• l’année dernière

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui l'émission revient sur le non-lieu dans l'affaire Adama Traoré pour les trois gendarmes impliqués.

Vous voulez réagir ? Appelez-le 01.80.20.39.21 (numéro non surtaxé) ou rendez-vous sur les réseaux sociaux d’Europe 1 pour livrer votre opinion et débattre sur grandes thématiques développées dans l'émission du jour.
Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

Category

🗞
News
Transcription
00:00 - Europe 1 - Pascal Praud et vous
00:02 - Petit Côté Europe 1, merci de nous rejoindre.
00:04 Jusqu'à 13h, Pascal Praud est avec vous et nous revenons maintenant, Pascal, sur le
00:09 non-lieu dans l'affaire Adama Traoré pour les trois gendarmes impliqués.
00:12 - Et nous sommes avec Louis de Raguenel, chef du service politique d'Europe 1.
00:15 Et dans cette affaire, les magistrates ont donc rendu une ordonnance de non-lieu pour
00:18 les trois gendarmes qu'à sa Traoré, la sœur d'Adama désigne depuis toujours comme les
00:23 responsables de la mort de son frère.
00:25 Et après sept ans d'enquête, cette année d'expertise et de contre-expertise, la vérité
00:30 selon la justice dédoie des gendarmes qui n'ont jamais été mis en examen.
00:34 Et ce qui est étonnant peut-être, c'est qu'Asa Traoré, sa famille, mais aussi la gauche
00:38 médiatique et culturelle, a voulu faire de cette affaire le procès de la police, le
00:42 procès de la France, le procès de nos institutions où sévirait un racisme structurel et une
00:47 violence organisée contre les Noirs, disons-le.
00:50 Asa Traoré est devenue une icône, reçue en majesté sur les plateaux de télévision
00:54 et elle a eu une des magazines les plus prestigieuses sans que jamais le passé judiciaire de son
00:59 frère Adama soit rappelé.
01:02 Et voyez-vous ce qui m'étonne, n'est pas tant l'attitude de Mme Traoré, au fond
01:06 elle est dans son rôle, que la complaisance d'un système médiatique qui a glorifié
01:11 une femme et épousé une cause alors que les faits exonèrent depuis le départ ces
01:16 gendarmes.
01:17 Et je vous ai demandé, Louis, de venir parce que vous connaissez particulièrement bien
01:21 cette affaire qui finalement a mis beaucoup de temps à avoir un nom lieu parce que peut-être
01:27 la justice a pris des gants parce que ces sujets aujourd'hui dans la France d'aujourd'hui
01:31 sont inflammables.
01:32 Alors oui, s'agissant de la partie judiciaire, c'est pas que la justice a pris des gants,
01:37 c'est qu'il y a eu une stratégie de harcèlement judiciaire de la part des avocats de la famille
01:41 Traoré, c'était notamment Maître Bousserou, qui lui fournissait quasiment systématiquement
01:46 des avis médicaux qui n'ont pas de valeur juridique.
01:48 Là où l'État et la défense des gendarmes demandaient des expertises médicales pour
01:54 attester qu'il n'y a pas eu de plaquage ventral des gendarmes et que ce ne sont donc pas les
01:58 gendarmes qui ont provoqué la mort d'Adama Traoré.
02:01 Mais effectivement, si on revient un tout petit peu en arrière, Adama Traoré, et évidemment
02:07 rien ne justifiait sa mort, était quand même connu pour 17 antécédents judiciaires.
02:11 Je ne vais pas vous faire une liste exhaustive, mais il avait quand même un pédigré judiciaire
02:15 long comme le bras, il était connu pour recel, violence, violence sur policiers, extorsion
02:20 avec violence, menace de mort, outrage, conduite sans permis, vol à la roulette, bref j'en
02:24 passe.
02:25 Et Adama fait partie...
02:26 - Et un viol !
02:27 - Et un viol, voilà.
02:28 Et ensuite, voilà, en fait il a fait deux séjours en prison, le premier de septembre
02:32 2012 à juillet 2014, puis un deuxième de décembre 2015 à mai 2016, où effectivement
02:38 il a été accusé de viol par son co-détenu.
02:40 Et d'ailleurs, puisque Adama c'est vraiment un clan, c'est une famille, il y a 17 frères
02:44 et sœurs issus d'un mariage de 4 femmes, son père en fait était polygame, donc voilà,
02:50 avec 4 femmes, 17 frères et sœurs.
