
20:57 et Aliu Alassane, qui est notre auditeur,
20:59 qui est intervenu vendredi dernier et qui parle à M. Vallée.
21:01 - Vous allez pouvoir répondre à M. Vallée,
21:03 mais la discussion qu'on avait ensemble durant la pause avec Aliu,
21:07 c'est que je lui dis, et c'est mon sentiment,
21:09 c'est pas une question de couleur de peau,
21:11 c'est d'abord une question...
21:13 Les différences, elles sont culturelles, sociales d'abord,
21:17 et j'ai envie de dire économiques, bien sûr,
21:20 que les quartiers qui sont les plus défavorisés,
21:24 souvent, c'est là que tu retrouves le plus de délinquance.
21:28 Mais c'est vrai en 2023, et c'était vrai en 1923, il y a 100 ans,
21:32 et c'était pas une question de couleur de peau,
21:34 c'est simplement, il y a des lieux...
21:37 - Mais là, on va dans un débat sociologique,
21:39 et le débat n'est pas là, c'est le débat de la police.
21:42 Et je vous donnais tout à l'heure un exemple très simple,
21:45 où on sera tous d'accord, l'exemple de Michel Zecler.
21:48 Lorsqu'il se fait contrôler, on voit les images derrière.
21:51 Ce jour-là, le policier qui est conscient de sa mission déontologique,
21:56 c'est quand même celui qui dit aux autres,
21:58 "Arrêtez de taper parce qu'on est filmé, vous vous rendez compte."
22:01 - Et moi, je vais pas rentrer dans le détail de l'affaire...
22:04 - Mais en plus, il y a une instruction en cours.
22:06 - Non, mais non, mais ça vous arrange, l'instruction en cours,
22:08 c'est que ça vous arrange. On vous voit tout le temps sur les places de télé.
22:11 - Parce que c'est des éléments que moi, j'ai pas entendus, monsieur,
22:13 et qui n'ont pas été communiqués.
22:15 - Non, on l'a vu, on l'a vu, la vidéo, monsieur, la vidéo, vous l'avez vue comme moi.
22:17 - Moi, j'ai pas entendu ça dans la vidéo.
22:19 - La vidéo où on voit des flics tabasser un homme, ensuite...
22:22 - Je suis pas accusé, vous n'êtes pas procureur,
22:24 donc j'ai pas de compte à vous rendre, en fait.
22:26 - Non, mais permettez-moi juste d'aller au bout...
22:28 - On parlait pas du contrôle routier, dans ce cas particulier.
22:30 - Ah, ça vous dérange, là ? L'affaire, c'est claire.
22:32 - Pas du tout, monsieur, mais il y a rien qui me dérange.
22:34 - En fait, systématiquement, vous venez sur les plateaux de télé, encore une fois...
22:37 - Oui, mais j'ai vu que ça vous dérangeait, mais zappez, monsieur.
22:39 Vous pouvez changer de chaîne, hein.
22:40 - Contaminez le débat.
22:41 - Je ne contamine pas le débat, j'apporte ma version, monsieur.
22:43 Comme vous, vous apportez la vôtre, je ne dis pas que vous contaminez, monsieur,
22:45 c'est une question de respect.
22:46 - Là, bizarrement, vous parlez d'une enquête en cours, donc vous n'allez pas vous prononcer.
22:52 - Quand je me prononce, c'est que le parc a communiqué ou que des éléments ont été communiqués officiellement, monsieur.
22:55 - Je vous mets face à vos propres contradictions, monsieur.
22:57 - Il n'y a pas de contradiction, je vais vous expliquer.
22:59 - Je vous mets face à vos propres contradictions, à chaque fois qu'il y a un problème,
23:01 vous arrivez dans les plateaux de télé en disant que comme quoi...
23:03 - Aliu Alassane, s'il vous plaît, deux secondes, parce qu'autrement, on ne va pas s'en sortir.
23:06 - Vous êtes bien énervé, monsieur.
23:07 - Pas du tout !
23:08 - Aliu Alassane, deux secondes.
