• il y a 9 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, il reçoit Macha Méril.

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00:00 - Europain ! - Pascal Prohevo ! - On peut la chanter ensemble ou pas ? - Je crois que c'est Michael Jones, c'est Roly et Guenec ! - Hier chez nous, c'était hier ! - Vous avez dit bonjour à Mme Machamérine qui est arrivée dans le studio ! - Bien sûr ! J'ai salué, j'ai fait tout ce qu'il faut ! - C'est une légende du cinéma ! - Je sais, je sais ! - Vous avez vu ses films ? - Alors, pas tous ! - C'est ici d'ailleurs, ça va être nous l'aurait ! - Non mais ne me mettez pas en difficulté !
00:29 - Ça va être l'ourée pour lui, pas tellement pour moi !
00:31 - Macha est avec nous et je la remercie parce qu'il y a le festival du film russe et peut-être dans le contexte d'aujourd'hui, il y aura-t-il des choses à dire là-dessus et vous nous les direz, ça c'est à Paris bien sûr et ça sera au Balzac.
00:48 - Dans trois cinémas, le Max Linder, le Studio 28 et le Balzac qui est un cinéma historique de cinéma russe.
00:55 - Et le Balzac qui est un des grands cinémas, il en reste encore quelques-uns des Champs-Elysées parce que j'ai vu que le Gaumont-Marignan a fermé ses portes il y a quelque temps.
01:06 - Le gros Gaumont ? - Le Gaumont-Marignan, il y avait deux Gaumonts jadis sur les Champs-Elysées, il y avait le Gaumont-Ambassade à gauche en descendant et il y avait le Gaumont-Marignan à droite en descendant.
01:16 - Et j'ai passé non pas ma vie mais en tout cas je suis beaucoup allé au cinéma quand j'étais ado.
01:21 - Pourquoi Pascal ? - Parce que les Champs-Elysées ont mauvaise réputation et que tous les magasins et toutes les entreprises sur les Champs-Elysées sont en difficulté.
01:29 Parce que personne ne peut plus y aller, donc il va falloir rénover ça.
01:33 - Et effectivement il y aura de moins en moins de cinéma sur les Champs-Elysées.
01:37 Mais on va parler dans une seconde effectivement avec vous de ce festival, mais hier on était avec une jeune femme qui s'appelait Alban.
01:44 - Qui a appelé pour gagner des places pour aller voir Michael Jones hier soir en concert au Dôme de Paris.
01:48 - Exactement et on lui avait dit "vous nous rappelez ce mercredi" elle était avec son mari d'ailleurs.
01:54 - Oui et ses amis il me semble. - Et ses amis et on voulait avoir un petit débrief.
01:57 - Bien sûr ! - Pour savoir comment s'était passée cette soirée !
02:00 - Eh oui ! - Alban !
02:02 - Oui bonjour à tous ! - Bonsoir Alban ! D'abord est-ce que vous étiez bien placée ?
02:07 - Alors on était merveilleusement bien placée, merci beaucoup pour ces places.
02:13 On a passé une soirée délicieuse, on est retombée en enfance.
02:18 - En adolescence parce que c'était le concert de Michael Jones et Eagle Man.
02:24 - C'était très réussi, oui on a chanté, il y avait une ambiance incroyable, il y avait beaucoup de jeunes.
02:33 On a trouvé que les jeunes avaient bien repris le répertoire, je pense que c'est beaucoup les années The Voice aussi et Starac.
02:41 Je pense qu'ils aident aussi à cette transmission.
02:46 On a beaucoup apprécié la transmission que faisait le groupe avec un très beau respect du travail originel incarné par Michael Jones lui-même
02:58 qui est extrêmement bienveillant et qui respecte infiniment son ancien acolyte Jean-Jacques Coleman
03:07 qui n'est pas là mais qui est partout. C'était un très très beau moment.
03:14 - Vous avez pu récupérer les places facilement ? Tout s'est bien passé ?