02:51 Et en représailles de l'accusation pour viol contre Adama Traoré, un de ses frères,
02:57 Yacouba Traoré, a fait un passage à tabac de son co-détenu, qui a quand même été
03:03 roué de coups, à coups de planche et de bar, et il s'était fait prescrire 7 jours
03:07 d'ITT.
03:08 - Alors il n'empêche que ces affaires ne sont pas liées les unes avec les autres.
03:12 L'affaire qui nous intéresse, c'est est-ce que les gendarmes étaient responsables ou
03:15 pas de la mort d'Adama Traoré.
03:18 Et la justice, pour le moment, dit non.
03:20 Il va y avoir un appel devant la chambre d'instruction, ça va repartir au minimum pendant 18 mois.
03:26 - Absolument.
03:27 - C'est de nouveaux magistrats qui peuvent d'ailleurs demander de nouvelles expertises
03:30 ou de nouveaux actes juridiques, mais on repart vers un calendrier qui va permettre à la
03:38 famille d'Adama Traoré d'occuper encore l'espace médiatique.
03:42 - Absolument.
03:43 Alors ce qui va être compliqué quand même, c'est qu'il y a des choses qui maintenant
03:45 sont attestées.
03:46 Ce qui est attesté, c'est qu'au moment de l'interpellation d'Adama Traoré, qui avait
03:50 quand même tenté d'échapper à deux reprises au contrôle des gendarmes, qui d'ailleurs
03:54 cherchait son frère et pas lui-même.
03:56 C'est parce qu'il s'est échappé, il a voulu se soustraire à un contrôle des gendarmes,
03:59 que les gendarmes l'ont coursé.
04:00 Le premier gendarme a immobilisé les jambes, les deux autres chacun un bras.
04:05 Juste après l'interpellation, Adama Traoré se lève seul, sans l'aide des gendarmes.
04:10 Donc, ça fait partie de toutes les contre-vérités qui sont assénées par le clon Traoré et
04:16 les soutiens politico-médiatiques dont il bénéficie.
04:19 Adama n'est pas mort à ce moment-là, puisqu'il s'est levé seul.
04:24 Et donc ça va être aussi un temps de calvaire supplémentaire pour les gendarmes.
04:29 Il faut quand même se souvenir que ces trois gendarmes et tous les gendarmes de la brigade
04:34 de gendarmerie de Persan ont vécu, ont été complètement traumatisés.
04:37 Il faut se souvenir que deux jours après la mort d'Adama, il y a eu six jours d'émeute
04:42 à Beaumont-sur-Ouaz et à Persan.
04:43 Il y a un hélicoptère de la gendarmerie qui a été la cible de tir d'armes à feu,
04:48 donc il y a des gens qui ont essayé de l'abattre.
04:49 Il y a un bus de la RATP qui avait été dévié, qui a servi de voiture bélier pour enfoncer
04:54 la brigade de gendarmerie.
04:55 Donc il faut imaginer le traumatisme.
04:56 Et le traumatisme a été tel, et ça c'est inédit, c'est unique dans l'histoire de
05:00 la gendarmerie.
05:01 Tous les gendarmes locaux ont demandé leur mutation parce que ce n'était plus possible
05:05 de vivre pour leurs épouses, leurs enfants, leurs compagnes.
05:08 Et 100% des demandes ont été satisfaites par le directeur de la gendarmerie de l'époque,
05:13 qui était le général Richard Lésuret.
05:15 - Et les trois gendarmes évidemment qui étaient mis en cause, sans jamais d'ailleurs être
05:19 mis en examen, ils étaient témoins assistés.
05:21 Ces trois gendarmes continuent de travailler pour le moment.
05:23 Alors le principe évidemment, c'est d'échanger avec Louis Dragnell et pourquoi pas de lui
05:27 poser des questions avec les auditeurs.
05:30 Louis, est-ce que Louis est avec nous ?
05:34 - Je suis là.
05:35 - Bonjour Louis, vous êtes ingénieur, vous habitez Tours, et je voulais connaître votre
05:42 avis sur un sujet qui est évidemment très délicat.
05:44 Et je disais, la société française elle est inflammable, donc nous faisons évidemment
05:49 attention, ce qui est bien normal lorsque nous évoquons ces sujets-là, et de les aborder
05:53 avec le plus de rigueur possible.
05:54 - Alors merci de me donner la parole.