23:12 - Il faut qu'on se mette d'accord sur des règles. L'affaire Zecler, elle est en cours, on ne peut pas avoir d'avis dessus.
23:17 - Mais c'est bizarre, ça ! Parce que vous avez un avis sur tout !
23:20 - Mais non, est-ce que je peux terminer une phrase ?
23:23 En revanche, ce qui m'intéresse, c'est l'affaire Traoré.
23:27 Et on voit bien, pour certains, peut-être en faites-vous partie,
23:32 ils considèrent que monsieur Traoré a été maltraité parce qu'il est noir.
23:37 Voilà, c'est ça. Et tant que la justice n'aura pas rendu une décision qui va dans ce sens,
23:44 les gens qui pensent cela seront dans la rue.
23:48 Bon, il se trouve qu'on en est à une, deux, trois, quatre, cinq ou six décisions de justice qui disent...
23:53 - Je peux rajouter juste deux choses, monsieur ?
23:55 - L'affaire Traoré n'est pas liée à la couleur de peau.
23:58 Mais on n'y arrivera pas parce que, quoi qu'il arrive, pour certains, malgré les décisions de justice,
24:03 tout ça pour dire que l'affaire Zecler, elle est en cours, donc je ne peux pas me prononcer,
24:06 mais l'affaire Traoré, je peux en parler puisqu'il y a de la justice.
24:09 Alors vous pouvez dire aussi "la justice est raciste"...
24:12 - Non, non, non, je peux juste raconter.
24:15 - Monsieur Vallée. - Je me permettrai de parler.
24:17 - Deux choses, et après, évidemment, je vous écoute, mais...
24:20 La première, monsieur, moi j'aime bien parler des affaires jugées.
24:22 Rémi Fraisse, qui avait été touché par une grenade de gendarmes sur le barrage de Sivince,
24:27 la justice a été catégorique, les gendarmes pas responsables.
24:30 Pour l'affaire Traoré, première décision de justice qui est enfin intervenue il y a quelques mois,
24:34 qui met aussi hors de cause les gendarmes de Persan-Beaumont.
24:37 Pareil pour l'affaire de Taabouaf, qui avait insulté une policière d'Arabes de Service,
24:41 il a été condamné par la justice de notre pays.
24:43 Donc moi je veux bien qu'on dise qu'il y a des violences policières,
24:45 ou que le problème c'est la police, mais à chaque fois, pour l'instant, qu'il y a eu des affaires,
24:48 elle a donné raison aux gendarmes ou aux policiers,
24:50 et pas aux personnes qui évoquaient ces systématisations de violences,
24:54 qui est d'une certaine manière une insulte aux policiers,
24:56 parce qu'on dit que tous les policiers sont violents.
24:58 Vous voyez que ce n'est pas correct, et que d'une certaine manière,
25:01 c'est quasiment une malhonnêteté intellectuelle.
25:03 Je réponds juste sur le contrôle routier.
25:05 - Je peux vous répondre sur ça rapidement ?
25:06 - Non, je ne vais pas faire un débat essentialisé avec vous, monsieur.
25:08 Là je réponds juste parce que vous n'avez pas de répéter des choses qui n'offrent pas une vérité.
25:12 Mais je vous dis simplement, sur le contrôle routier, monsieur,
25:15 vous savez, on a des droits en France, mais on a aussi d'abord des devoirs, c'est la République.
25:18 Et en fait, l'article S.233-1-3 du Code de la route, sans être trop technique,
25:23 permet à tout agent de la force publique de pouvoir faire un contrôle routier
25:26 sur un véhicule en circulation pour vérifier trois choses.
25:28 Votre permis, comme quoi vous avez bien le droit de conduire,
25:30 le certificat d'immatriculation, voir que le véhicule que vous conduisez,
25:33 bien conforme aux codes de la route, et l'assurance.
25:35 - Bizarrement, c'est toujours les mêmes.
25:36 - Mais non, ce n'est pas toujours les mêmes, monsieur.
25:37 Contrairement à ce que vous croyez, parce que vous avez des jugements bien actifs sur ma personne.