03:18 - Alors on a récupéré les places, j'ai un peu honte et je préfère être honnête, on n'était que deux parce que malheureusement le foot a eu raison.
03:25 - Oh non ! - Vous sortiez plus d'un but !
03:29 - Mais ne dites pas ça ! Il y a deux places qui ont servi à rien !
03:34 - Mais si, il y a deux jeunes femmes qui sont arrivées et qui ont été placées à côté de nous donc je pense que quelqu'un avait en plus des clés.
03:40 - C'est Florian ! - Malheureusement le foot a eu raison.
03:45 - C'est à dire que votre mari a préféré le match de Mbappé à aller avec vous hier soir ?
03:49 - Alors mon mari a été très très gentil parce qu'il adore le foot et c'est également une fille, Aliénor, qui adore le foot.
03:56 Et du coup elle est restée pour regarder le foot et mon mari m'a très gentiment accompagnée.
04:04 - Ah ! J'ai dit que vous aviez un gentil mari !
04:10 - J'ai une théorie ! - Ah c'est quoi votre théorie ?
04:12 - Ma théorie c'est que c'est Florian Carasou-Mayan qui a donné ces deux places à deux amis IES !
04:18 - C'est-à-dire que vous pensez qu'ils draguent en donnant des places ?
04:21 - Voilà ! - C'est une manière de faire une note.
04:23 - Alba merci en tout cas, on est avec Macha Merrill.
04:27 - Alors Macha Merrill, je vous salue, je suis très admirative de votre travail et j'aime également infiniment votre mari Michel Legrand et son travail merveilleux.
04:39 - Merci Alba. - Un petit clin d'oeil parce que c'est drôle que vous passiez aujourd'hui.
04:47 - J'aime infiniment son travail et j'écoute très souvent évidemment et je regarde les films, je transmets à mon tour à mes enfants.
04:54 - Alors si vous avez Canal, je suis sur un formidable documentaire qui passe le 30, le samedi de Pâques à 20h.
05:03 Un documentaire qui a été fait sur moi et qui est l'histoire de mon époque à travers la vie d'une actrice, c'est la vie d'une époque.
05:11 Et vous allez voir, comme c'est intéressant, j'ai eu la chance de vivre à travers des moments importants de l'histoire de France.
05:19 Entre 68, la fin de la guerre d'Algérie, le début de la nouvelle vague et tout ça et tout ça.
05:23 Mais on va peut-être en parler un petit peu avec Pascal aussi.
05:26 - Vous n'avez rien à offrir à Alban ? Deux places, quelque chose ?
05:28 - Alban, merci beaucoup. - Ben la gagner, pourquoi pas aujourd'hui ?
05:30 - Non mais venez, si vous venez au Festival de Cinéma, vous êtes près de Paris Alban ?
05:35 - Oui, oui, c'est à Paris. - Vous êtes à Paris ?
05:37 - Alors venez absolument sans faute au Cinéma Le Balzac, jeudi soir, mais aussi vendredi et aussi samedi,
05:45 voir des films russes inédits et aussi des films du répertoire parce que nous montrons des films classiques qui sont absolument magnifiques.
05:54 Alors venez voir les films russes. - Elle parle beaucoup Alban.
05:56 - Alors évidemment, chacun connaît l'histoire de Macha Meryl, je devrais vous appeler Maria Magdalena Vladimirovna Kargarina.
06:09 - Maria Magdalena Vladimirovna Kargarina. - Voilà, parce que vous êtes née princesse.
06:14 - Je suis princesse, ne vous déplaise. - Bon, et effectivement le sang russe coule dans...
06:20 - Alors c'est pas que ça, c'est plutôt le sang de la femme engagée.
06:24 Vous savez, Poutine a fait une très grande bêtise.
06:27 Cette histoire de Navalny, il va le payer très cher parce que je crois que les peuples n'aiment pas qu'on s'en prenne à quelqu'un sans défense.