05:57 Pascal et Louis, évidemment très beau prénom, je vous retourne le compliment.
06:01 Sujet pas si délicat, Pascal, à mon sens.
06:05 C'est relativement clair maintenant, puisqu'il y a eu un non-lieu.
06:10 Moi je suis juste dégoûté qu'il y ait beaucoup de médias, mais aussi de personnalités
06:15 médiatiques et politiques, qui aient pris fait et cause pour le clan Traoré, puisque
06:22 toute l'affaire a été montée par ce clan, je pense qu'on peut le dire, et en première
06:27 ligne à sa Traoré, une sœur d'Adama Traoré, qui a aussi monté un business.
06:32 Ça leur a permis d'apparaître à de nombreux événements, de vendre des t-shirts, ils
06:37 avaient réessayé de le faire au moment de la mort de Naël, qui est arrivée il y a
06:41 quelques temps, ils avaient réédité des t-shirts également, donc voilà, ils sont
06:44 tous tombés dans le panneau.
06:45 - Mais comment vous expliquez, quelle est votre analyse sur une forme de complaisance
06:49 médiatique ? Moi je parlais de cela tout à l'heure, et vous reprenez cette idée.
06:55 Pourquoi votre avis ?
06:56 - Eh bien, je résumerais ça par l'adage "tous les moyens sont bons".
07:00 C'est-à-dire que l'objectif de ces gens, c'est sans doute, j'utilise leur mot, mais
07:05 de déconstruire la société dans laquelle nous vivons, plutôt que de la dévolir je
07:09 pense.
07:10 - Mais pas les journalistes !
07:11 - Pas les journalistes, Pascal.
07:12 Après il faut l'accepter, il y a des journalistes qui sont là pour faire de l'information,
07:17 et d'autres, j'allais dire, sur une ligne éditoriale.
07:20 - Mais des grands médias qui n'ont pas envie de déconstruire, je ne vais pas les citer
07:24 à l'antenne, je pense à une émission célèbre où Asatra aurait été reçu en majesté,
07:30 celui qui l'interviewait ce jour-là, il n'a pas envie de déconstruire la société.
07:34 C'est autre chose, c'est une autre explication.
07:37 - Vous pensez ?
07:38 - Je pense que c'est un mélange de conformisme, de peur, de panurgisme, de réflexe pavlovien,
07:46 d'être du bon côté, de la barrière, voilà, c'est un mélange comme cela que beaucoup
07:52 de journalistes peuvent avoir.
07:53 - Il y a sans doute un peu de ça, mais j'aimerais quand même insister sur le fait que moi je
07:57 suis un simple français comme les autres, c'est pas Pascal.
07:59 - Bah nous aussi, un jour ou un autre.
08:01 - Je me suis senti insulté, non mais ce que je veux dire c'est que je me suis senti vraiment
08:04 insulté par ces manifestations et par ces prises de parole et prises de position qui
08:09 disaient "France paye, iran ciste, on tue les noirs", je ne caricature même pas, puisque
08:15 c'est littéralement des mots qui ont été prononcés par l'organisation de ces événements.
08:19 - Mais parce qu'il y avait après la mort de George Floyd, il y a aussi une volonté
08:24 politique de faire de la mort d'Adama Traoré une mort de George Floyd.
08:30 Et on va écouter par exemple Rodolphe Bossulu qui était tout à l'heure sur le plateau
08:34 de CNews, l'avocat des gendarmes dans l'affaire Traoré, je vous propose de l'écouter sur
08:39 le comportement de certains médias parce que c'est très intéressant et c'est difficile
08:43 d'avoir la bonne explication.
08:45 - Sur une base inexistante, on a construit un dossier qu'on voulait être le dossier
08:51 de référence du racisme systémique prétendu des forces de sécurité intérieure et à
08:58 partir de ce moment-là, tout le monde, en tous les cas beaucoup de médias, ont foncé
09:03 tête baissée.
09:04 Et le simple rappel du fond du dossier qui doit quand même être, me semble-t-il, le
09:10 point de départ était totalement inaudible.
09:13 Et aujourd'hui, nous avons une décision de justice.
09:16 Certes, il en est fait appel.
09:17 Que nous dit-on dans les communiqués ? Et on continue.
09:21 On continue à raconter toujours l'histoire médiatique décorrélée du dossier judiciaire.
09:27 - Rodolphe Bossulu, l'avocat des gendarmes dans l'affaire Traoré, au micro de CNews
09:33 ce matin.