25:40 Moi, quand je juge les personnes, c'est que je les connais.
25:42 Vous ne me connaissez pas et vous ne me permettez pas de me juger.
25:44 - Je ne vous juge pas, monsieur.
25:45 - Si, si, vous disiez que j'étais plus sur les plateaux que sur le terrain,
25:47 parce que je travaille la nuit.
25:48 Donc c'est sûr que quand vous dormez la nuit, je vous protège, monsieur.
25:50 Et donc en fait, je termine.
25:51 Quand je contrôle des gens la nuit, je ne le fais pas en fonction de leur code de dépôt.
25:56 Je le fais en fonction d'une infraction ou en fonction d'un comportement de police.
26:00 - D'abord, je vous remercie d'avoir été tous les deux sur ce plateau.
26:03 C'est vrai que c'est difficile de trouver un consensus pour parler.
26:07 - Surtout quand on est idéologisé comme ça.
26:09 - Mais ce que je vous propose, Aliu, puisque vous aviez voulu...
26:13 - Idéologiser, France insoumise, ce sont les termes que revêtent l'accusation.
26:18 - Aujourd'hui, vous parliez tout à l'heure que j'étais un procureur.
26:22 - Aliu, s'il vous plaît, ce que je vous propose, c'est de conclure.
26:25 Vous voyez, je vous donne le dernier mot.
26:28 Il vous reste deux minutes pour conclure, parce qu'autrement, on tourne en rond
26:31 et on va rester les mêmes éléments de langage.
26:34 C'était bien, j'espérais qu'il pouvait naître quelque chose de ce dialogue.
26:38 Je pense que tout le monde est resté un peu sur ses positions et je le regrette.
26:41 Alors, à vous les deux minutes.
26:42 Et puis après, on se dit au revoir.
26:43 Vous avez une minute trente pour conclure.
26:45 - Je voulais rapidement réagir à ce que vous disiez.
26:49 Vous êtes face à vos contradictions, en fait.
26:52 Vous parlez de l'affaire de Rémi Fraisse, d'Adama Tauri.
26:55 Vous dites que vous voulez intervenir sur cela
26:58 et vous voulez pas parler des autres affaires.
27:00 Or, ce qu'on constate, dès qu'il y a une affaire,
27:03 immédiatement, vous présentez à la radio et à la télé
27:06 pour, entre guillemets, dire que votre collègue n'a rien fait,
27:10 alors que l'enquête ne fait que de commencer.
27:12 Donc forcément, lorsque vous dites ça, ce que vous dites n'a aucun sens.
27:17 Donc voilà, moi, je voulais réagir par rapport à ça.
27:20 Et ensuite, dernièrement, pour dire que comme quoi,
27:22 moi, je suis ni la France insoumise, ni anti-flic.
27:26 De toute façon, aujourd'hui, dans le débat médiatique, c'est très clair.
27:28 Dès que vous critiquez la police, vous êtes anti-flic.
27:32 Dès que vous critiquez la politique de l'État d'Israël, vous êtes antisémite.
27:37 Et vous nous parquez, en fait, dans des cages.
27:41 - C'est ça, en tout cas. On n'a pas parlé d'Israël.
27:43 - Non, mais c'est un exemple. Je donne l'exemple de ce qui se passe aujourd'hui
27:46 dans la sphère médiatique.
27:48 Ce qui se passe aujourd'hui, c'est un constat.
27:50 Malheureusement, vous avez choisi de ne pas écouter les gens.
27:52 - Après, le procès de la police, c'est le procès des médias.
27:55 - Mais je le dis, mais vous êtes dans la main, de toute manière.
27:58 Vous, les syndicats de police et la sphère médiatique,
28:01 aujourd'hui, vous êtes dans la main.
28:03 En tout cas, c'est ce que je pense.
28:05 Vous pouvez avoir beaucoup de mépris, monsieur.
28:08 - Non, mais attendez.
28:10 - C'est plus du mépris qu'autre chose.
28:12 - Je comprends pourquoi ça se passe mal avec les policiers.