06:36 C'est ça qui va le ruiner. C'est pas tellement qu'il soit plébiscité aux prochaines élections, etc.
06:43 C'est que petit à petit les gens vont se rendre compte. Vous avez vu combien la tombe de Navalny est sans cesse fleurie et continue à l'être de jour en jour.
06:53 Alors la presse bolloré n'a pas fait grand cas de ça.
06:56 Paris Match, 6 pages sur Darmanin, une petite page sur Navalny.
07:00 Je crois que vous n'avez pas pris la mesure de cet événement.
07:03 Donc nous, avec ce festival de cinéma russe, nous allons faire un hommage à Navalny
07:07 parce que c'était un homme simple, un homme du peuple, un homme russe.
07:11 Et je crois que le film qu'il a fait, extraordinaire, qui s'appelle "Le palais de Poutine", nous allons le repasser.
07:21 C'est un film remarquablement bien fait, très drôle, avec des effets spéciaux, etc.
07:26 Mais c'est pour ça que je défends le cinéma, parce que le cinéma, écoutez-moi bien,
07:30 le cinéma a eu, dans l'histoire, une grosse incidence sur les mutations de société.
07:36 Quand vous pensez au néoréalisme italien, le voleur de bicyclettes,
07:41 quand vous pensez au cinéma iranien, Jafar Panahi,
07:45 quand vous pensez à nous, sur les marches de la cinémathèque, quand on a défendu leurs droits avec Hélou Elba.
07:50 - Une pause, je rebondis parce que ce terme a parfois ma gasse,
07:55 la presse bollorée, ça ne veut pas dire grand chose.
07:57 - Si, la petite groupe, elle est un groupe quand même.
07:59 - Non, mais la presse bollorée, elle est diverse, vous avez Europe 1, vous avez Paris Mag, vous avez Célius...
08:04 - Même chez vous, au JDD, vous n'avez pas beaucoup parlé de Navalny.
08:06 - Voilà, donc chaque rédaction travaille indépendamment, oui, de manière indépendante,
08:14 avec des directeurs de réaction, avec des rédacteurs en chef, avec des journalistes, etc.
08:18 C'est pourquoi je me permettais de rebondir sur ce mot.
08:21 - C'est pour simplifier, j'ai été pour faire un raccourci.
08:24 - Mais on peut simplifier, mais en l'espèce, ce n'était pas adéquat.
08:30 Et puis c'est vrai que Navalny, j'en ai beaucoup parlé par exemple sur ses news,
08:34 on en a parlé également, comme vous l'avez dit, dans le JDD,
08:40 il n'y avait pas de volonté, bien évidemment, de sous-estimer une information aussi importante
08:46 que celle-là, que nous avons traité régulièrement, notamment sur Europe 1 et sur ses news,
08:50 avec Vincent Hervoët, et souligner effectivement le calvaire qu'a, et Régis Le Sommier également,
08:56 on a régulièrement parlé sur ses antennes, le calvaire qu'a subi Navalny.
09:02 Mais nous marquons une pause, il est 12h28, vous êtes toutes de rose vêtue, c'est un rose bonbon,
09:09 je ne sais pas si c'est un rose bonbon d'ailleurs, c'est ça le rose bonbon ?
09:11 - C'est le rose courage, c'est-à-dire qu'il est d'un rose intense.
09:15 - Moi je suis pour les couleurs, qui sont des couleurs fortes, parce que ce n'est pas un rose badass,
09:20 non, non, c'est un rose qui réfléchit.
09:23 - André Courrèges, c'était un merveilleux, mais vous ne savez pas qui.
09:26 Alors le problème, il est vachement intelligent, il a beaucoup de fantaisie,
09:29 mais sa culture générale, André Courrèges...
09:31 - Rose Courrèges, non ?
09:32 - Eh ! 12h29, arrêtez de me faire des signes, tout de suite, ce n'est pas grave !
09:37 - Et vous pouvez poser vos questions à notre invité Masha Merrill en composant ce numéro dans Surtaxé.