09:34 Vous êtes bien sur l'Europe 1, il est 12h23.
09:35 On est toujours avec Louis de Ragnel dans notre émission qui a désormais une dizaine
09:40 de jours, huit jours.
09:41 - C'est ça, une semaine.
09:42 - Vous pouvez intervenir puisque c'est aussi, c'est beaucoup votre émission, je tiens à
09:47 le dire.
09:48 Ce qui est intéressant, c'est le profil des trois gendarmes, Louis de Ragnel.
09:52 - Oui, parce qu'on entend depuis le début de l'histoire que c'est la police qui est
09:58 raciste, déjà ce sont des gendarmes.
09:59 Bon bref, c'est une petite précision sémantique.
10:01 Mais que la gendarmerie, les forces de l'ordre sont racistes.
10:03 Puisqu'on est dans un débat où tout est racisé, petite précision, deux des trois
10:07 gendarmes qui sont mis en cause ont une peau de couleur noire.
10:10 Donc, ils ne peuvent pas le faire, en tout cas, au nom d'un racisme prétendu ou présumé.
10:15 Simplement une chose que je note par rapport à ce que vous évoquiez tout à l'heure,
10:19 Pascal.
10:20 Au tout début de l'affaire, l'affaire émerge uniquement avec la version de la famille Traoré.
10:25 Et il a fallu attendre 2020 avec une enquête d'une dizaine de pages de Valeurs Actuelles
10:30 pour avoir la vérité un peu différente avec toute la vérité.
10:33 C'était une enquête qui a pu avoir accès à certaines sources et où le sujet était
10:40 un peu rééquilibré.
10:41 Et moi, je me souviens quand même à cette époque, il y avait des choses qui étaient
10:44 quand même assez établies, c'est-à-dire que les réseaux d'Assata Traoré, elle est
10:46 très intelligente, elle a composé à la fois avec des militants, il y avait des salafistes
10:53 qui étaient autour d'elle, il y avait des politiques.
10:55 Il faut se souvenir qu'il y avait des élections quelques semaines plus tard.
10:57 Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou, Olivier Besance, nous se sont précipités parce qu'ils
11:02 se sont dit il y a un électorat à prendre.
11:03 Si vous voulez, c'était assez simple.
11:06 Il y a la jeunesse des banlieues martyrisée par la police raciste et qui n'aime pas les
11:11 banlieues.
11:12 Et donc, il y a eu cette espèce de convergence des luttes.
11:14 On a la liste de toutes les associations d'ultra gauche, alternative libertaire, très en
11:21 lutte, plus toutes les stars, les personnalités médiatiques, Black M, Youssoupha, Nekfeu,
11:26 Morsey, Omar Sy.
11:27 Donc il y avait un cocktail avec toutes ces personnes.
11:30 - C'est intéressant effectivement de démonter cet espace médiatique, comment il fonctionne.
11:35 Louis va rester peut-être avec nous et Philippe voulait intervenir parce que c'est intéressant
11:42 d'avoir en même temps des avis divergents sur ce sujet.
11:46 Bonjour Philippe.
11:47 - Bonjour, ça va ?
11:48 - Et vous ?
11:49 - Ça va, ça va.
11:50 - Bah écoutez, vous avez l'air en pleine forme.
11:55 - Bah j'ai l'air rentré.
11:57 - Vous bossez en ce moment ou vous êtes en vacances ?
11:59 - Non, j'ai repris aujourd'hui.
12:01 - Vous avez repris aujourd'hui.
12:02 Qu'est-ce que vous faites Philippe ?
12:03 - Routier.
12:04 - Routier.
12:05 Bon, et vous avez pris combien de vacances ?
12:07 - Un mois.
12:08 - Un mois, c'est bien.
12:09 Vous étiez où ? Qu'est-ce que vous avez fait ?
12:10 - Là je suis en Belgique.
12:11 - Oui mais pendant les vacances vous avez fait quoi ?
12:12 - Ah bah écoutez, pas grand chose, on a fait des travaux à la maison.
12:13 - Vous n'avez pas bougé ?
12:14 - On est parti quelques jours chez des amis mais rien de foulichon.
12:27 - Bon, votre avis sur cette ordonnance de non-lieu proposée par des magistrates ?
12:36 - Alors, ce que j'en pense en fait c'est, quelque part je peux dire qu'il n'y a rien
12:44 d'étonnant parce que je trouve quand même qu'il y a une impunité envers la police au
12:48 niveau de la justice.