28:14 Vous êtes justifiant, monsieur.
28:16 - Mais pas du tout, cher monsieur. Bien au contraire.
28:18 - Puisque vous avez mis en cause les médias,
28:20 je pense que vous avez une analyse qui n'est pas juste de la situation, bien évidemment.
28:25 Chéraldine fait partie des médias, et je pense qu'elle partage mon avis.
28:28 Olivier également.
28:30 - Des paroles comme la mienne, on en entend très peu dans les médias.
28:32 Pourquoi ?
28:34 - Je ne crois pas que ce soit vrai.
28:36 - Vous êtes un invité tout le temps le même.
28:38 Je suis un fidèle auditeur d'Europe 1.
28:41 Je regarde aussi vos émissions.
28:43 Sur le plateau, on a toujours les mêmes.
28:45 Toujours les mêmes qui disent la même chose en même temps.
28:47 - Ce que vous dites hier...
28:50 - Lorsqu'on leur rapporte la contradiction,
28:52 ils se mettent à pleurer.
28:54 - La dernière émission que j'ai faite hier soir sur CNews,
29:00 vous aviez Jean-Louis Buriac, un ancien du Parti communiste,
29:03 Olivier Dartigold, un compagnon de route de la gauche,
29:09 Gilles-William Golnadel,
29:11 et une quatrième personne que j'ai oubliée à l'instant,
29:15 qui était peut-être Georges Fenech.
29:16 Vous aviez quatre personnes qui étaient sur quatre tendances différentes.
29:19 Ce que vous dites, je le conteste, mais c'est comme ça.
29:21 En revanche, je vous remercie d'être venu.
29:23 Je vous souhaite bon courage.
29:25 J'espère que ça se passera bien avec tous les politiciens de France.
29:28 Ce que vous avez subi n'est pas pour le moment un drame,
29:31 si vous me permettez.
29:32 On vous a simplement demandé un contrôle de temps en temps.
29:35 - Je répète à Pascal Praud la proposition.
29:38 - Ça ne peut venir.
29:39 - Mais bien sûr.
29:40 - J'ai le quotidien des policiers quand il veut.
29:41 - Quand vous voulez, monsieur, moi je viens d'étranger.
29:43 - Non mais c'est fini, Ali.
29:44 - Moi je viens d'étranger.
29:45 - Aliou, c'était pas nerf.
29:46 - Lorsque vous m'avez posé un débat contre vous,
29:48 venez dans la patrie des policiers.
29:49 - J'ai pris l'avion et je suis venu.
29:51 - En plus, on fait bien notre travail.
29:52 - Du coup, c'est vous qui êtes sceptique, parce que depuis tout à l'heure...
29:55 - C'était Jérôme Béglé qui était avec nous hier.
29:58 - C'était pas Georges Pénèques.
29:59 - C'était pas Georges Pénèques, c'était Jean-Luc Mélenchon.
30:01 - Bon, moi un débat avec vous, quand vous allez voir.
30:03 - Aliou, c'est fini.
30:04 - Oui.
30:05 - Bon.
30:06 - J'ai pas l'habitude.
30:07 - Vous pouvez l'avoir si vous voulez.
30:08 - Vous allez revenir, parce que vous regardez souvent les écrits.
30:10 - Exactement.
30:11 12h41, on va marquer une pause.
30:13 DJ Fab, je suis épuisé.
30:14 - Oui, on va marquer une pause, on va vous rafraîchir un peu d'eau.
30:17 - Je suis avec toutes les filles que j'ai rêvées avant.
30:21 - On était avec Barbe Olivier tout à l'heure.
30:23 - Qu'est-ce que vous faites dans la vie, Aliou d'ailleurs ?
30:25 - Vous avez pas voulu me le dire.
30:26 - Non, c'est pas très important.
30:27 - Mais si c'est important, parce qu'il y a cette fameuse question marxiste.
30:31 D'où on parle ? D'où on parle ?
30:33 C'est toujours intéressant.
30:35 Souvent je pose ça aux auditeurs.