09:42 Appelez Pascal Pro au 01 80 20 39 20.
09:46 - Europe 1, Pascal Pro.
09:49 Celui-là qui portait sur son front
09:54 La moitié de toutes nos chansons
10:00 Celui-là qui ne voulait plus voir
10:06 Le soleil se tâchit de sang noir
10:13 Celui-là qui n'aurait pas voulu
10:18 Que là-bas, dans le chambre de son petit
10:23 - Masha Merrill est avec nous.
10:25 - C'est moi qui chante, là.
10:27 - Très belle voix.
10:29 - Non, c'est pas ça, c'est que c'est une chanson de Michel, de Michel Legrand,
10:31 qui est assez peu connue, et qui est un espèce d'autoportrait du rôle des artistes,
10:35 et du rôle du message que nous avons apporté chacun de nous.
10:39 Et vous aussi, parce que vous êtes un artiste à votre façon, cher Pascal.
10:43 - Non, non, on est des journalistes, on est des témoins, je vous assure.
10:47 - Mais il y a une façon, il y a la manière, la façon de porter les choses,
10:51 et c'est très important.
10:53 - Alors, je n'en dis ce qu'on ne vient pas, mais pour connaître les artistes,
10:57 et en connaître beaucoup,
10:59 - Vous en fréquentez beaucoup.
11:01 - Effectivement, nous sommes des témoins,
11:03 et c'est pour ça d'ailleurs que moi je suis souvent admiratif des artistes,
11:07 parce que c'est une sensibilité, c'est parfois une manière d'exprimer les choses différentes,
11:11 et où ils peuvent toucher juste.
11:13 - Et même mieux que ça, nous devrions être en avance sur les temps,
11:15 c'est-à-dire un peu des postes à galènes,
11:19 d'être une sorte de radar qui anticipe les changements de société.
11:23 C'est ça l'art.
11:25 L'art doit être, comment dire, prémonditoire.
11:27 - Et c'est souvent ce qui est arrivé effectivement dans l'histoire.
11:31 Alors je voulais vous faire écouter justement Michel Legrand,
11:33 on est le 16 janvier 2016,
11:37 et il est l'invité d'Europe Weekend avec Wendy Bouchard,
11:41 et il parle de vous.
11:43 - Je suis très très jeune.
11:45 On se rend par contre de sa jeunesse.
11:47 On ne sait pas la vivre puisqu'on est en train de la vivre.
11:49 Après, quand on a passé cet âge-là,
11:51 à ce moment-là, on sait comment vivre sa jeunesse.
11:55 Et aujourd'hui je sais, et je suis en train de la vivre.
11:57 Et j'ai épousé une femme extraordinaire.
11:59 Notre amour, on s'est aimé avec ma chatte il y a 50 ans,
12:03 à Rio de Janeiro pendant un festival de films français.
12:07 Et puis il y a 50 ans, je venais de me marier, j'avais deux petits-enfants,
12:11 on s'est dit "on ne peut pas en aucun cas semer le malheur autour de nous aujourd'hui".
12:16 Ma chatte partait en Italie se marier, tout ça.
12:18 Alors on a décidé de ne pas vivre ensemble, de ne pas se rechercher.
12:22 Et 50 ans plus tard, je l'ai retrouvé,
12:24 et là on a décidé de vivre notre jeunesse qu'on n'a pas vécu il y a 50 ans.
12:28 Quel bonheur !
12:30 - C'est merveilleux ce qu'il dit, parce que c'est la vérité.
12:33 Je pense que l'amour n'est pas une affaire de jeunes.
12:36 L'amour, on le comprend quand il est totalement gratuit.
12:42 C'est-à-dire qu'il n'y a pas derrière "il faut faire une famille",
12:45 "il faut plaire à ses parents", "il faut plaire à la société",
12:48 "il faut réussir sa vie", "il faut gagner de l'argent".