12:49 Donc comme là il y a eu des effets d'annonce avec des policiers qui ont été mis en examen
12:58 parce qu'ils auraient malmené des émeutiers.
13:03 On en entend parler sur le coup mais après on n'en entend plus.
13:09 Et les gens ils ont la mémoire courte.
13:11 - Mais vous trouvez par exemple que le gendarme qui a tué Nahel, il s'est retrouvé en prison,
13:17 c'est que la justice n'a pas été assez sévère avec lui ?
13:21 - Non mais là déjà on parle d'un meurtre.
13:24 - C'est pas un meurtre.
13:25 - Bah écoutez, il a quand même tué sur un gamin de sang-froid.
13:29 - D'ailleurs sur le plan juridique, sur le plan de sang-froid, l'enquête le déterminera.
13:36 Ce que je veux vous dire c'est que ce qui est intéressant sur ces sujets c'est que
13:40 tout le monde a parfois un avis alors que l'enquête n'est même pas achevée.
13:42 Est-ce que c'est possible, la qualification est d'homicide sans doute volontaire ?
13:51 - Quand on dit "shoot le", c'est bien volontaire, c'est pas accidentel.
13:59 - C'est ça qu'il faudra déterminer et que l'enquête déterminera.
14:07 - Mais de toute façon, si vous prenez déjà, on va dire, rien que l'épisode des Gilets
14:14 jaunes où il y a beaucoup de personnes qui ont contacté l'IGPN parce qu'il y a eu des
14:23 violences policières, il y a eu très très très peu de condamnations, voire quasi pas
14:29 du tout.
14:30 - On marque une pause et je cherchais pendant que vous parliez la qualification précise
14:33 de la mise en examen du policier qui a tué Nahel et il est mis en examen pour homicide
14:39 volontaire après la mort de Nahel.
14:43 On marque une pause parce qu'il est 12h28.
14:46 - 29.
14:47 - C'est le principe d'avoir des opinions divergentes et Philippe, manifestement, on avait une
14:53 qui était différente à la fois de celle de Louis Dragnel et de notre premier auditeur.
14:57 On revient tout de suite, c'est un sujet extrêmement grave.
15:00 A tout de suite.
15:01 - Vous écoutez Pascal Praud jusqu'à 13h sur Le Repas.
15:04 - Europe 1, Pascal Praud.
15:06 - Vous écoutez Pascal Praud et vous jusqu'à 13h et vous avez la parole, n'hésitez pas.
15:11 Réagissez au 01-80-20-39-21, Pascal.
15:14 - Et je précise Philippe que c'est vous qui aviez raison lorsque vous parliez de meurtre
15:18 puisqu'un homicide volontaire est qualifié également de meurtre et qu'il est passible
15:25 de la cour d'assises puisque c'est dès lors un crime.
15:29 Philippe, je redonne la parole peut-être pour donner votre sentiment, non pas global
15:33 mais précisément sur cette affaire, c'est ça qui m'intéresse.
15:35 - Je pense quand même qu'il y a eu énormément d'expertise, ça fait quand même pas mal de
15:44 temps que cette affaire a démarré.
15:46 Moi je pense que ce gamin à l'époque, on va dire, il ne s'est pas fait ça tout seul.
15:57 Après on sait très bien, enfin après le gouvernement va dire que ce n'est pas vrai.
16:02 Moi j'ai eu l'occasion de parler à M. Darmanin quand vous étiez sur l'autre antenne qui
16:08 m'a dit que les violences policières n'existaient pas.
16:10 - Mais il peut exister des violences de policiers mais je récuse comme lui le terme de violences
16:17 policières parce qu'elle n'est pas systémique.
16:18 Mais vous aurez toujours la possibilité d'un policier qui effectivement fait une bavure.
16:23 D'ailleurs dans le temps on appelait ça une bavure et ça existe.
16:26 - On ne parlait pas de violences policières jadis ?
16:28 - Non mais bavure ça veut tout dire et rien dire.
16:31 - Bah si, ça veut dire ?
16:33 - Une violence policière, le terme il est bien là.
16:37 Il y a des violences de la part de la police.
16:40 - Il y a des violences de policiers, ça peut exister mais pas là.
16:42 D'ailleurs est-ce qu'on sait les conditions de la mort d'Adama Traoré, Louis de Raguenel ?