30:36 D'où vous venez ? Qu'est-ce que vous avez fait ?
30:39 Quelles sont, pourquoi pas, votre activité professionnelle ?
30:41 C'est intéressant, parce que ça définit une personnalité.
30:44 - Ben, M. Vallée disait que j'étais de la France Insoumise.
30:47 - Mais je me fiche...
30:48 - C'est pas une insulte, hein.
30:49 - C'est une opinion politique.
30:52 Mais je vous ai demandé, qu'est-ce que vous faites dans la vie ?
30:54 - C'est pas très important.
30:56 En tout cas, merci de voter ma votation.
30:58 - Mais pourquoi vous le dites pas ?
30:59 C'est ça qui est étonnant d'ailleurs.
31:01 Vous avez tous les droits, mais c'est étonnant.
31:03 - J'ai le droit quand même d'avoir ma vie privée, ma vie en espion.
31:06 - Mais vous êtes un espion.
31:08 - Non, en fait.
31:09 - Oh là là, James Bond.
31:10 - Je sais qu'en tout cas, hier soir, j'ai pris l'avion
31:12 et je vais reprendre l'avion ce soir, uniquement pour venir débattre avec M. Vallée.
31:17 - C'est vrai que vous étiez venu ce...
31:18 - Bah écoutez, quand vous voulez, revenez en avion pour partager le quotidien avec nous.
31:22 - On va vivre la main dans la main.
31:25 - J'ai aussi ça pour vous, Pascal, pour vous détendre.
31:27 - Mais revient.
31:28 - C'est mardi.
31:29 - Mais non.
31:30 - Mais c'est mardi.
31:32 - Bah il l'a dit.
31:33 - Parce que vous l'avez fait, c'est mardi.
31:35 - Mais non, c'est lui qui chante avant.
31:37 - À la fin, ma chanson.
31:39 - Vous, vous avez du mercure au compte.
31:41 Franchement, 10 ans d'études de journaliste pour terminer comme ça.
31:44 Franchement, c'est pas sérieux.
31:46 - Il est maquillé pour Halloween.
31:48 - Il a du mercure au chrome.
31:50 Vous me faites peur.
31:52 - Vous aussi, vous me faites peur.
31:53 - Oui, mais bon, il est 12h43.
31:55 - D'ailleurs...
31:56 - Allez, merci à vous, merci Mathieu.
31:58 - Et en parlant de peur et d'Halloween, notez que ce soir, Joe Hume, 21h, 22h.
32:04 - Joe Hume, j'adore Joe Hume.
32:06 - Il vous prépare une programmation spéciale Halloween.
32:09 Peut-être qu'on entendra d'ailleurs "Thriller" de Michael Jackson.
32:12 - On a entendu ce matin que S.O.S. Fantôme...
32:16 - Oui, Ghostbusters.
32:17 - Ray Parker Junior.
32:18 - Exactement, c'était en fait un plagiat.
32:21 - Oui, Wallywis.
32:23 - Eh oui, il s'est réveillé, DJ Pham.
32:26 - J'étais là-dedans, je t'ai dit "on est où ?"
32:28 - J'étais là-dedans, je t'ai dit "on est où ?"
32:30 - Non, c'est mon frère.
32:31 - Non, c'est mon frère qui était là en première partie.
32:33 - Hier, il a été très brouillé, il a été fatigué.
32:35 - Non, hier, il m'a posé une RTT.
32:36 - En fait, c'est un jour oui, un jour non.
32:37 - Le lundi, il y est pas.
32:38 - Parce que le week-end, il bosse aussi.
32:39 - Oui, je bosse le week-end, je mixe.
32:40 - Le lundi, il y est pas, il mixe.
32:41 - Donc, le lundi, je pose une RTT.
32:42 - Mais oui, mais bon, il bosse, on sait pas vraiment ce qu'il fait d'ailleurs.
32:46 - Non, non, non.
32:47 - On sait même pas ce qu'il fait pendant l'émission.
32:48 - Si, je fais des chroniques le week-end, dans la matinale.
32:51 - Bon, à tout de suite.