12:51 Non, tout ça, quand on l'a fait, quand on a éclusé toutes ces grandes questions,
12:56 et que tout d'un coup, on ne parle que d'amour.
13:01 Entre Michel et moi, c'était que ça.
13:03 C'était avec la force et la pureté de l'amour.
13:09 L'amour n'est pas voulu.
13:11 On ne nous demande pas de nous aimer.
13:13 Ce n'est pas un devoir de nous aimer.
13:15 - Et comment on se rend compte qu'on aime ?
13:17 - Quand il n'y a aucun, aucune ombre.
13:21 C'est-à-dire, rien de lui ne me déplaisait, rien de moi ne lui déplaisait.
13:27 - Mais c'est possible ça ?
13:28 - Ah oui, je l'ai vécu, alors j'ai eu la chance de le vivre.
13:31 Je ne suis pas sûre que tout le monde a cette chance.
13:33 Je pense que ça n'arrive peut-être pas dans toutes les vies.
13:36 Mais c'est vrai que, autant toutes les autres histoires de ma vie que je n'ai pas attendues,
13:42 50 ans, j'ai gambadé.
13:44 - Vous êtes une grande amoureuse, vous avez beaucoup gambadé.
13:47 - Mais je savais que c'était... - Non mais vous êtes une amoureuse !
13:50 - Toutes les histoires que j'ai vécues avant Michel, je savais que ça finirait à un moment.
13:55 Et surtout que, quelque part, je n'étais pas tout à fait en accord avec ce que je vivais.
14:04 - Vous le saviez ?
14:05 - Tandis que quand j'ai retrouvé Michel, d'abord nous savions quand nous nous étions connus 50 ans avant,
14:10 que c'était le grand amour.
14:11 Sauf que ce n'était pas possible, on ne pouvait pas le vivre à ce moment-là, pour des raisons matérielles.
14:15 Et puis finalement ce n'était pas si mal, parce que lui il avait sa vie à mener aux Etats-Unis,
14:19 moi la mienne de mon côté, peut-être qu'on se serait un peu heurtés,
14:23 on se serait un peu encombrés l'un l'autre.
14:25 Quand on s'est retrouvés, c'était la gratuité totale, la gratuité de l'amour.
14:30 Il y a quelque chose comme ça de très inutile dans l'amour.
14:35 Et comme c'est inutile, c'est merveilleux.
14:38 - Bon c'est presque un film de lelouches que vous racontez.
14:40 Mais bon moi à chaque fois que ma chatte vient, je lui rappelle qu'elle est dans les uns et les autres,
14:44 avec Daniela Wojcicki, à chaque fois je lui dis, puisqu'elle joue la femme du chef d'orchestre,
14:50 et c'est un des rôles qu'on peut revoir d'ailleurs, parce que le film repasse de temps en temps.
14:56 Alors, le festival du film russe, on parlera bien sûr des films que vous allez projeter,
15:01 mais il y a une actualité sur la Russie, et je vois que il y a le mercredi 13 mars,
15:08 de 14h à 17h, une vraie question, comment peut-on être russe aujourd'hui ?
15:14 - Alors c'est un débat que nous allons faire à l'Inalco avec Anna Filipova,
15:19 qui est une russe émigrée, mais plus récente, qui est venue en France il y a 20 ans,
15:25 et qui est devenue une française pure sucre comme moi.
15:29 C'est-à-dire que je crois qu'il y a la force de l'émigration.
15:32 Quand on est un émigré, et moi je suis une fille d'émigré, mais c'est un peu la même chose,
15:38 on est condamné à l'excellence.
15:41 C'est-à-dire que je dois faire mieux que les français de souche,
15:44 je dois être plus vigilante encore sur toutes les grandes qualités de la société française,
15:50 c'est-à-dire l'égalité, la fraternité,
15:53 et je pense qu'être russe aujourd'hui, ça va être une gageure,
16:02 parce que c'est un peuple qui souffre, qui a beaucoup beaucoup souffert,
16:06 qui ne s'en remet pas.