16:46 - Alors je vais essayer de faire court.
16:48 Mais après son interpellation, parce qu'Adama avait pris la fuite, les gendarmes essaient
16:53 d'interpeller son frère et voient quelqu'un qui prend la fuite, ils ne le connaissent pas.
16:56 Et donc ils le prennent en course.
16:58 Adama demande à faire une pause pour reprendre son souffle.
17:00 On est en plein été, il y a un soleil de plomb.
17:02 Les gendarmes sont essoufflés donc disent oui, ça leur permet eux aussi de reprendre leur souffle.
17:07 Et ensuite en fait un ami d'Adama Traoré le voit entre les mains des gendarmes
17:12 et donc donne un coup à l'un des gendarmes.
17:14 Adama permet, ça lui permet de fuir et donc d'échapper aux gendarmes.
17:17 Il entre alors illégalement au domicile de quelqu'un, se cache allongé par terre enroulé dans un drap.
17:23 Là, une autre équipe de gendarmes arrive, ils mobilisent,
17:26 il y en a un qui mobilise ses jambes, les deux autres chacun les bras.
17:30 L'interpellation dure entre 30 secondes et une minute.
17:32 Il est menotté, essoufflé, il se lève tout seul, il sort debout de l'appartement.
17:37 Donc il n'y a pas eu de plaquage ventral, ça pour le coup ça a été attesté par la justice.
17:40 Le trajet est très court donc il est mis dans la voiture des gendarmes.
17:43 Le trajet dure un kilomètre jusqu'à la brigade de gendarmerie de Persan.
17:46 À l'arrivée les gendarmes voient qu'Adama est assoupi, qu'il y a une tache d'urine sur son siège.
17:51 Ils appellent immédiatement les pompiers et le SAMU.
17:54 Il est placé en position latérale de sécurité dans la cour de la brigade de gendarmerie.
17:59 Il est toujours menotté et ça, typiquement, ça fait l'objet de polémiques.
18:03 Pourquoi est-ce qu'il était encore menotté ?
18:04 Parce qu'il avait tenté par deux fois d'échapper aux gendarmes.
18:08 Le constat, le diagnostic du médecin du SAMU est clair, voilà, Adama est mort.
18:15 Mais ce qu'il faut aussi savoir...
18:16 - Il est mort donc dans le transfert ?
18:17 - Il est mort pendant le transfert.
18:20 Mais ça, ce n'est pas des petits détails.
18:22 Ce qu'on a su après...
18:23 Et d'ailleurs, les gendarmes, au moment où Adama est menotté en position latérale de sécurité au sol de la gendarmerie,
18:29 il y a son frère, Bagui, qui était celui qui était vraiment recherché par les gendarmes,
18:32 qui arrive dans la brigade et qui crie "Attention, attention, mon frère Adama est malade".
18:37 Et en fait, effectivement, il a été attesté ensuite que Adama Traoré souffrait d'insuffisance cardiaque
18:43 et qu'il était atteint de drépanocytose.
18:45 Ensuite, sur lui, on retrouve du cannabis et 1300 euros d'argent en liquide.
18:50 Bon, ça, ça n'a pas à voir avec les circonstances de sa mort.
18:54 Mais voilà, Adama Traoré, en tout cas, avait des dispositions...
18:57 - Il est donc mort dans le transfert entre l'endroit où il se réfugiait et l'endroit où il allait, vous dites, un kilomètre,
19:03 il allait dans la caserne des gendarmes.
19:06 C'est bien ça ? - Absolument.
19:07 - Bonjour, merci grandement Louis Dragnen.
19:10 On a pu faire un tour d'horizon assez précis sur ce sujet.
19:14 Je veux remercier Philippe également.
19:16 J'avais reconnu votre voix, Philippe.
19:19 Vous étiez effectivement un fidèle d'une émission que nous filmes jadis sur une autre entraine.
19:27 - Du coup, j'aime tellement vous donner la contradiction que je vous ai suivi.
19:29 - Mais alors, d'abord, vous avez raison et moi, j'aime rien tant qu'on me donne la contradiction.
19:34 Mais quand elle est argumentée, c'est ça qui est intéressant, de pouvoir échanger ensemble.
19:39 Puisqu'on parle parce qu'on n'est pas d'accord.
19:42 Autrement, on pourrait parler d'ailleurs en étant d'accord.