16:08 Poutine est entré dans une situation difficile,
16:11 c'est-à-dire qu'après la chute du mur, les russes n'étaient pas prêts pour l'entreprise privée.
16:16 Avant, avec le communisme, ils étaient assistés en tout.
16:19 La santé, les vacances, l'école, les loisirs,
16:24 et tout d'un coup on leur a dit "maintenant vous vous prenez en main, vous faites vous-même".
16:29 Ils n'étaient pas équipés, ils ne savaient pas faire.
16:32 Et je crois que c'est ça qui a fait que Poutine est entré comme dans du beurre,
16:35 avec les vieux principes du KGB et du communisme.
16:39 Mais il y a heureusement des gens de bonne volonté en Russie.
16:44 - Il y a 35 ans, depuis 1989, la chute du mur,
16:48 donc les russes auraient pu, ou même se sont sans doute habitués à ce que vous appelez l'économie de marché.
16:54 Mais la vraie question elle est là, comment être russe aujourd'hui ?
16:57 Est-ce que vous par exemple...
17:00 - Moi je ne suis pas russe, je suis française, fière de l'être d'ailleurs, je vous le dis franchement.
17:04 - Vous avez raison, mais par exemple, quel est le rapport que vous avez avec Poutine ?
17:07 Est-ce que vous condamnez sans...
17:10 - Évidemment, sans réserve. Je pense qu'il abuse son peuple.
17:14 Parce que la moitié de la population vit au seuil de la pauvreté, Pascal.
17:18 Vous n'imaginez pas. Alors pourquoi le cinéma ?
17:20 Pourquoi je soutiens le cinéma russe, nouveau et inédit ?
17:23 D'ailleurs on était inquiets, on pensait qu'on n'aurait pas de film,
17:25 parce qu'avec ce qui se passe en Russie et la limitation de la liberté d'expression.
17:29 - Et ils seront là ? - Et ils sont là.
17:31 - Ils sont dissidents ces gens-là ou ils sont pro-Poutine ?
17:35 - Mais non, ils ne sont surtout pas pro-Poutine.
17:37 - Moi il y a un cinéaste que j'adore qui s'appelle Andrei Zvekinzeff.
17:42 - Zvekinzeff, vous savez qu'il est en France, que l'état français l'a accueilli,
17:47 et malheureusement il ne peut plus retourner en Russie.
17:52 Parce qu'il est considéré comme un agent de l'étranger.
17:54 Donc c'est épouvantable leur situation.
17:56 Et la plupart sont en exil.
17:58 Brenikov est à Berlin, ils sont à Tbilissi, en Géorgie, en Lituanie.
18:03 - Bon, là il y a un nouveau film qu'il va présenter,
18:05 qui s'appelle "La peau Krifa", je vois en première partie de séance,
18:08 projection du court métrage inédit.
18:11 - C'est son tout premier court métrage.
18:12 - C'est le premier film de "Faute d'amour" qu'il a fait ?
18:15 - Absolument, et qu'il a fait il y a longtemps.
18:17 - Alors "Faute d'amour", je le dis, si vous ne connaissez pas ce film,
18:19 et faites-moi confiance, c'est pas du tout un film difficile d'accès,
18:22 il y a parfois des films difficiles d'accès avec lui.
18:24 - Non, on les a dit à temps, c'était formidable.
18:27 Je ne sais pas si vous vous souvenez de ce film,
18:28 qui dénonçait la corruption dans toutes les petites villes.
18:31 Et pourquoi le cinéma est formidable ?
18:32 Parce que ça nous montre des choses que ni les journalistes,
18:35 ni les politiques, ni les diplomates ne peuvent nous montrer.
18:39 - Mais je suis d'accord !
18:40 - C'est ça qui est génial dans le cinéma.
18:41 - Alors, on marque une pause, mais regardez "Faute d'amour"
18:43 qui était un grand, grand, grand film qui avait été salué à l'époque à Cannes.