19:45 Mais c'est parfois plus rigolo de parler lorsqu'on n'est pas d'accord avec les uns et les autres.
19:49 Bonne saison à vous, puisque vous reprenez.
19:52 - Oui, merci beaucoup.
19:53 - J'entends le clignotant derrière.
19:56 - C'est ça, en fait, c'est ce que j'ai dit à Olivier.
19:59 C'est que je me suis arrêté sur le bord de la route pour pouvoir manger.
20:04 Donc, on se met en sécurité, on met les warnings quand même.
20:06 - Bon déjeuner. Vous déjeunez dans votre camion ?
20:09 - Oui, oui, oui.
20:10 - Mais il fait chaud là. Il y a la clim, j'imagine d'ailleurs, dans votre camion.
20:13 - Oui, il y a la clim.
20:14 - Est-ce que c'est indiscret de vous demander, par exemple, ce que vous déjeunez ?
20:18 - Alors là, c'est des plats froids.
20:22 - Bah oui. Et c'est quoi comme plats froids ?
20:25 - Alors, œufs durs, macédoine, mortadelle, salami.
20:30 - Et qui est-ce qui l'a préparé ? Vous l'avez acheté tout fait ou c'est préparé ?
20:34 - Non, je l'ai acheté tout fait.
20:36 - D'accord. Bah écoutez, vous nous donnez envie de déjeuner.
20:39 Vous aimez le salami, monsieur ?
20:42 - Le salami ? Je ne suis pas certain de savoir ce que c'est. Je réfléchis là, mais...
20:46 - Le salami, c'est dans le même mot, bien sûr.
20:48 Ce n'est pas un ami qui ne serait pas propre.
20:50 Le salami, c'est un...
20:54 C'est quoi le salami ? C'est de la charcuterie ?
20:56 C'est une sorte de saucisson ?
20:58 - Une sorte de mortadelle, quoi ?
20:59 - Oui. Moi, je ne suis pas un fan du salami, pour te le dire.
21:02 - Ah bon ? Bah donc quoi ?
21:03 - En général, je ne suis pas un fan du saucisson.
21:05 - Qu'est-ce que vous déjeunez le midi, Pascal ?
21:07 - Je déjeune légèrement.
21:09 Un peu à la cantine, d'ailleurs, excellente, où je découvre des repas.
21:13 - Des pommes de terre ?
21:14 - Je peux prendre...
21:15 - D'ailleurs, je suis assez fier de vous.
21:17 Vous avez changé vos habitudes alimentaires, qui étaient assez catastrophiques, le midi.
21:20 On peut le dire ou pas ?
21:21 Mais là, maintenant, vous déjeunez correctement.
21:22 - C'est-à-dire qu'avant, on était près d'un restaurant de restauration rapide.
21:26 - Très rapide.
21:27 - Très rapide, où on pouvait prendre des frites et des hamburgers.
21:32 Et là, effectivement, on nous donne, dans la cantine d'Europe 1, pourquoi pas du melon,
21:38 des choses un peu plus légères.
21:39 - Pourquoi pas ? C'est très équilibré.
21:40 - Pourquoi pas, oui.
21:41 - C'est très équilibré.
21:42 - Vous êtes un homme nouveau, c'est bien.
21:43 - En plus, c'est pas très cher à chaque fois.
21:46 Je sais pas si on a un prix ou pas, mais on paye.
21:48 - Si, tout dépend...
21:49 - Tout dépend ?
21:50 - Tout dépend du salarié.
21:51 - Ah bon ?
21:52 - C'est ça, donc.
21:53 - Écoutez, je...
21:54 - Peut-être qu'il vous payait plus que moi.
21:56 - Pas là-haut, vous payez triple de nous.
21:58 - À la cantine d'Europe 1, il est en fonction du salaire.
22:00 - Bah, heureusement !
22:01 - C'est pas vrai !
22:02 - Bah, heureusement !
22:03 - Ah bah, dites donc !
22:04 - Oui, parce qu'elle est en partie subventionnée par moi.
22:07 - Voilà, c'est ça.
22:08 - L'employeur !
22:09 - Mais écoutez, alors Fabrice...
22:10 - Merci Fabrice.
22:11 - Bah écoutez, alors franchement, nous on dit tout aux auditeurs !
22:13 - On va comparer la prochaine fois.
22:15 - On dit tout aux auditeurs.
22:16 Bon.
22:17 - Il est 12h39.
22:18 Merci Louis !

Recommandations