18:47 Et je me souviens d'une critique éblouissante de notre ami Eric Nehoff dans "Le Figaro",
18:53 qui est un grand critique de cinéma, qui avait loué ce film-là.
18:56 Vous pouvez voir ce film de facture très classique dans la réalisation.
19:01 C'est quelqu'un qui aime le classicisme dans cette réalisation.
19:09 - Mais ça montre le délabrement de la société russe d'une façon criante.
19:13 - Moi j'adore ce film et je le regarde régulièrement.
19:15 Il est 12h43, nous marquons une pause.
19:17 - De 11h à 13h, vous écoutez Pascal Prohevo sur Europe 1, tout de suite.
19:20 - Appelez Pascal Prohevo au 01 80 20 39 20.
19:24 - Europe 1.
19:25 - Pascal Prohevo.
19:26 - Il y a quelques génies par siècle et Michel Legrand fait partie, bien évidemment,
19:39 les moulins de mon cœur.
19:42 Tout ce qu'a écrit Michel Legrand, c'est le Mozart de la...
19:47 Je ne sais pas si on peut dire le Mozart de la variété d'ailleurs,
19:50 parce que c'est péjoratif de dire ça, mais une sorte de Mozart des films, en tout cas,
19:55 et des bandes originales qu'il a créées.
19:57 Masha Merrill, qui l'aimait, est avec nous aujourd'hui pour parler du festival du film russe,
20:02 qui aura lieu à Paris du 7 au 12 mars et à Tavernier du 12 au 17 mars.
20:08 - Absolument. Florence Portelli nous a invitées pour répéter certaines projections.
20:12 - Et j'ai devant moi le programme "Festival de Russes",
20:16 tout un programme puisque l'affiche c'est pour une autre Russie,
20:19 donc les choses sont claires de ce point de vue-là.
20:22 - Nous espérons que les cinéastes vont jouer leur rôle et défendre le peuple russe.
20:27 - Alors, le débrief de Laurent Tessier dans une seconde, sauf si notre ami...
20:32 - J'ai le temps de lire le message par Ruysnafit ?
20:34 - Oui, petit message, allez-y.
20:35 - Vous êtes abonnée à notre page Facebook, Masha Merrill ?
20:37 - Je ne fais pas ce genre d'abonnement.
20:39 - Ah !
20:40 - Bon, écoutez...
20:41 - Non, mais écoutez, madame, franchement, vous allez vous abonner immédiatement.
20:45 - Non, non, non.
20:46 - Mais c'est M. Boubou Cluy !
20:47 - Bah oui, oui, oui, j'ai déjà trop de trucs à lire.
20:50 - Bon, je vais vous créer un compte Facebook alors, et puis comme ça on s'abonnera.
20:53 - Allez, c'est parti ! Amélie !
20:54 - Vous pourriez passer une soirée avec Masha Merrill ? Vous qui avez des soucis parfois...
20:58 - Oui, mais elle s'embêterait avec moi !
21:00 - Non, je crois pas, je crois pas, je crois pas.
21:02 - Ah bon ?
21:03 - Oui, vous avez de la fantaisie.
21:04 - Non, je suis une très bonne Pygmalion, une très bonne formatrice.
21:07 - Ah oui, mais je vais être perdu dans le lexical, on va pas s'entendre.
21:10 - Elle vous apprendrait plein de choses.
21:12 - On parle pas la même langue, oui, oui, non mais...
21:14 - Je suis sûr qu'elle vous apprendrait plein de choses.
21:15 - Ah, j'en suis certain ! Allez, les messages, oui, oui.
21:17 - Allez-y, les messages.
21:18 - Allez-y !
21:19 - Amélie vous dit que vous êtes magnifique, Masha, que vous n'avez pas changé,
21:25 et Violette nous écrit, Masha, un parcours de vie tellement riche, je l'admire, voilà.
21:29 C'est positif !

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